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On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI
Mordred Arraw
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Mordred Arraw
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Lun 4 Mai - 18:21

On est pas sorti de l’auberge.

On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI O4qc

Depuis l’entretien dans le bureau de la directrice, il arrive que Saph squatte ta chambre ou que (très rarement), tu ailles dans la sienne afin de travailler. Ça ne s’est pas fait tout de suite, d’abord parce que tu n’étais pas en mesure de supporter une autre présence que la tienne, ensuite parce que tu devais réussir à tout ranger pour reprendre un fonctionnement optimal. Tu as donc mis Saph de côté pour éviter tous les soucis possibles dus à sa présence. Tu avais assez à faire avec ton mal-être, ton stress, tes angoisses et surtout le déséquilibre. Il s’est ressenti dans les hallucinations plus récurrentes, dans tes toc chronophages et ton incapacité momentanée à travailler. Dans ce chaos temporaire où vivre avec toi-même était déjà d’une grande pénibilité, tu as donc éviter Saph. Saph et le reste. Durant ces quelques jours, tu n’avais pas la patience de voir des gens, d’entendre du bruit et de te coltiner des conversations insignifiantes avec des gens que tu n’as jamais connu. Alors que ta prise de conscience aurait dû te pousser à faire l’inverse, tu as préféré tout fermer le temps de te recentrer.

Ainsi, tu as pu rapidement reprendre une vie « normale ». Cet entretien n’était pas si grave. La punition non plus, elle est d’ailleurs plus douce que ce que vous auriez dû avoir. Il y a plus important qu’une erreur de parcours, vous finirez par vous rattraper. Philophae et Harold… Sujet sensible. Celui là, tu l’ignores complètement lorsqu’il te vient en tête. Il faut penser à autre chose. Tu as pris le temps qu’il te fallait et ça te permet de reposer de nouvelles bases. Enterrer ce qui ne va pas car ça ne sert à rien de s’y focaliser. Tout ça n’est pas si important et plus encore, tu n’es pas seul dans cette affaire. Tu n’es pas le seul à avoir fini en pls et ce serait extrêmement égoïste de considérer seulement ton cas. Tu as moins perdu que Saph, par exemple. Pouvant à nouveau prendre en compte ton environnement extérieur, tu as décidé de lui envoyer un message pour prendre de ses nouvelles. Ce fut laborieux en partie parce que tu as comme souvent oublié les articles, parfois les sujets, parfois des questions, sans parler la ponctuation. Mais au moins, c’était fait.

Tu n’as pas amené le sujet directement. A la base, tu voulais réfléchir à une manière douce de l’aborder pour éviter de mettre les pieds dans le plat. A la place, tu t’es comporté comme avant. Comme d’habitude. Tu as fait comme si de rien n’était car tu avais réussi à tout ranger dans ta tête. C’est fini et les conséquences se ressentent sans être insurmontables. C’est tout. Tout va bien et même si parfois tes pensées dérapent, ça reste gérable. Tu as des choses à faire pour ne pas y penser. Voilà, tout va bien. Tu y as réfléchi, c’était chiant, mais tout va bien. Ce serait bête de t’empêcher de travailler plus longtemps et pour si peu. Harold te demande toujours des devoirs, tu veux maîtriser autant que possible tes pouvoirs, les cours continuent, plus les travaux d’intérêts généraux… Tout va bien, tu as de quoi partager équitablement travail et moment perso pour ne pas te laisser déborder. Tu n’en as donc pas parlé, le temps de laisser une place suffisante à Saph dans tout ça. Saph qui n’a pas l’air très bien depuis l’entretien. A raison, certes. C'est difficile à regarder.

Aujourd’hui, tu as décidé d’aborder le sujet. De manière douce, donc…  

« Tu veux en parler ? »

Ok ça sort de nulle part. Tu es en train d’écrire un devoir, Saph est dans son coin, c’était silencieux, et tu as jeté ça comme si tu lui balançais ton classeur en pleine tronche. Tu t’éclaircis la gorge, mal à l’aise d’avoir raté le début de la discussion.

« L’entretien. On en a pas parlé. Pas tellement. Et tu as mauvaise mine. Donc : tu veux en parler ? »

Il y a plein d’erreurs dans ta façon de faire, mais tu ne sais pas par où commencer et Saph est du genre… un peu imprévisible ? Tant pis, il fallait lancer le sujet et à ce rythme vous ne l’auriez jamais fait.
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Saphirre Lacey
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Saphirre Lacey
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Mar 5 Mai - 3:00

Mordred
Arraw

Saphirre
Lacey

「On est pas sortie de l'auberge」


Ça ne passe pas. C’est chiant.

En faite c’est pire que ça, depuis l’entretient, je ne fais que continuer de réaliser chaque jour que je ne fais que fuir mes problèmes en espérant qu’oublier leurs existences suffira a les dissiper, mais ce n’est pas le cas. Et les événements suivants aggravent les choses. Le silence d’Akinobu a la remise des clefs du club me renvoie plus violemment encore à mon propre échec que n’importe quelles paroles et le tutorat me fait tourner en rond. On m’a refourgué à la bibliothécaire, et les TIG de documentaliste ainsi que les devoirs supplémentaires qu’elle me donne ne m’aide pas. Déjà, car ce le boulot demande calme, concentration, organisation… Et non. Juste non. J’aurais préféré des TIG physiques, un truc automatique où je force à m’en péter les tendons et où je rentre essoufflé. Parce que là… Sans même faire exprès, je fous n’importe quoi, et ça me stresse, parce que je déteste mal faire mon taf. Et c’est pareil pour ses devoirs. Aucun rendu ne me satisfait et je finis juste par balancer les dossiers par terre et a lui rendre des travaux insuffisants, médiocres a mes yeux et froisser au sien.

Mon cerveau ne s’arrête pas de ressasser les événements, de cogiter, de tout remettre en question et pourtant, je ne veux même ne serait-ce que songé à tout ça. Je suis juste coincé dans une machinerie de pensée en spirale interminable, happer par ma propre conscience qui ne se repose jamais. Je continue à subir mes émotions, encore et encore, sans réussir a lutter contre moi-même.

En plus de ça, aucune nouvelle de Mordred la première semaine et je me voyais mal lui en demander. Déjà parce que c’est moi qui l’ai lancé sur cette idée à la con, et aussi parce que j’interpréter ce silence comme un besoin de solitude qu’il ne fallait pas briser. Et surtout, car que je dois réussir à me gérer, je suis devenue invivable pour qui que se soit avec mes sautes d’humeur constantes. Et hormonalement contagieuses. Je peux parler à personne quand c'est comme ça.

Alors je mise sur le temps libre. Ou je me déchaîne. Je bouge. J’essaie de tout faire pour m’épuiser, mais ça ne suffit jamais, j’ai toujours besoin de bouger et ça me saoule. Besoin de bouger, mais je suis enfermée, et besoin de compagnie, mais je suis incapable de parler avec les autres. Des putains de paradoxe qui me fond d’autant plus baliser. Mais au moins, j’extériorise.

Est-ce que c’est le cas de Mordred ?

Je n’avais pas pu m’empêcher de me poser la question, et a fortiori lorsqu’il avait demandé de mes nouvelles. Dans le bureau de la dirlo, il avait l’air… mal. Mais figé. Je suis quasiment sûr d’avoir vu du sang sur sa tasse, et s’il était stressé à s’en blesser c’est vraiment très inquiétant.

Pourtant voilà… On prend le temps. La première semaine écoulée, on squatte régulièrement la chambre de l’autre pour travailler (entre les cours et le tutorat, ce n’était pas gagné). Enfin surtout la sienne, je ne lui faisais pas l’affront de l’inviter dans la mienne, fréquemment mis a sac par mes humeurs.

Certes on se parler pas vraiment quand on se voyait, et certes avoir une présence à côté ça m’aider beaucoup, ne serait-ce qu’à se sentir moins seul… mais je suis profondément angoissé par le fait qu’on n’ait toujours rien dit sur ce qu’il c’est passé à l’entretien. Je ne sais pas… J’ai l’impression qu’il agît comme d’habitude. Presque comme si rien n'avait changer pour lui. Impossible de savoir si c’était son calme naturel ou juste une façade, mais ça m’inquiète beaucoup plus que s’il tirait vraiment la gueule.
Mais comment lui demander ? Il n’a pas l’air d’être du genre à déballer ses émotions alors il va falloir être malin si je veux qu’il soit sincère. Alors chaque fois que je suis sur le point de l'interroger, je bloque en me disant qu’il faut s’y prendre d’une autre façon. Trouver une meilleure stratégie, une manière détournée de l'inciter à s'exprimer. Alors je repousse éternellement le fait d’en discuter avec lui et reste juste dans mon coin d’un air doublement contrarié.

C’est pour ça que mon cerveau fait complètement un nœud, alors que, poser chez lui un jour comme un autre, c’est lui qui aborde le sujet.

« Tu veux en parler ? »

Que… quoi ? Mais ? Je n’étais pas prêt du tout. Je relève les yeux, choqué délaissant mon livre de biologie auquel je n’étais même pas attentif. On était au calme, comme d’habitude, et il balance ça net, coupant court à toute stratégie de ma part.
Merde.
C’étais pas prévu. Encore moins venant de lui.

« L’entretien. On en a pas parlé. Pas tellement. Et tu as mauvaise mine. Donc : tu veux en parler ? »


Je reste ébahi encore quelques secondes. Il est a noté que c’est vraiment gentil de sa part de s’inquiéter, mais qu’en l’occurrence, j’étais tellement focalisé sur le fait de trouver la bonne façon d’aborder les choses pour le faire extérioriser que… Je ne me suis pas moi-même préparé à en parler.
Je bafouille, estomaquer.

« Pardon ?! »

Je soupire, ne sachant pas forcement comme réagir, tandis d’un espèce de chaos se forme dans ma tête. Pour une fois c’est lui qui me prend au dépourvu. En tailleurs dans le coin de la pièce que je me suis un peu approprié, je ramène mes genoux vers moi en m’y accoudant.
C’est très problématique. Tout ce que j’ai envie de répondre c’est « Il n’y a rien n’en a dire », parce que me remémorer les événements ne fait que me faire cogiter davantage et c’est mauvais. Mais cette attitude, ça va à l’encontre de ce que j’essaie d’obtenir de lui. Il faut qu’on en parle posément, et ça je ne sais pas faire. Je n’ai personne avec qui discuter problème en temps normal alors je gueule tout seul donc… C’est compliqué à gérer. Sois sincère et avec un peu de chance ça l’incitera à l’être.

« Désolé. Tu m’as juste surpris, mais oui, faudrait en parler ouais. Faudrait. »

Je ponctue cette phrase d’un regard dans le vague qui n’aide personne à faire avancer la discussion, puis passe une main dans mes cheveux d’un air embêter.
Voilà le problème.
Cette discussion est une bombe à retardement. Et ça fait presque une semaine qu’on la regarde en disant qu’y toucher serait trop risquer, car on ne s’y connaît pas assez pour défaire le mécanisme. Malheureusement, si on n’essaie même pas de couper les fils pour la désamorcer à un moment ou à un autre ça explosera. Chaque mot me coute tant c’est peu naturel.

« Je… ça va pas top effectivement à cause de tout ça. Alors ouais, entre le moral, le manque de sommeil, le travail, j’ai une sale mine, et je sais pas forcément à quel point ça m’a atteint tout ça, mais… je gère à ma façon. »

Briser des trucs, et frapper des murs n’est probablement pas une façon de gérer, mais peu importe.

« Honnêtement c’est plus pour toi que je m’inquiète. Là-bas… Enfin pendant l’entretien… Tu avais l’air… Vraiment mal. »


Je prends le temps de peser mes mots pour la suite, ne sachant pas vraiment comment aborder le sujet de son état.

« Tu ne disais plus rien. Et tu… Enfin, bref ça avait pas l'air d'aller et t’en à pas reparler. Ça m’inquiète. Comment… tu le vis ? »


Je me fais vraiment violence pour y aller doucement et éviter de le bousculer dans un premier temps, sincèrement inquiet, mais embarrasser par la difficulté que me pose ce genre de conversation.

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Mordred Arraw
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Mordred Arraw
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Mar 5 Mai - 13:52

On est pas sorti de l’auberge.

On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI O4qc

Saph est surpris. Évidemment, il n’y avait aucune préparation préalable. Tu n’as même pas prévenu que tu allais en parler alors que ça reste un sujet sensible. Trop sensible. Vous n’êtes pas les plus doués pour vous exprimer sur les problèmes, cette semaine à ne presque rien dire l’a bien prouvé. Ce n’est pas bien, et vous perdez du temps en faisant ça, risquant au passage d’accumuler trop de mauvaises choses jusqu’à atteindre un point de rupture. Tu ne souhaites pas que ça arrive à Saph, donc il faut en parler. Pas se fixer avec des yeux de merlan frit. Tu attends calmement que sa surprise passe et qu’il réponde. D’abord en le regardant, ensuite en te détournant pour continuer ton devoir. Tu mets l’écriture en pause lorsqu’il se décide à parler, conscient que si tu n’as pas l’air d’écouter, ça ne sert à rien de lui demander de s’exprimer. Surtout quand c’est aussi compliqué.

Il gère à sa façon, c’est à dire ? Ses explications ne sont pas complètes et tu allais demander des précisions, quand il te prend au dépourvu en détournant le sujet sur toi. Mauvaise idée, ça ne sert à rien s’y intéresser puisque tout va bien. Tu l’écoutes quand même, mais cette fois-ci en reprenant ton devoir. Il a du mal à retourner les questions et tu peux le comprendre, tu as toi aussi l’impression de marcher sur des œufs en essayant d’avoir son ressenti sur les événements passés. Tu n’as d’ailleurs presque rien obtenu. Sauf que c’est à toi de répondre et tu dois trouver un moyen de donner assez d’informations pour qu’il soit satisfait et que tu puisses à nouveau recentrer la conversation sur ce qui te semble plus important.

« Personne n’allait bien dans ce bureau, Saph. Toi-même tu avais l’air au plus mal. Si je ne disais rien c’est parce que je n’avais rien à ajouter. Ça n’aurait pas été pertinent, ils n’attendaient pas notre avis. Du moins pas à la fin. Tu n’en as pas reparlé non plus donc l’inquiétude est partagée, tu sais. »

Comment tu le vis ? Là c’est plus compliqué, tu as l’impression que ton cerveau bute sur les choix possibles et que rien se sera correcte. Gêné, tu mets un peu plus de temps à répondre.

« …Bien ? Maintenant ça va, je ne vais pas me morfondre sur ce problème plus longtemps. »

Voilà parfait (non, c’est loin de l’être), tu as répondu à ses questions on peut revenir aux tiennes. Le tout c’est de ne pas te laisser déstabiliser s’il retourne à nouveau l’angle de la conversation.

« Qu’est-ce que tu voulais dire par « je gère à ma façon » ? C’est normal que tout ça t’atteigne, encore plus si tu ne dors pas bien. La manière dont tu gères ne t’aide pas à poser à plat ton ressenti ? »

S’il va mieux en cassant des objets, tu ne vas pas le juger. Tant que ça aide au final, c’est ce qui compte. Toi tu ranges et tu laves pour pouvoir associer le geste à une idée et ainsi t’en débarrasser plus facilement. Ça reste long. Fermer dix fois un placard parce que tu n’arrives pas à laisser ta douleur derrière et que tu stresses de ne pas l’avoir correctement fermé et que tout s’échappe, c’est long et compliqué.

« Je me dis que c’est plus difficile pour toi, donc hm… hésite pas, si tu veux être plus précis. »

Tu as l’impression de dire n’importe quoi, c’est chiant.
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Saphirre Lacey
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Saphirre Lacey
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Mar 5 Mai - 18:15

Mordred
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「On est pas sortie de l'auberge」


« Personne n’allait bien dans ce bureau, Saph. Toi-même tu avais l’air au plus mal. Si je ne disais rien c’est parce que je n’avais rien à ajouter. Ça n’aurait pas été pertinent, ils n’attendaient pas notre avis. Du moins pas à la fin. Tu n’en as pas reparlé non plus donc l’inquiétude est partagée, tu sais. »

Heureusement, Mordred ne semble pas particulièrement froissé par mes hypothèses, c’est con, mais ça me rassure de voir qu’il semble à peu près ok sur le fait de s’ouvrir. C’est même… perturbant de partager des inquiétudes avec quelqu’un.

Cependant… il reste « trop » logique dans son raisonnement, comme d’habitude, et rationalise, généralise la situation a tous les individus présents le jour J alors que la question était personnelle. C’est vrai que personne n’était en état dans ce bureau, si ce n’est cette foutue directrice et que je n’ai pas plus parlé que lui des évènements. Certe. Mais ça reste problématique comme réponse. Parce qu’il survole seulement les faits pragmatiquement, et ne s’attarde pas sur le fond du probléme. Il essaie de fuir, minimiser les choses ou… ? Je garde cependant espoir envoyant qu’il prend le temps de répondre à mon interrogation.

« … Bien ? Maintenant ça va, je ne vais pas me morfondre sur ce problème plus longtemps. »



Je fronce les sourcils. Bien ? Alors c’est tout ? Aucun changement de son côté, il tourne la page comme si absolument rien de notre façon de vivre, de voir les choses n’avait vigoureusement été remis en question ?
C’est pire que ce que je pensais. Il vient de confirmer toutes mes inquiétudes vis-à-vis de son comportement.
Bien.
Il a passé une semaine de silence radio, et la suivante à travailler, il justifie son mal être vis à vis de la situation comme une généralité passagère et considère qu’il faut juste passer à autre chose ? Je m'avance peut-être un peu mais ça y ressemble. La conversation avait bien commencé et pourtant on était toujours au point mort, on faisait du surplace en se persuadant que les choses avancer.

« Qu’est-ce que tu voulais dire par “je gère à ma façon” ? C’est normal que tout ça t’atteigne, encore plus si tu ne dors pas bien. La manière dont tu gères ne t’aide pas à poser à plat ton ressenti ? Je me dis que c’est plus difficile pour toi, donc hm… hésite pas, si tu veux être plus précis. »

Il vient de habilement retourner le sujet dans ma direction ce qui me fait plisser les yeux vus que j’ai utilisé la même stratégie sur lui cinq secondes plus tôt. Bon. On ira pas loin comme ça. Est-ce que je réponds et je lui fous la paix ou... ? Non ça me dérange faut que je sois honnête. De toute façon je sais pas prendre de pincette, et ça va juste nous inciter à continuer de tourner en rond d’être aussi délicat dans notre façon d’aborder les choses.

« Ok. J’comprends pas. T’as lancé le sujet toi-même, mais j’ai l’impression que tu l’esquives. Je vais quand même répondre à tes questions, mais n’essaie pas de me relancer la balle. »

Je prends une grande inspiration.
Ça va aller, oublie ce sentiment désagréable qui te pèse sur les épaules quand tu repenses à tout ça. Pour l'instant la discutions n'aide pas, elle fait juste remonter des ressenties pénibles. Mais force-toi un peu.

Après tout ses questions ne sont pas si compli - Si elles le sont. Compliqué, et très personnelle, mais en preuve de bonne volonté je vais lui répondre, ne serait-ce que pour gagner en légitimité dans ce que j'ai a lui demander par la suite. Tant pis pour les stratégies de toute façon je finis toujours par mettre les deux pieds dans le plat pour m’en faire une luge et foncé dans le tas, et généralement aussi brutal que se soit comme méthode ça marche.

« Tu te doutes de ma façon de gérer non ? De toute manière t’as peut-être remarqué que j'ai tendance à me laisser un peu porter par ce que j’éprouve. Je sais qu’il faut que je trouve une façon d’extérioriser définitivement ce que je ressens, mais ça attendra. Et puis je n’arriverais pas à clarifier mon ressenti, je le sais. Ce n’est pas quelque chose de suffisamment linéaire pour que je le mette à plat. C’est des émotions, y’a pas plus instable que ça. Ah, et... Je ne pense pas que ce soit forcément plus dur pour moi, tu minimises sans doute tes propres soucis en affirmant ça. »

Je hausse les épaules d’un air fatiguer. Bon. C’était chaud à aligner, mais j’ai réussi et il ne pourra pas reprocher de ne pas en parler. Mais… mettre des mots sur tout ça, même si je reste encore très général… C’est désagréable.
N'y pensons plus. Maintenant on va essayer de soulever le fond du problème, a lui d’être honnête.

« Et c’est ça qui m’inquiète Mordred, j’ai essayé d’y aller doucement dans ma manière de le demander, mais j’ai l’impression qu’en procédant de cette façon on va juste tourner en rond. Franchement… T’es sûr que ça va vraiment bien ? »

J’insiste sur le dernier mot en le regardant dans les yeux puis soupire et cale mes tempes entre mes mains pendant un instant pour rester calme, diplomate.

« Comment dire ça ? On a dû encaisser le fait qu’on était vraiment des abrutis finis, insignifiants, chambouler notre quotidien avec les mesures qui ont été prises et surtout essayer de vivre avec… » Je prends une nouvelle inspiration. Je n’aime pas du tout ce sujet. « Ce que nous a dit Philophae. »

C’est là qu’arrive le plus dur à aborder pourtant. C’est peut-être qu’une impression… Mais raah je m’en voudrais de ne pas en discuter avec lui alors que cette impression me court dans la tête depuis qu’on se reparle. Son caractère, son attitude, ses réponses me confortent dans cette idée alors il faut que j’lui dise. Quitte à passer par une métaphore pour que ça me coûte moins.

« Le terme “Bien”, et le fait “d’arrêter de se morfondre” me posent un peu problème, mis en opposition avec tout ce que cet entretien a soulevé. Je ne sais pas, t’es si calme et si à l’aise avec tout ça en apparence… C’est comme… Si quelqu’un avait foutu un coup de pelleteuse dans les fondations de ta maison et que tu jeter un drap dessus pour cacher le désordre que ça a foutu. Comme se dire que si on ne voit pas ce désordre et qu’il reste planqué ça va, tu vois ce que je veux dire ? Mais ce n’est pas viable. »

C’est précisément parce que j’ai l’impression qu’on est confronté à des difficultés assez similaires que j’ai ce sentiment. Et je sais que ça peut paraître hypocrite alors que à côté de ça j’essayer moi-même d’esquiver cette vision. Philophae avait jeter une bombe sur mes fondations bancales et cramer le drap qui aller avec, alors maintenant j’avais déplacé le problème en fermant les yeux pour ne pas le voir. Et c’est parce que je sais à quel point c’est une mauvaise idée que je lui en parle. Il ne faudrait pas qu’il soit coincé dans ce biais lui aussi.





On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI Sans_t56

J'écrit en cette belle couleur, jalouse pas trop stp#0099cc
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Mordred Arraw
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Mar 5 Mai - 22:42

On est pas sorti de l’auberge.

On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI O4qc

Tu as lancé le sujet car tu voulais savoir comment il allait, ce qu’il ressentait face à tout ça car il n’avait pas l’air bien. Tu n’en as pas parlé pour être ensuite inclus de la même manière. Même en sachant ce chemin inévitable, tu espérais que les réponses succinctes auraient été suffisantes pour continuer vers ton objectif. Il ne te prend pas en compte puisque tu as déjà fait le point avec toi-même. C’est suffisant. Tu n’esquives pas le sujet, tu sais ce que tu ressens et tu ne veux pas t’y attarder. Donc tout va bien. Cependant, tu dois reconnaître que ta demande implique une coopération de ta part et que pour l’instant tu es trop en retrait par rapport à tout ça. Tu ne dois pas trop te détacher, et c’est difficile. Saph n’est pas plus à l’aise mais ça ne l’empêche pas de faire des efforts pour te répondre. Tu soupires et hoches la tête pour dire que ça marche, tu ne lui renverras pas la balle. Ou du moins, tu vas essayer.

Tu écoutes attentivement ce qu’il te dit. Oui, tu as remarqué qu’il avait tendance à se laisser porter par ce qu’il ressent. Tu ne sais pas si c’est mieux. Tout sortir ou tout enterrer, dans les deux cas le problème ne part jamais définitivement. S’il n’arrive pas à exprimer son ressenti, tu ne vas pas insister. Peut-être qu’avec la discussion, et petit à petit, il trouvera des mots qui conviendront. Toi tu as les tiens, en partie. Tu ne les aimes pas. « Ce n’est pas quelque chose de suffisamment linéaire pour que je le mette à plat. C’est des émotions, y’a pas plus instable que ça. » Pourquoi pas décrire les courbes, alors ? Ou l’impression de tomber, si c’est ce qu’il ressent. Les émotions sont instables mais les mots pour les dire sont nombreux. Il finira par trouver et en parler peut justement l’aider, non ? Quant à tes soucis, tu ne les minimises pas. Saph a perdu davantage, tu évalues simplement les différences dans vos situations. Le truc c’est que tu n’es pas dans sa tête donc tu ne peux pas tout savoir.

Il ne poursuit pas plus et ramène le sujet vers toi. Depuis le début de la conversation, vous ne faites que ça. Plutôt que de parler réellement, vous semblez pris dans une partie de tennis de table qui demande beaucoup de technique. Sa façon d’amener le sujet était maline, et surtout sincère, mais tu n’aimes pas ça. Tes yeux soutiennent les siens sans faillir le temps qu’il regarde ailleurs, car tu aurais eu l’impression de répondre clairement à sa question si tu avais détourné le regard. Il dramatise. « Essayer de vivre avec ce que vous a dit Philophae ». Ce n’est pas la fin du monde. Ça reste un sujet sensible et tu fixes ta copie quand il l’aborde, mais c’est pas si important. Ça l’atteint probablement plus car il était plus proche de Philophae. En parler lui coûte, l’écouter te coûte… Sauf qu’il faut continuer pour ne pas avoir à revenir là-dessus plus tard. Il reprend et tu écoutes toujours, mais ça commence à beaucoup t’embêter, précisément parce qu’il a raison. Il a également l’air d’être concerné par ce qu’il raconte. Tu soupires, jouant avec ton crayon le temps de lui répondre. Tu as dit que ça allait, tu ne devrais pas avoir à revenir dessus.

« Non, les fondations étaient déjà foutues et recouvertes. Bien recouvertes. Philophae a retiré le drap dont tu parles. Ce n’est peut-être pas plus mal, comment peut-on avancer si on ne voit pas le problème ? Les problèmes… Alors je préfère me dire que c’est un avantage pour justement reconstruire de meilleures bases. A partir de là, tout va bien. »

Dans les faits ça revient à ce que Saph vient de dire. Ta chambre parfaite et ton attitude illustre le propos. Pourtant, c’est vrai que tu ne te sens pas si mal. Parce que tu ne te laisses pas le temps d’y penser, et c’est très bien. Pourquoi ce serait un problème, si finalement tu vas bien ? Qui dit que c’est un mensonge, une façade ? Pourquoi ça ne pourrait pas être la réalité que tu as décidé d’adopter ? Tu reprends l’écriture pour conserver ton calme.

