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Tombe, tombe la neige [RP SOLO] - FINI
Odette Delaunay
Messages : 61
Age : 81
Localisation : Dans la grande bibliothèque

Feuille de personnage
Age: 77
Pronoms:
Club: Lecture. Emploi: Cheffe bibliothécaire
Pouvoir: Création et modulation de sons, altération de son ouïe
Odette Delaunay
Camarade



Mar 16 Juin - 23:03
Tombe, tombe la neige



Paris 14ème, Théâtre du petit Picpus 11 décembre 1961

La salle entièrement vide offrait un sentiment écrasant à qui entrait par la grande porte. Seuls la halles d’orchestre était pleine. Le "philharmonique de la rue saint Denis" répétait comme chaque mercredi soir. Bassons, clarinettes, trombones, caisses claires. Tout ce beau monde créait, reprenait morceau et composition depuis maintenant une bonne heure.

Sur un coin d'un des balcons dans l'angle du rideau, une jeune fille de dix huit ans espionnait la scène.

Oh elle n'avait absolument pas le droit d'être là. Mais elle s'était essayée à entrer ici une fois en douce, trompant le gardien par des craquement de plancher au mauvais étage. Elle avait découvert que cet orchestre jouait tout les mercredi soir. Bien sur elle aurait pu s'abstenir de venir chaque semaine les espionner. Ce n'était pas très légal ni très poli. Mais il n'y avait qu'ici qu'elle pouvait le voir lui.

Brun, fin, une fine moustache et une tenue simple mais toujours soignée. Premier cor, il jouait divinement bien. Il était la raison pour laquelle chaque mercredi, Odette fermait la librairie un peu plus tôt afin de s'installer sur ce strapontin du poulailler de ce théâtre, à attendre leur arrivée. Elle ignorait son nom mais savait tout de lui. Il arrivait à 19h31. Toujours une minute de retard. A en juger par son tablier encore sur lui à son arrivée il devait être garçon de café ou plongeur. Puis il ouvrait son étui, la boucle de droite en premier, avant de nettoyer son embouchure et de la visser sur son cor d'harmonie. Il humidifiait toujours d'un coup de langue les lippes de sa lèvre supérieure avant de souffler dans son embouchure. Le son de son instrument était d'une droiture et d'une légèreté incroyable. Odette bénissait le chef d'orchestre affectionnant les concerto pour cor de Mozart. Permettant à son bel inconnu de briller et de faire résonner la puissance de son talent.

Aujourd'hui ils semblaient s'attaquer à un grand classique des western des années 50. Le mouvement s'accélérait, la baguette brillait vers les cuivre, son inconnu se leva, passant sa langue sur ses lèvres. Odette s'approcha de la rambarde avec un sourire. Ses lunettes tombèrent du balcon sur le sol dans un infime fracas. Son qui interpella le seul musicien pas encore plongé dans sa mesure, lui. Il tourna la tête vers le balcon et remarqua avec étonnement la jeune femme qui plongea derrière un rideau.

Oh non non non il m'a vu!

Déconcentré il se lança dans le mouvement avec un demi temps de retard. Le cor sonnait comme un passo doble, réfrénant les autres cuivres au lieu de les porter.

Qu'elle idiote j'ai tout gâché! Répare tes bêtises andouille!

Odette calma sa respiration et se concentra sur le soliste, les yeux fermés. Elle récupéra mentalement le son du cor et l'isola, pour le relancer dans l'orchestre avec un temps d'avance.

Elle tendit les oreilles pour admirer son travail. C'était parfait. La puissance du cor cédait la place aux violons au bon moment. Le tempo était parfait et le ton encore plus.

Tu t'améliore ma grande. Bon il est temps de disparaitre.

A tâtons elle chercha son sac à main. Elle l'empoigna en vitesse, en sortant une deuxième paire de lunettes. Elle les ficha rapidement sur son nez et entreprit un descente rapide du théâtre par l'escalier de secours. Assourdissant chacun de ses pas.

Arrivée en bas sans encombre. Elle remis son fichu sur la tête et avança seule dans les ruelles noires du faubourg saint Denis.

Aux alentours de vingt deux heure, le parisien est déjà rentré chez lui. Odette fouilla dans son sac. Elle avait laissé tomber sa ramette de tickets de métro dans le théâtre.

Bien joué! Il y en avait au moins pour huit francs. Tu va encore manger tes livres en fin de mois.

A vrai dire. Même si Odette vivait modestement, le fait de n'avoir aucun cadeau de Noël à offrir faisait faire des économies. La jeune femme partit donc à pieds. Sa silhouette élancée se faisant la plus discrète possible dans les rues de la capitale. Les métiers de la nuits sortaient peut à peut. Les champignonnières de la cour Saint George se rejoignaient par petits groupes pour prendre leur travail nocturne. Les mendiants se couchaient sous les porches, des lumières vacillantes trahissaient la présence de gardiens dans la chapelle saint Yves et l’hôpital Cochin. La neige commençait à tomber, tapissant le sol et les entrées de métro d'un doux tapis blanc. Odette marchait du pas franc et direct de la jeune fille qui ne veut pas être importunée. Arrivant devant l'imposant tympan de la gare de l'Est, elle entendis des bruits de pas derrière elle. Rapides, s’approchant. Probablement un homme d'une soixantaine de kilos, souliers en cuirs vieux et mal semellés. Il glisse dans la neige mais continue néanmoins sa course. Odette bifurqua dans un passage couvert du faubourg saint Denis, espérant trouver une boutique indienne ou pakistanaise encore ouverte pour s'y réfugier. Les pas s'approchaient encore. Odette se prépara à sortir sa bombe au poivre de son sac à main.

S'il tente quoi que ce soit je lui fait le coup du mur du son...
Attendez mademoiselle!

