Se refiler la pomme de terre trop cuite

ft Télesphore  

C'était une journée de cours comme toutes les autres à une exception près. Disons que cette dernière semaine, j'avais été victime de certaines de mes crises pendant les exercices de pratique de la magie. Etant constamment épuisée, bien que je commençais à dormir un peu plus grâce au petit coup de pouce de Mitre, je perdais alors vite patiente lorsque je n'arrivais pas à réaliser quelque chose de simple malgré toute ma bonne volonté. Aussi, ma frustration prenait le dessus sur mon pouvoir et commençait à réveiller tous les objets de la salle. Je sentais alors le regard de tous mes camardes sur moi, certains me reprochant de ne pas savoir me maitriser, d'autres remplis de crainte que mon pouvoir leur explose à la figure.

Aussi, en début de cours, notre professeur me prévient que quelqu'un aller venir à la fin du cours pour essayer de trouver une solution à mes problèmes et ainsi permettre de sécurisé la classe pour que chaque élève puisse pratiquer sans risque, moi la première bien sur, parce que sortir en trombe à chaque fois de la pièce, le nez en sang, je commençais à ne plus en pouvoir. Surtout que ça m'épuisait physiquement à chaque fois. Mais la nuit, je n'arrivais pas pour autant à me reposer, la peur me dévorant.

Je regardai les minutes défilées pendant le cours, me demandant qui allait bien pouvoir venir me parler de mes problèmes. Je m'imaginai tous les scénarios possibles. Je commençais vraiment à angoisser, ne sachant pas à quelle sauce j'allais être mangée. Aussi pratiquais-je en silence des exercices de respiration pour ne pas réveiller mon don et déclencher une nouvelle crise.

Finalement la fin du cours arriva. Je n'avais pratiquement rien écouté du cours mais peu importe, je rattraperai plus tard. Mon cœur battait la chamade, redoutant le pire. Je priais intérieurement pour ne pas être exclue complètement de l'enseignement, mise à l'écart des autres. J'avais tant de mal à m'intégrer que je n'avais pas envie de bruler toutes mes chances de me faire des amis. Même si je savais qu'il y en avait un qui n'allait jamais me lâcher, ou que je sois. Je jetais un coup d'oeil à Eden qui sortait de la pièce car oui, malheureusement ou heureusement pour moi, je ne serais dire, Eden partageait la même classe que moi.

Entra alors dans la salle de cours un homme au look des plus improbables qui m'a été donné de voir. Ce qui me frappa le plus, ce sont ses long cheveux rouges tout lisses. Ils étaient vraiment à la fois étranges et magnifiques. L'homme se dirigea alors vers moi. C'était donc avec lui que j'allais être mangée à toutes les sauces. Cependant, son visage était décontracté, presque souriant. Il se planta alors devant moi, me salua, salut que je lui rendu, et me demanda si j'étais bien Amicia, ce que je confirmais d'un hochement de tête, puis finit en me demandant l'heure. Je fus un peu surprise, surtout que tout le monde savait que les cours finissaient à 17h, mais il fit alors un truc totalement absurde : il avança sa main vers mon oreille avant de revenir devant mon visage avec une montre à gousset. Je restai alors pantoise, me demandant qui était cet homme, si c'était une farce qu'on me faisait ou autre chose encore.

- Merci, je l’avais égarée ! J’ai entendu dire qu’on ne t’avait pas présenté les services de l’école, est-ce que ça t’intéresserait d’en parler ?

Non, visiblement, c'était bien le professeur qui devait venir me parler de mes problèmes de contrôle. Enfin, d'après lui, me présenter les services de l'école. C'est vrai qu'à mon entrée dans cette école, on m'en avait vaguement parlé sans rentrer dans les détails. Aussi, tout cela était un peu flou. Et peut être que dans tout ce fouillis, il y avait bien quelqu'un ou quelque chose qui me permettra d'arriver à trouver ma place ici.

- La personne qui m'avait accueillit lorsque je suis arrivée au sein de l'établissement m'en a vaguement parlé, mais nous ne nous y étions pas attardé, car il se faisait tard. Je suis donc intéressée par une piqure de rappel.

Il n'empêche que j'émettais des doutes sur les compétences de ce professeur. Qui arrive en te faisant un tour de passe passe avant de te présenter des choses bien plus sérieuses et plus graves ? Personne de ma connaissance. Il y avait vraiment des personnes atypiques dans cette école. Mais donnons-lui sa chance, peut-être qu'il sait ce qu'il fait après tout.

