ѕσ уσυ вєттєя ωαт¢н συт, вяυн! αи∂ тнαт gσєѕ fσя αиуσиє αяσυиd υѕ.

"N'oublie jamais, Dahyun. On connaît la valeur d'un homme par la qualité de ses ennemis."

Le pays du matin calme souffle une brise, froide, invisible souvent, mais bien présente. Cette brise, certains la nomment mafia, d’autres la définissent comme une entité "yakusa à la coréenne". On l'appelle 깡패 [Kkangpae]. C'est la naissance d’un gouvernement parallèle. Autrefois vue comme une figure emblématique de la résistance, la mafia coréenne est dure, injuste, meurtrière. 권료세 [Kwon Ryosei] vit principalement de la protection de Gwangju et des demandes particulières de ses clients. Extorsion, meurtre, etc. Lui, n'a pas eu le choix. Ayant vécu dans une famille pauvre, l'éducation lui était inaccessible. Espérant lui offrir une dernière chance de vie prospère, ses parents l'ont laissé au "pensionnat de la dernière chance", lors de son adolescence. La raison qui a poussé le jeune homme à rejoindre la mafia resteront secrètes. Être 깡패 [Kkangpae] implique du mystère. Cependant délaissé de tous, avec des adolescents du pensionnat ayant déjà un pied dans cette voie, son destin lui semblait tout tracé. Regardant ses grands frères avec peur et admiration, il s'est imaginé être à leur place un jour. Avec un salaire à 5 chiffres, craint par une majorité, pouvant vivre une vie de richesse et luxure. Perpétuant ses crimes de bas étages, il a finit par se faire un nom.

"On ne travaille pas dans la rue. On façonne la rue. L’argent prévaut sur la sécurité, je choisis la rue."

Son nom fait écho, il intègre un clan, son entrée dans le vrai jeu. Très rapidement on le met à l’épreuve, et on lui demande de faire assez pour montrer sa valeur, suffisamment pour montrer sa loyauté, et pas trop, pour montrer son respect. À 25 ans, il obtient son premier commerce, ses hommes. Les tatouages recouvrant son corps marquent son appartenance à un groupe, ses capacités et ses faits d'armes. Ses cicatrices montrent sa valeur sur le champ de bataille. Il est craint, à son tour. Il est à ce moment sous lieutenant. Il s'occupe d'une rue, seulement une. Il est habillé de noir, costume deux pièces, les cheveux coiffés selon les règles. Il doit suivre la hiérarchie, le code.

"Je suis le Boss. Vous pouvez m’appeler comme ça. Je ne me retournerai pas, mais je comprendrai."

Il échappe à la prison en utilisant des "porcs". Des pauvres types sans argent, qui prennent la peine pour l'accusé, contre une malette. Il mange désormais à la table des grands, il a de l'influence dans le milieu politique, il a des contacts diversifiés. Il est lieutenant et s'occupe d'un quartier entier. Mais cette situation ne dure pas longtemps. Son boss prend sa retraite et choisit de se blanchir. Il le choisit comme successeur. Quelques uns de ses lieutenants ne le voient pas d’un bon oeil. Il s'en occupera en toute discrétion. Le sang qui coule dans la rue, coule aussi sur les billets… Il a accès à tous les contacts, tous les réseaux, toute les ligues. Ils sont partout. Ses projets sont entre l’ombre et la lumière dorénavant. Il voit ses projets et ses poulains à la télévision. Il a grandit en pensant qu'il n'y arriverait jamais. Mais il s'est donné les moyens. Cet homme, Kwon Ryosei, est devenu le chef de la mafia de Gwangju, en partant de rien, mais en se faisant un nom dans le milieu. Et avec un secret que personne ne connaît.

* * *

"Si tu as des cicatrices, c'est que tu ne respectes pas tes parents."

Dahyun lève un regard amusé sur cet homme. Plutôt grand, cependant très fin et à la silhouette courbée. Elle est dans un club privé, et elle voulait seulement s'amuser. Mais il a fallut que ce type vienne la déranger et tente de lui donner des leçons sur la vie, alors qu'elle était tranquille dans sa salle VIP avec des personnes influentes.

"Dans mon monde, si tu n'en as pas, c'est que tu n'es ni digne de confiance, ni digne de respect." Elle marque une pause. "Je vais te faire l'honneur de te révéler mon nom. Soit reconnaissant, c'est la dernière chose que tu vas entendre."

