Aujourd'hui, c'était pleine lune. Enfin, aujourd'hui.. Le soir venu quoi. Toujours était-il que la pleine lune venait et qu'il était temps de planter les "larmes de nymphes". Il était dit que, planté à la pleine lune, leur potentiel était appelé par l’œil du ciel et poussaient de manière exponentielles durant la nuit avant de fleurir le lendemain.
Hors voilà: les graines avaient été mise à germer trop tard par un des petits nouveaux et elle ne seraient jamais prête pour le soir même. Saoirse avait alors prit les choses en main et avait planté ses pieds dans la terre, les graines entre et tout autours de ses orteils. Ainsi, en les laissant pousser à travers sa peau, iel les incitait à pousser vers l'extérieur. Comme cela était toujours un peu long, iel avait prévu le coup et avait décidé de se tricoter un bonnet en attendant.

Ainsi, au milieu de la serre pleine à craquer de plantes se trouvait, en tailleur, assise, um punk à la crête emmêlée, tricotant. Maquillae, iel arborait un far à paupière jaune et rose avec un trait d'eye liner parfaitement étudié.

Absorbae par son son ouvrage, iel ne fit pas vraiment attention à la personne qui venait d'entrer.

Excuse-moi ? Bonjour, je cherche des ouvrages utiles sur l’écosystème autour de l’école et je me disais que le club de jardinage pourrait aider ? Sauf si tout ce que vous faites c’est rempoter des boutures. Je n’en sais rien.

Saoirse leva un sourcil. Il était un peu... Pédant non ?

Honêtement, lui répont-iel avec son accent irlandais, je ne suis même pas toute à fait certaine d'avoir envie de te répondre si tu me pose la question comme ça...

Puis, iel s'arrêta de tricoter pour compter les mailles.

Des livres sur le sujet j'en ai lu un certain nombre. Ca dépend de ce que tu veux savoir. Information de botaniste, de potionologiste, de chaman, de femme médecine, connaissance du commun, légendes... Des livres, il y en a des tas sur la faune et la flore, particulièrement magique. Là, tout de suite je ne peux pas bouger, je dois rester ici pour les larmes de nymphes, mais si tu deviens plus aimable je peux tenter de te répondre de tête à travers plusieurs visions. Sans doute du côté botaniste, connaissance du commun et peut être légende. Pour ce qui est de la sagesse des chamans, femmes médecines et du savoir des potionologiste, il faudra d'abord que je téléphone à l'Archipel.

Enfin, iel lui sourit amicalement, avec un air tout de même narquois.

A part si tu préfère me laisser à juste mes bouturages.

Je ne voulais pas vexer en parlant de boutures. C’est un club scolaire, je ne connais pas le degré d’implication et de connaissances de ses membres. Je suis dans le club de tir à l’arc, je ne suis pas expert du domaine pour autant car ce n’est qu’une activité secondaire pour moi. Tu aurais pu avoir plus de préoccupation pour l’activité manuelle, de manière superficielle, que pour la théorie. Visiblement c’est pas le cas, je ne pouvais pas le savoir.

Saoirse se sentie soudain très bête et rougis de son ânerie. Iel avait mal interprété ce qu'il avait dit et lui avait sans doute été désagréable... Il faudrait s'excuser lorsqu'il aurait finit de parler. En attendant, son air était devenu penaud.

Ceci dit… Non, du coup, je ne pense pas pouvoir te laisser à tes bouturages alors que tu as l’air de savoir plein de trucs. …Si ça ne te dérange pas, évidemment. Ce serait du côté botaniste, connaissance du commun. En fait, j’ai vu un cauchemar des loups avec un prof l’autre jour, et donc je voulais faire quelques recherches là-dessus. Jusque là, mes lectures étaient surtout pour m’approprier le vocabulaire mais ce n’est pas suffisant. Les bibliothécaires ont un savoir trop limité, général, et puisque moi aussi… Je ne sais pas forcément vers quoi me tourner. Sachant que tous les auteurs et autrices ne se valent pas, toutes les informations n’ont pas le même poids… Bref, est-ce que tu peux m’aider ?

Wha. Il paraissait... Démeursurément intéressé ! C'était extrêmement cool ! Bien sûr que ça ne lae dérangeait pas, avoir un tel public pour raconter des histoires, ça ne se refusait pas !