Se refiler la pomme de terre trop cuite

ft Télesphore  

Il me demanda alors de quoi nous avions parlé lors de mon premier entretien. Mais comment m'en souvenir ? Tout c'était fait tellement rapidement vu l'heure à laquelle j'avais débarqué. Je me souvenais rapidement d'un centre d'aide psychologique pour les élèves en difficultés, ainsi qu'un centre de redressement pour les élèves qui feraient des bêtises volontairement avec leur magie. Mais voila, mes connaissances s'arrêtaient la. Je ne savais pas ce qu'ils proposaient comme aide dans chacun de ces centres, ni s'ils en avaient d'autre, hormis les cours, évidement.

Mon regard s'arrêta alors sur ce professeur qui avait sortir de ses cheveux un crayon et de sa poche un post-it. Il griffonna alors un mot sur le bout de papier avant de le coller sur sa montre qu'il avait regarder peu avant. Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien fabriquer ? Probablement un mémo pour ne pas oublier quelque chose d'important tout à l'heure. Allez savoir.

- Je sais jamais quelle montre il est et vérifier sur l’heure ne sert à rien si elle  correspond au bon topinambour.

Mon cerveau eu alors un bug. Il venait de dire quoi la ? Je dus me repasser la phrase dans ma tête plusieurs fois avant de comprendre qu'il avait inversé le mot heure et le mot montre. Par contre, le topinambour, je ne voyais pas le rapport avec la choucroute. Ha, topinambour, choucroute... Je me fatigue toute seule. Bref, que pouvais bien être ce mystérieux topinambour ? Je savais que ce n'était pas le bon mot, qu'il fallait le remplacer par un autre. Mais quoi ? Je ne sais jamais qu'elle heure il est, et vérifier sur cette montre ne sert à rien si elle correspond... Mais correspond à quoi ? A l'heure d'ici ? A notre fuseau horaire ? Ce qu'il dit n'a aucun sens...

Il me tira alors de mes pensées en se présentant. Au final, je n'avais toujours pas répondu à sa question trop absorbée par son problème de montre. Qu'est-ce que je pouvais me dissiper parfois. Je me ressaisis alors en une fraction de seconde, me reconcentrant alors entièrement sur Monsieur... Archidice. Très bien, c'était noté. Je tâcherai de me souvenir du nom de cet étrange personnage qui se dressait devant moi, avec ses longs cheveux rouges dans lesquels il semblait ranger toutes sortes de choses. Ses cheveux me laissait tout autant dubitative que sa manière de parler. Comment faisait-il pour y stocker des trucs ? Même moi qui avait les miens très long, je ne pouvais pas. En même temps, les miens, j'y faisais très attention et les démêlais longtemps pour les avoir parfaitement lisses et sans aucun nœuds. Alors que lui semblait y attacher peu d'importance à l'entretien. Ou alors je me fourvoyais complètement et il possédait une technique secrète.

Il était donc médiateur dans l'école et envoyé par ma prof à propos des petits soucis que j'avais occasionné en classe, et me permettre ainsi d'obtenir l'aide dont j'avais besoin pour arriver à ne plus perturber le cours, je présume. Il me proposa alors de faire un tour de l'école pour me présenter les diverses aides auxquelles j'avais le droit. A vrai dire, je n'étais pas contre une petite promenade. Cela me permettrait de visiter de nouveaux les locaux et de découvrir toutes les subtilités que j'avais raté.

- Je ne suis pas contre une petite promenade. Je vous suis, Monsieur Achidice.

Je marchais alors aux côtés du médiateur, me demandant ou il allait bien pouvoir m'emmener. Après avoir tourné dans un couloir, je me rappelai alors que je n'avais toujours pas répondu à sa première question. C'était probablement le bon moment avant d'arriver dans un endroit important et qu'il commence à me parler de toute sortes de choses que j'allais devoir écouter et retenir.

- On m'a parler à mon arrivée d'un centre d'aide psychologique pour les élèves en difficultés. Et un de redressement. Mais à part cela, je n'ai pas plus d'informations, vous m'en voyez désolée.

