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Détestons nous cordialement [PV Elarielle]
Mordred Arraw
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Feuille de personnage
Age: 21 ans
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Pouvoir: Créer des hallucinations visuelles, auditives et tactiles • Manipuler la mémoire
Mordred Arraw
8e dan de bullshit



Ven 1 Sep - 17:59

Détestons nous cordialement

Détestons nous cordialement [PV Elarielle] O4qc
TW morale foireuse, détestation de soi, idées noires.

Cette connasse t’a retourné le cerveau. T’as fait un german suplex au sien aussi, mais elle peut bien vivre toutes les conséquences possibles suite à tes actions, t’en as rien à battre. Tu aimerais ne pas avoir à gérer ce problème de ton côté. Tu dors peu depuis votre altercation, si ce n’est pas du tout. Chaque nuit donne une parfaite occasion pour ressasser ce qui ne va pas et ce que tu fais de mal. Beaucoup de choses d’après les nombreuses listes que tu as établi. Tu n’as pas de remords pour ce que tu as fait. C’est probablement l’item numéro 1 de certaines listes. Celle qui recense le positif ne comporte qu’une ligne écrite avec réticence : tu as accepté une place de vacataire en classe d’aide psychologique. Le crayon est passé plusieurs fois sur le mot « aide ». D’abord distraitement puis avec l’appui de la colère. Tout ça t’énerve.

T’empêche de dormir aussi. Pour y remédier, tu quittes la coloc pour t’infiltrer dans la bibliothèque. Odette ne verra pas d’inconvénient à ce que tu crochètes la serrure, non ? Ceci fait, tu vas te réfugier dans la section linguistique avec des livres intéressants. De quoi faire passer la nuit. Tout était paisible jusqu’à ce qu’un bruit te fasse sursauter. Tu fermes le livre et lèves la tête pour en voir l’origine, tout ça pour te rendre compte que c’est Elarielle. Putain non, qu’elle se casse.

« Oh. Bonsoir. »

Va te faire voir. Tu fronces les sourcils.

« Bonsoir. »

Et rouvres ton livre pour poursuivre ta lecture en l’ignorant. Elle prend un livre à son tour pour s’asseoir à proximité. Même si elle n’est pas directement à côté de toi, la colère te prend et t’as envie de la massacrer. Tu lui dis sur un ton glacial :

« Qu'est-ce que tu fais ? »

Elle continue à feuilleter les pages.

« Je suis pas là pour t'emmerder détends toi. »

Te détendre. TE DÉTENDRE. Respire. Calme toi. Le manque de sommeil décuple tes émotions, c’est tout.

« Alors pourquoi tu restes ici ? Ça t'a pas suffi la dernière fois, tu veux que j'en remette une couche ? »

Tu voulais pas dire ça. La menacer. Tu te sens capable de mettre ta menace à exécution, c’est ça le pire. Elle envahit ton espace personnel et perturbe tes plans. Dans ta tête, c’est une catastrophe et l’insomnie risque de casser ton fonctionnement à peu près normal de d’habitude. T’es trop tendu pour rien, ça te saoule. Tu te pinces l’arrête du nez.

« C’est pas possible... »

Que ce soit son squattage ou ta réaction.
Elle s’éloigne un peu en soupirant, toujours à portée de voix.

« Et après c'est moi qui suis à surveiller. J'ai pas l'énergie pour ça la tout de suite. »

tu fixes la couverture de ton livre et abandonnes tout espoir de le lire. Il retourne sur la pile et tu en choisis un autre.

« ... T'es pas la seule avec ce genre de mention sur son dossier. Tu crois que je l'ai, l'énergie ?
-T'arrives pas à dormir ? »

Hésite encore plus à me parler, stp connasse de tes morts. Tu lèves les yeux au ciel.

« Si, très bien, mais ce soir c'est exploration nocturne de la section linguistique de la bibliothèque. »

Tu soupires.

« Et toi ? »

Elle continue de feuilleter son livre d’un air absent. Si elle est si mal, pourquoi ne se barre-t-elle pas ?

« Ouais impeccable mais j'adore jouer au fantôme dans les couloirs la tentation était trop forte.
-Ah ouais je vois, c'est super drôle. »

Haha haha. Hilarant. Aucun rire ne sort de ta bouche, tu te contentes de changer de bouquin encore une fois.

« Qu'est-ce que tu fais là, pour de vrai ? »

Elle relève les yeux vers toi.

« J'ai vu que la porte était ouverte donc je suis venue voir. Je m'occupe l'esprit comme je peux pour éviter de trop penser. »

Sa dernière phrase est plus sèche, plus accusatrice. Elle est sérieuse ? Bordel, elle va tuer quelqu’un à être aussi conne. Oups, pardon, c’est déjà fait. Tu as un rire sidéré.

« Oh, t'as pas aimé faire face à tes chers souvenirs ? C'est marrant, j'ai pas non plus aimé être confronté à mes difficultés.
-Oh donc on se donne un partout c'est ça ? Super on est traumatisé à égalité bravo a nous. »

Tu secoues la tête.

« T'es traumatisée si tu veux. Pas moi. Et viens pas me dire que je suis responsable de tes trauma, t'as largement mérité que je, fouille ta mémoire.
-Oh donc tout va bien alors ? C'est pour ça l'insomnie ? T'aurais pu fouiller jmen fou t'avais pas besoin d'y faire remonter. »

Au contraire, ça ne lui a pas fait de mal.

« Ah? Pourtant ça a l'air de te pousser à te remettre en question. Profite bien de tes insomnies.
-Me remettre en question... Si tu le dis. »

Elle souffle du nez en disant ça et tu la regardes.

« Je peux pas refaire ce que je t'ai fait, mais sache que je le re ferai 1000 fois si je le pouvais et si ça pouvait te faire passer l'envie d'utiliser ton putain de pouvoir sur les autres. »

Disons les choses sincèrement : tu te fiches des autres. Tu sais qu’elle a blessé Saph et c’est le seul visage que tu imagines en disant ça.

« Donc combattre le mal par le mal ? C'est ça ? Elle finit par fermer son livre. Tu sais ce que je vois quand je l'utilise et tu sais aussi quel effet ça me fait. Je ne l'utilise pas à tort et à travers. Seulement quand c'est nécessaire.
-Donc c'était nécessaire avec Saph ? Avec moi je ne dis pas... Mais Saph... »

Tu abandonnes l’hypocrisie. Faire cet effort avec une personne que tu détestes ne sert à rien.

