Cette école est un refuge pour beaucoup, dans cet univers de conflits. Mais cet abri est particulier. Poussez ces portes et venez découvrir ce nouveau monde.
Feuille de personnage Age: 23 Pronoms: Il Club: Musique / Bricolage Pouvoir: Modification du cycle naturel des plantes
Alyn
Premier de la classe
Mer 23 Aoû - 11:16
Watch my face – ft. Saphirre
Je marche jusqu’au fond des serres, instrument en main, histoire de ne pas être dérangé et de ne déranger personne, bien que de manière générale personne ne se trouve ici à cette heure. Je finis par trouver un coin calme au milieu des hautes plantes, un banc au milieu de l’herbe. Je m’assois et fais pousser un peu les branches des grands arbres pour pouvoir être plus facilement caché dans la végétation. J’ai juste besoin d’être dans mon cocon.
Je ferme les yeux, inspire, laissant toutes les émotions remonter pleinement. J’ai les mains qui se remettent à trembler et je sens quelques larmes couler le long de mes joues. Je laisse les émotions glisser en moi, la tristesse, la peur et la souffrance, m’en imprègne pour être totalement en phase. Elles sont moi, je suis elles. Je pose une main sur le violoncelle et joue.
Je mets toutes mes émotions négatives dans la première, jouant assez lentement, toujours les yeux fermés. J’ai des flash à travers mes paupières. Saph d’abord, avec ce regard à la fois triste et complètement fou. Avec cette violence dans ses gestes. Je lui en veux. Je lui en veux d’avoir fait ça, d’avoir été à cet endroit, de m’avoir laissé entrevoir cette partie de lui. Je ne voulais pas savoir, je ne voulais pas voir, je voulais rester dans cette confortable ignorance. Se superpose à lui l’image de mes deux démons, me tenant par le col. Je manque de laisser tomber l’archet tellement je tremble. J’essaie de contrôler ma respiration. Il faut que je continue.
Je ne suis pas concentré sur ce qui m’entoure, juste sur la musique. Je tente d’en faire le reflet de ce qui se passe en moi, de cette urgence à vouloir oublier, à vouloir sortir tout ça de ma tête. Je souris au travers de mes larmes. Sortir tout ça de ma tête. Ça fait des années que j’essaie, il faudra peut-être un jour que j’accepte que ça ne soit pas possible. Peut-être qu’il faudrait que j’accepte de m’y confronter. Que j’accepte tout court. Ma poitrine se serre. J’en ai marre de cette putain d’angoisse.
Mes émotions se muent doucement en colère, d’abord diffuse, légère, pour grandir et chasser tout le reste. Je suis en colère contre eux, contre ellui mais surtout contre moi. De leur accorder encore autant d’importance. C’est moi qui crée tous ces problèmes, je peux accuser les autres mais finalement quand je panique je suis seul. Seul avec pensées, seul avec moi-même. Je me sabote tranquillement mais sûrement. J’ai choisi de ressasser ces problèmes, de les enterrer mais chaque vibration les fait remonter à la surface. Je m’énerve d’être aussi lâche face à ces problèmes, d’avoir fuit de chez moi alors que j’aurais pu leur faire face, d’avoir fuit face à Saph alors que j’aurais pu lui dire tout ce que j’avais sur le cœur.
La tristesse est douce, elle pique mais elle régénère. La colère est chaotique, destructrice mais nécessaire. Ce chaos je l’accepte parce qu’il est empli d’espoir, un espoir parce qu’il annonce une renaissance. Je veux renaitre, je veux sortir de cette putain de vie, de ce putain de cercle infernal, me débarrasser de ces souvenirs qui se collent à moi comme des sangsues et qui me bouffent à petit feu.
J’entrouvre les yeux, toujours en train de jouer. J’ai un léger mouvement de recul quand j’aperçois Saph à quelques mètres de moi, immobile et silencieux.se. Qu’est-ce qu’iel fou là ? Iel est dans un sale état, les traits tirés, des griffures de partout et du sang sur son t-shirt. J’aimerais pouvoir me précipiter vers ellui, l’aider, le consoler, lui demander s’iel va bien. Mais je ne le ferais pas. Tout est encore trop fort, trop présent. Je continue à jouer sans prononcer le moindre mot, osant après quelques secondes croiser enfin son regard.
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Saphirre Lacey
Trash Can or trash cannot
Mer 23 Aoû - 12:34
Phil
Saphirre Lacey
「Watch my face」
C’est stupide de le suivre. Il est parti parce qu’il ne voulait plus me voir. Il a fui parce qu’il a eu peur. Peur de moi. De ce que je suis. Violent. Sauvage. Brutal. Cassé. Hors de contrôle. Mauvais.
J’m’étais promis. De foutre cette partie de moi dans une cage. De me foutre une putain de muselière quand je lui parle. Mais j’ai merdé. J’ai cru que j’étais capable de gérer ça, d’enfermer c’te saloperie de bête, mais elle était infiniment plus grosse que moi et il en a surpris la silhouette. Et j’en ai rencontré le pire.
Quelle légitimité j’ai à aller lui parler ? Quel droit ? C’était pas volontaire, mais toutes ses limites ont été franchies et violentées, il se sécurise, s’éloigne de la source de son angoisse. Moi. Et… j’ai pas à le rattraper, à lui courir après, mais j’arrive pas à me raisonner. Vraiment pas.
J’ai besoin de l’entendre. De le voir. Que son dernier regard pour moi soit de la haine, du mépris, de la colère, du rejet, du dégoût, mais pas de la terreur. Pas ça.
J’inspire longuement. Devant la serre. Je suis dans un état pitoyable, ravagé comme un terrain de manœuvre, complètement à bout. C’est ce qui fait de cette soirée à la fois le pire et le meilleur moment pour lui parler.
Je ne me rends même pas compte d’à quel point ça se voit. Mes yeux on peut être un peu dégonflé, mais j’ai les traits tirés, exténués. Les rougeurs se sont estompées, mais quelques griffures ont marqué mon visage, mes bras, mon crâne. Et mon t-shirt est taché de sang. Pas le mien. Je suis pas blessé. Peu, physiquement. Pas comme… C’est pas le moment. Et si elle avait pas eu le réflexe de protéger ses points vitaux, ce serait le moment ? Je suis fatigué. Trop fatigué pour tourner à nouveau en boucle. Que mes pensées aillent se faire foutre, les parasites comme toutes les autres. Y’a pas lieu d’raisonner en « et si ? », les choses se sont passées comme elles se sont passées et ça m'a suffi. Vacciné contre la rage. Je veux pas penser à elle. À… ça. Un sujet à la fois.
J’ouvre la porte. Les serres sont immenses, mais j’entends un violoncelle au loin. J’savais pas qu’il était musicien. Y’a… tellement de choses que j’ignore sur lui. La surface de nos échanges est fluide, mais chaque fois qu’on a essayé de mettre le pied un peu plus loin, le terrain était si inconnu et hostile qu’on s’est cassé la gueule et qu’on a été forcé de faire demi-tour.
La musique est triste. Douloureuse. Chargé d'émotion et ça ne m'aide pas un seul instant. Ferme, là. Pitié. Je veux pas réaliser les tiennes. Je veux pas les ressentir les miennes. J’veux les oublier, les balancer contre le mur et les piétiner pour me venger de ce qu’elles me font subir, leur faire aussi mal que ce qu’elles me font. Alors pourquoi j’suis là, bordel ? Ta gueule et marche.
Je me fais violence. Avance. Jusqu’à lui, jusqu’à sa silhouette assise, concentrée sur la musique. Si on parle encore de musique à ce stade de catharsis. Sa douleur est visible, audible plus claire que jamais. Et c’est déchirant de se trouver en face, de rencontrer cette part de lui et de l’envahir à cet instant où il panse ses plaies à l’abri et où, indiscret, je dévisage ses blessures, constate à quel point il est cassé.
Ses yeux finissent par se lever vers moi et je n’arrive pas à soutenir son regard, le mien fuit pour s’accrocher aux branches qui s’étendent au-dessus de lui en me rongeant la lèvre de chagrin. Puis se ferme une seconde avant de rejoindre le sol, coupable. Je peux pas lui faire face. Je peux pas. C’était une erreur. La meilleure de mes erreurs ou la pire. J’sais pas encore, mais je suis absolument certain.e que c’en est une.
La musique finit par s’arrêter, mais ça n’arrange rien. Le silence est lourd, oppressant, accablant. Il ne dit rien. Pas un mot. Il me regarde. Moi, le con en face de lui. L’abrutie qui le tourmente. Mes lèvres entrouvertes qui tremblent. Et les mots visibles qui ne s’en échappent pas, reculent au fond de ma gorge, s’y accumulent pour m’étouffer.
Ma cage thoracique s’est effondrée sur elle-même, soudée. Je prends une inspiration sifflante. Mon regard passe du sol à ses yeux.
Ma voix se brise.
« Parle-moi. »
S’il te plaît. Je t’en supplie. Me laisse pas seule. Perce le silence, blesse-le. Blesse-moi. Dis quelque chose. Hurle que tu me détestes ou crache-moi ce que tu ressens. Je veux juste… te comprendre. T’entendre. Je… Je t’en supplie.
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Alyn
Premier de la classe
Mer 23 Aoû - 14:29
Watch my face – ft. Saphirre
Je lae fixe, voyant que son regard est fuyant. Iel regarde les arbres, le sol, tout sauf moi. Fixe-moi Saph, regarde moi dans les yeux. Assume d’avoir voulu me suivre jusqu’ici. Je finis par arrêter de jouer, l’archet suspendu au-dessus des cordes. Je ne dis rien, j’aimerai mais je n’arrive pas à prononcer le moindre mot. Je ne sais pas quoi dire. C’est ellui qui brise le silence d’une voix complètement brisée. Je ne peux pas te parler Saph, j’y arrive pas. Je baisse les yeux sur mes mains toujours aussi tremblantes. Si je ne peux pas parler, je peux jouer. Je relève la tête et lae fixe pour lui faire comprendre que cette fois ça lui est adressé.
La musique m’emporte et je commence instinctivement à chanter à voix basse, presque malgré moi.
We clawed, we chained, our hearts in vain We jumped, never asking why We kissed, I fell under your spell A love no one could deny
Un amour que je ne t’ai jamais pleinement avoué, qui reste caché depuis peut-être trop longtemps. On est à deux dans ce déni, on le sait et on se conforte dedans. On a sauté à deux dans le vide alors qu’on ne voyait pas ce qu’il y avait en bas, mais on s’en foutait parce qu’on tombait ensemble.
Don't you ever say I just walked away I will always want you I can't live a lie, running for my life I will always want you I came in like a wrecking ball I never hit so hard in love All I wanted was to break your walls All you ever did was break me Yeah, you wreck me
Je pourrais te mentir autant que je veux, me mentir, on s’est déjà fait du mal et on est déjà revenus. Peu importe le nombre de fois où tu me foutras à terre Saph, je reviendrais. Et ça me fait peur. J’ai peur que tu me blesses, que tu me brises encore plus et que je revienne jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à soigner en moi. Je voulais te découvrir, croire en toi, m’ouvrir et tu m’as tapé fort. Plus d’une fois.
I put you high up in the sky And now, you're not coming down It slowly turned, you let me burn And now, we're ashes on the ground
J’ai cru en toi Saph. Si fort. Tu as essayé de me convaincre que tu étais mauvais, tu as essayé de m’éloigner de toi mais je ne t’ai jamais cru. Je voulais voir uniquement le bon en toi parce qu’il y en a beaucoup. Tu avais la possibilité de te laisser glisser, d’évoluer. Mais tu en as profité pour me ramasser, déchirer mes croyances, me laissant seul à terre. Me laissant moi en tête à tête avec ma souffrance. Et maintenant regardes-nous, deux âmes en peine qui errent dans la serre.
I never meant to start a war I just wanted you to let me in I guess I should've let you in
Je voulais juste apprendre à te connaitre. Me protéger en découvrant tes faiblesses. Et j’aurais peut-être du t’y donner accès, te laisser comprendre.
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Saphirre Lacey
Trash Can or trash cannot
Mer 23 Aoû - 18:12
Phil
Saphirre Lacey
「Watch my face」
Il me fixe et je comprends le message. Ok. Raconte-moi. Balance ce que t’as à balancer. Crache-le par terre. Fini de jeter l’huile sur le feu, qu’on vide la bouteille une bonne fois pour toutes. Si on survit à ce retour de flamme, peut-être qu’on arrêtera enfin les frais.
Cette fois-ci je le regarde. Lui. Entier. Même si c’est dur. Même si ma gorge me serre tellement que j’ai l’impression qu’on m’étouffe. Son violoncelle était déjà difficile à écouter. Mais sa voix c’est un putain de coup au cœur. Parce que les mots sont durs. Le son est doux. Et parce que c’est horrible de tellement, tellement aimer l’entendre. We clawed, we chained, our hearts in vain We jumped, never asking why We kissed, I fell under your spell A love no one could deny
Mais j’ai PAS envie de l’avouer. PAS envie de le confirmer. Tu vois bien l’état dans lequel ça nous fout ? Même avec une distance de sécurité on arrive à se blesser. C’est ça que tu veux ? Bon sang. Phil. Je… Je sais pas. Je sais pas comment te dire à quel point je souhaiterais pouvoir te l’avouer. Mais soit pragmatique deux secondes ; ça serait tellement, tellement égoïste de ma part. Don’t you ever say I just walked away I will always want you I can’t live a lie, running for my life I will always want you I came in like a wrecking ball I never hit so hard in love All I wanted was to break your walls All you ever did was break me Yeah, you wreck me
Ouais. Quelle putain d’idée de tomber amoureux de toi. Parce que t’es quelqu’un de beau. Ça me fait tellement peur. Tes sentiments me terrifient parce que tu les exposes comme s’ils étaient doux, mais je sais pas les attraper, j'me coupe avec chaque fois que je les effleure. Alors je réagis comme je sais le faire. J'les frappes, les jettes, hurle dessus pour les détruire, les balancer hors de ma vue. Sans capter un seul instant que chaque couteau que je t’ai planté dans le dos je me le suis aussitôt planté dans le cœur. I put you high up in the sky And now, you’re not coming down It slowly turned, you let me burn And now, we’re ashes on the ground
Arrête ! Arrête de revenir. Arrête d’ouvrir ton cœur si tu sais qu’il va se faire cramer : on s'en tape que ce soit volontaire ou accidentel, l'important c'est les conséquences. Barre-toi. J't’en supplie. C’est pas une bonne chose. Vraiment pas. Faut pas. Je veux pas te faire de mal, je voulais pas, vraiment pas… Même si j'le montre pas, je supporte pas de te voir dans des états pareils. Mais chaque fois, chaque putain de fois que j’ai essayé de faire mieux… Que j’ai cru un instant que je pouvais tenter de t’apporter des choses pas si mauvaises, je t’ai tiré vers le bas, parce que je sais pas faire. Pas avec toi. C’est comme ça. Tu m’as déjà dit qu’j’avais un caractère de feu, non ? Mais putain Phil, t’es un arbre. Magnifique, hein. Mais peu importe à quel point t’es solide et ancré, ça te rend pas moins combustible, regarde-toi deux secondes, bordel.
I never meant to start a war I just wanted you to let me in I guess I should’ve let you in
Je sais pas. Bordel. Bordel, bordel, bordel je sais pas quoi faire, pas quoi en pensé. Mec. T’as l’air… aussi cassé qu'moi même si tu le montres pas. Mais est-ce que le montrer aurait changé quelque chose ? Tente si tu veux. Mais si ça marche pas, on arrête les frais. On peut pas continuer comme ça. On peut pas...
Les larmes se mettent à couler. J’essaie de les retenir en regardant en l’air, mais ça sert à queud. Et puis merde. J’suis déjà complètement à bout aujourd’hui, épuisé psychologiquement, à poil émotionnellement. Je suis plus à ça prés et j’lui dois bien de toute façon.
« Phil je… »
Ces saloperies de larmes enraillent complètement ma voix. J'ai tellement de mal à parler. C'est complétement bloqué depuis l'altercation.
« Je suis tellement… Tellement désolé. Pour… » j’inspire. Calme. On va en avoir besoin. « Ce que j’ai fait… Ce que je t’ai, fait. Pour… tout en fait. Bordel. C’est… C’était… Pas une… Bonne idée. Rien. »
Je passe mes paumes sur mes yeux avec véhémence. J’essuie pas mes larmes. J'les arrache. Pour pouvoir le regarder droit devant moi, lui faire face, me ressaisir. Je secoue la tête.
« Je voulais pas que tu voies ça. »
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Alyn
Premier de la classe
Mer 23 Aoû - 19:36
Watch my face – ft. Saphirre
Les larmes de Saphme fendent le cœur mais je n’arrive pas à le montrer, je n’arrive pas à agir. Tout est encore frais, trop fragile. Mon visage est neutre, presque froid vu de l’extérieur. Iel est désolé.e, je le savais déjà. Je sais qu’iel ne le fait pas exprès, je sais que c’est juste un putain de manque de communication qui nous poussent à nous rentrer dedans. Ce n’était pas une bonne idée. C’est la deuxième fois qu’iel me dit ça. Mais je ne réagis pas, j’ai l’impression d’être vide, comme s’il ne restait plus rien d’autre à casser. Je lae regarde essuyer ses larmes.
