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If sad was a drug, i'd be high as fuck [PV April]
Saphirre Lacey
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Saphirre Lacey
Trash Can or trash cannot



Ven 12 Jan - 14:41

Aprylinne
Beaufort

Saph
Lacey

「 "If sad was a drug, i'd be high as fuck" 」


PAHAHAHA. MORDRED GROS LOOSER, T’as essayé d’me coincer en me forçant à faire une chaîne YouTube avec Eizh pour que j’maffiche, hein ??? MANGE TON KARMA SAUCE CÉSAR, c’est qui que vas se taper la honte en live devant toute l’école, t’as les cramptés hein ? (Quoi ? — Coubeh, allez salut.)(Oui je suis d’excellente compagnie dans ma propre tête, je m’amuse beaucoup.)

Vous savez qui d’autre est de bonne compagnie ? BAMBAM transition (ma spécialité) (blague de mage des hormones), vous l’avez pas vue venir. La réponse est Mlle Beaufort, comme le fromage ou la commune, mais là je parle de l’élève. Genre, de ma zouz quoi.

J’arrive chez elle tout.e surex', sapé avec des fringues qu’elle m’a acheté pour lui prouver que j’ai appris à m’habiller. Correctement. M’habiller correctement. M’habiller je le faisais déjà avant, j’ai juste trop d’énergie j’arrive pas à finir mes phrases les frérots.

Je toque, j’entre comme elle est prévenue et ouvre grand les bras.

« HEEEEYYY Boté, devine qui a ramené un super bingo pour enjoliver l’aprem live ??? »


Elle m’ouvre la porte avec un sourire joyeux et se glisse dans mes bras avant de reculer pour me laisser rentrer. Non non, mais tu pouvais rester April hein, genre, j’aimais bien quoi.

Elle tape un peu dans ses mains joyeusement

« Montre-moi, je veux voir ! Enfin. Entre, d’abord. Et installe-toi. On a encore un peu de temps avant le début du live. »


Elle fait signe en direction du coin canapé apprêté pour l’occasion. Apprêté à la April of course. Genre, si on avait été chez ouam, il serait sans doute juste recouvert d’un plaid et j’serais probablement très fier.e de lui annoncer « C tré dou tu voi ? » en caressant le-dit plaid. Mais on pas chez moi. On est chez April. Donc y’a la totale ; pop-corn, boisson, thé, coin cosy, coussin, de quoi manger. Tout. Mes yeux se remplissent d'étoiles.

« HAA, mais tu nous as mis trop ienb wesh, t’es la best ! »


Je bondis jusqu’au canapé (parce que pourquoi marché quand on peut se comporter comme un gros déglingosaurus). Je prends possession de l’aile gauche du canap', sourire aux lèvres, et pose mes feuilles volantes de bingo sur la table.

April s’installe à côté (en marchant comme une non-déglingsaurus. Une Calmosaurus-rex ? ) et examine les grilles.

« Donc l’objectif c’est d’écrire des choses dont on pense que Mordred va les faire pendant le Live ? Et de les cocher s’il les fait effectivement ? »


Elle rit en lisant probablement une des dingueries rédigées. Enfin, logique. C’est pas la texture du papier qui la fait marrer, quoi. Enfin je pense pas ?

« Yep c’est ça ! Et si ok à une ligne, bingo du coup on a gagné. Quoi ? Je l’ignore maiiiis on peut penser à un gage pertinent pour un perdant. Demander à se faire interviewer et avoir un certain nombre de dingz à caler en live ? Ça serait thématique. »


Elle hoche la tête avec un air enjoué et amusé.

« Je suis partante. Ne reste plus qu’à voir qui a le moins foi en Mordred. Je veux dire, qui le connais le mieux. »
Elle me fait un clin d’œil « Paré.e à perdre ? »
Je ris de bon cœur.

« T-T-T-T tu sous-estimes gravement mon envie de te voir te faire passer pour la fan n° 1 de Jul, faux tatouage et attitude compris en direct live. »

Et ce n’est qu’une des idées parmi des centaines d’autres. Mais. Franchement. Fermez les yeux. CHT, vraiment, faites-moi confiance promis j’vais pas vous jetez un sceau d’eau, j’y ai même pas pensé mdr. Imaginez-vous devant votre pc avec une petite camomille. Vous voyez Aprilynne Beaufort arriver, lunette de soleil, survêt’ de sport, gros tatouage du visage du J sur l’épaule, « J . U. L » marqué sur le front en belles cursives. Elle rap la moitié de ses phrases parce qu’on va clairement partir sur une caricature à la « C’est mon choix ».

Tout le monde en rêverait.

« Je ne sais pas ce qu’est Jul, mais je crois que je vais devoir être très imaginative pour te battre, si je ne veux pas avoir la honte et ruiner ma réputation.

— Ohohoh. Je vais y remédier, faut qu’tu puisses saisir la puissance des enjeux. »

On a deux minutes, le live n’est pas lancé. Je pianote sur mon tel et me met à côté d’April pour lui montrer quelques extraits de clip de Jul, histoire qu’elle chope l’esprit.
Qu’on soit clair, mon ter ter c’est Grenoble pas Marseille, mais le J, on respecte tous, moi le premier. J’l’adore et j’adore son taf. Juste. J’conçois qu’y’a une certaine esthétique spéciale autour, quoi. Et qu’April en est à l’opposé. C’est ça qui me fait rire dans le projet.


Ouais. À l’œil là. Elle est pas fan fan fan quoi.

« Oh. Oh non. Je peux pas perdre, pas après ça. C’est beaucoup trop grave pour mon image »

Mon sourire joueur s’élargit.

« Je sais. Ça serait merveilleux. »

Elle met une main sur sa poitrine et prend un air faussement choqué.

