Ces derniers jours avaient été assez éprouvants maisil en voyait le bout. Enfin. Revoir son père lui vaait fait grand bien malgré la situation et les contradiction que tout cela avait amené dans son esprit.
Au dela de tout, voir son frère aller mieux l’avait libéré d’un poids et il avait décidé la chose suivante : il ne porterait plus la responsabilité de leur relation. Il n’était pas le frère idéal mais il avait vraiment tout essayé pour arranger les choses avant, sans succès. Il attendrait qu’Harold aille mieux et il lui en parlerait. Il lui dirait ce qui le bouffait, ou essaierait au moins.

Mais ça attendrait. Déjà, Harold n’était pas en état de l’entendre et lui n’était pas en état de le dire sans s’énerver. Ensuite rien ne pressait. Il devait déjà apréhender sa nouvelle résolution, voir s’il en était capable avant de faire quoi que ce soit qui y soit lié.

En tout cas, ces dernier temps étaient prolifiques en changements. Il n’allait pas vraiment mieux pour autant mais commençait à être soulagé d’un certains nombre de choses. Son humeur changeante lui donait toujours du fil à retorde mais, à cet instant précis, il allait bien.
Cet instant précis, c’était un jeudi matin.
Encore allongé dans son lit, il grogna en s’étirant. Dans le cadre de la porte, Elaine passa la tête.

-Hello la belle au bois dormant. Je file, y’a le panier de légume à aller récupérer. T’y pensera ?

Il hocha la tête en souriant et elle lui fit un clin d’oeil avant de s’en aller. Il commençait à s’y faire d’avoir du mal à se lever un jour sur deux, d’aller voir le psy régulièrement… Il était par dessus tout soulagé de réussir à se gérer un minimum et de ne pas trop lui en mettre sur ses épaules. Merci à madame Dulac d’avoir été là, par ailleur. Il était heureux qu’elle ait été la première soignante qui l’ai pris en charge car sa patience et sa bienveillance avaient été le déclencheur du reste.

Il se leva en baillant, ouvrant son placard pour en sortit de quoi s’habiller. Pliant le pantalon séléctionné, le veston et la chemise avec soin, il alla dans la salle de bain pour se laver.
De l’ordre, de la routine… Il en avait crucialement besoins. C’était une des premières choses qu’il avait essayé de remettre en place et une des rares chose qui lui restait les jours les plus difficiles.

Une fois lavé, les dents brossées, il enfila son ensemble. Il n’avait plus assez faim pour manger le matin ces derniers temps mais compensait le mide et le soir. Ca lui faisait gagner du temps de préparation.
Aujourd’hui, son ensemble était jaune safran et la chemise bleu roi. Il l’aimait bien et se disait que pour un rendez vous médical, porter des couleurs pouvait être agréable.
Une fois prêt il sortit de chez lui. Il inspira profondément pour se donner du courage et expira tout aussi intensément, puis il se mit en marche en direction de l’infirmerie. En direction du bureau de celle qui suivait son dossier.

Arrivé devant la porte, il toqua. Il avait toujours du mal avec le personnel soignant mais avait confiance en elle. Il n’hésitait plus au moment de lui signaler sa présence.

Quand la porte s’ouvrit, il sourit.

-Bonjour madame Dulac.

Il était huit heure trente et il souriait. La journée commençait bien.

-Je vous remercie beaucoup. Je lae contacterais.

Il lui sourit en réponse. Affoue était parfois un sacré morceau à encaisser mais elle était foncièrement bienveillante et ne poussait jamais la blague trop loin. Il n'avait jamais rencontrer Saoirse mais se doutait qu'iel serait du même acabit.

- Vous êtes très élégant aujourd'hui, vous avez quelque chose de prévue ?

Oh ! Et bien... Il avait oublié qu'à chaque fois qu'il était venu voir l'infirmière jusqu'à maintenant il arborait des tenues disons... Confortablement douteuse. Elle ne l'avait jamais vu dans ses habituelles tenues de travail de prof.

-Pas vraiment... Venir vous voir. Mais merci, c'est gentil de votre part...

Lorsque l'on nous complimente on est censé répondre la même chose non ? D'autant que sa robe était effectivement très jolie et lui allait très bien.

-Votre robe vous va bien.

Il regarda ses mains, jouant avec pour garder une contenance. Il avait passé sa vie à craindre les rendez-vous médicaux, a tenter de les esquiver, à fuir les médic' et leur odeur de médicament. Pour lui, les rendez-vous de santé devaient s'effectuer dans un cadre précis, d'une manière précise, professionnelle et froide sinon il était perdu.

Hors madame Dulac était tout sauf froide. C'était ce contraste qui lui avait permis de lui faire confiance, bien plus qu'aux autres toubib jusqu'à présent mais parfois cela le prenait au dépourvu. Alors il ne savait pas quoi répondre et retombait dans une légère panique sociale. Peut être qu'il fallait passer à la suite ? Préciser des... Choses ? Il se racla la gorge.

-Mon père est arrivé. Je crois que ça a fait du bien à mon frère. En tout cas, moi ça m'a fait du bien.

C'était étrangement sorti tout seul. Il n'en dirait probablement pas plus mais au moins c'était sorti. Au moins le silence n'avait pas duré trop longtemps et... Il ne regrettait pas. Face à n'importe qui d'autre il aurait regretté.
Mais pas face à l'infirmière. Il était presque content de pouvoir lui dire : regardez. Y'a encore des choses qui me rendent heureux.
Non. Pas presque.

Il était content.

-Ho, c'est une très bonne nouvelle. J'ai entendu parler de sa venue. Il va s'installé dans l'école c'est ça ? Enfin je suis très contente pour vous que ce soutient soit là. Profitez-en. 

Elle avait vraiment l'air attendrie et Philophae ne savait pas s'il devait se sentir soulager d'être accepté comme vulnérable par quelqu'un ou vexé par l'impression d'être un enfant face à quelqu'un de plus jeune que lui.
Dans le doute, ses émotions lui offrirent un mélange difficilement identifiable des deux. Tant pis.

-Oui, pour l'instant il vit chez moi, à voir comment ça s'organisera à l'avenir.

Elle buvait son thé en souriant et il sourit aussi, regardant le bureau en triturant ses mains. Sa bonne humeur et sa douceur étaient contagieuses. A chaque fois qu'il venait dans son bureau il en ressortais en meilleure forme. Il n'y serait pas resté une journée entière non plus, mais c'était agréable de se sentir écouter et accueilli.

-Attendez moi une seconde, je reviens !

Elle partie en direction de la pharmacie pour attraper ses prescriptions et les lui ramener.

-Voila, tenez. Il vous faut autre chose ?

Il fit non de la tête, rangeant soigneusement ses médicaments dans son sac. Il se leva pour partir mais s'arrêta sur le pas de la porte, se retournant vers l'infirmière.

-Merci madame Dulac. Pour... Tout. C'est grâce à vous que... Enfin voilà. Je...

Il se racla la gorge, se grattant l'arrière du crâne en regardant le sol. Puis il saisit la poignée après un temps de silence.

-Merci.

Et il sortit.