« Moi non plus. »
MOI NON PLUS JE VOULAIS PAS. Je ne voulais pas te voir, je ne voulais pas te draguer, te plaire, je ne voulais pas apprécier passer du temps avec toi, je ne voulais pas t’embrasser ce soir là et t’aimer comme un fou. Je ne voulais rien de tout ça, je n’ai rien demandé mais c’est arrivé quand-même. Et même si tu me fait mal, c’est un des plus belles choses qui aurait pu arriver. J’ai rien demandé mais je ne regrette rien. Absolument rien. Mais pourquoi il a fallut que tu craques. Pourquoi tu as fini par te mettre dans cet état. Pourquoi j’étais là, pourquoi j’ai vu ça.
« Je… j’comprendrais que tu veuilles plus me voir. Ça serait même… mieux pour toi. Je voulais juste… » Iel ravale difficilement sa salive. « J’avais besoin que tu me le dises en face. »
Tu me repousses encore. Toujours le même discours, cette putain de peur de l’abandon qui te pousse à rejeter les autres pour te prouver que t’as raison. Pourquoi tu forces comme ça, pourquoi tu me laisses pas rester, pourquoi tu n’acceptes pas ma présence. A cause de ta violence ? Tu penses vraiment que je devrais partir à cause de toi…pour que ça soit mieux pour moi ?... Une vague de panique monte en moi. Je suis terrifié à l’idée d’imaginer ne plus le voir. Ça me fait alors comprendre que le problème ne vient clairement pas de lui.
Non. Le problème n’est pas là. Le problème n’a jamais été là. En fait le problème n’a jamais été toi. Le problème c’est eux, ça a toujours été eux. Je crois. Ils l’étaient mais le sont-ils encore maintenant ? Ils ne sont plus là Phil, ils sont quelques part dans une baraque, ils t’ont sûrement oublié. Comme tes parents d’ailleurs. Comment pourraient-ils être le problème s’ils ne sont plus là ?
C’est moi le problème. Moi et ce déni confortable dans lequel je me suis installé depuis que je suis parti. Le même qui me fait dire que tout va bien quand je me lève le matin en me regardant dans le miroir, qui me fait sourire en me disant que rien n’aurait pu mieux se passer dans ma vie, moi qui me dit que je suis enfin libre de vivre la vie qui me plait. C’est une belle carapace que je me suis faite. La liberté n’est qu’un mirage, je suis enserré dans mes chaînes depuis trop longtemps, ces lourdes chaines de la douleur que je traine depuis si longtemps. Mon corps a guéri mais pas mon âme. Les traces sont encore là, dessous, indélébiles. Elles remontent parfois, fugaces, le temps d’un cauchemar. Et je les oublie aussi vite. Je pensais que le déni était mon ami mais il est en fait mon pire ennemi, celui qui me fait pourrir de l’intérieur alors que l’extérieur rayonne.
La réalisation est brutale, le revers est sévère. Froid, tranchant comme une lame. Mes tremblements font tomber ce que je tenais dans les mains et sans prévenir je m’effondre. Je pensais que j’avais creusé assez loin et que je pouvais enfin remonté, mais la vérité c’est que je n’avais pas encore touché le fond.
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Saphirre Lacey
Trash Can or trash cannot
Jeu 24 Aoû - 10:58
Phil
Saphirre Lacey
「Watch my face」
Lui non plus. Évidemment. Mais il avait fallu que ça foire, hein ? Le contraire m’aurait étonné. Mais ça serait débile d’accuser le hasard alors que j’suis juste comme ça. Jvais vivre comme ça. Crever comme ça. J’suis complètement ravagé, point barre, ça sert à rien de faire genre que c’est pas le cas, personne n’y croirait. Si on était à être ensemble ensemble, un moment ou un autre il l’aurait vu. C’est tombé aujourd’hui. Au moins ça a pas trainé.
« Je… j’comprendrais que tu veuilles plus me voir. Ça serait même… mieux pour toi. Je voulais juste… » je ravale difficilement ma salive. « J’avais besoin que tu me le dises en face. »
Ouais. J'suis en boucle. Je lui ai déjà dit, mais c’était avant qu’il surprenne en train cassé la gueule à une inconnue et que ça le mette dans cet état. Je sais ce dont je suis capable et je sais aussi maintenant que ça fait partie de ses bêtes noires. C’est pas possible. Faut plus que ça arrive. On aurait dû faire ça plus tôt, on a trainé, et regarde ou ça nous mène.
J’aurais tellement voulu me péter la mâchoire pour m'empêcher de prononcer ce genre de connerie. Évidemment, que ça me terrorise, l’idée de te voir partir. Mais au moins ça sera clair. Officialisé. Enfin fait. Qu’on arrache correctement la flèche qu’on s’est plantée et qu’on s’autorise à cicatriser.
Il reste silencieux. Semble… Beaucoup réfléchir ? Je sais pas. Je suis éclaté, pas en état pour des déductions. J’attends la sentence. Terrorisé, mais immobile. Puis tout s’enchaîne. Son expression se décompose. Ses mains tremblent. Le bruit sourd du violoncelle qui tombe résonne, discordant. Celui de ses sanglots aussi. Et pendant un instant, j’réalise pas. Je reste con. Qu’est-ce que… quoi ? Qu’est-ce que je fais ? Qu’est-ce qu’il se passe ?? Le sentiment d’urgence efface tout le tableau précédent.
« Phil ???? »
Je me précipite à côté de lui, accroupis, vigilant.e à ne pas le toucher. Je veux pas le paniquer davantage.
« Phil, j’suis là, qu’est-ce qu’il se passe ? »
Je vois bien qu’il essaie de parler, mais il y arrive pas, ça s’noie dans les sanglots.
« C’est pas toi. »
Ok ??? Je. Heu. L’info est à prendre ? Ça veut dire que je peux rester à côté de lui ? J’imagine. Et que c’est peut-être pas en lien direct avec ma question. La conversation a peut-être trigger un autre truc. Je… Je sais pas.
Je tends… mes bras. Une main. Je sais pas trop, je suis démuni, à l’ouest, j’ai aucune idée de ce que je fais, j’veux juste lui proposer du soutien, mais je suis maladroit et tremblant.
« Ok… Mais, c’est quoi ?! »
C’est vraiment difficile de l’aider sans comprendre. Il hésite un moment et attrape ma main. Se calme un peu. Juste un peu. Je la serre dans la mienne encore défoncer par les coups portés. J’ai l’impression de pas avoir le droit de tenir la sienne, une main de musicien. De jardinier. D’un gars qui cultive la beauté, pas la violence.
« J’a… J’arrive pas à l’expliquer… Je… »
Il part en nouvelle crise de larmes et les miennes, en échos, essaient de forcer la porte . Aaaah bordel. J’veux pas. Je les chasse. C'est pas une réussite. Mais c’est comme ça, j’suis déjà au sol aujourd’hui… Et ça me brise de l’entendre dans un état pareil et de rien pouvoir y faire. Alors je peux juste être... triste avec lui. Là ?
« L’explique pas tout de suite si… tu peux pas. J’suis là, je bouge pas, prend le temps. »
J’essaie de respirer doucement à côté de lui, pour lui donner un rythme au besoin. Et ça me fera pas de mal non plus. Ça prend du temps, mais petit à petit, il se calme, lâche ma main, et se met en boule, les genoux contre sa poitrine et les bras autour. La tête posée dessus. Il pleure toujours.
Je reste à côté, en tailleurs.
« Pourquoi t’es dans cet état ? - Et toi ? »
Il regarde droit devant et tandis que je suis tourné vers lui. Je le lâche pas des yeux. Je veux comprendre. Je veux le comprendre.
« Parce que je vais mal. À ton tour. - Pareil, et, je pense vraiment pas que t’ai envie d’avoir les détails. Qu’est-ce qui va pas ? »
Donc on est vraiment parti sur un tennis de table ? Pas de soucis. Je suis plus têtu que toi et je suis sûr de moi. T’as l’air d’avoir des tas trucs balancés, dans le genre qui te pèsent. T’as des pensées qui grouillent derrière tes yeux. Et je sais que mon cas t’intéressera pas longtemps. Quitte à pas savoir si c’est la dernière fois qu’on se parle… Partie comme c’est j’m’en fous de me faire détester si ça te permet de cracher le morceau.
« Rien juste des vieux souvenirs. »
Ouais. Parce que les vieux souvenirs qui nous foutent à terre c’est jamais rien c’est ça ? Des vagues films de mauvaise qualité dans sa propre tête, des événements lointains. Non, ce genre de mine qu’on enterre ça ne saute jamais à la gueule quand on marche dessus accidentellement. Ça à jamais ravagé personne, hein ? Il reste immobile.
« Donc je suis censé ne rien te demander alors que t’es couvert de griffures et que ton visage est en sang ? »
Un frisson de dégoût me traverse et je me passe une main sur le visage. Il en reste. J’me suis pas regardé dans un miroir pour vérifier, c’est hors de question de croiser ma gueule. J’ai juste foutu ma tête sous l’eau sans faire gaffe. Merde. Merde, merde, merde. N’y pense pas.
Mon expression se fait grave, toujours dans sa vision périphérique.
« C’est pas le mien. »
J’vais pas mentir. Faut qu’il connecte à un moment. Qu'il arrête de se faire des films pour me radoucir le portrait.
Je le vois serrer les dents. Ça t’calme sur l’interrogatoire ? Ça t'écœure alors que t’as même pas le huitième de l’histoire ? J’te l’avais dit. Tu veux pas savoir, au mieux t’auras envie de me cracher à la gueule et de partir. Au pire ça va t’empêcher de dormir. Pourquoi tu t’obstines alors que je représente tout ce que tu détestes ?
« Les griffures, si. Tu comptes toujours t’interroger ou maintenant tu préfères parler de tes souvenirs ? »
Cette fois-ci, il a l’air un peu plus inquiet. Faut pas. C’est mon problème. Pas le tien.
« Pourquoi ? T’en es arrivé là j’entends. »
Tu ne céderas jamais hein ? Tu vas esquiver toute la putain de conversation ? Ok. Très bien. Normal. J’me suis jamais vraiment ouvert donc évidemment que tu dois pas avoir envie de faire la même.
Je vais te donner c’que tu veux, ma version des faits, mon histoire. Mes réponses. J'vais te les filer. Sincères. Honnête. J’pas l’énergie de mentir ou de faire semblant de toute façon. Comme ça tu sauras tout, et tu pourras prendre ta décision en connaissance de cause. Me parler ou partir. Ou les deux.
« Ça va vraiment pas te plaire. - Franchement, là, je suis prêt à tout entendre. »
Je souffle. Regarde le sol. Merde. J’ai pris la conf’, mais aucun mot veut sortir. C’est beaucoup trop frais, c’est encore là, la sensation de devenir complètement barge, de perdre les pédales. Les voix qui tournent en boucle. Son sang sur mon visage. Tout. Tout est trop présent.
Chaque mot m’arrache la gueule. Je reste silencieux quelques minutes, et sortir un son me demande de me pousser dans le vide. C’est insurmontable. Douloureux. Mais la suite glisse, se déroule, aussi erratique soit-elle.
« J’ai… J’ai pété les plombs. Cette meuf, elle a utilisé son pouvoir sur moi, elle a… elle a fait ressortir des tas de…. Des tas de conneries de mon passé, des trucs que j’regrette. Tout le temps. Et… d’autres qui m’font putain de flipper. Des vieux souvenirs comme tu dis. Et-et j'supporte pas qu’on rentre dans ma tête. Ça m’rend fou, ça m’terrorise, j’peux pas. Je-peux-pas. Rien que l’idée que cette connasse sache c’que…. C’est… C’est pour ça que je me suis mise à être aussi violent.e alors qu’à la base c’était juste une… dispute débile… Et »
Je relève les yeux vers lui. Je pleure à nouveau, de plus en plus vigoureusement. Je l'ai poussé, et maintenant le rocher dévale la pente. Souffle. C’est compliqué.
« Elle… Voulais pas sortir. Elle kiffait. Et y’avait toutes ces putains de voix que je connais qui me disaient des trucs horribles. Alors… Alors quand j’t’ai vu j’ai… Je sais pas Phil… »
J’ai eu l’impression de crever. Qu’on m’arrachait encore un morceau alors que je suis déjà en pièce. Et j’avais… plus la main sur rien. L’abandon, ça m’a tétanisé. Ta terreur m’a planté. Mais la haine, cette haine, je crois… Je crois que c’était le pire. Ma voix s’étouffe dans un sanglot. Mes inspirations sont brutales et chaotiques. Mes mots sont de plus en plus haché, tranché
Mes mains tremblent à nouveau. Je veux pas. Je veux pas l’dire à voix haute. Le confirmer. Ça n’a jamais existé, ça s’est pas produit, j’veux pas, j’veux putains de pas. Mais j’peux pas me le permettre.
S’il y a un moment dans ma chienne de vie ou j’dois raconter ça, c’est maintenant. J’veux qu’il ait un déclic. Qu’il comprenne jusqu’où ça va, et que quand je le prévenais c’était pas pour le plaisir, mais pour lui faire capter qu’on n’achète pas un flingue chargé et instable parce qu'on le trouve sympa T’as peur du bruit des balles Phil. Et c’est pas une mauvaise chose. Ça a jamais fait que détruire des vies.
Je me passe une main sur le visage, la remonte dans mes cheveux, et relève mes yeux vers lui. Les mains et les lèvres tremblantes. Je supporte pas d'être aussi fébrile. J'ai envie qu'on m'assomme, qu'on me déglingue. Du plus rien pouvoir entendre, de plus pouvoir parler.
« J’lui ai bouffé l’épaule, Phil. Littéralement… Je… »
Je me griffe à nouveau le bras, juste le bras, j’arrive à m’y cantonner, ça m’aide à rester là. À sentir un truc. Un truc autre que la sensation de la chair entre les dents. Du bruit des tendons qui se déchirent, des os… des…
Je creuse davantage les plaies, compulsivement.
« Je… Je suis pas… Je suis pas une bonne personne. Faut que tu le comprennes… Vraiment, c’est pas… pour m’apitoyer… C’est factuel et j’ai… J’ai besoin que tu regardes vraiment ça en face. »
Je le vois à peine au travers de la quantité de larmes qui me brouillent la vue. De toute façon je regarde pas vraiment.
« Parce que… même si c’était une connasse… Avec un… Son pouvoir… Horrible, j’aurais… J’avais peur de faire pire. Et- Et-… » C’est difficile, tellement difficile « Et même si tu l’avais pas vu ça là, ça aurait été plus tard… parce que, je… J’suis comme ça… Et… même si j’essaie, et j’te jure putain je… J’ai essayé… mais j’y arrive pas. »
C’est plus une voix, c’est une plainte. Je suis à bout Phil, complètement à vif. J’arrive plus à respirer. J’veux… J’veux que ça s’arrête.
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Alyn
Premier de la classe
Jeu 24 Aoû - 22:48
Watch my face – ft. Saphirre
J’ai a peine conscience de la présence de Saph à coté de moi. Je parviens à peine à articuler quelques mots alors que j’aurais voulu lui dire bien plus. La seule que je suis encore capable de faire c’est de lae tenir, de tenter de reprendre mon souffle, respirer, calmer mon esprit. Tenter de calmer mon esprit. Il faut que j’ordonne mes pensées. Je suis content qu’iel me laisse du temps, j’en ai besoin. Je mets un long moment à me calmer, mais je sais que les larmes sont là, elles coulent toutes seules. Je me mets en boule, seul moyen que j’ai de me protéger. Je me sens mieux quand je suis replié sur moi-même. J’aurais pu me mettre à parler à ce moment-là, tout lui expliquer. Mais je choisis une autre voie, celle de l’esquive.
« Pourquoi t’es dans cet état ? - Et toi ? »
T’as pas le droit Saph. C’est moi qui évite mes problèmes, pas toi, me relance pas la balle. Je regarde droit devant moi, je sais que si je croise son regard de nouveau je craque.
« Parce que je vais mal. À ton tour. - Pareil, et, je pense vraiment pas que t’ai envie d’avoir les détails. Qu’est-ce qui va pas ? »
Si je veux les détails. Parle moi de toi, fais-moi oublier les détails de ma vie une nouvelle fois, aide-moi à me conforter dans mon déni. Arrêtes de me poser des questions.
« Rien juste des vieux souvenirs. » Juste des vieux souvenirs, comme on parlerait du bon vieux temps hein ? « Donc je suis censé ne rien te demander alors que t’es couvert de griffures et que ton visage est en sang ? - C’est pas le mien. »
Je serre les dents. J’aurais pu me douter de la réponse, si tout ce sang était à lui il ne serait pas en face de moi mais plutôt à l’infirmerie. C’est donc celui de la fille. Sauf qu’il ne l’avait pas quand je les ai vu dans le couloir. Des images terribles commencent à me traverser l’esprit quand la seconde partie de sa réponse y coupe court.