Or donc. Un cauchemar des loup, Aurea imitatum soit le doré imitant, en référence à...

Je m’appelle Mordred, et toi ? Tu as parlé de l’Archipel, tout à l’heure. Qu’est-ce que c’est ? Elle se situe du côté de l'Irlande ? Rapport à ton accent.

Iel cligna des yeux deux fois, arrachae à sa réflexion. Envolé le cauchemar des loup, Saoirse venait d'oublier ce à quoi iel pensait et tentait de reconstituer ce que... Mordred venait de lui dire. Puis, iel lui répondit en riant.

Je m'appelle Saoirse. Et oui, effectivement, je suis irlandaise, l'Archipel se situe au large. C'est une communauté qui rassemble une centaine de mages qui, coupés du monde, vivent en autosuffisance et c'est là bas que j'ai passé les trois quart de ma vie.

Iel posa son tricot à son côté pour prendre avec précaution une des pousses prête entre ses doigts. Tirant doucement dessus, iel retira les racines qui s'étaient enfoncées sous sa peau mais cela ne saigna pas. Puis, iel reprit à l'intention de Mordred.

Je suis désolae de ma méfiance de toute à l'heure, je suis bête parfois. On parlait de quoi avant ? Ah oui ! Le cauchemar des loups.

Tout en parlant, iel s'était légèrement tourné pour mettre en terre la bouture. Creusant un petit trou dans l'humus, iel y installa la pousse avant de recouvrir les racines de terre.

Donc. C'est un champignon, plus précisément un ascomycète necrophage de la famille des Aureas. Il s'implante sur des arbres et les tue petit à petit en s'en nourissant. Quand l'arbre tombe, il se met en mouvement pour disséminer des spores dorées, cractéristiques de la famille des Aureas. Il est appelé le cauchemar des loups car certains herbivores ont adaptés leur comportement pour l'utiliser comme protection contre leur prédateur... Tu veux savoir autre chose ? Auquel cas faut me laisser encore dix minutes et je pourra bouger pour aller feuilleter mes cours.

En face de lui, le jeune homme reprit.

Merci, je savais déjà pour la moitié, le prof l’a expliqué. Tu sais s’il y en a beaucoup autour de l’école ? Comment ils se reproduisent, comme d’autres champignons classiques ? Est-ce que c’est possible de les cultiver ? Quel climat préfèrent-ils ? Il y aurait beaucoup de questions à poser… J’en manque sûrement plein. Mais bon, comme on a du temps… L’Archipel dont tu parles a l’air utopique, un peu comme cette école à bien y réfléchir. Quand tu dis « coupés du monde », c’est une façon de parler ? Ce n’est pas vraiment possible d’être totalement coupé du monde, tu ne serais pas là sinon. L’organisation du lieu doit être incroyable ! Ce n’est pas trop compliqué, d’ailleurs ? Est-ce que vous avez un système politique particulier ? S’il n’y a que des mages, beaucoup d’actions doivent être basées sur la magie, non ? Elle coopère comment avec la technologie ?

Saoirse avait du mal à suivre le tourbillon de question que semblait être Mordred. Iel était partie pour répondre aux premières question sur le champignon mais voilà qu’il partait sur l’Archipel et… Ouha, ça allait vite. Iel le regardait, un sourire ravis mais perdu étirant ses lèvres.

-Heu… Alors… Je… Ca fait beaucoup, je t’avoue que je suis pas sûr de me souvenir de toutes les questions que tu as posées…

Iel lâcha une sorte de rire un peu gêné, prise par la vague de questionnement.

-Du coup ! L’Archipel… Oui, effectivement, coupés du monde c’est un bien grand mot, on a du contact avec le continent un peu. Mais pour l'électricité par exemple, on utilise des panneaux solaires, des éoliennes et la magie. Y’a souvent des coupure et l’hivers on caille sévèrement. On se chauffe beaucoup à la tourbe mais faut préserver les marécages donc c’est un peu compliqué parfois. Et les enfants de l’Archipel sont envoyé ici vers 14 ans la plupart du temps. Très tôt, on apprends à un peu tout faire. Moi, par exemple, je sais prendre soins des vergers, des troupeaux de moutons et de chèvre. Je sais abattre, dépecer, sécher la viande, filer la laine, tricoter, tisser, naviguer, m’orienter… J’ai des bases en maçonnerie, en forge… Je bricole pas mal, fait beaucoup ma propre cuisine. Je couds aussi… Ah, et j’ai appris à dresser les chiens et les corbeaux… Bref ! Je sais faire beaucoup de ce qui est utile à la vie.

