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If life is a simulator, please turn it off [SOLO]
Aprilynne Beaufort
Messages : 206

Feuille de personnage
Age: 20 ans
Pronoms:
Club: Lecture
Pouvoir: Pyromancie
Aprilynne Beaufort
Premier de la classe



Mer 10 Jan - 23:29
028
How the fuck do I move on from that ?
If life is a simulator, please turn it off
RP SOLO
TW & CW : état dépressif, envies suicidaires, idées noires et envies de meurtre

Tu ne ressens plus grand-chose en ce moment. Difficile de savoir si ton cerveau a décidé de couper toutes les communications pour t’éviter de perdre le contrôle et faire quelque chose que tu regretterais, ou si c’est le nouveau traitement que tu prends qui anesthésie tout ce qui pourrait s’apparenter à une émotion, à une sensation. Après l’Evènement tu as beaucoup pleuré, et beaucoup brulé, et beaucoup dormi. Quand tu as changé d’antidépresseurs et d’anxiolytiques, après avoir consulté en urgence une psychiatre de l’Académie, tu as pleuré et dormi pendant près d’une semaine. Sans brûler, cette fois-ci. Pas que ça signifie une amélioration. Tu n’avais juste plus d’énergie pour être en colère. Tu t’es essoufflée et le feu a été étouffé. Poésie, poésie. Le vide est présent, englobant, et tu peines à te souvenir s’il a toujours été là ou t’a offert du répit avant de revenir à la charge.

Il est légitime de dire que, pendant un moment du moins, tu allais mieux. Saphirre et Mordred, en entrant dans ta vie, t’ont fait découvrir le véritable plaisir de la camaraderie, puis de l’amour. Si ces bons sentiments ne font pas tout, ils t’ont toutefois poussée dans la direction de la guérison. Tu avais envie d’aller mieux, et Saph avait même réussi à te convaincre de revoir à la baisse tes exigences sur l’avenir, en te proposant de détruire l’empire de tes parents à défaut de les rayer de la face de la terre. Autant dire que ce projet t’est redevenu vital, un sujet obsédant sur lequel tu peux passer des heures. Entre deux crises de panique, voire pendant, tu as repris l’habitude de gratter des idées de vengeances plus morbides les unes que les autres. Lucas, que tu avais pris la décision d’épargner – pour lui faire vivre un enfer, certes, et parce que tu savais que la mort de ses parents l’aurait dévasté, ce qui était le but de la manœuvre – a refait son apparition sur la liste des futures victimes, à plusieurs reprises. Qu’on y voie un parallèle si on le souhaite, tu n’as plus la force d’y réfléchir, encore moins d’en avoir quelque chose à faire. Les différents scénarios, d’une violence que tu ne seras sans doute pas physiquement capable de respecter, te hantent en permanence, comme l’avait prévu Saph en te mettant en garde sur l’impact désastreux que de tels actes pourrait avoir sur ta psyché. Saph, qui savait, et qui ne t’a rien dit, ni avant ni après avoir appris que tu avais été une victime des camps, qui a choisi le sien, de camp. Le camp de Mordred, Mordred, qui a été le premier étudiant à qui tu as vraiment parlé. Qui a derrière lui un passé anti-mage, qui a dénoncé une amie proche, qui ne t’a jamais rien dit. Iels se connaissent depuis longtemps, il était évident qu’iel choisirait le camp de Mordred. Ça reste douloureux. Un rire t’échappe, et l’image que tu renverrais si tu n’étais pas seule serait sans doute terrifiante. Habillée, coiffée, maquillée, manucurée à la perfection, mais le regard vitreux, vide. En train de rire, toute seule. « Douloureux ». Une éraflure, une chute sont douloureuses. Le plongeon dans le vide que tu as été contrainte de faire ? il n’y a pas de mot pour définir ça. « Douloureux », c’est une insulte au vide qui te bouffe, qui te ronge de l’intérieur et te sort par les yeux.