« Les griffures, si. Tu comptes toujours t’interroger ou maintenant tu préfères parler de tes souvenirs ? »
Je ne peux m’empêcher d’afficher un air inquiet, le regard toujours rivé devant moi. Pourquoi tu t’es fait du mal comme ça ? Bien sûr que j’ai envie de t’interroger Saph, j’ai besoin de comprendre, j’ai besoin de savoir. De savoir si je me suis embarqué dans un truc qui causera ma perte à coup sûr ou si je peux encore avoir espoir qu’on s’en sorte à deux.
« Pourquoi ? T’en es arrivé là j’entends. - Ça va vraiment pas te plaire. » Laisse-moi le soin d’en décider par moi-même. - Franchement, là, je suis prêt à tout entendre. »
Iel reste silencieux. Tu insistais pour savoir tout ce qui me mettait à terre mais c’est dur de se jeter à l’eau hein ? C’est dur de lâcher prise. Je ne lae regarde toujours pas mais je reste vigilant aux moindre souffle, à la moindre intonation. Même son silence en dit beaucoup.
« J’ai… J’ai pété les plombs. Cette meuf, elle a utilisé son pouvoir sur moi, elle a… elle a fait ressortir des tas de…. Des tas de conneries de mon passé, des trucs que j’regrette. Tout le temps. Et… d’autres qui m’font putain de flipper. Des vieux souvenirs comme tu dis. Et-et j'supporte pas qu’on rentre dans ma tête. Ça m’rend fou, ça m’terrorise, j’peux pas. Je-peux-pas. Rien que l’idée que cette connasse sache c’que…. C’est… C’est pour ça que je me suis mise à être aussi violent.e alors qu’à la base c’était juste une… dispute débile… Et »
J’entends sa voix craquer et je ferme les yeux pour ne pas faire de même. J’aimerais tellement pouvoir lae réconforter, lae serrer dans mes bras pour lui dire qu’iel n’a rien à regretter, que le passé n’a pas d’importance et que ses peurs ne sont pas fondées. J’ai envie de lui dire qu’iel m’a moi, Mordred et plein d’autre personnes, qu’iel n’a pas besoin de rester sur ces conneries. Mais les vieux souvenirs. Ces putain de vieux souvenirs qui reviennent encore. Ce n’est toujours pas Saph que j’entends, ni lui que je vois. J’ai envie de m’arracher le crâne, de le taper jusqu’à m’assommer, les faire sortir de force.
« Elle… Voulais pas sortir. Elle kiffait. Et y’avait toutes ces putains de voix que je connais qui me disaient des trucs horribles. Alors… Alors quand j’t’ai vu j’ai… Je sais pas Phil… J’ai vrillé. J’ai complètement vrillé. Je… J’lui…Son… J’lui ai bouffé l’épaule, Phil. Littéralement… Je… Je… Je suis pas… Je suis pas une bonne personne. Faut que tu le comprennes… Vraiment, c’est pas… pour m’apitoyer… C’est factuel et j’ai… J’ai besoin que tu regardes vraiment ça en face. Parce que… même si c’était une connasse… Avec un… Son pouvoir… Horrible, j’aurais… J’avais peur de faire pire. Et- Et-… Et même si tu l’avais pas vu ça là, ça aurait été plus tard… parce que, je… J’suis comme ça… Et… même si j’essaie, et j’te jure putain je… J’ai essayé… mais j’y arrive pas. »
Je fixe un point devant moi. Je respire. Inspire, expire. Je me concentre pour ne pas vriller. POURQUOI J’ARRIVE PAS A REFLECHIR BORDEL. Pourquoi cette violence, pourquoi faire du mal. Pourquoi est-ce que vous m’avez fait du mal, qu’est-ce que j’ai fait pour ça hein ? C’est encore un truc que les autres vont appeler le karma ? Bah putain qu’il aille se faire foutre ce karma de merde, j’ai mal j’en peux plus. Mes pensées font écho avec les derniers mots de Saph. J’ai essayé mais j’y arrive pas. Je tourne enfin les yeux vers ellui, totalement désemparé. C’est là que je vois qu’iel est en train de recommencer à se déchirer la peau.
Je lae regarde alors que je réalise soudain que l’amalgame que je fais depuis tout à l’heure et le combat qu’on se mène est infondé. Saph est très loin d’être eux. Je pose mes pensées de manière rationnelle, je fais le tri. Iel est rongé par les regrets, iel essaie de changer et n’a pris aucun plaisir dans ce qu’il faisait. Eux s’amusaient, recommençaient et en ont fait leur jeu favori. Ellui s’inquiète pour moi, me rejette loin de lui pour éviter de me blesser. Eux me gardaient toujours plus près d’eux, s’inquiétaient quand j’allais bien. Iels n’ont rien à voir et moi comme un con j’ai même pas cherché à comprendre.
« Arrête de te griffer les bras bordel, arrête de te faire du mal ! »
Mon ton est bien plus sec que ce que j’aurais voulu, et les mots toujours pas les bons.
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Saphirre Lacey
Trash Can or trash cannot
Ven 25 Aoû - 11:21
Phil
Saphirre Lacey
「Watch my face」
Son ordre sec me surprend alors j’étais partie ailleurs. J’arrête en sursaut, mais je bloque. Je bloque complet. Pour remplacer la sensation, je serre mes avant-bras, fort, à m’en blanchir les jointures. Ça me tend. Le ton de sa voix. Le fait d’être observé dans cet état. Tout ce que je viens de lui balancer. Et qu’on m’empêche de faire ce que je veux.
« On… on s’en fout de ça. C’pas le sujet. »
Le sujet c’est c’qu’on se raconte, pas ce que je fais. Ça, c’est juste un mauvais réflexe pour m’aider à rester présent.e. J'inspire, ferme les yeux. Et quand je les rouvre son regard est presque supplicatif.
« Tu te fais déjà tellement de mal mentalement, tu te tortures, alors n’y ajoute pas de violence physique s’il te plaît. J’ai compris que tu ne voulais pas, je sais que tu as tout fait pour t’en empêcher. »
Non, tu comprends pas, non. Encore une fois, encore une putain de fois tu retiens que le côté le plus brillant de l’histoire. Tu fais pas face. Tu me cherches des excuses. L’intention efface pas les dégâts. La réparation peut avoir de la valeur. Pas ça.
Je souffle, longuement, essaie de me calmer.
Y'as des tas de choses qui joue. Mais j'croit que la compréhension, c'est aussi… C’est aussi une des raisons pour lesquelles ça m’a pas autant fait flipper, avec Mordred. On est très différents sur de nombreux points, mais tellement similaires sur d’autres.
On est du même côté de la barrière et on le sait. Ce côté ou on marche constamment sur des braises, où on les attrape à mains nues et on les jette à travers les barbelés, pour s’en débarrasser, arrêté de souffrir, espérer enfin pouvoir poser le pied sur le sol, quitte à ce que l’herbe du côté d'en face ait complètement cramé. Il sait à quel point c’est difficile de s’empêcher de blesser les autres, et il sait aussi à quel point c’est pas excusable pour autant quand on se retrouve en procès avec soi-même.
Avec le temps on arrive à avancer vers le grillage, à s’encourager à le grimper, même si c'est long, on est ensemble.
Mais Phil ? Il est de l’autre côté de la clôture. Il sait pas c’que ça fait d’être le terrain ou le bien et le mal s’affronte, non, il fait pas partie des coupables. C’est les braises des autres qui lui tombent dessus et il doit se démerder avec pour qu’elles crament pas son ter-ter.
T'es pas en mesure de saisir. Franchement, j’me torture pas. Mentalement j’reste réaliste contrairement à toi. Physiquement, j’fais avec ce que j’ai pour tenir.
Mais j'arrive pas à m'expliquer. Y’a plus rien qui sort. Trop de mots. Trop complexe. Tout est bloqué, j’ai du mal à parler alors je me limite au strict minimum. Je soupire.
« J’’me… torture pas. Mais, je vais essayer... d’arrêter. »
J’ai pas la force de le contredire davantage, même si ça me coûte.
Il avance un peu la main et je me détends lorsqu’il se ravise. Je veux pas qu’on me touche. Pas là. Tout à l'heure c’était OK parce que c’était pour lui, et c’était urgent. Mais mes derniers contacts physiques que j’ai eus… C’était…. Horrible. C’est pas possible. Je veux plus toucher personne ni qu’on m’approche.
« Je… Je sais pas comment t’aider Saph, dis moi ce que je peux faire… »
Il a toujours les larmes aux yeux, des sillons tracés sur les joues. Y’a rien à faire. C’est pas à toi de m'aider, t’es pas là pour ça, c’est pas ton taf. Faut que tu t’aides toi pour commencer. Quant à ce que tu peux faire… J’en ai pas la moindre foutue idée. T’es toujours là. C’est déjà beaucoup.
Y’a des millions de choses que j’voudrais te dire. Et des centaines de questions dont j’ai besoin des réponses comme j’ai b'soin d’oxygène. Mais c’tsais le plus con dans cette histoire ? C’est qu’y’a pas un son qui sort, parce que j’sais pas les exprimer. Pas comme tu le fais toi, je sais pas…
Attends. C’est giga stupide. Mais ça pourrait marcher. De faire comme lui. C’est stratosphérique, tellement loin de ce que je connais que c’est moins flippant que à juste sortir mes tripes devant lui. J’ai un pouffement aussi amusé que dévasté en y pensant. C'est absurde. Débile. Ridicule. J'ai jamais chanté pour personne, mais... Pff. T'façon j'suis vraiment plus à ça prés d'avoir l'air chelou.
J’suis loin d’être aussi bon chanteur que lui, j’ai jamais trop appris. J’suis pas non plus une giga casserole hein, j’ai l’même niveau que l’humain moyen on va dire. Avec une voix un peu space. Elle tend vers les graves sans être masculine ou féminine, mais l’truc c’est qu’elle à grain si marqué qu’ça s’rais plus juste de considérer que c’est carrément un caillou qu’j’ai entre les cordes vocales. Les pleurs arrange rien. Ouais, je chante comme du gravier asthmatique qui connaît les notes quoi. Let the silence ease the wildness Your embrace clears the storm in my head
Juste deux vers pour commencer. Prendre la température.
Étrangement, le son sort plus facilement que si j'essayer parler. J’ai pas à trouver les bons mots ; ils existent et correspondent déjà à ce que je veux lui dire. J’te demande pas de m’aider. T’es toujours là. Y'a pas besoin de plus, j'me calmerais avec le temps. Le simple fait que tu sois pas encore partie chasse quelques nuages. Jamais j’voudrais te réclamer plus, même ça c’est trop.
Je soupire et le regarde avec un sourire contrit, pour voir s’il comprend ou je veux en venir. Il à l’air de connaître. C’est cool. C’te son je l’ai tellement écouté quand j’étais au fond, j’l’ai gravé dans mes nuits blanches. Et j’aimerais bien partager ça avec lui. Ça voudrait dire beaucoup plus.
On reprend ensemble, doucement. Le moment est fragile et risque de se briser si on le bouscule un peu trop fort. C’est d'l’orfèvrerie. C’est pour ça qu’on s’approche pas, on peut pas se permettre de faire d’étincelle, alors on travaille avec nos voix et avec des phrases qui sont pas les nôtres. Le genre qui peuvent pas faire de dégâts quand elles se mélangent.
Why do I love you more when I'm wasted? I only welcome care when I'm wounded
Faut pas être littéral. Parce que j’t’aime autant quand j’suis déchiré qu’entier. Non, la diff c’est la distance que je me force à mettre quand j’suis en état. Y’a besoin que je m’ouvre en deux pour t’autoriser à voir l’intérieur et c’est un problème. Mais toi aussi dans l’fond, non ?
You are a promise of brightness The triumph of life over self-hate
Tu l’sais j’espère. Que tu fais partie de ce qu’il y a de beau ? J’arrive jamais à t’le dire parce que j'suis vraiment un sac, pourtant chaque fois que je te regarde j’y pense.
But I take all you give for granted What really matters I keep breaking
I'm turning horizons into battlegrounds
Ma voix se met à trembler un peu plus, mais je continue à chanter, en pleurant. Les phrases me font mal, mais elles sont importantes. Je le regarde.
T’as encore esquivé quand j’t’ai dit que j’étais pas une bonne personne parce que t’es une putain d’anguille. Mais foiré c’est ce que je fais de mieux. Casser tout c’que j’aime. Tu transformes l’horizon en paysage, et moi j’en fait des champs de bataille. C’est comme ça. Et c’est pas parce que j’en suis désolé que ça change quelque chose au panorama.
I cannot walk ahead without your guidance Can I hold on Can I hold on to you?
Et j’veux pas. J’veux pas que tu m’appuies. J’veux juste pouvoir être capable de marcher à côté de toi, mais chaque fois j’ai l’impression de m’enfoncer dans le sol. Mais c’est déjà si dur d’accepter que tu sois à côté quand tout va bien. Donc, vas-y, dis-moi, quelle putain de droit j’aurais à te demander si tu veux rester alors que j’suis pas toujours en mesure de tenir ?
ÉVIDEMMENT que tu serais du genre à me tendre la main dans ce genre de cas, et c’est le problème tant que tu me prouve pas que t'es prompt à la retirer quand tu vois que ça commence à te tirer vers le bas.
Can reliance ease the madness When every voice says I'm worthless?
Tu sais ce que ça fait aussi, non ? De se sentir dépasser par des voix. Des vieux souvenirs. De lutter contre. Me mens pas. Je l’ai vu. Qu’est-ce que t’en pense Phil ? Tu penses que la voix d’l’autre endort les anciennes ou les réveilles ? J’ai mon opinion sur la question, mais j’attends la tienne. Faut qu’j’arrête de décider à ta place.
I thought I would find the force from fighting But if I win alone, I'm losing
On se regarde. Il a l’air dans un état pitoyable que moi, mais de s’dire qu’on est deux. Je lui adresse un sourire triste à en crever. Et perdre à deux, t’es contre ?
I'm turning horizon into battlegrounds And every step I take, without a sound Can I hold on Can I hold on to you?
Quelques sanglots m’échappent quand je me fais baffer par l’émotion.
Je passe mes paumes sur mes joues, noyées de larmes. Je sais pas quoi te dire, alors comme d’habitude j’te regarde comme si toi t’avais les mots, mais t’as pas l’air en meilleur état.
Mais quoi qu’il arrive. Même si tu te casses maintenant... J'suis heureux.se qu’on ait pu vivre ça ensemble, se raconter cette histoire d’une manière que je trouve aussi ridicule que belle. Mais franchement... J’veux plus que tu partes.
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Alyn
Premier de la classe
Jeu 31 Aoû - 20:33
Watch my face – ft. Saphirre
TW : maltraitance sur enfant, violence physique, violence morale
On termine la chanson, à deux, nos voix s’accordant dans une symbiose tellement fragile. Elle contient tout ce qu’iel a à me dire, et tout ce que j’ai aussi à lui dire. C’est nous. On s’aime et on se fait du mal, c’est dans cette souffrance qu’on arrive enfin à se rejoindre, à se parler et à se dévoiler. J’ai tenu son regard tout le long et les larmes qui coulaient m’ont transpercé le cœur. Lorsqu’iel éclate en sanglot je me brise de l’intérieur. J’ai envie de lae prendre dans mes bras, j’ai envie qu’on se berce, qu’on perde ensemble s’il le faut mais qu’on s’accroche. Je laisse un petit silence.
"On peut s'accrocher l'un a l'autre ?" - Iel fronce les sourcils "... Tu parles, physiquement ou.... ou comme dans les paroles ? "
Son regard n'est que doute. J’hésite. Je parlais des paroles, je veux qu’iel puisse aussi pouvoir s’accrocher à moi autant qu’iel me soutient. Mais maintenant qu’iel pose la question, j’en ai aussi envie physiquement. Mais je veux respecter ses limites.
"Je... Bah comme les paroles mais heu... Enfin physiquement je sais pas si tu veux... - Ha ! Merde... heu. Enfin, physiquement... hmm ... raaah ! Être en contact à côté, pourquoi pas. Pas plus." Iel réfléchit intensément. "Et pour le reste... Je sais pas. Tu voudrais t'accrocher à moi ?" - Je me lève pour aller m’asseoir à côté d’ellui. Prêt mais sans être tout à fait collé. C’est déjà mieux, sa présence m’apaise un peu. "Je...hum... Oui." Je veux que tu sois mon radeau de sauvetage. - Iel me laisse faire et colle son épaule à la mienne. "...J'aimerais bien aussi... M'accrocher à toi." Iel inspire. Marque une très longue pause. Et se tourne vers moi. "Promet moi juste... que si ça te tire vers le bas, tu lâches." - Je hoche la tête. "Tu sais que tu peux..." Je réfléchis avant de répondre à sa dernière phrase. Je n’en ai pas envie et je sais que ça lui déchirera le coeur. Je sais que j’ai envie de tout traverser, d’être brisé en mille si c’est pour vivre les moments de bonheur. Mais je sais aussi que si ça doit arriver ça sera pour notre mieux. Je regarde Saph, les yeux encore larmoyants. "Je... Te le promets..."
Iel m’adresse un sourire rassuré. Sincère même si taché de tristesse. Iel pose juste la tête contre mon épaule. Au bout d'un moment, alors qu’iel est beaucoup plus calme, iel rompt le silence.