Saoirse marqua un temps de silence, le temps de se rappeler de la suite de son explication.

-AH OUI ! Le système politique. Y’en a pas. Enfin, si mais c’est bizarre. Genre, on gère la communauté tous ensemble, on se rassemble pour prendre les décisions… Après y’a Ma’ et Aj’I qui sont les deux doyennes qui descendent des fées et des selkies qui nous servent de conseillères et de sages. Elles sont puissantes et ont sans doute plus de cent ans. Il y a une trentaine d’année, Aj’I a prit Adama sous son aile comme apprentis. C’est le père d’Affoue, une mage rouge qui est aussi à l’Académie. Ma’ enseigne son savoir petit à petit, mais au compte goutte. Elle attends LE bon apprentis. Quand à la technologie… Y’avait un ordi fixe chez moi, et un ordinateur portable. J’ai eu mon premier téléphone à 16 ans je crois et pour le reste… Enfin, si, on a des machines à laver, des bateaux à moteur et des cuisinières.

Iel le regardait en souriant, l'air très fière de parler de sa terre natale.

C'est passionnant, tu sais faire un nombre incroyable de choses ! Combien de temps ça t’a prit, d’apprendre ces notions ? Tu préfères faire quoi ? Et c’est quoi le plus difficile ? D’un côté, on dirait la vie d’un autre temps… Certaines pratiques sont totalement perdues dans le monde actuel. Je veux dire, plus personne n’apprend autant de choses à la fois et tout est plus facile. Je vais pas critiquer ça, je suis né dans cette facilité… ça ne veut pas forcément dire que ce soit une bonne chose. Votre gestion de la communauté est intéressante, et sûrement possible parce que vous n’êtes pas nombreux. L’archipel existe depuis quand ? L’entente entre vous se passe bien ? La proximité ne pose pas de problème ? Je ne sais pas qui est Affoue, désolé. Oh, tu as dit qu’il y avait beaucoup de coupures l’hiver, vous n’utilisez pas de turbines hydrauliques pour compléter les éoliennes et les panneaux solaires ? Il n’y a pas de système de monnaie ? Ou alors seulement pour intéragir avec l’extérieur ? C’est ce qui me semble le mieux pour une petite communauté, pourquoi s’embarraser de l’argent quand vous avez l’air tous plein de ressources.

Saoirse sourit. Les questions ne tarissaient pas, c'était drôle. Mordred étaient un mouvement infini de questionnements en tout genre ! Il était curieux et c'était très agréable d'avoir un interlocuteur aussi passionné !
A leoska, les gens étaient peu patient avec Saoirse. Iel ne savait pas se servir d'une machine a café (enfin iel avait fini par apprendre mais quand même) et n'aimait pas le monde alors forcément, vu l'académie, c'était compliqué parfois. Parler de son chez soi lui faisait du bien.

Je sais  pas vraiment combien de temps ça m'a prit… j'ai appris ça depuis petit donc bon. J'aime beaucoup prendre soin des vergers et naviguer ! Carder la laine c'est long et chiant je trouve… mais tricoter ca détend. Le plus difficile je sais pas non plus. Tout l'est un peu, ca dépends des conditions de météos. Quand je suis vraiment en forme ça m'est arrivé d'aller aider à retrouver des bêtes dans les tempêtes mais vu mon comportement dans ce mom…

Iel s'arrêta. La conversation était fluide et iel s'était laissae emporter par elle à tel point qu'iel avait failli parler de son caractère hystérique dans ses moment là. Non pas qu'iel détestait en parler mais pour une premier rencontre, sortir: le champignon avec lequel je suis en symbiose constante influ sur mon comportement pouvait être malvenu.