« Peut-être pas nécessaire. Justifié. J'ai résisté longtemps avant de l'utiliser mais taon pote a le sang chaud, j'ai pas beaucoup de patience. Et franchement après ce qu'iel m'a fait je vais pas aller lae plaindre.
-Justifie toi autant que tu veux, je m'en fiche. J'espère que t'as bien souffert.
-Tu tiens vraiment à ellui. C'est fascinant pour quelqu'un comme toi. »

Tu lui jettes un regard noir.

« Comment ça 'quelqu'un comme moi' ?
-J'ai bien compris que t'avais pas plus de retenue que moi sur l'utilisation de ton pouvoir. T'as pas l'air d'apprécier grand monde. J'ai pas pu voir tout ce qu'il y avait à voir mais j'ai déjà une bonne idée de ce qui se passe là haut. »

Elle fait un geste désignant la tête. T’aimes pas ça. Ça t’énerve autant que ça te met mal à l’aise. Tu sais ce qui ne va pas et t’as l’impression qu’il n’y a rien à sauver.

« Super. T'es contente, tu te sens moins seule à être une immense connasse ?
-Je sais pas. T'es un connard ça c'est sûr qu'on en ça en commun. Mais je pense que ce n'est pas la seule chose. »

Tu soupires.

« Tu penses à quoi ? »

Ta magie t’a montré vos points communs, tu attends qu’elle confirme.

« A cette souffrance qu'on crée autour de nous. Tu sais jusqu'où je suis allé. Et je commence à me demander jusqu'où toi tu t'es arrêté. »

Ses yeux brillent dans l’obscurité, et tu l’observes longtemps pour en déterminer la cause. Tu sais pas comment répondre. Tout ce bordel, tous tes abus… Tu ne te les expliques pas.

« Assez loin pour plus m'en sortir.
-Donc tu sais ce que ça fait ... C'est pour ça que tu n'as pas si peur de moi ? Ou simplement par fierté ?
-Il ne devrait avoir aucune fierté dans nos comportements, et pourtant… Je n'ai pas peur non. Ton pouvoir ne fait que remuer ce qui existe déjà. Et... C'est comme si j'avais peur de moi même. Ce serait ridicule. »

Votre fierté vous met en défaut. Tu ne comptes plus le nombre de fois où tu t’es mis dans la merde pour ne pas blesser ton égo.

« Tu es bien un des seuls à réagir comme ça. La plupart du temps je remue ce qui existe effectivement mais les gens ont oublié que ça existait. Ça fait ressortir des choses en eux qui leur font peur. Donc je ne pense pas que ça soit ridicule.
-Tu t'es bien moqué de ma première peur. Comme quoi ça peut être ridicule. »

De toute façon, tu vis avec tes peurs au quotidien. Ta nature angoissée ne t’épargne pas et ton déni te guide simplement vers de plus grosses conneries. Elarielle sourit.

« J'étais juste étonnée. En général les gens me montrent plutôt des conneries qu'ils ont faites et qu'ils ne veulent pas voir circuler. »

Tu as une moue mécontente.

« Chacun son sens des priorités. Tu te doutes bien que les remords et l'empathie ne sont pas mon fort. Ça n'a pas l'air d'être le tien non plus.
-Non pas tellement. Si je devais me laisser entraîner par ces sentiments superflus je ne serais plus saine d'esprit. Tu sais ce que c'est d'aller dans la tête des gens, je ne te fais pas de dessin.
-Ils ne sont pas superflus. C'est un énorme défaut d'en manquer à ce point. Nos pouvoirs ne nous facilitent les choses par contre. »

Tu es sceptique sur ce qu’elle dit.

« Un défaut ? Dis-moi, tu changerais de pouvoir si tu le pouvais ?
-D'après ce qu'on m'a dit et ce que j'observe c'en est un.
-Je ne suis pas d'accord. Chacun à sa façon de voir les choses.  »

Tu secoues la tête ensuite. La réponse que tu t’apprêtes à donner t’agace. La haine que tu ressens envers toi-même remonte et tu te détestes de te vouloir autant de mal. Ta magie à une grande part de responsabilité dans tes problèmes actuels.

« Non. Et toi ? »

      Elle secoue la tête.

« Non. Même si le contrecoup est sévère. »

Elle grimace.

« Tu vas bientôt faire partie de mon armée d'ombres.
-C'est ce que j'ai tendance à penser aussi mais il faut aussi savoir se remettre en question. Comment ça je vais faire partie de ton armée d'ombres ? C'est ce que j'ai vu dans ta mémoire ?
-La seule chose pour laquelle je me remets en question c'est d'avoir été assez imprudente pour me faire attraper et libérer pour atterrir ici. Ah t'avais pas compris. J'aurais pensé pourtant. »

Tu lui réponds sur le ton de la presque plaisanterie.

« Ouais, t'es une ordure en somme. Pour le reste... Il est 3h du matin, ça fait 4 jours, que je ne dors pas. C'est techniquement de ta faute si je ne comprends pas tout. Sache également que je te ferai bouffer mes copies d'examens si je me prends une seule mauvaise note.
-Appelle ça comme tu veux. On a déjà dit pire de moi. Mais je te retourne le compliment. Parce que tu crois que j'ai dormi depuis moi ? Et j'ai d'autres priorités que les examens, notamment garder un semblant de parcelle d'esprit dans un état correct. »

Les compliments. Oui. Bien sûr. C’est tout ce que tu voulais entendre.

« Me concentrer sur les examens ou les cours m'aide à ne pas perdre la tête. »

Elarielle regarde le livre posé sur ses genoux.

« Ouais moi j'avais l'arc et le sport avant.
-Ta blessure est temporaire, tu n'as probablement pas souffert comme Saph. »

Tu renverses la tête vers l’arrière pour l’appuyer contre le mur et tu fermes les yeux.

« J’ai pas le droit de te faire la morale. »

Comme quoi t’es une enflure jusqu’au bout. Tu trouves le moyen d’être pourri et de critiquer les autres fruits tout pourri.

« Peut-être pas. Ça te hante aussi hein ? »

Tu hausses les épaules en cherchant la réponse la plus malhonnête possible.