"Tsais... J'ai cracher le morceau mais t'as toujours rien dit. - J’évite soigneusement son regard et me racle un peu la gorge. "Non mais... Enfin... C'est pas si important... - Hmm ? Cool du coup ça devrait être plutôt simple à expliquer ? - Non mais pas important dans le sens où je suis pas sûr qu'on ait besoin de s'attarder dessus ..." - Iel se redresse et pouffe avec un peu d'ironie. "Pff... Donc quand c'est ouam qui va mal faut absolument que je déballe la sauce mais quand c'est toi on s'en fout ? - Non. C'est juste que... Je sais pas ok j'en sais rien." Si je sais. Je veux pas replonger là-dedans. Je ne veux plus que ça ait à exister, je ne veux plus avoir à en parler. - C'est juste que quoi ? " Iel me regarde avec l'air plutôt bienveillant. - C'est juste que... RAAAAH." Je baisse la tête dans un de mes bras et agripper mes cheveux de mon autre main. Non, ça veut pas. J’arrive pas, c’est comme si je me bloquais tout seul. "Putain."
Iel me regarde silencieusement. Nan, ne me laisse pas dans le silence. Parles-moi. Si tu parles pas je vais être obligé de déballer parce que t’as l’air d’attendre un truc. Je veux pas.
"J'aimerais que tu puisses lire dans mes pensées. Ça serait bien plus simple. - Pas moi. J'voudrais pas fouiller dans ta tête. C'est horrible d'avoir quelqu'un dedans. " Iel passe une main dans sa nuque. Puis hausse les épaules. " Prend plutôt l'temps. Ecrit-le si c'plus simple. Ou gueule un coup. Ca libère des fois. On est que deux. - Non c'est pas plus simple..." Ecrire rendrait le processus encore plus difficile parce que je pourrais revenir dessus. Une parole s’envole, un mot écrit reste. Je soupire de nouveau. "C'est ... A cause d'eux... Mes frères et pas qu'eux d'ailleurs... J'ai... Ça va pas à cause d'eux." Ok. Je l’ai dit. Ok. Pas plus. C’est déjà bien assez ça. Non ? Je ris nerveusement. "Mais enfin on a pas besoin de développer ils sont plus là je vois même pas pourquoi j'en fais un problème." - T'y croit vraiment à c'que tu dis ?" Iel ricane mais à l'air on ne peut plus sérieux. "Ça s'rais un truc de barge. Suffit d'éloigné la source du problème, et bam, plus rien c'est réglé. Tous les psy au chomdu ! J'connaît pas ton histoire, hein, à part vaguement que ta famille avait l'air sacrément merdique. Mais s'ils t'ont pourris la vie et que ça t'fait encore du mal, il me semble que t'as quand même vachement l'droit de t'en faire un problème. " - Ils ne méritent pas que j'en fasse un problème, ça leur ferait trop plaisir à ces abrutis. Ça leur faisait déjà trop plaisir à l'époque quand je leur disait d'arrêter de me frapper. Et maintenant ils doivent vivre au frais de mes parents tranquille pendant que je suis encore là à me torturer l'esprit."
C’est violent de le prononcer à voix haute. Pas de dire les mots, simplement toutes les images que ça fait remonter. J’ai l’impression de rêver éveillé, les images défilent devant mes yeux. La première fois qu’ils sont arrivé dans ma chambre, déchirant le livre que je tenais dans les mains. Mon corps trainé sur le sol jusque dans leur chambre. Mes cris alors que les coups fusaient. Les pleurs aussi, qui avaient l’air de nourrir leur violence. Puis la solitude, en boule sur le sol, du sang sur le tapis, plus assez de larmes pour pleurer. Juste le silence, sonné par tout ce qui venait de se passer. La première fois où j’ai tenté de me défendre, de ne pas les laisser me trainer une nouvelle fois. Quand l’un d’eux m’a immobilisé pour laisser libre accès au deuxième. Il m’avait tenu si fort, je m’étais débattu comme un diable. J’ai finis avec une épaule déboitée et une fracture à la côte. Et mes parents qui disaient que ça me forgerait, refusant que je prenne quelque chose pour calmer la douleur. La première fois où j’ai abandonné. Où je me suis laissé faire, je n’ai rien dit, je me suis laissé trainé et je n’ai pas pleuré. Ça les a tellement énervé que c’est le jour où j’ai cru que j’allais mourir. Je pense que je n’en était vraiment pas loin, et le rire de mon père qui ma relevé pour me jeter sur le lit en me disant qu’il était temps que je me comporte comme un homme. Je revis tout comme si c’était en train de m’arriver de nouveau, les douleurs se réveillent dans mon corps et la haine remonte. Cette volonté de les voir tous crever dans les pires souffrance. Mon incapacité à me défendre. Saph interrompt les flash.
" Putain, les grosses raclures... Et j'imagine que tes parents étaient pas mieux vue ce que tu m'raconter la dernière fois ? - Raclures ouai ... Je sais même pas si ça ne serait pas trop gentil..." Beaucoup trop gentil. Je prends un air encore plus mauvais à la mention de mes parents. J’ai un rire très tendu qui n'en est pas un. Des parents ? Un parent ça devrait aider son enfant, l’élever, pas précipiter sa perte. La vérité, c’est que je n’en avais même pas vraiment eu. "Mes parents... Ceux qui laissaient faire sous prétexte que ça m'endurcissait ? Parce que tu comprends un homme n'en est pas un s'il est un peu sensible ... Et s'il aime quelqu'un d'autre qu'une femme quel drame ça serait..." Je commence à m'arracher un peu la peau autour des ongles. - Et du coup tu veux leurs donner raison en jouant les durs et en f'sant comme si c'était queudalle ?" Iel est tres sérieux. Prend une inspiration. "Déconne pas, Phil. Ils avait putain de pas le droit de te traiter comme ça, j'ai même pas les mots pour dire à quel point... putain !" Iel met du temps et se tourne vers lui, le regard plus doux. " Mais t'as le droit d'être comme tu es et de te reconstruire si on t'on fait du mal. Ils peuvent pas t'enlever ça. Ils sont plus là et y'a aucun risque qu'ils reviennent. - Ouai... Putain comme tu dis. Moi aussi j'ai envie de les voir crever."
Si Saph ne le dis pas moi je n'ai aucun mal pour le faire, depuis le temps que j’y pense. Retourner là-bas et tous les buter. Les faire dégager du même monde que moi, les faire disparaitre pour espérer qu’ils s’en aillent de ma tête. J’en ai marre qu’ils soient là, J’EN PEUX PLUS BORDEL. J’oscille entre la colère et les larmes, parfois les deux.
"J'essaye. J'essaye Saph mais c'est dur, j'en fais des cauchemars, je les vois de partout et je me dis qu'ils ne sont plus là et que tout va bien que je suis passé à autre chose mais ils reviennent tout le temps. Ils sont encore là, quelque part. Et surtout ils sont encore là dans ma tête ... - T'es pas seul, ok ? C'est fini la période où c'était eux et toi. Ils pourrons plus jamais venir t'faire du mal. Et peu importe à quel point ça prend du temps, et à quel point c'est compliqué de r'monter la pente, t'as plus à le faire seul. "
Iel ouvre un peu les bras. J’hésite un peu avant d'aller m’y réfugier. J’ai été seul pendant très longtemps. Trop longtemps. Je n’ai pas encore pleinement conscience de la présence de ces personnes pour qui je semble compter un peu.
"J'espère que t'as raison. Mais c'est si dur, j'en peux plus. J'ai..." J’hésite un peu. Je finis d'une voix basse un peu honteuse. "J'ai faillis tout perdre avec toi juste à cause d'eux, à cause de ce qu'ils m'ont laissé dans la tête." Je le pense réellement. Je l’ai relié à eux, j’ai eu peur de lui comme j’aurais eu peur d’eux. Et c’est ce qui me fait le plus de mal. Malgré toutes ces putains d’années, j’ai encore peur. Je pourrais les déchirer, les briser, mais j’ai encore peur.
Iel referme ses bras sur moi, toujours un peu hésitant. "Phil, c'que t'as vu c'était violent... C'qui a dans ma tête est pas beaucoup plus beau. Ça aurais pu être un no go pour n'importe qui et ça aurais été legit que ce le soit. D'autant.... d'autant plus pour toi. "
Je lève la tête pour lae regarder. "Tu me dis si heu... tu veux que je m'enlève hein." Je me gratte encore la peau autour des ongles comme un vieux réflexe. "Tu l'as dit toi-même, ce n'était pas totalement ta faute. Je sais que tu as une partie sauvage en toi, on en a tous une à différente échelle. Je ne t'idéalise pas. Juste que cette fille, j'ai senti son pouvoir simplement m'effleurer et... J'étais déjà mal à l'aise. Alors j'imagine pas toi." Je fronce les sourcils en repensant à un détail. "Elle parlait de quoi quand elle a dit nos prénoms à Mordred, April et moi. A ce que tu pensais."
Iel regarde ailleurs. "Non, non restes. T'inquiètes. Laisse-moi être chelou." Iel se replace juste un peu mieux et réfléchit. "J'pensais a... pas à des trucs funs mais ça sert à rien de les ressasser, et c'était pas le sujet. " Iel désigne mes doigts d’un geste de tête. "Si j'ai pas l'droit de me griffer j'vois pas pourquoi tu pourrais, c'pas réglo."
Je baisse les yeux alors qu'iel me désigne mes mains. Je ne m'étais pas rendu compte de mon geste. Je contemple mes mains. "Pardon. C'est un vieux réflexe que j'ai gardé. Ça me permets de réfléchir et de pas tout balancer sans trop arrêter de penser ça ... Disons que ça m'évitait des problèmes." Ses frères mais pas que. Lors de sa fugue aussi. Il avait beaucoup dis de choses qui l’avaient fait regretter par la suite. Défoncer ses doigts avait été un moyen comme un autre de l’aider à rester concentré.
"Des problèmes ?"
Je remue un peu, de nouveau mal à l'aise. "Ben énerver des gens que je ne devrais pas énerver, dire je t'aime à quelqu'un qui te dénonce aux anti-mages, des choses comme..." Je n'arrive pas à finir sa phrase, me mordant la lèvre pour ne pas me remettre à pleurer. Ouai. Ce putain de mec, le premier, cette ordure. Cette ordure que j’aimais du plus profond de mon âme.
"Hey... T'as le droit de pleurer t'sais ?" Iel effleure juste ma mains que je blessais un instant plus tôt. "T'as pas à faire gaffe à c'que tu dis, ou c'que tu fais. Tu t'en fout des autres. Maintenant t'es safe et loin de tous les connard qui t'ont pourris la vie, alors... Même si t'es avec un autre connard là, j'te jure que je te veux pas du mal. Et que même si j'ai merder plein de fois... Tu peux tout déballés sans risque, je... J'te promet que même si tu t'ouvres ça... ça va pas te retomber dessus."
Je tressaille un peu quand Saph m'effleure, je ne m'y attendais pas. "J'ai pas envie. J'en ai marre de pleurer pour ça ! J'ai... j'ai trouvé deux personnes que j'aime et qui me le rendent, tout ça après avoir rencontré un grand nombre de personnes qui ne me l'ont jamais rendu. Je n'ai plus le droit d'être triste." Je relève la tête en cherchant son regard et lui fou un petit coup sur la partie du corps la plus près de mon poing. Iel ne pouvait pas se comparer à eux. Iel en était si loin. "Arrête de t'insulter de connard. Je sais que tu me veux pas de mal. C'est pas que je veux pas mais en parler je sais pas... j'ai l'impression de faire mon autobiographie et en plus elle est à chier."
Iel murmure un désolé et enlève sa main en se rendant compte m'avoir effleurer et surpris. Je me retiens d’attraper sa mains avant qu’iel ne l’enlève mais mon hésitation est tout à fait perceptible. Iel m’a surpris mais j’aimais le contact. Aprés un "hey !" pataud iel rit légèrement du coup qu'iel vient de se prendre.
"J'm'insulte si j'veux, tu m'dicte pas ma vie." Iel reprend un peu plus son sérieux. " Primo, j'suis désolé de t'annoncer que t's quand même le droit d'être triste si des fois t'as envie. Deuxio, tu m'fait ton autobiographie s'tu veux j'te force pas. Fait un effort s'tu veux la rendre moins a chier, change le casting, rajoute des figures de styles sympa, raconte comme si c'était un film d'action."
Je hausse les épaules. "Et ben le fait pas en face de moi." Je continue à lae regarder même si iel évite mon regard, ça me rassure un peu. "Tu veux que je te fasse une musique dramatique pendant que je te raconte mon enfance terrible et toute la fugue aux côtés du pas très apprécié Gaby ? Puis la trahison de mon amant qui a failli causer ma perte et la lumière au bout du tunnel ? "
Iel plisse les yeux avec un " Ouuuuh" douloureux face à la liste. "Mec, tu cumules déjà, on est plus à l'ajout d'une BO triste fait toi plaisir." Iel penche la tête sur le côté, pensif. "Ou tu la joue comédie musical et tu fais une sorte de gros son powerfull de revanche sur la vie." Iel me sourit un peu et croise mon regard approximativement 3 huitièmes de seconde.
Je lae regarde. Réfléchi. C'est pas une si mauvaise idée. Je sais que je parviens mieux à m’exprimer par la musique et par le chant. Peut-être qu’en faire une comédie musicale, pas tout public, serait une expérience assez cathartique. "Tu jouerais un rôle dans ma comédie musicale ? Et t'as une idée pour la musique ?" Iel me regarde, franchement étonné.e.
" Nan. T'es serieux ??"
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« J’en ai marre d’être triste, j’en ai marre de les détester. C’est moi qui me noie dans ma haine. Et j’ai juste envie d’avancer. Et je sais pas, la musique est importante pour moi et c’est plus simple à dire comme ça donc voilà… »
Je ris un peu pour sauver l’honneur, ça m’évitera de me montrer… Trop… Sentimental, j’imagine ? Il à l’air d’avoir besoin d’un peu de légèreté. J’m’attendais pas à ce qu’il prenne ma suggestion autant premier degré, mais c’est une bonne opportunité. C'est difficile de se trainer une histoire comme la sienne. Si ça lui permet de se la réapproprier d'une façon moins douloureuse, ça s'rais con de passer à côté.
« Oh ? Bah… Écoute, ravie si j’ai pu être une deuxième fois ta muse ?! »
Il sourit un peu. Victoire.
« Décidément, rappelle-moi de t'appeler si jamais je dois peindre un tableau histoire que je sois raccord. »
Mon rire s’estompe. Il pose sa tête contre moi.
« Non sérieux j’trouve ça cool que tu l’ai pris preums deug' si ça t’permet de sortir tout ça. J’suis juste vraiment pas convaincu pour cette histoire de rôle. Où pas un rôle chanté. J’sais pas. — Ça servait à rien de s’apitoyer. De toute façon c'est une co-création tu fais ce que tu veux. Mais j’aime bien t’entendre chanter. »
AH. Les vieux goûts d’merde, t’aimes bien Renault fin de carrière c’est ça ?? J’peux t’lâcher un « Toujours vivant, rassurez-vous », mais j’suis pas sûr qu’on y croit vu ma grosse gueule de déterré. Un dirait un cercueil qui sourit. Oui parce que j’souris un peu, pas le smile de ma vie, mais une vague esquisse un peu fatiguée. Il est chou. Et c’est chou qu’il aime bien m’entendre chanter. Mais ça me rappelle aussi ce que j’ai fait. J’assume hein. Mais. Woh ? On fait de ses mouv' quand on la tête au fond du trou ?
« T’es le chef de projet, c’ton scénar, c’toi qui décides les rôles ! Ça m’dérange pas de participer si t’aimes bien le son d’la ponceuse enrayé, mais tu choisis. »
Je lève légèrement les mains pour me dédouaner de ces choix douteux. En vrai j’abuse. J’ai juste un brin rocailleux, c’pas la chaîne des puys pour autant.
« Pourtant de nous c’est moi qui fume je sais pas comment on s’est démerdé. »
Ouais faut croire qu’tu fumes de l’harmonica vu comment tu chantes. Bref, au pire il m’apprendra. Ou je m’rendrais utile autrement.
« Par contre je peux te chercher des musiques stu veux. »
Phil sourit, mais pas ses yeux. Il hoche la tête.
« Carrément t’en as déjà en tête ? — Ouais, des pistes. Je te les enverrai. »
Il se laisse aller sur le sol et soupire. Je suis le mouvement, m’allonge à moitié, à côté de lui. Il à l’air claqué au sol. Mais moins pire que tout à l’heure. En même temps, ça parait difficile d’être plus mal. J’imagine.
« Est-ce que ça va un peu mieux ? »
Ouhla, tu t’es regardée avant d’poser des questions pareilles ?
« Oui ? Tfaçon, ça pouvait pas empirer. »
Hmm. Si, s’il était parti. J’aurais compris hein. Mais sur le moment ça aurait été… Très, très très compliqué.
« Merci d’avoir été là. Et toi ? Comment tu te sens ? — De rien après j’ai été là parce que tu es venu me chercher donc merci à toi de m’avoir suivi. Je me sens… Un peu mieux on va dire. Un peu moins triste. — Hmm. C’est déjà ça de pris. »
Je soupire. Bon. On est seuls à deux. Au bout du rouleau. Triste. Crade. En loques. Sur le sol des serres.