« Je vois ce que tu veux dire, ne t’en fais pas. C’est juste que je ne me sens pas concerné. J’ai mis de l’ordre dans le bordel que j’avais sous les yeux, je peux dire que ça va, non ? Le désordre n’est pas caché, de cette façon, il est ordonné. On ne va pas s’arrêter de vivre parce qu’on est des abrutis finis insignifiants, parce que c’est ce qu’on nous a dit ou c’est ce qu’on croit. Alors vivre avec tout ça, oui, c’est bien, mais il ne faut surtout pas s’arrêter. Le discours de Philophae était difficile, c’est vrai… Il a sa vision particulière des choses et il sait taper où ça fait mal. D’ailleurs, quand je dis que c’est plus dur pour toi, c’est par rapport à lui. Vous vous étiez rapprochés et… »

Et merde. Renvoyer la balle. Comme un abruti fini, en appuyant sur un point que tu sais sensible car tu étais trop occupé à rétorquer. Tu grimaces et secoues la tête.

« Excuse, on en parlera quand tu voudras. Est-ce que la comparaison que tu as employé s’applique à toi ? »

Elle semblait vécue, quand il l’a dit. Et comme il l’a aussi précisé, vos quotidiens ont été chamboulés par les événements. Il le vit visiblement mal et ça t’inquiète, mais plutôt que d’en parler il détourne constamment le sujet. Te concernant, il doit bien se douter que ce chamboulement ne t’a pas fait du bien, tu ne ressens donc pas le besoin d’en parler.

« Je comprends que tu t’inquiète puisque je m’inquiète aussi pour toi, mais pourquoi tu continues alors que je te dis que ça va ? Alors que toi, tu as dit que ça n’allait pas très bien ? Je veux pas esquiver le sujet. Il représente un tout et en te demandant si tu veux en parler, c’est l’aborder du point de vue qui me semble le plus important. Je suis désolé mais quand on se voit tu fais ta flaque dans un coin avec une sale mine. C’est ta façon de réagir au problème, d’accord, mais ça ne me rassure pas. Puisque je te dis que moi ça va, ça nous débarrasse d’un point et tu évites de t’embêter avec ça, non ? C’est déjà difficile de parler, on galère depuis tout à l’heure. On a pas besoin de s’encombrer davantage. Ça ne veut pas dire que je me considère comme un poids, n’interprète pas ça n’importe comment. »
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Saphirre Lacey
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Saphirre Lacey
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Mer 6 Mai - 11:52

Mordred
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「On est pas sortie de l'auberge」


« Non, les fondations étaient déjà foutues et recouvertes. Bien recouvertes. Philophae a retiré le drap dont tu parles. Ce n’est peut-être pas plus mal, comment peut-on avancer si on ne voit pas le problème ? Les problèmes… Alors je préfère me dire que c’est un avantage pour justement reconstruire de meilleures bases. A partir de là, tout va bien. »

Attends… quoi ? « Les fondations étaient déjà foutues et recouvertes » ça signifie que même avant ce bordel il n’allait pas bien ? J'm'en suis pas rendu compte... faut dire qu’on ne se parler pas autant avant. Il a raison sur le fait qu’il doit connaître ses propres problèmes pour les affronter, cependant considéré que tout va bien une fois le fond du souci débusquer, c’est aller vite en besogne. Ce n’est qu’une première étape. La reconstruction peut-être bien plus complexe et éprouvante que de constater l’étendue des dégâts, en grande partie parce qu’elle impose une désagréable confrontation avec nous-mêmes.

« Je vois ce que tu veux dire, ne t’en fais pas. C’est juste que je ne me sens pas concerné. J’ai mis de l’ordre dans le bordel que j’avais sous les yeux, je peux dire que ça va, non ? Le désordre n’est pas caché, de cette façon, il est ordonné »


Non, non et non. Il devrait se sentir concerné non ? C’est SES fondations et il a admis lui-même qu’elles étaient foutues, ce n’est pas parce qu’il a classé les débris par ordre de taille pour les ranger que ça résout le problème. Au mieux ça le rend plus supportable à ses yeux, mais s’arrêter là dans le travail qu’il fait sur lui-même serait une grave erreur, je pense.

« On ne va pas s’arrêter de vivre parce qu’on est des abrutis finis insignifiants, parce que c’est ce qu’on nous a dit ou c’est ce qu’on croit. Alors vivre avec tout ça, oui, c’est bien, mais il ne faut surtout pas s’arrêter. Le discours de Philophae était difficile, c’est vrai… Il a sa vision particulière des choses et il sait taper où ça fait mal. »

Hmm… De toute manière il faut vivre avec cette idée c’est certain, mais ça fait quand même mal. Je sens mon coeur se serrer à l'évocation du sujet. Malheureusement je ne pense pas que sa vision des choses soit si "particulière". En temps que patrouilleur, et proche des gardes de l’école, son point de vue est basé sur du concret et c’est ce qui le rend aussi désagréable. C'est un peu trop réaliste pour nous. Pour moi en tout cas. Mais j’évite autant que possible de reconsidérer ce qu'il nous a raconté. Ça me met bien trop mal à l’aise, je n’ai pas envie de réaliser que la majorité de la population veut nous voir monter sur l’échafaud et que je me sens aussi extérieur a ma propre communauté. Ce serait admettre n’avoir en vérité aucun allié dans cette guerre car trop stupide pour vouloir s'intégrer a son camps. Alors non on ne parle pas de ça.

« D’ailleurs, quand je dis que c’est plus dur pour toi, c’est par rapport à lui. Vous vous étiez rapprochés et… »


Là, il commence à rendre les choses plus difficiles et je tire un peu la gueule. Vraiment… Philophae était un des pires sujets à aborder. Pour plein de raison, pas seulement pour ce qu’il a dit ... Plus on s'y attardera, pire ça sera. Mais il semble s’en rendre compte et secoue la tête.

« Excuse, on en parlera quand tu voudras. Est-ce que la comparaison que tu as employée s’applique à toi ? »

Je souffle, soulager qu’il m’évite de lui-même le sujet et me concentre immédiatement sur sa question pour ne pas divaguer.
La maison ? Plus ou moins. Sans doute différemment d’après les explications qu’il m’a données. Bon ceci étant dit il renvoie quand même la balle, mais de façon plus appréciable. Disons qu’il m’a fait gentiment la passe plutôt que de m’envoyer le ballon dans la gueule en parlant de Philophae. Hmm… Je commence à réfléchir à sa question, mais il reprend la parole et je me concentre à nouveau sur ce qu’il dit.

« Je comprends que tu t’inquiètes puisque je m’inquiète aussi pour toi, mais pourquoi tu continues alors que je te dis que ça va ? Alors que toi, tu as dit que ça n’allait pas très bien ? Je veux pas esquiver le sujet. »


Parce que, si j’essaie de réaliser que je ne vais pas bien, en revanche, j’ai ce vieux pressentiment que lui se le cache à lui-même. Et c’est con. Parce que je spécule sans doute, je suranalyse et ça doit être pénible pour lui, mais en même temps même si ce n’est qu’un sentiment, une hypothèse, c’est suffisamment important pour qu’on s’y attarde non ? Parce que juste abandonner cette idée serait prendre le risque de le laisser dans le mal et de le conforter dans sa vision des choses, si jamais la théorie s’avère vraie.

« Il représente un tout et en te demandant si tu veux en parler, c’est l’aborder du point de vue qui me semble le plus important. Je suis désolé, mais quand on se voit tu fais ta flaque dans un coin avec une sale mine. C’est ta façon de réagir au problème, d’accord, mais ça ne me rassure pas. Puisque je te dis que moi ça va, ça nous débarrasse d’un point et tu évites de t’embêter avec ça, non ? C’est déjà difficile de parler, on galère depuis tout à l’heure. On a pas besoin de s’encombrer davantage. Ça ne veut pas dire que je me considère comme un poids n’interprète pas ça n’importe comment. »

… Une… flaque ? Bon ok là-dessus je ne peux pas lui donner tort, et c’est vrai qu’avoir une espèce de loque qui déprime dans un coin de sa chambre ne doit pas l’aider. Ceci étant dit considérer que pour lui tout va bien dans le meilleur des mondes parce que c’est ce qu’il me dit, non. C’est juste que… Non, justement je ne « m’embête » pas avec ça, déjà car que tant que je ne serais pas 100% convaincu qu’il va vraiment bien, je n’arriverais pas à lâcher l’affaire. Y’a quelque chose qui me dérange et je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.
Et puis après tout c’est une conversation non ? Ça va dans les deux sens. Hmm…
Pris dans mes réflexions je ne réponds pas immédiatement et décroche une feuille et commence à la déchirer en plein de petit papier pour m’occuper les mains. J’en ai besoin.

« Raah… C’est difficile d’organiser ce que je veux te dire. »

Et surtout de pas le formuler comme une grosse brute de décoffrage. Hmm. Commençons par le plus simple.

« Pour répondre à la question, oui je pense que la métaphore s’applique aussi a mon cas et j’avais peur que tu sois bloqué dans la même situation. Fin’, maintenant que j’y pense, il n’y avait pas vraiment de draps sur mes fondations, je continuer juste à prendre le thé au milieu des débris en faisant comme si tout aller bien. Mais Mordred, classer les débris pour les organiser autrement ce n’est pas résoudre le problème, c’est juste lui donner une autre forme. Aller bien c’est avoir réussi à se reconstruire, et je pense que c’est bien plus compliqué que de remettre de l’ordre. Surtout si tu considères que tes fondations étaient déjà foutues depuis longtemps. Ça veut dire qu’avant tout ça tu n’aller déjà pas bien ? »

C’est très très indiscret. Mais ça me préoccupe vraiment. Parce que s’il était dans le mal depuis longtemps et qu’il le cacher aussi bien, il pouvait très bien répéter le même schéma indéfiniment. Mince. Avec ce raisonnement il doit croire que je ne l’ai absolument pas écouté, et ce n’est pas le but. Je continue de déchirer du papier, tout en me justifiant.

« Je sais que tu m’as dit que tu vas bien. Et oui, on galère, mais parler de toi ne nous encombre pas davantage dans la discussion, c’est seulement toi que ça à l’air d’encombrer. Comme tu l’as dit c’est une conversation, ça va dans les deux sens, peut-importe que le fait que se soit marquer sur ma tête de flaque que je ne vais pas bien et le fais que tu affirmes aller bien. »

Et là on arrive au moment ou juste déballer ce que je pense ne suffira pas. Si j’affirme ne pas le croire, il va se braquer et répéter le même discours indéfiniment. Et ça ne servirait à rien. Alors il faut ruser, essayer de le comprendre, aussi difficile que ce soit, pour pouvoir argumenter. Parce qu’il ne fonctionne pas au feeling, et c’est sûr que mon message lui paraîtra infondé si je m’engage sur cette pente. Alors, autant aller directement sur son terrain de logique implacable qui ne m’est pourtant pas familier.

« Mais dans ce cas. Si tout va si bien que ça… Comment tu t’y es pris après le bordel que ça a dû mettre dans ta vie ? Surtout si ça date d’avant. Alors c’est des vraies questions que je me pose. Comment t’en remettre complètement, aussi rapidement que tu le prétends ? Quelle méthode tu as concrètement employée pour passer à autre chose ? Rationalisé ? Oublié ? Est-ce que tu tu a vraiment considéré ce que tu ressentais ou est-ce que tu as pragmatiquement préféré passer outre et te pencher sur des choses avec lesquels tu es moins mal à l’aise ? »


Malgré cette volonté de s’engager sur le chemin du rationnel, un léger emportement perce à travers ma voix à cause de l'anxiété et de l’inquiétude. Peut-être que j'aurais dû être moins honnête ? Lui demander un tel exercice alors que j'éviter moi-même les sujets fâcheux était indélicat. Je le sais.
J’admets avoir peur d’avoir frappé un peu fort avec ces questions, mais j’essaie de me rassurer en me disant qu’il a peut-être interprété ça comme juste une demande de conseil pour gérer les choses, pas comme une enquête intrusive sur ses émotions. Je ne sais pas. Je relève les yeux de mes bouts de papier, un peu préoccupés sur la façon dont les choses peuvent évoluer.





On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI Sans_t56

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Mordred Arraw
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Mer 6 Mai - 14:58

On est pas sorti de l’auberge.

On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI O4qc

Qu’est-ce qu’il fait ? Tu fronces légèrement les sourcils quand il commence à déchirer sa feuille en plein de petits bouts. Ça va te déconcentrer, t’agacer et te stresser. Tu veux conserver ton calme tant que possible, mais ça ne sera pas facile si tu te focalises sur le risque qu’un bout de papier s’égare dans ta chambre. Tu sais que tu ne penseras qu’à ça et que tu vas perdre ta logique dans la discussion, et tu ne veux pas que ça arrive. Seulement à cause de petits bouts de papier, quand la discussion pourrait être mille fois plus perturbante. Tu te lèves donc pour lui donner la corbeille à papier, meilleur compromis pour qu’il puisse continuer son massacre et que tu ne vrilles pas pour un problème aussi stupide.

« S’il te plaît. »

Tu te rassois ensuite en te concentrant à nouveau sur sa réponse. Donc sur l’échelle des memes, il en est à This is Fine. C’est pas très positif… Comment est-ce qu’il fait pour rester au milieu de tout ça sans essayer d’y toucher ? Ça n’a pas l’air de bien fonctionner, et tu trouves cette façon de vivre au milieu des problèmes trop perturbante pour y réfléchir plus longtemps. Si tu trouves à critiquer dans sa description, lui critique la tienne en te disant que classer les débris ne résout pas le problème. Pourquoi pas ? Au moins tu sais où est quoi et tu peux y revenir quand tu es prêt. C’est à dire très rarement… « Aller bien c’est réussir à se reconstruire », « c’est bien plus compliqué que de remettre de l’ordre ». Pourtant les deux vont ensemble et tu n’arrives pas à voir pourquoi il ne comprend pas, pourquoi il insiste alors que ça te semble parfaitement logique dans le fond. Avant tout ça… Tu appuies ton front sur ta main et fermes les yeux deux secondes. Ça commence à te faire chier.

En plus, son argumentation gagne en logique. Ça te plaît comme ça t’emmerde profondément. S’il était resté sur des arguments émotionnels, contrer aurait été plus simple. L’aspect logique te plaît car ça facilite la discussion (pour toi du moins), mais c’est une chose que tu ne souhaitais pas. Tu ne réponds pas tout de suite à ses questions. L’autre problème de la logique, c’est que c’est ton outil pour mettre de la distance. C’est donc une erreur. Une erreur. Ce message se répète en warning dans ta tête et tu n’arrives pas à parler avec ce mot qui tourne en boucle. Stop. Stop. Respire. Tu finis par prendre une grande inspiration pour enfin réussir à te reconnecter.

« Ce n’est pas s’en remettre complètement. Je te l’ai dit non ? Toute cette histoire a permis de prendre en compte les problèmes. Ça me va et tu n’as pas l’air de le comprendre. C’est un processus et pour moi reconnaître les problèmes est le plus important puisque c’est la base. Donc la méthode c’est… Identifier tel problème, considérer ce que je ressens par rapport à ça et ce que je peux faire pour l’améliorer, le ranger, passer au suivant, ainsi de suite. Ça ne veut pas dire s’en débarrasser pour toujours, mais ça permet d’avoir les données précises et donc de le voir plus objectivement pour ne pas se laisser déborder par ce qui ne compte pas. A partir de là, tout va bien. Si tout venait en fouillis je… C’est pas concevable. Ça se passe comme ça pour toi ? Tu fais comment, de ton côté ? Puisque tu as dit que ce n’était pas assez linéaire pour le mettre à plat, qu’est-ce que tu fais de ce que tu as ? Une fois que tu as extériorisé, est-ce que ça suffit ou le problème revient ? »

Tu es sincèrement curieux et intéressé, puisque c’est une façon de voir et de faire que tu ne connais pas et que tu ne supporterais pas si tu devais l’adopter. Poser ces questions te permet également de penser à autre chose, mais il ne faut pas que tu détournes à nouveau le sujet. Tu n’as juste pas réussi à ne pas les poser. Par contre… Tu ne sais pas comment expliquer les choses sans t’exposer.

« Et si, j’allais bien. Enfin je croyais. J’avais réussi à me persuader de beaucoup de choses en cachant très bien les soucis. Ça passe par l’évitement, beaucoup d’autopersuasion. L’évitement des autres et la certitude d’avoir retrouvé un foyer, par exemple. Sauf que Philophae a un peu trop mis en évidence que toutes les bases étaient foireuses. Une famille : non, on a même été capable de les attaquer. Une protection 100 % sûre : non. Une fuite terminée : non. Ce sont des exemples parmi d’autres. »

Tu survoles simplement, afin de ne pas replonger dans le cauchemar qui s’est déroulé dans le bureau de la directrice.

« Je ne suis pas seul dans cette situation. Tu avais l’air bouleversé par ce qu’il disait et… Et on a tous les deux été capables des mêmes choses, alors je me dis que tu ressens peut-être le même éloignement. C’est une communauté et nous, on est tellement extérieurs à ça que le premier élément important humainement parlant nous a échappé. Est-ce que tu ressens ça ? On a tous les deux aucun ami. Tout ce qu’on fait c’est s’attirer des merdes. Ça ne me semble pas possible, du moins durablement, pour quelqu’un qui aurait conscience de son intégration dans un cercle social. Ou alors c’est qu’il le rejette. Donc ça, c’est l’un des problèmes qui existaient bien avant le rendez-vous. Il est compliqué, mais pris en compte et rangé. Le tout c’est d’essayer de changer ça… Mais chaque chose en son temps. »

Tu t’es peut-être trop égaré en voulant donner des exemples.

« Tu dis que classer les débris ne suffit pas, mais c’est pas pire de vivre au milieu sans rien faire ? »

Le but n’est pas de le vexer avec cette question mais d’essayer de comprendre, surtout si vous avez des ressentis similaires sur certains aspects. Même si ça te dérange de seulement imaginer le désordre.
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Saphirre Lacey
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Saphirre Lacey
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Jeu 7 Mai - 22:59

Mordred
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「On est pas sortie de l'auberge」


Attentif, j’écoute sa réponse d’un air dubitatif. Bon, j’ai voulu m’engager sur son terrain, mais après coup, ça ne m’arrange pas du tout, je ne maitrise pas sa logique. Mais ça avait le mérite d’être clair à comprendre. « Identifier » « Considérer » « Améliorer », « Ranger » et on recommence. C’est... J'arrive pas a comprendre. Effectivement il traite l’information si rapidement qu’il ne peut pas être débordé, mais… Arf est-ce que je peux vraiment me permettre de juger sa façon de faire ? Probablement pas.

Notamment parce que bien que sa méthode n'est pas l'air infaillible, il a le mérite d’en avoir une, de méthode. « Comment tu fais de ton côté ? » Et bien je… Ahem. Je me prends mes sentiments par la gueule et j’attends sagement que ça passe ?
Hmm enfin si, j’extériorise en l’occurrence, mais ce n’est apparemment pas suffisant. J’essaie même de coucher mes problèmes sur le papier parfois, mais je le froisse, le déchire et le jette. Comme d’habitude. Parce que je n’avance pas.

« Et si, j’allais bien. Enfin je croyais. J’avais réussi à me persuader de beaucoup de choses en cachant très bien les soucis. Ça passe par l’évitement, beaucoup d’autopersuasion. L’évitement des autres et la certitude d’avoir retrouvé un foyer, par exemple. Sauf que Philophae a un peu trop mis en évidence que toutes les bases étaient foireuses. Une famille : non, on a même été capable de les attaquer. Une protection 100 % sûre : non. Une fuite terminée : non. Ce sont des exemples parmi d’autres. »

Je fronce les sourcils, de plus en plus inquiets. Ok. Trop de paramètre problématique à prendre en compte. Est-ce qu’en ce moment même il n’est pas en train de réitérer le schéma d’une certaine façon ? Certes il voit qu’il y a un souci contrairement à avant, mais pour le reste ça y ressemble encore un peu.

Je déglutis péniblement quand il parle de cette notion de « Famille » que je trouve dérangeante et de protection qui n’est pas sûre. Je me concentre donc sur son dernier exemple. La fuite ? Au début je pense à une fuite métaphorique, puis réalise que beaucoup d’élèves ont connu de grandes difficultés pour trouver cet abri. Fuite des camps, fuite de chez des parents non-mages, ect, peu importe ce qu’il a vécu, ça n’augure rien de bon. Et j’ai envie de lui poser la question, puisque si le discours de Philophae l’a brusqué… C’est probablement parce que cette « fuite », quelle qu’elle soit, a laissé des séquelles non ? Mais est-ce qu’il serait prêt à en parler ? Les yeux braqués sur le sol, plongé dans des questionnements qui refuse de passer la barrière de mes lèvres, je continue patiemment de l’écouter, aussi difficile que ce soit.

« Je ne suis pas seul dans cette situation. Tu avais l’air bouleversé par ce qu’il disait et… Et on a tous les deux été capables des mêmes choses, alors je me dis que tu ressens peut-être le même éloignement. C’est une communauté et nous, on est tellement extérieurs à ça que le premier élément important humainement parlant nous a échappé. Est-ce que tu ressens ça ? On a tous les deux aucun ami. Tout ce qu’on fait c’est s’attirer des merdes. Ça ne me semble pas possible, du moins durablement, pour quelqu’un qui aurait conscience de son intégration dans un cercle social. Ou alors c’est qu’il le rejette. Donc ça, c’est l’un des problèmes qui existaient bien avant le rendez-vous. Il est compliqué, mais pris en compte et rangé. Le tout c’est d’essayer de changer ça… Mais chaque chose en son temps. »

Je relève la tête dans sa direction, avec une expression troublée. C’est vraiment trop bizarre. Je suis autant rassuré par ce qu’il dit, que… blessé ? Je ne sais pas si c’est le terme adéquat, mais c’est juste que ça fait mal. Il balance des vérités avec lesquels je ne suis clairement pas à l’aise. Des vérités qui me perdent dans mes propres questions chaque jour tant je n’arrive pas à saisir leurs raisons d’être.
Mais on est deux. Et c’est ça le côté rassurant, d’une certaine façon parce que c’est des faits auxquels je ne parviens pas à faire face seul. Peut-être que les réponses qu’il essaie d’apporter peuvent m’aider à comprendre ? ...

Je ne sais pas. Mais la discussion commence à m’affoler plus qu’elle ne le devrait et je sens se former au creux de mon ventre une boule d’angoisse grouillante, qui s’étend peu à peu au reste de mes membres comme un picotement désagréable. Que ce soit un rejet de notre cercle social ou toute autre hypothèse ça ne me convenait pas. Non. Vraiment pas. Mille « pourquoi » se bouscule dans ma tête qui s’alourdit sous les remises en question.

« Tu dis que classer les débris ne suffit pas, mais c’est pas pire de vivre au milieu sans rien faire ? »


Je me raidis un peu, ça faisait beaucoup à la suite. Je… C’est… Putain. Inspire. Expire. Parle, ça t’évitera de penser. Sans m’en rendre compte, je me lève.

« Je ne sais pas. Je ne peux pas classifier. J’arrive plus à saisir, plus à comprendre à cause de tout ça. Comment tu parviens à rester aussi serein avec toutes ces questions en suspens. Pourquoi on merde constamment ? Pourquoi est-ce qu’on se sent extérieur à cette communauté alors que c'est la seule en mesure de nous accueillir ? Les autres ont l’air de considérer que Leoska est un groupe, une famille alors on est quoi à la fin si ça ne nous concerne pas ? Quelque chose cloche chez nous pour penser, agir comme ça ? »

Je hausse les bras, pris d’incompréhension au milieu de toute ces questions, puis les laisses retomber mollement. C’est quoi l’erreur ? La miette, le résidu coincé dans le mécanisme qui l’empêche de fonctionner, de raisonner comme les autres.
Je soupire. Il faut se contenter d’un « chaque chose en son temps » c’est ça ? Mais je n’en ai pas la patience. Je continue de parler dans l’espoir de courir plus vite que le train de mes pensées, encore et encore, quitte à lui répondre.

« Mais… Si tu cherches une réponse, oui c’est peut-être pire. Je veux dire… De ne rien faire. Ou du moins, moins efficace, je suppose. Cependant, tout à l’heure je voulais parler du passé. Si je vivais au milieu sans rien faire c’est parce que je me mentais à moi-même en imaginant que tout aller bien. Maintenant je sais que ce n’est pas le cas, pour autant je sais ni à quel point, ni exactement pourquoi. Seulement en partie. Donc… »

Je reste immobile un instant, la bouche entrouverte pour parler, mais mon corps refuse de prononcer quoique ce soit de plus. Donc… tu ne gères rien du tout, en somme ? Pourquoi tu te justifies ? Tu es tellement paumé que ton discours ne se tient même plus.
Le fait que je ne connaisse, ni toutes les raisons du pourquoi, ni l’étendue des dégâts ne sont en aucun cas des excuses pour rester aussi inactif. J'ai beau prétendre que c’est du passé la situation reste finalement sensiblement la même.
C’était pire que ne pas comprendre que ça n’aller pas. Là je le sais et je suis avachi au milieu des débris, comme si j’attendais sagement d’être jeter à la benne. Je ne peux pas lui dire. Je ne peux rien dire. Je ne veux rien admettre. C’est forcément faux, je n’en suis pas arrivé là, putain, vite, n’y pense plus. Passe à autre chose.

« Donc… c’est pas grave, oublie. Je verrai avec le temps. Ce n’est rien. On s’en fout. J'extériorise maintenant non ? Sinon on en parlerais pas. Même effectivement ce n'est pas suffisant c'est déjà une avancé.»

J’ai conscience que cette suite à ma phrase n’est pas pertinente, mais n’ai pas suffisamment de force pour lui mentir complètement.

« C’est juste que… Je trouve que trier les débris est risqués aussi, parce que ça peut très bien te refaire tomber dans les mêmes biais d’autopersuasion qu’auparavant non ? Tu vas dire que j’insiste, mais il ne faudrait pas que cette illusion d’ordre t’empêche de vraiment avancer. Mais en soi, ce n’est pas ce qui me perturbe le plus dans ce que tu as dit. »

Ma gorge se serre, refusant de me laisser parler avec autant de malhonnêteté. Critiquer ses méthodes alors que lui en a... L’accuser d’autopersuasion alors que je n’arrive même pas à m’avouer que je suis incapable de maitriser la situation d’une quelconque façon... Et répéter un schéma mensonger identique ? D'où je me donne le droit de désapprouver quoi que ce soit de sa façon de faire ? Le simple fait que je poursuive mon discours me dégoûte.
Et pourtant je continue. Je continue parce que merder avec lui est plus facile que de regarder deux secondes de plus ce qui ne va pas chez moi. Et aussi parce que sa gestion des émotions… m’inquiète pour lui.

« C’est surtout que… Ta méthode est trop mécanique Mordred, je ne comprend pas, c’est une série d’action précise et répétitive froidement exécutée ! Mais tu es un humain, pas un algorithme, il faut prendre en compte tes propres émotions, surtout si tu as vécu des choses difficiles. Peu importe la part d’aléatoire qu’implique tes sentiments. Tout ne peut pas être parfait, calculable, et fonctionner de façon aussi organiser et perfectible. »

En partant sur l’analyse du discours de Mordred, j’arrive un peu à oublier mes propres questions, mais la sensation de l’anxiété déjà répandue à travers tout mon corps persiste, accrocher à mon épiderme comme un parasite. Parler plus fort, bouger en m’exprimant, n’aide même plus à l’évacuer et cette désagréable sensation finit par influencer peu à peu mon comportement. Alors je me laisse de plus en plus emporter dans mes propos, impliquer dans le message que j’ai à lui faire passer alors que je n’ai en vérité aucun droit de lui faire la morale, et je sais pourtant pertinemment que même mon inquiétude ne pouvait le justifier.