Se refiler la pomme de terre trop cuite

ft Télesphore  

Tu n'as pas être décoloré ? Ah, désolée. Pardon, faut que j'adapte ma traduction. Décidément, il me perdait dès qu'il me sortait une phrase. Surtout qu'on était partit pour qu'il m'explique le fonctionnement des aides et me faire une petite visite de l'école. Je n'étais pas rendue à ce rythme. Car je sentais que c'était une personne qui aimait bien parler. Tout comme Sora. Mais Sora, lui au moins, ne se trompait pas dans les mots. Il faisait juste des jeux de mots. Mais il restait compréhensible. C'est différent. Et entre les deux, Sora me donnait moins le tournis. Ou en étions nous ? A oui, décoloré à la place de désolée. Donc, apparemment, les classes disciplinaires n'étaient pas pour moi, et tant mieux, je n'avais pas du tout envie d'y mettre un jour les pieds. Quand aux classes d'aide, visiblement, elle ne consistait pas l'unique solution à mon problème. J'avais vraiment hâte de découvrir ce que l'école pouvait m'apporter parce que je n'en pouvais plus de vivre avec cette peur constamment et de dormir uniquement sous calmant la nuit.

Il me demanda si je me plaisais à l'école, m'indiquant par la suite, sans me laisser le temps de répondre qu'il y avait pleins de gens pour m'écouter et m'aider. Je n'en doutais pas une seconde mais j'aurais bien aimé savoir vers qui je pouvais me tourner, car pour l'instant, je dois dire que j'avançais un peu dans le brouillard sur ce point. Nous nous arrêtâmes devant une porte et il m'indiqua qu'il s'agissait de l'infirmerie avant de me demander de l'attendre ici. Chose que je fis. De toute manière, je n'avais pas vraiment le choix.

Il revient quelques secondes plus tard avec des brochures qu'il me tendit. J'allais pour les prendre quand finalement il se ravisa, et d'un petit geste des mains les fit disparaitre. Je fronçais les sourcils, décontenancée. Qu'est-ce qu'il était entrain de faire ? Pourquoi ne me les donne-t-il tout simplement pas comme une personne normale et civilisée ? Puis, ni une ni deux il me parla alors de la cellule psychologique qui mettait des psy à notre disposition, que tout élève pouvait consulter, même s'il était en dehors de la cellule psychologique. C'était bon à savoir.

Le magicien sortit alors une à une les trois brochures d'endroit impromptus : une poche, ses cheveux, oui j'ai bien dit ses cheveux, comme le stylo de tout à l'heure puis d'un autre endroit que je ne vis pas spécialement bien. J'en étais complètement désappointée. Qu'essayait-il de faire ? Me faire rire ? C'est raté. Il m'avait juste perdu. Je regardai les trois brochures que je tenais dans les mains. Elle au moins n'avait pas l'air farfelue. C'était rassurant.

Puis nous reprîmes notre promenade sans que je ne puisse dire un seule mot, devant me remettre de tout ce que je venais de voir. Il fallait que j'arrive à l'accepter et à ce que je fasse avec sinon notre promenade allait être très longue : c'était un cas à part, avec des manières à part. Mais il avait l'air de vouloir sincèrement m'aider, ou alors remplissait-il juste son rôle à la perfection car sous ses airs de bout en train, et avec ses manières déplacées, il cherchait malgré tout à me mettre en confiance et à m'aider à m'orienter vers les bonnes personnes pour que mon séjour ici se passe au mieux. Il me parla alors du corps enseignant qui serait tout aussi à même de pouvoir m'aider, surtout en thermes de contrôle sur mon pouvoir. Puis il me posa la question si j'avais essayé de leur parler, savoir si j'avais pris les devant déjà ou non. Je pris alors un air des plus sérieux et répondis calmement, comme si tout ce qui c'était passé jusque la ne m'avait en rien affecté, que tout cela était parfaitement normal :

- En cours de pratique, mes professeurs passent plus de temps avec moi qu'avec les autres élèves car je leur pose bien trop de question, et ils voient bien que j'ai des difficultés. Mais je n'ai pas envie de ralentir le cours pour autant, et eux non plus, donc au final, je fais comme je peux avec ce que j'ai, et parfois ça finit pas toujours bien. Dites moi, est-il possible de prendre régulièrement des cours particuliers avec un professeur ? Et par hasard, y aurait-il un télékinésiste expérimenté dans cette école qui pourrait m'apprendre à contrôler plus finement mon don ?