« On est des gros vainqueurs, hein ? »
Il rit, et finit par s’étouffer en quinte de toux. Donc je disais « … En loques. Sur le sol des serres. En crise d’asthme… ».
« Je pense qu’on a tiré le gros lot là. » Il se blottit contre moi « Si quelqu’un arrive, on lui dit quoi ? »
Je me serre davantage contre lui. Chais pas. Ça me rassure un peu. Je visualise nos dégaines. Ouais. On n’aurait pas d’excuse à tricoter. J’ai un léger rire.
« Certainement pas où on à cacher le corps, on les laisse galérer. — Je leur jouerais un peu de musique pour les motiver. — Et à la fin on leur dira qu’il est sous des espèces menacées qu’ils ont pas l’droit de déterrer. Y’a pas de raison qu’ils passent une meilleure journée que nous s’ils viennent nous déranger. »
Phil part en grosse poilade des familles, presque nerveuse, mais la pression à l’air d’être un peu redescendu.
« J’ai l’image en tête et vraiment… J’adore. »
Je me marre un peu avec lui. Ça me fait plaisir de le voir à nouveau sourire. Je sais pas. Factuellement, j’me sens mal. Mais être avec lui, discuter… Ça répand une sorte de chaleur au milieu de tout ça. Quelque chose de réconfortant. Son contact aussi. J’étais frileux au début, mais le fait que ça ait été progressif m'a aidé à l’accepter. J’ai un peu moins l’impression d’être ce qu’il y a de plus dégoûtant sur terre quand son épaule est contre la mienne. Pendant une courte seconde j’oublie mon envie de m’arracher la peau ; parce que j'me souvient que j’aime bien pouvoir sentir la proximité de la sienne.
Puis y'a aussi le fait de le voir sourire, tout simplement. Il as eu un gros passage à vide avec c't'histoire, il à l'air de s'être bouffé son passé foireux en 4k. C'est jamais agréable de s'y retrouver confronter. C'est... Cool s'il arrive à souffler après ça.
Il attrape doucement une de mes mains, hésitant.
« Je peux ? — Oui, fonce. »
Il entrelace ses doigts dans les miens et je les ressers légèrement. On est l’un contre l’autre, sur le sol, nos visages assez proches. Et je l’observe, le détaille. Comme si ça pouvait me permettre de capter les milliers de pensées qui se tirent la bourre derrière ses yeux. Mais ça marche pas. J’lis pas dans sa tête ; tant mieux d'ailleurs, j'pref que ça reste un secret. Qu'il me livre s'qu'il a envie de me livrer. De la fatigue, de la tristesse, de la compréhension, de l’affection... D'autres choses que je saisis moins, mais qui ont l'air douces.
On reste comme ça un moment, l’um contre l’autre, à juste se partager une présence, un instant. Je finis par fermer les yeux, coller ma tête contre la sienne. Combien de temps ? J’sais pas. Et j’ai pas envie de le savoir. C’est bien de perdre cette notion des fois, de décrocher d’la réalité. On en a besoin.
Mais j'fini par faire l'erreur de briser le silence. Rouvre, mes paupières. Hmm. J'avais pas envie.
« Tu veux peut-être pas passer la nuit dans la serre, non ? »
Il ne bouge pas. Il a l’air trop pris par la bulle de calme.
« Hum… En même temps c’est pas l’endroit le plus confortable, mais je suis bien là. Faut qu’on bouge c’est ça ? — Y’a pas de “Faut” qu’on bouge, tu vois une obligation quelque part ? »
Un panneau dans la même veine que les « Merci de ne pas marcher dans la pelouse. » mais genre « Interdit de dissocier en groupe entre les plants de tomate après 20h ».
« J’me disais juste que tu devais être éclaté. On a vraiment des sales tronches, t’as pas besoin de te rajouter de la terre et des feuilles dans les chveux, tu voulais p't’etre… rentré ? »
Phil commence à retrouver un peu des couleurs. Ça égayera le tableau au moins.
« Je passe la moitié de mon temps avec de la terre et des feuilles sur la gueule de toute façon. Mais si tu rentres et que tu veux te nettoyer toi surtout je te suis… Si j’ai ton autorisation. »
Je grimace et regarde en l’air, hésitant.e. Pas sur le fait qu’on reste ensemble, au contraire. On a parlé de s'accrocher, non ? T'façon... Ce soir j’suis coincé dans un paradoxe dont il est la seule solution ; croiser quelqu’un me foutrait dans le mal, mais seul, j’vais rechuter, c’est inévitable.
Y’a que lui ou… C’est ok. C’est cool. Les inconnues, ça me tendrait. Mes autres proches, ça me ferait du mal. J'veux pas rentrer. Pas que Mordred me voie comme ça. L’idée même de mon appart, ma chambre me rassure pas du tout, j’ai besoin de me couper de mon quotidien pour pas le mêlé à ça.
« Il faudrait… vraiment que je me passe au Kärcher. Mais j’ai pas envie de rentrer chez moi. »
Il embrasse ma main.
« Écoutes deux solutions : soit tu viens chez moi, soit on va se foutre dans la rivière ou une connerie du genre et pour le reste on se trouvera un coin cool pour se poser. — Hmm. Si t’as pas peur que je nique ta douche, chez toi ? Y’as pas de javel dans les rivières. Et la j’ai vraiment besoin de me désinfecter la gueule et de me faire un bain de bouche à l’acide chlorhydrique, pour… RAH. Ouais Ouai, ouai. Steuplaît. »
C’est urgent. Intolérable. Sensoriellement, c’est trop. Comme si ma peau grouillait. Je supporte plus. Je veux effacer toute trace de ce qui s’est passé. Complètement. Me souvenir ni des sensations, de l’odeur, des sons. Une rivière ça nettoie queud. Je veux vraiment me sentir désinfecter. Me fondre l’épiderme et les muqueuses aux produits chimiques. J’men fout que ça défonce, au moins ça sera acceptable.
« Ne t’inquiète pas ça se nettoie une douche. »
Il se lève et je grimace en remarquant qu’il a des taches de sang lui aussi du coup. Uh. J’voulais pas. Il essuie ses mains pour épargner son violoncelle.
« Aller on est parti. Par contre on évitera l’usage de produits chimiques je ne tiens pas à te voir mourir aujourd’hui. — T’inquiète, si c’est un bain de bouche techniquement je les avale pas. »
Je vanne qu’à moitié. Son regard est accusateur. Quoi ? Je sais que j’peux pas. L’idée est juste… tentante. Je montre du menton ses sapes, lui.
« Tu… désolée de t’avoir… Tu sais ...? Bref on y va. »
Je me mets en route pour ne pas avoir à développer ces excuses bizarres et il jette un œil à ses fringues tout en dansant la gigue pour réussir à tenir son instrument sans le tacher.
« Oh c’est pas grave t’inquiètes pas jmen fou. Je viendrais me laver à la javel avec toi. »
Ah, genre, ensemble ? J’suis pas contre, j’m’y attendais juste pas. C’est p’t’être un peu weird. Mais pas plus mal. Je pense sincèrement que ça peut m’éviter des conneries, de pas être seul.e sous la douche. Mon visage est teinté d’une ironie bizarre, fatiguée.
« Cool… » j’hausse une épaule « On va prendre une douche ensemble pour laver le sang de mes ennemies et sentir la piscine. Comme quoi, on c’était pas encore surpassé en termes de séduction. »
Quels choix de vie foireux m’ont amené jusqu’ici ? Trop vous dites ? Ugh. Bref. Mieux vaut en rire qu'en chialer.
« Bsoin d’aide avec ton convoie ? »
Phil sourit.
« C’est vrai que je ne pensais pas qu’on puisse atteindre ce level de date. Comme tu dis, on se surpasse. Mais si on joue la surenchère, je suis pas sûr de vouloir savoir quel sera le suivant. »
Il regarde l’instrument puis me tend l’archet.
« Tiens prends ça, ça me libérera déjà une main. »
Je le prends volontiers, ça m’occupera les mains. Quant à cette histoire de date…
« Uh. Moi non plus. »
On est déjà... trop. Intense. Hardcore. Pas besoin de surenchérir, vraiment, entre la vie, notre créativité douteuse, nos caractères de chiotte, notre santé mentale foireuse, notre chance complètement péter ... Tout est dit non ? Si on à un moment tranquille c'est vraiment qu'on l’a payé le prix fort. Ce qu'on peut se permettre, c'est des courtes escapades. Pour s'alléger la tête.
Je reporte mon attention sur l’archer. J’en avais jamais touché, et en même temps… Je n’ai pas vraiment de potes musiciens. À part lui. J’aimerais bien qu’il m’en parle. Ça nous changera les idées.
« T’en fais depuis longtemps ? »
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Feuille de personnage Age: 23 Pronoms: Il Club: Musique / Bricolage Pouvoir: Modification du cycle naturel des plantes
Alyn
Premier de la classe
Jeu 7 Sep - 14:11
Watch my face – ft. Saphirre
Phil regarde Saph du coin de l'œil pendant qu'iel observe ce qu'iel tient dans les mains. Il réfléchit un peu. Après tout, est-ce que j’allais vraiment commencer à cacher des trucs maintenant. Autant lui dire que je l’avais volé, de toute façon ça ne changerait pas grand-chose.
"J'ai commencé pendant ma fugue, ça a été un des premiers trucs que j'ai... Emprunté. J'ai rencontré des musiciens qui m'ont aidé à apprendre. Donc ouai un petit moment quand même."
Iel sourit de façon un peu espiègle. " T'as chourrer un truc aussi massif que ton espèces de manoir à cordes là ?"
Je hausse les épaules. "Alors oui c'était pas un vol super discret et j'étais pas tout seul." Je baisse un peu la tête, légèrement honteux. Mais je ne regrette pas non plus. "C'était une vieille qui avait une super grande baraque et bon on y est allé à plusieurs et chacun a pris un truc. On est parti assez vite et quand je suis arrivé j'ai dit à Gary qu'on devait se barrer et on s'est barré loin. Ils nous ont pas suivi pour un violoncelle. - Pourquoi avoir carotte cte vioc ? C'était un choix au pif parce qu'elle avait l'air riche ? Mais si oui elle devait avoir des trucs qui valent plus cher à la revente, non ? - Je sais pas pourquoi elle de base j'ai juste suivit le groupe. Bon il s'avère qu'effectivement elle avait de l'argent." J’ai un sourire un peu doux en regardant mon violoncelle. "En fait je savais pas quoi prendre et puis je l'ai vu, je l'ai trouvé superbe et je me suis dit que ça occuperait mes journées. C'était pas pour la revente et puis je ne m'y connaissais pas assez. C'est la meilleure décision que j'ai pu prendre."
Iel pouffe un peu de rire. Attendrit et... moqueur. "Même quand t'essai de faire un cambriolage t'es un grand sentimentale. T'es pas rattrapable."
Je relève les yeux d'un air un peu vexé. "C'était le premier. Je savais pas quoi prendre c'est tout. T'inquiètes les autres m'ont plutôt bien réussi et jme suis jamais fait chopper en plus de ça. - Mah. Si tu t'es fait choper que sur le premier alors..." Son sourire s'elargie " Du coup t'as voler des jolies souvenirs sur les suivants pour te faire des ptit trip émotions ? Ou t'as p't'être essayer de renverser le cours de la flûtes traversière à la revente ?"
Je lae regarde d'un air bougon. "T'as de la chance que je tienne à mon violoncelle où jte l'aurais balancé a la figure." A vrai dire j’avais effectivement gardé un truc ou deux que j’avais trouvé jolis. C’est beaucoup moins dangereux que de revendre et franchement parfois la valeur sentimentale vaut plus que la valeur financière. "J'ai pris ce que tout le monde prend des bijoux des trucs comme ça qui se revendent bien. Souvent de la tune parce que bizarrement les gens en gardent pas mal. J'ai peut-être gardé une broche et deux trois trucs mais ça n'a rien à voir avec de jolis souvenirs ! - Mais t'as vraiment choper des souveniiiirs, HAHAHA, bordel, j'respire plus. "
Iel ris de plus en plus et vire une larme de rire du coin de son œil. "Heureusement tu tiens trop à tes broches aussi, sinon j'aurais grave été en danger, t'aurais pu mles jeter dessus. - MAIS !"
Comme j’ai rien sous la main je tente de faire pousser une branche pour qu'iel se la prenne. Malheureusement iel voie la branche arriver et s'écarte par miracle avant. Iel en arrache quelques feuille et me les jettes.
"C'est sympa comme arbre ça, c'est du charme, du bouleau ou du seum ?"
Je lae regarde et un voile de fatigue passe devant mes yeux amusés. La journée était déjà forte en sensation mais évidemment je ne réfléchis qu’après faire les choses donc me fatiguer encore plus en utilisant mon pouvoir après tout pourquoi pas.
"J'aurais dit un super mélange des trois, ça t'as plu ?"
Les rires se calmes peu à peu. Même ça c'était épuisant. Iel lui rend sont air amusé et claqué au sol. C'est un peu le mood, l'idée.
"Ça aurais pu, si jtrouvais pas ça un peu couillon d’utiliser ta magie dans cet état."
Je hausse les épaules alors qu'ils sortent de la serre. J’ai presque l’impression qu’iel venait de lire dans mes pensées. Mais je prends un air nonchalant comme si cela ne m’avait pas particulièrement atteint.
"Ça aurait valu le coup si tu te l'étais prise. Il ne faut pas se moquer de mes talents de voleur, je suis super méthodique donc fait gaffe a ce que je ne te vole pas un truc en souvenir. - Franchement ? Tu sais quoi ? J'aimerais t'y voir. - T'inquiètes pas juste pense à vérifier tes affaires régulièrement. Disons que je m'en sortirais mieux que toi quand t'as essayé de me prendre mon portefeuille l'autre jour." Regard entendu. - On verra ça. J'ai eu un instant de faiblesse, ça m'as servi de leçon. Donc surveille bien tes poches, elles sont pas à l'abris de s'alléger."
Je lève les yeux au ciel. J’avais hâte de lae voir essayer de nouveau, ellui qui se moquait de mes talents de voleur ne m’avait pas encore prouvé les siens, loin de là même. On avance tranquillement et on termine le chemin pour arriver jusque chez moi. J’ouvre et pousse la porte du pied, sachant que l’appartement est vide. Ce qui est plutôt une bonne chose.
"Aller va te foutre à poil qu'on aille enlever toute cette merde. Et on va mettre les fringues dans un sac bien fermé je sais pas ce que tu veux en faire mais je veux pas qu'Eizh tombe dessus."
Je ne sais pas comment il réagirait s’il trouve des vêtements plein de sang dans l’appartement, surtout si certain d’entre eux m’appartiennent. Je préfère le préserver au maximum, n’ayant pas besoin de le mêler à nos problèmes. Iel avait perdu son air un peu plus souriant
"Heu... ah. Oui. Je ? Je me change où ?" Son expression se décompose un peu plus " Il est là ? Non parce que je peux aussi rentrer chez moi... c'est pas..."
Je lui fais un sourire doux en fermant derrière. Je me veux rassurant, je vois bien qu’iel est en train de retomber, que la joie disparait peu à peu et je n’ai pas envie de lae laisser sombrer une deuxième fois. Je suis fatigué mais je peux encore faire ça.
"Tu te changes dans la chambre ou dans la salle de bain comme tu veux. Je vais te prêter des fringues. Et non il n'est pas là sinon j'aurais pas proposé, t'inquiètes pas. - ... Cool." Iel recule un peu. "J'y vais."
Iel part directement dans la salle d'eau. J’attrape quelques vêtements dans le placard, des trucs pour trainer pour moi et des fringues pas trop mal pour Saph. Quitte à l’habiller, autant bien le faire. Je pousse la porte de la salle de bain et me retrouve face à ellui en train de phaser au milieu de la pièce, ses vêtements dans les mains. Je vais déposer ce que j’ai dans les mains sur un meuble avant de m'approcher doucement d’ellui. Je lui prends délicatement les vêtements des mains.
"Okay on va faire ça tranquillement. Est-ce que tu veux aller te mettre sous l'eau chaude ? Ça va te faire du bien."
Ça lae sort de ses pensées. Iel cligne des yeux et me regarde. Constate. Iel fronce les sourcils. J’ai dis un truc de mal ?
" Prend pas de pincette. C'est bizarre. J'suis juste fatigué mais ça va. - Moi aussi jsuis fatigué et c'est pour ça que j'ai juste envie d'aller me poser sous l'eau chaude."
Je me déshabille assez vite et allume l'eau bien chaude pour me foutre dessous sans bouger. Je ferme doucement les yeux. Iel rentre et hésites une fois dedans.
"Tu préfères peut etre te doucher seul ?"