« En parlant avec toi, j’ai remarqué que tu ne choisissais jamais tes mots au hasard. “Considérer ce que je ressens.”. Mais ce que tu “ressent” n’est pas juste a “considéré”, comme une donnée, c’est à “ressentir” justement. À exprimer. Ranger toutes tes émotions dans des placards pour ne plus qu'elles te parasitent, pour « passer au problème suivant » revient juste à attendre qu’elles explosent toute en même temps. L’émotion est entropique. Instable. Mais nécessaire. Bordel, prends le temps de vraiment les vivres avant de les rationaliser systématiquement... Comment tu veux passer à autre chose si tu ne fais que les mettre de côté dans des boites que tu entasses ? Vie-les, acceptes-les ! »




On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI Sans_t56

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Mordred Arraw
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Ven 8 Mai - 1:49

On est pas sorti de l’auberge.

On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI O4qc

Saph finit par se lever, et tu t’étonnes qu’il ne l’ait pas fait plus tôt. Il te répond qu’il ne sait pas, qu’il n’arrive plus à saisir. Parce que vous aviez une compréhension quelconque de vous-mêmes et de vos vies avant ça ? Votre situation actuelle prouve bien que non. Il enchaîne sur une suite de questions désagréables, auxquelles tu n’as pas toutes les réponses. Tu sais pourquoi tu te sens extérieur, mais tu ne sais pas pourquoi ça continue de merder autant. Tu ne sais pas ce que vous êtes si vous n’êtes pas avec les autres. Un individu se définit par son groupe social, quand il n’en a pas… Tu peux te rassurer en te disant que vous êtes au moins deux, mais ce n’est pas bon. Vous êtes deux à être dans la même merde et ça ne doit pas vous conforter. Au contraire, ça devrait vous aider un minimum à sortir de là. Pour l’instant, vous êtes coincé. Il manque des réponses. Quelque chose cloche, oui, mais… ça devient trop. Trop de questions, trop de flous, trop de problèmes. Tu aimes ces derniers mais pas sous cette forme. Là, tu te sens seulement de plus en plus mal.

Dans ce qu’il dit, un élément attire ton attention. Que regroupe cette partie dont il parle ? S’il sait en partie pourquoi et à quel point, qu’est-ce que ça regroupe ? Car toi, tu le sais mais tu l’as rangé et tu n’arrives pas à t’en défaire. C’est un élément qui n’apporte rien, seulement de la peine. À quoi ça sert de rester à côté, de le regarder, d’attendre qu’il passe, à part se faire du mal ? Donc c’est rangé, pour que tu puisses penser à autre chose et continuer à fonctionner normalement. Saph bloque un instant puis se reprend en disant que ce n’est rien. C’est pas grave. « On s’en fout ». Tu ne t’en fous pas. Autant tu jettes facilement tes émotions négatives et ça te convient très bien, autant lui ça semble le bloquer et tu n’aimes pas voir ça. Effectivement vous en parlez, mais comment… Il a raison, c’est une avancée et vous allez y arriver. En faisant attention, en s’écoutant et en… En étant honnête ? Tu l’es depuis tout à l’heure et ce n’est pas suffisant. Le concernant ce n’est pas suffisant non plus et il devrait parler plus que ça.

Tu ne sais pas quoi faire. C’est trop délicat. Tu te vois mal le forcer à tout déballer quand toi-même tu n’y arrives pas. Il continue, parlant de retomber dans les mêmes biais. Oui et non, au moins tu sais ce qu’il ne faut pas faire. Tu sais au moins ça, et tu sais que tu vas bien par rapport à ça. Tu n’as pas besoin de plus. La suite te fait peur. La suite de ce qu’il a à dire. Trop mécanique. Prendre en compte tes propres émotions. Tout n’est pas parfait, calculable. Tais toi. Tais toi. Tu le sais très bien et ça t’angoisse, c’est pour ça que tu fais au mieux pour tout organiser. Pourquoi est-ce qu’il tient à mettre un coup de pied dans tout ça ? Tu ne veux pas en entendre plus, c’est trop compliqué. Il parle de plus en plus fort, bouge de plus en plus, se laisse emporter… Du calme, tu veux du calme. Tu ne peux pas… Tu ne vas pas pouvoir l’entendre et analyser… Ses gestes incessants, ses mots trop hauts et ses injonctions, tout ça te paralyse. Vie-les ? Non. Non tu ne peux pas. Trop négatif. Inutile. Douloureux. Compliqué. Désespéré. Alors non. Non. Elles sont bien où elles sont, il y en a certaines que tu ne veux plus jamais toucher. Tu commences à paniquer, ce n’est pas du tout la direction que tu espérais pour cette discussion. Tu aurais dû lui envoyer un questionnaire, beaucoup plus simple. Pas du tout !! C’est exactement le problème dont il parle. Et ça t’énerve. Ça t’énerve. Ça te panique. Ça te perd. Tu n’en peux plus.

« Tais toi !! Arrête de bouger autant et de parler aussi fort ! Je peux pas, je… Qu’est-ce que tu veux que je vive de plus que ce qui est arrivé au moment T ? Tu parles de ressasser, de se faire volontairement du mal en laissant les émotions venir en pleine face, en restant au milieu des problèmes comme tu le fais ?! Parce que c’est mieux de les vivre comme ça ?  Alors d’accord, laisse-moi t’expliquer. »

Tu te lèves à ton tour car tu ne supportes plus de rester figé sur ta chaise. Le problème n’est pas le même que dans le bureau de la directrice, tu as une réponse à fournir et Saph ne te laissera probablement pas te retrancher derrière tes barrières tant que tu n’auras pas apporter une réponse.

« J’ai pris le temps de les ressentir, si tu tiens tant à le savoir ! C’était trop !! Qu’est-ce que tu veux que je fasse de tout ça, sérieusement ? Je les ai vécu tes putain d’émotions et l’étape suivante c’est de passer à autre chose ! Sinon, tu crois que je serai là ? Tu crois que j’aurais l’envie et la force de m’impliquer dans quoi que ce soit ? Alors oui c’est mécanique mais nécessaire ! Qu’est-ce que tu comprends pas là-dedans ?! Tu veux que je te dise l’émotion évidente que je ressens là maintenant ou tu penses que mon fonctionnement de robot va se tromper ?  Je les ai consommé ces émotions ressenties. Est-ce que je me sens mieux ? Non. Puis tu parles, tu parles, mais regarde toi ! Est-ce que tu es tout à fait honnête depuis tout à l’heure ? Je ne pense pas trop m’avancer en te disant qu’une partie de ton discours s’applique à toi ? Il est précis et tu bloques. Alors ne viens pas me donner de leçon quand tout ce que tu trouves à faire c’est crier en agitant les bras, sans travailler sur toi-même. »

Tu t’interromps brusquement en te rendant compte que tu es allé trop loin. C’est compliqué pour vous deux et tu viens de l’attaquer avec tant de hargne… Cependant, tu ne supportes pas tout ce qu’il a dit. S’il savait tout ce que tu peux/as pu ressentir ! Tu fais comme tu peux tout gérer, pour ne pas sombrer au moindre problème. Alors ça va, merde ! Ça va parce qu’il le faut, parce que ça te permet d’avancer. C’est une illusion tu le sais très bien mais soit ! Peu importe comme tu souhaites sortir de ce cycle sans fin, tu n’arrives tout simplement pas à affronter les choses assez longtemps et la catégorisation de chaque émotion te permet de rester à flot. Qu’elles disparaissent de ton champ de pensées est libérateur, tu ne peux pas faire sans ça. Bordel… Tes mains tremblent du reste de colère et du début de culpabilité, du mal-être de lui avoir répondu ainsi. Tu regardes ailleurs, inquiet de l’avoir trop blessé.

« Désolé… C’est tellement compliqué alors que ça ne devrait pas l’être…  A vrai dire, je suis envieux de ta façon de faire, même si ce n’est pas la solution. »

Tu es envieux mais quand tu entends ce qu’il dit et voit son comportement…

« Tu as dit que tu savais, en partie, qu’est-ce que tu sais ? »

Tant pis pour le temps, d’après votre échange ce n’est pas ça qui vous aidera.
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Saphirre Lacey
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Sam 9 Mai - 0:11

Mordred
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「On est pas sortie de l'auberge」


« Tais toi !! Arrête de bouger autant et de parler aussi fort ! »

Ses mots se répercutent à travers mon corps, comme un choc, un grésillement électrique, me figeant sur le coup. Il a crié. Et je ne m’y attendais pas. C’est seulement maintenant que je vois à qu’elle point mes propos l’on mis mal, et je me paralyse face à sa colère.

« Je peux pas, je… Qu’est-ce que tu veux que je vive de plus que ce qui est arrivé au moment T ? Tu parles de ressasser, de se faire volontairement du mal en laissant les émotions venir en pleine face, en restant au milieu des problèmes comme tu le fais ?! Parce que c’est mieux de les vivre comme ça ?  Alors d’accord, laisse-moi t’expliquer. »

Je ne sais absolument pas comment répliquer. Face à la colère des autres en général, c’est simple, je suis frontal. Mais face à celle d’un ami qui je viens de blesser ? Je suis complètement inapte à réagir. Mon cerveau me hurle de lui demander de se calmer avant que ça n’aille trop loin, mais j’en suis incapable. Je gère que dalle.

T'essaie de l'aider en balançant de l’essence sur ce qu’il essaie de construire ?

Mais construire quoi sérieux ? Il a l'air gravement dans la merde.

Comment tu pourrais voir ce qu’il bâtit alors que t'as jamais rien compris ? Hypocrite.

Mais s’il est en colère, après ce que je lui ai dit, c’est que j’avais raison non ? il a besoin d’enfin extériorisé tout ça ! Ce n’est pas un mal ! C’est une avancée ?

Bravo Saph. T'as juste fait de la merde avec une personne de plus. Arrête de te chercher des excuses c’est dégoûtant. Ignoble.


Il se lève, toujours l’air aussi furieux et tout ce que je peux faire c’est soutenir son regard en attendant que ça tombe. Respirer devient difficile au milieu de ces dualités, et mon souffle se coupe complètement lorsqu’il poursuit.

« J’ai pris le temps de les ressentir, si tu tiens tant à le savoir ! C’était trop !! Qu’est-ce que tu veux que je fasse de tout ça, sérieusement ? Je les ai vécu tes putain d’émotions et l’étape suivante c’est de passer à autre chose ! Sinon, tu crois que je serai là ? Tu crois que j’aurais l’envie et la force de m’impliquer dans quoi que ce soit ? »


Mon cœur se sert, me fait mal, comme s’il cherchait à rétrécir pour disparaître, la honte et la culpabilité étant trop lourdes pour continuer à assumer quoi que ce soit. Je ne suis même pas capable de comprendre le quart de ce qu’il a pu traverser. Évidemment que s’il en est venu à des stratagèmes aussi mécaniques c’est parce que c’était trop douloureux pour vivre autrement qu’à travers de cette protection ! Quel abruti, à quel moment je peux débarquer arracher ses filtres jusqu’à le faire vriller comme ça ?

Je ferme les yeux, incapable de soutenir son regard, trop coupable de l’avoir attaqué sur des points qu’il n’était pas prêt à aborder, d’avoir directement tenté de saboter son travail sur lui-même, et de l’avoir poussé à la colère. C’est pas la première fois. C'est tout le temps pareil. Chaque fois je m’emporte... chaque fois.

« Alors oui c’est mécanique, mais nécessaire ! Qu’est-ce que tu comprends pas là-dedans ?! Tu veux que je te dise l’émotion évidente que je ressens là maintenant ou tu penses que mon fonctionnement de robot va se tromper ?  Je les ai consommé ces émotions ressenties. Est-ce que je me sens mieux ? Non. »

C'est... Pas ce que je voulais dire. Ou faire. Mais c'est ce que j'ai fait.
Putain ! Merde. Évidemment qu’il ne se sent pas mieux de cette façon-là. Parce qu’il en sans doute vécu bien pire et que je ne peux pas savoir à quel point ce qu’il a dû enduré pouvait être violent, à quel point il avait besoin de s’en protéger.

Je veux l’aider, mais j’en suis incapable. Je n’aurais même pas dû ouvrir ma gueule. Je n’aurais même pas dû accepter de parler, parce qu’à chaque fois c’est pareil. Chaque fois je piétine les limites des autres par méconnaissance ou emportement. Je dérape. Encore et encore. La seule différence avec les fois précédentes c’est que j’étais trop pétrifié pour répliquer en gueulant plus fort que lui. Pétrifié d'incompréhension. De honte peut-être.

Alors pourquoi ce foutu instinct continue de me dire que c’est le moment d’agir, de pas lâcher la piste, car aussi dur que ce soit, le brusquer est peut-être la solution pour réussir à le sortir de là ?

Parce c’est la première fois que je le voie s’exprimer autant, être aussi honnête… C’était peut-être le seul moyen de le pousser à sortir de ses mécanismes de défense ?

Non, ce n’est pas une solution, qu’est-ce que tu cherches encore à faire ? À aggraver ton cas ? Le sien ? Vous tirer encore davantage vers le bas ? C’est quoi ce foutu comportement ?

Non… Je crois que veux l’aider à sortir de là, à réussir à vraiment vivre avec ce qui lui pèse sur le cœur, sans pour autant que toute sa volonté et son énergie ne soit drainer par ses tocs, ses systèmes de défense, d’éloignement.

Mais ferme la putain ! Tu vois bien le bordel que t'as foutue ! Il ne va pas bien et que plus tu parles plus tu aggraves les choses ! T’es même pas capable de le soutenir correctement sérieux, met juste fin à la discutions. Tu voie bien que t'es pas en mesure de parler.

« Puis tu parles, tu parles, mais regarde toi ! »

Non. Arrête. S'il te plaît.

«  Est-ce que tu es tout à fait honnête depuis tout à l’heure ? »

Je ne peux pas. J’essaie. Je ne peux pas, c’est trop difficile, qu’est-ce que je pourrais dire ? Tu vois bien qu’il ne faut plus que je parle.

« Je ne pense pas trop m’avancer en te disant qu’une partie de ton discours s’applique à toi ? Il est précis et tu bloques. »

Non, non, non, et non. Je ne bloque pas. Je parlais de toi et uniquement de toi.

« Alors ne viens pas me donner de leçon quand tout ce que tu trouves à faire c’est crier en agitant les bras, sans travailler sur toi-même. »

Le bourdonnement sous-jacent d’anxiété qui me coller à la peau depuis un moment fini de pénétrer chacune de mes fibres. Le rythme de ma respiration commence à échapper à mon contrôle, chacune de ses phrases aggravant les choses. Je serre les poings pour éviter de trembler sans vraiment savoir ce que je ressent pour autant, si ce n’est que ça m'est insupportable. Trop. Tout était "Trop". Le fait de l’avoir poussé à bout et de m’être comporté comme un con, encore, tout comme ce qu’il fait remonter en m’attaquant à son tour. Parce qu’aussi dure et tranchante soit ces paroles elles étaient vraies et après l’avoir blessé je n’avais pas le droit de répliquer, au risque de juste déclencher une dispute. Pourtant le besoin était là, le besoin de lui hurler que c’était faux, et que s’en prendre à moi ne l’aiderait pas à aller mieux.

« Désolé… C’est tellement compliqué alors que ça ne devrait pas l’être…  À vrai dire, je suis envieux de ta façon de faire, même si ce n’est pas la solution. »

Mordred semble un peu plus calme. Pas serein pour autant, mais il c’est au moins stopper dans sa colère et il s’excuse. Pourtant je n’arrive pas à passer à autre chose après ce coup d’éclat. Envieux de ma façon de faire ? Non certainement pas. La sienne était mauvaise pour lui certes, mais avait le mérite de préserver les autres en temps normal. S’il a raison sur quelque chose, c’est que c’est compliqué. Très compliqué. Et là ça devient juste ingérable. À la manière de l’énergie cinétique stocker dans un objet qui aurait besoin de la relâcher pour retrouver son stade initial, j’ai besoin d’exprimer l’angoisse qui me prenait au corps, mais je ne peut pas. Car ça implique de gueuler. De bouger. De lui répondre et ça risquait de le foutre mal. C’est une impasse.

« Tu as dit que tu savais, en partie, qu’est-ce que tu sais ? »

Il reprend les questions l'air de rien et ça fini de verrouiller le blocage que je fais, je reste immobile quelques secondes, l’air presque bouche bée. Il s’est excusé, calmé. Bouge putain, tu peux bien faire pareil, non ?

« Je ne peux pas faire… Comme si de rien n’était… Enfin… Cette colère ? Ce que tu as vécu ? Mordred c’est bien qu’il faut agir… non ? »

Non. Non. Non. Ne continue pas, ne retombe pas là dedans. Il faudrait que je parte, mais le chemin jusqu’à la porte m’apparaît déformer, et infiniment long.

«  Je suis désolé Mordred, mais je… Je voulais pas… Mais c’est trop important et t- »

Stop. Ne recommence pas.
Mais qu’est ce que je dois faire ?

Arrête de bloquer sur ce putain de choix, entre lui répondre et être honnête quitte à exploser, ou de gérer le souffle de la déflagration par ton mutisme.

Ignore-la cette saloperie d’anxiété qui te colle comme une seconde peau, qui enlise ton esprit et vide tes poumons.

Et cette foutue honte aussi. Celle d’être vue alors que tu hyperventiles et que tes yeux rougissent parce que tu luttes contre toi-même et que tu n’y arrives pas.

Canalise-toi.


Je ne peux pas. Je vais déraper. Exploser. Je le sens. C’est plus fort que moi. Tout remonte.

Je mords mon poing pour me contenir, pour balancer cette colère contre moi-même et pas contre lui, et prends une longue inspiration. Ne recommence surtout pas ça c’est toujours mal fini alors cette fois, oui, cette fois, va te calmer avant de parler ou d’agir.

Arrête de forcer les autres à te subir.
Ne brise rien. Ne hurle pas.

Je me répète ces mots sans cesse en tête alors que tout autour de moi finit de me stresser et que je mords mon poing de plus en plus fort, jusqu’à en avoir les larmes aux yeux, pour ne pas craquer.

Tout devient sujet à angoisser. Tout est si droit, ranger, immaculé, organiser, alors que je suis juste en vrac et le contraste finit de complètement me flinguer. Je me rassois difficilement au sol pour limiter les dégâts et je finis par lâcher mon poing pour cacher mon visage entre mes bras. Ne rien voir. Respirer.

« Putain. Non. Pas maintenant. »

Ne craque pas. Y’a quelqu’un, tu ne peux pas te le permettre. Inspire. Expire.
Le regard braquer en direction du sol, la tête entre les mains j’essaie de me maintenir sur le fil parce que je sens que tout est en train de resurgir et non. C’est pas possible.

« Fait comme si tu ne voyais pas ça. S’il te plaît. »

J’ai la voix cassée en deux ce qui n’aide pas un seul instant à y croire. Je dois essayer de lui parler, sans ça je n’avancerais jamais. Je passe une main tremblante sur mes yeux pour les empêcher a tout pris de pleurer. Mes mots sont saccadés, haché par ma respiration défectueuse, mais je veux absolument parler, j’ai besoin de me justifier, et d’éviter qu’il ait à gérer ça alors que sa situation était bien plus préoccupante.

« Ça… c’est un morceau du… « en partie ». Je sais que je fais n’importe…qu-quoi et q-que bordel je fous toujours l-les autres mal ! J-je sais pas comment p-pas les brusquer … »




On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI Sans_t56

J'écrit en cette belle couleur, jalouse pas trop stp#0099cc
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Mordred Arraw
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Sam 9 Mai - 3:21

On est pas sorti de l’auberge.

On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI O4qc

Sa réaction se fait attendre. Trop attendre. C’est l’histoire de deux secondes, pourtant ça te suffit pour évaluer les évolutions possibles de son état. Il ne peut pas faire comme si de rien n’était. Tu l’as vu. Tu l’as très bien vu et tu ne l’as pas supporté. Tu aurais dû. C’était son inquiétude, sa façon de l’exprimer, et tu l’as violemment repoussé. Parce que lui-même a été violent, par ses mots et son attitude, sa brusquerie inutile. Certes, tu as parlé, mais pas comme il fallait. Pas de ce que tu voulais. Tu en as trop dit. Tu regrettes, quand bien même le message était important à faire passer. Ta colère s’atténue, passes en arrière plan, pour laisser la place à plus urgent. Ça ne sert à rien de s’énerver, c’est un état détestable qui brouille les sens et les pensées. Comme bien d’autres sentiments, il pousse à quelques stupidités ou mécanismes pires que du simple ménage quand il n’est pas bien maîtrisé. Tu as vécu cette émotion, c’est bon. Tu agis déjà comme il faut pour aller bien, sa question n’a pas lieu d’être. Malgré ce qu’il a dit, malgré ta réaction que tu juges disproportionnée, non, il ne faut pas agir. Tu le fais déjà.

Il s’excuse et tu secoues la tête. C’est passé, tu ne lui en veux pas pour ça. De là à admettre que sa violence t’a véritablement aidé… Non. Ça ne doit pas recommencer. Tu as été capable de reprendre ton calme mais ce n’est pas dit que ce soit à nouveau possible. Tu ne sais pas ce que tu diras si ça dérape à nouveau. Le silence s’installe dans ta chambre et tes yeux sont toujours résolument tournés ailleurs le temps que tu reprennes définitivement ton calme. Sauf que ça ne sert à rien. Tes pensées sont à peine réorganiser que tu fais l’erreur de regarder Saph. C’en est une, car son état t’inquiète immédiatement et tu ne penses à rien d’autre qu’à l’aider. C’en est une, car son état empire et vous en arrivez à ces situations que tu hais, en contradiction avec la volonté de lui venir en aide. L’état de crise qu’il faut gérer. L’espace d’un instant, cependant, tu ne peux pas bouger. La crise de Philophae t’avait perdu, celle de Paulia t’avait stressé. Ce qui émerge de Saph est différent. Tu tiens à lui différemment. Tout ce qui t’importe là-maintenant, c’est de le soutenir.

Tu passes une main sur ton visage le temps de te reprendre, puis tu vas ouvrir la fenêtre en grand pour laisser entrer un maximum d’air frais. Dans tes gestes, tu sens la distance se mettre entre toi et ton corps. Ton environnement. L’angoisse présent de partout. Tu ne dois pas « partir »… Tu es ici, tu es présent, tout ira bien. Pas tout de suite, et c’est justement ce qui te fait reculer derrière tes défenses, mais bientôt. Bientôt. Bientôt. Tu entends Saph se rasseoir, et tu le prends comme un signal pour te faire bouger. Respire à fond, tout va bien. Oui, tu t’es énervé. Oui, tu as dit ce que tu pensais. Cependant, tu ne vas pas te repasser cette scène cent fois. Tant pis, tu culpabilises pour l’état de Saph et c’est la suite émotionnelle inévitable. Ça te met mal, ça te rappelle de mauvais souvenirs, mais tu peux t’y appuyer pour essayer de bien agir. Ensuite, tu « t’efface ». Tu es bien présent, physiquement et mentalement, mais tu écrases ce qu’il y a de trop négatif et qui t’empêche d’agir. Tu as pris en compte la critique de Saph, tu travailleras dessus après.

Cela dit… C’était beaucoup plus facile à dire lorsque tu étais à la fenêtre, la tête dehors pour aérer tes pensées. Face à Saph, cet ami sur le point de rompre, tu crains de te laisser submerger par ce que tu ressens. Tu ne peux pas faire comme si tu ne le voyais pas, c’est même tout le contraire. Ça t’accapare. Tu te laisses glisser à côté de lui en silence, écoutant ce qu’il a à dire sans l’interrompre. C’est douloureux. Même s’il ne s’exprime pas beaucoup, tu as assez d’éléments sur lui pour saisir les implications derrière ses affirmations.

« D’accord… Inspire en comptant jusqu’à 5, pareil sur l’expiration. Je ne vais pas t’ignorer parce que tu es sur le point de craquer. On est tous les deux, on peut se soutenir, d’accord ? Je sais que tu ne voulais pas, moi aussi j’aurais aimé dire autre chose. »

Tu as peur que ta présence le gêne, ça te rend mal à l’aise à ses côtés. Il n’empêche qu’il a besoin d’aide. Vous avez tous les deux besoin d’aide. Son coup d’éclat a au moins eu le mérite de vous décoincer un peu et de vous amener à être honnête.

« Tu sais, c’est impossible de mettre les autres toujours bien. Je crois, je suis loin d’être expert sur le sujet. Tu dérapes souvent, t’es un bourrin c’est vrai mais… Tu n’es pas que ça, et tu aurais même moyen d’utiliser cette énergie à ton avantage. Et puis, Saph, j’étais énervé mais en y repensant ce n’était peut-être pas une mauvaise chose. …Si, sur la fin ça l’était. Je suis encore désolé pour ça d’ailleurs. Concernant le reste, c’est la première fois depuis longtemps que je l’exprime aussi clairement, face à quelqu’un. »

Tu as un instant de pause, plutôt amer, en te disant que tu aurais pu le garder plus longtemps. Tout en reprenant la parole, tu prends doucement la main qu’il a mordu pour vérifier son état. En faisant ça, tu oublies que tes mains sont encore tremblantes de ce trop plein que tu assimiles difficilement.

« ça ne veut pas dire que c’est une bonne chose. - Est-ce que ça va ? - La méthode est clairement à chier, honnêtement. J'aimerais beaucoup que tu évites à l'avenir. ça me... Je peux pas, c'est trop de bruit et de mouvements. Puisqu’elle a donné des résultats… On peut continuer sur cette lancée, non ? Erm, pas celle de se bousculer en s’agressant, celle d’être francs. Ça coûte d’essayer, je sais… Sauf que le temps dont tu parlais tout à l’heure ne me semble pas infini. Pas avec nos états actuels et avec nos façons d’être. C’est difficile à dire et à admettre, vraiment.  »

Tes mesures sur ton degré d’implication dans cette proposition sont complètement faussées, car elle est motivée par ton inquiétude pour Saph. En plus, tu es loin d’être le plus apte pour remonter le moral et tu sais que tu partiras dans un discours trop froid si tu t’essaies trop, à moins d’y mettre beaucoup d’énergie. Le problème c’est que tout passe dans votre discussion actuelle.