Cette voix? La jeune femme se retourna pour tomber nez à nez avec son bel inconnu. Il courait à en perdre haleine, l'étui de son instrument dans une main, une paire de lunettes cassées dans l'autre.

Je euh...

Vous avez fait tomber ça tout à l'heure. Vous êtes parti si vite j'ai cru vous avoir perdu vous allez bien?

Mince alors! Sa voix est si vibrante!

Odette vira au rouge pivoine, elle pris les lunettes des mains du garçon. Les pensées se bousculant dans tête elle ne parvint qu'à balbutier.

C'est vraiment très gentil.... Merci... Je crois...

Le jeune homme semblait tout aussi gêné.

Je suis désolé de vous avoir fait peur tout à l'heure... Je m’appelle Enguerrand. Je... Je travaille au café des halles.

Oh euh... Ne vous excusez pas je n'avait pas à êtres là de toute manière. Je m'appelle Odette... je crois... Oui Odette et je travaille dans une librairie derrière saint Sulpice.

Saint Sulpice! Ça vous fait une trotte pour rentrer!

C’est seulement ma boutique. J'habite...

Non, dire que l'on habite devant l'abattoir de la cour de la Vilette n'est peut être pas la meilleure façon de continuer la discutions.

Je... Je suis vers la plaine saint Denis mais j'ai perdu mes tickets de métro... Dans le théâtre je crois...

le garçon eu un sourire malicieux.

Ça vous donne une bonne excuse pour revenir mercredi prochain. J'habite juste à coté je vais vous dépanner de deux tickets si vous voulez.

Le pivoine des joues vira au violet. Odette eu un rire nerveux.

je ne vais quand même pas vous déranger pour un peu de marche! ce n'est pas si loin.

Enguerrand eu un regard inquiet. il semblait dénué de toute arrière pensées. L'innocence même.

Ça vous arrive souvent? Je veut dire... Paris n'est pas la plus belle des villes à 22h30... Non vraiment je serait plus rassuré si vous rentriez en métro. Je sais je vous connais pas mais ça m'inquiète un peu... En plus il neige.

Il est vraiment adorable!

Odette emboita donc le pas d'Enguerrand. Restant à coté de lui, écoutant ses pas légers, son souffle frémissant dans le froid. Comme chaque être humain il était une symphonie à lui seul.  Deux rues plus loin le jeune homme ouvrit une modeste porte en bois. Six étages plus hauts ils étaient dans sa chambre de bonne. L'endroit ressemblait plus à un débarras qu'à un véritable appartement. Une cage à oiseau vide, une collections de vielles casseroles de cuivres, deux immenses armoires cadenassée par le propriétaire sans doute.  Seul un lit, un pupitre et un piano armoire étaient les objets personnels d’Enguerrand apparemment. Celui ci fouillait dans un tiroir à la recherche de ses tickets.

Alors vous...  Réfléchit bien à briser correctement la glace andouille. Vous jouez du cor français?  Et merde...

Oui c'est ça! Le jeune homme paraissait enjoué et enthousiaste à l'idée de parler musique. Je m'exerce au piano également mais sans grand succès.

Odette s'approcha du piano. Elle pratiquait souvent sur celui de la gare de l'Est. Elle avait d’ailleurs reçu bon nombre de compliment. La timidité incroyable de la jeune fille fondait entièrement devant cet instrument de musique.

On dirait celui de papa... Je peut?

Il est là pour ça. Enguerrand s'assied sur un tabouret, prêt à écouter.

La jeune libraire posa ses doigts fin sur le clavier impeccablement entretenu. Le premier morceau qui lui vint en tête fut du Debussy. Le compositeur préféré de maman. Alors que les notes des "Deux arabesques"' s’égrenaient, voltigeant doucement comme les flocon à l’extérieur, Odette ne remarquait pas que le jeune homme la dévorait des yeux.  Il inspectait chaque détail de son visage fin de porcelaine. Sa nuque d'ivoire rehaussée d'un simple pendentif de nacre. Ses montures rondes en cuivre, ses sourcils froncés par la concentration d'un enchainement complexe, son demi sourire destinant ce morceau à tant de personnes à la fois. La mèche de cheveux frisée venant déranger son front. Il osa à peine parler une fois le morceau terminé.

C'était superbe. Murmura t'il à voix basse. Vous connaissez l'adagio de Schumann? Je pourrais me joindre a vous.

Il obtint pour réponse un sourire rayonnant. Avec grand plaisir.

Enguerrand sortit de son étui son cor d'harmonie et remonta l'embouchure. Il humecta ses lèvres d'un mouvement de langue qu'Odette l'avait vu faire milles fois.

Prêtes Odette?

Allons y

Voilà toute la beauté d'un cor français. Il peut tonner et tenir en respect les plus grand cuivre de l'orchestre tout comme il peut bercer de son son clair et doux de simples doigts jetés sur un piano. Les deux jeunes gens se regardèrent, complices d'un moment inoubliable pour chacun. Quelques minutes plus tard, après lui avoir promis de revenir lui donner des leçons de piano, Odette quittait l'appartement, non sans un timide baiser sur la joue. Encore plus tard, elle marchait d'un pas sautillant en direction du métro. Enguerrand fermait ses volets, la joue encore brulante.

La main fripée de la vielle bibliothécaire se balançait au rythme de son souvenir. D'un mouvement doux et gracieux elle ferma le morceau, sur un dernier son lent le cor s'éteignit. Les yeux embués et un immense sourire aux lèvres, Odette se leva de son fauteuil pour préparer son thé du soir.
Sur la commode à l'entrée de l’appartement se tenait et se tient toujours un ticket de métro. Du 11 décembre 1961.




RP solo
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Lun 22 Juin - 15:23
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