Je ne réponds pas par des mots, simplement par un p'tit grognement de c'est bon là franchement arrête d'être gêné.e. On en est plus à ce stade. Je ne serais pas là nu dans la douche à l’attendre si je voulais me doucher seul. Je tends le bras pour l'attraper et l'attirer vers moi sous l'eau. Iel attrape doucement ma main. Iel finit par se coller un peu à moi, la tête par-dessus mon épaule. Je mets la tête dans le creux de son cou et serre sa main dans la mienne. Je me laisse aller contre Saph tout en luttant contre une sale envie de dormir. Iel reste un moment immobile avant de se décoller de moi avec toujours cette même expression fatigué, et de me piquer de quoi ce laver. Iel le fait au moins trois fois. C'est presque compulsif. Je lae laisser faire parce que j’ai conscience qu'iel en a besoin, même si ça m’inquiètes. Je restes silencieux, les yeux fermés sous l'eau comme si elle était en train de faire disparaitre tous mes malheurs. J’ai une main posée sur une paroi pour éviter de me ramasser. Iel sort et s'enroule dans une serviette. Je finis par baisser un peu le débit d'eau mais laisse allumé pour m'asseoir par terre, toujours sous l'eau. Je rouvre cependant les yeux pour les lever vers Saph et voir comment iel se sent. Iel fini par se sentir observé.
"Sup' ?" Iel me pointe du menton. Iel a l'air vraiment d'une poubelle. Ou d'un rottweiler qu'on aurais laisser sous la pluie."Jpeux prendre une brosse à dents neuve ?"
Je lui fais un faible sourire avant d'éteindre la douche, se relever et venir ellui donner une brosse à dents.
"Tiens, profites tu peux aussi vider le dentifrice si tu veux mais c'est pas super bon pour les dents."
Iel fait la moue en le prenant, grincheux. Je m'enroule dans une serviette et me remet en boule sur un tabouret qui trainait dans un coin. J’ai besoin d’être fermé sur moi-même, ça me fait du bien.
"J'men tape."Iel se lave les dents plusieurs fois, j’ai presque peur qu’iel essaie de se déboîter la mâchoire. Iel se force à arrêter. Se rince "Raaaaah."
Iel passe ses mains sur son visage. Souffle. Je viens prudemment se mettre à côté d’ellui et j’écarte légèrement les bras si jamais iel a envie de venir.
"Sortons de la salle de bain, ça t'évitera de te faire violence comme ça."
Iel capte pas que j’ouvre les bras et se précipite un peu pour sortir.
"Rmrlrrrrrgrrrrrr. Je gère, j'me suis écarté. Repose-toi, toi. T'en a besoin."
J’enfile juste un caleçon et un haut avant de sortir. Je ne suis pas sûr qu’iel gère si bien mais je ne dit rien.
"Je pense que je ne suis pas le seul et j'ai pas envie de me reposer tout seul. Donc si t'as rien contre ça on peut encore se tenir un peu compagnie... - ... J'ai rien contre. Mais. Hmm. Je peux dormir sur le canap ?"
Je me rends compte de ma connerie. Ma chambre est aussi celle de Eizh. Et Saph n’a pas forcément envie de prendre sa place dans le lit, ni même d’aller dans cette chambre. Je suis juste fatigué et jai associé dormir au lit sans même me poser de question.
"Ouai chui trop con on peut aller sur le canap enfin tu enfin... Aaaah ouai comme tu veux."
Bug du cerveau. Iel bug aussi.
"Je. Je sais pas. Franchement j'pionce ou tu veux avec qui tu veux dans la limite ou jveux pas dormir dans le lit d'Eizh quoi." Iel soupire."J'ai oublié de mettre les fringues. Uh."
Je prends trente secondes de recul sur la situation. On est tous les deux là dans le salon à se regarder à avoir l'air con, l’un de nous encore complètement à poil. Je prends les devants. Je passe la tête par la salle de bain pour attraper et lui lancer les fringues.
"Aller c'est bon tu t'habilles on va se foutre sur le canapé et on va dormir fin de l'histoire."
Je n’attends pas de réponse avant d’aller m’avachir sur le canapé, totalement à bout de forces.
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Saphirre Lacey
Trash Can or trash cannot
Ven 8 Sep - 15:54
Phil
Saphirre Lacey
「Watch my face」
Je rattrape ses fringues avec deux de tens’. J’capte sa phrase 5 secondes en retard. C’est la D.
« Ouai. Tout pareil. »
J’enfile le T-shirt/Caleçon traditionnel et me laisse crever sur le canapé. Phil vient se caler contre moi, câlin, pour me faire des papouilles sur le bras. Hmrf. C’est… C’est cool. J’aime bien.
Je me colle contre lui en grognant affectueusement, avant de juste… Ronronner. Traître de corps. Traîtresse de magie. C’est complètement involontaire, mais… bon en vrai ça m’vas. C'pas désagréable. Et j’sais pas. Mm. Ouai. C'te magie est instinctive de toute façon. Au moins ça prouve… que la perte de contrôle peut aussi donner de belles choses. C'est pas simple à accepter, mais c’pas comme si j’avais l’énergie de débattre avec moi-même.
J’suis juste content de pouvoir lui exprimer quelque chose de doux alors qu’avec les mots, j’peux pas. Phil laisse apparaître un immense sourire de bonheur, passe sa main sur ma joue et murmure.
« J’adore ce bruit. Ça me fait du bien de t’entendre comme ça. »
Wesh. J’aime pas qu’on m’le fasse remarquer quand ça arrive. Je fronce le nez d’un air faussement contrarié en guise de protestation. Avant d’appuyer ma tête contre sa main. Paie ta protestation. C’est la révolution là.
Il rit légèrement, puis colle son front sur le mien en fermant les yeux. Sa respiration est lente, profonde. Apaisé ? C’est contagieux. J’rentre dans sa bulle et on reste comme ça un moment, calme et éreinté, après toutes ces conneries. Lorsqu’il rouvre ses yeux, son regard est interrogateur. J’lui rends la question en penchant la tête sur le côté. Quel est le message Phil ? Tu veux quoi ? Dormir ? Un smoothie ? Mon cerveau patauge dans la semoule, s’tu veux quelque chose va falloir être plus clair.
Il sourit de plus belle et passe une main sous mon menton pour approcher son visage du mien. AH. DONC, PAS UN SMOOTHIE. Ah. Aaaaaaah bordel. En temps normal j’donnerais cher pour le galocher hein, mais là, j’le sens pas. Trop tôt. Beaucoup trop tôt. J’veux pas associer Phil aux sensations qui me foutent encore mal donc pour une fois dans ma vie, j’vais prendre le temps.
Un schlag reste un schlag, donc, réflexe, quand il approche sa tête, j’lui mets une grosse main sur la face en riant légèrement. Plus efficace que de secouer la tête pour dire non. Le message est passé, il rit aussi. Je glisse ma paume sur sa joue en lui donnant un coup de nez. Mignon hein, j’lui ai pas mis une tête j’suis pas un gros sauvage, c'était pour compenser.
Il appuie son visage contre, avant de se nicher dans mon cou, une main au-dessus de ma taille. J’passe un de mes bras sous sa tête pour pas qu’il soit encombrant, et lui papouille affectueusement le dos, les yeux de plus en plus fermés. Mais je ne dors pas. Peu. J’y arrive pas. Je somnole et je cogite en même temps, c’est fatigant.
Phil tombe complet, mais son sommeil est salement agité, et il finit par se réveiller, en sueur et en pleures au milieu de la nuit. Je mets quelques secondes à sortir de mon coma insomniaque, connecté à ce qu'il se passe, avant de me redresser, pas très frais, mais inquiet.
« Hey, Phil… qu’est-ce qu’il se passe ? »
Phil passe les mains sur son visage. Le mec à l’air au bout du bout. Il prend une grande inspiration avant de soupirer.
« Rien juste des cauchemars. Je m’en doutais c’est ça de faire remonter des souvenirs enterrés. »
Je tends un peu les bras au cas où il veuille un câlin ou… J’sais pas. J’suis une tanche pour rassurer, mais dans cet état de cuisine c’pire. On dirait un meuble. Une commode inquiète.
« Tu… ça va aller ? Tu veux les raconter ? »
Il se faufile dans mes bras, se love dedans et sèche ses larmes sur mon t-shirt.
« Non. Je veux pas. — Ça marche. Tout va bien. Chuis là. T’es là. On est là. »
Achevez-moi. J’sers à queud. Mais si il est coincé dans ses souvenirs, j’sais pas l’important c’est d’être..heu… là ? Non ? J’enroule mes bras autour de lui, un peu impuissant.e.
« J’aimerais bien juste dormir tranquillement, au moins ça.
— J’comprends. J’aim'rais pouvoir les enlever de ta tête, mais j’peux pas. Jpeux juste te dire que ça va s’arranger, mais c’est vraiment une phrase a la con vu qu’on sait jamais quand. Mais ça s’arrangera. En attendant… ça te fait une excuse pour gratter des câlins en pleine nuit ? »
Je lui adresse un sourire qui se veut bienveillant, mais qui est surtout plein de cernes.
« Est-ce que tu veux qu’on aille s’aérer la tête, à la fenêtre ? »
Phil me rend mon sourire avec une tête de déterré. Oula, mais la totale poubelle, que des déchets, demain on va s’faire sortir par des éboueurs hein.
« Gratter des câlins. Ça me va. » Il se tourne un peu côté fenêtre « Ouais on peut. Et si l’envie m’en prend j’attache un rideau et je fuis. »
Fuir… Quoi ? Parce qu'avec un rideau tu mets d'la distance qu'avec moi, là. T’es mignon, mais c’qui y’a dans ta tête c’est pas avec un joli sprint que tu vas y échapper hein.
« Hmm? Au moins t’es sûr que je pourrais pas t’suivre, mais tu veux fuir quoi exactement ? » Je lui tape l’épaule pour le mettre en marche « Allez, lève-moi ce joli cul, c’est une discussion de r’bort de fenêtre, ça. »
Je soulève ma carcasse pour aller ouvrir, pendant que Phil, retraité depuis 10 ans et passionné de tricot, me suit avec son meilleur flow de grand-mère entre sa démarche et son plaid. Il inspire à fond en clos ses paupières, profite de l'air frais. Et je l’observe avec des yeux de chouette, attendant sa réponse.
« Arrête de dire que tu pourrais pas me suivre je suis sûr que t’es bon.ne gimpeureuse quand tu le veux. - Évidemment. La dernière fois, une sorte d’instinct chelou à juste prit le dessus. Je charier juste pour t’consoler, j’sais que je suis bon. »
Bien entendu, il a évité ma question. C’est le roi de l’esquive. Ah ça m’saoule, mais t’es tombé contre plus fort que toi mon grand. Tu m’envoies chier s’tu veux, mais tu m’ignores certainement pas.
« Excellent.e même. Presque aussi doué que tu l’es pour éviter les questions. »
Je lui adresse un sourire entendu, un sourcil haussé. Ouais j’suis un bon. Range ton air faussement étonné, gros, ça prend pas.
« Oh tu m’as posé une question ? Je ne l’ai peut-être pas entendu c’est pour ça… — J’arrive pas à savoir si tu t’moques de moi ? »
On est éclaté au sol donc, p't'être. Bon. Il soupire.
« Non je l’ai entendu c’est juste que j’ai l’impression d’être en boucle. »
Mais j’vais te goumer tes grands morts, ton ancêtre l’anguille sautée aux fines herbes ??? Je lui donne un coup de coude.
« Mais ? Mais c’pas une excuse pour me ghoster wesh ???? T’es grand, tu peux me dire que t’as pas envie d’m’en parler ou en parler si t’en as envie. Qu’tu sois en boucle ou non, j’m’en fous, juste m’laisse pas en vue IRL, quoi ??
— Mais nan, mais… »
Bah ouais, vas-y, justifie-toi. Si t’as une excuse elle a intérêt à être gold et doublé de saumon fumé de Norvège sinon c’toi que je fume. Il passe encore une main sur son visage. Il à l’air d’être exténué. J’le suis aussi. Faut que j’arrête de m’chauffer, on respire par les genoux, calmos.
« Jveux juste poser mon cerveau là, mes souvenirs là, juste me barrer et devenir un anonyme, vivre tranquillement dans la forêt sans aucun souci. »
Hmm. HMM. J’aime pas ce terrain-là, celui des dark poète à la mord moi l'noeud, dans l'genre tout plaquer sans un putain de regard pour ceux que j'laisse derrière, peace. Après j'me trompe peut-être sur le discours, hein. Ca serais pas étonnant que le sel parle, dans mon état.
« Hmm? On aurait vraiment du pionce à la rivière pour assouvir tes envies de forêt, alors. Ou… »
Ou tu veux vraiment te faire oublier. Faut dire que ça s’rait con de nous mettre au courant, si tu veux être anonyme. Je me pose à la fenêtre et pose ses bras sur le rebord pour amorcer le propos, pas très adroitement.
« Les gens tu veux les fuir aussi ? »
T’as l’air de bien kiffer ça. La fuite, les esquives. J’suis pas là pour te juger, mais c’est juste que ça pu la connerie ton affaire. Les mauvais schémas qui se répètent. C’est l’idée que j’ai en tête, mais j’veux l’amener doucement dessus. Je sens son attention glissée vers moi.
« Ça dépend lesquels, mais a deux exceptions près oui. Tu penses à quoi ?
— Je sais pas. Admettons. Tu fuis. Loin de tout. Nouveau départ. Tu refais ta vie. OK. » Je me tourne vers lui, verrouille mon regard implacable dans le sien « C’est pas déjà ce que t’as fait, concrètement ? Répond sinon. Qu’est-ce que ça changerait cette fois ? »
Pourquoi vouloir de barrer de Leoska maintenant qu’t’as un refuge stable et un entourage safe ? C’est la sécurité qui te saoule ? La stabilité qui t'étouffe ? T’aimes juste fuir ou c'est que c'est une habitude que t'arrives plus à lâcher ? J’m’en fous que t’ai deux exceptions près, j’trouve ça même lourd pour le reste de tes proches que t’es prêt à laisser derrière.
J’veux juste comprendre. Identifier le problème, te voir aller au bout de ton raisonnement au lieu d'balancer des bombes comme ça. Tant pis si j’deviens un peu incisif, t’façon quand on y va doucement tu fais comme si c’était pas un sujet. J’suis pas bon pour te rassurer, mais j’s’rais p’t’être meilleur.e pour te faire bouger ton cul.
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Alyn
Premier de la classe
Jeu 14 Sep - 18:58
Watch my face – ft. Saphirre
TW : pensées suicidaires
Je regarde le terrain en dessous de moi un moment, songeur. Iel n’a pas tord sur tous les points. Mais cette putain d’habitude lui collait à la peau, cette envie de partir, de toujours courir.
"Je sais pas. Honnêtement j'en sais rien. J'ai juste encore cette foutue impression que je peux partir d'ici à tout moment, j'ai toujours les mêmes peurs, conscientes ou non. - Ouai. Bien sûr. Ça part pas comme ça, ça serait trop simple. Réfléchis-y juste quand t'as envie de te casser. Est-ce que c'est les vieux réflexe qui parle trop fort ? Ou est-ce que t'as vraiment envie ou besoin de te barrer ?" Son regard se porte à nouveau sur le ciel de nuit. "Et rappelle-toi qu'ici, c'est probablement un des meilleur endroit s'tu veux un nouveau départ. Et que ça vaut p't'etre le coup de lui laisser sa chance. J'sais pas. C'est toi qui décide."
Une pensée traverse mes pensées, très vite balayée. Mais elle est passée quand-même et elle me donne des frissons. Peut-être que ma fuite définitive ne serait pas dans ce monde-là. Ce n’est pas les gens que je fuis, c’est moi, c’est mon passé. Même si les personnes qui constituaient ce passé avaient disparu de mon quotidien, elles vivaient dans ma tête, même quand je dormais. J’ai un nouveau frisson de dégoût et je me déteste d’en venir à penser à ce genre de choses. C’est bien pour ça que je n’aime pas parler de mon passé, je ne veux pas en arriver à des extrêmes pareilles. Rien que d’y penser c’est déjà trop.
"Oui je peux essayer. De toute façon j'ai... Pas grand-chose de mieux."
Des vieux réflexes ouai. Des vieux trucs qui mettaient un temps fou a partir. S'ils partaient un jour. A vrai dire, je n’avais vraiment rien de mieux. Je pouvais toujours courir mais pour aller où. Mais ça ne me plait pas de rester ici sur une idée de dépit. Iel me jette un regard puis regarde à nouveau dehors.
"Deux choses. Un. Si un jours t'as l'intention de te casser sans prévenir tu me largue décemment avant. Tu me laisse pas sur le palier comme un gros bouffons. Ou jte jure que jtrouverais quand même un moyen de te faire regretter."
Iel marque la pause et lève un 2e doigt.
"Deux. Fait-moi plaisir et si ça arrive parles-en à j'sais pas. Un thérapeute, un conseiller quelqu'un de compétent. Que t'ai du back up et qu'il t'aide à te poser les bonnes questions et que tu cèdes pas à un coup de tête. Que ta décision soit réfléchie."
Iel pose le poing.
"Ouai. R'marque, même pas bsoin d'en arriver là pour en parler à un pro si un jours t'es inspiré. Ça a jamais fait de mal à personne."
Je fais un sourire. C'est marrant que ça soit ça qui vienne en premier. Je sais qu'iel a tendance à repousser les gens mais ça a l'air d'être une peur bien profonde et ancrée. Je pose la tête sur son épaule, ses paroles chassant les pensées dans lesquelles j’étais en train de me perdre.