« C’est quoi, l’autre morceau ? Ou les autres. Qu’est-ce que tu ressens précisément par rapport à ce que tu décris ? Pourquoi c’est trop important ? Je me moque pas de toi, je sais juste pas pourquoi ça l’est « trop ». J’ai plusieurs hypothèses, mais je préfère attendre ta réponse. A quel point tu sais que ça ne va pas ? »

Il faut qu’il réponde, car de simples observations de son état ne sont pas suffisantes et rien ne vaut ses mots.
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Mar 12 Mai - 20:35

Mordred
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「On est pas sortie de l'auberge」


Ma tête n’est plus qu’un ramassis de sentiment excessif distordu par la sur-oxygénation. Mes pensées m’ont pris au piège dans des contradictions qui m’empêchent de parler, et de saisir quoi que ce soit.

Au milieu de ce chaos, je mets du temps à remarquer la présence de Mordred juste à côté, mais ça me rassure en partie. C’est la seule accroche humaine que je peux trouver dans cet environnement froid, austère qui compresse ma cage thoracique. Pour autant sa compagnie me pèse d’une certaine façon. J’ai peur de son regard, je ne veux pas qu’il ait à gérer ma crise. L’idée d’être aussi vulnérable à côté de quelqu’un m’est insupportable. Chaque jour je m’évertue à conserver une image indifférente à tout. Chaque jour j’envoie chier ceux dont je deviens un peu trop proche pour ne pas qu’ils remarquent mon imposture.

Pour ne pas que je la remarque à travers leurs yeux.
Pourtant… Aujourd’hui je n’ai que lui. Alors il faut que je me force, que j’y arrive, a juste… m’ouvrir ?

« D’accord… Inspire en comptant jusqu’à 5, pareil sur l’expiration. Je ne vais pas t’ignorer parce que tu es sur le point de craquer. On est tous les deux, on peut se soutenir, d’accord ? Je sais que tu ne voulais pas, moi aussi j’aurais aimé dire autre chose. »

Je m’exécute immédiatement, en me rangeant sur ses propos, simples, clairs, me permettant de me recentrer sur ce qui est important. Inspirer. Expirer. Deux actions complémentaires, rassurantes.

Compter, linéariser cette arborescence de pensée pour s’aligner sur quelque chose de précis et connu.

C’est difficile de se concentrer au milieu de ce désordre psychologique et physiologique alors j’évince tous mes sens pour tenter de ne percevoir que le son. Je ferme les yeux pour oublier l'environnement qui ne m'est pas familier, et surtout la sensation de poids alourdissant ce corps trop fébrile, trop tremblant pour être le mien. Uniquement le son. Le son de ma respiration que je force à ralentir, et des paroles de Mordred qui permette à mes pensées d’arrêté de se contredire, de temporairement réfléchir à autre chose.

« Tu sais, c’est impossible de mettre les autres toujours bien. Je crois, je suis loin d’être expert sur le sujet. Tu dérapes souvent, t’es un bourrin c’est vrai, mais… Tu n’es pas que ça, et tu aurais même moyen d’utiliser cette énergie à ton avantage. »

J’aimerais tellement y croire.
Mais ça serait trop facile de penser comme ça. Bien sûr qu’on ne peut pas toujours assurer le bien être de chacun. Mais entre cette simple réalité basée sur les différents de chacun, et le fait de pousser tous ses proches à bout, il y a un monde.

T’en as jamais rien foutu de ton énergie ça changera pas aujourd’hui. Non, non, non concentre toi sur ce qu’il dit et respire bordel.

« Et puis, Saph, j’étais énervé, mais en y repensant ce n’était peut-être pas une mauvaise chose. … Si, sur la fin ça l’était. Je suis encore désolé pour ça d’ailleurs. Concernant le reste, c’est la première fois depuis longtemps que je l’exprime aussi clairement, face à quelqu’un. »

Je relève doucement la tête vers lui, acceptant à nouveau d’ouvrir les yeux, après avoir passé mon bras dessus pour en arracher les larmes qui tenter d’y perler, les affrontant une fois de plus.
Je tente de lui répondre, mais ne trouve ni les mots ni le souffle pour m’adresser a lui. C'est pas plus mal, d’être bridé ainsi dans mes propos.
Parce que je pense l’inverse. La fin de son discours est violente, certes, mais juste. Je n’avais pas le droit de lui faire la morale. Pour le reste…

Était-ce vraiment une bonne chose ?

La balance de mes pensées oscille comme un métronome sur la finalité de ce qu’il s’est passé. Il s’est exprimé certes, mais tout ce négatif qui est remonté…  Et le forcer a la colére n’est clairement pas ce qui lui permettra d'accepter ses émotions. Comment alors ? Je prends une longue inspiration pour essayer de ne pas retomber dans des biais de contradiction que je n’apprécie pas, et continuer à apaiser mon souffle.

Je sursaute quand il prend ma main pour la vérifier, un contact physique étant particulièrement inattendu de sa part, puis le laisse faire.


« Ça ne veut pas dire que c’est une bonne chose. - Est-ce que ça va ? - La méthode est clairement à chier, honnêtement. J’aimerais beaucoup que tu évites à l’avenir. ça me… Je peux pas, c’est trop de bruit et de mouvements. »

Je ne réponds pas à sa question, trop préoccuper par ses autres paroles. « Crier en agitant les bras ». Il avait très bien décrit les faits tout à l’heure. Je déglutis difficilement face à cette réalité. Peu importe la période, ou se que je ressent, je m’exprime tout le temps comme ça. Il me demande presque d’être quelqu’un d’autre. Le simple fait de devoir me contenir pour ne pas lui hurler dessus à mon tour avait été l’un des détonateurs de mon état actuel.

Entre deux hoquets de souffle saccadé, qui revient peu à peu à un rythme viable, je me passe une main sur le visage d’un air désespéré, me répétant toujours cette unique question en boucle, comme si la crier intérieurement pourrait me permettre de répondre.

Comment ?

Comment s’exprimer autrement qu’en balançant ses sentiments dans la gueule des autres ? Comment réussir à être sincère avec quelqu’un quand on n’arrive toujours pas à l’être envers soi-même ?

« Puisqu’elle a donné des résultats… On peut continuer sur cette lancée, non ? Erm, pas celle de se bousculer en s’agressant, celle d’être francs. Ça coûte d’essayer, je sais… Sauf que le temps dont tu parlais tout à l’heure ne me semble pas infini. Pas avec nos états actuels et avec nos façons d’être. C’est difficile à dire et à admettre, vraiment. »

Accoudé sur mes genoux ramenés près de moi, j’appuie mon front dans ma main en réfléchissant. Il s’est montré sincère, il faut que je fasse de même. Le silence ne fera avancer aucun de nous, il va juste le conforter dans sa situation et accentuer mon angoisse. Quitte à en arriver à ce stade, autant essayer quand même au lieu de continuer à être une putain de loque inutile, incapable de respirer correctement.

J’ai conscience d’être sur le fil. Le fil de la crise. La plupart du temps je suis seul, alors je ne cherche même pas à garder l’équilibre. Je le coupe directement en espérant que la chute sera toujours moins épuisante que de se confronter à la traverser. Mais là j’étais dans un entre-deux inhabituel. Au début de la chute, mais la présence de Mordred me force à me raccrocher au fil. Mais ça tire. C’est pire que de tomber puisque ça implique un vrai travail, un contrôle que je n’ai pas. Il faut que je parle, mais c'est difficilement surmontable.

Et puis je n’arriverais pas à sortir de cet état tant que je ne lui aurais pas dit ce que j’ai à lui dire. J’ai l’impression de lui mentir.

« C’est quoi, l’autre morceau ? Ou les autres. Qu’est-ce que tu ressens précisément par rapport à ce que tu décris ? Pourquoi c’est trop important ? Je me moque pas de toi, je sais juste pas pourquoi ça l’est “trop”. J’ai plusieurs hypothèses, mais je préfère attendre ta réponse. À quel point tu sais que ça ne va pas ? »

Par « trop », il y a aussi « trop » de question. Elles méritent d’être soulevées, mais… Je n’ai pas envie d’y répondre. En faite j’aurais préféré ne pas les entendre, mais comment les ignorer maintenant qu’elles ont réussi à passer mes barrières ? J’enfouis complètement mon visage dans mes mains. J’ai l’impression de les entendre comme des échos aux "pourquoi", et aux "comment" qui m’empêcher déjà d’y voir clair.
Ralentie.
Stop-toi, putain d’esprit a la con qui tourne en boucle.
Je prends une nouvelle inspiration.

« Je… Je sais pas… »

T’a des réponses pauvre abruti, tu as juste pas le courage de les dires.
Je serre les dents, les mots bloqués dans ma gorge. Je lui demande de s’exprimer et d’être honnête, mais j’arrive même pas a lui dire ce que je ressens. Ça bloque.
MAIS PARLE PUTAIN.

« Mais je ne sais pas ce qui ne va pas Mordred ! Ou plutôt je ne sais pas ce qui va. Et… Et ça devrait pas ! Parce que j’ai eu une vie facile par rapport aux autres mages ! TOUT devrait aller. Mais non. C’est absurde, de quoi je me plains sérieusement ? Je ne sais pas à quelles hypothèses t’as pensé, mais je tourne juste pas rond arrête de chercher plus loin. »

Évidemment avec l’angoisse latente, le fil prêt à céder, je m’emporte à nouveau, mais m’en rends compte cette fois.
Deux secondes après qu’il m’ait dit de rester calme.
Putain.
Je reste figé un instant dans la même position que celle que j’avais prise en parlant avec mes mains. Je serre les poings et grince des dents, les larmes toujours au bord des yeux.

« Désolé. Tu vois… J-Je n’arrive même pas à rester calme deux secondes alors que tu en as besoin ! Jsuis juste… Un égoïste finit… »


C’est pour ça que tu ne veux pas qu’on t’aide. Parce que tu sais pertinemment qu’il n’y a rien à rattraper.
Encore, encore, non, ça ne doit pas recommencer.
Inspire.
1, 2, 3, 4, 5.
Respire.
1, 2, 3, 4, 5.
Recommence. Plusieurs fois.
Concentre-toi.
J’ai besoin de parler. Je n’arrive toujours pas à passer à autre chose, face à la situation de tout à l’heure. Je… Je ne dois pas craquer. Mais je ne vois pas comment je pourrais arrêter de tourner en boucle si je ne vais pas au fond de ma pensée.

« Je… j’arriverais pas à p-passé à… autre chose tant que je n’aurais pas fini de t’en parler. Je vais… essayer de rester calme. Je pense que tu as raison, et qu’on devrait continuer sur cette voie, mais… Tu m’autorises vraiment à être franc, même sur des sujets qui ne te plairont sans doute pas ? »

Je continue encore un moment les exercices de respiration pour essayer de rester calme, et pouvoir m’exprimer à peu près correctement. Une fois calé sur un rythme viable, j’attrape mes deux poignets avec les mains opposées, puis pose mes avant-bras sur mes jambes. Une façon d’essayer contenir ma gestuelle. Durant quelques instants, je regarde ailleurs, prends le temps de trouver les mots pour ne pas l’agresser sans pour autant prendre trop de pincettes.

« Je suis pas dans ta tête, alors je ne peux pas savoir précisément comment tu t’y prends pour contenir tout ça ni savoir a qu’elle point ce que tu as vécu pouvait être dur. Et en aucun cas… je ne veux être moralisateur, je sais très bien que je suis loin d’être irréprochable sur le sujet, mais je… Je veux juste être honnête avec toi. Tu… Tu ne peux pas continuer comme ça. »

J’arrête de fixer le sol et tente de me confronter à son regard. La suite est… très difficile à formuler. Même avec cette attitude ça revenait poignarder ses problèmes et à remuer le couteau dans la plaie.

« C’était maladroit comme façon de dire les choses tout à l'heure, mais… le sujet est important. Dit… tu as essayé de vraiment en parler auparavant ? Que ce soit ce que tu as vécu, ou de ce que tu ressens, ou as vraiment ressenti. Sincèrement je veux dire. Pas comme tes “tout va bien” ou tes explications méthodiques du début de la conversation. »

Question rhétorique, mais si j'en croit ses propos sur sa sincérité durant son coup d'éclat  la réponse était "non". Tout à l’heure il avait commencé à l’exprimer, par colère certes, mais c’était un bond en avant non ? Mais vue la hargne avec laquelle il a abordé le sujet, c'est probablement juste un aperçut de ce qu'il enterre.

« Je sais. C’est ta façon de gérer ça. Mais… tout garder pour toi, que se soit en le rangeant ou pas, revient à accumuler des plaies ouvertes sans même prendre le temps de désinfecter et… C’est dangereux. Ta méthode est certes… une méthode… Mais est-ce qu’elle ne finit pas de t’éloigner de toi-même, des autres ? Ça t’isole, et de cette façon les choses risquent de s’aggraver. Te couper de tout pour te sentir mieux te protège certes, mais te permet au mieux de faire du surplace Mordred. Et t’éloigner de ce que tu es, de ce que tu ressens, ce n’est pas vivre, c’est t’emprisonner. »

Je commence à resserrer l’emprise que j’ai sur mes poignets pour me forcer à rester solide quelques secondes de plus, la sensation d’avoir les mains tremblantes ne m’aide pas. J’ai toujours la voix cassée, et ça ne fait que compliquer la communication. Je n’arrive même plus à le regarder. Chaque mot me coûte. Le contrôle me coûte. Respirer me coûte.

« Tu peux pas éternellement garder ça sur le cœur en te disant que tu si tu revient sur tes problèmes plus tard c'est ok, alors que c’est en train de te bouffer complètement. Toute ton énergie ne passe pas dans une reconstruction… Elle est drainée par des taches répétitives excessivement chronophages, un éloignement des autres et de toi-même, comment tu veux avancer si tu te caches ? Que tu t’épuises sur ce qui ne compte pas vraiment ? Tout à l’heure c’était la première fois que tu t’exprimer aussi sincèrement face à quelqu’un, mais aussi la première fois que je te voyais… Comment dire ? Ne pas te raisonner ? Être spontané ? Et c’était certes… violent, mais rassurant d’une certaine façon. Si tu as besoin de hurler pour la manifester, hurle ta colère. Si tu a besoin de tout déballer pour te sentir plus léger, fait le. Si tu as besoin de pleurer, pleure. »

Je serre les poing, tendu. Je sens que je m'emporte. Et je sens que ça va me retomber  dans la gueule puisque non seulement il m’a bien signifié que c’était trop dur pour lui, mais aussi parce que j’ai bien prouvé agir de la sorte sans que… ça n’a l’air bien plus efficace.
Pourtant j’y crois. Je crois sincèrement que… S’il s’autoriser à vivre autrement qu’au travers des obstacles qu’il se met, il pourrait avancer.
Je continue de parler, toujours bas, toujours avec une voix tremblante, et cette appréhension à l’idée de l’avoir blesser.

Il fallait que quelqu’un le fasse ?

Je me répète cette phrase en boucle pour me persuader que cette honnêteté n’est pas mauvaise, sans pour autant en être convaincu.


« Je sais, tu as dit que… C’était “trop” pour être ressentie et… Je comprends, mais… accumuler tous ces dénis qui te sont nocif  en un point que tu écartes, que tu démens c'est pas viable… Qu’est-ce que tu vas faire quand ce foyer d’énergie, de pensée négative, aura atteint sa limite, avec tout ce que tu rejettes Mordred ? Continuer à faire semblant que tes problèmes sont réglés au fur et à mesure ? Continuer à attendre le point de rupture ? »




On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI Sans_t56

J'écrit en cette belle couleur, jalouse pas trop stp#0099cc
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Mordred Arraw
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Mer 13 Mai - 1:48

On est pas sorti de l’auberge

On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI O4qc

Il parle d’abord calmement, pendant deux secondes. Deux secondes de répit avant qu’il complète par une nouvelle déflagration. Tu te figes lorsqu’il s’emporte, soupires et fermes les yeux pour essayer d’empêcher le filtre habituel d’occulter ta vision. C’est trop tard, même paupières closes tu te sens loin. Alors tu les rouvres et tu fixes un point en essayant de l’écouter. En essayant d’être présent. C’est difficile. Le bout de tes doigts est engourdi et tout semble irréel. Tu sais que ce n’est pas le cas, tu le sens bouger à côté de toi et soudainement c’est insupportable. Il faudrait que tu bouges, que tu t’écartes. Faire quelque chose, reprendre possession de ton corps. Sauf que c’est lent. Ça n’arrive pas. Tu restes figé, le seul geste atteignable étant celui d’attaquer ta main, celle que Saph ne peut pas voir. Tes ongles s’y enfoncent et tu les fais glisser sur ta peau sans aucune douceur dans l’espoir que Saph arrête bientôt de s’emporter comme il le fait. Ce n’est rien, tu exagères, arrête de chercher plus loin… Arrête de toujours chercher si loin, c’est vrai. On peut avoir une vie facile et ne pas aller bien, ça n’enlève rien à la légitimité de ce qu’il ressent. Tu aimerais lui dire mais tu es trop loin.

Reviens, il s’est calmé. Il faut revenir. Il faut revenir. Il faut revenir. Il faut revenir. Secouer la tête pour lui dire qu’il n’est pas un égoïste est déjà un début, répondre un « oui » absent aussi. Tu n’as pas tellement entendu la question, occupé que tu étais à refaire la focale sur le réel en essayant d’ignorer le tourbillon de pensées. Celui qui te permet de sortir de ta torpeur, celui qui te fait peur, celui qui te dit que tu resteras un jour bloqué. Alors, quand il reprend la parole, tu fronces aussitôt les sourcils en comprenant ce qu’il va essayer de dire. Il n’a presque rien dit le concernant, comme à chaque fois, et là il se lance dans un exposé sur les failles de ton système de défense. « Tu ne peux pas continuer comme ça » ? Et pourquoi pas ? Puisque ça fonctionne… Tu soutiens son regard, étant enfin sorti du filtre, mais tu es loin de transpirer la joie. Ton regard, à la fois sérieux et absent, prévient surtout qu’il devrait faire attention à ses mots.

Non, tu n’en as pas parlé sincèrement. Pas tellement. Tu as fait des séances de psy mais à partir du moment où tu considérais aller suffisamment bien, tu as arrêté ou parlé d’autre chose. De tes séances, tu ne te souviens pas avoir passé plus de deux heures sur chaque sujet avant de passer aux suivants. Ainsi, tu travaillais dessus et pouvais créer l’illusion que tout était rétabli parce que tu avais un peu vidé ton sac. Ça plus les gestes que tu as mis en place pour te sentir mieux, et l’impression d’avancer était parfaite. Donc non, la réponse est non, il s’en doute forcément. Tu n’aimes pas la comparaison qu’il fait ensuite. Des plaies ouvertes, comme sur ta main actuellement ? Est-ce que tu saignes vraiment, déjà ? C’est poisseux et glissant, mais tu sais ton cerveau traître. Ça ne fait pas mal, alors c’est probablement une hallucination. Quand tes doigts glissent dessus, butent sur des creux, tu ne sens rien. Écoute Saph, plutôt, lui qui a tant de choses à partager sur ce qu’il sait de toi. Tu t’éloignes de toi, des autres, ça t’isole et risque d’aggraver les choses ? Oui. Non. Non. Non. Si. Admets-le, c’est la suite logique de ce que tu as ressenti dans le bureau de la directrice. Sauf que non. Non, parce que tu as fait ce qu’il fallait pour aller bien.

Tu as parfaitement conscience des points exposés. Tu sais pour tes tocs, tu sais pour l’éloignement, ses affirmations ne servent à rien à part te faire te sentir mal. Encore plus mal qu’avant. Ses questions n’ont pas de réponses. Comment tu veux avancer si tu te caches de toi-même ? N’est-ce pas justement plus facile d’avancer comme ça ? Plutôt que de tout déballer et d’observer longtemps ce bordel qui peut te faire vriller. Saph s’en contente, tu ne peux pas. Tu le lui as dit, et plus il avance dans ses arguments moins tu te retiens de soupirer ou de t’agiter. En quoi la spontanéité est-elle rassurante ? Il recommence avec ses « vis tes émotions ». Hurler, déballer tes sentiments, pleurer ? Ça fonctionne drôlement bien sur lui ! Bien sûr tu gardes cette pensée pour toi, craignant de déclencher une nouvelle crise si tu te laisses à nouveau aller à faire des remarques acerbes. Il dit comprendre mais tu en doutes fortement. Tu n’as pas la prétention de comprendre la totalité de ce que lui ressent, par exemple.

… Des dénis ? Tu ne nies rien puisque tu as totalement conscience de l’existence de ces problèmes. Ce n’est pas problématique de considérer que ça va bien puisque ça te permet de continuer à vivre comme il faut… Puis quel… Tu passes une main sur ton visage, celle qui n’est pas pleine de sang, la tête lourde et brouillonne. Considérer qu’il n’y a pas de foyer de pensées négatives, est-ce un déni ? Non, parce qu’il n’existe pas. S’il n’existe pas, tu n’as pas à te poser de question là-dessus et ça veut dire que tu n’as pas de soucis avec. Même si rien ne va depuis le début de cette discussion. Faire semblant… Tu n’as pas de réponse. Pour aucune de ses questions. Face à cette réalisation, tu te sens vide et stupide. Tu sais ce qu’il y a dans ta tête, alors tu devrais pouvoir y répondre.

« C’est… compliqué. Je trouve certaines de tes affirmations infondées. Tu vas considérer que ça entre dans la case des dénis, sûrement, mais… Je ne fais pas semblant. Je peux pas faire semblant alors que je passe autant de temps à tout arranger. Puis tu parles du point de rupture… Il n’arrivera pas puisque je fais ce qu’il faut. »

Tes tocs chronophages, entre autre. Tout ce qu’il a dit t’a fait mal, et c’est difficile de répondre. Ce n’est pas de la colère, pas comme tout à l’heure. Évidemment qu’il reste cet énervement, cette envie de ne pas l’écouter et de tout nier en boucle. Ce serait lui donner raison. Puis il y a l’angoisse, celle du vide et l’inconnu. Celle qui réside dans les points précis qu’il a abordé. C’est plus facile de penser qu’il a tort, mais une part de toi sait pertinemment qu’il a vu juste sur tous les points. Une petite part que tu essaies d’étouffer. Ton cerveau tourne à cent à l’heure dans l’espoir de trouver des solutions satisfaisantes, sans succès.

« Tu as dit que tu comprenais. Comment ça ? Je vois bien que tu ne gères rien et que tu cèdes simplement à tout ce qui te viens, comme ce que tu conseilles… Cela dit, est-ce qu’on parle du même « trop » ? Je vais essayer… Essayer de répondre… A… Tes questions… Pour qu’on voit après. »

Ce n’est pas impossible. Tu vas avoir énormément de mal à parler, mais ce n’est pas impossible. Tu te remémores vaguement ce qu’il a dit, puis tu te lances après une grande inspiration.

« Non, je n’ai pas essayé de vraiment en parler. Au début parce que j’avais beaucoup à dire, je savais pas par où commencer et certaines choses étaient beaucoup trop difficiles à avouer. Ça ne l’est pas tellement et c’est pas exceptionnel, avec le recul. »

Tu n’es pas le seul à avoir grandi dans une famille de non-mages, à faire des signalements avec ta famille pendant que tu détruisais le cerveau de ta mère sans le savoir. Il y a pire. Ça n’empêche que ça pose des problèmes dans ton rapport aux autres, mais il y a pire. C’est seulement qu’avant, tu ne mesurais pas l’ampleur des dégâts sur ta vie actuelle.

« Ma méthode… Comme la tienne, n’est-ce pas ? On s’éloigne de ce qui est important, c’est foireux, mais on continue à foncer droit dans le mur parce que c’est ce qu’on connaît et qu’on sait pas faire autrement. …Ensuite, avancer en me cachant de moi-même, c’était ça ? Je… Tu ne me croiras pas si je te dis que c’est facile, puisque pour toi je fais du surplace. Te concernant, ce serait l’inverse ? Tu vis difficilement avec toi-même mais tu n’as pas vraiment expliquer dans quelle mesure… Je ne peux pas répondre au reste, puisqu’il n’y a pas tellement de foyer de pensées négatives ou de point de rupture, et que je ne fais pas semblant. »

C’est pas possible de faire semblant tant qu’on ne se confronte pas au problème… Tu l’as vu, tu l’as rangé et ça va tant que tu n’en parles pas. Avoir conscience de son existence est déjà correct. C’est problématique, Saph va finir par t’en convaincre, mais tu ne veux pas de ça.

« Concernant le « trop »… Je parle de celui de se sentir c-coupable et aussi, aussi responsable pour certaines choses assez graves, en grande partie. Je… J’ai pas envie d’expliquer. Dans le bureau de la directrice, c’était ce « trop » et la crise de Philophae, ainsi que sa « dernière leçon » et…  »

Harold, mais tu n’en parles pas.

« Et tout s’est additionné, c’était ingérable. Plein de trigger. Donc trop… Trop. Sauf que Saph, ce qui m’est venu en tête ce n’est pas l’envie de crier, de tout déballer et de pleurer. Tu ne contrôles pas ça, non ? Quand tu as crié dans le bureau, ou même tout à l’heure. Tu envoies ce que tu ressens sans réfléchir. Spontanément. Ce n’est plus si rassurant vu comme ça, peut-être. Bref, ce que je veux dire c’est que je ne sais pas réagir comme toi. Alors oui je m’éloigne mais… je le contrôle pas tout le temps. Je t’ai dit que j’étais envieux, parce qu’être coincé à l’intérieur de sa tête est effrayant. Chez toi ça a l’air si facile d’extérioriser… Physiquement et verbalement pour les trucs les moins utiles, du moins. D’ailleurs, tu as le droit d’aller mal. Ce n’est pas parce que tu as eu une vie facile que tu ne peux pas te plaindre. La situation est stressante pour tout le monde, Philophae a bien expliqué les menaces et les risques. Donc peu importe ta vie facile, objectivement tout ne peut pas aller. Puis parfois, on va mal sans savoir pourquoi. On peut probablement trouver des chiffres et des témoignages sur la dépress- Pardon. »

Tu dépasses les limites. Cependant, c’est une option largement viable.

« Est-ce que tu y as pensé ? »

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Saphirre Lacey
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Dim 17 Mai - 14:58

Mordred
Arraw

Saphirre
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「On est pas sortie de l'auberge」


Le souffle en suspens, figé dans mon carcan d’immobilité, j’attends sa réponse avec appréhension.

« C’est… compliqué. Je trouve certaines de tes affirmations infondées. Tu vas considérer que ça entre dans la case des dénis, sûrement, mais… Je ne fais pas semblant. Je peux pas faire semblant alors que je passe autant de temps à tout arranger. Puis tu parles du point de rupture… Il n’arrivera pas puisque je fais ce qu’il faut. »

J’ai tout d’un coup l’impression d’avoir raté ma cible, complètement tirer à côté de lui. Je… Bien sûr qu’il y a des infondées. Je ne suis pas lui, je suis obligée de spéculer. Mais… Ce que j’ai essayé de lui faire réaliser est précisément que c’était son « je fais ce qu’il faut » qui était dangereux. S’éloigner. S’enfermer dans des biais psychologiques qui détournent son attention. Ce n’est pas ce qu’il « faut ». Mais il en semble tellement persuader et… il ne se laissera jamais convaincre par ce que je lui dis vu qu’à ses yeux je ne gère que dalle. Il comprend rien…

Je la sens, cette boule de frustration, accrochée dans la gorge comme un parasite qui se nourrit de mon énergie pour grandir. Une frustration violente. Une frustration obstinée, entêtée, qui m’exhorterait à le prendre par le col pour lui hurler d’enfin ouvrir les yeux, en espérant que le surcharger, le brusquer, franchir sa limite pour le pousser dehors de force serait le moyen de réussir à le faire réagir.