Décidément, je posais toujours trop de questions. Mais j'étais tout simplement curieuse et désireuse d'en apprendre toujours plus. Tout ça était tellement nouveau pour moi. Et je voulais profiter au maximum de cette chance que j'avais de pouvoir progresser avec de vrais maitres de la magie. Je n'en aurais probablement pas l'occasion par la suite.

Se refiler la pomme de terre trop cuite

ft Télesphore  

- Bien sûr ! Le professeur principal des mages rouges est télékinésiste, il devrait pouvoir répondre à tes questions et te guider vers des collègues pour les cours particuliers.

J'avais vaguement entendue parler de mon professeur principal mais ne l'avais encore jamais rencontrée. On disait qu'il était tellement feignant qu'il ne bougeait ses fesses pour venir faire cours uniquement sous menace de la direction. Je notais tout de même qu'il faudrait que j'aille faire un tour dans son bureau un de ses jours pour avoir une vraie discutions avec lui et voir comment je pourrais m'aider au mieux. Je voulais aussi savoir si c'était normal que je ressente une telle énergie magique enfouie en moi, si mes pertes de contrôles étaient elles aussi normales, que le fait que je porte constamment un catalyseur était normal... Ma mère n'avait jamais pu répondre à ses questions étant elle même une mage verte. Je ne lui en voulais pas, elle avait tout fait pour m'aider au maximum. Mais je ne savais pas si, en tant que télékinésite, voir mage rouge, c'était normal d'avoir autant de pouvoir et que celui ci soit alimenté autant par le moindre sentiment. Tellement de questions, encore et toujours. Faudrait que je les note quelques part pour ne pas les oublier.

Il me demanda alors si j'avais des cataractes avec lesquels je m'entendais... Attends quoi ? Ah oui, traduction, camarades. Merci. Donc, si j'avais des camarades avec qui je m'entendais bien et avec qui je pourrais échanger, m'entrainer et progresser. Il me vient alors deux personnes en tête, Eden et Sora. Mais Eden était a part, il ne possédait pas du tout une magie de type rouge et ne pourrais donc pas m'aider la dessus. Surtout qu'il était aussi nouveau que moi. Par contre, Sora, lui pouvait déjà plus m'aider, surtout que ça faisait longtemps qu'il était ici. Deux nuits plus tôt, je l'avais rencontré par hasard dans la forêt pendant une de mes insomnies. Nous avions beaucoup échangé et il m'avait dévoilé que lui même était mage rouge, et qu'il possédait quelques techniques de méditation intéressant pour contrôler ses pouvoirs qui étaient potentiellement utiles pour moi. On c'était alors dit que nous pourrions nous entrainer ensemble à l'occasion. Puis il y avait aussi Astrid que j'avais rencontré. Mais elle aussi avait des difficultés avec sa magie. Ce n'était donc pas elle qui allait pouvoir m'aider. Et Mitre, n'en parlons pas. Lui ne pouvait m'aider qu'à résoudre mes problèmes de sommeil. Je le voyais très mal discuter magie avec moi. Surtout qu'il était un mage vert.

- Oui, j'ai rencontré un ou deux élèves qui pourraient peut-être m'aider. Mais cela ne fait que quelques semaines que je suis ici, et je ne les ai rencontré que très récemment. Nous n'avons pas encore pus mettre en place un dispositif d'entraide. D'ailleurs, est-il possible d'utiliser librement une salle pour s'entrainer entre camarades à la pratique de la magie, ou faut-il nécessairement la présence d'une personne du corps enseignant ?

Nous arrivâmes finalement dans un autre couloir. Il m'expliqua alors que les psy se trouvaient dans ce couloir. Je le crus alors sur parole, ne connaissant pas du tout les lieux. Je pouvais prendre rendez vous directement ici, ou via l'infirmerie. C'était bon à savoir. Il m'avertit alors que si jamais c'était pas la bonne personne derrière, c'est que les bureaux se trouvaient un peu plus loin. D'ailleurs, maintenant que je le dévisageai, j'avais l'impression qu'il était totalement perdu. Il s'engagea néanmoins dans le couloir qu'il m'avait indiqué puis s'arrêta, regardant les portes autour de nous. Je constatait qu'elles étaient toutes identiques et dépourvue de plaque. Je n'étais pas une experte, mais normalement, il y ait censé y avoir des plaques sur les portes des médecins, non ? Au moins leur nom. Je regardai alors Monsieur Archidice. Totalement perdu, c'est bien ce qu'il me semblait. Je tournai alors sur moi même, à la recherche du moindre indice qui pourrait nous indiquer ou nous nous trouvions. Je remarquai alors un bout de panneau affiché sur un mur au bout du couloir, mais illisible d'ici. Je pris alors les devant et m'y dirigeai.