"Je t'ai dit à deux exceptions près tout a l'heure quand tu me parlais de fuir les gens. Tu en fais partie. Si un jour jme casse je t'emmène avec moi." Je ferme un peu les yeux. "Et je réfléchirais à aller en parler à quelqu'un mais... Tu sais aussi bien que moi que c'est compliqué. Je n'ai réussi à en parler qu'à deux personnes depuis... Toujours en fait."
Et ce n’était pas quelque chose de volontaire de ma part. Je n’en parle pas, non pas parce que je n’en ai pas envie mais plutôt parce que je n’y arrive pas. Les mots restent coincés, je n’ai pas envie de revivre éternellement les scènes sur lesquelles je suis en boucle.
"Hmm hmm. Et je suppose que du coup tu vas aussi emmener Mordred, April, Ingi, tous mes proches que j'ai pas forcément de laisser derrières ouam si tu m’emmènes ? Et qui aurons pas forcément envie de suivre ? Ou on me coupe tout simplement de mon entourage, yolo, vue que le plan c'est de s'isoler ? " Iel hausse un sourcil sceptique. "Bien sûr que c'est difficile d'en parler a des pro. La première fois qu'on m'la suggérer j'ai littéralement péter les plombs. Mais c'est comme ça. Tu flippes de ton passé ? T'en fais des cauchemar ? T'as peur de te barrer, t'arrive pas à défaire tes propres mécanisme ? Beh il existes des professionnels pour t'accompagner, t'aider. Youpi. Ils te forcerons pas à parler de toute façon, tu leur dis bien ce que tu veux. Mais jte jure qu'c'est plus efficace que de collectionner les p'tits copains."
J’enlève ma tête de Saph et m'écarte un peu, touché par ses mots. Comment iel peut oser croire que mon but c’est de l’enlever et de lae rendre malheureux. Si iel pense ça de moi alors c’est qu’iel n’a vraiment rien compris et ça m’attriste beaucoup. La fin de sa tirade finit de faire monter ma colère. Je prends un air sombre. Collectionner les petits copains. Très bien. Ok. Je vois. Iel pense donc que je m’amuse à faire un tableau de chasse. Ce n’est plus à mon égo qu’iel s’attaque là, c’est à mes sentiments et à mes émotions. Or, s’il y a bien une chose d’authentique chez moi, c’est ça. J’ai l’impression qu’iel remet en cause ma sincérité envers ellui et envers Eizh, ça me casse en deux. La fatigue n’aide pas.
"Évidemment que non je ne ferais pas ça. Je ne suis pas là pour te détruire ta vie. Collectionner les p'tits copains ? Tu penses vraiment que c'est ce que je fais ?"
Iel a une expression toujours aussi sérieuse. Presque dure.
"Faut pas l'prendre littéralement. C'que j'veux dire par là c'est surtout que tu peux pas faire dépendre ton bonheur de deux personnes. C'tout. C'est ni viable pour toi, ni pour les autres. Donc prends soin de toi maintenant, avant de te faire des projets sur la comète et d'y impliquer les autres. Tu te f'ra un cadeau pour la suite vu comme tu galère actuellement. C'est plus clair ?"
Je m'éloigne un peu plus de Saph et de la fenêtre. Comme si mettre de la distance avec ellui me permettra d’en mettre avec ses mots.
"Plusieurs choses : je ne dépends de personne, mon bonheur encore moins. Vous y participez juste activement. Ensuite j'ai dit deux parce que vous êtes les personnes dont je suis le plus proche. Ça ne veut pas dire que j'ai que vous. Je n'implique les gens dans mes projets que s'ils sont consentants. Et merci du conseil."
La fin est un peu ironique. Je sais que je dois prendre soin de moi comme quiconque doit prendre soin de soi. Et c'est pas faute d'essayer vraiment. Je me tourne pour retourner m'asseoir en boule sur le canapé. Iel reste a la fenêtre.
"Ok, j'te croit. Jtrouve ca juste d'autant plus dommage que tu planifies de tout plaquer si t'as un entourage que t'apprécie et que tu te considères heureux. Fais pas comme si j'te raconter que de la daube. Tu m'la dit plusieurs fois aujourd'hui. Que t'en pouvait plus de c'qui se passe dans ta tête. Avec Eizh on peut t'écouter et t'soulager deux scondes à la rigueur mais pas t'aider à l'resoudre, on as pas les clefs. Ça m'parrait pas si déconnant de te suggérer de chercher de l'aide pour voir c'que tu peux faire des casseroles que tu t'traînes si elles te mettent dans un état pareil."
Je mets ma tête sous le plaid et ne réponds pas. Parce que je sais que Saph a raison mais ça ne me fait pas moins chier. Je suis heureux la plupart du temps, parfois interrompu par des flash de tristesse. Mais heureux la plupart du temps. Sauf que j’ai envie de fuir et je ne sais pas pourquoi. Je prends le temps de faire taire mes pensées dérangeantes et finis par sortir une main et la tendre en faisant signe a Saph de venir. Je ne pouvais pas faire mieux comme signe de paix, ma fierté ne me le permettait pas. Iel soupire. Iel manifeste sa proximité en attrapant ma main tendue et en la serrant comme si iel me saluait, avant de la garder et de s'asseoir à côté de moi. Je sors un peu la tête du plaid, la main toujours accrochée à celle de Saph. Je prends un air assez sérieux. Certes je suis redescendu mais ellui n’a pas été particulièrement doux.ce.
"Par contre, t'as le droit de vouloir m'aider à réaliser les choses juste tu peux essayer de le faire de manière moins agressive. Jte cache pas que j'ai eu envie de t'envoyer chier."
"Beh ? C'étaient des trucs que t'avais pas envie d'entendre t'façon, j'vois pas comment j'aurais pu t'le dire autrement, j'allais pas t'écrire une berceuse. Et au pire quoi ? Tu m'aurais envoyé chier et puis bast'."
Je souris, amusé par l’idée. "J'aurais adoré la berceuse." Mon sourire disparaît. "Bast' vraiment ? Jveux dire on est fatigués et a bout de nerfs et ... Enfin non mais je voulais pas qu'on recommence à se disputer. Pas l'énergie."
Iel plisse les yeux. Je ne comprends pas, au contraire je n’ai pas été particulièrement désagréable là, j’essaie de calmer le jeu. J’aimerais bien que ça n’ait pas l’effet totalement inverse.
"On se dispute pas, on discute. Donc ouai, bast' : si t'avais besoin de m'envoyer chier, tu m'envoie chier, c'est précisément c'que j't'ai demander. J'ai vraiment aucune foutu idée de comment j'aurais pu te dire les choses autrement, vraiment je sèche total. T'aurais écouté, déjà ? - J'avais pas besoin de t'envoyer chier, c'est juste un réflexe parce que tu touches là où il faut mais là où j'aime pas." Je baisse un peu la tête. "Je ne peux pas te promettre que j'aurais écouté effectivement. Sûrement pas. Mais je sais pas je suis pas bon en communication j'ai aucune idée de comment t'aurais dû me le dire moi. - Hmm. Ouai. Bah écoute, on est deux grosses tanchioles pour ce parler, qu'est-ce tu veux que j'te dise ? On s'améliorera probablement avec le temps. C'est déjà un peu le cas, même. "
Iel souris et je hoche la tête en le lui rendant. Iel a raison. On a fait de gros progrès depuis le début, et vu comment la soirée avait débutée je suis étonné qu’elle se termine de cette façon.
"C'est vrai qu'on a progressé. Si on l'avait fait avant ça se serait sûrement fini sur un barre toi de là jveux plus te voir."
Je m'emitoufle dans le plaid, toujours tenant la main de Saph. Je commence à avoir les yeux qui papillonnent et la tête qui tombe un peu. Les émotions de la journée m’ont épuisées, je n’ai pas pu dormir correctement et la fatigue est en train de me rattraper.
"Ouai, voilà. Exactement." Iel lève les yeux au ciel. "Allez recouche toi, tu m'fait trop tiep, là. "
Iel s'allonge et m’incite à faire de même. Je marmonne un semblant de gneugneugneu avant de regarder Saph avec des yeux malicieux.
"Dis si gentiment je ne peux pas le refuser."
Je suis en train de préparer quelque chose. Je ne sais pas pourquoi, un regain d’énergie pour lae faire chier. Après tout, même si c’était pour mon bien j’avais un peu pris dans la tronche. Il n’y a pas de raison qu’iel s’en sorte bien. Iel plisse les yeux et fini de s'installer.
" Hmm. Bonne nuit ? "
Je me redresse et me laisser tomber de presque tout mon poids sur Saph. Je fais attention de pas trop l’écraser non plus, juste pour ça soit inconfortable.
"Bonne nuiiiiit. - ARF. YO, T'ES... LOURDS. DANS TOUT LES SENS " breathe in " DU TERME."
Iel essaie de me pousser gentiment dans un premier temps. Je me pousse un peu mais rester à moitié sur ellui. Je trouvais que c'était trop calme et j’ai une folle envie de l'emmerder. Et puis on va pas se mentir, iel est vraiment super confortable.
"Oups je t'avais pas vu. - Hahahahaha mais le roi de la bonne blague quoi."
Iel me fait basculer et je me laisse faire. Pour le moment.
"Deux secondes de plus et t'aurais salement regretter."
Je lae regarde d'un air de défi.
"Oh vraiment ? Deux secondes ? Ça peut s'arranger."
Et je me remets sur Saph, histoire de vraiment incarner l'image de la lourdeur.
Aprés un "Oof" écrasé iel approche ses mains de mes côtes. Ça ce n’est pas bon signe du tout. Sa voix est étouffée.
"J'suis pas un monstre... donc j'te laisse... le choix. Tu préfères t'faire... rtourner sur le tapis ou.. arg.. tfaire chatouiller ?"
Je regarde Saph pour être sûr qu'iel n'est pas totalement en train de décéder d'étouffement. J’ai un grand sourire. Qu’iel essaie juste de me retourner sur le tapis, qu’on rigole un peu.
"Et si je refuse de choisir ? Parce que t'auras l'occasion de faire ni l'un ni l'autre. - Bah cheh."
Iel se met à me chatouiller et je me tords en riant, tout en tentant une riposte. Rire me fait du bien, j’ai l’impression que ça soigne un peu mon âme.
"Haaaa yaaa tu ne m'auras... Pas... Comme ça"
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Saphirre Lacey
Trash Can or trash cannot
Jeu 28 Sep - 13:37
Phil
Saphirre Lacey
「Watch my face」
Ainsi commença cette aire de l’histoire, une bataille de boulet canon, mais très loin de l’artillerie lourde. Définitivement. Trop évoluer pour des débiles pareils. Non on était plus sûr de la lutte de collège, mais même pas niveau EPS, plus soirée pyjama. On se ceinture, on essaie de se chatouiller d’se retourner (platoniquement), on joue quoi. Je le bloque, à 4 pattes au-dessus de lui.
« Maintenant tu dors ou j’te goume. — Franchement tu penses que je peux dormir dans cette position-là ? Ça va être compliqué. — T’as cherché, fait avec. »
Il ferme les yeux, fait semblant de dormir avant d’en rouvrir un.
« Tu vas vraiment rester comme ça à me mater ! »
Je ris.
« Nan c’bon t’as compris la leçon. C’toi le weirdo. Moi j’fais pas ça. »
Je me laisse tomber sur le flanc comme un baleineau et il me regarde affectueusement. P’t’être il aime bien les baleineaux, l’océan, ta mère la manche, tout ça. J’sais pas. Je veux dormir s’il vous plaît, mes pensées sont plus cohérentes j’vais canax.
« Oui oui j’ai compris la leçon crois y un peu si ça te fait plaisir. »
Je lui fous le plaid sur la tronche et il s’en débarrasse en riant
« Dors au lieu de chercher la merde. — Toi dors. Moi je suis en pleine forme, d’autant plus si je peux te faire chier. »
Breathe in. Il va arrêter. Il est épuisé. Il suffit de pas rentrer dans son jeu. Il va se lasser direct. C’est comme les chatons quand on bouge les pieds sous la couette. Faut plus qu’je bouge.
« Hmm, hmm. Ouais. Jvais faire ça du coup. Bonne nuit alors. »
Je me retourne et fais mine de dormir, mais j’ai un mauvais pressentiment. Y’a une tension bizarre dans l’air. C’est une musique de western que j’entends ? Il a une idée derrière la tête, c’est sûr. Il se cale dans mon dos, me couvre, passe un bras au-dessus de moi.
Je regarde en arrière. Ah, mais non, mais il a l’air calme ??? Pas de dinguerie ??? Ok, choqué, il baisse les bras grave vite. .... Sauf qu'aucun abruti abandonne si rapidement. Mdr et dire que j’ai failli y croire wouw c’est bien qu’j’suis crevé.
« … Tu prépares quoi ??? »
Il hausse un sourcil.
« Qui te dit que je prépare un truc ? Tu m’as dit de dormir je dors c’est tout. — M’prend pas pas pour un pigeonneau dla dernière pluie. T’allais faire quoi ? »
Je me retourne. On s’met jamais dos à l’ennemie.
« Bah si je te le dis ça va pas être drôle nan ? Tu peux toujours essayer de lire dans mes pensées. — Si j’m’y aventurer maintenant j’y perdrais mes derniers neurones. Allez accouche, fait ton truc. »
Il se recouche juste et me fait un câlin. Enfin, fait un câlin à un bloc de béton. J’PEUX PAS M’DÉTENDRE. Uh. Mais il le sent. Fiou. Inspire.
Je fais mine de chill out pour leurrer sa connerie, et BINGO il me rabat le plaid dessus et m’emprisonne dans ses bras CETTE SOMBRE BRUTE.
« YAAAAAA. — JLE SAVAIT, FILS DE TOI. C’ÉTAIT SUUUUR. »
Je me débats pour essayer de sortir. À fleur de peau, le jeu tire sur la transformation. Les pupilles dilatées, l’air fou, et une queue de guépard qui bat l’air.
« Oh non le chaton sort les griffes oups ! »
Je le regarde avec un air supra vénère de l’infinie et des moustaches de chat. BIEN SÛR QU’IL SE FOUT D’MA GUEULE. COMME TOUT LE MONDE, QUELLE ORIGINALITÉ. Je gronde, ma queue battant méchamment l’air, et je me retourne sur le flanc, grincheux.
Phil fait glisser une sorte de palmier ou wathever la plante qui roule sur un support. Il me regarde. Je lève les yeux au ciel. J’vois bien qu’il à un pic d’énergie avec l’adrénaline, mais par PITIER, j’espère qu’il va vite fatiguer parce que j’rêve vraiment que de pionce.
« Si on joue, alors on le fait à égalité. Tu utilises tes pouvoirs donc j’utilise les miens aussi ! T’as de la chance je prends pas le rosier. — J’joue pas, y’a que toi qui joue. Asy fait tes trucs de palmier, jte regarde. »
Le sommeil me rend grincheux. Le voir sautiller me rend désespérer.
« Alleeeeeer vient donc là c’est marrant. »
Hilarant oui. Qu'est-ce qu'on s'éclate. Je m’approche, pas emballé, mais j’dois de toute façon en passer par là pour qu’il en finisse avec les conneries. Il fait pousser des feuilles.
« Quoi ?! Qu’est-ce que tu veux faire ? Jpige pas ton plan, mais ça pue. — Comment ça, ça pue ? — Parce que t’as que des sales idées depuis tout à l’heure »
Je penche la tête sur le côté. J’vois pas ce qu’il veut faire. J’pige rien. Il faudrait qu’il m’explique gentiment avec un PowerPoint.
« Des sales idées ? Naaaan franchement de super bonnes idées plutôt ! »
Je recule lorsque la plante s'approche.
« Hmm ???? Et tu m’expliques ta super œuvre du coup et pourquoi elle pousse dans ma direction ? »
Regard innocent de sa part
« - Bah c’est toi qui me regardais méchamment j’ai cru que tu allais me sauter dessus là. — Han. Non j’suis pas un sauvage contrairement à toi. »
Je le regarde continuer à faire pousser son palmier, de loin.
« Tu cherches à compenser quelque chose, peut-être ? »
Phil se recule pour admirer le palmier.
« Franchement il est pas magnifique ? Je trouve qu’il avait juste besoin d’un peu de développement. » Il m’adresse un vieux regard salace. « Je sais pas tu penses que j’ai quelque chose à compenser ? » Fair enough, c’était donc le retour des concours de beauferie. J’hausse un sourcil, l’œil amusé, mais cerné de fatigue.
« Quoi ? C’est le moment ou t’espères que j’te réponde que t’as un très joli palmier ? »
Phil s’approche un peu, joueur, les mains dans le dos. Il lève les yeux au ciel.
« Ooooff si on parle du palmier tu peux. Mais je pensais pas à ça.
— Oh steup me force pas à expliquer la métaphore ça va être hyper gênant.... Qu’est-ce que tu fais ? »
Je commence à vouloir reculer et me retrouver piégé, du lierre autour des jambes.
« Oh putain ça va mal s’passer. »
Je commence à arracher les plantes tandis qu’il se rapproche avec un léger rictus. Ouh putain comment j’ai envie d’lui faire bouffer une grosse salade de lierre là.
