Cette école est un refuge pour beaucoup, dans cet univers de conflits. Mais cet abri est particulier. Poussez ces portes et venez découvrir ce nouveau monde.
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| Mordred Arraw8e dan de bullshit
 Dim 25 Juin - 17:44 Apprendre que April a passé du temps dans un camp pour mage était douloureux. Pour elle, pour Saph, pour toi. Votre trio n’avait pas besoin de cette information tant que April ne se sentait pas prête à en parler. Vous auriez pu accueillir la nouvelle autrement. Pas bien, mais autrement. Pas comme un pavé dans la tronche, lancé par un type que vous ne connaissez pas et qui est assez lunaire pour bolosser Saph sans s’en rendre compte. Après ta discussion avec Saph, tu as pris le temps d’extérioriser ton ressenti pour ne plus être encombré. Tu ne voulais pas que ça t’empêche d’offrir un soutien solide à April, ni que ça te trahisse quand vous vous reverrez. Au final, les choses ont fini par rentrer dans l’ordre et vous avez repris vos rendez-vous réguliers comme si de rien n’était. C’est pas dans votre nature de vous pencher plus que de raisons sur un soucis d’ordre émotionnel et April a même expliqué certains détails par elle-même.
Tu es donc chez elle pour prendre le thé. Vous discutez de tout et de rien, de sujets plutôt intelligents comme pas du tout. Du genre, défier April à s’introduire chez Lucas et changer de place à tous ses bibelots, sa vaisselle ou ses vêtements. Pour pousser April à accepter le défi, tu doutes ouvertement de sa réussite. Ça ne prend pas longtemps avant qu’elle quitte sa coloc pour te prouver le contraire. Puisqu’il n’y a personne d’autre, tu l’attends tranquillement en lui empruntant un livre. Tu pourrais le lui voler pour la blague, voir si elle remarque. Elle ne reviendra pas avant longtemps, le défi étant de tout déplacer. Partant de ce principe, tu es assez détendu et te plonges dans le livre en sirotant un thé. Tu aimes Saph du plus profond de ton coeur, mais bordel ce que ça fait du bien de lire sans un fond musical de rap.
La porte d’entrée s’ouvre après quelques minutes. Ça ne peut pas être April. Ça t’irrite aussitôt et tu fermes le livre d’un geste sec pour être attentif. T’es pas chez toi, les colocs de April peuvent débarquer à n’importe quel moment. Il n’empêche, ça te fait la même impression que lorsqu’une personne s’installe trop près de toi dans un lieu public. Ta bulle a éclaté et cette intrusion empiète immédiatement sur ton espace vital. Tu te doutes que ce n’est pas Kira, la personne derrière la porte galère à rentrer ses clés dans la serrure. La porte est déjà ouverte. Tu entends ses affaires tomber et pour ne pas te mêler de ça, tu rouvres le livre et fais semblant d’être captivé par les mots. Finalement, Eizh réussit à passer la porte et pousse ses affaires à l’intérieur avec son pied. Gros boloss du début à la fin. Tu fermes à nouveau le livre pour le regarder.
« Bonjour. »
Il fait un bond et se cogne au passage dans un meuble en retirant ses chaussures. Ça va être long… Il n’a pas reconnu ta voix, ta présence le surprend. C’est bien, ça te fait plaisir de le mettre mal à l’aise après ce qu’il a balancé sur April.
« Ah ! Salut. A-April est pas… Elle est pas là ? »
Il est pas perspicace, ça se voit qu’elle n’est pas là. Tu lui fais un sourire bienveillant malgré le jugement que tu lui portes. Vos regards se croisent une fois puis le sien fuit tandis que tu ne le lâches pas des yeux.
« Elle avait une course à faire. Je l’attends ici car on n’a pas fini de parler.
-Je savais pas qu’elle courait ! »
De quoi ? D’où ça sort ? Il se fout de ta gueule ? Tu simules le rire et secoues la tête.
« Elle ne court pas, elle est dans un supermarché pour acheter des objets et de la nourriture. Tu sais, comme dans ‘faire les courses’. »
Abruti.
