Cette école est un refuge pour beaucoup, dans cet univers de conflits. Mais cet abri est particulier. Poussez ces portes et venez découvrir ce nouveau monde.
 
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Autorité [PV Démiurge, Saph] - FINI
Philophæ M. Andreatus
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Club: Aucun, Prof de transformation et patrouilleur
Pouvoir: Magie rouge: Transformaton en chien et altération des os. Contrecoups: dent toujours transformées et cicatrice à l'oeil. Collonne vertébrale se soudant petit à petit.
Philophæ M. Andreatus
Premier de la classe



Lun 3 Aoû - 18:05
Autorité
Démiurge
Il pensait en avoir fini avec cette histoire. Il espérait en avoir fini avec cette histoire…
Mais voilà. L’administration avait cela de chiant qu’elle avait toujours un temps de retard. Un gros temps de retard.

Saphirre Lacey devait avoir un tuteur pour l’été. Ce tuteur était Odette. Sauf que, comme iel avait de la famille à l'extérieur, il fallait que son vrai tuteur de l’été donne son accord.
Un appel aurait-il suffit ? Bien sur que non. Il fallait une signature. Et comme cela ne suffisait pas, il devait s’en charger… Parce qu’il devait parler avec le père de cette petit con de ce qui n’allait pas dans son comportement et qu’il était le mieux placé pour le faire et que, bien évidemment, Berthold n’allait pas bouger son trop précieux cul.

Heureusement que le premier rendez-vous avec madame Dulac était passé… Au final, bien qu’extrêmement délicate, cette épreuve l’avait aidé. Il pleurait toujours régulièrement mais les crises étaient un peu moins violentes. Un peu.

Il avait été prévenu deux jours avant. Etant donné la profession de la mère de Lacey il avait fallu mettre en place un protocole spécial. Ladite profession ? Il n’en savait rien, mis à part que cela pouvait poser problème. Il serait donc dans une salle isolée, volets fermés durant toute la réunion. Youpla la youpi.

Il n’avait absolument pas envie d’y aller. Il n’avait pas envie de faire cet effort, cette dépense d’énergie qu’il n’avait déjà pas.
On était le matin. Il était sept heures et le chien regardait son plafond, incapable de se lever. Son corps s’enfonçait un peu plus dans son matelas à chaque tentative et les larmes menaçaient à nouveau.
Elaine entra de nouveau dans la chambre, déjà en uniforme.

-Aller. Debout.


Il grogna, s’étranglant presque dans un sanglot. Elle vint s’asseoir à côté de lui, posant doucement sa main à côté de lui pour le toucher du bout du doigt.

-Je sais… Je sais. Aller, viens. Il reste du café.


Elle lui tendit la main et il la prit, profitant de cet élan pour s’extirper du lit. Une fois debout il alla à la cuisine, se servit un grand bol de café qu’il but rapidement. Avant la torture, il irait courir.
Ne s’habillant pas, il se transforma directement en chien et profita que sa chère et tendre sorte pour s’élancer dans le couloir. Inarrêtable, il courut directement à l’extérieur, droit sur la forêt.
Ne pas penser. Se dépenser. Y aller à fond, ne croiser absolument personne, garder son énergie pour la seule interaction sociale qu’il aurait de la journée. Interaction à la con d’ailleurs...
Arrivé à la rivière il se jeta dedans. Redevenant humain, il en profita pour se laver sommairement et nager un peu. Soupirant, il profita de l’onde au maximum avant de vouloir rentrer.
Il n’avait aucun moyen de savoir l’heure et ne voulait pas être en retard. Il ne voulait pas y aller mais être le dernier arrivé serait pire. Le géniteur de la cause ‘une bonne partie de ses problème était sur son terrain et il devait le sentir. Il avait foiré avec son gosse, il avait… Mille choses à se reprocher. Mais il était chez lui n’est ce pas ? Il avait fait de son mieux, non ?

L’homme qu’il allait rencontrer aurait toutes les raisons du monde de lui en vouloir… Et s’il finissait en larme face à lui ? Ca pouvait arriver… Mais il était chez lui. Leoska c’était sa maison et dans sa maison son erreur était déjà connue, contenue, contrôlée.Il devait agir en professeur resposable et simplement le tenir au courant de la situation et lui faire signer des papiers. Rien de plus.

Sorti de l’eau il s’ébroua et fila en direction des bâtiments d’habitations. Il n’avait pas fermé la porte et rentra sous forme de chien, se transformant dès qu’il eut passé la porte. 10h. Le rendez vous était dans trente minutes. Parfait, il n’aurait pas le temps de réfléchir : il faudrait se préparer sans avoir le temps de souffler.

Il enfila un costume crème, dressa ses cheveux… Son habituel uniforme de prof propre sur lui. Puis il se dirigea vers la salle de réunion prévue. Devant se trouvait une garde qui lui ouvrit la porte.

-Il devraient être là dans cinq minutes, installez vous. Les papiers sont sur la table.

Il alla s’asseoir sur une des chaises. La pièce était sombre et austère et il sentit une vague d’anxiété monter. Il ferma les yeux.

Calme. Doué, Sociable. Chien.

Il lu les documents pour s’occuper, tapotant sur la table du bout des doigts. Puis, après une attente semblant interminable, la porte s’ouvrit.
Sa respiration se fit soudainement plus difficile. Il ferma les yeux, expira, tentant de chasser les tensions de son corps. Puis il fit un pas dans la direction du nouveau venu à qui on venait de redonner la vue en lui retirant le bandeau qui lui couvrait les yeux.

-Monsieur Lacey, je suis monsieur Andréatus. J’étais le proffesseur référent de Saphirre avant l’incident. Enchanté.