« Je peux pas être hanté par des actions volontaires. Se laisser engloutir par ça c'est se laisser mourir. »

Tu ne veux pas admettre que ça te bouffe. Que si tu écoutes ta raison, tu vas plonger et ne jamais revenir. C’est tentant parfois. Cependant, la vie te plaît. Tu crois. Par moment oui.
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Elarielle
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Elarielle
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Sam 9 Sep - 0:03
 Détestons-nous cordialement -  ft. Mordred
 
TW morale foireuse, détestation de soi, idées noires.

Elle sourit. Tout sonnait faux dans sa réponse. Elle avait presque l’impression qu’il cherchait à se convaincre lui-même plutôt que de lui donner une réponse. Elle n'était pas allée au bout du déploiement de son pouvoir mais elle commençait à sentir que Mordred était plus atteint qu'il ne le montrait. Mais elle n'arrivait pas à savoir si cela était en partie sa plus grande peur.

"Le doux son du déni qui résonne dans mes oreilles. Mais si c'est le plus confortable pour toi je ne juge pas. Et je ne dirais pas se laisser mourir, juste accepter de survivre au lieu de simplement vivre. "

Il lâche un "tss" agacé.

"Ce n'est pas du déni, c'est une décision prise en pleine conscience. Survivre on le fait déjà, c'est pour ça que je te dis que creuser amène à pire. Tu ne vas pas me faire croire que ta vie vaut réellement la peine d'être vécue. Tu as abusé, et tu perdras la tête à un moment ou un autre. C'est pas de la survie.
- Je n'ai pas abusé, j'ai fait ce que j'avais à faire. Tu as vu les choses aussi bien que moi, et si je dois perdre la tête pour ça je ne regretterais pas. Peut-être pour les utilisations que j'en ai fait à Leoska, c'est tout. Et... Je ne suis pas si malheureuse que ça dans ma vie. Y'a sûrement bien mieux mais il y a pire. Après tout on a quand-même des gens qui tiennent à nous."

Mais il y avait mieux. Mieux que de faire des cauchemars incessants quand elle arrivait enfin à dormir. Mieux que finir dans des états chaotiques a la moindre utilisation de son pouvoir. Clairement, elle aurait pu avoir une belle vie, mais ce n’était à priori pas prévu pour elle.

"L'école va pas aimer, ils préfèrent qu'on montre un minimum de culpabilité pour ce genre d'abus. Je sais pas ce qu'on fout ici... Il y a des gens qui tiennent à toi, sérieusement ? J'arrive pas à le croire." Il lâche un rire amer.

"Je sais pas non plus pourquoi ils s'encombrent avec nous. Et crois-moi j'ai du mal aussi, ce n'est pas faute d'avoir tenté de le repousser." Elle secoue la tête, repensant à ce qu'elle avait vu dans la tête de Saph. "Je ne sais même pas si tu te rends compte à quel point iel tient à toi."

Il reste silencieux. "...Je m'en rends compte. Et je ne le remets pas en doute, contrairement à toi qui repousse l'autre. Ça ne sert à rien, j'y arriverai pas."

"Iel a peur que tu t'en ailles." Elle sourit amèrement. Elle voulait dire qu’elle y arrivait mais ça lui faisait du mal. "Je ne repousse pas Liam pour le plaisir. C'est juste pour éviter de m'attacher. Éviter d'avoir les mêmes peurs que vous." C’était une excuse bidon.

"Ça ne risque pas d'arriver. Je n'ai pas peur que Saph s'en aille, je lui fais confiance et notre attachement est assez fort pour qu'on surmonte sa peur. S'attacher n'est pas forcément une mauvaise chose, ça peut repousser certaines peurs. Avec ton caractère de merde ce serait étonnant que tu chopes les peurs des autres, t'as pas de soucis à te faire là-dessus.
- Tu devrais peut-être le lui dire alors."

Elle soupire avant de s'étirer et s'appuyer contre le mur. Elle ne savait combien de temps il allait mettre à comprendre qu'elle savait déjà qu'elle avait mauvais caractère, qu'elle était mauvaise tout court mais qu'elle s'en fichait royalement. Ça faisait longtemps qu’elle avait laissé ces considérations de côté.

"J'ai mes propres peurs ne t'inquiètes pas. On me les hurle assez souvent dans les oreilles. Et tu n'as pas besoin de préciser que j'ai un caractère de merde, je le sais. Tu me déteste et c'est parfaitement réciproque, franchement on a passé le stade des insultes.
- Je sais que tu sais. Je te déteste aussi mais tu es probablement la première personne que je tolère malgré une détestation excessivement haute. Peut-être parce que tu me donnes l'impression d'être comme moi ou presque."

Elle sourit. Elle le haïssait tout autant et de tout son être, mais effectivement ils avaient beaucoup de points communs. Ça lui donnait un étrange sentiment d’avoir envie à la fois de parler de ses sentiments les plus profonds parce qu’elle sait qu’ils trouveront un reflet tout en l’insultant allègrement pour lui rappeler la merde qu’il est.

"Tout le monde n'a pas toujours conscience d'être parfaitement détestable. Ça me fait mal de le dire mais je suis d'accord avec toi, normalement je ne donne pas de mon temps aux gens comme toi. Mais je ne sais pas, t'es aussi la première à tout savoir et avec qui je peux échanger sur des choses qu'on est les seuls à comprendre.
- Pff, arrête avec ton 'des gens comme toi'. Comme si t'étais différente, meilleure ou quoi. Si on se comprend à ce point, c'est que tu ne vaux rien de plus. T'es pourrie, OK ?"

Elle rit. Il n’avait pas besoin de le lui redire, elle avait compris. Pourrie jusqu’à la moelle. Un beau duo de zombies, voilà ce qu’ils étaient. Des morts-vivants, plein de vie à l’extérieur et en train de pourrir de l’intérieur.

"Je ne l'entendais pas dans ce sens-là. Je sais que je suis aussi pourrie que toi et qu'aucun de nous ne vaut mieux que l'autre. Je sous-entendais les gens comme toi qui me tiennent tête et me rentrent dedans au lieu d'avoir peur et de fermer leur gueule."

Il lève les yeux au ciel.