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| Dim 25 Juin - 17:48 ![The man was too stunned to speak [PV Eizh] - FINI 79et](https://zupimages.net/up/22/34/79et.png) The man was too stunned to speakFeat Mordred • Couleur dialogues : #0DBB9CD’habitude à cette heure-là, ce jour-là, j’ai hâte de rentrer parce que April est déjà à la coloc et que je peux parfois prendre le goûter à côté d’elle. C’était un truc qui me faisait plaisir parce que j’adore sa compagnie. Elle a toujours une aura de patience et de grâce super belle à voir et une voix douce à écouter. C’était du moins l’avis que j’avais avant de faire une grosse bourde. Une connerie sans aucune délicatesse, sans sensibilité, rien. J’ai encore du mal à comprendre ce qu’il s’est passé, je sais pas si c’est l’angoisse de la situation qui m’empêche de réfléchir ou si je suis juste incroyablement stupide. Il n’empêche, j’ai vu April différemment à cause de ça. Sèche, froide. Dure. J’ai pas su comment réagir. En fait, j’ai l’impression de rien savoir faire et d’avoir rien capté à ma vie depuis la sortie des classes d’aide. Mes psys m’ont déjà dit qu’il me manque des bases, que réapprendre le vivre ensemble après les camps ça prend du temps. Pourtant, ça m’a pas semblé si difficile. Tous les gens que j’ai rencontrés m’ont fait bonne impression. La discussion avec April la remet en doute.
Depuis, je prends mes distances pour lui laisser de l’air et risquer aucun conflit. Raison pour laquelle je stresse en essayant d’ouvrir la porte. Si elle est là, ça va être difficile de prendre le goûter sereinement et je saurais pas quoi lui dire.
Au final, elle est même pas là. Il y a un gars (il m’a fait peur) posé tranquille à table. Il me dit un truc. Son allure et sa façon de parler. Quand il éclaircit le motif d’absence de April, ça me revient !
« Tu es Ed ! On était tous les deux au cours d’histoire de la magie ! C’est marrant je t’avais jamais croisé ici, je pensais pas que vous étiez amis avec April. »
Il est aussi impressionnant qu’elle ! J’avais rien compris à ce qu’il a dit pendant le cours mais ça avait l’air hyper intelligent. Content de le voir, je lui fais un grand sourire et commence à m’installer à côté de lui à table. Je sors le lait, le Nesquik, et des pains au lait. Quand je pose les affaires, il se déplace de quelques centimètres et met le livre hors de portée.
« Mordred. Je m’appelle Mordred.
-C’est cool comme prénom, on dirait un méchant de comics ! Moi c’est Eizh.
-Je sais, j’ai retenu ta présentation en cours. »
Ouah… C’est incroyable, moi j’aime même pas retenu son identité. Il a l’air sympa en tout cas ! Il sourit beaucoup et il a la même patience que April. …Je crois. Je suis pas sûr. Il a aussi le même type de réserve que j’ai du mal à saisir.
« T’as une bonne mémoire, comment tu fais ?
-J’ai demandé à un autre mage noir de modifier mes connexions neuronales pour améliorer la mémorisation. Il est toujours en activité mais il ne se trouve pas facilement. Le mieux c’est de se mettre debout sur une table de la cour extérieure et de déclarer sa plus grosse honte sans ciller. C’est son prix pour fournir ce service. Il préfère quand on l’appelle aux heures de pointes. Son nom c’est Pedro Pascal et faut l’appeler Daddy.
-Comme le sucre ? »
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| Mordred Arraw8e dan de bullshit
Dim 25 Juin - 17:52 Oh god. Tu t’attendais à ce que le niveau de la conversation soit au ras des pâquerettes mais tu ne t’attendais pas à ce qu’il gobe tout et interprète les choses avec autant d’innocence. Daddy. Comme le sucre. Jusqu’où peux-tu pousser, exactement ? A ce stade, tu t’attends à ce qu’il exécute toutes tes idées de merde pour améliorer sa mémoire. Et il a ton prénom. Putain mais t’es trop con en fait. Tu hoches la tête pour confirmer que oui, comme le sucre, puis tu prends un air embêté.
« Mais… Je ne sais pas si j’ai bien fait de te dire ça… Pedro craint souvent que son commerce soit découvert. Il ne faut jamais dire où tu as obtenu son contact… »
Ton ton se fait légèrement implorant pour sous-entendre qu’il ne doit pas parler de toi. Ton regard revient se poser sur lui, plus insistant.
« Tu sais garder un secret, n’est-ce pas ? Si on apprend que je t’ai dit de faire ça pour avoir une meilleure mémoire, on aura tous de très gros ennuis. »
Tu déguises ton sourire satisfait en une expression de compassion. Il a l’air angoissé, tout à coup. Gêné. Ce n’est pas étonnant, il faudrait un sacré culot de sa part pour te dire qu’il sait garder un secret.