" Psychologie -> "

Un sourire s'afficha alors sur mon visage. On y était presque. Il c'était juste trompé d'un couloir. Heureusement que ceux qui avaient fait les bâtiments avaient eu l'amabilité d'indiquer les choses pour les pommés comme le médiateur et les nouveaux comme moi. Pommé, je suis méchante. Disons facilement désorienté.

- Monsieur Archidice, il me semble que leurs bureaux sont dans cette direction.

Je jetais alors un coup d'oeil au couloir. Les mêmes portes que dans le couloir précédent, mais avec cette fois ci des noms affichés dessus. Voila qui était plus rassurant. Il y avait aussi quelques chaises disposées en face, comme une sorte de couloir d'attente. Je sentais que j'allais passé quelques heures bientôt assise sur ces chaises à attendre. Quoi que, en vrai, les psychologues de cette école n'étaient peut être pas si demandé que cela. Non, dans les faits, je n'en savais rien et je ne voulais pas m'avancer la dessus. Le professeur finit alors par me rejoindre devant le couloir de psychologie, en faisant comme si de rien n'était et poursuivit la visite. Je vous jure, il est incroyable. Meilleur acteur que je ne pouvais l'être parfois. Car ce n'était possible de faire autant de faute de mot par inadvertance, et d'avoir un comportement aussi décalé, si ? Pitié, dites moi qu'il joue un rôle, juste pour me rassurer... Non ? Très bien, il allait falloir faire avec.

Se refiler la pomme de terre trop cuite

ft Télesphore  

Le mage me présenta alors l'aile de psychologie, se demandant au passage si j'envisageai (mon traducteur s'améliore de minute en minute) d'y aller. Je n'osais lui répondre. A la mort de ma mère, j'avais eu plusieurs séances chez une psychologue. Au début chaque semaine, puis ensuite toutes les deux semaines, et enfin, une fois par mois. C'est vrai que ça m'avait beaucoup aidé pour surmonter cette épreuve qui fut des plus difficile pour moi. Même encore récemment, je continuai de voir un psychologue en partie pour renouveler mes ordonnances en somnifères, mais aussi pour essayer de trouver une solution à mon problème d'insomnie. Je ne savais pas s'il était possible pour l'école de récupérer mon dossier médical depuis chez un psy extérieur. Mais je pensais sincèrement continuer de consulter à la fréquence d'une fois par moi. De plus, ici, je pourrais parler plus librement de mes problèmes de contrôle de magie, chose que je ne pouvais pas faire chez mon ancien médecin.

Je notai alors mentalement l'emplacement de ce précieux couloir qui deviendrait probablement une aide pour moi à l'avenir, et donc un lieu de rendez vous habituel avant de suivre de nouveau M. Archidice. Cette fois-ci, il semblait arriver à se repérer correctement dans les couloirs, hésitant une ou deux fois. Il répondit alors à ma question à propos des salles d'entrainements. Je notai donc scrupuleusement ce qu'il me disait dans ma tête. Ces salles étaient donc surveillées, il fallait s'inscrire à l'administration pour en avoir une, et que c'était mieux si une personne responsable nous supervisait plutôt que de s'entrainer seuls. J'étais plutôt d'accord avec lui. Mais il n'empêche que ça m'embêtait de prendre un temps précieux à un adulte alors qu'un autre de mes camarades pouvait remplir le même rôle. Surtout pour des exercices très simples. Mais il avait raison tout de même, et je verrais donc avec Sora comment nous pourrions nous organiser en fonction de cette donnée.

On venait de finir de monter une volée de marche. J'en étais légèrement essoufflée. Maudite condition physique. Il allait vraiment falloir que je me mette plus sérieusement au sport. Il m'indiqua alors que nous nous dirigions vers le bureau des professeurs. Faites que ce soit la bonne route car sinon je crois que je ne survivrais pas à cette petite promenade avec toutes ces marches. Il me demanda alors quel dispositif d'entraide je comptais mettre en place, avec tous ceux que ça impliquait. Je me demandai s'il fallait que je lui réponde honnêtement ou non. Restons dans le vague, ne donnons pas de nom, ça sera mieux pour tout le monde.