« Je croyais que tu m’aimais ! »


C’est tout le sujet Belladona de la papaya (?). On est réunie pour bitcher la prestation de Mordred en live non ? Alors pourquoi on épargnerait les autres ?

Je ris et tends ma main pour qu’elle la prenne si elle le souhaite.

« Je suis tellement déso de t’annoncer que c’est mon love langage chaton. »


Elle doit l'savoir depuis le temps.

Elle pose sa main dans la mienne, ce qui suffit à me remplir de joie. Enfin, à me déborder de joie. Je suis déjà au max, y’as que du bonus. J’vois bien qu’elle essaie d’avoir l’air ennuyée, mais qu’elle est trop amusée pour retenir un sourire.

« Désolée de t’annoncer que tu ne pourras pas l’exprimer parce que c’est moi qui vais gagner, dans ce cas »

Nouvel éclat de rire.

« Anh anh, t’es confiante pour une perdante ! Personne pourra m’empêcher d’être um gros loveur, j’te l’garantis. En plus ça commence ! »


Je me blottis contre elle avec un sourire rayonnant à l’idée de regarder un live sur notre amoureux avec mon amoureuse.





If sad was a drug, i'd be high as fuck [PV April] Sans_t56

J'écrit en cette belle couleur, jalouse pas trop stp#0099cc
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Aprilynne Beaufort
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Aprilynne Beaufort
Premier de la classe



Ven 12 Jan - 23:53
026
How the fuck do I move on from that ?
If sad was a drug, I'd be high as fuck
Ft Saphirre Lacey
Tu as tout préparé pour que vous passiez une soirée confortable à vous moquer de Mordred. Force est de constater que tu es très douée pour la décoration et l’organisation d’événements, parce que le salon est impeccable. Saph a l’intention de te ridiculiser devant toute l’Académie, et tu comptes bien l’en empêcher, tu tiens à ta crédibilité. Mais pour l’instant, c’est Mordred qui passe devant les caméras, et l’entretien vient de commencer. Tu aimes Mordred de tout ton cœur, mais en cet instant, tu n’as aucune foi pour sa capacité à s’habiller et tu espères qu’il a choisi d’enfiler des vêtements que vous avez achetés ensemble au lieu d’une de ses tenues catastrophiques habituelles. Ce serait dommage de faire tâche en direct. Tu te cales confortablement contre Saph, et tires un des plaids pour le déposer sur tes jambes. Tu n’as pas exactement de problèmes avec ta température corporelle, mais la matière douce est agréable sur ta peau.  Tu lâches un « oh » quand la jeune femme qui dirige l’entretien passe à l’écran. En bonne esthète, tu ne peux que constater que la présentatrice est très très canon. Et bien habillée. Mordred aussi, et tu ne peux pas t’empêcher de sourire un peu, fière d’avoir participé à façonner cette image. La jeune femme démarre de façon standard l’entretien en lui demandant de se présenter, et tu ne peux t’empêcher de penser qu’il doit être particulièrement inconfortable dans cette situation.

- Et bien vous avez déjà mon identité et la raison de ma présence ici, n’est-ce pas suffisant ? Bref, j’ai 21 ans et je suis passionné par les livres, autant en tant qu’objet qu’en tant que document. Je passe donc beaucoup de temps à les étudier. La magie m’intéresse également beaucoup.

Un sourire amusé se dessine sur tes lèvres. Il est fidèle à lui-même, on ne peut pas lui ôter ça. Tu n’es pas sûre que sa présentation fasse vibrer le reste de l’audience, mais c’est une description fidèle de choses qui sont importantes pour lui. Ce sont des choses qui le sont également pour toi, une des nombreuses raisons qui fait que vous vous entendez si bien.

- Tu avais marqué « Mordred perd 60% de son audience en moins de deux minutes en parlant de livre dès la première question » ?

- Eeh non. Mais j'ai « Mordred c'est cru sur LinkIn » - une plateforme pro ou on met son CV a dispo pour les embauches -, ça compte non ?


Tu apprécies que Saph ait pensé à t’expliquer brièvement de quoi iel parle. Tu réapprends tout ce qui est culture générale dont tu as été privée, entre ton éducation bourgeoise et ton séjour prolongé dans les camps. Tu n’aurais rien compris, sinon, et même si tu es assez à l’aise pour lui poser la question, savoir qu’iel prend soin d’être clair.e te fait chaud au cœur. Tu n’as toutefois pas l’intention de la jouer fairplay juste pour un acte de gentillesse. Tu lui souris et secoues la tête.

- Dans un esprit de compétition, je suis navrée de t'annoncer que non, ça ne compte pas.

Iel fait la moue et ton sourire s’étend.

- T’es pas joueuse.

T’es pas bête, surtout. Tu n’as vraiment pas l’intention de t’afficher avec JUL écrit sur le front devant toute l’Académie. Tu es discrète, parles à très peu d’étudiants et n’as pour l’instant pas l’intention de changer ça. Une apparition sur le réseau de l’Académie, accoutrée comme le type sur la vidéo ne te dit rien qui vaille. Tu tiens à ton image, à la persona distante et supérieure que tu essaies de te construire.

- Gros big up Odette, j'espère que tu nous regardes parce que tu as visiblement ton plus grand fan ici. Mais écoute puisque le sujet tombe, tu me fais une super transition ; parlons un peu bouquin pour commencer ! Quels sont tes dernières lectures, et est-ce que tu les recommanderais ?

- Odette le sait. Mes dernières lectures portent sur les variations linguistiques en France, que j’ai croisé avec des lectures sur la linguistique dans les communautés mages. Je les recommande à ceux qui sont à l’aise en sociolinguistique et qui ont déjà de solides connaissances. Évitez cela dit de lire le livre de Éric Mourin, il n’a aucune rigueur scientifique.