Ouais, en bref le plus dur c'est les tempêtes je pense. Ou la neige. Après on a conscience qu'on peut vivre comme ça grâce à nos dons. Quelqu'un se brise une jambe, on appelle Aj'I et elle lui la répare immédiatement. S'il y a une tempête vraiment violente, les mages de vent mettent leurs forces en commun avec les mages noire pour maudire la tempête et en baisser l'intensité… Si un agnelage se passe mal, c'est au tour des mages rouges de manipuler les corps pour sortir l'agneau. Bien que, il y'a comme toujours les contrecoups. Cependant, comme on est habitué très tôt, on sait gérer.

Saoirse arracha une autre pousse de sa jambe pour la planter à côté d'iel. Iel savait que Mordre avait posé plus de questions que celles auxquelles iel avait répondu mais iel ne se souvenait pas des dites questions… Il y avait eu trop d'éléments lancés en l'air, comme ça, pour pouvoir tout retenir et utiliser. Cela ne lae dérangeait pas plus que ça mais peut être que mordred tenait vraiment à ses réponses.

C'etait quoi les autres questions déjà ? Je suis désolae, j'ai oublié… il y en avait trop. Oh ! Et juste avant je viens de repenser à quelque chose. En fait je sais ce que je préfère vraiment. C'est la musique. Dans ma famille on a tous appris à jouer de plusieurs instrument et c'est simplement la chose la plus chouette du monde !

-Désolé pour toutes les questions, vraiment, je vais essayer d’en poser moins. C’est compliqué, tu dis des choses super et je pense pas croiser quelqu’un d’aussi intéressant que toi dans l’école. Hm, tout le monde a quelque à raconter mais bon…

C'est extrêmement flatteur ! Pour peu et iel aurait rougi. En face, Mordred haussait les épaules, d'un air de dire: beaucoup pas grand chose ce qui tira un petit rire à Saoirse.

-C’est vrai que c’est très chouette, pour la musique ! Ma sœur jouait de la harpe, et j’ai fait du piano. C’est agréable dans une maison.

A ces mots le regard de l'irlandaise s'allume. Il joue du piano ? Mais c'est génial ! Il faudrait qu'ils jouent ensemble ! Iel était peu habituae au piano, ça ferait une occasion de peut être apprendre ! Iel allait lui demander quand il continua.

-Tu as parlé de ton… comportement pendant les tempêtes ?

Oh merde.

-Qu’est-ce que tu voulais dire ?

Rien. Rien du tout. Oublie.

-Tu es plus sensible au variation de climat ?

Mais oublie ! Change de sujet comme tu le faisait avant !

-La magie doit beaucoup aider à votre fonctionnement, n’empêche, que ce soit pour les récoltes ou les intempéries.

Ouf.

-D’ailleurs, tu as parlé rapidement des contrecoups de votre utilisation de magie, comme quoi vous savez gérer ? Vous savez gérer très bien ou c’est juste que vous avez l’habitude de faire beaucoup et ça aide à ne pas trop ressentir les contrecoups ? Désolé, ce n’est peut-être pas très clair…

Les pousses arrivant quasiment toutes à maturité, iel les enlevaient et plantaient à la chaine tout en parlant.

-Si, ne t'inquiète pas, tu es clair comme de l'eau de roche ! c'est juste ma mémoire qui suit pas. Oui, la magie est super importante, on l'utilise vraiment un peu au quotidien. Quant à notre manière de gérer... Disons que le moment où se réveille les pouvoirs, par exemple, donne rarement lieu à des catastrophes irréparables, contrairement au monde extérieur. Et puis entre mage on s'entraide, on se répare... On se repose les uns sur les autres. On apprends à s'écouter et à pas tirer sur la corde, à être indulgent avec nous même. Être mage, c'est comme être artiste Circassien: les conséquences ne sont pas les mêmes selon comment tu t'entraine et depuis combien de temps, avec quelle mentalité.... Elles arrivent toujours, que ce soit l'arthrose où l'entorse, mais quand on est habitué on sait soigner et se remettre sur pied plus facilement que si on ne l'est pas. Je sais pas si ça a du sens ?

Bien qu'iel est eu peur que Mordred ne s'attarde sur sa boulette, il finit par laisser passer et ne plus chercher de réponses. Rassérénae, lae changelin se détendit.