"Faut bien que quelqu'un te donne du fil à retordre. Si tu savais comme la peur est loin. J'ai juste envie de te broyer le cerveau mais ça ne servirait à rien.
- La peur n'est jamais bien loin. Peut-être pas en lien avec moi c'est tout. Et c'est si mignon, me broyer le cerveau que de générosité. Tu voudrais pas me faire souffrir un peu plus avant, ou me laisser dans un état de légume vivant dans mon pire cauchemars pour toujours ? Ça me donnera un excuse pour pouvoir expérimenter le dernier stade de mon pouvoir sur toi."

Il rit.

"Me tente pas. T'as pas besoin d'expérimenter le dernier stade de ton pouvoir sur moi, tes mots ont un effet suffisamment dévastateur.
- Je te donne juste quelques idées, histoire de tester des trucs. Je rougirais presque du compliment. C'est l'avantage d'avoir un langage aussi aiguisé que mon pouvoir. Mais quand-même, c'est tentant, un combo des deux.
- Te sens pas trop flattée hein, il n'y a pas de quoi être fière. La preuve, je suis toujours là et je te parle. T'es pas hyper efficace.
- Mais tu ne dors plus. Et il me manque malgré tous quelques éléments pour vraiment te pousser à bout."

Il secoue la tête. Elle savait déjà que ses mots pouvaient blesser, son pouvoir ne venait pas de n’importe où. Elle savait se défendre et attaquer sans, il était juste une belle cerise sur le gâteau. Elle était contente d’avoir réussi à toucher Mordred, après tout elle n’était pas là pour lui faire des cadeaux.

"Tu rêves, il t'en faudra bien plus.
- Hmmmm permets-moi d'en douter. T'as l'air bien au courant de tes peurs et en même tu sembles avoir envie de les enterrer, c'est assez étrange. Mais si je veux t'atteindre vraiment je sais aussi que je peux ne pas m'attaquer directement à toi.
- Tu fais ce que tu veux des peurs qui touchent mon identité, mais tu laisses ceux que j'aime tranquille. Sinon je te garantis pas que tu resteras en vie longtemps.
- Tout dépend de toi. Je ne te demande pas grand-chose, juste de garder ce que tu as vu pour toi.
- Oh, tu crains que j'en parle à tout le monde ? Tu n'as pas envie que le reste de l'école sache de quoi t'es capable ? Essaie de toucher à mes proches et tes souvenirs seront ancrés dans la mémoire des autres.
- Je sais pas t'aurais envie que tout le monde saches que tu peux tuer des gens de sang-froid ?"Elle secoue la tête. "T'en as beaucoup des proches ? Parce qu'à part l'autre bouffeur de chair je ne vois pas de qui tu parles."

Il hausse les épaules. Elle savait qu’elle avait touché le point sensible, la seule parcelle d’humanité qu’il semblait rester dans le monstre auquel elle faisait face. Son amour pour certain de ses proches. C’était sa faiblesse à lui, celle qu’elle s’était promis de ne pas avoir.

"Pas particulièrement, mais l'école connaît mon tempérament. J'en ai quelques-uns. T'as pas besoin d'en savoir plus.
- Moi aussi, mais ça ne veut pas dire qu'ils savent tout." Elle pousse un soupir exagéré. "Comment tu veux que je n'y touche pas si je ne sais même pas qui c'est ?"
- Il rit.  "Tu crois avoir des secrets pour l'école ? Quelle naïveté... Te dire qui ils sont serait prendre le risque que tu y touches. Là j'ose espérer que tu ne vas toucher à personne de crainte de tomber sur l'un d'eux.
- Pas pour l'école mais pour les autres élèves."

Un sourire froid se dessine sur ses lèvres. Il était malin. Effectivement, avoir les noms ne l’aurait pas forcément empêché d’y toucher. Mais ce qu’elle avait bien compris, c’est que Saph et Mordred étaient très liés, et que si elle n’avait aucune info sur ce con, elle en avait obtenu de la part de saon copaine.

"C'est bien d'espérer. C'est l'espoir qui fait vivre après tout. Après je pars du principe que je sais qui ils sont si je reprends les noms que j'ai vu dans l'esprit de Saph.
- Ah. Et bien ça ne durera pas longtemps si tu fais de la merde." Il la fusille du regard. "Quels noms?
- Ne fais pas comme si tu étais le seul à avoir des moyens de pression."

Elle le regarde pour voir sa réaction. Il fallait qu’elle sache, même s’il était probable qu’il tente de ne rien montrer volontairement. Ça ne la dérangeait pas de dévoiler ses informations, cela lui permettait de faire une menace à peine déguisée. Continuer les mises en garde.

"April par exemple ?"

Il ne montre rien quand elle mentionné April. Il est très fort.

"Qu'est-ce que tu utiliserais contre moi ?
- Tu ne nies pas donc. Tout simplement le fait que je peux faire souffrir tes amis. Les briser. Et j'irais au bout des choses." Elle le pensait.
- "Je n'affirme pas non plus. A part Saph tu ne sais pas qui sont mes ami.es. Je pourrais aller me plaindre auprès du personnel pour éviter que tu agisses.
- Bien donc tu n'y verras pas d'inconvénients si jamais je touche à elle. Et bien je t'en prie fais-le. De toute façon si on joue à ce jeu on se perdra tous les deux donc j'entrainerais autant de monde qu'il le faudra dans ma chute."

Il fait de son mieux pour rester calme mais il a clairement envie de la buter maintenant tout de suite. Ça se voit dans son regard. Evidemment Mordred. Ils discutaient mais ça ne voulait pas dire qu’elle avait renoncé à le faire souffrir. Après tout ils se le répétaient assez, elle n’était pas là pour devenir amie avec lui.

"Je ne me perdrai pas en me protégeant grâce à l'école. Toi en revanche... Tu es suicidaire.
- Ça fait déjà bien longtemps que je n'ai plus rien à perdre."

Du moins c'est ce qu'elle pense. Il lui fait un sourire froid.

"Alors, tu ne t'avoues pas aimer ta famille ? C'est triste, tu es si attachée à eux malgré tes tentatives pour les repousser. Imagine s'ils ne l'apprennent jamais."

Elle le regarde d'un air très mauvais. Elle avait senti son pouvoir venir fouiller dans sa tête et ses paroles viennent confirmer ce qu’elle pensait. Elle ne pouvait pas utiliser son pouvoir, elle allait déjà trop mal, mais elle n’allait pas le lui dire. Par contre s’il continuait elle n’aurait aucun mal à utiliser la force s’il le fallait.