Saph rit, et tu suis le mouvement. Ah, Mordred.

- La par contre y'a emballement sur intérêt spé, j'coche, c'est honnête !

Cette fois, tu n’as aucun argument pour lui donner tort.

- Mh-mh. Je te l'accorde, tu gagnes cette manche.

La question était propice à ce genre de dérapage. Si l’audience ne s’était pas endormie dès la mention des livres, elle a définitivement décroché quand il s’est mis à parler de sociolinguistique. La présentatrice semble déterminée à inverser la donne.

- Partons un peu de la sociolinguistique pour explorer un domaine dans lequel tu excelles et qu'on à tous les deux en commun ; la magie noire. Quels sont tes domaines de prédilection dans l'étude de la magie ? Eeeeet est-ce que tu aurais une anecdote amusante sur ta pratique de la magie ? Un événement drôle, une manière peu conventionnelle et intéressante de l'utiliser...

Tu es contente qu’elle soit, comme lui, une mage noire. Tu oses espérer qu’elle évitera donc les questions peu renseignées et les clichés qui entourent la magie noire. Bien que Mordred corresponde parfois à ces clichés. Mais il essaie de se sortir de ces mécanismes, et lui rappeler ses erreurs ne serait pas efficace pour l’aider. Au moins, elle voit les choses du même œil et risque moins les remarques indélicates.

- Je dirais que j’ai une très bonne maîtrise de ma magie et que je me débrouille pour lancer des malédictions. Quant à l’anecdote amusante… Hm, peut-être quand j’ai maudit la fourchette de maon partenaire pour que la nourriture tombe avant d’arriver dans sa bouche.

Un rire t’échappe. Tu n’étais pas au fait de l’anecdote en question – si iels devaient te faire une liste de toutes les misères qu’iels se sont faits avant de te connaître, vous en auriez pour des heures – et elle t’amuse beaucoup.

- Je ne savais pas qu'il avait fait ça. Utilisation originale de la magie à des fins personnelles, j'aime beaucoup, j'approuve.

- Pas moi April, j'approuve pas, not fun, vraiment, surtout quand y'a des gens pour te voir essayer de fool ta propre fourchette.


Saph s’empare de l’ordinateur pour réagir à l’histoire de Mordred, puis le repose à sa place et se réinstalle.

- Voilà, l’honneur est sauf.

Tu rigoles, puis redeviens silencieuse tandis qu’elle pose une question particulièrement intéressante, mais qui pourrait potentiellement faire mal au capital sympathie déjà bien entamé de ton partenaire :

- Tant qu'on est dans le juicy ! Attention, grande question, mais... Quel serait ton plus grand secret, Mordred ?  Celui que tu ne voudrais que personne ne sache dans cette école.

La chute d’un empire ferait moins mal que les mots qu’il prononce avec naturel.

- Certainement mon passé anti mages avec les dénonciations que j’ai fait plus jeune, qui comprennent une amie proche.

Non. Tu te figes et l’angoisse monte immédiatement. Non. Il ne peut pas avoir fait ça, pas Mordred. Mais il ne rigole pas pour annoncer que c'était une blague de très mauvais goût, et le live se coupe. Tu oublies de respirer. A tes côtés, tu sens la tension qui émane du corps de Saph, contre lequel tu es pressée. Iel doit être aussi choqué par le cours des événements que toi. Tout comme toi, Mordred ne parle pas beaucoup de son enfance, tu ne peux pas croire que la raison de ce silence est celle qu’il vient de déballer en direct devant toute l’Académie.

- … April ?

Les connections se refont lentement dans ton cerveau. Le ton de Saph est prudent. Normal, iel sait exactement pourquoi cette révélation a le pouvoir de te paralyser. Ton monde s’écroule lentement, même si un filet retient encore un peu les pierres de l’édifice. Ton cœur, prisonnier sous les décombres, se meurt lentement. Tu as le regard figé sur l’écran de l’ordinateur, qui indique que le live est fini, qui rend réelle la situation présente. Saph, tendu.e à tes côtés, doit se demander comment réagir. Ce n’est pas tous les jours qu’on apprend que son partenaire est… un monstre ? est-ce que tu perçois Mordred de la sorte ? est-ce que tu es capable de considérer l’une des deux personnes les plus chères à ton cœur de cette manière ? tu veux lui laisser une chance. Une chance de prouver qu’il a été forcé de mentir. La présentatrice est une mage noire. Elle peut avoir provoqué cette révélation fautive.

- Ce n'est pas possible. Il doit y avoir erreur.

Saph, après un moment de silence qui s’est étendu, te regarde dans les yeux. Tu n’aimes pas ce que tu peux lire dans les siens. Parce qu’il ne s’agit pas de surprise. De la résignation, peut-être ?

- … Non. C’est pas une erreur.

Les gens parlent d’avoir le cœur brisé. Ce n’est pas au niveau du cœur que se situe la sensation : c’est à l’intérieur de ton estomac, dans tes tripes, ça te prend au ventre et ça ne te lâche pas. C’est de la terreur. Terreur de constater que ton monde s’est écroulé et que tu vas devoir faire avec, vivre avec cette information. C’est un chagrin profond qui te saisit, parce qu’il signifie la fin de tout ce que tu avais construit de beau et de sauf. Et puis, la résignation dans les yeux de Saph. Qui savait. Qui savait et qui ne t’a rien dit. Qui t’a laissée croire que ce que vous aviez était réel, que ce que vous aviez avait de la valeur.