Si, très bien, j’ai tout compris. J’aime bien ta vision des choses, elle permet d’aller très loin sans crainte. Ou, peut-être qu’il y en a, mais je suppose que dans une société comme la tienne, il y a des moyens de rassurer la personne ? Oh mais, du coup, s’il arrive que quelqu’un soit véritablement ingérable et néfaste, que faites-vous ? Ta réponse sera sûrement dans le collectif, mais justement, comment la communauté réagit ? Sinon ! Il existe d’autres « Archipels » comme la tienne ? Est-ce que vous communiquez entre vous ? Ou alors ça mettrait en danger la discrétion du lieu… Peut-être êtes-vous en lien pour circuler entre ses pôles selon les envies et les besoins ? D’ailleurs, l’adaptation à Leoska n’a pas été trop compliqué, pour toi ? Dans ce que tu dis, il y a quand même un sacré décalage, c’est probablement handicapant. Comme ça le serait dans le cas inverse, évidemment.

Saoirse était ravie que ses explications aient du sens. Le fonctionnement de l'Archipel par rapport à cela était... Complexe pour qui ne l'avait pas connu. Par exemple, sa mère avait un de ses deux yeux qui s'assèchait au fur et à mesure du temps mais c'était... Comme ça. Ça ne l'empêcherait pas de vivre vieille, en bonne santé et entourée de gens l'aimant profondément. Et puis les mages blancs et rouges aidaient beaucoup.. Réparer les esprits et les corps leurs incombaient bien souvent.

Les craintes peuvent être présentes mais cela m'étonnerait que des gens de l'Archipel aient peur de leur dons. Enfin, durablement je veux dire. Mon frère, par exemple, à manquer de mettre le feu à notre maison mais en à peine dix minutes, les choses étaient sous contrôle. Et puis, nous, on sait que ça va arriver. On fait des paris sur ce que ça va donner, des concours de ceux qui ont eu leur pouvoirs le plus tôt... Ça ne nous tombe pas dessus sans prévenir dans un environnement hostile, c'est amené en douceur. J'ose même pas imaginer ce que ça doit être de vivre dans le monde des non mages par rapport à tout ça...

Iel eu le regard persu dans le vague quelque instant. Parmi les gens de l'Archipel, certains avaient été dans des usines... Teàrlach entre autre. Il n'en parlait jamais.

Quant aux personnes vraiment problématiques, je sais qu'une personne à été abandonnée en mer. Il était pro-humain et voulait révéler nos coordonnées. Il a été envoyé au large, attaché à une barque. Pour la magie... Ça dépend déjà de si la personne est dangereuse pour elle ou pour les autres mais honnêtement, je n'ai jamais vu quelqu'un dont la puissance dépasse celle des doyennes. Peut être que notre directrice est plus forte, mais honnêtement j'en doute.

Bon. Okay. Il y avait un peu de chauvinisme là dedans. Un peu beaucoup. Mais vraiment, iel n'avait jamais vu quelqu'un être suffisamment hors de contrôle avec suffisamment de puissance pour résister aux dons de Ma' et Aj'I. Et puis si ça se produisait, toute les îles se rassembleraient et agiraient ensemble pour calmer les choses. Enfin si ça ne suffisait pas... Ça serait comme ça. L'Equilibre pouvait être capricieux et il faudrait l'accepter.

Et oui, il en existe d'autres ! On communique pas tant que ça à dire vrai, c'est surtout que quand un des archipel est plein, les nouveaux arrivants vont dans les autres comme ça on évite la surpopulation. Je viens pour ma part du premier, de l'originel. Les autres sont plus récents. Et l'adaptation a été un cauchemar ! La première semaine, je suis restae enfermae dans ma chambre. Je parlais pas encore français, c'était très très compliqué. Et en vrai, je pense que tu t'adapterais bien ! T'as la curiosité qu'il faut et t'en musicien !

Iel planta la dernière pousse et se leva en époussetant son pantalon.

Bon, je vais chercher mes cours, on parle de champignon et après ça, c'est ton tour de me raconter des choses ! J'ai tellement parler de moi que bientôt c'est des narcisses qui vont me pousser dessus.

A peine fut-il debout que Mordred avait déjà sortit un stylo et un carnet pour noter ce qu'iel allait lui dire.