Il lui tendit la main.


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Mar 4 Aoû - 23:01


Qu’est-ce que ça pouvait être chiant.

L’administration. Les gosses. Les mages. Bref, les emmerdes.

Charles Lacey avait pour principe d’éviter les problèmes, pour vivre sa vie tranquillement sans devoir s’encombrer de trop de… contretemps désagréable. Et là, c’en était une sacrée suite.

Déjà il avait revu Irène, sa sœur, après des années, et Dieu sait qu’elle restait aussi acerbe et caractérielle que par le passé. « Ton gosse, tes responsabilités. » Avait-elle persiflé entre ses dents pour appuyer l’injonction « Maintenant arrêtes de jouer les autruches et fais ce que t’as à faire Charles, bordel, et tu vas à ce rendez-vous. ». Pas négociable. Ben voyons. Autant il n’avait pas envie de se pointer là-bas, autant il avait encore moins envie de débattre avec sa sœur. Après tout qui aurait la volonté de hurler contre une tempête ? Si c’était pour de toute façon argumenter en vain avant de se faire trainer par une bourrasque, personne. Pire que cela, bien que ses craintes soit infondé, Irène avait des moyens de pression sur lui beaucoup trop dangereux pour qu’il ne prenne le risque de trop la contrarier, notamment concernant la nature anti-mage de son épouse. Pas ses affaires, certes, pour autant efficiente menace. Il était plus sûr de faire profil bas pour qu’on lui foute la paix.

Mais le summum de l’histoire restait la stupidité des raisons. Tout ça parce que sa gamine qui devait encore désespérément tenter d’attirer l’attention avec ses imbécilités venait de faire cambrioler les dortoirs avec un complice. Sérieusement. Elle était à court d’idées à ce point ? Et c’est lui qui devait trinquer pour ses conneries ? Soit, il était son père, mais il n’avait rien à se reprocher. Il avait toujours - à son sens du moins - fait ce qu’il avait pu. Cette histoire c'était le problème de Leoska et de sa fille. De cette maudite école, puisque visiblement ils ne sont pas foutus de le cadrer et de la gamine parce qu’aux dernières nouvelles elle était majeure et vaccinée. Ça ne devrait plus être ses affaires. Et voilà qu’il devait se déplacer, lui, pour des choses qui n’étaient plus censées être de son ressort.
C’était d’autant plus angoissant qu’il faudrait sans doute parler à Saph à un moment, sur place. Rien d’obligatoire, à vrai dire, si ça ne tenait qu’à lui il ferait tout pour esquiver. Pourtant il devait. Parce que c’était visiblement son rôle et parce que malgré le fait que cette môme soit une constante source d’emmerde, il l’aimait quand même. Mais elle rendait toujours les choses compliquées donc… il verrait. En soi il y avait déjà des tas d’étapes avant d’en arriver là et il s’agissait de hiérarchiser l’information et de ne pas venir se stresser davantage en pensant à la suite.

La tête dans la main d’un air exténué, Charles soupira. Bon, l’avantage c’est que Adeline était tellement occupée avec son travail qu’il n’aurait pas à inventer d’excuse pour son absence puisqu’elle ne rentrait pas de la semaine ; une inquiétude en moins. Il partit donc avec le strict nécessaire pour se rendre au point de rencontre indiquer par Irène, à une heure de voiture.

À partir de là, la totale. Si de base la perspective de rendez-vous scolaire au royaume des mages ne l’enchantait pas, ils avaient fini de l’en dégouter : Bandeau sur les yeux, sort de confusion « pour être sûr », plusieurs heures de route en plein cagnard, de détour en détour pour être certain de bien le perdre… que du bonheur. Il avait essayé de leurs faires la conversation pour y voir plus clair, mais ils étaient si méfiants et pointilleux sur le fait de ne donner aucun indice même par accident qu’ils n’étaient pas aussi bavards qu’il l’aurait escompté. Ça va, il n’allait pas donner d’info à Adeline, y’avais sa fille à l’école ça aurait été stupide pour lui de les balancer. Et puis c’était légitime de sa part de vouloir savoir un peu avec qui et quoi il dealait ? Non ?

La personne qui semblait être la dame la plus âgée de la voiture – du moins à sa voix- lui avait au moins proposé de l’eau et lui avait tenu la jambe sur les règles qu’il devait respecter avant d’aborder la pluie et le beau-temps. Le minimum syndical pour que le temps passe, en somme, aussi décevant ce soit.

Après quelques éternités d’attentes, ils s’arrêtèrent enfin à ce qui devait sans doute être l’école.

« J’ai pas vue le chemin, sérieusement, je vais ne rien dire et je suppose que j’aurais encore le droit à une couche de sort après l’entretien dooonc… vous pouvez me l’enlever maintenant non ? »

Évidemment que non. Agaçant, mais normal, dans une situation sur laquelle il aurait eu besoin d’avoir le contrôle, Charles aurait agi de même. Heureusement ils n’étaient qu’à une dizaine de minutes de leur destination. Avec un peu de chance, le professeur concerné n’aura pas envie de perdre du temps en paperasse et en palabre et aura le bon sens d’accepter sa signature et de mettre fin à l’entrevue au plus vite. Lorsque le « C’est ici » sonne accompagné de la levée du sort de confusion, histoire de pouvoir suivre l'entretien, Charles se sentit revivre de la même façon que lorsqu’une longue migraine s’évanouit tout à coup.

Cependant, à peine avait-il eu le temps de rétablir ses perceptions et de récupérer un pas sûr qu’il se retrouvait sans bandeau à passer la porte pour faire face à une espèce de géant. Très peu appréciable comme situation, de traverser des heures dans l’attente et de finir propulser brusquement devant ses responsabilités. Il tira rapidement les rebords de sa chemise en l’époussetant dans un geste nerveux, puis se repris immédiatement, ne voulant pas montrer un instant de doute.

