Il existe des situations dans lesquelles on se retrouve qui parfois nous donnent envie de rire et de pleurer en même temps. Ce genre de moment où une information nous parvient, une information précieuse capable de tout faire basculer.
Une information qui nous emmerde mais qui peut amener en face encore plus d'emmerdements. Une information qui maniée avec prudence peux amener sur une certaine personne honte, désespoir et sur soit même pouvoir et dominance.
Comme elle peut amener ridicule et problèmes.

Il n'y a qu'une seule manière d’accueillir ce genre d'informations : avec un soupir désespéré.

Et c'est exactement ce qu'il s'était passé. Regardant par dessus l'épaule de Paulia, Lisianthus avait été prit d'un énorme fou rire tandis que la brésilienne paraissait agacée.

-Je voulais tomber sur Balzamina ou Saphirre...

-T'aurais offert quoi à Saphirre ?

-Une laisse, un collier et une soirée de mon temps ? Ou une claque. Je sais pas.

-En tout cas t'es dans la merde.

Elle renifla, regardant le papier avec circonspection. Elle avait un début d'idée mais la chose promettait d'être... Disons que sa cible la faisait déjà suffisamment chier comme ça pour pas prendre le risque d'en rajouter. D'un autre côté l'occasion était trop belle et maintenant qu'elle y avait pensé, elle ne pouvait pas reculer. Elle se leva et alla chercher son blouson tandis que Lisianthus reposait son livre.

-Ca te va qu'on aille en ville ?

-Ouip. Tu sais ce que tu veux ?

-J'ai besoins d'une carte de Noël.

Elle sortie, suivit du fantôme alors que ce dernier négociait pour acheter en plus des chocolats. Ainsi se passa la première étape de son plan.

La deuxième étape fut plus périlleuse pour une simple et bonne raison : une chose en entraînant une autre, l'humaine et son fantôme étaient partis faire les boutiques et étaient rentrés avec beaucoup trop de sacs pour passer sereinement la porte. Paulia avait voulu rentrer d'une coup mais c'était retrouvé coincé, avait juré en français, en portugais, en espagnol et en anglais plusieurs fois d'affilée puis était enfin parvenue à se glisser à l'intérieur. Elle avait déballé ses course, notamment celle de bouffe et avait commencé à cuisiner, oubliant complètement la carte. Une forêt noir, deux œuf cocottes, du pain perdu, du riz au lait et des poires pochées plus tard, elle était retombée dessus sauf qu'il fallait désormais faire la vaisselle. Ainsi, il était 21h30 quand elle finit par s'asseoir et sérieusement plancher sur son plan machiavélique.

Tout fut prêt donc à 21h45 et le temps de se rendre devant la porte de sa victime, il était 22h. Elle toqua. Mitre ouvrit. Parfait.

A peine eut-il pointé le bout de son nez qu'elle ouvrit la carte qui se mit à emmètre un son strident et électronique censé ressembler vaguement à « Jingle Bells » et qu'elle la lui foura dans les mains. Attendant que la musique arrive au bon moment pour qu'elle puisse commencer, elle prit une grande inspiration. Puis, elle se mis à chanter en rythme avec l'horrible carte sur laquelle était écrit le texte qu'elle entonnait.

« Joyeux Noël à toi
Petit chenapan
La prochaine fois qu't'je vois
Vendre aux autres enfants
J'serais pas aussi gentille
Que toutes les fois d'avant
Jvais lancer une torpille
Et l'dire aux surveillant.

Vive le vent, Vive le vent, Vive le vent d'hivers
Qui s'en va, sifflant soufflant, dans ta cervelle pleine d'air
Oooooh Vive le vent Vive le vent Vive le vent d'hivers
Y'a que moi qu'est l'droit de vendre des trucs sur ces terres  

T'as fait une bêtise
Et je suis au courant
J'ai pas encore de preuves
Mais ça viendra mon grand
Et ce jour là crois moi
Les classe d'aides t'accueillerons
Et moi juste à côté
J'te chant'rais une chansons

Vive le vent Vive le vent Vive le vent d'hivers
Qui s'en va, sifflant soufflant sur ta défaite amère
Ooooooh Vive le vent Vive le vent Vive le vent d'hivers
C'est bien moi le seul dealer a vendre sur ces terres. »

Derrière elle, Lisianthus avait dansé tout le long de sa musique. Elle offrait à Mitre un sourire immense et acide.
A peine les derniers mots prononcés, elle le salua d'un petit coup de tête avant de s'éloigner dans le couloir et d'y disparaître, faisant un high five a son amour de fantôme.

Tout compte fait, elle était très satisfaite de son cadeau.