Tu tapes tes ongles sur la tasse qui a refroidi, que tu n’as pas pris la peine de garder au chaud, ta magie se faisant lourde et épaisse dans tes veines, difficilement atteignable. Tu la portes à tes lèvres, grimaces à peine à la sensation de l’eau tiède, le regard posé sur la tasse face à toi, dans laquelle un infuseur a été plongé il y a plus d’une vingtaine de minutes, rempli des feuilles d’un thé que Mordred prenait généralement lors de vos séances bitchage. C’est l’heure et le jour de la semaine auquel vous aviez l’habitude de vous retrouver pour être de sales petites pestes ensemble, et depuis l’Evènement, tu reproduis le même schéma, prépares le thé pour toi et pour Mordred et t’assieds pendant une bonne heure, parfois plus, le regard planté sur le bois de la table et submergée par l’envie de te noyer dans ta tasse.

Tes sentiments pour Mordred sont… complexes. Tu aurais donné ta vie pour lui et pour Saphirre, vie pour laquelle tu t’es battue bec et ongles pendant des années, en un claquement de doigts et sans y réfléchir. Parfois, tu penses que tu le ferais encore aujourd’hui, malgré ce que tu as appris à son sujet. Mais ce n’est pas très parlant, dans la mesure où tu donnerais ta vie pour un rien ces jours-ci. Saphirre et lui ont été les personnes les plus importantes de ta vie et tu doutes pouvoir trouver qui que ce soit qui leur arrive à la cheville, votre entente était naturelle et fluide. Elle était aussi basée sur un mensonge par omission. Un mensonge par omission qui ne concernait que ta branche de votre trio, d’ailleurs. Double trahison, si on peut dire. Tu as aimé tes parents, comme un enfant peut le faire, et tu avais une affection originale pour Lucas, mais tu n’as jamais ressenti pour personne ce que Mordred et Saph ont provoqué chez toi. Après l’horreur des camps, c’était un véritable oasis. Les relations ont toutes leurs hauts et leurs bas, mais tout se passait à merveille entre vous trois. Vous aviez vos rituels, vos moments ensembles et seul.es, vos points communs et vos différences qui suscitaient toutes deux des discussions intéressantes, et une perception assez rapprochée de l’existence. Vous avez été ami.es avant d’être plus que ça, ce qui donnait à votre dynamique quelque chose de simple, pas trop prise de tête. Vous aviez vos problèmes personnels, face auxquels vous vous souteniez du mieux possible, mais en tant que trouple, vous n’aviez pas de soucis. C’était la période la plus heureuse de ta vie, malgré les traumatismes et les troubles qui ont transpiré de ton passé violent, et tu doutes pouvoir retrouver un jour cet état. Déjà, parce que tu doutes pouvoir faire confiance à qui que ce soit désormais, puisque les personnes en qui tu avais le plus foi t’ont menti sur un sujet aussi grave. Tu ne peux pas revenir sur ce qu’il a fait, mais tu aimerais pouvoir effacer de ta mémoire le moment où tu l’as appris. Encore, et encore, et encore, le soir, quand tu as trop dormi dans la journée et que tu as épuisé ta réserve de fatigue, tu t’imagines aller frapper à leur porte et demander à Mordred de manipuler ta mémoire pour la débarrasser de ce souvenir infernal. Il pourrait te maudire pour que l’information en disparaisse chaque fois qu’on la réactualise en toi. Tu pourrais retourner les aimer en paix, sans te détester de ne pas pouvoir, elleux, les détester. Parfois, tu t’imagines simplement aller en discuter avec elleux autour d’une théière fumante, mettre les choses au clair, essayer de comprendre, poser des questions, changer d’avis. Quand tu en arrives à ce genre de pensées, tu réagis souvent en prenant plus d’anxiolytiques, et en essayant de t’étouffer avec ta propre respiration, repliée en chien de fusil sous ta couverture lestée. Tu n’as réussi ni à faire d’overdose « involontaire », ni à manquer d’air suffisamment pour déconnecter ton cerveau définitivement. Avec ta chance, tu reviendrais hanter les couloirs de Leoska et serais contrainte d’exister éternellement avec ce souvenir destructeur lové au creux de l’estomac.