S’ancrer dans ses appuis à l’aide d’une longue inspiration, se stabiliser, c’était dans ses habitudes. Ainsi il était certain d’avoir retrouvé sa contenance le temps que le géant parle. Il n’avait pas envie de passer pour une vielle loque perturber par deux trois sorts ou de paraître anxieux, ça ne l’arrangeait pas, mieux valait s’attirer son respect et sa sympathie. Ce qui n’était sans doute déjà pas gagné s’il était associé aux actes de vandalisme provoqués par sa descendance. Il s’agissait donc aussi de ne pas entacher son image personnelle.

« Monsieur Lacey, je suis monsieur Andréatus. J’étais le professeur référent de Saphirre avant l’incident. Enchanté. »

D’un geste sûr, Charles attrapa la main de son vis-à-vis. Une poignée ferme, infaillible, à laquelle il essaya de répondre avec un peu plus de force et d’assurance par pur principe. D’ailleurs… qu’est-ce que c’est que ces dents… ? Disgracieux comme c’était valais mieux pour lui qu’il y ait une réelle utilité derrière.

« Enchanté Monsieur Andréatus, c’est un plaisir de faire la connaissance des professeurs de ma fille. »


Ça ne l’était pas, ou du moins les circonstances faisaient en sorte que. Mais il n’en laissait rien paraître, le visage masqué d’un sourire confiant et affable.

« Enfin, ancien professeur, veuillez m’excuser. Quoique cela concerne uniquement l’enseignement de ma fille ou vous n’exercez plus du tout ? Que je sache si je dois vous appeler professeur Andréatus, dans le doute, je ne voudrais pas vous manquer de respect. »

Ou plutôt question de curiosité. L’erreur était volontaire, plus il en saurait mieux ça serait. S’il n’était plus professeur il pourrait être plus simple d’éviter de se perdre en discussion pédagogique que dans le cas inverse et il pourrait adapter son discours en conséquence si cela s’avérait nécessaire. Il pointa du doigt la chaise à sa droite.

« Je peux… ?» Un accord de l'enseignant auquel il répondit par un geste de politesse «Parfait, merci ! »

Sur ce, il s’assit en se reposant dans le dossier de la chaise d’un air faussement décontracté, dans l’attente de la présentation de l’entretien par ledit Andréatus.

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Philophæ M. Andreatus
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Mar 4 Aoû - 23:29
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-Enchanté Monsieur Andréatus, c’est un plaisir de faire la connaissance des professeurs de ma fille.

L'homme face à lui avait l'air affable, assez a l'aise ce qui augmenta sa gêne. C'était bizare. Vu les circonstances il aurait dû être en colère non ? Ou alors c'était simplement de la convenance et Philophae était trop tendu pour ne pas voir le mal de partout ?

-Enfin, ancien professeur, veuillez m’excuser. Quoique cela concerne uniquement l’enseignement de ma fille ou vous n’exercez plus du tout ? Que je sache si je dois vous appeler professeur Andréatus, dans le doute, je ne voudrais pas vous manquer de respect.

Philophae garda contenance mais l'anxiété montait de nouveau. C'était une attaque non ? Ou alors il était simplement maladroit ? Il eut envie de grogner, se retint. Il ne comprenait vraiment pas le gars qui lui faisait face… il n'avait pas peur pour son enfant ? Que Saph se fasse expulser ? Il n'était pas en colère contre ellui ? Contre Philo ? Et puis, après un trajet pareil… il aurait dû être inquiété perdu… Montrer des émotions en somme ! Pourquoi paraissait-il si…

Théâtral ?

Comme Saphirre mais avec la maîtrise de l'âge. Noté…

Il pointa une chaise et Philophae hocha la tête, allant s'installer en face tandis que monsieur Lacey se mettait à l'aise. Vraiment à l'aise.
Il ressemblait a Saphirre. Trop. Beaucoup trop. La position, le regard, l'attitude générale sauf que Saphirre avait 20 piges et quelques, que lui était bien plus âgé. Que lui était son père.

Philophae s'assit en face, le visage fermé et fixa son regard sur le nez de son interlocuteur. Le regarder en face mais pas dans les yeux… S'il voulait pouvoir parler il aurait besoins d'échapper au contact oculaire.

-Monsieur Lacey, votre enfant a commis une faute grave envers notre communauté. Je ne suis effectivement plus professeur cependant nous devons parler ensemble pour trouver des solutions appropriées qui permettront à... Saphirre de s'épanouir dans la sécurité de tous.

Il ouvrit le dossier de saon ancienne élève et replongea dedans, affichant un instant une moue de douleur. Il pressa ses yeux pour refouler les larmes, grogna sourdement et repris.

-Messiex Lacey s'est introduit avec un complice dans les dortoirs pour y dresser des pièges sédatifs en utilisant du matériel de l'école. Ils ont volé et mis en danger des camarades plus jeunes, ont engendré des chutes, une impossibilité d'utiliser le dortoir jusqu'à évacuation complète du gaz…

Plus il lisait, plus sa mâchoire se serrait et sa voix était dure. Relire ce dossier, cet échec était… insupportable. Il sentait le stress s'embouiteller sous son crâne et attendre de pouvoir simplement sortir. Quand ça arriverait, ce serait probablement violent alors il fallait retarder l'échéance.