Tu fronces les sourcils. Essaies de t’accrocher aux mots de Saph, à ce que tu peux lire sur son visage. Non. Pas une erreur. Donc, non seulement Mordred a vendu une amie proche aux camps, ce qui résonne déjà très fort avec ta propre histoire, mais en plus de ça, il t’a menti à ce sujet. Depuis qu’il t’a rencontrée, depuis que vous êtes devenu.es ami.es, depuis qu’il sait que tu as été en camps, depuis que vous êtes ensembles. En plus d’en plus de ça, Saphirre était au courant et l’a laissé te mentir pendant tout ce temps. Même après avoir appris que tu as passé des années en camp. Après avoir été dénoncée par un ami proche. Tu læ regardes en essayant d’accepter les informations telles qu’elles te parviennent. En désordre. Rage, chagrin, sentiment d’avoir été trahie, profonde solitude, angoisse qui te prend à la gorge et comprime les différentes entrées d’air dans tes poumons.

- Tu étais au courant.

Pas une question, parce que la réponse est évidente. Une accusation.

- Tu savais et tu ne m'as rien dit. Vous avez gardé ça pour vous alors que vous savez ce que j'ai vécu.
And in the silence I suddenly understood the many ways a person can die but still be alive



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Saphirre Lacey
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Saphirre Lacey
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Lun 15 Jan - 11:49

Aprylinne
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TW : Crise de colère, violence, mention de suicide et de mort


Il fallait que ça arrive, hein ? Évidemment. Les premières secondes, j’réalise pas. Je bloque. C’est pas possible.
Je savais et je ne lui ai rien dit. Y’a pas de questions de hasard, de mécompréhension, non, que de décision merdique auxquelles y’avais pas de bonnes réponses.

« Oui »



Mon souffle est court. Très court. Je vois le décompte dans les yeux d’April, celui de la bombe. L’explosion arrive. N’importe quels mots pourraient causer la détonation, mais je gagne quelques secondes pour maintenir une réalité qui n’existe déjà plus.

Parce que n’importe quel mot serait de trop. Pas un désolé non. Ça serait malvenu. Hypocrite. Je connais les motivations de mes choix, c'était pas du hasard.

Pas d’explication non plus. Ça serait la sous-estimer alors qu’elle a tout pour comprendre parfaitement ce qu’il s’est passé. On a largement dépassé la justification pour faire place au constat.

« J'sais que tu méritais la vérité. Mais tu sais aussi très bien pourquoi on en a pas parlé. »


Pourquoi, hein, pourquoi putain de Lacey de merde ? Pour protéger le secret de Mordred ? Pour pas blesser April ?

Haha, pauvre tanche. Non ça c’est c’qu’on raconte pour brosser sa misérable petite culpabilité dans le sens des épines.

C’par flippe, hein ? T’avais les j’tons. Tu raff. Tu scice comme une baltringue. Tu balises tellement à l’idée de perdre tes proches que t’es pas capable de faire face, au lieu de ça tu fais ce truc dégoûtant.

T’optimises.

Tu fais les choix qui t’arrangent toi, en bon connard égoïste. Ceux qui te permettent de maintenir les choses comme tu les aimes, bien en place, sans perdre Mordred ni April, sans les voir s’entretuer. C’est confortable le mensonge hein ? Vous avez toujours kiffé Mordred et toi.

« Parce que vous saviez comment je réagirais. Donc vous avez préféré me laisser croire… vous m’avez laissée me fourvoyer, m’avez laissé croire que vous m’aimiez assez, me respectiez assez pour que je n’aie pas à apprendre ce genre de choses à votre sujet. »

Sa voix, posée au début, devient plus agressive, plus fragile aussi. Une aiguille de verre. Précise, dangereuse. Frêle et Instable. Impossible de savoir si elle va se briser avant ou après avoir transpercé sa cible. Probablement après. Pour planter les éclats à l’intérieur.

« Comment vous avez pu croire qu’il y avait une chance que ça fonctionne entre nous avec ce secret pesant sur notre relation ? Vous saviez pertinemment que je ne pourrais pas accepter ça, donc vous avez choisi de me dissimuler la vérité. »


Sa respiration s’accélère à mesure que la mienne s’estompe, disparaît

« Vous m’avez menti pendant des mois. Quelle idiote. C’est de ma faute, je savais que je ne pouvais faire confiance à personne, mais j’ai arrêté d’assurer mes arrières. Vous étiez censé.es être l’exception, et vous n’êtes que le pire de ce que fait la norme. Comment j’ai pu me laisser avoir. »


Je sais même pas quoi dire. Elle a raison.  Elle a raison et ça me tue. J’ai l’impression de pourrir de l’intérieur. Ça me dégoûte. Je me dégoûte. Tout me dégoûte.

C’est qu’une émotion de plus. Une émotion dégueulasse, répugnante, à balancer entre ma tristesse et ma colère. On s’en fout de son nom, de ce qu’elle représente. Au final c’est que du combustible. Tout crame. Tout est déjà en train de cramer.

Mes yeux s’humidifient, mais j’écoute pas la peur. Elle aussi, je le flanque au feu, sèche rageusement les larmes qu’elle essaie de créer pour se protéger de la fumée de l'incendie. Ma voix s’enroue d’un grain étrange que je peux pas chasser de la même façon.

« Putain ! Tu veux toute la vérité ? Ok alors écoute-moi bien. Ouais on a mytho. Quand j’ai appris que t’avais fait des camps j’en ai parlé directement à Mordred précisément à cause de c’que tu viens d’entendre. Mais ce choix de merde là. Ce choix on l’a fait parce qu’on tient à toi plus que tout, et qu’on a toutes les deux putains de flipper à l’idée de te perdre. Est-ce que c’était débile ? Ouais, carrément, un des trucs les plus cons qu’on ait jamais ne fait. Est-ce que c’était dans l’objectif de te “fourvoyer” ? NON bordel non ! »



Les pires décisions peuvent être prises par amour, ça les rend pas pardonnables pour autant. Par amour ? C’est marrant de poser ce terme sur des actes autocentrés. Quand on aime, on est censé faire les choix pour l’autre non ? Par respect. Pour son bonheur. Pas ça.