- Et bien, avec un ami qui est la depuis quelques années, nous avions tout simplement prévu de nous retrouver après les cours pour faire de simples exercices de respiration et de concentration, les mêmes que nous voyons en cours. Juste que, comme il maitrise mieux sa magie, il pourra m'aider plus facilement et me dire si je me trompe, sans que je n'ai besoin de déranger un adulte pour des exercices aussi simples. Ca n'allait pas plus loin. Je ne comptais absolument pas commencer à faire des choses compliquées et qui comportent des risques sans la présence d'un adulte.

J'espérai avoir rattrapé un peu le coup malgré tout. Mais effectivement, avec Sora, nous avions surtout parlé de méditation. Je ne voyais donc pas où était le mal de s'affranchir d'un adulte pour des choses aussi simples et basiques. Après si pour utiliser les salles, il fallait absolument qu'il y en ait un, et bien soit, ça se fera ainsi. Ou je prendrais des cours particuliers avec un professeur, si vraiment ce n'était pas possible de travailler entre amis. Il fallait que je progresse coute que coute, quelque soit le moyen.

Se refiler la pomme de terre trop cuite

ft Télesphore  

Les bureaux des professeurs se trouvaient donc dans ce bâtiment. Fort heureusement, nous nous n'étions pas trompé cette fois-ci. Sinon je crois que j'aurais... Tiens mais qu'aurais-je fais si nous n'avions pas trouvé le bon couloir ? Paniquer ? M'exaspérer ? Me taper le front dans ma main ? Ou alors rire nerveusement ? Je ne sais pas et c'est tant mieux. Je n'avais pas envie de jouer aux devinettes avec ce professeur et rattraper sans cesse ses bourdes. Déjà que je devais faire traductrice en permanence, pas besoin en plus de faire GPS. Surtout que je ne connaissais pas encore bien l'école pour le faire.

Dans tous les cas, j'avais noté que pour n'importe quelle démarche dans cet établissement, il valait mieux passer par l'administration. Au moins ça me simplifiait la vie si tout se trouvait au même endroit. Je n'aurais pas à chercher bien longtemps et à monter toutes ses marches. Bien que je pourrais être amenée a venir voir un professeur ici, plus tard. Mais dans ces cas la, je viendrais surement par un autre chemin bien plus court que celui que nous venions d'emprunter. Soyez en certain. Il faudrait que je mette la main sur un plan de l'école et que je l'apprenne par coeur. Cela pourrait m'être utile à l'avenir. Pour faire GPS pour un professeur perdu par exemple.

Il s'excusa ensuite car nous devions repartir. Nous ne nous attarderons donc pas plus longtemps dans ce couloir, chose que je comprenais aisément. Après tout, nos chers professeurs devaient être en plein travail et ne souhaitaient pas être dérangés. Ou alors, ils n'étaient tout simplement pas là. Dans tous les cas, passons à la suite. Il me demanda si je voulais aller voir les classes d'aides. Je n'étais pas entièrement contre. Cela pouvait être un dernier lieu intéressant à voir, pour me rendre compte des choses. Surtout que bien que je fus essoufflée par la volée de marche, j'étais encore loin d'être fatiguée. Je pouvais donc encore faire un effort pour aller voir cette dernière partie du bâtiment dans laquelle je pourrais trouver de l'aide.

- Aller voir les classes d'aides me semblent être une bonne idée. Nous pourrions terminer par cela. Après, ça, je pense que j'aurais toutes les informations qui m'intéressent.

Monsieur Archidice ne put alors ensuite s'empêcher de faire son curieux en revenant sur les exercices de méditation et de respiration. Je le regardai en fronçant légèrement les sourcils. C'était pourtant explicite non ? Puis je me souviens de ce que Sora m'avait dit : la plupart des mages étaient soumis aux émotions, mais les mages rouges encore plus, lorsqu'il s'agissait de garder le contrôle de leur magie. Peut être que ce cher Monsieur Archidice avait une magie plus calme et peu soumise à l'influence de ses sentiments. D'où le fait qu'il soit étonné de ce choix d'entrainement. Tout était possible. Je lui répondis alors simplement :

- Je suis télékinésiste. Et ma magie semble énormément se nourrir de la moindre de mes émotions un peu trop forte. A peine j'en éprouve une de manière intense, ma magie se dérobe à mon contrôle et semble tout vouloir posséder et se déchainer. Aussi, me dis-je que de faire quelques exercices de contrôle de soit pourrait me permettre de retrouver rapidement le contrôle. Et pour cela, la méditation et les exercices de respiration me semblent être une bonne idée. Après, je vous l'accorde, je suis novice. Il se peut que je me fourvoie complètement. C'est pour cela que j'aimerai m'entretenir avec le professeur principal des mages rouges pour discuter de tout cela et aviser au mieux pour me trouver un entrainement adéquat.