-Iel s'en est sortie avec des travaux d'intérêts généraux. Le conseil a été clément, mais vous comprenez que les fait sont… graves. Toujours est-il que Saphirre est assignae a tutorat y compris cet été. Vous êtes son tuteur, nous aimerions que vous transfériez votre autorité a Odette Delauney pour se l'ABS de temps. De plus…

Il soupira, repoussant la table pour reculer sa chaise. Fermant les yeux, il se massa les tempes, visiblement contrarié.

-Pourquoi se sabote-t-iel ?

Peut-etre que son père comprendrais mieux. Avec un peu de chance, il resterait calme et le dogue n'aurait pas a subir sa colère… Peut être qu'un dialogue était possible.

Peut être qu'il pourrait enfin comprendre.

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Jeu 6 Aoû - 1:09



« Monsieur Lacey, votre enfant a commis une faute grave envers notre communauté. Je ne suis effectivement plus professeur cependant nous devons parler ensemble pour trouver des solutions appropriées qui permettront à... Saphirre de s'épanouir dans la sécurité de tous. »

Hmm. Ça ne commencerait pas extrêmement mal à tout hasard ? C’était complètement l’inverse du plan de Charles qui consister à régler l’affaire au plus vite ; se perdre en discours de solutions serait aussi long qu’inutile. Dans le fond, est-ce que ça changerait quelque chose ? Probablement pas. Ceci étant dit, il avait désormais la certitude que l’homme en face de lui n’était plus professeur, parfait, c’était un argument à ranger dans un coin de son esprit en cas de désaccord.

Le brun tiqua aux vues du comportement de son interlocuteur à propos du dossier qu’il venait d’ouvrir. C’était si éloigné de ses façons de faire qu’il eut sincèrement du mal à comprendre son attitude. Était-ce de la déception ? De la douleur peut-être ? Quand même pas de la tristesse ? Ça serait… vraiment excessif comme réaction face au dossier d’un élève non ? Pourtant c’est ce que laissait transparaître son grognement et l’appui de sa main sur ses yeux humides. Bizarre. Surtout pour un adulte.

« Messiex Lacey… »

Merde ! L’emploi du neutre rappela à Charles toutes ces histoires beaucoup trop complexes sur les notions de genre. En quelques années à aussi peu voir son gosse, il avait rapidement perdu le réflexe qui de base, était loin d’être un automatisme. Il fallait s’y remettre et vite.

« … s’est introduit avec un complice dans les dortoirs pour y dresser des pièges sédatifs en utilisant du matériel de l’école. Ils ont volé et mis en danger des camarades plus jeunes, ont engendré des chutes, une impossibilité d’utiliser le dortoir jusqu’à évacuation complète du gaz… »

Outch. Ça, ça faisait mal, forçant Charles à prendre une expression plus sérieuse, après avoir levé les yeux au ciel d’exaspération. Il n’avait pas eu autant de détails dans les points précédents. Et présenter de cette façon c’était vraiment très… problématique. Qu’est-ce qui avait bien pu leur passer par la tête, à lui et son complice ? Ce n’était dangereux, pour quasiment aucun rendement, on faisait difficilement moins malin comme calcul. Charles était aberré. Il c’était imaginer un vol à la tire hors des heures d’habitations, où ce type de crime mineur… pas ça ! Sérieusement ils étaient complètement frappés, qui irait gazer consciemment les dortoirs d’un de ses deniers refuges. Son envie de reprendre contact avec Saph déjà très mince avait trouvé le moyen d’être encore plus étiolée.

« Iel s’en est sortie avec des travaux d’intérêts généraux. Le conseil a été clément, mais vous comprenez que les fait sont… graves. Toujours est-il que Saphirre est assignae a tutorat y compris cet été. Vous êtes son tuteur, nous aimerions que vous transfériez votre autorité à Odette Delauney pour se l’ABS de temps. De plus… »

Clément ? C’était même plus que léger comme sanction pour avoir mis en danger autant de personnes avec l’utilisation d’équipement aussi risqué ! Et si des élèves avaient été allergiques aux composés des gaz ? Et si des chutes avaient été léthales ? En tant qu’ancien urgentiste, il savait qu’il en fallait très peu pour qu’une situation dérape, bon sang c’est… ils foutent quoi dans cette école au juste ?
Non, en fait il ne voulait pas savoir ce qu’ils foutaient, ce n’était toujours pas son problème.
Ça ne devait pas l’être, il avait son taf, ils avaient le leur. Il prit une longue inspiration pour contenir toute forme de ressentiment et éviter de paraître aussi excédé qu’il ne l’était. Il souhaitait juste partir, et ne plus entendre parler de ces aberrations qui tenaient de leurs responsabilités. Il avait assez donné pendant des années. Ça pourrait être simple pourtant ! Signer, dire une ou deux phrases de père inquiet, pour la bonne conscience, et voilà, débarrassé. L’ancien professeur s’éloigna alors de son bureau, les mains sur les tempes. Si depuis le début de l’entretien il avait l’air tendu, fermer voire attrister, là, il semblait vraiment contrarier.

« Pourquoi se sabote-t-iel ? »

Ah. Merde. Toute tentative d’esquive des fâcheux sujets avait été sauvagement chassée par cette question en forme de cage qui venait de lui tomber dessus. Si encore il avait une réponse précise à cette interrogation, ça aurait pu être vite plié. Mais ce n’était pas le cas. Son menton dans sa main en posture pensive, il prit le temps de la réaction. Pour chercher à comprendre, puis pour répondre ce qui l’arrangerait où contenterait son vis-à-vis.
Pourquoi, hein ? Déjà est-ce qu’on pouvait parler de sabotage ? Ça impliquerait du potentiel à la base. Cette réflexion était peut-être violente, mais il est difficile de prendre du recul en apprenant que son gamin était visiblement prêt à provoquer la sédation forcée de tout un dortoir, probablement pour attirer l’attention ou pour s’amuser. Le connaissant, l’argent n’était sans doute pas le but premier. Pourtant il l’avait connue un peu moins mauvaise alors… oui c’était peut-être du sabotage, mais ça l’excéder quand même de se dire qu’iel en était arrivé là.