Elle se penche doucement, déstabilisant l'homme face à elle et murmure doucement à son oreille : "Mon nom est 권다휸 [Kwon Dahyun]." Se faisant, elle lève la main et, coincé entre son index et son majeur, lui montre un petit emblème qu'il reconnaît immédiatement. Piégé, il n'a aucune chance de s'en sortir. Sa peur soudaine se transforme en panique. La sensation qu'un serpent s'enroule autour de lui le prend à la gorge, il sent ses crocs s'enfoncer dans sa gorge... Ah non. Ce n'est que le canon froid d'une arme à feu que Dahyun vient de lui caler sous le menton. En un rien de temps, son sang vole à travers la pièce, couvre les murs, le visage de son assassin.

"Ahh... La robe que j'ai acheté hier est tâchée. Père va me taper sur les doigts." Elle se tourne vers ses invités et sourit. "Je ferais mieux de rentrer avant qu'il ne s'en aperçoive ! Ne vous inquiétez pas pour le bazard, on s'en occupera."

"On". Ça ne veut rien et tout dire. Comprenant parfaitement la situation, et malheureusement habitués à ce genre de scène, ses invités s'en vont tranquillement. Elle sait qu'ils vont garder le mot. En plus d'être influent dans le monde de la mafia coréenne, son père possède ce club. Ainsi que plusieurs autres. Assurant la protection de la ville, si les commerces ne se plient pas à sa volonté, ils ferment dès le lendemain. Abusant de son pouvoir comme elle l'entend, Dahyun a été éduquée par son père. Le sang est normal. La mort est omniprésente autour d'elle. Sa seule présence dans un lieu le précipite dans une tension insoutenable. Parce qu'elle est l'unique fille de Kwon Ryosei. Personne n'a le droit de lui faire de mal, de la toucher, de l'agacer. Alors du haut de ses 15 ans, elle fait sa loi partout où elle va.

"Dahyun, il y a quelque chose que tu ne sais pas.
- Qu'est-ce, Père ?
- J'ai un pouvoir en moi. Il se peut que en hérites. Si quelque chose te semble étrange, un jour, n'hésites pas à m'en faire part.
- Un pouvoir ? C'est pour ça que tu es si puissant ?"

La jeune Dahyun âgée de 5 ans ne comprends pas tout. Son père s'esclaffe.

"Non. Je suis puissant car j'ai forgé ma lame des années durant. Mais ce pouvoir m'a aidé quand j'étais au pied du mur."

Elle a alors commencé sa recherche de ce fameux pouvoir. Qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Elle n'en savait rien. Elle voulait savoir. Il lui faudra attendre dix ans de plus pour comprendre. En sortant de ce club, elle ne se doutait encore de rien. Le meurtrier qui avait été engagé pour la tuer non plus. Il l'a suivie dans la ville jusqu'à ce qu'elle s'écarte des sentiers battus. Alors, dans une rue dépeuplée et sombre, il a bondit sur elle, mais préparée à ce genre d'attaque sournoise, Dahyun s'est retournée et lui a donné un coup de coude dans le visage. Elle pensait avoir besoin de son arme, mais quelque chose de bien plus dangereux se produisit. Une brume sombre l'entoura et son apparence commença à changer. Le regard de l'assassin s'agrandit en la voyant se transformer. Elle prit la forme de la jeune femme qu'il avait tant aimé.

"Yejin..."

Profitant de ce moment de faiblesse, Dahyun l'attaqua. Il s'est alors effondré et son couteau a glissé de ses mains. Elle était restée un instant emplie de doutes. Son adversaire l'avait vu changer de forme, mais elle, était restée elle-même. Se posant des dizaines de questions, elle est rentrée en vitesse et a attendu son père. Dès qu'il est arrivé, il a su de quoi il retournait, et lui a donc expliqué la nature de ce pouvoir.

Pouvoir prendre la forme des désirs d'une tierce personne. Il ne s'agit en réalité que d'une illusion déclenchée sur le cerveau grâce au nuage de fumée. Celui-ci s'est formé en même temps que l'instinct de survie de Dahyun s'est déclenché. Cependant, elle peut apprendre à le contrôler par elle même.

"Comment ?"

En rejoignant l'Académie Leoska. Son père prépara les papiers nécessaires. Il était primordial qu'elle apprenne à gérer son pouvoir. D'une meilleure façon que son père ne l'avait fait avant elle. Étant la prochaine cheffe du clan et de l'entreprise familiale, il fallait qu'elle affute sa deuxième lame. Et qu'elle l'affute bien.

"On connaît la valeur d'un homme par la qualité de ses ennemis."