Se refiler la pomme de terre trop cuite

ft Télesphore  

Nous sortîmes du batiment. Enfin un peu d'air frais. Il était froid, certes, mais le froid ne m'avait jamais dérangé. Contrairement à Monsieur Archidice visiblement. Je le vis s'emmitoufler du mieux qu'il put pour conserver le maximum de chaleur. Cela me fit presque sourire. Chaque personne avait une constitution bien différente et supportait soit mieux le froid, soit mieux le chaud. De mon coté c'était le froid. J'avais toujours aimé la fraicheur car cela me calmait, me remettait l'esprit en place, m'éclaircissait les idées. Contrairement à la chaleur qui avait tendance à m'assommer. De plus, comme je me baladais toujours avec les jambes et les bras couverts, je dois dire que ce n'était jamais simple pour moi lorsqu'il faisait chaud, j'en souffrais très rapidement.

Le professeur revient alors sur mes explications concernant mon entrainement, me parlant de la nécessité de faire ce type d'exercice sans magie. Ce dont j'étais entièrement d'accord. C'était avant tout des exercices pour apprendre à contrôler mes émotions, et donc par la suite avoir plus d'influence sur mon pouvoir. Enfin, je verrais bien par la suite le type d'exercices que me donneront mes professeurs pour affiner ma maitrise de mon pouvoir et me permettre de faire ce que j'en voulais. Voila aussi pourquoi je voulais absolument que mon professeur principal me prenne comme apprentie. J'avais besoin d'un mentor qui comprenne ce par quoi je passais. Il fallait absolument que j'arrive à le contacter, d'une manière ou d'une autre et que je le convainque de m'aider. Car je n'en pouvais plus de cette situation que n'avait que trop durée.

Nous nous arrêtâmes alors devant un bâtiment. Il y avait inscrit au dessus : "Classes d'aides". Nous étions donc arrivé au bon endroit. Monsieur Archidice s'excusa alors auprès de moi pour aller passer un coup de fil, après une sorte de jurons pas du tout habituel. Pauvres clarinettes, elles ne méritaient pas un tel châtiment et d'être prises pour un juron. Ca me rappelait que je n'avais joué de clarinette, mais ce n'était pas un instrument qui m'attirait plus que cela. J'avais plus envie d'apprendre à jouer du violoncelle comme Eden, ou de la harpe.

Je le regardai alors s'éloigner. Il se pencha pour récupérer son téléphone de... sa chaussure ? Il rangeait des objets dans des endroits vraiment improbables. Mais au moins, personne ne penserait à faire ses chaussures pour voler son téléphone. Ce qui était pratique en soit. Je regardai alors le bâtiment sans un mot, ne pouvant pas m'empêcher de marcher légèrement sur place pour lutter tout de même un peu contre le froid. En regardant par les fenêtres, je pus avoir un aperçut de ces salles de classe particulières. Il n'y avait personne, fort heureusement pour moi, je n'avais pas envie d'être une voyeuse et d'interrompre un cours juste à cause de ma curiosité. Tout en observant la classe, je ne pus m'empêcher de me demander qui Monsieur Archidice pouvait bien appeler et ce qu'ils se racontaient. Parlait il de mon cas désespéré à une personne importante de l'école ? Fort possible.

Ma réflexion me mena alors sur le fait que j'allais vraiment devoir travailler très dur pour rattraper le niveau des autres élèves, combler mes lacunes, et contrôler enfin mon pouvoir, si je ne voulais plus être une bombe à retardement. J'en avais conscience et je l'acceptais. Comme disais ma mère, c'était un premier pas vers la sagesse que d'accepter ses défauts et son ignorance, d'avoir conscience de qui on est. Et je l'approuvais. Loin de moi l'idée de prétendre d'être une sage, bien au contraire. Mais j'avais conscience de mes faiblesses, ce qui me permettait de les améliorer par la suite.