Les raisons du sabotage en lui-même en revanche restées mystérieuses. Parce qu’iel était tout simplement en roue libre et préférait se complaire dans sa stupidité que de réfléchir deux petites secondes ? Parce qu’iel voulait se faire remarquer ? Auquel cas on aurait rarement vu plus pathétique comme appel à l’aide. Parce qu’iel ne savait plus quoi faire de sa vie et avait jugé que des délits de minables était une solution envisageable ? S’il finissait dehors ou dans une autre prison que cette école pour ça, ça ne serait définitivement plus de son ressort. Ou c’était sa manière de faire sa révolution peut-être ? Après tout, contester, c’était son truc.

Hmm. Aucune des hypothèses ne lui plaisait, la compréhension persisterait donc à être floue. Rester à décider de quoi répondre. À première vue, le gars avait l’air excessivement sensible, parfois un peu à l’ouest, bourru, mais surtout beaucoup trop engagé dans cette histoire. Il ne pouvait que l’être pour poser des questions pareilles.
Le mensonge ou la fuite ?
La contre-attaque.

« Pour ce qui est de signer les papiers, je le ferais évidemment, c’est tout à fait logique qu’iel reste cet été en TIG. Ceci étant dit… Ce n’est pas un peu léger ? Loin de moi l’idée de remettre en question le système de votre école, mais il se trouve que plusieurs détails auraient tendance à quelque peu… m’alarmer. »

Charles appuya ce dernier mot d’un bref geste de main avant d’y reposer sa tête, son index appuyé sur le bord de sa joue. Puisqu’il semblait être coincé ici pour plus longtemps que prévu, autant placer son terrain tant qu’il avait l’ascendant. Il reprit la parole toujours avec une expression aimable, presque faussement inquiète, pourtant agrémentée d’un regard beaucoup moins chaleureux.

« Comme le fait que visiblement vous ne savez pas suffisamment cadrer des gamins pour faire en sorte qu’ils n’essaient pas de gazer leurs camarades, comme le fait que lorsque cela arrive, vous jugez qu’un mois à bosser suffit pour les calmer malgré la dangerosité de la situation, et enfin le fait que vous posez des questions étonnamment personnelles. »

Un point que Charles voulait aborder pour mieux comprendre. Oh, il n’était pas particulièrement curieux de façon générale, mais là il était assiégé et il avait besoin d’en connaître plus sur la nature de la situation pour être certains de ce qu’il se passe, finir de forger certains de ses avis sur Saph et voir les limites de l’incompétence de cette école.

« Excusez-moi monsieur Andréatus, il semblerait que j’ai peut-être mal évalué votre implication dans l’affaire. J’ai comme l’impression que vous prenez les choses, disons… trop à cœur, surtout si vous n’êtes plus son enseignant, c’est vraiment très étrange de poser une telle question non ? D’autant que, en tant que référent, dans une école ou maon gamin passe la majorité de son temps, vous êtes davantage à son contact au quotidien, donc vous devez aussi avoir vos propres idées sur le sujet, j’imagine, si vous avez effectué un suivi. Je vous serais reconnaissant de me les faire connaitre, si vous comptez parler solution. »


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Jeu 6 Aoû - 15:11
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L'homme en face de lui resta silencieux un instant, en pleine réflexion.

-Pour ce qui est de signer les papiers, je le ferais évidemment, c’est tout à fait logique qu’iel reste cet été en TIG.

Bon. C'était déjà ça de prit, il ne s'y opposait pas. Philophæ s'apprêtait à respirer de nouveau normalement quand son vis à vis reprit.

-Ceci étant dit…

Oh non...

-Ce n’est pas un peu léger ?

Si. Bien sûr que si. Mais si il connaissait bien son enfant, ils savait que c'était ce qu'il y avait de mieux non ?

-Loin de moi l’idée de remettre en question le système de votre école, mais il se trouve que plusieurs détails auraient tendance à quelque peu… m’alarmer.

Pourquoi il partait sur le fonctionnement de l'école ? Quel était le rapport ? On parlait de son enfant pas de toute l'infrastructure… le dogue se tendit aussitôt sur la défensive. C'était.. un peu agressif non ? C'était déjà la deuxième fois qu'il était agressif non ?
Son attitude n'apuyait pas ses mots. Il avait l'air de… jouer, pas d'être alarmé. Pourquoi son attitude ne correspondait pas à ce qu'il prétendait ressentir ? Son visage semblait inquiet mais sa position était ouverte, presque provocatrice.

-Comme le fait que visiblement vous ne savez pas suffisamment cadrer des gamins pour faire en sorte qu’ils n’essaient pas de gazer leurs camarades, comme le fait que lorsque cela arrive, vous jugez qu’un mois à bosser suffit pour les calmer malgré la dangerosité de la situation, et enfin le fait que vous posez des questions étonnamment personnelles. 

Au fond de lui, le chien montra les dents. Là, c'était de la provocation ! En tout cas ça y ressemblait de plus en plus. Philo serra le poings. Il ne voulait pas réagir mais il ne pouvait pas simplement laisser passer… ça. Quoi que ce soit c'était blessant, volontaire ou non c'était rude et difficile à encaisser.
Quand a la question, elle n'était pas personnelle. C'était un constat pur et simple: Saph se sabotait et il était important de comprendre pourquoi.