Tu risquerais vraiment de chasser la dernière personne avec qui tu t’entends de la même façon que toutes les autres ?

Je ne sais pas.

C’est pour toi que tu agit. Pas pour lui. Égoïste. Égoïste. Égoïste. Foutu égoïste.

Je me prends la tête entre les mains. La violence ne résout rien. Maîtrise toi. Putain.

« Tu as dit que tu comprenais. Comment ça ? Je vois bien que tu ne gères rien et que tu cèdes simplement à tout ce qui te viens, comme ce que tu conseilles… Cela dit, est-ce qu’on parle du même “trop” ? Je vais essayer… Essayer de répondre… À… Tes questions… Pour qu’on voit après. »

Je déglutis difficilement et baisse les yeux.

Il a l’air tellement… mal ? Je ne l’aide pas du tout depuis tout à l’heure, j’aggrave juste les choses. Ou… est-ce qu’il a vraiment besoin qu’on le bouscule de sa situation ? Je ne comprends rien. Pourquoi on parle ? Pourquoi JE parle alors que je suis incapable de l’aider ? Pourquoi jai cette colère, qui continue de me prendre aux tripes, qui me bouffe, alors qu’il fait de son mieux pour s'exprimer... alors que je devrais juste… Qu’est-ce que je devrais faire ?

« Non, je n’ai pas essayé de vraiment en parler. Au début parce que j’avais beaucoup à dire, je savais pas par où commencer et certaines choses étaient beaucoup trop difficiles à avouer. Ça ne l’est pas tellement et c’est pas exceptionnel, avec le recul. »

Mais c’est ça le problème bordel ! Il se contredit lui-même, ça saute aux yeux. Si c’était trop délicat à avouer, c’est probablement que ce n’est pas si banal que ce qu’il dit. Et que ça lui pèse beaucoup plus qu’il ne se laisse le croire, il minimise les choses. Pourquoi ! Par peur d’en parler ? De faire tout remonter ? Tant pis si ça arrive putain, crache le morceau une bonne fois pour toutes !

Je rends compte que je menace de l’interrompre, et essaie une nouvelle fois de me contenir, mais n’arrive même plus à me caler sur des nombres pour respirer. La rage me brûle la trachée, comme si hurler était la seule façon de faire sortir ma frustration. Frustration que ne devrait concernée que moi.

« Ma méthode… Comme la tienne, n’est-ce pas ? On s’éloigne de ce qui est important, c’est foireux, mais on continue à foncer droit dans le mur parce que c’est ce qu’on connaît et qu’on sait pas faire autrement. »

J’hoche la tête avec difficulté, raide. Je n’accepte de l’admettre que parce que c’est nécessaire. Entre prendre méthodiquement de la distance en rationalisant son rapport aux autres et absolument tout envoyer chier, le résultat rester le même ; l’isolement.
Tout détruire ou tout esquiver, n’accorder que peu de valeur à l'essentiel, ou rejeter toute chose importante… C’était aussi absurde dans les deux sens.
Mais comment faire autrement ? S’accepter ? Accepter les autres ?! Mais je n’en ai rien à foutre d’eux, de cette école, et de cette fichue communauté.

« Ensuite, avancer en me cachant de moi-même, c’était ça ? Je… Tu ne me croiras pas si je te dis que c’est facile, puisque pour toi je fais du surplace. Te concernant, ce serait l’inverse ? Tu vis difficilement avec toi-même, mais tu n’as pas vraiment expliqué dans quelle mesure… Je ne peux pas répondre au reste, puisqu’il n’y a pas tellement de foyer de pensées négatives ou de point de rupture, et que je ne fais pas semblant. »

J’encaisse de moins en moins ses parallèles. Non… pas que ses parallèles, la conversation dans son entièreté. Même les faits qui ne concernent que lui m’atteint aussi parce que je ne supporte pas de le voir comme ça, et de ne pas savoir comment agir.
Vivre difficilement avec soi-même ? Ouai. Peut-être. Peut-être que j’en ai ras le cul d’être moi-même. Et ça se confirme. Je n’arrive toujours pas à gérer ça. Mais ce n’est pas le problème tout de suite, c'est le fait qu'il se cache.

Bien sûr que ça à l’air facile si tu n’affrontes rien ! C’est juste… Une illusion d’avancée, une chimère. Marcher contre le vent demande des efforts, de forcer, de se faire violence, mais le vent n’a aucune emprise sur les mirages. Pour autant une illusion reste une illusion, qu’adviendra-t-il de lui-même durant la traversée ?

Et toi, mensonge ou pas, tu y arrive, as avancé ?

MAIS TA GUEULE.

Je me recroqueville davantage, la tête baisser, l’une de mes mains accrochées à mes cheveux, dans une poigne presque violente.

« Concernant le “trop”… Je parle de celui de se sentir c-coupable et aussi, aussi responsable pour certaines choses assez graves, en grande partie. Je… J’ai pas envie d’expliquer. Dans le bureau de la directrice, c’était ce “trop” et la crise de Philophae, ainsi que sa “dernière leçon” et… Et tout s’est additionné, c’était ingérable. Plein de trigger. Donc trop… Trop. »


Je plisse les yeux et l’écoute avec toute l’attention dont je peux encore faire preuve. C’est pour cela qu’il avait l’air de complètement bloquer ? Et c’est pour ça qu’il s’est blessé à la main ? C’est donc ça son « trop ». Je saisis le problème grâce à certaines similitudes, pour autant… La moitié traîne en non-dit. Et j’ai l’intuition que c’est ça ce qui compte. Tout ce qu'il garde pour lui. Tout ce dont il n’avait pas vraiment essayé de parler.

« Sauf que Saph, ce qui m’est venu en tête ce n’est pas l’envie de crier, de tout déballer et de pleurer. Tu ne contrôles pas ça, non ? Quand tu as crié dans le bureau, ou même tout à l’heure. Tu envoies ce que tu ressens sans réfléchir. Spontanément. Ce n’est plus si rassurant vu comme ça, peut-être. Bref, ce que je veux dire c’est que je ne sais pas réagir comme toi. Alors oui je m’éloigne, mais… je le contrôle pas tout le temps. Je t’ai dit que j’étais envieux, parce qu’être coincé à l’intérieur de sa tête est effrayant. Chez toi ça a l’air si facile d’extérioriser… Physiquement et verbalement pour les trucs les moins utiles, du moins. »

Facile ? Sans doute. Ce n’est même plus facile. C’est invasif. Incontrôlable. À l’image de cette frustration a la con qui bouillonne depuis le début de notre discussion et que je n’arrive plus à contenir. Passer sans transition d’une colère ardente, à un dégout corrosif ou à une tristesse accablante, toujours dans les excès est invivable. Et ça finit toujours pareil. Ça se retourne contre moi-même ou contre les autres. Et c'est tellement plus facile, de choisir a qui ont fait mal, plutôt que d'endiguer la menace et lutter contre soi-même.
Mais si j’étais contrôlé par mes émotions, lui, avait clairement enfermer les siennes.

Coincé à l’intérieur de sa tête… ? Rien que l’évocation de cette idée hérisse ma colonne vertébrale d’un frisson d’effroi. Comment il peu supporté ça ? Être bloqué physiquement est déjà une sensation cauchemardesque. Mentalement je ne préfère pas imaginer.

Comment peut-il continuer dire que « Ça va », qu’il ne fait pas semblant d’aller bien si a chaque problème il se retrouve cloîtrer dans son propre esprit ?! Continuer à vivre de cette façon… Prendre le risque de devenir complètement extérieur a tout ce qui l’entoure.

Plus il m’en parle plus sa gestion des choses me fait baliser, et alimente cette saloperie d'émotion qui niche dans mes tripes, cette rage d’essayer de le reconnecter a ce qui l’entoure. Cette rage de pouvoir s’exprimer. Je n’en peux plus, de m’enclaver, dans mes mots comme dans mes gestes. De me censurer alors qu’a mes yeux il est juste en train de s’autodétruire. Ça me rend fou.

« D’ailleurs, tu as le droit d’aller mal. »

La tête dans les mains, je relève lentement les yeux vers lui inquiets sur la suite de ce qu’il va dire. Si j’ai déjà du mal à conserver un certain calme sur les sujets qui le concernent, je ne suis pas tellement sûr de pouvoir faire de même s’il cherche à trop creuser de mon côté.

« Ce n’est pas parce que tu as eu une vie facile que tu ne peux pas te plaindre. La situation est stressante pour tout le monde, Philophae a bien expliqué les menaces et les risques. Donc peu importe ta vie facile, objectivement tout ne peut pas aller. Puis parfois, on va mal sans savoir pourquoi. On peut probablement trouver des chiffres et des témoignages sur la dépress - Pardon. »

Je reste bouche bée quelques instants, figé. Que… Non ? Non… Non. Non ! Bon sang, mais qu’est-ce qu’il fout ? Un bourdonnement sourd, pesant encombre mes pensées, omniprésent, suivi d’une soudaine impression d’être comprimée.
L’évocation du danger constant dont nous a parler Philophae me serre la gorge. Me rappelle qu’à tout instant les bruits des bottes des soldats non-mages, ponctuer de coup de feu, peuvent venir mettre fin à tout ça.

Non, non et non, il ne peut pas sortir ça comme ça. Il insinue quoi au juste ? Et pourquoi il en parle en chiffre comme… D’une simple donnée ?! Qu’est-ce qu’on en à faire sérieusement des chiffres ? Le problème est dans les mots. Mots que je ne peux pas dire.

« Est-ce que tu y as pensé ? »

Lorsqu’il insiste sur le sujet que je fuis, je sens le parasitisme de la rage s'étendre dans ma gorge, vénéneux, acide, agressif. Ma vue se brouille.

« Pardon ? Bien sûr que non, ça n’a absolument rien à voir, c’est évident. Mais tu comptes en faire une étude statistique peut-être pour être sûr ?? »

C’est grinçant, certes, mais le sujet me met mal à l’aise, et la façon dont il l’a abordé d’autant plus. Je me sens étrangement aussi mal que dans le bureau de la directrice, avec cette sensation froide d’être contraint au fond d’une cage en dehors de laquelle je devrais me confronter à ce qui me fait peur. Je suis à bout. J’ai toujours été une bombe à retardement, et depuis tout à l’heure, depuis qu’il s’était énervé, je fait que reporter le moment de l'explosion.

Je suis acculé dans l’impasse, de la conversation et ça m'angoisse. Je n’en peux plus de rester muet, bridé, immobile. Les mots sonne comme des attaques et je me braque irrationnellement, saute à la gorge des autres.

Le parasite grandit, encore et encore. Un crépitement sur l’épiderme, un grésillement qui me traverse la moelle, il est à nouveau là, encore plus présent que la première fois où je l’ai refoulé tout à l’heure. Il entrave ma vision et la rend floue. Ou c’est juste les larmes ? C'est plus la question. J'ai les poing serré. Et la tête qui se vide pour cracher mon venin par facilité.

« Et quand bien même. J’espère que tu capte au moins que si tu m’appliques ce diagnostic, tu peux te fixer exactement la même vue tous les parallèles que tu fais entre nos états respectifs depuis tout à l’heure. Foncé dans le mur hein ? C’est ça le mur dont tu parler peut-être ? La… »

Pourquoi je n’arrive pas à prononcer un stupide mot ? La frustration me fait me lever d’un coup à nouveau et j'élague le sujet pour ne plus jamais en entendre parler.

« Peu importe. Est-ce que ma méthode me permet d’avancer c’est ça ? Et dans quelle mesure je vis difficilement avec moi-même ? Ne pas vouloir vivre avec moi-même tout court te semble être une explication suffisante ? J’en peux plus Mordred. Rien n'a de sens. D'importance. Et ouais, vivre comme je fini juste de me tirer une balle dans le pied, mais au moins, je me complais pas dans l’illusion d’avancer ! »

C’est difficile de respirer, alors je finis de cracher cette colère en la rejetant abusivement sur lui, mon ton augmentant au fur et à mesure que je parle. Mais est-ce vraiment à lui que j’en veux ? Pourquoi ça me ronge comme ça ? Pourquoi je deviens aussi agressif envers lui ? Pourquoi je ne peux pas m’arrêter ?

« Comment tu veux vraiment te confronter à tes problèmes si tu n’as jamais été capable d’aller au fond des choses, de VRAIMENT dire ce qui ne va pas ! C’est bien beau de tourner autour du pot, de parler de ce sur quoi tu arrives à travailler... Mais concernant ce qu’il y a au fond Mordred, le plus important, tous ces non-dits, tu vas continuer à les esquiver ? Tu ne peux pas me dire que j’ai le droit de me plaindre avec ma vie facile, si tu rabaisses tes propres soucis en les atténuant parce qu’ils ne seraient pas “exceptionnels”. Qu’est-ce que t’en à battre qu’ils ne soient pas exceptionnels s’ils te font mal ?? C’est le même biais idiot de comparaison aux autres ! Mais dans ce cas bordel, parle-ens si ça fait longtemps que ça traîne ! Arrête de tout garder pour toi si tu n’arrives même pas à en faire quelque chose ! »

Je deviens de plus en plus ingérable, explosif, corrosif à chaque mot. Et je suis incapable de m’arrêter, entraîné par le poids de ma propre colére.

Après tout c’est ce que tu es. Un poids. Alors lâche prise, tu es trop lourd pour le fil auquel tu te retiens.

« Et puis c’est quoi ce cirque sérieux ? Tu fais ce qu’il faut ? Oh très bien ! Excuse-moi d’en avoir douté ! Alors c’est quoi ce qu’il faut ! Te complaire dans ton intériorisation ? Attendre de finir d’être bloqué dans ta tête ? C’est la vie que tu veux ça ?! Être emprisonné à l’intérieur de toi-même ? »

Furieux, je me saisis d’une feuille et la déchire, en plein de morceaux que j’éparpille au sol en une myriade de confettis, animé par mon besoin de détruire, par celui d’avoir raison, sans même réaliser un seul instant que j’agît comme le pire des connards, tant dans mes gestes que dans mes mots.

« Ou alors c'est ça peut-être, "ce qu'il faut" ? Laisser tes tocs te pourrir la vie ? C’est du papier Mordred. De simples bouts de papier. Ça changerait quoi s’ils restaient 5 minutes de plus par terre ? Absolument rien. Ça aussi c’est faire ce qu’il faut, alors ?! Laisser tout ton temps, ton attention, être rongé par des choses aussi insignifiante que du papier ? »

Lorsqu’il essaie de ramasser, je l’en empêche de force et me prends une tarte monumentale. Le grésillement du choc de m’être pris une baffe me laisse immobile quelques instants, abasourdis. Je serre les dents, encore plus furieux qu’auparavant. Autant envers lui, envers son geste, qu’envers moi-même. Je n’aurais pas dû faire ça. C’était stupide. Stupide, stupide, stupide, complètement stupide. Mais une gifle ne suffit pas. Il faut qu’il m’arrête, vraiment.
Ne voulant pas le pousser davantage maintenant qu’il avait donné une réponse claire à ma démonstration, je me baisse pour réparer les dégâts. Je réunis les morceaux, les mains toujours aussi tremblantes, la voix toujours aussi chargée de colère.

« C’est du PUTAIN DE PAPIER. On s’en fout ! C’est insignifiant et pourtant tu focalise là-dessus, jusqu’à me baffer parce que je t’empêche de le ramasser ! Perdre ton temps à bloquer sur ces conneries, ça fera que détourner ton attention. Tout ça… tes méthodes elles t’ont peut-être aidé autrefois, mais aujourd’hui, elles font autant partie du problème Mordred ! Tu crois vraiment que ça en est la solution ?! »

Après avoir jeté une poignée de papier à la poubelle, je me relève, serre les poings, et le regarde pour revenir sur le vrai fond du sujet.

« RÉPONDS-MOI, BORDEL, C’EST ÇA QUE TU VEUX COMME VIE ?  OU TU VA ENFIN PARLER ? CRACHER LE MORCEAU SUR CE QUI TE BOUFFE ? »





On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI Sans_t56

J'écrit en cette belle couleur, jalouse pas trop stp#0099cc
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Mordred Arraw
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Lun 18 Mai - 1:44

On est pas sorti de l’auberge

On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI O4qc

Encore des larmes. Évoquer la possibilité de la dépression ne lui a pas plus, évidemment. Sa réponse te confirme cependant que ce n’était pas une mauvaise idée. Il te rétorque qu’il n’y a pas pensé, que ça n’a rien à voir. Vraiment ? Il est sûr de ça ? Ce n’est pas ce qu’il laisse paraître. Tu as merdé dans ta façon d’aborder le sujet, mais c’était une action nécessaire. Même s’il te répond avec une pique. Tu essaies de ne pas le prendre mal quand il te demande si tu comptes faire une étude statistique, mais c’est compliqué. C’est un sujet délicat et vue sa réaction, peu importe le chemin pour l’amener, le résultat n’aurait pas été fameux. Tu attends la suite, mal à l’aise d’avoir provoqué ses larmes et de ne pas être capable de les calmer. Tu aimerais, mais il reprend la parole et tu renonces (beaucoup trop facilement). Il est reparti. Encore. Il s’emporte, te renvoie la balle, laisse sortir sa rage. Dans tout ça, il n’arrive même pas à prononcer le mot.

« Peu importe », non. C’est important, et tu te fiches bien d’appliquer ou non ce diagnostic à toi-même, car d’après sa description si lui attend trop il pourrait faire une bêtise. S’il n’en peut plus, que rien n’a de sens et d’importance, c’est terriblement inquiétant. Tu aimerais lui proposer des solutions, l’aider à chercher, le soutenir comme il faut pour éviter l’irréparable. Peut-être que tu dramatises, peut-être qu’il n’ira jamais jusque là, mais sait-on jamais. Et ça te fait peur d’imaginer  tout ça, de te dire que si ça continue son enterrement ne sera pas métaphorique. Arrête de te faire des films aussi flippants, dérangeants. Tu vas te perdre, encore. Cette fois-ci ce sera dans un véritable cauchemar. Ne pas visualiser, ne pas penser aux sensations possibles. Surtout pas. Te concentrer sur la réalité, sur… « Au moins, je ne me complais pas dans l’illusion d’avancer » ?! Cette réplique a le mérite de te faire sortir de ton film d’horreur mental, mais qu’est-ce qu’elle fait mal ! C’est trop difficile. Trop difficile à voir pour l’affronter trop longtemps. Tu recommences à plonger tes ongles dans les croissants de lune sur tes paumes, et le sang s’éparpillant au sol t’indique qu’il s’agit bel et bien d’une hallucination. Trop de liquide, pas logique. Ça reste désagréable, ça commence à piquer. Encore plus quand tu frottes ta main par terre pour essayer de retirer le sang. Des illusions, toujours des illusions. Partout, tout le temps. C’est vrai que ça te pourrie la vie, mais tu ne sais pas comment faire autrement.

Les yeux fermés, tu continues d’essuyer le sol pour ne plus voir le sang lorsque tu les ouvriras. Ta main libre couvre ton visage et tu continues car tu n’arrives plus à arrêter. L’angoisse est trop forte, et tu as besoin de faire quelque chose pour ne pas trop te concentrer sur ce qu’il dit. Aller au fond des choses, ne plus tourner autour du pot. C’est pas faute d’essayer, même si c’est à petite échelle… Malgré tout ce n’est pas suffisant, sinon Saph ne s’énerverait pas comme ça. Tes mots étaient mal choisis, tes phrases aussi. Ce n’était pas bon, pas les bons chemins. C’est trop difficile, trop difficile, trop difficile. Il ne se tait pas, étant chaque fois un peu plus blessant. Il veut t’énerver comme tout à l’heure ? Ça ne fonctionnera pas, c’est pire. Pire. Pire. Pire. Pire. Pire. Pire. Pire. Pire. Pire. Pire. Pire. Pire. « Qu’est-ce que t’en as à battre qu’ils ne soient pas exceptionnels s’ils te font mal ?? » ça t’aide. Ça t’aide énormément à ne pas aller mal. Tu en as besoin pour ne pas être exposé, pour te concentrer sur ce qui est réellement important (les études, par exemple). « Arrête de tout garder pour toi si tu n’arrives pas à en faire quelque chose » ? Parce qu’à l’extérieur, ça change la donne ? En parler, ça changera ce que tu ressens ? Il est naïf, tu ne penses pas que ce soit d’une véritable aide.

Il est hors de contrôle et ses agressions deviennent trop violentes pour que tu puisses le supporter. Il doit partir, s’arrêter, se taire. Tu secoues la tête sans répondre à ses questions stupides. Les réponses sont évidentes ; non, tu ne veux pas. C’est pour ça que tu as essayé d’en parler un peu mais Saph… Il provoque un mélange de colère, de désespoir, d’angoisse profonde. Ça te comprime la poitrine et tout se bouscule dans ta tête. Rien n’est à sa place, tes pensées ne se fixent pas sur un élément précis. Tu as aussi l’impression que ça n’avance pas, que tu n’as pas fait ce qu’il fallait, qu’il y a eu une erreur quelque part. Pourtant, c’est aussi de la faute de Saph, de son tempérament enflammé et ingérable. Rien ne va, mais tu peux te rassurer dans l’ordre de ta… Qu’est-ce qu’il fout ?! Tu te lèves aussitôt pour l’en empêcher, sans succès. Est-ce qu’il a la moindre idée de l’effet que ça fait ?? Oui c’est du papier, mais du papier éparpillé partout, qui trouble l’équilibre de ta chambre et te déconcentre alors que cet espace doit te permettre d’aller bien ! Alors oui, tu ne peux pas les laisser par terre 5 minutes et ça te pourrie la vie au même titre que tes illusions, mais qui ça dérange ?! Tu ne jettes jamais de papier par terre de toute façon, quelle personne sensée ferait ça ?? Le pire, c’est que ce sombre connard de merde t’empêche de ramasser les dégâts ! Tu ne retiens pas ton geste et lui mets une puissante claque quand il te force à ne pas récupérer les papiers.

…Non, tu ne voulais pas faire ça, pas pour une raison aussi stupide. Tremblant, tu t’écartes en t’excusant plusieurs fois, pas assez fort, tandis qu’il se baisse pour rassembler les morceaux. Il en oublie sûrement, et ça te stresse inutilement. Cette conversation est fatigante, tu n’en peux plus de sa colère et de sa façon de te pousser à bout. Toi non plus tu n’as été toujours très délicat, mais il va trop loin. Il doit se taire. Tu sais que ce n’est pas la solution, pourtant elle est facile et permet de passer à autre chose. Ce n’est pas un problème. Pas un problème du tout. La gorge serrée et la respiration difficile, tu ne parviens pas à lui répondre directement. Il réitère alors sa question en criant plus fort, comme si le problème venait de tes oreilles. Tu ne peux pas. Ta respiration est saccadée, laborieuse, tu as l’impression de te noyer. Ta peau semble glacée et tu trembles autant de froid que de stress. Pourtant, tu as aussi l’impression d’avoir trop chaud et un mal de crâne commence à poindre. Des larmes viennent brouiller ta vision mais tu les chasses sèchement, seulement pour qu’elles reviennent de plus belle. Tu dois sortir d’ici, mais avant… Tu maudis Saph. Deux fois. La première pour l’empêcher de bouger ne serait que d’un cheveux, la seconde pour l’empêcher de hurler encore. Ça te demande de l’énergie que tu n’as pas et ça a pour conséquence d’empirer un peu ton état, mais tant pis. S’il était capable de fermer sa gueule tout seul et de rester ici le temps que tu reprennes ton calme, tu n’aurais pas à faire ça.

« J-Je… Je suis… Je suis désolé… Je d- »

Tu ne finis pas ton mot, il reste coincé et tu sors précipitamment pour essayer de retrouver un semblant de calme. Tu vas d’abord dans la salle de bain pour te passer de l’eau sur le visage, sans prévoir que tu t’effondrerais aussitôt la porte fermée derrière toi. Cependant, tu ne te le permets pas longtemps. Ça ne devrait pas être si compliqué de reconstruire tes défenses maintenant que tu es seul et que rien ne te dérangera… Alors pourquoi tu te sens toujours aussi vidé, à bout, comme si tout ce que tu pouvais faire était de rassembler les débris de tes barrières. Il n’en reste rien. A chaque respiration loupée, c’est un coup de pied dans ce qui reste. Bientôt, ce ne sont plus que des ruines. L’entretien avait déjà fragilisé le tout, Saph n’a eu qu’à pousser un peu. Sur le moment, tu ne vois pas l’utilité de tout ça. C’est trop douloureux pour que tu penses seulement à remercier Saph pour son aide moisie. Elle l’est, franchement sa manière de faire est à chier. Quand ta respiration redevient stable et que tu arrêtes de pleurer, tu vas à nouveau te rincer le visage, puis le sécher avant de prendre une grande inspiration pour sortir.

Tu ne retournes pas directement dans ta chambre, allant d’abord boire un peu d’eau. Ce serait bien de ramener un verre à Saph, et c’est ce que tu commences à faire quand tu t’interromps brusquement. Non, tu lui proposeras d’aller boire hors de ta chambre pour éviter les problèmes. Les malédictions n’ont pas dû lui plaire. Ta mine est toujours épouvantable lorsque tu reviens, mais au moins tu as réussi à te recomposer un minimum. Tu ne le regardes pas tellement, honteux d’avoir été jusqu’à le maudire. En temps normal ça ne te pose pas de problème, mais vous êtes dans la même galère et malgré vos problèmes actuels, il reste une personne importante dans ton entourage. Il y a donc un souci moral dans ton geste. Ce n’est plus un simple visage parmi tant d’autres. Cependant, il commence à te le faire regretter. Ça te fait mal de penser ça, et ça rend encore plus difficile le fait de le regarder. Suite à cette constatation, tu fais un calcul rapide et décides de lui donner ce qu’il attend.

« D’accord, très bien, je vais en parler. Je vais essayer d’être succinct. »

Tu ne le libères pas des malédictions, pas encore. Parler de ce que tu souhaites précisément éviter te fait trembler mais ta voix reste claire. Il suffit de le voir comme un exposé devant un amphi, pourquoi pas. Et tu racontes la vie que quelqu’un d’autre. C’est un stratagème bancal mais ça fait plus ou moins l’affaire. Par contre, tu fais attention à ne pas parler trop fort pour que seul Saph t’entende. Il ne manquerait plus que tes colocs écoutent, surtout Sora.

