Histoire
Oris et Ava, les jumeaux Akina, sont arrivés à l’Académie Leoska afin d’apprendre, notamment, à maîtriser leurs pouvoirs.
Ils sont les seuls enfants d’un couple de mages, Elizabeth et Alexandre, vivant dans les alentours de l’école, non loin du bar “Le Chapeau danseur”.
Elisabeth et Alexandre utilisaient leurs dons magiques de manière discrète dans le monde non-mage. Lui, ayant la capacité de tout mémoriser, était comptable pour des particuliers. Elle, pouvant persuader de sa simple voix, était une humble avocate au tribunal de commerce. Le pouvoir d’Elisabeth était une des causes du fait qu’elle ait toujours raison à la maison. La mémoire incroyable du père se heurtait souvent aux arguments surpuissants de la mère pour donner d’interminables disputes, alimentant la complicité des jumeaux, alors un peu isolés.
Les deux jumeaux n’ont pour ainsi dire jamais été séparés. Dormir, manger, l’école ,les bêtises, ils ont tout fait ensemble. Les jumeaux ont eu une primaire à l'extérieur de Leoska et ce fut un déchirement lorsque les deux dortoirs du collège de Leoska les séparèrent. Leur pouvoir ne s’étaient pas encore manifestés, leurs parents voulaient les avoir près d’eux le plus longtemps possible.
C’est le jour de leurs onze ans, l’avant veille de l’entrée en sixième, que tout s'accélèra pour eux…
La fête avait très bien commencé. Tous étaient venus. Clara, Ismael, Betty, Louis et même le petit Eliot avait osé pointé le bout de son nez pour cette occasion.
Oris était fou de joie. Son tempérament de gamin constamment émerveillé et joyeux semblait contaminer les autres gamins qui couraient dans les escaliers ou éclataient des ballons pendant que les adultes discutaient gaiement en terminant le repas. Une bataille de polochons s'improvise sur la mezzanine, les jumeaux tiennent le bastion du canapé pendant que Louis mène l'assaut. Un coup de coude malheureux et Eliot tomba par dessus la rambarde de la mezzanine. Un craquement écoeurant figea le son et l’instant. Pas de pleurs… Eliot était inconscient. A partir de cet instant Oris n’a que des souvenirs flous. Des parents paniqués, des enfants en pleurs et Ava qui tremble. Qui tremble beaucoup trop… En une seconde la panique gagna la totalité des êtres vivants de la maison. Les gens s’enfuirent en courant, se marchant les un sur les autres, le chat se terra sous le canapé en crachant et le canari frappait frénétiquement sa cache à s’en briser le corp dans l’espoir de pouvoir s’enfuir.
Dans cette scène de panique totale, Oris se revoit étreindre sa soeur, le nez en sang, les yeux révulsés, elle était inconsciente.
“Laissez nous ! Laissez la !”
Oris ne comprenait pas encore que la panique venait de sa soeur et qu’elle contaminait tout, s’insinuait partout, comme un éther inodore.
“Ava réveille toi ! Réveillez la !”
Une douleur aiguë traversait la tête du garçon. Il leur fallait de l’aide. Appeler… Appeler n’importe qui.
La dernière image dont Oris se souvient est un salon rempli de gens paniqués se piétinant pour sortir ou prostrés dans un coin de la pièce. Au plafond des formes se meuvent. Elles traversent les murs, tentent de dire des choses réconfortantes. Il y a papy Paul, mamie Odette avec son sourire attendri, un homme qu’Oris ne connaît pas mais qui ressemble à papa…
Le lendemain Oris se réveillait dans l’infirmerie du collège Leoska. La panique s’estompa vite. Sa soeur, inconsciente, était à ses côtés. C’est tout ce qui comptait désormais.
“L’un pour l’autre et toujours ensemble.”