-Excusez-moi monsieur Andréatus, il semblerait que j’ai peut-être mal évalué votre implication dans l’affaire. J’ai comme l’impression que vous prenez les choses, disons… trop à cœur, surtout si vous n’êtes plus son enseignant, c’est vraiment très étrange de poser une telle question non ?

Mais de quoi je me mêle ? Il devrait être heureux que Philo voit les choses sous cet angle ? Pourquoi il s'inquiétait de son implication émotionnelle ? A quoi jouait-il ?

-D’autant que, en tant que référent, dans une école ou maon gamin passe la majorité de son temps, vous êtes davantage à son contact au quotidien, donc vous devez aussi avoir vos propres idées sur le sujet, j’imagine, si vous avez effectué un suivi. Je vous serais reconnaissant de me les faire connaître, si vous comptez parler solution. 

Philo montra les dents dans ce qui pouvait passer pour un sourire mais qui n'en était pas un. Il avait envie de lui mettre un pain.

-Ma question n'était pas personnelle et est légitime face à la situation. Saph...irre n'a pas reçu de sanctions plus lourdes mais est en sursis. De plus… ce qu'il se passe dans le cadre de l'école et mon rôle auprès d'iel tiennent du secret professionnel.

Il lui sourit, cette fois ci d'un vrai sourire. Acide certes, mais véritable. Il avait mille choses à lui rétorquer, toutes bien placée mais n'avait pas la force de les parler.
Il fallait cependant mettre une chose au point. Il inspira, expira. Sa menace aurait plus d'impact s'il le regardait dans les yeux mais il n'y arriverait pas. Il se contenta simplement de sa voix grave et de son sourire pointu. S'il persistait en face, il l'aurait prévenu. Trois remarques de semonce. Il aurait le droit à trois remarques, pas plus.

-Et arrêtez de me provoquer.

Après trois avertissements, il lui mettrait la table dans le bide. Ca aurait le mérite de les calmer tout les deux et de les mettre que un pied d'égalité dans l'affrontement. Là, c'était inégal et à l'avantage de son adversaire. Adversaire ?
A quel moment c'était devenu un combat ?


Il avait envie de partir.

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Ven 7 Aoû - 0:26

Le professeur semblait de plus en plus tendu ou était-ce seulement une impression ? En tout cas l’espèce de sourire et étrange et disgracieux qui se dessinait sur son visage aurait presque pu paraître inquiétant. Mais il ne l’était pas pour Charles. Le géant semblait trop prompt à surréagir et à s’emporter pour qu’il s’en étonne vraiment, il avait… quelque peu l’habitude des personnes qui monter sur leurs grands chevaux pour si peu.

« Ma question n’était pas personnelle et est légitime face à la situation. Saph… irre n’a pas reçu de sanctions plus lourdes, mais est en sursis. »

L’un n’empêche pas l’autre. Toujours était-il que sa question rester personnelle quoi qu’il en dise.

« De plus… ce qu’il se passe dans le cadre de l’école et mon rôle auprès d’iel tiennent du secret professionnel. »

Ben voyons. Secret professionnel ? Ou juste un joker pour se tirer de la conversation ? En soit, Charles en bouffer depuis ce matin du secret professionnel, or là il s’agissait d’information concernant l’éducation de Saph. D’abord on le fait venir .... Puis après on lui fait comprendre que s’il y a eu un suivi qui pourrait permettre d’envisager de nouvelles solutions, il était secret. Toujours dans l’efficacité cette école, surtout après lui avoir fait comprendre qu’il fallait qu’il s’implique dans des notions de pédagogie. Bon sang, quelle perte de temps. Pour lui, mais aussi et surtout pour sa descendance.

Parce que si à l’origine Saph était déjà turbulente, un peu perturbée et carrément arrogante, l’école semblait ne rien avoir arrangé. Déjà qu’il lui faisait davantage perdre de temps à étudier des conneries sur la magie plutôt qu’a les faires se concentrer sur leurs intégrations à la société non-mage… Bordel, c’est pour ça qu’il ne voulait pas s’impliquer là-dedans, déjà parce qu’il n’avait ni le temps ni l’envie, mais ensuite parce que rien n’aller.

Lorsque le sourire de l’ancien enseignant se tordit en quelque chose de plus vrai, mais pour autant plus acerbe, Charles releva nonchalamment les yeux vers lui alors qu’il semblait calmer sa respiration. Quelle comédie.

« Et arrêtez de me provoquer. »

Quoi ? C’était si absurde que Charles ne put retenir une inspiration de début de rire, odieux certes, mais sincère. Mais quel abus, franchement qu’est-ce que foutait se guignol en tant que professeur référent, à être incapable de se contenir face à deux trois remarques pertinentes.

« Je vous demande pardon monsieur Andréatus ? Vous provoquer ? Hahaha, sérieusement, vos interprétations de ce que je peux dire son seulement de votre ressort, pas du mien, je ne faisais qu’avancer des notions importantes à aborder. Votre réflexion est d’un manque de professionnalisme notoire. »

Reproche légitime à son sens, qu’il le décrypte comme une provocation si ça l’amusait de se perdre dans la sur-interprêtation, ça lui était strictement égal. Cette perte de temps commencer à devenir agaçante, vraiment agaçante.

« Mais bon ce n’est pas une nouveauté visiblement. Toujours est-il que vous m’avez demandé un avis sur son comportement, je vous ai légitimement répondu que je ne pouvais être sûr de rien et que vos avis étaient à prendre. Et autant je me fiche bien que votre rôle soit secret professionnelle, autant que le suivi de MON gamin soit confidentiel je trouve ça passablement plus problématique. »


On lui demande de s’y intéresser malgré ses appréhensions et dès qu’il commence à y mettre son nez dedans on lui fait comprendre que ce n’est pas ses affaires. Trop tard, maintenant on l’avait impliqué dans l’histoire et coincé dans ce bureau donc il allait faire savoir ses avis que ça leur plaise ou non.