« Ma famille était anti-mage. J’ai grandi avec ses valeurs haineuses et ça ne me dérangeait pas. Après tout, les mages sont de dangereux personnages, même pas humains. Qui sait ce qu’ils pourraient faire si on les laissait courir dans la nature ? Toutes ces monstruosités qu’on peut leur attribuer parce que c’est plus facile, parce qu’ils sont différents. Sale différence, d’ailleurs, regarde toutes les histoires qu’on raconte pour entretenir la peur. C’est donc parfaitement logique de vouloir les éradiquer ou les asservir pour utiliser leurs pouvoirs, personne ne veut d’un monde invivable parce qu’on aura pas maîtriser ces horreurs à temps. J’étais d’accord avec tout ça, et il m’est bien arrivé quelques fois de dénoncer des camarades de classes, des voisins ou des gens dans la rue. Parfois sur un simple doute. On vit facilement grâce au malheur des autres quand on ne le voit pas. »

Pause nécessaire pour reprendre ton souffle, venu à manquer au fil de tes explications. La panique est toujours à proximité, encouragée par l’angoisse due à tes aveux.

« …Quand on s’y trouve confronté, c’est un cauchemar. Apprendre qu’en plus je fais partie de cette sale race immonde et dangereuse comme la peste… Que cette sale race est composée de gens tout à fait normaux et que je me suis amusé à condamner des innocents avec ma famille en croyant bien faire… Alors que les conséquences sont dramatiques. Donc j’ai préféré éviter de m’impliquer, tu vois. Au départ parce que je me sentais trop coupable, ça me rendait fou et j’arrivais à tenir seulement en mettant de la distance. Finalement c’est devenu une habitude. Des habitudes. Entre le contre-coup de mon pouvoir, - mes pouvoirs maintenant putain-, le fait de pas  être à ma place, de galérer avec les autres… Il fallait que… que je fasse quelque chose… »

Inspire, expire. Tu écrases les larmes qui se sont remises à couler.

« Uh, concernant les habitudes, elles se sont surtout rétablies plus solidement lorsque je suis arrivé ici. Parce que ça suffit pas d’être un gros bâtard anti-mage qui est en fait, surprise, un mage. Pendant tout ce temps mon pouvoir bouffait ma mère. Son cerveau. C’était compliqué comme situation, ses crises étaient… de pire en pire… et je-j’essayais de gérer la situation en instaurant un équilibre. La distance, pas la même que la distance sociale, je te parle d’être coincé à l’intérieur, s’est instauré aussi dans ses années, je suppose ? Tu ne peux pas te permettre de craquer quand tu dois gérer une personne en pleine crise hallucinatoire. Tu veux que je te décrives ce que j’ai ressenti en réalisant que j’étais responsable de tout ça ? Comme tu tiens tant à ce que je vive mes émotions… »

Tu t’adosses au mur pour ne pas chanceler. Il voulait que tu parles, n’est-ce pas ?

« Donc, tout à l’heure… Ce n’était pas « juste » du papier. Ma chambre est à peu près le seul endroit où je me sens parfaitement bien, qui me permet de réfléchir à ce genre de choses… calmement… parce qu’elle est organisée comme je veux, comme il faut. Je sais que c’est pas la solution, je sais que c’est un problème, mais en général personne ne vient saccager mon espace. Sauf l’autre demeuré qui a ramené ses bestioles et son raton laveur. Je ne t’ai pas frappé seulement à cause du papier, c’était un tout. Ce que tu as dit, tes cris, ton agressivité… Le papier était la goutte en trop. Pourtant j’essaye… J’essaye vraiment de faire des efforts pour te répondre et que tu n’en viennes pas à… à tout ça. Je connais le fond du problème, pourquoi en parler davantage, hein ? Alors non je ne veux pas de la vie que tu décris. J’ai déjà réfléchi à tout ça après l’entretien, tu sais. Philophae a soulevé beaucoup, beaucoup de problèmes. C’est juste que ça prend du temps et je sais pas comment faire. »

Tu restes un instant silencieux avant de le regarder.

« Et toi, comment tu veux vivre ta vie ? Est-ce que tu vas au fond des choses ? Tu n’arrives même pas à dire le mot « dépression ». Tu t’enterres dans le sable et rien n’a d’importance ? C’est censé être plus rassurant ?? …Je vais lever la malédiction sur la parole. »

Tu le débarrasses d’un geste, puis tu reprends.

« Par contre, est-ce que tu peux me promettre de ne pas parler de ce que je t’ai dit ? »

Tu peux toujours essayer de lui effacer la mémoire s’il refuse, et tu l’envisages d’ailleurs très sérieusement tant ça t’angoisse de lui en avoir parlé. Si ça changeait tout…

« Pardonne-moi pour les malédictions, je savais pas quoi faire. »

Tu lui rends sa liberté de mouvement avec réticence, tu ne peux pas le laisser comme ça plus longtemps.
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Saphirre Lacey
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Jeu 21 Mai - 15:32

Mordred
Arraw

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「On est pas sortie de l'auberge」


Furieux, je ne démords pas, attendant une réponse, une réaction de sa part. Mais ce n’est que maintenant que je suis là, à le regarder en tremblant de colère, que je remarque son état. Il… pleure ? Et, il… Je perds ma contenance quelques secondes, troublé. Seconde de trop.

L’instant d’après, je me retrouve figé, incapable du moindre mouvement, et je n’ai pas le temps de gueuler que je me retrouve aussitôt incapable du moindre son aussi. Que… Une malédiction ? Je ne saisis quasiment rien des mots qu’il prononce avec difficulté en partant, trop abasourdi. Je… Je peux pas bouger… je peux pas bouger, je peux pas bouger ! Non, c’est pas possible, il n’a pas fait ça. Je voulais juste l’aider, j’ai peut-être été un peu rude, mais… non ! Pas ça, pas ça, pas ça ! Connard de mage noir ! Incapable de gérer autrement qu’avec ta foutue magie ! Pourquoi, tu as peur d’encaisser, c’est ça !? Tu ne fais même pas face à toi même, comment j’ai pu croire que tu aurais le courage d’affronter quelqu’un d’autre ?

Je sens l’angoisse me saisir à la gorge de sa morsure froide, sourde, insidieuse, conséquence des états qui m’effraie le plus.

Continue à fuir connard, c’est ça, laisse-moi… Laisse moi...

Seul. On a ce qu’on mérite après tout ?

Le vide. Le silence. Cette sensation désagréable est-elle seulement là à cause de cet environnement froid, sans présence, où elle avait toujours fait partie de moi ? Une solitude, un vide immense, me rappelant à chaque instant que je suis le seul fautif des aboutissements de mes choix. Comme celui d’avoir poussé Mordred à des mesures aussi extrêmes.

Silencieux. Tu n’as rien à dire au fond.

Un profond cri de détresse brule mes cordes vocales sans pouvoir sortir pour autant. Un hurlement silencieux porteur de ma rage, ma frustration et de ma crainte la plus profonde. Un hurlement qui ne franchit pas mes lèvres, mais qui me déchire de l’intérieur tant qu’il ne peut pas se consumer dans un souffle.

Immobile. De toute manière ça ne te servirait à rien de bouger, si c’est pour brasser du vent, encore et encore.

Chaque parcelle de mon corps était figée dans le mouvement. Mais je n’étais ni de marbre ni de pierre, et chacun de mes muscles n’est plus mué que par un seul besoin, celui du mouvement, pour s’assurer d’exister, d’être en vie. Le souffle court, la cage thoracique comprimer par l’immobilité, je ne peux même plus trembler de colère ou de peur, et un froid glaçant me prend au corps, bien plus effrayant que la brulure de ma colère. J’angoisse. Les traits de la pièce m’apparaissent tordus, distendus à nouveau.

Je ne supporte pas la contrainte, l’immobilité, le silence, et pourtant le temps semble s’être suspendu. Tout ce que je peux faire c’est pleuré, encore, la sensation des larmes roulant sur mes joues étant le seul mouvement auquel se raccrocher.

J’essaie de relativiser, de me dire que ce n’est pas grave, qu’il va revenir et arrêter ça, en vain. Après un moment qui me paraît être une éternité d’angoisse, il réapparait.

Je me sens coupable, mais parallèlement à ça ne peux pas m’empêcher de lui en vouloir pour sa malédiction. Pendant un instant j’ai l’espoir qu’il me libère, puis mon regard se remplit d’une haine soudaine, impulsive en voyant qu’il n’en a pas l’intention. Je l’insulte de tous les noms possibles dans mes pensées, tente sauvagement de lutter contre la malédiction, mais je ne peux absolument rien faire et ça finit d’aggraver mon état de stress. C’est de sa faute, c’est de sa faute, c’est - NON. Arrête ça bordel !

« D’accord, très bien, je vais en parler. Je vais essayer d’être succinct. »


J’essaie comme le peux d’allonger mon inspiration pour être en état d’écouter ce qu’il a à dire, mais c’est excessivement compliqué. Il ne me fait pas assez confiance pour me libérer, mais au moins suffisamment pour me parler. Je me concentre sur sa voix, et uniquement sur sa voix, et clos mes paupières pour essayer de me centraliser mon attention sur ce qu’il dit, tentant d’ignorer se grondement sourd qui saccager mes pensées.

« Ma famille était anti-mage. J’ai grandi avec ses valeurs haineuses et ça ne me dérangeait pas. »

Que… Quoi ? Je ne m’attendais pas du tout à ça. Sur le coup je ne sais pas vraiment comment appréhender l’information. C’est soudain et délicat comme sujet, et il en plus il m’en parle à un moment ou l’angoisse m’empêche de traiter les informations correctement. Souffle… N’y pense, pas, n’y pense pas…
Pourtant la suite de ses propos n’arrange rien, lorsqu’il sort un discours anti-mages particulièrement violents, notre "sale différence", sur la nécessité de les asservir. Ca me fait peur. Ça me fait peur parce que même si je sais qu’il ne pense plus ça, tout le monde le pense hors de ces murs.

« J’étais d’accord avec tout ça, et il m’est bien arrivé quelques fois de dénoncer des camarades de classe, des voisins ou des gens dans la rue. Parfois sur un simple doute. On vit facilement grâce au malheur des autres quand on ne le voit pas. »

Je déglutis difficilement. En soi… Il y avait beaucoup d’élève qui avait grandi dans des familles anti-mage, même la mienne l’était, en partie. Ma mère. Je n’aime pas y repenser, mais actuellement amener une vision subjective des choses rend son discours plus compréhensible qu’avec un point de vue objectif de mage. Après tout, petit je ne savais pas quoi penser de tout ça, entre ma mère qui dénoncer des mages, et mon père qui ne faisait que tempérer ses propos sans juger bon de m’expliquer la réalité des choses.

Et si tu l’avais rencontré à l’époque… quand t’étais gosse. Il t’aurait dénoncé, t’en as conscience ? Tu imagines les mages qui se sont retrouvés enfermés dans des camps à cause de lui ? À servir de source d’énergie ? À s’épuiser à en mourir pour satisfaire le petit confort de non-mage ?

Bon sang stop ! Bien sûr que c’est horrible, mais ce n’est pas lui qui est horrible, c’est ce putain de monde qui est à chier ! Tout est fait pour embrigader les non-mages dès leurs plus jeunes âges, et sans parent mage ou pro-mage, sortir de ce système cauchemardesque pouvait être une complexité sans nom. Aurais-je été capable de faire la part de chose à l’époque, sans mon père et ma tante pour tempérer, alors que tout dehors condamner notre communauté ? J’en sais rien. Alors comment je pourrais le juger, si sa famille l’avait manipulé très jeune avec ces idées à la con… C’était qu’un gosse, merde ! Et il a changé.  

« … Quand on s’y trouve confronté, c’est un cauchemar. Apprendre qu’en plus je fais partie de cette sale race immonde et dangereuse comme la peste… Que cette sale race est composée de gens tout à fait normaux et que je me suis amusé à condamner des innocents avec ma famille en croyant bien faire… Alors que les conséquences sont dramatiques. Donc j’ai préféré éviter de m’impliquer, tu vois. Au départ parce que je me sentais trop coupable, ça me rendait fou et j’arrivais à tenir seulement en mettant de la distance. Finalement c’est devenu une habitude. Des habitudes. Entre le contrecoup de mon pouvoir, - mes pouvoirs maintenant putain -, le fait de pas être à ma place, de galérer avec les autres… Il fallait que… que je fasse quelque chose… »

J’ouvre les yeux et le regarde, pris d’une grande tristesse en l’écoutant parler. Je… suis vraiment qu’un gros con de l’avoir poussé à bout comme ça. Enfin, il parle maintenant au moins… Mais à quel prix ? Le voir pleurer, m'atteint. J’oublie presque, pendant un instant que je suis immobilisé ; même sans malédiction cette vision m’aurait figé. Tout à l’heure j’étais tellement furieux que je n’y avais pas prêté attention, mais là ça me secoue vraiment, la colère laissant peu à peu sa place à la culpabilité, la tristesse et… peut-être un peu de compassion ?
Non, comment j’avais pu dire que je comprenais ? Personne ne peut comprendre ça. Et j’imagine que le contexte Leoska n’aide pas du tout à se sentir mieux, avec tous les jeunes dont les familles ont été dénoncer… Forcément il prend du recul. Putain.

« Uh, concernant les habitudes, elles se sont surtout rétablies plus solidement lorsque je suis arrivé ici. Parce que ça suffit pas d’être un gros bâtard anti-mage qui est en fait, surprise, un mage. Pendant tout ce temps mon pouvoir bouffait ma mère. Son cerveau. C’était compliqué comme situation, ses crises étaient… de pire en pire… et je-j’essayais de gérer la situation en instaurant un équilibre. La distance, pas la même que la distance sociale, je te parle d’être coincé à l’intérieur, s’est instauré aussi dans ses années, je suppose ? Tu ne peux pas te permettre de craquer quand tu dois gérer une personne en pleine crise hallucinatoire. Tu veux que je te décrives ce que j’ai ressenti en réalisant que j’étais responsable de tout ça ? Comme tu tiens tant à ce que je vive mes émotions… »

Je regarde fixement le sol puis clos de nouveau les yeux, n’ayant pas le courage de le regarder.

Ce n’était pas la première fois que j’ai sévèrement gaffé avec des gens. Ni la première fois que je me sens stupide après. Mais à ce point-là ? Si. Parce que ce n’était pas faute de ne pas avoir entendu que les raisons derrière cet éloignement étaient lourdes. Mais ça ne m’avait pas empêché d’être insistant. C’est tellement plus facile d’accepter de se comporter comme un connard tant que les autres reste flou, mais assumer ses actes une fois qu’on les connaît davantage est infiniment plus difficiles.

Mais là... t’en mènes pas large maintenant que tu as les mots sur ce qui le ronge. Des vies d’innocents. La santé mentale de sa mère. Vas-y. Essaie à nouveau. De lui reprocher de ne rien vouloir ressentir.

Non… Enfin… J’ai était injustement violent, pour autant ça ne veut pas dire que ce que j’ai dit est faux. Plus dur à assumer, certes, mais… Mais… Je n’arrive pas à organiser mes pensées, à cause du tout ; de son histoire et ses malédictions de mes deux. Ça m’est toujours insupportable, mon cœur frappe ma cage thoracique avec violence, comme si les battements voulaient eux-mêmes rompre le sort. J’ai réussi à conserver un état stable en me concentrant uniquement sur ce qu’il avait à me dire, en me faisant violence pour ne pas céder à une colère noire ou à la panique. Pour autant je commence à vraiment arriver à mes limites. C’est invivable, angoissant, oppressant, pourtant je veux pouvoir garder mon calme. Je ne veux pas tout gâcher. Pas cette fois.

Il reprend en expliquant que sa chambre est un peu son… sanctuaire de paix, et que c’est à cause de l’ensemble de mon attitude qu’il en est venu à me frapper. Il parle aussi de ses efforts vis-à-vis de notre conversation. Je sais qu’il a essayé de faire en sorte que ça se passe bien. Et j’ai conscience de n’avoir fait que lui mettre des bâtons dans les roues sans respecter le tiers de ses efforts. Mais… C’est compliqué… Après tout lui aussi retombe très vite dans ses propres travers, et peut-être que les siens sont plus légitimes, il n’empêche que je n’arrive quand même pas à mieux gérer que lui. Mais je vais essayer. S’il me libère. Et vite.

«  Je connais le fond du problème, pourquoi en parler davantage, hein ? Alors non je ne veux pas de la vie que tu décris. J’ai déjà réfléchi à tout ça après l’entretien, tu sais. Philophae a soulevé beaucoup, beaucoup de problèmes. C’est juste que ça prend du temps et je sais pas comment faire. »

Parce que… Parce que c’est important d’en parler. Parce que… Parce que…
Je peux plus. Plus pensée, plus réfléchir je tiens plus. Bon sang, libère-moi, libère-moi, LIBERE-MOI. Maintenant…

« Et toi, comment tu veux vivre ta vie ? Est-ce que tu vas au fond des choses ? Tu n’arrives même pas à dire le mot “dépression”. Tu t’enterres dans le sable et rien n’a d’importance ? C’est censé être plus rassurant ?? … Je vais lever la malédiction sur la parole. »

Je ferme encore davantage les paupières quand ils commencent à parler de moi alors que je me sens déjà au plus mal. Tout ça… Me file la nausée. Je peux à nouveau parler, mais n’y arrive pas sur l’instant. Je me sens trop mal pour ça. Vis-à-vis de ses questions, mais surtout physiquement parlant.

« Par contre, est-ce que tu peux me promettre de ne pas parler de ce que je t’ai dit ? Pardonne-moi pour les malédictions, je savais pas quoi faire. »


La malédiction se lève. J’ai presque du mal à assimiler de nouveau le fait de pouvoir bouger tant j’ai dû endiguer ma frustration pour ne pas péter un câble à cause de l’immobilisation. Je tremble, nauséeux, angoisser. Mes pensées tournent en boucle.

Je serre le poing et m’apprête à frapper le bureau de plein fouet, pour mettre fin à tout ça, le bras lancé dans un élan calculé puis m’arrête au dernier moment.
Stop. Ça doit cesser. Peu importe ma frustration, si je me laisse aller on risque juste de tomber dans un cycle sans fin.

Pas de mouvement brusque. On laisse son environnement cadré, pas d’impact sur son bureau.

J'inspire. Puis me tourne vers Mordred et accompagne mes mots d’un geste catégorique.

« Ne refait, plus JAMAIS ça. »

Je lâche juste un dernier grondement de rage pour évacuer, mais à partir de maintenant plus de cris.

Je voulais juste insister une dernière fois sur cette limite-là, à ne plus franchir. Jamais. Jamais, jamais, jamais, sinon ce n’est pas son bureau que je menacerais et je le sais très bien.

Je conserve les yeux fermés, une main sur la bouche, essayant de retrouver un équilibre. Le parasite était étouffé, mais l’angoisse non, et il me fallait du temps pour me calmer, pour réaliser que j’étais libre, que tout aller bien. Je passe une main sur mon visage, et m’explique, la voix encore moins sûre que tout à l’heure, entrecouper par des sortes de sanglot refouler qui me fond manquer des respirations.

« C’était au moins aussi s-stupide… que ce que j’ai fait en essayant de b-briser… le cadre que tu t’es imposé pour que ta chambre te rassure. »


Je passe un bras sur mes yeux pour tenter de me débarrasser une bonne fois pour toutes de ces saloperies de larmes.

« La p-prochaine fois, vire-moi, putain. Et… je ne dirais rien, promis. »

Mais j’espère qu’il n’y en aura pas, de prochaines fois. Je prends une longue inspiration, agacée par mes difficultés, essayant de me rassurer en me disant que pour lui non plus ce n’était sans doute pas facile. Je l’avais poussé à bout, je ne pouvais pas lui reprocher de s’être défendu. Mon index bat la mesure sur ma jambe, régulier, un geste constant, rassurant. Je veux l’aider, mais je n’ai aucune idée de comment faire. Au moins… au moins, le rassurer, mais comment… Je… Je n’ai jamais rassuré personne, la plupart du temps je me barre juste pour éviter d’aider qui que ce soit.
Hmm…
Après tout… bien que les signaux du stress soit purement cérébrale, la réaction elle, est physiologique. Et ça… je peux gérer non ? Le lien hormonal des émotions était un des premiers trucs que j’avais cherché à bien capter… Ça peut le faire.

« Mordred ? »

Bon. Je regrette de m’être avancé aussi vite, mais en même temps, c’est… une manière pour moi d’essayer de me faire pardonner, de rattraper les choses petit à petit.

« Tu m’autoriserais à utiliser mon pouvoir sur… toi ? C’est juste pour qu’on soit plus calmes… Enfin, moins… Bref. Rien de bien miraculeux, mais ça peut aider. »

« Moins » des espèces de sacs d’angoisse ambulants parce que là c’est compliqué. Enfin, seulement lui. Je n’ai pas l’intention d’utiliser mon pouvoir sur moi, je… Je suis suffisamment épuisé, à bout, pour ne plus être un danger par mes mots. Exploiter cette tristesse, aussi angoissé me rend elle, me permet au moins de ne plus être un ramassis de rage et de haine.
Lorsqu’il accepte, je lui demande de s’assoir et je me mets en tailleurs face à lui.

« Tes mains. Si possible. C’est toujours plus facile avec un contact, et… vu que c’est pas la grande forme… ça m’arrangerait. »

Je prends ses mains dans les miennes, tremblantes, et remarque… du sang… que ? Je les examine, inquiet, et remarque qu’il s’est probablement planté les ongles dans la main. Oh… pitié dite moi que ce n’est pas parce que… Si c’est forcément parce que je m’y suis pris comme une grosse brute avec lui et qu’il a dû encaisser comme il pouvait... Enfin je suppose ? Peut-être… en racontant son histoire ? Je… Je me souviens plus je n’ai pas assez fait attention à lui, bon sang comment j’ai pu ne rien remarquer !

« Faut pas que tu te griffes comme ça… J’irais chercher du désinfectant après. »

Je me suis mordu dix minutes plus tôt, c'est un peu malvenue lui reprocher ça...C’est vraiment désespérant, d’être à ce point incapable de gérer ce genre de situation. Je ne sais pas comment m’y prendre...
Bon concentre toi sur ta magie, ça au moins tu gères un minimum.
J’inspire et prends le dos de ses mains dans les paumes des miennes pour éviter d’appuyer sur ses plaies. Ok. Concentre-toi. Ferme les yeux.

J’essaie de sonder l’état de son système endocrinien et… c’est un peu le bordel niveau tension. Habituellement j’utilise mon pouvoir soit pour mes transitions, soit pour foutre le bordel dans le système hormonal des autres, uniquement dans le but de leur pourrir la vie avec des carences ou des excès qui peuvent amener des réactions qui m’arrange. Là… C’est plutôt inhabituel, de juste ramené un système hormonal de grand stresser à la normale, mais… c’est moins complexe en soit, il suffit d’imaginer son système hormonal à son état initial.

J’endigue la sécrétion des hormones responsable de la fabrication excessive de cortisol qui le fout mal, mais… Il en produit encore plus. J’essaie, j’essaie, mais j’ai pas la force de lutter contre le fait qu’il continue de se stresser tout seul, je rame contre le courant.

« Hum. Est-ce tu pourrais y aller mollo sur le stress ? Je t’assure que je veux vraiment t’aider, pense à autre chose ou médite, si c’est le fait que je touche à ton système hormonal qui t’angoisse, mais si tu te tends pour ça je ne vais jamais m’en sortir par contre. »

Pas dans mon état actuel en tout cas. Mais c’était nécessaire pour arrêter de se refiler les angoisses comme ça et surtout pour qu’il y voit plus clair dans ce que je veux lui dire. Et peux être aussi… Pour rattraper un peu mes conneries. C’est maladroit, je sais, s’excuser aurait été plus simple, mais c’est ma façon de faire. Grâce à ses efforts, je parviens, non sans grande difficulté dû à ma propre panique, à réguler le tout, histoire que son système hormonal soit à peu près revenu à la normale. J’ignore la forme que prendras mon contrecoup pour une tel manœuvre c’est… une nouveauté.

« Je sais que ce n’est pas grand-chose, mais avec tout ça ce n’est pas évident de faire mieux. »

Se concentrer sur des composées aussi infimes du corps humain n’est jamais vraiment évident dans des moments pareils.

Je retire mes mains et file à la salle de bain pour récupérer la trousse de secours et me rassieds en face de lui, en sortant le désinfectant et en m’occupant de ses paumes en silence. Ce n’était peut-être rien de grave certes, mais il fallait toujours désinfecter. Il aurait sans doute pu s’en charger lui-même, mais c’est une manière pour moi de pouvoir rester en mouvement, concentrer sur une tâche, sans finir de l’angoisser.
Mais… par où commencer pour le reste. J’inspire un coup. Bon. Lâche le morceau toi aussi.

« J’ai agi comme un con. Je n’aurais pas dû te crier dessus et te brusquer. Mais c’est vraiment plus fort que moi et… J’ai essayé de contenir, mais ça m’angoisse. Et j’ai… peut-être un peu parler sans savoir, pour autant je reste sur mes positions vis-à-vis de ce que je t’ai dit plus tôt. Mais… Tous… ça… ça a dû être incroyablement dur à vivre et... Mes reproches étaient injustifié. »

Je n’arrive pas à m’excuser. Parce que… Parce que je me sentirais hypocrite de le faire, de lui demander pardon alors que je ne suis qu’en partie désolé pour ce que j’ai fait. Je me gratte nerveusement l’avant-bras, ne sachant pas vraiment comment reprendre. J’ai beaucoup de choses à lui dire, mais je n’ai étrangement pas la force de les formuler. Je commence par le plus simple, ses questions. Enfin… « le plus simple », non, ses questions étaient excessivement compliquées, mais la réponse avait le mérite de n’engager que moi.

« Je ne sais pas… comment je veux vivre ma vie. Pas comme ça non plus… je suppose… J’essaie déjà de trouver ce qui pourrait m’y raccrocher, de comprendre ce qui compte. Je sais que c’est pas forcément rassurant, mais je suis juste… perdue. Je suis en roue libre depuis des années, je fais n’importe quoi en espérant que le chaos que je fous autour de moi suffira à me faire sentir vivant, mais ce n’est pas le cas. Et là… là je me retrouve juste sur une route avec ce mur en face, et je n’ai pas envie de le grimper, de le détruire ou de le contourner Mordred. Rien ne me donne envie de lutter contre ça. Mais…. Chaque chose en son temps, je suppose… »

Elle est vraiment à moi… cette voix faiblarde ? Ça me dégoute. Je n’arriverais même pas à en parler plus. Formuler tous ces ressentis à voix haute était… douloureux. C’était plus supportable sans mots précis, quand tout cela n’avait encore que la forme de ce grondement sourd.

« Pour répondre à ta question… tu connais le fond tu problème, certes, mais en parler est important pour le régler… Tu as probablement besoin d’aide, et je ne suis sans doute pas la personne de meilleur conseil pour… te sortir de là, mais… ça reste important de ne pas tout garder pour toi, au risque de cultiver seul tes angoisses sans n’avoir personne pour t’aider à les calmer. » Je bafouille un peu, confus « Je veux dire… comme les psys, ou des gens avec qui tu serais à l'aise, par exemple. »

Parce qu’effectivement, bien qu’il m’en ait parler, je ne suis pas le bon exemple. Je n’ai pas essayé de calmer les angoisses qu’il cultive, je lui ai juste violemment fracassé la tête dans la terre ou elles poussaient. Pourtant… En parler avec des personnes de confiance mais surtout des professionnels serait sans doute une vrai aide qu’il ne fallait pas qu’il néglige. En attendant… Je vais essayer d’être sincère, à propos de ce qu’il m’a dit et… De l’aider à ma façon. Il ne pouvait effectivement pas continuer comme ça. Pas avec un tel poids de culpabilité pesant sur ses épaules.