Tu es terrifiée à l’idée de les recroiser, de devoir les ignorer. Rester terrée chez toi et aller en cours épisodiquement suffit pour l’instant à ne pas croiser leur chemin mais tu sais également qu’il ne s’agit que d’une question de temps avant qu’iels ne rentrent dans ton champ de vision. Et alors, quoi ? qu’est-ce que tu attends d’elleux ? qu’iels soient malheureux.es comme les pierres, comme toi ? qu’iels soient heureux.es ensemble, sans toi, et avec leurs partenaires respectifs ? tu ne sais pas laquelle de ces éventualité te ferait le plus mal : qu’iels soient heureux.es sans toi, ou qu’iels souffrent de la même façon que toi. Ce que Mordred a fait est impardonnable, et dissimuler, en connaissant ton passé, cette information, est difficilement excusable. Mais tu ne veux pas qu’iels souffrent pour autant. L’idée qu’iels souffrent te fait du mal. Mais l’idée que tout soit redevenu comme avant pour elleux te terrifie. Votre rupture n’en est pas une. Tu as clairement exprimé à Saph que tu ne voulais plus les voir, qu’iel devait sortir de chez toi, tu as été explicite. Mais les éviter comme la Peste, prétendre ne jamais les avoir connu.es ? c’est lâche. Et tu n’es habituellement pas lâche, alors c’est un état auquel tu dois encore t’habituer. Tu les as « ghosté.es » plus qu’autre chose, et tu n’assumes même pas cette stance isolationniste. Toi qui est acharnée et combative dans ta haine de Lucas, tu ne parviens pas à appliquer tes propres valeurs à Mordred et Saphirre. Tu les aimes trop pour ça. C’est pour ça que tu dois rester loin d’elleux.

Partir de l’école est une possibilité que tu envisages également. Mais pour faire quoi ? Ton manque de culture générale, tes lacunes, sont un rappel permanent et une marque du temps passé en camps, ce qui rendrait la réinsertion difficile. Tu te sentais en sécurité à Leoska, et force est d’avouer qu’à l’Académie, il t’est permis de rester dans un état léthargique sans faire face à des conséquences drastiques : ce n’est pas parce que tu as séché les cours hier pour pleurer sous ta couette pendant une bonne partie de l’après-midi, que tu seras laissée sur le carreau. Tu auras des difficultés à valider ton année si tu continues sur cette voie, mais l’administration doit être conciliante, parce que tu n’as pas encore été inquiétée par rapport à tes absences. Si tu étais hors de l’Académie, tu aurais besoin d’un travail pour survivre, auquel tu serais forcée d’aller et à cause duquel tu ne pourrais pas te lamenter pendant des jours. Depuis que tu es arrivée, tu sais que tu aimerais travailler dans la littérature, en être professeure si ton premier choix, faire partie des groupes de libération, n’est pas atteignable. Rester professeure à Leoska serait la deuxième meilleure option pour toi. Ça implique, comme mentionné ci-devant, de rester à Leoska.

Tu n’as, de toute façon, nulle part où aller.

Tu plonges le regard dans ta tasse de thé, pour ne pas poser les yeux sur celle, intouchée, de Mordred. Le vide est en permanente expansion. Tu te visualises en train de jeter les deux tasses au sol avec assez de force pour les briser, faire voler la table dans un des meubles de la cuisine. Tu restes immobile. Le temps s’écoule, et tu es figée.

Peu d’options s’offrent à toi : pardonner ou ne pas pardonner. L’un est impensable. Tu ne peux pas vivre sans l’autre. Alors tu restes dans cet espace liminaire : tant que tu ne les vois pas, tu n’auras pas à prendre de décision. Tu peux te contenter de te vautrer dans ta misère, dans ton angoisse, et dans le vide qui les dévore progressivement.
I'm scared this is all I will ever be



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