Je déraille complet. Je sais même pas ce que je défends. Je sais même plus ce que j’cherche à sauver.

Elle fait un geste méprisant de la main. Son regard est froid, mais l’air est chaud, brûlant, se dilate autour d’elle. Certaines de ses mèches prennent feu.

« Si vous teniez réellement à moi en ayant appris ça, vous seriez sorti.es de ma vie à ce moment-là. »


Mais on n’a jamais été assez fort pour. On est des putains de lâche, depuis toujours. Des dégonflés flasques et dégueulasses. Les seules fois ou on à fait face à nos responsabilités, c’est quand on nous a mis devant le fait accompli sans avoir d’autres choix que d’assumer. C’est tout.

Là aussi on a préféré esquiver. Éviter. Enfouir. Se dire que si personne réaliser, une fois de plus on était sauf.

« Tu devrais rejoindre Mordred maintenant. Il aura plus besoin de toi que moi. »

Je… Il faut que…. Oui, Mordred, mais April aussi. Si je pars, ce sera définitif. La fin de quelque chose qui est déjà brisé, mais j’y arrive pas, je bloque devant les morceaux. Je préférerais cramer dans ses bras que de reculer, la laisser comme ça, de confirmer qu’à cet instant j’ai irrémédiablement perdu une des personnes que j’aime le plus au monde.

Je bloque. Je bloque. Je bloque.

Cette fois-ci, des larmes tombent de mes cils, mais s’évaporent presque immédiatement avec la chaleur écrasante.

Mes mains tremblent. Les poings se serrent pour les faire taire. Les jointures blanchissent pour leur faire mal.

« April. Non. S’il te plaît. »                          
                                                                                                 

Je regarde le plaid fondre avec l'augmentation constante de la température, couler sur sa peau. L’odeur de plastique brulé, celle qui remplacera son parfum dans mes souvenirs.

« J’ai dit non. Je ne veux pas… »
elle se passe une main sur le visage, se frotte le front «  J’en ai assez entendu pour aujourd’hui. Pour les cinquante prochaines années, d’ailleurs. Au revoir, Saphirre. »

C’est réel, c’est en train de se produire. Connecte Saph, putain, connecte.
La vue est brouillée par l’émotion. Laquelle ? Je sais pas. Je sais plus. Ma tête tourne. J’ai même pas de ses flammes pour sentir la chaleur exsuder de ma peau, pas besoin que le feu bouffe mon oxygène pour m’étouffer.

Je percute.

Je l’ai déjà entendu. Me dire ça. Elle. Et d’autres. Quand Elarielle a utilisé ses foutu voix sur moi. Que j’entendais tous mes proches partir, les uns après les autres. C’était prémonitoire. Je le vois.

Je savais qu’April allait disparaître de ma vie. Mordred aussi. C’est qu’une question de temps. Il avait déjà du mal à tenir la tête hors de l’eau même avec le bénéfice du secret. Peut-être. Peut-être que là c’est fini ? Qu’il va se laisser couler. Que je pourrais rien faire d’autre que de le voir se noyer. Le regarder crever. Trouver son corps trop tard, dès que j’aurais relevé les yeux de lui un peu trop longtemps. Il va crever. C’est certain qu’il va en crever. Ici ou dehors. Je veux pas. Je peux pas. Pourquoi j’arrive pas à croire qu’il tiendra ? Je veux pas imaginer accepter une vie dont ils auraient disparu. Je. Tout s’effondre. Pourquoi tout s’effondre. Pourquoi est-ce qu’on en arrive là. C'était pas censé se produire, alors pourquoi. Pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi... Pourquoi je peux rien faire. Pourquoi je peux putain de rien faire. Rien réparer. Rien rattraper. Rien dire. RIEN, RIEN, RIEN, RIEN, ENCORE RIEN, T’ES RIEN, TU SERS A RIEN, TOUT ÇA, ÇA VAUT RIEN, RIEN, ENCORE-PUTAIN-DE RIEN. ENCORE UNE FOIS. TU PEUX RIEN FAIRE.

La respiration sifflante. Le palpitant en plein milieu du crâne. Mes mains s’agrippent à mes cheveux. C’est trop. Je ris. Les nerfs grillent, cèdent. L’esprit glisse. Dans l’incontrôle. Hors de moi-même. La colère blanche.

« Putain. Ahahahaha. Putain bien sûr que ça allait arriver, je le savais. C'était évident. C’ÉTAIT ÉVIDENT PUTAIN. »


Le regard flou, la vision rouge. La tête complètement vide. Vide, vide, vide, vide, vide. Sauf ça. L’électricité, celle qui secoue le corps, un courant brutal. Ça réagit. Je balance d’un coup brutal la commode la plus proche et l’éclate sur le sol dans un fracas d’enfer. Les yeux exorbités.

April sursaute, se lève. Sa voix se fait plus forte. Plus rauque. Du papier de verre qui se couvre de chair en raclant les parois de ce qui reste de mon palpitant. Si seulement c’était pas qu’une impression.

« Saphirre Lacey, je te l’ai demandé une fois, je ne me répéterai pas. Sors de chez moi. Laisse-moi tranquille. Tu ne crois pas que tu en as déjà fait assez ? Tu préfères continuer le travail de ton petit-ami en détruisant le reste de mon salon ?


- Effectivement, si on pouvait éviter de détruire l’appartement j’en serais infiniment reconnaissante. Je ne voulais pas vous déranger, mais… Vous commencez à vous faire beaucoup de mal là, en plus de nos meubles. »


Une voix différente ose traverser l’espace qui était le nôtre, calme. Sa tête passe par l’entrebâillement de sa porte. Je sais plus qui est cette meuf et je m’en tape.  J’ai envie de la fracasser contre le mur, de péter son crâne, de tout casser.