-Du coup je me demandais par rapport au climat qui leur convient, leur façon de se reproduire aussi ou de s’étendre sur un territoire… Est-ce qu’il y a des choses notables, autre que ce que l’on peut apprendre dans des cours de science classiques sur la reproduction basique des plantes ? Tu avais dit qu’ils sont de la famille des Aureas, comment tu l’écris ? Pourquoi ce… Oh, attends, attends. Aurum, l’or, les particules dorées caractéristiques de cette famille. C’est ça ? C’est sûrement ça. Hm bref, que dit ton cours ? Je peux voir les schémas importants ?

-Alors sur la reproduction des plantes, oui, mais les champignons ne sont pas des plantes. A dire vrai, ils sont plus proche de nous que des végétaux. Les champignons ont deux types de reproduction : sexuée et assexuée. Le tout se fait par spores, ces petites unités légères portées par le vent. Les spores utilisées pour la reproduction assexuée portent le même génome que le champignon qui le produit alors que les spores sexuées portent la moitié du génome et son mâles ou femelles. Chez le cauchemar des loups, ils se mettent en mouvement pour la reproduction sexuée : ça augmente la probabilité que leurs spores se rencontrent. Après, si tu veux un cours complet je peux te donner les miens ! Et bien sûr, tu peux prendre en note ce que tu veux, je t'en prie.

Iel lui tendis sa liasse de feuilles double couverte d'écriture et de schémas en tout genre.

-On a pas fait spécifiquement le cauchemar des loups mais on a fait d'autres Aureas. Là, regarde, t'as la classification phylogénétique. Là t'as le schémas du cycle reproducteur des Aureas. Après le cauchemar des loups est particulier, tous ne se reproduisent pas de la même manière et certains sont beaucoup plus classique. Leurs spores sont disséminées par le vent. Après, côté légendes y'en a plein. Il y a celle sur des cauchemars des loups qui auraient prit forme humaine et étouffé sous eux les pauvres ères s'étant épris d'eux, celle sur la mage qui les a utilisé pour vaincre des bon mages lors d'une bataille… bref. De ce côté là aussi y'a de quoi creuser.

Retournant fouiller dans son sac, iel en sortit deux livre de cours.

-Tiens, je te les prête. Y'en a un dur les champignons et un sur les symbiose champignon - plantes.

Mordred se montrait très arrangeant par rapport aux livres. Saoirse n'allait sans doute pas en avoir à nouveau besoins, les cours sur le sujet étaient finis, mais iel appréciait l'attention.

-Je te file mon numéro sans soucis ! Atta, je chope une feuille et un stylo, je te note ça.

Aussitôt dit, aussitôt fait. L'irlandaise retourna à son sac pour gribouiller son numéro sur un morceau de papier et le lui tendre.

-Voilà. Et t'inquiète, vraiment, je vais pas vraiment en avoir besoins de si tôt. Quand aux légendes... Bah tient, ouais, je vais te raconter celle de la mage sombre et de son armée de cauchemar des loups.

Iel se rassit, appelant quelques herbes à grimper sur ses genoux pour caresser de la main le tapis végétal, comme on l’eut fait d'un chien. Puis, fermant les yeux, iel remonta dans sa mémoire à la recherche des souvenirs de la légende pour la raconter sans en perdre une miette.

-C'était en Bretagne, il y a de ça presque quatre cents ans. Enfin... Au moins quatre cents ans. A cette époque là, il n'y avait pas encore d'usine à mage nulle part et la Bretagne était une terre d’accueil sure pour éviter les buchers et autres joyeusetés pratiqué ailleurs en Europe. Bien entendu, les mœurs étaient bien plus légers que maintenant quand à la magie et en soit la chasse aux sorcières était tout de même assez rare. Les mages vaquaient un peu à leur occupation comme bon leur semblait mais, là bas, non seulement ils étaient libres mais avaient aussi la sympathie de la population. En tout cas pour la plupart d'entre eux. OH ATTENDS !

Iel écarta d'un geste de la main les herbes qui lui poussaient dessous et alla fouiller derrière une table en bois pour en sortir une lyre. Retournant à sa place initiale, iel en pinça les cordes pour vérifier la tonalité, accordant l'instrument. Quand ce fut fait, iel se mit à en jouer pour ponctuer son récit.