« Je suis prof, pas psy. Je ne vous dois pas le calme. Arrêtez de me provoquer. J’ignore la profession de votre compagne, mais les précautions prises ne l’ont pas été en vain. C’est votre gamin, mais aussi plusieurs centaines de réfugiés. »


Mais ce qu’il pouvait être agaçant à se vexer à la moindre remarque. Charles le savait, que la prudence était nécessaire, mais la surprotection sur des données qui ne mettaient pas en danger la sécurité de l’école était carrément absurde. Ce qu’il demandait concerner uniquement Saphirre, et Adeline lae croyant enfermer dans des camps, ce n’est pas à elle qu’il risquait d’en parler.

« En tant qu’interlocuteur et représentant de l’école vous devriez faire preuve de calme, mais soit, admettons que vous avez raison. Dans ce cas si vous tenez tant à être dans l’exactitude alors vous n’êtes pas plus professeur que psychologue. »

Il haussa les épaules d’un air égal. Puisqu’il chercher à jouer sur les mots, qu’il joue. C’était gratuit comme réflexion, mais l’ex-enseignant était vraiment irritant, Charles ne demander pas la lune ; juste un peu de bon sens et il s’était fait rembarrer quand même.

« Mais c’est compréhensible après réflexion si vous jugez qu’un professeur ne se doit pas de rester poser et réfléchit. »


Quel genre d’enseignant penserait ça. C’était même la base de tout bon pédagogue.

« Par ailleurs, revenons ens au cœur du sujet. J’entends vos arguments, cependant je ne vous demande pas des informations essentielles à la préservation d’une communauté à ce que je sache, tout ce que je vous ai demandé c’est le suivi concernant mon gamin pour comprendre les tenants de son comportement, et rechercher des solutions. J’imagine donc que ce n’est pas trop demander en tant que père. »

Charles haussa un sourcil d’un air désabuser, son sourire ayant quitté ses lèvres. Ce qui tenait de la base des renseignements à connaitre pour pouvoir convenablement suivre tout entretien scolaire nécessité une véritable lutte dialectique pour être obtenu dans cette école.

« Je ne vous le dirais pas une fois de plus. Arrêtez de me provoquer. J’étais son professeur référent et devais l’aider pour ce qui est apprentissage de la magie et du combat. Est-ce qu’en tant que père cette réponse vous satisfait ?
- Content de voir que vous acceptez enfin de discuter, ceci étant dit, arrêter de voir le mal partout ce n’est qu’une conversation. Votre réponse me satisfait en partie disons qu’elle ne répond que très partiellement aux interrogations que je vous ais poser. »

Charles passa une main sur sa barbe, l’air de plus en plus contrarié. Sa réponse ne le satisfaisait en rien. Ce vieux géant ramolli par ses émotions, sa méfiance excessive et son incompétence chronique semblait être l’instructeur privé de sa fille et ça ne lui plaisait pas du tout. Il allait gâcher tout le boulot qu’il avait fait, et s’en était la preuve vue que visiblement Saphirre tourner très mal. Mais s’il se montrait direct, son interlocuteur continuerait sans doute de graviter en boucle sur la provocation comme un vieux disque rouiller.

« J’imagine donc que vous deviez faire office d’instructeur privé puisque l’enseignement du combat est quand même très en dehors du cadre scolaire. Alors monsieur Andréatus, vous deviez être aux premières loges pour comprendre ce qu’il se passe, non ? Je veux dire puisque vous étiez l’adulte le plus en charge de son éducation au quotidien. Êtes-vous en mesure de m’éclaircir sur la situation et sur le fait qu’iel semble très mal tourner ? »

Charles s’avançât un peu sur le fauteuil, d’un air plus impliquer que lorsqu’il était penché en arrière, ce qui eu pour effet de faire reculer le professeur sans qu’il ne comprenne pourquoi.

« Je pense qu’iel a juste trouvé un complice suffisamment bête pour faire les choses en grand, mais qu’il y a longtemps que les choses se passent mal. Vous n’avez jamais lu les mails concernant ses heures de retenues au lycée ? »

Charles fronça les sourcils, appréciant de moins en moins la tournure de la conversation, voyant des reproches là où il n’y avait peut-être que des énonciations de fait. Et puis concernant cette histoire de complice, ce n’était pas leur boulot, de vérifier qu’iel n’ait pas de mauvaise fréquentation ?

« Je n’étais responsable que depuis 3 mois. Ça a commencé bien avant. »

Donc il s’en était rendu compte, et n’avait rien fait. Rien d’utile du moins. Ou dans le cas inverse, ça demander éclaircissement.

« Trois mois c’est tout de même un peu long, non ? Je veux dire, comme délais pour agir en tant qu’instructeur pour ne pas que son élève ne s’en prenne aux autres. Du coup sachant que vous avez eu l’œil pour déceler la présence d’un problème, qu’avez-vous fait ? Histoire de savoir les mesures qui ont été efficaces ou non et d’avancer dans cette conversation. Par ailleurs, non, je n’ai pas été tenue au courant de tout, seulement de quelques événements. Réfléchissez un instant, monsieur Andréatus, pour quelqu’un qui paraît aussi impliquer et à cheval sur la sécurité de l’école, enverrait-on des mails à une personne dont la profession de l’épouse engendre des complications ? 
- J’étais professeur, j’ai fait ce que je pouvais faire : faire remonter les problèmes et proposer un appui à Saphirre au besoin. »

Insuffisant. Très insuffisant. Surtout pour un gosse à problème, s’il attendait que le premier pas vienne d'ellui pour un appui ça semblait carrément impensable. Et depuis quand faire remonter les désagréments à une administration était vraiment efficace ? Non, réellement, plus ils parlaient plus Charles se mettait à croire que le véritable ennui dans l’éducation de Saphirre était cette école qui le laisser partir en vrille. Et honnêtement il ne savait pas du tout quoi faire.