Non. Non, non, non. Ça recommence.

Je suis en train de péter les plombs. Je le sais. J’en prends conscience. Pas normal. Pas encore. Pas maintenant. Plus jamais ? Pas devant April. Ça sera plus jamais devant elle. Elle a disparu. Faut que j’accepte. Sa décision. C’est sa décision. Faut que je sorte. Que je l’écoute. Au moins cette fois. Pour la dernière fois. Maintenant.

« Je… »
Ma respiration siffle « … Je. April. Je…. »

JE QUOI PUTAIN, SAPH ? Je suis désolé ? Je t’aime ? Je veux pas te perdre ? Je veux être là pour toi ? C’est égoïste. Absurde. Ridicule. Ferme ta putain de gueule. Ferme là. C’est pas ta place. Plus ta place. Tu l’as jamais vraiment mérité. On s’en tape. Tout est déjà sorti. Casse-toi. Étouffe-toi.  C’est pas comme si ça avait une importance. Fous-lui la paix.

« Reste pas seul. Prends soin de toi. S’il te plaît. »


T’es dégueulasse. Ignoble. À faire comme si tu t’en soucier maintenant. Maintenant, dégage. Baisse les yeux, les lèves pas du sol tant que t’es dans la pièce.

Sort.

La porte claque. Tout comme le hurlement qui détruit mes cordes vocales. Tout comme mes phalanges contre le mur d’en face aussi. Mais c’est pas assez. Trop friable. L’impact sera jamais assez fort. Non, stop. Putain. Respire, putain, souffle.

April c’est fini.

Mordred. L’urgence c’est Mordred. Reprends-toi.






If sad was a drug, i'd be high as fuck [PV April] Sans_t56

J'écrit en cette belle couleur, jalouse pas trop stp#0099cc
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Aprilynne Beaufort
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Aprilynne Beaufort
Premier de la classe



Mer 17 Jan - 2:25
026
How the fuck do I move on from that ?
If sad was a drug, I'd be high as fuck
Ft Saphirre Lacey
Tu sursautes à nouveau, en entendant un bruit sourd dans le couloir, le bruit d’un poing qui s’écrase dans un mur et tu as le cœur qui se soulève à nouveau. Tu ne fais pas le lien entre ce qu’il vient de se passer et ta relation pré-révélation avec Saphirre et une nouvelle vague d’inquiétude te gagne : iel s’est sans doute blessé.e dans la manœuvre. Cette information ne t’apporte qu’un surplus de misère, tu ne veux pas qu’iel se fasse mal, qu’iel se fasse du mal. Une autre part de toi s’indigne aux pensées soulevées par le bruit, parce que après t’avoir menti pendant si longtemps et sur un sujet aussi important – le seul sujet qui aurait pu créer une telle rupture entre vous – iel devrait être le cadet de tes soucis, blessure ou pas. Malheureusement c’est un mécanisme que la blessure, encore trop fraîche, n’a pas eu le temps de désactiver. Tu portes donc, en plus de ta souffrance due à ce qui a transpiré dans le live et la découverte de l’implication de Saph dans le secret, la peine de savoir qu’iel est tout aussi malheureux.se que toi. Et Mordred. Réconcilier l’image de la personne que tu aimes et celle d’une personne aux actes aussi révoltants va prendre du temps. Pour l’instant, tu es effondrée d’avoir perdu ta relation avec lui, et tu es aussi inquiète pour son bien être que brisée par sa révélation et enragée contre lui pour ce qu’il a fait et parce qu’il t’a menti.

Avec toutes ces considérations qui prennent une place incroyable dans ta mémoire de travail, à l’instant T du capharnaüm qu’est devenu ta vie en quelques mots, tu as oublié la présence d’Ilenor. Tu n’as de place que pour Saph, Mordred et votre relation en morceaux. Tu regardes la porte un moment, sans attendre qu’elle s’ouvre, sans espérer qu’elle s’ouvre. Le regard simplement vide, tandis que la nuée d’informations circule, chargées de colère, d’angoisse et de tristesse. Tu ne sais plus comment gérer tout ça. Tu n’as jamais su, pour être honnête. Tu n’avais juste plus besoin de le faire. Il faut des seconds débuts à tout. Probablement. Tu fais un pas en avant dans l’optique d’aller redresser la commode, pour effacer au plus vite les traces de la colère de Saphirre, mais bute dans la table basse et inspires brusquement, surprise par la douleur physique, passagère. Finalement, tu regardes autour de toi pour prendre en considération le reste de la pièce, dont l’air est si chaud qu’il se dilate à certains endroits. Ton regard croise celui d’Ilenor et tu te rends compte qu’elle vous a entendu.es. Grimaces. Les larmes commencent à couler d’elles-mêmes. Non seulement tu viens de passer le pire moment de ta nouvelle vie, qui ne fait que présager d’un reste de ladite nouvelle vie tout aussi invivable, mais en plus, tu as eu la riche idée d’oublier que ta colocataire était dans la chambre d’à côté, trop focalisée sur ta dispute avec Saphirre. Tu as vraisemblablement quitté l’um de tes partenaires, et l’autre par procuration, assez violemment pour qu’elle vous entende. Ça ne fait qu’empirer la situation, c’est la goute d’eau qui fait déborder le vase. Tu n’es pas particulièrement friande de métaphores aquatiques, mais vu le torrent qui se met à rouler sur tes joues, celle-ci est relativement seyante. Ta colère se cristallise dans les larmes qui coulent à flot, et tu la sens se dissiper, remplacée momentanément par un vide tout aussi effrayant et douloureux. Pour l’instant, il faut sauver les apparences. Réagir à la présence de ta colocataire. Comme si lui parler suffirait à dissimuler tes larmes, dont une bonne partie s’évapore certes rapidement, et à lui faire oublier l’échange dont elle a été témoin.