"Sors de ma tête. Maintenant."

Il fouille encore plus, un sourire provocateur sur les lèvres.

"Ose encore menacer April et je ferai pire."

Elle pose brusquement le livre par terre et gronde presque. La provocation marche à merveille, elle a envie de lui sauter à la gorge, mettre définitivement et explicitement fin à la trêve.

"Tu peux pas t'en empêcher hein ? T'as aucun contrôle sur toi-même.
- C'est toi qui dit ça ?? Tu me cherches depuis tout à l'heure, je t'ai dit de ne pas menacer mon entourage. T'aimerais que je fasse pareil pour Liam, ou Muse. Pire, ça te ferait plaisir que je montre tes horreurs à toutes ces victimes qui ne te connaissent pas vraiment ? Les pauvres, croire qu'elles ont trouvé une amie alors que t'as pas fait mieux que leurs agresseurs." Il sort de sa tête. "Ne touche ni à April, ni à Saph. Compris ?
- Ils sauront se défendre tous seuls je ne m'inquiète pas pour eux."

Elle le déteste. Non, elle le hait. Il a pas le droit de parler de ces gamines comme ça, il ne les connait pas, il ne sait rien de leur histoire. Tout ça la met hors d’elle. Toucher à sa famille était déjà une déclaration de guerre, mais parler de ces jeunes femmes équivaut à une promesse de mort.

"Tu les laisse tranquille elles ont déjà vécu bien assez de merde comme ça. Tu touches a l'une d'entre elle je te ferais souffrir comme t'as jamais souffert."

Elle n'a même pas la satisfaction d'avoir vu juste pour April. Il fait mine de réfléchir.

"Je sais pas si j'ai envie. Rien ne me garantit que tu ne vas pas t'en prendre à mes aimé.es.
- De toute façon même si je te dis que je ne le ferais pas tu me croiras ?
- Non.
- Bon donc ça sert à rien que je te le dise. De la même façon que je ne te demanderais pas de pas toucher à tous ces gens parce que je ne ferais pas confiance à la réponse."

Il sourit. Elle détestait ce sourire, elle avait envie de le faire disparaitre de son visage.

"T'es stupide en fait. Contrairement à toi, je n'ai pas la possibilité de voyager très loin juste pour aller voir ces gens et leur raconter des horreurs."

Elle le regarda. Décidemment, la fatigue n’aidait pas le fonctionnement de ses neurones.

"Je ne parle pas que de ceux qui sont dehors."


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Mordred Arraw
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Mordred Arraw
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Dim 10 Sep - 13:12

Détestons nous cordialement

Détestons nous cordialement [PV Elarielle] O4qc
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« Parce que tu as aidé des gens ici ? Je ne m'attaquerai pas à des gens pour qui tu ne t'inquiètes pas, si je peux choisir. »

Tu passes une main sur ton visage pour te réveiller. Tu n’es pas fait pour veiller sur plusieurs nuits, ça te ravage le cerveau et pousse ton contrecoup à se manifester.

« De toute façon je ne tenterai rien, il y a des limites à la connerie.
-Aider dans quel sens ? Si tu veux dire tuer d'autres gens pour les soulager non.
-J'évoquais le verbe au sens large. Soulager en tuant ne me semble pas être une bonne façon d'aider.
-Non j'ai aidé personne. Pourquoi je le ferais ? »

A d’autres Elarielle. Elle a ce curieux mélange de manque de race et de justice qui ne te laisse pas dupe sur sa nature mais qui reste plutôt intéressant.

« Pourquoi t'as écouté toutes ces filles et tuer leurs agresseurs ?
-Pour rétablir une justice. Personne ne peut faire des choses pareil sans éprouver le moindre remord. »

Elle a ce curieux mélange de manque de race et de justice qui ne te laisse pas dupe sur sa nature mais qui reste plutôt intéressant. Tu souris.

« Une justice... Bien sûr... C'est pas totalement le sentiment que j'ai ressenti en fouillant tes souvenirs. Ce n'était pas que ça, arrête de me raconter des cracks.
-Lâche-moi. J'ai pas besoin de pseudo suivit psy qui va se terminer par me trouver des sentiments positifs et de l'amour quelque part. »

Tu lèves les yeux au ciel. Tu as suivi des cours de psychologie et ce n’est certainement pas pour aider les autres à voir l’amour partout. C’est un outils de compréhension.

« J'ai une gueule à faire psy. Je ne veux pas te mettre sous un beau jour, seulement appuyer sur ce que tu ne reconnais pas bien. C'est assez amusant de te voir dénigrer le positif, j'espère qu'au fond de toi tu n'espères pas être exemptée de tes meurtres juste parce que t'es sympa de temps en temps. Tes ombres te le disent peut-être déjà.
-Je n'espère pas en être exemptée tout court. Tu veux que je te le redise encore une fois que je n'ai aucun regret ? Et si t'as tant envie de savoir ce qu'elles me disent t'as qu'à aller voir t'es assez grand pour le faire tout seul.
-Je ne peux pas refuser une invitation aussi polie. »

Tu fouilles à nouveau dans sa tête pour trouver ce que les ombres lui disent. Tu étais prêt à tout mais la dureté des mots reste percutante. Dérangeante. Comme tu es bien loti avec tes hallucinations. Ta haine personnelle est douce à côté de celle des autres, subie par Elarielle. Tu prends un air faussement admiratif.

« Elles te déclarent tout ça et toi tu ne regrettes rien, quel mental de fer. Je suis presque prêt à parier sur le temps que tu tiendras avant de céder. »

Céder. Devenir folle. Se suicider.
Elle grimace.

« Vas-y je t'en prie combien tu me donnes monsieur le génie qui a tout compris de ma personne ? »

Tu réfléchis et optes pour un délai court. L’objectif est de l’angoisser.

« Si on se revoit, 3 mois à tout casser. »

ça ne fonctionne malheureusement pas. Elle répond en riant et tu es déçu.