-Ca sera plus sympa ! Je disais donc, pour la plupart d'entre eux. A cette époque, les différentes magies ne portaient pas des noms de couleurs: rouge, noire, blanche ou verte. On les appelait magie du corps, magie de lumière, magie des sorts et magie des druides. Par ailleurs, n'importe qui pouvait être mage, même ceux n'ayant pas de dons à proprement parler. C'est ce en quoi croient certaines personnes de l'Archipel: l'équilibre donne un don fort à certain pour veiller au bon fonctionnement du monde mais veille sur chacun et si l'on sait bien écouter, on peut par exemple lire l'avenir dans les cartes ou s'attirer les bonnes grâces de l'invisible. A cette période, il y avait deux types de mage: blancs et noirs, mais par pour les même raisons qu'aujourd'hui. Les mages noirs utilisaient leurs savoir pour blesser, tirer profit, faire du mal égoïstement alors que les mages blancs cherchaient l'harmonie et l'aide au sein de la communauté. On parlait aussi de mages sombres et mages bons.

Dans cette état de paix relative entre les forces magiques, la Bretagne se révèla être un foyer d'énergie abondant et prometteur. Habitée par de bon mage et leurs alliée, elle connaissait bonne récoltes et pêche prospère. Tout semblait parti pour durer, sans fin, dans l'allégresse des jour et la douceur des nuits. mais, un jour, non loin de Brocéliande, la forêt s'agita. Les corneilles portaient de mauvaises nouvelles à leur auditeurs. Quelqu'une était venue d'Angleterre, une mordue de vampire, pour subtiliser l'énergie des vallons et s'enrichir elle même plus, encore et encore. Elle amenait avec elle une armée de rats mauvais, de chiens nourris à la chair de ses victimes et de disciples avides de pouvoir. Le vent se mit à souffler d'un air mauvais tout les soir et les récoltes moururent. La famine frappa et les élus de l'équilibre partirent en quête de la tanière de cette porteuse de mort pour lui régler son sort.

Iel marqua une pose pour observer son interlocuteur et ses réactions. Puis, réfléchissant, iel se décida à tenter quelque chose. Ça allait lui bouffer toute son énergie et iel allait sans doute devoir dormir après, probablement être aussi un peu malade, mais vraiment ça allait en valoir la peine.

Replongeant ses orteils, iel atteint leur racines et commença la symbiose. Aussitôt les plantes se remirent à pousser de concert, s'agglutinant sans sens à première vue. Ceci fait, iel reprit.

-Parmi ces mages se trouvaient Norig et Brieg  une mère et son fils. Si la première avait le pouvoir du corps, le deuxième était druide. Ils étaient le duo le plus féroce et efficace de la côte. On les disait tant au service de l'équilibre que leur dons laissaient des marques violentes à chaque utilisation mais qu'ils n'en avaient cure. Norig formait Brieg à être un fier et solide combattant et elle comptait sur ce combat pour qu'il fasse preuve de bravoure, de courage et se montre digne de son don. Et l'histoire montre qu'il le fut.

S'ils partirent en troupe de trois cents et quelque pour la forêt, arrivés en son cœur il n'était plus que cent. Les manigance de la mégère étaient telle que les chiens géants, les rats et ses élèves vinrent à bout de nombre des défenseurs des vivants. Les cents survivants arrivèrent donc face à la "Warlock", couvert du sang des leurs et décidés à en découdre. Du haut de la butte où elle se trouvait, elle les toisait, entourée de ses gens. C'est alors qu'elle commis la plus grande des atrocités qu'elle eu commise jusqu'alors. Comme elle avait gangréné l'esprit de ses disciples qui, en la suivant, avaient vus leur âmes pourrir, ils lui donnèrent leurs vies. Les consumant, car elle était druide, elle communia avec tout les cauchemar des loups alentours et leur intima de grandir, grandir, grandir... Les arbres se tordirent sous le poids du parasite, gémissant via le vent dans leur branche et la forêt se remplie de suppliques. Et alors, du haut de la butte, des centaines de créature polymorphe, à peine nées et prêtes à mourir, faites de champignons et de bois roulèrent inexorablement sur les mages venu sauver les leurs. On luta et on mourrait tout autours de la mère et du fils qui, plus endurant et puissant que les autres, tenaient bon au milieu du supplice. Attrapant la main de Norig, un vieux mage lui parla ainsi: Nous tuerons les cauchemar vous barrant la route mais vous, vous devrez la tuer. Utilisez notre sacrifice pour sauvez pour le reste, mène ton fils à la victoire et que ta main dans la sienne vous soyez nos sauveurs.