« Euuh… Ben… Quand j’ai les détails, oui ? Il faut en parler à personne personne ? Même pas April ? Et mon autre coloc ? Elle a aussi des problèmes de mémoire je crois, ça pourrait l’aider ! »
Tu secoues la tête, désolé.
« Non Eizh… Ni April, ni Kira. Personne. Aucun adulte, aucun élève. Sinon la demande va se retourner contre toi. Je ne pense pas que tu souhaites avoir une mémoire pire que l’actuelle. »
Tu ne penses pas sérieusement qu’il va crier sa pire honte debout sur une table en appelant Pedro Pascal Daddy, mais mieux vaut prendre des précautions. C’est aussi une manière cruelle de jouer avec lui. Son tourment est visible sur son visage et dans ses gestes. Tu as bien fait d’éloigner le livre, sa table est chaotique.
« Hm n-non, j’ai pas envie.
-Bien. La meilleure combine pour justifier ton comportement est de dire que tu fais un exercice de confiance en toi. Tu as des questions ? »
Il hésite un moment avant de te regarder une seconde, encore incertain.
« Oui. C’est le moment qui m’a fait le plus honte de toute ma vie, ou depuis que je suis ici ? Parce que j’ai plein d’exemples, je sais pas lequel choisir. Il y a… »
Il se lance dans des explications de situations toutes très honteuses et tu dois te faire violence pour l’écouter sans afficher ton jugement. Sérieusement. C’est quoi ce gars. Tu plains April de vivre avec des cas aussi graves que Eizh et Kira. C’est incroyable que personne ne soit mort. Saoulé et dégoûté, tu finis par l’interrompre.
« Eizh. S’il te plaît. Si tu ne sais pas garder tes propres secrets, comment vas-tu garder celui que je viens de te confier ? Ou celui d’autres personnes importantes ? Une confiance est vite brisée. »
Il devient pâle et tu ne ressens aucune empathie pour lui. Il aurait dû réfléchir avant de croire Saph et de déballer la vie de April. Tu caches ton sourire derrière ta tasse de thé en buvant, puis gardes le silence pour le laisser mariner dans son angoisse.
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| Lun 26 Juin - 20:10 The man was too stunned to speakFeat Mordred • Couleur dialogues : #0DBB9CJe suis pas sûr d’être à l’aise avec son idée. Avec tout ce qu’il dit, j’en viens à penser que c’est une infraction des règles de Leoska et que plusieurs personnes auront des ennuis si je me fais prendre. J’ai juste pas compris si le danger c’est le type ou les adultes. Dans les deux cas, ça me tente pas. Ça me stresse déjà sans rien avoir tenter. L’écouter y est sûrement pour beaucoup. Il appuie sur des sujets sensibles sans s’en rendre compte et j’arrive pas à lui dire de parler d’autre chose. Donc je me retrouve à balancer tous les moments de honte intense dans ma vie. Plus je parle et plus il fait une tête bizarre de temps à autre. Je mets ça sur le compte de l’amertume du thé, jusqu’à ce qu’il m’interrompe pour m’enfoncer dans l’un des sujets sensibles de la conversation.
Il dit ça l’air de rien et reste silencieux juste quand j’aurais souhaité qu’il continue de parler. Je me sens mal. J’aimerais m’excuser cent fois auprès de April. La revoir sous un beau jour. Pas avec une confiance brisée, comme Mordred a dit. Mes yeux s’humidifient petit à petit et quand je sens une larme couler, je panique instantanément. Depuis tout à l’heure, une angoisse de fond me colle à cause du regard insistant de Mordred. J’aimerais vraiment qu’il se concentre sur sa tasse. Alors quand je me mets à pleurer, j’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qu’il me regarde encore. Dans ma panique, je prends une des boules de mie de pain au lait pour m’essuyer les yeux. Ma maladresse étant pire avec le stress, je fais tomber les boules dans mon chocolat. J’aimerais que la catastrophe s’arrête ici mais c’est pas le cas. Dans la précipitation pour récupérer les boulettes à temps, j’en viens à jeter la tasse sur Mordred.
Il se lève brusquement et renverse à son tour sa tasse de thé. Je sais pas s’il est furieux. Il a marmonné quelque chose et en le regardant j’ai vu qu’il avait complètement changé d’expression.
« Désoléj’aipasfaitexprèsexcuse-moi… »
Pour l’aider, j’attrape le premier truc à proximité pour éponger les boissons, aka des boulettes de pain au lait. J’ai à peine le temps de m’approcher qu’il s’éloigne vers la salle de bain. En toute logique, je le suis. Puisqu’il ne s’arrête pas avant d’avoir le papier toilette en main pour essuyer ses vêtements, je me dis qu’il n’y a pas de problème !
