Ce paquet avait fait du chemin mais bien moins que ce qu'il contenait. L'acheminer vait été une opération particulièrement délicate à tel point que son géniteur avait lui même prit la situation en main et décidé du déroulement des événements.
Oh il avait été ravi d'apprendre le pourquoi du comment, bien plus qu'elle lorsqu'elle avait lu le nom dans l'enveloppe.
Mr Andreatus, le professeur référent des mages noirs. L'étrange épouvantail imbuvable et qui n'avait pour seule qualité son élitisme. Que peut on offrir à quelqu'un d'aussi guinder à part un balais de rechange à celui qu'il a dans le cul ? Enfin, pour cela encore aurait-il fallu qu'il le reste, guindé. Depuis des événements qui faisaient jaser toute la promotions en hypothèse, Andréatus junior avait changé... C'était étrange venant de sa part. En un premier temps il n'avait plus jamais fait cours en présentiel, préférant leur envoyer DM sur DM ç un rythme étrangement soutenables. Ils ne croulaient plus sous le travail ce qui venant de lui était non seulement étonnant mais anormal. Sans compter son séjour inexpliqué à l'infirmerie.
En bref, il se tramait des choses sur lesquelles il lui manquait des informations. En tant que bonne et gentille élève elle devait cependant s'en soucier et il allait de soit que son cadeau devait être remis dans les règles de l'art, en prenant en compte les disposition courantes de son aîné.
Ainsi, dans un premier temps, elle avait décidé de le lui faire livrer. Sous couvert de prendre soin de son désir de discrétion elle voulait surtout s'éviter une situation délicate ou elle aurait dû prendre des pincettes face à l'état possiblement lamentable de l'enseignant. Faire la charité c'était de 16 heures à 20h, trois fois par semaine dans son emplois du temps et c'était déjà bien suffisant, monsieur Harold Andreatus pourrait bien s'en passer.
Ensuite elle avait prit la décision d'honorer le professeur froid et distingué qu'il avait toujours voulu paraître avec plus ou moins de succès ; se prendre pour un noble sans nom ni fortune ça ne marche que sur les classes les plus basses. Heureusement pour lui, la majorité des gens à Leoska se laissaient berner par ce genre de choses, mais pas elle... Cependant elle ne pouvait nier son pouvoir décisionnaire ou sa puissance et lui offrir un présent digne de ce nom ne pourrait que lui faire gagner des points.
Elle avait toujours été une élève exemplaire dans ses cours, parfaitement académique, dans les clous de ce qu'on attendait et, bien qu'il ne l'ait jamais remarquée comme particulièrement brillante, elle savait qu'elle correspondait à ses attendus. Ainsi, elle espérait rentrer un peu plus dans ses petits papiers.
Tout cela pour nous amener au constat suivant : il lui fallait un cadeau qui ne nécessite pas sa délicieuse présence et qui soit... Plus que haut de gamme. Elle avait donc appelé son père. Enfin non. Le secrétaire de son père qui l'avait redirigé vers l'intendance, alors elle avait raccrocher. L'information en question, personne à par son paternel ne lui la donnerait. Elle avait donc attendu qu'il la rappelle puis lui avait posé la requête suivante :
Je cherche à gratifier mon professeur référent d'un cadeau mémorable. Avez vous dans vos collections quoi que ce soit qui réponde à ce critère ? La réponse était bien évidement oui. Un obscur cadeau venant de sa première épouse, un peigne ayant servit dans plusieurs actes rituels aux alentours du début du siècle dernier. Infusé de magie blanche il permettait d'assurer des rêves doux si l'on se coiffait avec le soir, avant d'aller dormir. Une légère bénédiction à renouveler sur soit même par une légère mise en pli. Rien de trop incroyable, rien de risible, c'était parfait.
Ainsi l'objet arriva le matin du 27, légèrement en retard, emballé sous plusieurs couches de protéction afin d'empêcher toute fuite de magie qui puisse être détectable. Kyle ouvrit le paquet, en retira l'objet et le plaça soigneusement dans une boite qu'elle avait acheté spécialement. C'était une boite en bois peint trouvée chez un antiquaire. Le revêtement de velours avait été restauré et il se mariait à l'ouvrage ornementé à merveille. C'était parfait.
Satisfaite de son travail elle s'était rendue à l'intendance pour y déposer son colis, demandant à ce qu'il soit amené chez monsieur Harold E. Andréatus. Avec la boite allait la lettre suivante :
« Cher professeur,
J'espère que, quelque soit la raison de votre absence, vous prenez soins de vous et que vous nous reviendrez en forme. Je vous assure que malgré votre absence, mes livres de philosophie sont loin de prendre la poussière et me servent régulièrement : Platon est en ce moment mon auteur de chevet. Ce n'est pas mon favori mais une fois les œuvres complètes terminés je me lance à l'assaut de Voltaire dont je n'ai lu que Candide. Comme vous pouvez le voir je garde mon esprit sur le qui-vive en vous attendant et je tente de motiver avec moi d'autre de mes collègues étudiants !
Mais assez parlé de moi : vous trouverez dans cette boite votre cadeau du père noël secret. Surprise : je suis votre donatrice !
Il s'agit d'un artefact de la collection familiale. Mon père l'a acquis dans les années 90. Ce peigne mage blanc vous promets un sommeil plein de rêves agréables via la bénédiction qui l'imprègne, à condition de vous coiffer avec avant de vous coucher. Il a été rechargé régulièrement et est donc en parfait état.
J'espère qu'il vous plaît et qu'il pourra vous être utile. J'ai à cœur de vous savoir en santé et espère sincèrement que les choses vont bien et, si ce n'est pas le cas, qu'elle s'amélioreront vite.
Je vous souhaite une excellente journée professeur,
Studieusement
Kyle de Lisancours »
Ainsi Kyle avait fait sa, disons... Bonne action de Noël. Elle attendait avec impatience de récolter les fruits de ce travail tout à fait facile mais qu'elle espérait efficace.
Avec un peu de chance, ce professeur était désormais un véritable allié.