Je repensais ensuite à mon professeur principal. Je crois me souvenir l'avoir déjà aperçu, le jour de mon arrivée, mais cela n'était qu'un vague souvenir. Par la suite, je n'avais pas encore recroisé sa route. Il devait tout de même veillé sur moi, comme sur tous les autres mages rouges, suivant notre évolution et nos notes. J'espérai tout de même avoir rapidement des cours avec lui, pouvoir échanger avec lui et m'améliorer à ses côtés. C'était tout de même une chance qu'un autre mage de l'école soit aussi un télékinésite. Rien que cette idée me donnait l'impression de voir enfin le bout du tunnel. Plus qu'à le convaincre de m'apprendre. Et ça, ça allait être une autre paire de manche, je le sentais. A moins que l'administration ne prenne mon cas très au sérieux et ne lui exhorte de me donner des cours particuliers. Car d'après ce que j'avais entendu, c'était un grand fainéant, pas dit qu'il m'enseigne la télékinésie de sa propre initiative. Mais courage Amicia ! Tu as enfin des solutions à ton problème majeur grâce à cette école. A toi de les saisir.

Se refiler la pomme de terre trop cuite

ft Télesphore  

Je regardai Monsieur Archidice s'en aller tendit que je traduisait sa dernières phrase dans ma tête. Je pouvais le trouver dans son bureau dans la zone administrative à condition qu'il ne se perde pas en route. Sinon j'étais bonne pour le chercher dans toute l'école, en passant par tous les couloirs les plus incongrus. Les gens me demanderont : mais qu'est ce que tu fais ici ? Et moi je serais obligée de répondre : et bien je cherche Monsieur Archidice pardi ! Vous ne l'avez pas vu au passage ? Non, et bien tant pis, je vais continuer de chercher. Très peu pour moi. Je n'avais pas envie de me retrouver dans une telle situation. Puis il me parla de le contacter par malle, ça ira plus vite. Par malle ? Attendez un instant, ça veut rien dire de contacter par... Oh ! Mail. Le contacter par mail. Ou message. Enfin quelque chose du genre.

Je me tournai alors vers l'homme venue me chercher. Celui ci me demanda alors de le suivre, direction les bureaux des gérants des classes d'aides et il me fit alors entrer dans le bâtiment qui se dressait juste devant nous. Il me présenta rapidement les différentes classes ainsi que les aides qu'ils pouvaient m'apporter. Puis il me proposa des les intégrer en tant que vacataire ou membre permanant. Je me mis alors à réfléchir. Je ne me voyais pas trop pour le moment devenir membre permanant. J'étais certes parfois instable émotionnellement, et j'avais besoin de cours de soutien dans la pratique de la magie, mais je n'étais pas pour autant un danger public. Et je voulais surtout éviter de m'isoler totalement du reste de l'école. Aussi acceptai-je plutôt une place de vacataire pour bénéficier en partie des cours de soutien ainsi que de la visite chez le psychologue. J'avais surtout besoin de voir le psy. La mienne m'avait beaucoup aidé après la mort de ma mère, m'aidant à me reconstruire. Mais je n'avais jamais pus lui parler de la magie. Et je crois que ça me ferait du bien de pouvoir aborder ce sujet avec quelqu'un de compétent.

Une fois mon rendez vous pris chez le psy pour le jeudi soir prochain, ainsi que mes premiers cours de soutien le vendredi, je remerciai alors l'homme qui m'avait accueillit et sortit de là. Ce fut décidément une journée riche en cavale et en renseignements. En tout cas, Monsieur Archidice était... un personnage haut en couleur, il fallait l'avouer, avec une manière de parler bien à lui. Je ne savais pas encore si je l'appréciais ou non. Mais une chose est sûr, je n'oublierai pas mon entre vue avec lui. J'espérai juste ne pas le croiser trop souvent dans les couloirs. J'avais amélioré mon traducteur avec lui mais il avait, en plus de son langage, des manières très particulière. Après, comme avec tous mes professeurs, je le saluais gentiment avec un grand sourire au passage parce que j'avais été élevé comme cela. Mais plus jamais je ne voulais avoir à courir partout en me demandant s'il savait ou il allait, ou alors à subir son humour parfois... pas de tous les gouts allons nous dire. Mais il restait des plus sympathique, c'était indéniable. Avis mitigé allons nous dire. Je finis alors par rejoindre ma chambre, les jambes en compotes d'avoir courus ainsi partout dans l'école. Je changeai de tenue puis me plongeai dans mes révisions, non sans avoir noté dans mon agenda mes différents rendez vous.