« Je sais… que ce que je vais te dire va te paraître bizarre, naïf, ou infaisable, mais…. Je pense vraiment qu’il faudrait que tu réussisses à te pardonner certaines choses, ou a minima, apprendre à vivre avec et accepter ces faits. »


Enfin… Vivre " convenablement " avec. Pas comme il le fait actuellement en s’embourbant dans sa façon de fuir les choses.

« Attention, ne me fait pas dire ce que je n’ai pas dit, je n’insinue pas que la délation est pardonnable, ce que je veux dire c’est que dans les circonstances que tu me décris, il y a de nombreux paramètres en prendre en compte, qui les rendent plus… »


J’hausse les épaules. Compréhensible ? Non. Enfin, oui et non, en faite il n’y avait pas de mots assez exacts pour parler de ça.

« … Qui les nuances. T’étais gamin. Et la société est faite de sorte que les gosses pensent au plus tôt que les mages sont une menace. Ta famille a fini de t’en convaincre, à la période de ta vie où tu étais en plein apprentissage et donc influençable au plus haut point. Le vrai fautif n’est pas le gosse manipulé, aussi terrible soit ses actes. C’est le système qui fait en sorte qu’il soit manipulé. De même pour tes pouvoirs, rien ne te permettait d’apprendre à les utiliser. Ça peut paraître facile de te dire de rejeter ça sur le compte de la société, mais pourtant ce sont des réalités importantes à prendre en compte, l’influence de toutes ces pressions, l’absence d’aide pour aller dans le bon sens. Ce n’est pas négligeable. » Je prends une longue inspiration « Ce qui est fait… Est fait. Aussi terrible que ce soit. Mais tu as changé, et ouvert les yeux, de force certes, mais ouvert les yeux quand même sur la réalité des choses. Tu n’es plus un “Connard d’anti-mage”, mais un “mage”. Ton évolution est plus importante que tes actes passés, et la meilleure manière de faire un pas en avant vers toi-même est sans doute de t’autoriser à faire partie de cette communauté tu ne crois pas ? Voir d’agir pour son bien à partir de maintenant, si ça peut t’aider à te sentir mieux… Car s’il y a bien un coupable contre lequel lutter Mordred ce n’est pas toi-même, mais le système anti-mage. »





On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI Sans_t56

J'écrit en cette belle couleur, jalouse pas trop stp#0099cc
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Mordred Arraw
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Sam 23 Mai - 0:56

On est pas sorti de l’auberge

On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI O4qc

L’état de Saph est inquiétant, il aurait fallu le libérer des malédictions plus tôt. Seulement, c’était compliqué. L’appréhension de sa réaction, des nouveaux cris et autres brusqueries… Actuellement, il tremble beaucoup et semble plus pâle, mais n’agit pas. Ça dure deux secondes. Deux secondes avant qu’il serre le poing et s’apprête à frapper le bureau. Tu te tends immédiatement et lui demande aussitôt d’arrêter, chose qu’il fait de lui-même avant que tu termines ton mot. A la place, il se tourne vers toi pour te dire de ne plus jamais recommencer et tu hoches simplement la tête sans répondre. Tu ne le regardes pas, encore moins quand il gronde et explique, entre sanglots et bégaiements, que ton geste a été aussi violent que le sien tout à l’heure. Il a beau promettre de ne rien dire ensuite, tu restes stressé d’avoir autant déballé ce qui macère tout au fond de ta tête. Ce n’était pas à lui d’écouter ça, même si c’était un discours nécessaire pour calculer la suite. La suite, celle que tu crains malgré sa promesse. C’était un pari risqué et si jamais…

Quoi ? Perdu dans tes pensées, tu n’as pas percuté que Saph te parlait à nouveau. Cette fois pour te demander s’il peut utiliser son pouvoir sur toi afin de vous calmer. Ça peut effectivement aider mais est-ce qu’il réussira son coup ? Tu es stressé naturellement, et en l’espace d’une heure tu as explosé les jauges comme jamais. En plus, tu sais que tu le vivras comme une intrusion et que la modification en elle-même va te stresser. Cependant, il faut tout de même tenter afin de ne plus être autant à cran et pouvoir revenir à un état plus ou moins stable. Tu t’assois donc au sol dans l’attente des modifications, réfléchissant encore à cent à l’heure à la discussion, les sujets abordés et ceux qui n’ont pas été assez creusés. N’est-ce pas un peu risqué de se débarrasser du stress, vue l’immense fatigue qui appuie sur tes tempes et cherche à troubler ton jugement ? Si le stress ne te fait plus tenir, et si tu t’effondres à nouveau ? Pourtant il faut s’en débarrasser, car tu vas finir par ne plus rien supporter et ton jugement sera certes troublé, mais ce sera par un agacement seulement provoqué par ta tension trop élevée.

Tu lui donnes tes mains, réticent, et il les prend dans les siennes. Elles tremblent beaucoup et tu vas pour essayer de les stabiliser, quand il interrompt ton geste en examinant les traces de sang sur tes paumes. « Faut pas que tu te griffes comme ça » ? Sérieusement ? On en parle de ses mains à lui ? Il croit que tu fais ça par plaisir ? Bien sûr- Stop, calme, il ne réussira jamais à utiliser son pouvoir si en plus du stress, tu y mêles la colère et l’impatience. Tu pousses donc un profond soupir en lui répondant qu’il n’y a pas besoin, que ce n’est rien de grave. Elles ne sont pas douloureuses, ni profondes, seulement superficielles. Tu crois. À vrai dire, tu n’es toujours pas certain de voir réellement ce qu’il en est. Saph reprend correctement tes mains puis il se concentre sur son pouvoir. Tu commences bientôt à sentir des changements, et ça a pour effet de ramener une couche de stress par dessus le tout. Ça te perturbe, et à chaque tentative ton cerveau semble mobiliser toutes ses ressources pour ruiner les efforts de Saph. C’est extrêmement pénible pour vous deux. Saph en vient à te demander de te calmer avec le stress, et tu dois faire un grand effort pour méditer. Finalement, un changement positif s’opère et tu réussis à ne pas angoisser parce que tu es à peu près détendu alors que ça ne devrait pas être le cas. Tu le remercies, précisant que ça reste un geste important. Ce n’est pas juste « pas grand-chose », et il faudrait que ton état reste à ce degré de stabilité. Son aide a donc été très utile pour y arriver, puisque seul tu te serais enfoncé plus profondément dans ton stress et tes angoisses, et tu aurais choisi les mauvaises solutions.

Par contre, il n’a pas moyen d’utiliser la même technique sur lui-même ? Ses mains tremblent encore, et si lui n’est pas calme ça risque de déséquilibrer votre conversation par la suite. Cela dit il a l’air aussi épuisé. Tu n’as pas le temps de lui en parler car il s’éclipse aussitôt dans la salle de bain pour revenir avec la trousse de secours. C’est… étrange, de le laisser s’occuper de ta main alors que tu peux le faire tout seul, que ce n’est pas important. Il a davantage besoin de bouger et de s’occuper, c’est donc pour cette raison que tu ne le repousses pas, mais quand même… ça fait bizarre. Ensuite, il ne s’excuse pas mais admet les torts qu’il a eu. Tu regardes ailleurs, pensant que tu devrais admettre les tiens mais que là ça commence à faire trop. Le stress atténué, tu as une incroyable difficulté à y voir clair, comme s’il manquait quelque chose.

S’il s’agissait de l’angoisse, tu n’as pas à te poser la question plus longtemps puisque les paroles de Saph la réveille à nouveau. Tu es inquiet, tu ne peux pas l’empêcher, en entendant son ressenti. Il a besoin d’aide et tu réfléchis aussitôt à des manières de le sortir de cet état. C’est compliqué, ta façon de faire néglige souvent la dimension humaine pour privilégier la logique, et avec lui ça ne passera pas. Alors tu réfléchis et tu tries, cherchant des solutions qui lui conviendrait. Chaque chose en son temps, c’est vrai… C’est vrai mais trop préoccupant… Tes efforts pour ne pas stresser de plus belle n’auront pas duré, bien que ce soit moins pire qu’auparavant. Moins d’images violentes cette fois-ci, le pire t’apparaît toujours mais tu le chasses plus facilement de tes pensées. Pense à autre chose, quitte à épuiser le peu d’énergie qu’il te reste, utilise le pour lui donner des réponses pertinentes. Sauf que… Cette réserve précieuse est mise à mal par la suite. Encore une fois, ce qu’il dit s’applique parfaitement à lui-même. Tu l’écoutes, même si ce qu’il dit ne t’apporte rien. Tu as bien compris qu’il fallait en parler, c’est ce qu’il n’arrête pas de dire. De plus, tes réactions lui donnent raison. Tu n’aimes pas ça. Quand aux personnes avec qui tu te sens bien… Est-ce qu’il entre dans cette catégorie malgré l’avancement chaotique de votre discussion ? Tu te dis que oui, même si le résultat est plutôt désastreux.

En effet, c’est qu’il dit est naïf. Pas infaisable, il te manque simplement les outils pour y parvenir et votre action dans les dortoirs n’aide absolument pas à être en paix avec soi-même quand il y a déjà autant à te ronger. C’était vraiment stupide… Il poursuit, et tu l’écoutes patiemment en démontant intérieurement ce qu’il dit. Ça te fait plaisir autant que ça te fait mal. Le plaisir, ou le soulagement plutôt, c’est celui de se dire que tu n’auras pas à le rayer de ta vie puisqu’il n’a pas mal réagi. Celui de te sentir soutenu malgré ce que tu as dit. Il est contrebalancé par le mal-être face à certains points de son discours. Tu n’es pas tout à fait d’accord.

« Je te corrige juste sur un truc, Saph : j’estime qu’à partir d’un certain âge, on est capable de se documenter seul et de remettre en question n’importe quelle croyance venant de notre entourage si on le souhaite. Peu importe le contexte social ou familial. C’est juste beaucoup plus facile de… »

Fermer les yeux… C’est pas possible. Tu es tout à coup submergé par une profonde haine de toi-même. Toujours. Toujours. Toujours cette putain de facilité qui consiste à ignorer tout ce qui te concerne et touche les autres. Tu n’as pas changé, pas du tout ! Ça ne sert à rien, c’est pareil tu ne vois pas, tu ignores, tu tasses et caches les choses… C’est d’une hypocrisie abjecte qui s’éternise et que tu dissimules sans même t’en rendre compte. Et quand tu mets le doigt dessus, ça donne ce résultats de mépris, l’envie pressante d’aussitôt tout écraser, de t’écraser. De t’effacer, effacer tout ce qui ne va pas car ça t’empêche d’exceller ailleurs. Exceller ailleurs pour quoi, d’ailleurs ? Pour combler, t’occuper, t’apprécier un minimum et ne pas céder à cette haine qui sommeille, qui se réveille dans des moments comme maintenant. C’est exploiter ton envie de savoir pour continuer de ne rien voir, et c’est d’une facilité déconcertante tant c’est efficace. Troublé, tu te reconcentres sur la conversation, non sans difficulté.

« Je voulais dire… C’est plus facile d’aller dans le sens de son environnement pour s’éviter les ennuis. »

C’est vrai aussi, mais ça n’empêche pas de se faire son propre avis. Tu poursuis plus calmement, en reportant ton attention sur Saph. Tu as bien écouté tout ce qu’il a dit, tu ne l’ignores pas, mais tu n’as pas envie de t’y attarder. Tu n’as rien à ajouter, ça t’épuise trop.

« Merci pour ce que tu dis, en tout cas. Ça… ça m’aide. Excuse-moi quand même de t’imposer ça, tu… comme tu fais partie des gens avec qui je me sens bien, c’était possible de le dire. Tu as raison, autant pour moi que pour toi, il faut en parler. Pas nécessairement entre nous. C’est un début mais c’est pas suffisant, et le psy te concerne aussi. Ce dont tu parles, ce mur et ce manque de volonté… Tu dois te faire accompagner avant que ça te paralyse totalement. D’ailleurs, je ne suis pas le seul à devoir m’autoriser l’entrée dans cette communauté de mages, et il y a moyen d’y réfléchir. Tu as beaucoup d’idées et tu es très impliqué dans ce que tu fais, il suffit de les orienter dans le bon sens. Quand à mon organisation, mes recherches ou mes tests, c’est pareil. Je suppose qu’il y a moyen de s’amuser, ou de se sentir bien, utile, intégré, en faisant les choses correctement, et ça amène beaucoup de positif au final. …Bon, ce sont des évidences, sauf que si ça l’était vraiment on n’en serait pas là. En réalité je ne sais pas comment faire pour la question de l’intégration. Ça vient sûrement avec le fait de bien agir -vraiment bien agir et entretenir ses liens-, donc en réfléchissant à ça… Le problème c’est que les gens sont fatigants. Je veux dire, c’est bien deux secondes, mais si vite ennuyant quand ça part dans les banalités. …Uh, tu ne l’es pas, ne le prends pas pour toi. Sincèrement. C’est compliqué aujourd’hui, pour nous deux, mais en dehors de ça, et malgré ce qu’on a fait de… stupide… Je n’ai pas l’impression de perdre mon temps avec toi. »

Tu ne sais pas trop comment lui faire comprendre qu’il a plein de qualité même s’il a l’air incroyablement con. Hm… Pas comme ça.

  « Tu as des qualités que d’autres n’ont pas. »

Son répondant peut être une qualité, par exemple. Ouais, reste vague, tu risquerais de dire n’importe quoi.

« Bien sûr, tout ça ne se fait pas rapidement… Encore moins au point où on en est. Il manque les outils nécessaires, il faut juste aller les chercher. Chaque chose en son temps, c’est vrai, mais pas indéfiniment. Autant j’ai du mal à me secouer, mais si tu as besoin je n’hésiterai pas à le faire pour toi. Comment dire… C’est difficile de t’imaginer… »

Mort.

« Juste pour savoir : est-ce que tu t’es déjà senti comme ça auparavant, en pire, moins pire ? Est-ce que tu arrives à te projeter, et comment ? Je sais qu’il y a ce mur mais… ce serait pour voir à quel point il te bloque. Tu n’es pas obligé de répondre, c’est juste que ce, c’est très sérieux et tes explications pourraient être… un peu plus fournies… ça reste compliqué donc ne te force pas.  »
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Saphirre Lacey
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Saphirre Lacey
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Dim 24 Mai - 18:28

Mordred
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Saphirre
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「On est pas sortie de l'auberge」


« Je te corrige juste sur un truc, Saph : j’estime qu’à partir d’un certain âge, on est capable de se documenter seul et de remettre en question n’importe quelle croyance venant de notre entourage si on le souhaite. Peu importe le contexte social ou familial. C’est juste beaucoup plus facile de… »

Je fronce les sourcils et m’apprête à l’interrompre, seulement en partie d’accord avec ce qu’il dit, mais me ravise. Mieux vaut l’écouter jusqu’au bout avant de dire quoi que ce soit, ne serait-ce que pour lui laisser le temps de s’exprimer après tout ce que je lui ai balancé. Il semble absent un instant.

« Je voulais dire… C’est plus facile d’aller dans le sens de son environnement pour s’éviter les ennuis. »

Hmm… Considère-t-il qu’il a juste… cédé à la facilité ? Mais c’est plus compliqué que ça, non… ? J’affiche une mine embêtée face à ses avis, juste, mais un peu rude. Certes. Certes c’est plus facile, et certes de façon purement théorique tout le monde pourrait se documenter. Mais si en réalité les choses étaient aussi simple que ça, les problèmes sociétaux actuels seraient sans doute beaucoup moins conséquents. La documentation sur les mages n’est pas vraiment accessible et l’accès à des sources fiables implique de connaître des mages, ou de se battre corps et âme pour accéder à une ressource précieuse, mais dangereuse. Qui de plus est, l’endoctrinement est difficile à combattre sans avoir un choc, un élan, une impulsion, quelque chose qui pousserait à remettre en doute tout ce dont on nous a persuadés. C’était du lavage de cerveau, et en réchapper n’avait rien de facile sans accès à l’information, autrement les anti-mages seraient peut-être... moins nombreux ?
Et c’est sans parler des remises en question qui vont avec, et le fait d’effectivement… Être en constant danger quand on finit par faire face à la réalité des choses, pour s’engager sur cette pente. Et lui avait dû faire face à tout ça, était-ce pour cela qu’il était si rude dans son jugement ? Ou est-ce que c’est parce que j’ai passé ma vie le cul entre deux chaises que je ne peux pas m’empêcher de nuancer, sans partie pris ?

« Merci pour ce que tu dis, en tout cas. Ça… ça m’aide. Excuse-moi quand même de t’imposer ça, tu… comme tu fais partie des gens avec qui je me sens bien, c’était possible de le dire. »

Je ne sais pas trop ou me mettre et joue avec les plis de mon pantalon, puis secoue la tête, signe qu’il ne m’imposer rien du tout. J’ai cherché la merde pendant tout ce temps, en mettant un coup de boule dans ses défenses jusqu’à ce qu’il cède et qu’il parle enfin, je n'allais pas me plaindre du fait qu'il c'étais enfin exprimé. La seule chose qu’il m’avait imposée c’était l’immobilité, pas l’écoute. Mais je suis plutôt rassuré si malgré tout… Il me considère comme une des personnes avec qui il se sent bien. Il aurait très bien pu tout avouer par dépit.

« Tu as raison, autant pour moi que pour toi, il faut en parler. Pas nécessairement entre nous. C’est un début, mais c’est pas suffisant, et le psy te concerne aussi. »


Je tique. Non. Ça ne me concerne pas. Je n’arrive même pas à m’ouvrir avec des gens que j’apprécie, comment je pourrais être honnête avec des inconnus ? Professionnel ou pas je n’en ai rien à battre, je n’ai absolument pas envie d’aller parler de ma vie ou de me faire poser un diagnostic.

« Ce dont tu parles, ce mur et ce manque de volonté… Tu dois te faire accompagner avant que ça te paralyse totalement. »

Mes mains se crispent sur le tissu. C’est… Un problème.
Mais que… ça me paralyse totalement… ? Je déglutis difficilement, pris entre deux feux. Celui d’une envie de s’en sortir et celui de se complaire dans l’autodestruction. C’est absurde. Absolument stupide. Le choix devrait être si simple, pourtant j’ai l’impression que les obstacles pour s’en sortir sont absolument insurmontables. Je n’ai pas envie. Je suis juste épuisé, j’ai perdu toute ma rage, pourtant c’est elle qui me fait tenir debout normalement. Pas cette fatigue morne.

« D’ailleurs, je ne suis pas le seul à devoir m’autoriser l’entrée dans cette communauté de mages, et il y a moyen d’y réfléchir. Tu as beaucoup d’idées et tu es très impliqué dans ce que tu fais, il suffit de les orienter dans le bon sens. Quand à mon organisation, mes recherches ou mes tests, c’est pareil. Je suppose qu’il y a moyen de s’amuser, ou de se sentir bien, utile, intégré, en faisant les choses correctement, et ça amène beaucoup de positif au final. …Bon, ce sont des évidences, sauf que si ça l’était vraiment on n’en serait pas là. En réalité je ne sais pas comment faire pour la question de l’intégration. »

Hmpf. Je ramène mes jambes contre mon torse un peu… en boule. S’intégrer. C’est sûr que ce n’est pas tant une évidence pour nous et… Ouai. Je suppose que si je mettais toute mes idées à la con au service de la communauté… Ça ne pourrait pas faire de mal ? Faire des plans foireux, mais… positif ? Je soupire, tant cet altruisme soudain semblerait forcer et peu naturel. Pour être tout à fait honnête, je me sentirais hypocrite, à agir pour les autres alors que je finis toujours par ne penser qu’à ma gueule, mais… Si lui parvient à faire l’effort de mettre à profit ses efforts pour la communauté, pour s’y autoriser l’accès, je… pourrais aussi essayer ?

« Ça vient sûrement avec le fait de bien agir -vraiment bien agir et entretenir ses liens-, donc en réfléchissant à ça… Le problème c’est que les gens sont fatigants. Je veux dire, c’est bien deux secondes, mais si vite ennuyant quand ça part dans les banalités. »

Je soupire. Ça, il l’a dit. Ils sont fatigants. Ennuyeux. Éreintant. Irritant. Incompréhensible. Flou.
Difficile de savoir si c’était moi que je déteste, ou eux. Mais c’était plus simple de choisir la seconde option pour oublier la première, au profit d’un mélange de haine et de mépris inconsidéré pour les autres. Leurs regards me dégoutent, pourtant je ne devrais pas m’en soucier. Tout est trop compliqué avec les eux, et… ouais. Évidemment que je préfère tout envoyer chier et faire ce qu’il me plaît plutôt que d’essayer de les comprendre et de m’adapter à eux ne serait-ce qu’une seule seconde.

« …Uh, tu ne l’es pas, ne le prends pas pour toi. Sincèrement. C’est compliqué aujourd’hui, pour nous deux, mais en dehors de ça, et malgré ce qu’on a fait de… stupide… Je n’ai pas l’impression de perdre mon temps avec toi. »

Oh. Je... Enfin, je ne sais pas comment dire, mais… Ça fait plaisir parce que c’est partager. Parce qu’effectivement, je n’aime pas les autres, et à chaque fois ça finit mal quand je me rapproche de quelqu’un, mais… avec lui ça passe. Et c’est… plutôt inattendu étant donné nos caractères vraiment très différents et les circonstances dans lesquels on a tendance à se voir. Pourtant ça reste appréciable d’avoir quelqu’un sur qui compter.

« Tu as des qualités que d’autres n’ont pas. »

Je relève vers lui un regard sceptique. C’est gentil de sa part, et je ne sais pas si c’est juste sincère ou pour me consoler, mais… je ne suis pas vraiment convaincu. Quelle qualité sérieusement ? Si… à la rigueur je suis investie dans ce que je fais comme il l’a dit, c’est clair, mais vu que je suis souvent investie dans de mauvaises choses ça n’en fait pas une qualité. Non, il faut être honnête je suis un connard.

« Bien sûr, tout ça ne se fait pas rapidement… Encore moins au point où on en est. Il manque les outils nécessaires, il faut juste aller les chercher. Chaque chose en son temps, c’est vrai, mais pas indéfiniment. Autant j’ai du mal à me secouer, mais si tu as besoin je n’hésiterai pas à le faire pour toi. Comment dire… C’est difficile de t’imaginer… »

De m’imaginer… quoi ? Mort peut-être ? Au fond, ça changerait quoi, si j’avais clamsé ? Je serais plus utile bouffer par les vers qu’a me trainer comme un sac dans cette école. Ce serait juste prendre un raccourci, choisir sa mort avant que les anti-mages ne la choisissent. Comme si on pouvait s’en sortir un jour, face à une majorité écrasante, armée. De toute façon, on va tous crever. Même lui. Mais cette idée me file un étrange froid dans le dos. Une peur au ventre. Celle que j’évite en restant loin des autres habituellement.

« Juste pour savoir : est-ce que tu t’es déjà senti comme ça auparavant, en pire, moins pire ? Est-ce que tu arrives à te projeter, et comment ? Je sais qu’il y a ce mur, mais… ce serait pour voir à quel point il te bloque. Tu n’es pas obligé de répondre, c’est juste que ce, c’est très sérieux et tes explications pourraient être… un peu plus fournies… ça reste compliqué donc ne te force pas. »

Je mets de côté un instant ses questions pour revenir sur le reste, sobrement, voyant bien qu’il n’a pas l’air de vouloir s’attarder sur le sujet.

« Je voudrais juste te dire un truc à propos de ce sur quoi tu m’as repris… Ne sois pas si dur. Je suis d’accord qu’on peut remettre en question ses idéologies passer un certain âge, mais… tout ce que je voulais dire, c'étais qu'il ne fallait pas être trop violent dans ton jugement envers toi même. Y’a rien de “facile” à de telles situations, et contrecarré un formatage complet dû à une idéologie, avec un accès à l’information fiable strictement limité, si ce n’est complètement censuré, est forcément complexe. Il faut la prendre en compte, cette difficulté. Bref. ... Pour le reste… j’imagine que tu à raison, et que mettre à profit notre énergie au service de la communauté pourrait être… Bénéfique ? »

Je soupire alors, et j’appuie mon front contre mes genoux, toujours en boule.

« Et… Je vais essayer de répondre, je ne me force pas, mais... enfin, c'est que je serais sacrément hypocrite de m’acharner pendant une heure à te faire comprendre la nécessité de parler, puis de ne pas le faire. »

Cette fois-ci je ne peux pas m’esquiver en lui renvoyant la balle et je suis… trop fatiguer pour fuir, trop crevé pour répondre, trop à bout pour encore chialer alors que c’est tout ce que je sais faire en ce moment. Pourtant je prends une inspiration et tente de formuler ça à voix haute, toute mon énergie pourtant drainée par mes pensées. Quand est-ce que je me suis paumé à ce point ? Est-ce que c’était la première fois ? Est-ce que ça traine depuis longtemps ? Il faut que j’assimile ces informations. J’hésite quelques instants, la bouche entrouverte avant de réussir à prendre la parole.

« Oui. Oui je me suis déjà senti comme ça, mais pas à ce point. Mais je pense que c’est… indépendant de ce qui arrive maintenant ? Ou que ça c'est accumulé. Je ne sais pas. Plus jeune, y’a eu une période un peu… compliquée à mon arrivé à Leoska, où ça n’aller pas guère mieux que maintenant. »

J’hésite un instant à poursuivre, perplexe à l'idée de parler de dénonciation anti-mage avec lui pour… des raisons évidentes. Mais en même temps… Il connait mon avis sur son passif anti-mage et les circonstances en question, en aucun cas mes propos envers les actions de ma connasse de génitrice n’étaient à mettre parallèle avec les siennes d’actions. C’était différent.

« C’est à cette époque que j’ai commencé à faire de la dysphorie assez violemment, et forcément mon pouvoir n’a pas aidé sur la discrétion et j’ai été repéré. Ça à… été un peu une claque de me rendre compte que ma daronne était capable de me vendre aux autorités justes parce que… J’étais un mage. Mon père a fait croire que j’avais été classé mage au test des camps et m’a laissé à ma tante qui m’a amené à Leoska. Et… je ne sais pas comment dire, parce qu’au final je m’en sors bien, mais…. Je me sentais vraiment comme la pire des merdes. »

Parce que j’étais un mage. Parce que ma propre mère n’en avait rien à foutre de moi, et que… C’est égoïste de penser ça, mais voir que mon abruti de père préférait prendre de la distance pour pouvoir rester avec cette connasse en toute « sécurité » me dépasse un peu aussi. Je… J’ai du mal avec la notion de famille, c’est peut-être aussi pour ça que ça me débecte autant que ce terme soit aussi souvent employé pour notre communauté. La famille, ça ne signifie que dalle. Bref. Jveux pas y penser. Je serre les dents, avant de reprendre, en précisant davantage, ce que je voulais dire.