« Trois mois et ben tu ne donnes pas cher de ma peau. Je m'en serais accordé un poil plus quand même. Et toi tu t'accordes combien de temps avant de craquer Mordred ?
-Je ne craquerai pas. Inutile donc de te donner une estimation. »

Tu dis ça mais tu es à bout. Tes efforts ne servent à rien, tu te détestes un peu plus chaque jour et tu espères de plus en plus qu’un matin tout s’arrêtera.

« Oh tu ne craqueras pas mais voyez vous ça quel esprit solide tu as. Et comment ça se passe en termes de tris de souvenirs quand tu vas chez les autres au fait ? Ça se mélange pas trop ? »

Tu restes neutre et lui souris. Tu as l’habitude de trier tes propres souvenirs et ton ressenti par rapport à ces derniers pour t’en dissocier au maximum. Les souvenirs des autres connaissent donc le même procédé et l’inconfort de les ressentir n’est que momentané.

« Non. C'est l'avantage quand on sait faire la part des choses.
-Hum c'est assez pratique ça. Je pensais que ça ferait partie de ton contrecoup mais du coup a priori non.
-Non, mon contrecoup s'accroche surtout à mon premier pouvoir. »

Elle hausse un sourcil en attendant la suite et ça te fait rire.

« Démerde toi avec ça, je ne vais pas élaborer. »

Elle prend un ton mi-sérieux mi-amusé.

« Donc tu te sers en infos et t'en donne pas en retour, franchement c'est pas correct. »

Tu fais semblant d’être désolé pour elle et elle te répond en faisant un doigt.

« Je sais, je sais... C'est à deux doigts d'être de l'abus. C'est frustrant de pas avoir les réponses en plus.
-Je pourrais les avoir mais je tiens pas à te voir te jeter d'une fenêtre ce soir. »

Tu pouffes de rire.

« Oh, mais, qu'est-ce que je sens ? De la reconnaissance pour ta clémence ? »

Tu te fous de sa gueule.

« Ça va pas arriver pour si peu, abrutie.
-Et ben tu devrais. Je t'évite d'avoir a m'implorer a genoux d'arrêter.
-Fiou, madame est trop bonne. Un peu plus et j'allais perdre les pédales. »

Elle lève les yeux au ciel.

« Allez arrête de mytho pour si peu mais j'ai même pas pu aller au bout et fait pas genre t'es ok avec mon pouvoir. »

Tu grimaces. Tu n’as pas besoin de voir le stade 3, tu le lui as déjà dit.

« T'es pas allée jusqu'au bout parce qu'on nous a interrompu. ça aurait été quoi le stade suivant ? Pire que ce que tu m'as balancé après ? Wow j'ai peur, j'en tremble. Si je suis là à te parler c'est que ça m'aurait pas achevé.
-Je sais pas est-ce que c'était ta pire peur que je t'ai balancé après ? Celle qui te prends aux tripes et que tu n'oses pas regarder en face parce que tu sais que tu vas te brûler ? Celle qui te tire, qui se traîne derrière toi pour t'amener dans ce gouffre sans fond qu'est le chaos ? »

Elle ne se rend pas compte qu’elle te pousse vers cette peur avec vos échanges. Tu essaies de penser à autre chose que cet appel sombre et insistant.

« Si j'ose pas la regarder en face, comment je suis censé t'en parler ?
-Je t'ai pas demandé de m'en parler, je te mets juste en garde de ne pas le sous-estimer.
-Je ne le sous-estime pas, c'est bien le principe de pas s'en préoccuper pour éviter le chemin que tu décris. »

Elle sourit légèrement.

« Donc on peut en conclure que tu as peur donc que tu peux me parler de ton pouvoir. Non ?
-Comment ça ?
-T'as dis que tu ne le sous-estimait pas. Tu as conscience de ce que je peux en faire. Donc tu ne voudrais pas que je l'utilise. Donc pour éviter que je force tu peux juste m'expliquer, en plus on était partie sur une bonne dynamique d'échanges la.
-Ah ouais pardon, je me rappelle que j'ai vraiment envie d'être coopératif. »

Tu lui fais un doigt d'honneur pour toute réponse. Elle soupire.

« T'es décevant franchement. Dire que j'aurais pu te porter une once d'intérêt.
-Ouais je sais, dommage hein. »

Tu souris.

« Plus sérieusement, mon contrecoup se constitue d'hallucinations et de migraines. De la désorientation quand je m'enfonce trop dans les mémoires. Ce n'est rien de dramatique.
-De désorientation physique ? Du genre qui te fais te taper dans les meubles ? Ou du genre tu sais plus qui t'es ?
-Du genre je ne sais plus où je suis, ou ce que je fais à tel endroit. »

Elle réfléchit.

« Franchement jveux pas donner l'impression de me plaindre mais j'ai l'impression que t'es bien mieux lotis que moi. Quel genre d'hallucinations ? »

ça te fait rire.

« Oui. Je n'aimerais pas avoir ton contrecoup. »

Tu hausses les épaules, ne sachant pas comment décrire les distorsions de la réalité.

« De tout. Des retours de bâton de ce que j'ai fait subir aux autres, des voix, des gens, des problèmes de perspectives, des sensations fantômes…
-Tu sais après on s'habitue, je leur donne des p'tits noms. J'ai pas encore choisi celui qui t'iras le mieux. Le retour de bâton doit pas toujours être sympa vu ce que tu fais…
-T'as des idées ? Non il ne l'est pas, d'autant plus que je contrecoup peut l'amplifier selon mon état. »

Tu as un geste pour dire que c’est comme ça. Tu ne te plains pas de ta magie. Elle te fascine et tu aimes l’étudier. Tu ne pourrais pas t’en passer même si elle a été et restera source de problèmes.

« Ouai j'ai connard, abruti, imbécile est déjà pris c'est dommage. Mais bon j'ai pas encore pu te voir à l'œuvre j'aviserais peut-être selon ce que ton ombre me dira. »

Elle dit ça sur un ton qui se veut léger mais son regard est un peu perdu dans le vide. Tu le remarques mais ne dis rien.

« On en rigolait tout a l'heure mais honnêtement... Tu sais qu'on vivra pas vieux hein ? »

Sa question te met un coup par surprise. Tu le sais mais tu ne veux pas y penser. Tu ne sais pas ce que tu veux, jusqu’où tu peux te projeter. Ça t’angoisse d’y penser. Tu passes tant de temps à soigneusement cacher ta peur de précipiter ta fin, tu n’aimes pas qu’elle l’expose aussi facilement.