Iel s'arrêta un instant de jouer, comme pour reprendre son souffle. Pâle, iel semblait peiner. En effet, tout le long de son histoire, les plantes avaient poussées, s'agglomérant pour donner un monticule de verdure informe. Ca y était presque, iel ne pouvait pas abandonner maintenant ! Alors, iel repris.

-Norig alerta Brieg et ensembles, ils remontèrent la colline, leurs camarades et adelphes mourants autours d'eux par dizaines. Leur cris étaient leur chant de guerre. Échouer n'était pas envisageable.

La masse végétale laissait tomber des feuilles et des branches par grappes, se tordant sur elle même comme pour se sculpter.

-Ils avaient presque atteint l'Indiscible douée quand, devant eux, se dressa un cauchemar des loups à forme de dragon, gueule ouverte. La mère se mit devant son fils, au désespoir de le protéger et lui, lui tenant la main, essaya de l'écarter du chemin de la créature. Un instant tout sembla figé et ils comprirent qu'ils étaient destinés à gagner et mourir, tout ensemble d'un seul souffle. Ils... Pardon, 'scuse moi, je fatigue... Ahem...

Ses yeux se fermaient tout seuls, mais s'était stupide d'avoir fait tout ça pour s'endormir avant la fin. D'un autre côté, iel s'était arrêté de jouer sans s'en rendre compte.

-Je... oui. Leur mort signerait celle de leur ennemis. Durcissant son corps, Norig allongea le bras en une épée qui visait la gorge de la porteuse de mort tandis que Brieg appelait à lui tout les arbres pour qu'ils fasse d'eux les leurs. Ainsi, ils pourraient resister au poids écrasant du dragon et.. Atteindre... Leur cible... Et, dans... Dans le silence de la... Forêt... (bâillement) Ils sauvèrent les leurs... Dans... Restes du combats, les disciples de la déchue... Errèr... Errèrent en désespoir et depuis, là où Norig et Brieg vainquirent se tient... tient.. le...

Iel tomba à la renverse, s’étalant sur son dos en ronflant. Sous l'entièreté de sa peau courraient des racines palpitante et, au bout de ses racines se tenait la composition végétale. Grande d'environ un mètre quarante, elle représentait deux silhouettes entrelacée, aux cheveux de feuilles et lianes long. L'une avait une longue main de bois pointue, et était majoritairement faite de légers branchages entrelacées. L'autre semblait appeler de solide branchage pour former ses pieds.

Et au milieu de la serre, Saoirse qui s'était comme d'habitude emportae dans son élan pour raconter des histoires, pionçait comme um bienheureuxe.

Le sommeil était doux. Réparateur. Allongae, iel sentait l'herbe sur sa peau. Tout autours, un fleuve violet luminescent s'écoulait et appelait la magie à ellui. Le feu brûlait en ellui, avait consumé sa résistance et désormais toute la magie accumulée se déversait dans son rêve.

Au bout d'une vingtaines de minutes, iel commença à reprendre conscience de ce qui se passait. Pourquoi iel dormait déjà ? Ah oui. Mordred. Gardant les yeux fermés, iel s'adressa au mage.

-T'es toujours là ? Si oui, j'ai un peu trop forcé... Je crois que je vais juste... dormir. Je suis désolae...

Iel ouvrit un œil et lui fit coucou.

-Si tu veux rester ici, je t'en prie. Y'a de quoi se faire du thé sur le bureau, doit y avoir des gâteaux dans un des placard... Et..

Iel se rendormi. Comme une patate. Le sommeil fut l'on et réparateur et quand l'irlandaise rouvrir les yeux, la nuit était tombée dehors. Le corps parcourir de racine, iel se redressa pour les enlever une a une avec une grimace. C'était... Très désagréable. Certaines racines lae fit même saigner.

Une fois passer ce moment fort peu agréable, iel chercha Mordred des yeux. Il était parti. Parfait, il ne restait plus qu'à ranger et fermer la porte et iel pourrait y aller.

Dans la serre se trouvait désormais une magnifique sculpture et, quand iel sortit, a la lumière de la lune, elle se mit à fleurir.