« Je ne voyais pas l’intérêt de vivre comme ça. Cloîtré entre 4 murs pour apprendre à manipuler une magie à la con, sagement élevée pour “s’intégrer” au reste de la société où va juste finir par crever comme tous les autres mages. C’est qu’une question de temps à la sortie. »

Je me passe une main sur le visage d’un air désabusé, à bout.

« Choisir de faire amis-amis avec les perdants, ceux qui vont tous crevé, ou avec ceux qui, lien ou pas, serait prêt à nous vendre. Je voyais les choses comme ça. C’est écœurant, hein ? D’être trop flipper pour soutenir une cause juste, et de finir par choisir son propre parti, sa petite gueule. Alors ça aurait changé quoi, que je me foute en l’air à ce stade sérieux ? Absolument rien, ni pour moi, ni pour les autres. Et je crois que depuis cette période ce n’est jamais vraiment parti. Je faisais juste autre chose pour aller mieux. Oublier en essayant de me raccrocher à des trucs stupides, sauf qu’avec tous les récents événements, j’arrive plus du tout à oublier. »

Le discours de Philophae avait fait remonter tous ces points. Et mine de rien la pauvre mise en garde de ce connard de Harold avait achever le boulot.

« Alors… Non, je n’arrive pas à me projeter, j’en ai pas envie au milieu de tout ça. Je ne sais vraiment pas quoi faire de ma vie, ni dans quoi je me dirige. Je ne suis même pas certain qu’aller voir un psy changerait quelque chose, franchement. » J’essaie de nuancer mes propos pour radoucir mon discours un peu rude « Enfin, je vais pas me flinguer. T’en fais pas. J’en aurais pas plus le courage que pour le reste, j’imagine. »

C’était à l’époque peut-être que j’aurais dû voir quelqu’un, mais ça a trop traîné et je me suis fait à cette idée. Ces idées. Celles de me détester. Celle de toujours garder cette impression que ce corps n’est pas le mien, juste… un boulet qui me traîne derrière lui. Celle de vivre dans un monde de merde. Tant pis. Il n’empêche qu’il y avait des différences importantes, contrairement à l’époque je n’étais plus totalement seul, mais est-ce que c’était vraiment une bonne idée de s’autoriser ça ? Je me mets en tailleur et le regarde à nouveau d’un air embêter de m’être autant confier.

« Désolé j’aurais pas dû en dire autant, j’aurais dû répondre plus simplement. T’as autre chose à penser que ça, je t’ai sans doute… assez fatigué avec mes conneries. Je devrais peut-être juste… te laisser tranquille et retourner dans ma chambre. »

C’était un ami, pas un psy. Et il avait l’air déjà épuiser par tout le reste de cette… « Conversation ». Cependant je ne peux pas m’empêcher… Une dernière petite question. Parce que sa vision des choses pourrait sans doute m’aider à y voir plus clair.

« J’ai juste… Une question. Comment tu y arrives toi, à te projeter… ? »





On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI Sans_t56

J'écrit en cette belle couleur, jalouse pas trop stp#0099cc
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Mordred Arraw
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Mordred Arraw
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Lun 25 Mai - 23:02

On est pas sorti de l’auberge

On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI O4qc

« Ne sois pas si dur ». Plus facile à dire qu’à faire, mais tu écoutes tout de même ses arguments. Il a raison et ça ne te plaît pas. Tu ne t’estimes pas trop violent, ce sont des conclusions établies après de longs moments à essayer d’analyser, comprendre tout ça. Tu reconnais en revanche qu’il y a très peu d’objectivité dans ton jugement et que c’est un problème, car tu as tendance à te convaincre de l’inverse. Inutile d’approfondir le sujet, tout ça commence à devenir beaucoup trop épuisant. Tu préfères consacrer le reste de ton attention à ses réponses, pouvant bien trouver les ressources nécessaires pour être tout à fait attentif à sa situation puisque ça te permet d’ignorer la tienne.

C’est ça qu’il appelle une vie facile ? C’est beaucoup de problème à la fois et se rendre compte de la véritable nature de sa mère a dû être déchirant. Tu ne peux pas te mettre à sa place et le comprendre totalement, le pire étant que tu aurais fait pareil à la place de sa mère, à l’époque. Évidemment tu ne penses plus ainsi, mais ça te partage et rend l’écoute plus difficile. Tu fais un effort pour te concentrer à nouveau, mettant de côté ton expérience pour aborder son histoire avec plus d’objectivité. Enfin… Son père ? C’est bizarre comme manière d’aider son enfant, de le protéger mais d’également protéger la source de danger, puisque apparemment il n’a fait qu’éloigner Saph de sa mère. Tu ne comprends pas ce choix et n’oses même pas imaginer ce que Saph a pu ressentir dans tout ça. Le concept de s’en sortir bien en se sentant comme la pire des merdes te semble également bancal, mais tu ne dis rien.

Les explications qu’il apporte ensuite t’attristent, c’est une manière incroyablement pessimiste de voir les choses. Pessimiste et beaucoup trop réaliste. Du bétail voué à se faire exécuter dès sa sortie de Leoska. C’est vrai mais… Il n’en tient qu’à vous d’éviter ça, et ça ne te semble pas impossible. Tu n’as pas envie de quitter Leoska pour autant. Sa façon de voir les choses n’est pas écœurante. Douloureuse, certes, mais elle a sa part de réalité qui la rend plus terrible qu’autre chose.  À l’entendre tu préfères encore ta solution. C’est beaucoup plus simple d’avancer en minimisant ce qui ne va pas, plutôt que de tourner autour des malheurs de ce monde en perdant toute volonté, jusqu’à croire que sa mort ne changera rien. C’est violent. Il est violent avec lui-même dans sa manière de ressasser ses idées sombres, et son discours prouve bien qu’il a besoin d’aide sans traîner. Encore plus si ça lui pèse depuis tant de temps en accumulant les problèmes sans qu’il puisse y faire face. C’est malvenu de ta part de penser ça, vu ta tendance à simplement nier les soucis en les organisant selon ton souhait.

Tu arrives mieux à comprendre pourquoi il n’arrive pas à se projeter, même si son manque d’envie t’inquiète toujours autant. Aller voir un psy lui permettrait d’en parler et de possiblement trouver des solutions grâce à un accompagnement adéquat. Il le sait, non ? Pourquoi il t’aurait dit à toi d’aller en voir un s’il n’en voit pas l’utilité pour lui, alors qu’il est au fond du trou ? Tu n’es pas soulagé quand il précise qu’il ne va pas se flinguer car il n’en aura pas le courage « j’imagine ». On a fait mieux pour rassurer, sérieusement. Ses précisions réduisent la part d’incertitude de trop peu… Il n’a vraiment pas à questionner l’utilité d’un suivi psy.

Quand il s’excuse, tu secoues la tête. Tout ça est éreintant, c’est vrai, mais ça reste important. C’était important d’écouter son histoire, de savoir ce qu’il a vécu et comment il s’explique sa situation actuelle. C’était important pour le comprendre et autrement plus instructif que ses cris. Sa réponse n’était pas simple, elle était complète, et c’est ce que tu attendais en priorité. Tu n’aurais pas eu la force de poser d’autres questions, au risque d’être trop intrusif et plus du tout pertinent à cause de la fatigue. Alors oui, c’était difficile à entendre et tu as énormément de peine pour lui,  mais ça restait important à écouter. Que tu aies autre chose à penser ou à faire n’est pas préoccupant. C’est un ami, le soutenir est donc prioritaire, peu importe que tu te débrouilles bien ou non (même si tu préférerais bien réussir), que tu sois fatigué ou pas. Certes, tu as actuellement l’impression que des parties de ton cerveau sont en train de s’éteindre et que tu n’es vraiment plus fonctionnel, mais ça ne t’empêche pas de continuer d’essayer. Qu’il propose de retourner dans sa chambre et de te laisser tranquille reste un soulagement, car ça devient difficile.

Tu es donc assez dérouté quand il te demande comment tu fais pour te projeter. C’est-à-dire que… Sur le moment… Tu t’imaginais faire une sieste. C’est probablement pas la réponse qu’il attend. Seulement… Celle que tu as à apporter ne lui conviendra peut-être pas. Ce serait bien que ça l’aide quand même.

« Comment j’arrive à me projeter ? Hm… Je ne sais pas trop comment l’expliquer. Ce n’est pas tellement se projeter sur le très long terme mais solidifier les bases et aller encore plus loin sur le court terme, à échelle de 2 ou 3 ans, pour assurer un bagage suffisant à l’avenir. Il y a beaucoup de  choses à apprendre, et quand je vois tout ce que je ne sais pas, ça me motive. Ce que j’arrive à projeter, c’est les utilisations possibles des capacités que j’aurais approfondies. Ce n’est pas un chemin défini et cette partie ne me plaît pas trop à vrai dire, mais en voyant ça comme un éventail de possibilités c’est mieux. Sans compter que… J’arrive très bien à laisser le superflu du côté quand les choses m’intéressent. Le superflu, c’est en partie ce dont on a parlé. Il ne sert à rien et à vrai dire je ne fais même pas le choix de l’oublier consciemment quand je suis trop pris par n’importe quoi qui mérite qu’on s’y penche. A partir de là, je vois le présent, les connaissances du présent, et les résultats possibles. Donc je me projette petit à petit. »

Donc plutôt que de foncer dans le mur, tu prépares l’impact consciencieusement pour y arriver lentement. Là, tu essaieras probablement de le pousser pour le faire reculer, car ce n’est pas l’avenir derrière ce mur.

« Il s’agit aussi d’utiliser les situations à son avantage. Cette magie à la con dont tu parles… J’aurais pu la détester et… l’accepter ne s’est pas fait d’un claquement de doigt. Pour autant, aussi malheureuses puissent être les conséquences, ça reste une richesse qu’il serait complètement stupide d’ignorer. Parce que ça, tu vois, je peux en faire quelque chose en l’appréhendant sous tous ses angles. Le passé, non. …J’ai retenu tout ce dont on a parlé, t’en fais pas, je t’explique juste comment j’essaie de faire. C’est-à-dire regarder du bon côté, et si ce n’est pas possible, retourner la question dans tous les sens et dégager un maximum de solutions qui conviennent. »

ça revient peut-être à faire autre chose pour aller mieux, mais ça fait aussi partie de ta nature à toujours fouiller partout. Tu n’as jamais su t’arrêter, alors tu as préféré jeter ce qui t’encombre. Il te fallait juste composer avec un nouveau monde, le problème étant que tu n’as jamais vraiment intégré cet univers de mages.

« Ne t’excuse pas pour ce que tu as dit, en tout cas. Ça n’a pas dû être simple à vivre, et même si je peux pas tout comprendre, j’ai au moins saisi à quel point tu te trompes en disant qu’il s’est rien passé de grave dans ta vie. Alors oui, c’était difficile à entendre, mais  je peux t’écouter et t’aider. Enfin… faire au mieux. Pas tout de suite nécessairement. Ça reste un… un bon début ? Je sais pas trop. Je suis là si tu as besoin. Ce que tu dis restes inquiétant, surtout si ça traîne depuis aussi longtemps. Tu n’as pas peur que la lassitude plus que le courage… Hm, excuse.  Tu n’es pas parti sur de bonne base mais ça ne veut pas dire que tu ne pourras jamais arranger ta vie, c’est important de le prendre en compte. Surtout maintenant, quand le problème est clair. »

Aller voir un psy lui serait plus bénéfique, plutôt que d’écouter ton charabia. Tu ne préfères pas insister, il a assez à réfléchir et ce n’est pas une décision qui se prendra forcément rapidement. Il y a déjà beaucoup à assimiler, à digérer, dans votre situation actuelle.

« Et l’avantage c’est que tu n’es pas seul. Je trouve ça rassurant. »

Oui et non, c’est aussi stressant de tisser des liens quand on a jamais rien construit de solide avec les autres.
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Sam 30 Mai - 19:22

Mordred
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Saphirre
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「On est pas sortie de l'auberge」


« Comment j’arrive à me projeter ? Hm… Je ne sais pas trop comment l’expliquer. Ce n’est pas tellement se projeter sur le très long terme mais solidifier les bases et aller encore plus loin sur le court terme, à échelle de 2 ou 3 ans, pour assurer un bagage suffisant à l’avenir. Il y a beaucoup de choses à apprendre, et quand je vois tout ce que je ne sais pas, ça me motive. Ce que j’arrive à projeter, c’est les utilisations possibles des capacités que j’aurais approfondies. Ce n’est pas un chemin défini et cette partie ne me plaît pas trop à vrai dire, mais en voyant ça comme un éventail de possibilités c’est mieux. Sans compter que… J’arrive très bien à laisser le superflu du côté quand les choses m’intéressent. Le superflu, c’est en partie ce dont on a parlé. Il ne sert à rien et à vrai dire je ne fais même pas le choix de l’oublier consciemment quand je suis trop pris par n’importe quoi qui mérite qu’on s’y penche. A partir de là, je vois le présent, les connaissances du présent, et les résultats possibles. Donc je me projette petit à petit. »

Pour rester actif, je commence à réunir mes affaires pendant qu’il parle, histoire d’être prêt à le laisser tranquille après cette dernière question. Hmm… Consolider le court terme plutôt que d’essayer de projeter dans le long terme était loin d’être bête. C’est plus rassurant que d’essayer de voir ce qui se cache au-delà du mur, pour autant il faut trouver la motivation d'exploiter ses capacités, trouver l’envie de s’améliorer. Sa vision des choses permet d’imaginer quelque chose de moins péjoratif qu’une route singulière couper par un mur au profit de quelque chose de plus vaste. Dans mon cas alors ça serait un peu… une jungle ? Et il faudrait que je trace des chemins à la machette, mais ça reste… plus accessible.

Cependant je soupire, voyant qu’on retombe exactement dans ce dont on parlait plus tôt. Vouloir acquérir de nouvelles connaissances était honorable et… Je le comprenais parce qu’en temps normal, j’ai la même soif de savoir, de perfectionnement. Mais pour autant cette méthode ne m’avait pas avancé. C’est ce que j’avais déjà fait non ? Me lancer corps et âme à occuper tout mon temps libre avec les cours et les sciences qui m’intéressaient, les arts martiaux, et des idées de merde quand il me restait du temps à gaspiller. Ça a juste repoussé l’échéance du moment où tout risquer de retomber. Et c’est… Peut-être encore ce qu’il est en train d’essayer de faire, en oubliant le superflu au lieu de s’en débarrasser, mais la connaissance ne peut pas combler le vide éternellement. Mais… Je ne vais pas l’emmerder à lui reparler de ça. J’ai fait assez de dégât aujourd’hui, et je ne suis pas psy pour un sou.

« Il s’agit aussi d’utiliser les situations à son avantage. Cette magie à la con dont tu parles… J’aurais pu la détester et… l’accepter ne s’est pas fait d’un claquement de doigts. Pour autant, aussi malheureuses puissent être les conséquences, ça reste une richesse qu’il serait complètement stupide d’ignorer. Parce que ça, tu vois, je peux en faire quelque chose en l’appréhendant sous tous ses angles. Le passé, non. …J’ai retenu tout ce dont on a parlé, t’en fais pas, je t’explique juste comment j’essaie de faire. C’est-à-dire regarder du bon côté, et si ce n’est pas possible, retourner la question dans tous les sens et dégager un maximum de solutions qui conviennent. »

Je triture le bord de mon sac en l’écoutant attentivement. Une richesse ? Ça me laisse sceptique étant donné les conséquences de sa magie et les usages que je l’ai vue en faire. De même pour la mienne. En fait, il y avait sans doute plein de choses bien avec la magie, mais… elle est rarement aussi rapide et efficiente que les armements non mages pour se défendre, et c’est ça son plus gros problème. J’essaie de penser à l’éventail de polyvalence qu’elle offre, mais quand bien même j’en reviens à cette foutue conviction. C’est… la fatigue. Mais ça m’étonne de voir qu’il est en vérité bien plus optimiste qu’on ne pourrait le croire au premier abord. Disons que je ne l’imaginais pas du genre à voir le verre à moitié plein, mais… juste un verre rempli d’eau. Un réaliste en somme.

Bon… finalement sa manière de se projeter n’est pas forcément abordable pour le moment, mais… disons que ça m’aura au moins permis de le comprendre un peu plus. Et tout n’est peut-être pas… à jeter dans ce qu’il dit.

« Ne t’excuse pas pour ce que tu as dit, en tout cas. Ça n’a pas dû être simple à vivre, et même si je peux pas tout comprendre, j’ai au moins saisi à quel point tu te trompes en disant qu’il ne s’est rien passé de grave dans ta vie. Alors oui, c’était difficile à entendre, mais  je peux t’écouter et t’aider. Enfin… faire au mieux. Pas tout de suite nécessairement. Ça reste un… un bon début ? Je sais pas trop. Je suis là si tu as besoin. Ce que tu dis restes inquiétant, surtout si ça traîne depuis aussi longtemps. Tu n’as pas peur que la lassitude plus que le courage… Hm, excuse.  Tu n’es pas parti sur de bonne base mais ça ne veut pas dire que tu ne pourras jamais arranger ta vie, c’est important de le prendre en compte. Surtout maintenant, quand le problème est clair. »

Je fronce les sourcils. Non, ce n’est pas « grave ». Personne n’est mort, j’ai trouvé Leoska sans aucun effort, et j’ai au moins la porte de ma tante pour m’accueillir en cas de problème. C’est une chance, peu d’élèves à Leoska peuvent se targuer d’une telle situation, c’est pour ça que c’est d’autant plus incompréhensible que je réagisse de cette façon. Cependant, l’entendre me dire qu’il n’y avait pas de mal à ce que j’ai autant parlé, et qu’il pouvait essayer de m’aider me rassura un peu. Je tique un peu lorsqu’il s’engage sur la pente de la lassitude. Qu’elle soit plus conséquente que mon manque de courage ? C’est probable. Qu’elle me fasse céder ? Peut-être pas. Peut-être pas parce que… J’ai peur de la mort autant qu’elle me paraît salutaire. Aucun de ces rapports n’est sain, cependant leur équilibre a au moins le mérite de me tenir en vie. Je soupire.

« Et l’avantage c’est que tu n’es pas seul. Je trouve ça rassurant. »


Peut-être, mais… Aaah, c’est compliqué. Je ne suis pas seul, mais ce n’est pas pour autant que je peux me reposer sur lui, c’est mes difficultés, c’est à moi de gérer. Enfin, si ça avait quelque chose de rassurant, ce qui ne veut pour autant pas dire que c’est une bonne chose. Ni une mauvaise. Enfin si c’est une bonne chose, c’est juste… complexe à appréhender.

« Pour être honnête… ça me fait presque un peu peur, c’est inhabituel, et ça fait un truc de plus à surtout pas foirer et… Fin’, t’as bien vu à quel point j’étais doué pour merder j’ai pas besoin de te l’expliquer. Je ne suis pas très doué avec tout ça. »

Un « tout ça » qui regroupe les relations humaines proches de façon générale. Je n’irais pas jusqu’à dire que ça me fout la pression d’avoir un ami, mais… un peu. C’est le temps de s’y faire ? Mais je serais un peu injuste d’en rester là et de toute manière je suis trop épuisé pour être autre chose qu’honnête.

« Mais ce n’est pas que ça hein, c’est… flippant, mais cool. Ça à quelque chose de rassurant aussi et ça fait partie des… » J’arrête de jouer avec mes affaires et regarde juste ailleurs « Trucs… vraiment chouettes qui me fond me sentir plutôt bien en temps normal, bref. Merci beaucoup Mordred. De… m’avoir écouté, d'être là, et… enfin, voilà. »

Bon, faire des phrases, ça devient compliquer et je finis juste par grommeler. Pour la plupart des gens, ce je lui ai dit est sans doute bizarre en déclaration d’amitié, voir ça n’y ressemble pas, mais c'est pourtant sincère. C’est rare que je prenne suffisamment à cœur une relation avec quelqu’un pour avoir une vraie volonté de ne pas foirer, pour être aussi inquiet, et pour me sentir bien avec la personne. Je me lève en jetant mon sac sur mon dos.

« C’était probablement… Pas ce à quoi tu penser quand tu as proposé d’en discuter, mais… »

J’hausse les épaules alors que les mots restent suspendus en l’air. J’allais dire que ça nous avait permis de nous exprimer franchement et que c’était plutôt positif, mais… positif, vraiment ? Il avait fait une crise d’angoisse, tandis que je m’étais empêtré dans une tempête d'explosion de colère et d’hyperventilation pour contenir les dîtes explosions. Est-ce qu’on avait réellement progressé au fond ? Difficile à affirmer sur le coup. Je m’en voulais un peu de lui avoir fait subir ça… mais… bon honnêtement je n’aurais pas su faire autrement.

« Je vais pas finir cette phrase, ça devient trop foireux là de parler sans dire de connerie... Je vais juste, partir et genre... te laisser tranquille parce que je crois ne pas trop m’avancer si je dis qu’on a tous les deux besoin d’un peu de temps, de tranquillité et de repos. »


J’avais aussi… besoin de fuir, d’être complètement seul et d’essayer de ne plus penser à.… tout ça. Ce que j’avais entendu, comme ce que j’avais pu dire. Tourner en boucle sur nos problèmes respectifs, broyer des idées noires, ne pas arrêter de réfléchir, finissais de drainer le peu d'énergie qu'il me rester. Je voulais juste qu’on me laisse tranquille.

« À plus. »

Ça ressemble peut-être plus à une sorte de… grognement qu’a un au revoir, mais il ne me reste plus une once d’énergie. Trainer ma carcasse jusqu’à mon dortoir est difficile, et je finis juste par jeter mon sac par terre, balancer mes chaussures et me laisser tomber sur mon lit. Évidemment, le cerveau humain malgré sa réputation de machine infaillible est mal fait. C’est qu’un tas de biais psychologiques foireux, et ses ressentis, ses impressions ne sont qu’un ramassis d’erreurs techniques.

C’est sans doute à cause de cette foutu machinerie je me retrouve submergé par une vague de honte, de regret d’avoir discuter ouvertement de ce qui me rongeait. Parce que je me repose sur l’aide de quelqu’un juste parce que je suis trop faible pour régler tout ça seul, parce qu’admettre n’en avoir rien à foutre de ma propre vie comme de celle des autres à voix haute confirme que je ne tourne pas rond, parce que parler de ça avec quelqu’un c’était accepter d’exposer ses faiblesses, et que ce sentiment de vulnérabilité me fait toujours putain de peur. Je ne suis pas fait pour ces conneries, pour la communication, ça aller mieux avant que tous ces mots ne soient posés pour concrétiser le fait que ça n’aille pas. Ça n’avait pas l’air aussi insurmontable, avant. Avant toutes les merdes qui nous sont arrivées récemment, mais surtout, avant que cette discussion ne fasse remonter tout ce que je laissais de côté.

Peut-être… Peut-être qu’il a raison au fond… et que je devrais juste essayer de voir quelqu’un au lieu de tourner en boucle, enfermer dans ma chambre ? Quitte à ce que mettre le doigt sur ce qui ne va pas fasse aussi mal, autant que ce soit utile.

Je soupire, et plonge ma tête dans l’oreiller. Je vais… essayer. On verra. Peut-être. Pour l’instant… Pour l’instant je vais juste essayer d’exploiter le fait d’être exténué pour faire ce qu’il y a de mieux à faire, dormir, pour arrêter de me prendre la tête avec toutes ces saloperies et pour arrêter de réfléchir et espérer une éclaircis dans cet orage de pensée à mon réveil.




On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI Sans_t56

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Lun 1 Juin - 12:09

On est pas sorti de l’auberge

On est pas sorti de l'auberge [PV Saph] - FINI O4qc

Saph n’est pas très doué avec « tout ça » et c’est tant mieux. Tant mieux, car vous pouvez vous comprendre à ce sujet et ne pas vous forcer à coller aux conventions sociales en ce qui concerne l’amitié. Tu y arriverais très mal et visiblement lui aussi. Tant mieux, même si ça fait peur. Ce serait bête de ne se préoccuper que de ça. Vous avez plus à explorer, plus à gagner que l’appréhension d’un lien concret. Il continue en disant que ça a quelque chose de rassurant et que ça fait partie des trucs vraiment chouettes qui le font se sentir plutôt bien en temps normal. Il te remercie ensuite pour ton écoute et ta présence, et ça te fait sourire légèrement. Tu es épuisé et tu n’as plus du tout la force de donner une réponse intelligible, mais ce qu’il dit te fait plaisir. Cette discussion était difficile, tu ne l’imaginais pas ainsi. Pourtant, malgré l’angoisse toujours trop présente d’avoir parlé de sujets très sérieux, tu ne penses pas regretter. Pas totalement. Tu y réfléchiras au calme.

Tu te lèves après lui pour le raccompagner à la porte, sans te formaliser de sa phrase incomplète. Vous avez effectivement besoin de temps et de tranquillité, car tout ce que tu lui réponds c’est :

« Hm oui, ça devient trop compliqué. Merci à toi aussi. …D’être là. Bon calme. Soir. Journée. Salut. »

Tu soupires et finis par un signe de la main, beaucoup plus simple et compréhensible. De son côté, Saph lâche un « à plus » qui tient plus du grognement que des mots et ça te rassure sur votre capacité à vous comprendre un minimum sans communiquer efficacement. C’est un peu ce que vous avez fait depuis le début de la conversation, en fait.

Lorsqu’il s’éloigne, tu fermes la porte derrière toi et laisses tout partir. Tes paroles étaient sincères, tu seras là pour lui, ça ne t’empêche pas d’avoir terriblement besoin d’être seul pour pouvoir enfin te détendre un minimum et mettre au clair tout ça. Maintenant, après ? Tu te sens déjà retomber dans tes mécanismes de défense habituels, c’est effrayant tant c’est rapide. Une part de toi tient à tout alléger, à dire que c’est fini, que c’est un problème pour plus tard. Une autre, plus consciente et plus éveillée, contredit la première et impose l’analyse du problème sur le champ pour éviter de toujours tout reporter au lendemain. Ce n’est pas ce que tu veux faire, tu veux juste te reposer et arrêter de réfléchir autant. Ton mal de crâne s’accentue et tes pensées se floutent, tournant autour de certains points précis de la conversation et devenant physiquement douloureuses. Le cachet que tu prends ne calmera pas la migraine sur le champ et la seule chose à faire, c’est d’aller te coucher dans le noir.  Ça ne t’arrange pas, tu voulais t’occuper, te fatiguer assez pour dormir. Tu as bien essayé de continuer d’écrire ta dissertation, mais les hallucinations visuelles et auditives apparaissant avec la fatigue, l’angoisse et la douleur ont fini par devenir ingérables.

Dans tout ça, tu ne parviens pas à revenir correctement sur la discussion. C’est trop difficile pour l’instant, tu ne te sens pas bien du tout et au final tu regrettes d’avoir autant parlé de toi. Tu feras le tri demain, pour l’instant tu es trop fatigué pour réussir à quoique ce soit. C’est à dire être cohérent, honnête et pas de mauvaise foi. Tu sais très bien que Saph avait parfois raison, mais dans ton état actuel tu ne veux pas l’admettre. Demain, ce sera plus simple.
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