« Qu’est-ce que tu fais ? »
Euhm. Visuellement, c’est une bonne question. Qu’est-ce que je fous avec du pain au lait dans les mains maintenant qu’il a du PQ.
« Euh… Je voulais t’aider. »
Il a un soupir brusque, comme s’il en croyait pas ses oreilles.
« Non merci. Ta seule aide est de servir de pire scénario dans une étude probabiliste.
-…C’est un sport ? »
Sa phrase était compliquée, je sais pas s’il parle de cinéma ou de cyclisme ou si j’ai juste très mal entendu. J’aurais bien aimé savoir quel soutien je peux apporter, à quoi je peux servir exactement. J’ai peut-être pas la référence culturelle.
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| Mordred Arraw8e dan de bullshit
Lun 26 Juin - 20:13 Tu lèves les yeux au ciel à sa question. Il te regarde si peu que tu fais de moins en moins d’efforts pour avoir un visage sympathique. C’est trop difficile. Tes vêtements sont sales par sa faute et il a voulu les cradosser davantage avec ses putains de pain au lait pleins de beurre. En plus de ça, ses questions sont aussi bien construites qu’une tour de kapla réalisée par un gosse de 2 ans. T’es censé lui répondre quoi ? Te foutre de lui, encore ? Il va tout gober. Irrité par la situation, tu réponds séchement :
« Oui. Et un animal aquatique nocturne.
-T’aimes la mer aussi ?? »
Bordel de sainte merde. Ça faisait longtemps que t’avais pas jugé quelqu’un à ce point. Il a deux de QI ou ça se passe comment ? C’est étonnant que April n’ait pas encore commis de meurtre. Ses colocs pourraient lui servir d’entraînement.
« Non. Bouge. »
T’as pas la patience pour ce débile. Même en faisait un effort sur le ton employé, ça reste tendu. Chose que ce couillon ne capte pas. Il te laisse passer, clairement au bout de sa vie en terme d’anxiété, mais te suit de très près dans la pièce de vie. C’est insupportable. Tu essaies tout de même de reprendre une voix plus aimable quand il te parle.
« Je suis vraiment dé-
-Je sais. Où sont les produits ménagers ? »
Il te les indique avec un grand sourire, et tout ce que tu penses c’est « bouffon ».
« Merci. »
Il commence alors à se servir pour nettoyer avec toi. Tu le fixes interdit avant de lui prendre les produits.
« Eizh. Tu es gentil, c’est un fait. Mais tu es aussi stupide. Tu l’as démontré avec bien plus d’ardeur. Si tu touches ça, je ne suis pas certain de ce que je vais devoir nettoyer au bout du compte. Laisse-moi faire, d’accord ? Je préfère que April retrouve un foyer propre sans bavure. Il suffit de te regarder pour comprendre que le travail ne sera pas bien fait. Maintenant, fiche-moi la paix. »
Tu lui souris en le poussant pour qu’il dégage de la cuisine, le laissant à nouveau mariner dans le silence. Il est chez lui mais tu n’as aucun mal à t’imposer, l’insulter ou le rejeter. Il ne s’impose pas, ne répond pas. Tu le vois se retenir de pleurer. Il commence à triturer un jouet avant de faire quelques pas dans une direction puis l’autre. Qu’il se barre. Ça t’emmerde d’avoir un chiffon pareil dans les pattes pendant que tu répares ses conneries pour pas être frustré en le voyant nettoyer tout seul.
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| Lun 26 Juin - 20:16 The man was too stunned to speakFeat Mordred • Couleur dialogues : #0DBB9CApril a des amis bizarres. Pas commode. Pas comme elle. Mordred se montre au final insultant et j’arrive pas à lui répondre. Il a raison et chacune de ses phrases blessantes se décuplent de plusieurs façons dans mes pensées. La dévalorisation, je connais très bien. Je sais ce qu’il aurait pu dire en plus et qui aurait été vrai. Je sais que si je réponds, je vais souffrir. Parce que mon cerveau l’a appris comme ça et comme pour la sociabilité, c’est long de penser autrement. J’ose pas bouger. Il m’a poussé. J’ai encore flippé. Le jouet que Scout m’a passé suffit à peine à me canaliser et j’hésite à partir. J’ai peur qu’il le prenne mal, même s’il m’ignore actuellement. Il est plongé dans le ménage et je finis par percuter qu’il est parti pour faire toute la cuisine. C’est un peu drôle si on met de côté mon envie croissante de décéder suite à cette discussion.