« Aller j’aurais adoré l’entendre ! » Roh putain, et v'la Jean-Michel Loulourd veux qu'on parle de sa teub... Et son sourire s’agrandit en plus. « Ouuuups le palmier n’était pas le clou du spectacle c’est bête ça. — NON, mais regardez moi cte putain de narvalot avec son air fiert là, bordel de - »[/color]
Je continue le débroussaillage et lui en jette dessus au passage. Mais c’est des feuilles quoi. Ça vole pas loin. J’suis vraiment nul comme rageux. Phil commence à rire.
« Ah oui clairement je suis super fiiiiiaaaaaaah… »
Deux ou trois plantes se mettent à poussée spontanément à côté de lui et genre vite. Très vite. Trop vite. Il se retrouve assez vite enseveli dessous. Sa voix parvient de manière assez étouffée.
« Bordel Saaaaph j’ai une paire de cisailles dans la chambre ! »
Mais. Quel. Gros. Boloss.
« OÙ DANS TA CHAMBRE ?! — J’EN SAIS RIEN REGARDE. À PORTER. OU DANS L’ATELIER EN FAIT. SUREMENT DANS L’ATELIER. »
Je pars chercher le matos en soupirant. Au pire j’pourrais le laisser là. Au moins il arrêterait les dingz pour ce soir et genre j’le libère demain… Pff pourquoi on m’a créé comme un monument de bonté pareil, sérieux. Je cisaille petit à petit le buisson pour le relâcher.
« T’as juste à couper les branches et éviter de me tailler moi a priori ça devrait aller ! — Verbalement ça compte ? Parce que t’es clairement pas l’ficus le plus arrosé d’la jardinerie hein. — Gneugneugneu je savais pas que ça allait si mal tourner, mais ça valait presque le coup de te piéger comme ça ! — Ouais, c’est ça, félicite-toi maintenant qu’t’es coincé dans ton rotodindron là. »
Une fois ses bras dégager, il prend la cisaille et je le laisse achever le boulot par totale flemme.
« Dis-moi est-ce que tu voudrais pas passer un peu de temps avec moi dans la serre que je t’apprenne à reconnaitre les plantes de base ?
— Pff. Si ça tfait plaisir ? Mes profs ont essayé. Chuis en bio tsais ? Mais ça va quoi y’a un moment des feuilles c’est des feuilles, elles ont toute la même gueule hein. »
En témoignera ma grande sensibilité visuelle de la beauté de la nature. Non, mais sérieux. La biologie et la physiologie végétal c’est banger, mais la reconnaissance, ça m’fait chier. J’suis pas là pour apprendre des espèces par cœur.
S’en suis un long débat. Ce dieu de la pédagogie me propose de me frapper avec les plantes concernées chaque fois que je me trompe et personnellement j’essaie de le décourager en lui affirmant que Cèdre une excellente idée et que j’ai déjà été frappé par son charme. Bref. Grosse discut’ sur les plantes
On finit par s’allonger décemment dans le canap quand il n’a plus l’énergie de se chamailler.
« Allez. Avant que tu t’effondres de fatigue. »
Phil fait un grand sourire.
« Franchement dans les bons jours il faudrait m’assommer pour m’endormir. Mais là j’ai trop pleuré et utilisé mon pouvoir j’en peux plus. »
Il se blottit contre moi, dépose un bisou dans mon cou et s’endort assez rapidement. Je souris en le sentant sombrer, mais garde les yeux ouverts. J’rêver de dormir, mais finalement j’y arrive pas. Ou un peu. Un sommeil fragmenter, incomplet, une belle métaphore en somme pour quelqu’un à qui à visiblement des défauts de fabrique.
J’fixe le plafond. Le mur. Bordel. La vie c’est d’la merde hein, mais c’est quand même plus tolérable quand on est dans les bras d’un himbo.
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Feuille de personnage Age: 23 Pronoms: Il Club: Musique / Bricolage Pouvoir: Modification du cycle naturel des plantes
Alyn
Premier de la classe
Lun 16 Oct - 11:44
Watch my face – ft. Saphirre
Je finis par me réveiller tranquillement le lendemain matin et avant d’enrouler mes bras autour de Saph et fourrer mon visage contre sa poitrine. Iel enroule ses bras dans mon dos pour me garder contre ellui. Ma voix est un peu étouffée.
"T'as dormi un peu quand-même ? - Ouai ? Un peu ? Boarf j'm'attendais pas à des miracles hein. Et toi ? - Un peu. Pas au top mais j'ai dormi. T'es sûr.e que tu veux pas qu'on aille aux sources maintenant comme ça on pourra se détendre et vraiiiiiment dormir toute la journée dedans."
Iel rit. Je relève la tête pour apercevoir son visage épuisé.
"T'es pas sympa, j'voudrais trop mais j'ai..." soupire "... des rendez-vous disciplinaire. J'ratterais ça pour rien au monde."
Je me rappelle que j’ai moi aussi des trucs prévus. Genre des cours. Je remets ma tête contre Saph en râlant.
"Jveux pas bouger franchement on devrait avoir droit à au moins une journée... Semaine ... Année de repos après notre soirée."
Iel enroule sa jambe sur les miennes en total glue
"Uh ouai. On leur fait un mail. Franchement ils comprendrons. - Carrément. On leur dit qu'on reste là, s'ils veulent nous joindre qu'ils fassent glisser les lettres sous la porte et voilà. - Perso jles lirais pas. Jme fait oublié."
Iel le se blotti d'autant plus. Je souris avant de frotter doucement le bout de mon contre ellui.
"Uhr. J'ai vraiment vraiment pas envie j'te jure, c'est une plaie à chaque fois. - J'ai vraiiiiment pas envie non plus. C'est quoi les truc où tu dois aller ? - Les machins pour la résolution de conflit, les sentences disciplinaires. Si j'retourne en CA j'srais p't'etre pas là pendant plusieurs semaines."
Je me redresse un peu de façon à voir son visage. Je suis un peu plus sérieux, le sujet l’étant devenu.
"Bah j'espère pas pour toi, ou alors que les siennes seront à la même hauteur. Et puis ben... Si t'es pas là pendant tes semaines je t'attendrais et puis on sort des que tu reviens. - Ouai on verra, on va pas mettre la charrue avant les bœufs, ça se trouve il vont me juger top relou et me foutre en permanent a force. J'sais pas. Pas dit qu'elle ait le même verdic. J'ai un gros passif et c'est pas moi qui suis blessé." Iel soupire. "Bref."
Je lui dépose un baiser dans le cou. Iel a un furtif sourire de bonheur et colle sa tête à la mienne.
"Bref. Est-ce que tu veux qu'on se fasse un bon p'tit dej histoire de rattraper un peu l'état de zombies et puis se remonter le moral avec un bon truc à manger ? - Ouai, on peut. J'pas hyper faim mais on peut." Iel sourit et enlève sa jambe "Allez, bouge. - Aaaah mais ouai mais je suis trop bien là. Tu veux pas me pousser ? Parce que je sais pas si j'aurais la force de bouger là."
Iel hausse les sourcil avec un air narquois. "Si c'est ce que tu veux ?" Et iel me pousse du canap. Je pousse un petit cri en tombant du canapé, ne s'attendant pas du tout à ce qu'iel le fasse pour de vrai. Je tombe lourdement par terre et fais semblant de faire le mort de manière dramatique. Iel me tapote virilement le dos avant de m’enterrer sous le plaid, puis se lève sans entrer dans le jeu de ma mort dramatique.
"Ciao, mon pote." J’attrape une de ses jambes. "Noooooon ne pars paaaaaas." Iel essaie de me tracter. "Ouhla, tu parles beaucoup et t'as vachement d'poigne pour un mort ?" Je me laisse trainer au sol. "C'est normal je suis le poid de ta culpabilité je viens te hanter. - Je pensais pas que ma culpabilité ressemblait autant à un surfeur... - Je prends ça comme un compliment parce que les surfeurs en général sont carrément trop sexy. Le truc c'est que j'ai jamais fait de surf par contre. - Donc à un surfeur sexy qui sais pas surfer... Les émotions sont weird j'suppose. - Je sais pas tu sais faire toi ? Tu pourrais m'apprendre."
Je finis par lae lâcher et me lever, toujours enroulé dans le plaid. Iel fait mine d'avoir une illumination d'ordre divine. Regarde sa cheville.
"PHIL TU VA JAMAIS ME CROIRE. JE- JE RESSENT PLUS AUCUNE CULPABILITÉ. - C'est normal c'est juste pour revenir plus fort." Et je lui saute dessus. - OUTCH. UH. Ok. J'allais rarement a la mer donc j'peux p't'etre pas t'apprendre le surf, mais j'pense que j'peux t'apprendre des leçons de vie pour compenser."
Je laisse Saph attraper mes jambes et enroule mes bras autour d’ellui en posant ma tête près de la sienne.
"Moi non plus j'y suis pas trop allé. J'aimerais bien y retourner une fois. Pour me baigner et voir si je peux influencer les algues aussi ça peut être drôle..."
J’ouvre grand les yeux. L’idée lumineuse de sauver la planète entière et la forêt amazonienne vient de me traverser l’esprit. Idée que je trouve brillante et sur laquelle on commence à débattre tout en galérant à prendre le petit déjeuner comme je ne suis toujours pas descendu du dos de Saph. Après un débat dans lequel je défends mon utopie, on revient un peu à la réalité notamment à cause de nos visages sur lesquels se lit une immense fatigue.
Iel s'étire
"J'vais pas mieux dormir si j'reessaie. Si j'y vais y'aura au moins ça d'passer. Ca s'trouve vue le cas il vont faire le truc de check les souvenir là, brr, donc j'aimerais expédié. - T'as déjà fait ça ? Le check des souvenirs et tout ? Et ducoup on sait pas quand est-ce qu'on va se revoir si tu pars là c'est ça ? - Nan. Habituellement y'avais aucun doute sur le fait qu'soit coupable. On m'a expliqué ça hier. Vue les conséquences grave et les circonstances foireuses, ils risquent d'y avoir recours pour pouvoir juger le cas. C'est pas plus mal j'imagine. J'ai juste pas hâte." Iel lui adresse un tout ptit sourire "Calm down, ils vont pas me tej dans une cellule, y'aura probablement un délais. J'te tiendrais au courant. - S'ils fouillent ça va aussi te les faire revivre en même temps ? - Hahaha. J'en sais rien mais, écoute ça me fera pas de mal, c'est une bonne leçon. Au cas où j'oublie. "
Je me lève pour ranger et tourner le dos à Saph en même temps pour pas trop lui montrer mon inquiétude.
"Je pense qu'il y a d'autres moyens de... T'éviter de refaire ça. Une bonne leçon je suis pas sûre. - D'autre moyen, genre, la muselière ? Elle est de mauvais goût celle-là, hein ?"
Le ton est acide. Je me retourne pour lae regarder, un peu agacé. Je n’aimais pas qu’iel dise ce genre de choses.
"Oui de très mauvais goût. Arrêtes de dire des conneries pareilles. C'est bon on a compris t'as fait de la merde, t'as pété un câble, certes. Maintenant arrête de vouloir te punir ou te taper dessus tout seul là c'est chiant et totalement contreproductif. - Ça va, calmos, laisse-moi en rire, sinon j'vais en faire quoi ? - Affronter la réalité, accepter, passer à autre chose."
C’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité. Je sais bien que je ne parle pas que pour Saph. C'est ce qu'on doit faire tous les deux. La soirée d'hier ne peut pas avoir été de simples paroles balancées comme ça au gré de la discussion.
"Bouffe ta propre médecine d'abord. Ça fait quoi... ? Une nuit ? J'ai affronter la réalité merci Phil, j'me la suite jamais vraiment caché. Et j'vais probablement même me la rebouffer dans le doute. Je pense que pour le reste du process on peut bien m'accorder un peu plus qu'une nuit de merde ?? Ah moins que ce soit vraiment trop chiant comme tu dis ?"
Iel range un peu brutalement sa chaise sous sa table. Je me tourne pour poser les mains sur le plan de travail et prendre le temps d'inspirer. On est fatigué tous les deux, encore sur les nerfs, moi aussi j’ai envie de m'énerver mais pas contre Saph. Je ne réponds pas tout de suite.
"Oui. Je ne te disais pas de le faire maintenant juste... Ouai nan j'ai rien dit du tout en fait." Je soupire. C'est compliqué avec la fatigue. "En tout cas si t'as besoin... Tu sais que je suis là. Pas forcément avec les bons mots mais là quand même. - Désolé. Je suis vraiment claqué. Et... j'ai vraiment vraiment pas envie de ré-entendre les voix, toutes ces conneries, donc... Bref, c'est pas contre toi que je suis énervé.e, je.... j'sais que t'es là. Merci. Et tout pareil même si la j'ai zéro cerveau disponible. - C'est normal. Ça a été une nuit... Compliquée pour nous deux, plus ce qui arrive, t'as le droit d'être sur les nerfs."
J’attrape une plante pour coller des yeux dessus et la lui donner comme plante thérapeutique. Les sujets sur lesquels on repart sont plus léger, à base de devine quel animal je serais et de fausses menaces sur des potentiels vols de plantes. La conversation se tarit un peu lorsque la réalité et l’heure nous rattrapent. Je souris aussi. Je n'ai pas envie qu'iel parte, tout ce qui s'est passé hier est encore frais et ça me fait du bien d'avoir ces conversations plus légères. Mais je sais que je ne vais pas pouvoir lae retenir indéfiniment. Iel rit un peu et niche sa tête dans mon cou.
" Pas envie de partir."
Je souris et serre Saph encore plus fort dans ses bras. Je murmure.
"Moi non plus je ne veux pas."
Iel vas rester nicher là un moment avant sortir la tête de là et de soupirer.
"Mais faut. Aller. J'me bouge."
Je lae lâche à contrecœur et hoche la tête avant de la baisser.
"Jte suis. Enfin, pas jusqu'à la bas, mais il faut que je sorte aussi. - Ok. Ok,ok. C'est parti alors."
Mais iel ne bouge pas et attend un mouvement de ma part. Je me mords la lèvre et, toujours la tête baissée, me dirige vers la porte mais très très très lentement. Iel suis le mouvement. Aussi rapide. Au bout d'un moment ca lae fait pouffer et iel fait juste semblant d'aller au ralenti. Je ris aussi.
"Ça vaaaaa j'ai pas envie. Je gagne du temps comme je peux. - Non mais continue franchement, j'aime bien." Iel finit par reprendre la situation en main et vraiment se diriger vers la porte. "Allez, faut vraiment que j'aille enfiler un pantalon."
Je baisse les yeux et réalise que j’allais partir sans en avoir mis un.
"Oh merde moi aussi." Je fais un sourire en coin. "Tu en as un a me rendre d'ailleurs je crois non ? - Nan j'ai écrit dans ton bouquin que j'le garder, t'oublie vite. - Je rêve ou t'es en train de te faire une nouvelle garde-robe avec mes fringues ?"
Je cours chopper le premier jogging qui me passe sous la main et revient vers Saph. Je ne ressemble à rien mais vu ma tête je ne suis plus à ça près.
"J'ai pas b'soin d'une nouvelle garde-robe. J'accumule des otages. - Et qu'est-ce que tu vas me demander comme rançon ? - Rien, j'les garde pour avoir un moyen de pression si tu mcherche. - Parce que tu penses vraiment que mes fringues sont un bon moyen de pression ?" Je bluff. C’est un des meilleurs moyen de pression qu’iel pourrait avoir, encore plus que les plantes. Je tiens vraiment trop à mes fringues, c’est comme une extension de ma personne. - On peut pas savoir avant de tester, non ?" Sourire de chat. - Tu oublies un peu trop facilement que j'ai une arme de 40kg, blanche et pleine de poils - Laisse ce pauvre animal tranquille et gère tes conflits tout seul, assume."
Iel s'arrête au milieu du chemin.
"Bon ? - Pauvre animal...hum.." Je m'arrête aussi. "Ouai... C'est là qu'on se quitte. Mais on va se revoir enfin c'est pas un adieu et tout donc... - Raaaah tire pas c'te gueule de victimos tu va m'saoûler. Allez. Oust. Hors de ma vue. - Quoi c'est comme ça que tu me dis au revoir ? Par un oust ? - MAIS SINON TU FAIT UNE TÊTE TRISTE ??? ET ON S'EN VAS PAS ??? - Mais si on va s'en aller ! Regarde c'est bon j'arrête ma tête triste là pas besoin de crier non mais ! - Mais c'est moins chelou comme ça ! Vas faire tes trucs ! Mregarde pas. Allez. A la prochaine. Jte deteste encore un peu moins que la dernière fois. Dégage le chemin là. - Vas je ne te hais point. On est sur cte base." Je lui souris et part en lae bousculant un peu. "Tu voudrais pas bouger ton cul du passage ? - Genre c'est ton couloir ??? Abusé. Flemme de me prendre la tête, j'rentre. Allez ciao."
Iel me sourit et rentre dans son appart. Je lui rend son sourire. J’aurais voulu un autre câlin ou je ne sais pas quoi d'autre mais je ne veux pas être envahissant et encore moins retarder davantage le truc.