- Je suis dé-déso-je suis désolée pour le dérangement.

Ilenor s’avance dans la pièce. Vous êtes les deux visiblement peu préparées à ce genre de situation. Elle te tend un mouchoir, ce qui serait approprié si tes pleurs ne s’évaporaient pas avant de gouter de ton menton. Tu l’acceptes quand même et tamponnes tes joues, sur lesquelles une infime pellicule de sel s’est formée.

- Ne t'excuses pas, je comprends. Tu veux une tisane ? Ou autre chose ? Qu'est-ce qui pourrait t'aider là tout de suite ?

Un Xanax – ou dix –, une bouteille de whisky.

Le mouchoir, chiffonné mais pas mouillé, te fait réaliser qu’il faut que tu maitrises mieux ton pouvoir, notamment parce que le tenir devient douloureux, des cloques ayant commencé à se former sur tes doigts et tes mains. Tu essaies de rappeler la chaleur à toi, de la réprimer. Cet effort, conscient cette fois, te laisse étourdie quelques secondes. Mais tu n’as pas le choix : l’appartement a certes été aménagé en conscience de ton pouvoir mais les livres, les coussins, les plaids – ceux qui sont toujours utilisables, j’entends –, le tapis, le thé, tout peut prendre feu. Tu essaies de te souvenir de la question qu’elle vient de te poser. C’était quelque chose de pertinent par rapport à la situation. Tu essaies de gagner du temps.

- Je…

Ce qui pourrait t’aider, là tout de suite. Que quelqu’un efface ta mémoire, définitivement. Mordred pourrait s’en charger, il te doit bien ça. Qu’on te laisse avec la douleur de l’ignorance. Quand tu étais petite, un lait chaud avec du miel suffisait à panser tes blessures tant physiques qu’émotionnelles. Avec un trou béant à la poitrine tel qu’on vient métaphoriquement de t’infliger, tu doutes que des produits animaux puissent te soulager. Tu croises les bras sur ta poitrine, mains posées sur les épaules, et les presses aussi fort que possible contre ta peau. Tu aurais besoin qu’on te comprimes assez fort pour que ce soit la seule chose que tu puisses retenir. Être touchée en cet instant te paraît révoltant. Tu regardes l’étendue des dégâts. La commode au sol, les feuilles éparpillées sur la table basse, le plaid à moitié cramé à moitié fondu qui dégage une odeur insupportable de plastique fondu.

- J'ai besoin de ranger.

Effacer la présence de Saphirre, même si tu ne peux pas effacer les souvenirs du temps que vous avez passé ensemble avec Mordred et ellui dans cette pièce. Au moins essayer. Au moins débarrasser les vestiges de ce soir avant d’aller te terrer dans ta chambre pour pleurer, ou dans la baignoire pour te plonger dans de l’eau bouillante, faire hurler tes cloques et plonger la tête dans l’eau pour qu’elle avale tes cris. Ilenor hoche la tête, pose une question pertinente.

- Est-ce qu'il faut que tu protèges tes mains pour toucher aux objets potentiellement inflammables ?

Tu regardes tes mains et essaies de jauger leur température. Tu as ravalé la vague de chaud, et elles doivent se situer aux alentours des 40°C. De son côté, ta colocataire a commencé à ramasser quelques une des affaires qui jonchent désormais le sol. Tu lui avais promis à demi-mot du calme et de l’ordre, et elle vient sans doute de réaliser, en même temps que toi, qu’il s’agissait d’une promesse creuse. Enfin, ce genre de chose aura le mérite de ne pas arriver une seconde fois. Il est hors de question que tu t’attaches assez à quelqu’un pour leur laisser la possibilité de créer autant de disruptions dans ta vie que Saphirre et Mordred ne l’ont fait. Elle poursuit sa mission de socialisation, et tu te contrôles pour ravaler tes larmes et répondre à ses questions sans sangloter.

- Ça devrait aller.

- Est-ce que tu as besoin d'en parler ?


Seigneur non, tout sauf ça. Tu as besoin d’intérioriser ce qui vient de se passer, de l’étouffer et de faire comme si ça, Mordred et Saph, n’avaient jamais fait partie de ta vie. Aussi effroyable que ça puisse paraître, ce n’est de toute façon pas possible. Tu regardes tes mains, qui rougissent à vue d’œil et tremblent. Grimaces.

- Pas vraiment. Tu peux m’aider à remettre le meuble en place ?

A part ça, que tu peux difficilement faire seule, de surcroit dans l’état où tu es, les opérations ne devraient pas être trop longues. Tu as envie de brûler le canapé sur lequel tu étais blottie contre Saph, mais arranger les couvertures et les oreillers différemment devra suffire et peut attendre demain. Avoir quelque chose à faire aide légèrement, mais tu ne pourras pas tenir la distance : ta peau te fait souffrir, tu as des vertiges et la fièvre monte tranquillement. En plus de ça, les émotions que tu as muselées quand Ilenor est entrée dans l’équation, une fois que tu as réussi à garder tes larmes sous contrôle, menacent de revenir à la charge d’un instant à l’autre, et tu préférerais être seule quand ça arrivera. Vous redressez la commode, et ta camarade poursuit, visiblement décidée à être présente. Tu as envie de t’étouffer avec l’un des oreiller du canapé.