« ...Parle pour toi.
-Hum... »

Elle est dubitative. Tu es sur la défensive.

« Quoi ?
-ça te fait peur ?
-A ton avis ? T'en connais beaucoup qui sont sereins avec cette idée ? »

Tu as peur de la mort mais tu te pousses tout seul vers cette sortie à force de faire des conneries qui alimentent ta détestation de toi. Tu n’en peux plus de cette contradiction et de ne pas faire sens.
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Elarielle
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Elarielle
Camarade



Jeu 14 Sep - 15:13
 Détestons-nous cordialement - ft. Mordred
"Non pas sereins juste... Accepter le truc tu vois. Tu en as peur alors que pourtant tu en as causé si j'ai bien compris c'est un peu paradoxal non ?"

Il passa une main dans ses cheveux, agacé. Elle s’en foutait, à vrai dire elle ne comptait pas le lâcher, et elle le pousserait à bout une nouvelle fois s’il le fallait.

"Oui. Le cerveau fait pas sens la plupart du temps. Faut pas t'attendre à une grande cohérence sur ce genre de sujet.
- En même temps difficile d'être cohérent sur quelque chose qu'on connait pas, c'est vrai. Je faisais juste une observation." Elle croisa les bras et plissa les yeux pour réfléchir. "En fait maintenant que j'y pense la plupart des peurs auxquelles je fais face sont souvent liées au rejet, a l'abandon et à la mort."
- Normal, c'est des concepts existentiels forts qui renvoient aux insécurités principales des gens. C'est quoi la peur la plus originale que tu as vu ?
- C'est une bonne question ça..." Elle resta silencieuse. "Je dirais la peur de manquer d'eau. Le gars était terrifié à l'idée de se dessécher, et c'était encore pire si on le mettait dans la cour au soleil. Mais il faisait le fier, il restait là avec les autres..."

Il rit un peu. Elle pouvait comprendre, elle avait réagit de la même manière quand elle l’avait entendu. Evidemment ça restait une peur, ce n’était pas joyeux, mais c’était surtout la situation. Les prisonniers avaient accès en tout temps et en toute heure à de l’eau, sa peur était purement infondée.

"Donc tu l'as laissé entendre qu'il allait se dessécher ?
- Les voix lui ont dit qu'il se desséchait déjà, l'ont convaincu qu'il allait bientôt mourir de soif. Il a juste suffit que je lui enlève une bouteille. Ça l'a rendu fou.
- Tu y as pris du plaisir ?
- Non, pas trop. Je n'étais pas dévastée mais ça ne m'a pas fait plaisir non plus.
- Alors pourquoi tu l'as fait ?
- Il a fait des trucs moches à sa femme.
- Ah. Tu es une vraie héroïne dans l'âme dis donc.
- Oh ta gueule. Il est pas mort."

Il sourit et ça l’énerva d’autant plus. Il n’était pas mort techniquement, simplement totalement fou, en boule dans une chambre d’hôpital psy. Elle aurait pu le tuer aisément pour ce qu’il avait fait. La pauvre femme peinait à reconstruire sa vie depuis que cette ordure lui avait fait du mal, son sort était amplement mérité.

"Wow, encore mieux. De toute façon, t'en aurais rien eu à faire d'avoir une mort de plus sur la conscience, non ?
- Ne pense pas que sous couvert d'en parler facilement et de sembler ne pas regretter je la distribue comme ça. Je retiens chaque mort, chaque visage, je ne les additionne pas comme on collectionnerais des cartes pokémon.
- Oh, pauvre bichette. C'est dur de vivre avec des morts sur la conscience c'est ça ?

Elle le fixa et il la fixa en retour. Il voulait jouer ? Très bien, alors on était parti pour jouer à celui qui piquera le plus fort. Il voulait parler des morts dont elle était responsable, aucun soucis, elle vivait déjà avec eux au quotidien. Mais qu’en était-il des siens ?

"Bah je sais pas, dis-moi, c'est dur ? Parce qu'on parle beaucoup des miens mais les tiens ?
- Il n'y a rien à en dire, va te faire foutre.
- Oh oh mais il sort les griffes le chaton ! Point ultra sensible alors ?"


Il fronce les sourcils. Oh oui, elle savait piquer elle aussi. Aller, sors-le ton discours noyé dans le déni sale pourriture, fais-le. Elle n’attendait que ça.

"Non. Contrairement à toi, ce n'est pas une activité récente. J'ai eu le temps d'y réfléchir et de passer au-dessus."

Elle prit un air un peu compatissant. Passé au-dessus, bien sûr. Il lui faisait de la peine à nier ses cauchemars de la sorte, ça devait empirer sa souffrance. Parce que si ça lui passait quelques temps, elle n’imaginait pas sa réaction lorsque la réalité le rattrapait soudainement.

"Ta réaction est super violente pour un gars qui est passé au-dessus.
- Et alors ? Faut croire que je suis pas d'accord avec moi-même, mais ce qui est fait est fait.
- Qui Mordred ?"
- Il la regarde, puis regarde devant lui. "...Des inconnus.
- Oh des inconnus donc des gens sans importance pour toi... Pourquoi ?
- Oui. Voilà. Sans importance. Tous. Je croyais que c'était la bonne chose à faire. C'était ma justice, comme tu as la tienne."

Il passa distraitement ses ongles sur les paumes de ses mains, en les enfonçant de plus en plus. Elle le regarda faire, son regard passant de ses mains à son visage. Il y avait quelque chose qui clochait et elle doutait de ce qu’il était en train de lui raconter. Il y avait quelque chose qu’il ne lui disait pas.

"Tous ?"

Il hoche la tête.

"Tous.
- Tu tournes autour du pot. Y'a un truc qui va pas dans le tableau que t'es en train de me peindre là.
- Ah oui ? Si t'es si maligne tu peux me dire ce que c'est.
- Tu ne m'as dit clairement pourquoi. C'est facile de dire que c'était la bonne chose à faire mais ça peut tout et rien dire.
- Et je ne te le dirai pas.
- Bordel mais c'est pas moi qui vais te juger. Balance, lâche un peu le truc au lieu de te défoncer les mains !"