« Vous êtes amis pour de vrai avec April ? »
Il soupire. Son expression reste inconnue, je le regarde plus du tout.
« Oui. »
J’ose pas demander pourquoi. D’après ce que je connais de April, elle devrait avoir un meilleur entourage.
« Au fait, tu as aussi renversé ton chocolat sur mon livre. Tu me dois 20€. »
Son livre ? Oh non ! J’avais pas vu ! Mes doigts s’entortillent dans mes cheveux quand le stress remonte en flèche. Mon portefeuille est tout minable et je sais même pas où il est.
« Main… Maintenant ?
-Si possible oui.
-O ok… »
Je m’éclipse pour fouiller dans ma chambre sans fermer la porte. Ma gestion de budget est aussi chaotique que mon organisation, et ça ne risque pas de s’arranger dans la mesure où je ne suis sorti qu’une fois de l’académie pour dépenser de l’argent. C’est une notion floue. Tellement floue que j’arrive pas à la visualiser et que 20€ me semble être énorme comme très peu. Je connais pas le coût de la vie actuel et en plus j’ai l’impression de jouer au Monopoly quand je manipule des billets. J’ai jamais aimé ce jeu. Mon seul plaisir, c’était de regarder les pions des éditions spéciales qu’on avait à la maison.
Je finis par revenir avec l’argent. Mordred l’empoche aussitôt. Ou plutôt, il le range aussitôt soigneusement dans son portefeuille après s’être tout aussi soigneusement lavé puis séché les mains. Il recommence les deux dernières étapes après avoir remis son sac à sa place.
« Euh dis, je t’ai beaucoup énervé ?
-Non. La seule chose qui m’énerve dans la vie, c’est les questions débiles posées par des gens tout aussi cons qui ne sont pas capables d’analyser ce qu’ils ont devant eux. Heureusement que tu es bien plus futé que ça. »
Il a dit que j’étais stupide tout à l’heure. Ses paroles ont beau être rassurantes, je reste sur les ruminations négatives et ça me rend incapable de lui répondre avec un semblant d’entrain.
« Ah oui ? Merci. Désolé, je me sens pas bien mais hm, ça fait plaisir ce que tu dis. »
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| Mordred Arraw8e dan de bullshit
Lun 26 Juin - 20:19 Son innocence le perdra. T’as pas envie de le ménager. Il te saoule. Si tu l’avais croisé dans un contexte éducatif, tu aurais sûrement pris toutes les pincettes du monde pour remplir tes objectifs pédagogiques. Or, vous êtes loin de cette situation et il te tape lourdement sur le système.
« De rien. Tu connais le sarcasme ? »
Il est surpris par la question et recommence à jouer avec ses cheveux.
« Oui pourquoi ? »
Tu lui fais le sourire le plus faux-cul du monde.
« Réfléchis, si tu en es capable. »
Il se décompose. C’est un gros perdu de la vie, c’est incroyable. Un livre ouvert sur un monde de bisounours à la confiance débordante pour autrui. Un livre ouvert sur ses hésitations et sa souffrance. T’en peux plus de l’entendre renifler. Tu finis par lui jeter un paquet de mouchoir. Il essaie de le rattraper sans succès.
« Tes colocs supportent tes pleurnicheries ?
-Je me sens pas bien du tout en fait. »
Ah, que c’est étonnant. Sa respiration est moins régulière et il semble au bord de l’effondrement.
« En quoi c’est mon problème ? Va prendre l’air, pleurer dehors, faire ce que tu veux. Je ne suis pas en mesure de t’assister. »
Il est du genre à faire tout ce que les gens disent, visiblement. Il prend tes conseils au pied de la lettre et finit par sortir de l’appartement. Il avait son portable en main, sûrement pour contacter um ami.e qui ne lui dira pas implicitement d’aller se faire foutre. L’esprit léger depuis son départ, tu continues de faire le ménage en attendant le retour de April. T’es pas chez toi mais maintenant que tu as commencé, c’est difficile d’arrêter. De plus, ça peut faire plaisir à April. Ses colocs n’ont pas l’air d’être les personnes les plus propres et les plus organisées de Leoska. Tu ne déplaces rien.
Le remord ne te saisit à aucun moment. Pourtant, tu te repasses la scène en y ajoutant les questions que les psys pourraient te poser. Les questions, pas les commentaires. Ta conclusion, c’est que ce gars est un cas perdu et que tu lui en veux démesurément pour les bouleversements qu’il a provoqué chez les personnes que tu aimes. Juste pour ça, tu penses avoir été très soft avec lui.
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