- Écoute, déjà mettons de la crème sur tes mains qui sont dans un sale état. Je ne suis pas très douée pour ça, pour parler, donc je ne te pousserai pas à le faire. Par contre je peux rester avec toi. Je ne sais pas si c'est une bonne idée de rester seule là. Et puis je me considère assez neutre dans cette affaire pour que ce ne soit pas dérangeant ou bizarre.

Tu as envie de tout sauf ça. Être seule serait l’occasion de hurler ou de pleurer ou de trouver un moyen de te faire mal pour que la douleur psychique diminue. Et Saphirre t’a dit de ne pas rester seule, tu serais capable de le faire simplement pour læ contredire et dire à Ilenor de te laisser seule. Tu soupires. Pas contre elle, ou ses tentatives pour t’apporter du soutien. Juste face à la situation qui se complique de minute en minute, à mesure que tu prends conscience de tout ce que les événements impliquent comme conséquences douloureuses et déprimantes.

- Je ne sais pas.... Je crois que je vais prendre des anxiolytiques et essayer de dormir.

Tu ramasses le plaid, qui est dans un sale état, et vas le mettre à la poubelle. Le contact du tissus autrefois doux et désormais rêche, plus plastique que fibres à certains endroits, contre ta chair à vif, est douloureux. C’est une distraction acceptable. Elle sourit, et tu as envie de hurler.

- Ok je comprends. Dans tous les cas je vais rester dans l'appartement, je serais ici à lire donc si tu as besoin je ne serais pas loin. Ça te va ?

- D'accord, merci.


Tu hoches la tête, déterminée à ne pas avoir besoin d’elle ou, le cas échéant, à ne pas réclamer son aide. Plus jamais. Tu avais décidé d’arrêter, et tu as fait une exception ; te voilà le cœur en miette, à vif, aussi cloqué que tes mains, et probablement tes bras le seront d’ici quelques heures. Elle n’a pas manqué de remarquer leur état, et reprend. Tu n’avais pas remarqué qu’elle te l’avait déjà demandé, trop perdue dans le cycle morose de tes pensées pour comprendre entièrement ce qui se passait autour de toi. Elle te tend un tube de crème, qu’elle a du ramasser quelque part dans la pièce.

- Tu pourrais me faire plaisir et mettre ça sur tes mains ? J'insiste mais je ne veux pas que ça empire.

Obéissante, tu prends le tube de crème et en étales une bonne couche sur ta peau. Tu ne veux pas que les cloques laissent de cicatrices sur ta peau, alors tu l’écoutes et fait ce qu’elle te dit. Non. Pour être honnête, tu n’as pas grand-chose à faire des cicatrices qui pourraient apparaître. Mais peut-être qu’un jour, qui sait, tu iras mieux et ne voudras pas être marquée de plus de cicatrices que celles qui datent des camps. En plus de ça, tu ne veux pas de keepsake de cette soirée infernale, et des marques indélébiles seraient le pire souvenir possible.

Puisque ta situation va être très inconfortable, très rapidement, tu as une excuse pour t’éclipser dans ta chambre. Tu préfères ne pas prévenir Ilenor que tu vas avoir de la fièvre, en ressens déjà les effets, parce qu’elle pourrait insister pour garder un œil sur toi et que tu veux juste pleurer librement, détremper ta taie d’oreiller en soie et être assommée par ton contrecoup.

- Bonne nuit…

Parce que tu ne la regardes pas en lui souhaitant une bonne nuit, tu ne t’aperçois pas qu’elle te fixe. Tu poses toutefois les yeux sur elle en réaction à ses paroles :

- Je ne sais pas si mes mots vont valoir quelque chose à tes yeux mais, même si notre relation se résume pour le moment à une simple colocation, je peux te servir de soutien et de compagnie le temps dont tu auras besoin. Je... Pour ce que ça vaut je n'ai jamais menti. Ce que j'essaie très maladroitement de formuler c'est que tu peux me faire confiance au moins là-dessus.

Elle te sourit à nouveau, et tu ne lui souris pas en retour. Tu te contentes de hocher la tête. Pour ce que ça vaut, équivaut à rien. Tu ne la connais pas. Les seules personnes que tu pensais connaitre se sont révélées les personnes qui te mentaient le plus. Mais tu peux comprendre ce qu’elle essaie de dire, et choisis de ne pas lui tailler un manteau pour l’hiver.

- Bonne nuit.

Tu poses le tube de crème sur la commode, à l’endroit où il était avant d’être propulsé au sol, et te glisses silencieusement dans ta chambre. Tu fermes la porte derrière toi, ne prends pas la peine d’allumer la lumière et t’effondres sur ton lit. La peau de tes mains et de tes avant-bras commence à suinter et te faire souffrir et le contact avec les draps est douloureux. Tes yeux brulent des larmes qui n’ont pas encore été pleurées. Ton cœur est gonflé de chagrin. Il n’y a rien à faire. Tu peux pleurer autant que tu voudras, tout ton saoul et plus encore, et la situation ne s’améliorera pas. Tu es seule. Tu l’as toujours été, tu t’es dissimulé la vérité pendant un temps, mais elle s’est révélée à toi de la manière la plus douloureuse possible. Tu n’as qu’une envie, trouver un moyen de mettre fin à tout ça. Tu tâtonnes en direction de ta table de nuit, trouves la plaquette d’antidépresseurs et passes à l’aveugle tes doigts dessus pour en décapsuler un, puis un second pour la forme, que tu avales sans eau. Ils te brulent la gorge.

Blottie en chien de fusil sous tes draps, en train de saliver constamment à cause de la brulure acide des anxiolytiques, les joues trempées et les yeux gonflés, tu finis par tomber dans un sommeil sans songes, lourd et épais. Tu vas rester dans un état de lourdeur pendant un long, long moment bien après ton réveil demain soir.
And in the silence I suddenly understood the many ways a person can die but still be alive



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