Il regarda ses mains et écarta lentement ses doigts. Elle sentit qu’il n’était pas loin de lui dire ce qu’elle voulait, pour l’aider peut-être mais surtout par curiosité. Il savait des choses sur elle et elle attendait d’en apprendre en retour.

"Mais lâcher quoi ! T'es marrante à dire que tu vas pas juger, qu'est-ce qui me fait croire que ce sera pas le cas ?
- Regarde-moi"

Elle le détestait mais elle a l'impression de s'aider elle en faisant ça, en l’obligeant à accepter. Après tout, on aurait dit son reflet, donc ce n’était pas déconnant. Elle prit un air très sérieux et elle dit d'un voix claire et ferme.

"Je ne te jugerai pas."

Il soutient son regard.

"Vraiment ? Même en apprenant que j'ai balancé des mages aux autorités, dont des ami.es ?"

Elle le regarda d'un air très neutre. S'assit face à lui.

"De ton plein gré ?"

Aucune once de jugement. Elle voulait simplement être sûre de comprendre.

Il fronça les sourcils puis passa une main sur son visage et laissa une trace de sang sans faire exprès. Il pesta et sortit un mouchoir pour essuyer.

"Oui.
- Qu'est-ce qui t'as fait arrêter ?
- A ton avis ? J'ai appris que j'étais mage. C'est bon, t'es contente, t'as eu ce que tu voulais ?"


Elle ne répondra pas à sa provocation. Oui, elle avait eu ce qu’elle voulait, et elle était en train d’essayer de savoir laquelle de leur deux positions étaient la pire. Dans les deux cas ils étaient tous deux passés dans le camp adverses : elle était devenue une meurtrière, une criminelle, et il était devenu un mage.

"Ça doit être vraiment étrange comme sensation d'apprendre qu'on est mage quand on pensait faire partie du camp adverse."

Il ferma les yeux, essaie de pas montrer à quel point il est mal. Mais ça ne marcha pas, elle le perçoit très clairement.

"Tout s'effondre.
- Comment t'en es arrivé à les dénoncer ? Je veux dire pourquoi ? Ils représentaient quoi à tes yeux ?
- Ta gueule avec tes questions... Tu connais la propagande anti mage non ? Devine les réponses comme une grande."


Il prit le temps de calmer sa respiration. Ses ongles avaient recommencés à détruire ses mains.

"J'ai déjà deviné mais parfois ça fait du bien de le dire à voix haute.
- Tu te trompes, ça blesse juste. Vas-y éclaire moi, qu'est-ce que t'as deviné ?"

Sans s’en rendre compte, elle avait de nouveau figé ses yeux sur ses mains. Il suivit son regard, écarta à nouveaux les doigts.

"Tu trouvais ça dangereux comme tout le monde. Ou alors tu voulais être bien vu. Peut-être un peu des deux. Je doute que tu ais fait ça pour l'argent mais je peux me tromper."
- Ouais, super. C'était beaucoup plus drôle quand on parlait de tes morts.
- C'est toujours plus drôle de parler des autres, comme c'est plus drôle de s'occuper de leurs peurs ou leurs souvenirs à eux. Mais on ne peut pas fuir. Pas éternellement."


Il fronça les sourcils en essuyant des larmes qui avaient commencé à couler de ses yeux. Elarielle arrêta de le regarder par pudeur.

"Putain mais t'attends quoi pour m'achever avec ton pouvoir ?? On peut pas fuir, oui, c'est bien, t'as raison. Mais on peut l'ignorer et se refaire. T'as pas le choix de leur faire face et ça te tuera, mais m'entraîne pas avec toi ! Au final t'es seule à côtoyer tes ombres, t'as pas à te projeter sur moi parce qu'on se ressemble.
- J'ai pas envie de t'achever. Déjà parce que je l'ai déjà dit, je distribue pas comme ça et encore moins à ceux qui me le demandent."

Elle marqua un silence. C'est vrai qu'elle n'avait pas le choix contrairement à beaucoup d'autres. Et c'est vrai qu'elle avait commencé à se projeter en lui, ce qui était clairement une erreur. Ils n’étaient pas les mêmes.

"Ok." Il pouffa de rire, incrédule. "T'es qu'une sombre connasse. J'te souhaite de devenir folle, de te faire bouffer par tes ombres et de te prendre tes regrets en pleine face sans qu'ils te laissent de répit." Il se lève. "Je vais me laver les mains avant de salir les livres. Suis moi et je te noie dans une cuvette."

Elle le regarda et ne dit rien. Qu'il s'enfonce tout seul s'il en a envie, elle n’entrerait pas dans le jeu des insultes. Du moins pas à l’oral, puisque dans sa tête elle le faisait en boucle depuis qu’ils étaient da la même pièce. Et parce qu'au final, il lui souhaitait beaucoup de choses qui se passaient déjà.

Elle ne partit, allant simplement se terrer dans un coin pour gratter sur un papier. Elle ne leva pas la tête quand il revint. Il rangea les livres pour se calmer et finit par demander.

"Qu'est-ce que tu écris ?
- Ce qui me passe par la tête. Rien de spécial. Juste des mots.
- Quoi comme mots ?
- Des trucs de folle.
- Ah. Et ça donne quoi ? Je peux sûrement comprendre."


Elle soupira et finit par tourner la feuille dans son sens. S'il voulait voir il sera obligé de s'approcher. Il s'approcha et prit la feuille pour la lire. Il y trouvera tous les mots qu'il a entendu de la part de ses démons mais en vrac. Il n’y a pas de phrase, c'est écrit dans tous les sens, certains raturés et d'autres soulignés, entourés. Cette feuille était simplement le juste reflet de ce qu’il se passait dans sa tête, et le mettre sur papier lui permettait d’accepter ces pensées plutôt que de simplement tenter de les faire taire. Il ne se montra pas impressionné.

"Hm, t'es torturée toi aussi hein."

Elle reprit sa feuille pour se remettre à gratter.

"Comme ça t'es content, on est pas loin de la folie.
- C'est pas de la folie. A vrai dire, c'est un moyen sain d'extérioriser."

Il se remit à ranger les livres, des mouchoirs calés sur ses paumes car les petites plaies n'arrêtaient pas de saigner.

"Si tu le dis. C'est pas hyper efficace en tout cas." Elle ne leva pas les yeux de sa feuille. "Tu vas foutre du sang sur les livres."


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