À vrai dire il n’avait jamais su quoi faire à part disparaître quand les situations devenaient un peu trop complexes et délicates pour qu’il ait envie de s’impliquer dedans. Son interlocuteur semblait de plus en plus décontenancer, et lui nerveux. Parce qu’il sentait un problème et ne voyait absolument pas comment le gérer autrement qu’en accusant l’école pour se débarrasser d’une responsabilité de plus. Parce que le gars en face de lui ne lui plaisait pas et était l’instructeur de son gamin, sans pour autant qu’il ne soit légitime à le critiquer étant donné son absence. Et le pire justement était que toute cette conversation commencée à lui serrer la gorge comme un étau de culpabilité qui lui reprocherait son manque de présence, précisément ce qu’il aurait voulu éviter en écourtant l’entrevue. Car il n’avait pas envie d’être plus présent, pour des tas de raison.

« Et il est indiqué que les mails ont été envoyés à un intermédiaire trouvé d’un commun accord… Vous n’avez jamais cherché à prendre des nouvelles de la scolarité de votre enfant ? Je… »

Mauvais moment pour aborder le sujet, très mauvais moment. De l’attaque et de l’accusation pour se protéger de lui-même, Charles passa à la défensive. Non, ce n’était pas de sa faute. Il était culpabilisant pour se venger c’est tout, il avait fait ce qu’il avait pu. Il l’avait sortie d’affaire, lui avait laisser de l’espace et… Oui après tout Irène se charger très bien des mails il n’avait pas besoin d’être constamment sur le dos de son enfant pour vérifier qu’il avait eu deux heures de colle pour telle ou telle connerie. Ce n’était pas…

Si, ça l’était. C’était un éloignement volontaire. Pas la peine de se chercher des excuses à cause de l’appréhension du jugement par des tiers. Ce n’était que l’aboutissement d’un choix auquel il avait fait face il y a des années entre deux personnes, et qu’il avait décidé de tenir jusqu’au bout. Venir à cet entrevue avait été une énorme erreur dans le parcours qu’il avait voulu dessiner. Une rature qui risquait de lui faire remettre en cause des choses sur lesquelles il refusait de revenir. Il avait perdu ça de vue durant une partie de l’entretien, face à la violence des actes perpétués par saon gamin, à la chute qu’iel semblait subir, et aux propos de l’enseignant. Mais toutes décisions avaient ses conséquences et il savait à quoi s’attendre. Maintenant il ne devait plus oublier ses priorités.

« Non. Très peu, pour des raisons personnelles. Vous savez quoi, je pense que cette histoire n’est pas de mon ressort. Je vous signe les papiers et je pars, ça vous convient ? »

Foutu pour foutu, autant jouer l’honnêteté. Rester plus longtemps ne l’arrangerait pas. Il n’avait pas envie de douter. Pas envie de se confronter à des prises de conscience qui n’avait pas lieu d’être. Il fallait se barrer, fuir pour éviter de s’impliquer à nouveau comme il avait failli le faire, ça avait été si stupide de sa part de se mêler de cette histoire, dès le début il aurait dû refuser l’ordre d’Iréne.

À sa grande surprise, son interlocuteur sourit et rit légèrement. Un vrai sourire de soulagement tandis qu’il le laissait signer les papiers. Qu’est-ce que ça voulait dire exactement ? Tandis que le mage rouge se laissait tomber dans son fauteuil, il releva les yeux vers lui avec une expression teintée d’indifférence, pourtant frustré de ne pas comprendre. L’ex-enseignant se leva de toute sa hauteur, et Charles sentit que l’ascendant était en train de tourner et il n’aimait pas ça, cependant le seul signe qui le traduisait était ce stylo qui tournait nerveusement dans sa main.

« Vous avez fait le bon choix Charles. J’avais peur d’être responsable d’une partie de ce dérapage, mais non. Merci de m’avoir prouvé que vous êtes la raison de l’égoïsme de Saph. Ce soir, je dormirais tranquille. »

Le brun se tendit, foudroyant le géant d’un regard mauvais. Pour qui il se prenait à lui sortir ça ? Quel con.

Pourtant il avait entièrement raison et Charles était suffisamment intelligent pour le savoir. D’autant qu’il ne pouvait pas lui reprocher de l’accuser seulement pour se dédouaner de ses propos erreurs sans se retrouver confronter à son reflet. Ça ne faisait qu’entretenir une soudaine haine envers son interlocuteur qui se dirigeait vers la sortie de la pièce, l’esprit tranquille, ayant joué son dernier coup avec brio. S’il y avait quelque chose que Charles détester plus que les responsabilités et les prises de têtes, c’était perdre. Et cet échange empesté le fiasco avec une violence si écœurante qu’elle le saisit à la gorge.

Il n’avait rien à lui rétorquer. Parce qu’il avait raison et qu'il n'y avait pas de bonne réponse, seulement des faits présents, immuable. Tout n’était qu’une question de choix qu’il avait fait et qu’il avait décidé d’assumer. Le stylo craqua entre ses doigts sous la pression qu’il lui infliger, et il le laissa tomber au sol dans un tintement défaitiste avant de se lever à son tour. Pas question de rester une seconde à pourrir entre ses murs, ce n’était officiellement plus son rôle.

Pourtant, à l’approche de la sortie, vision qu’il eut lui fit l’effet d’un coup de poing au ventre. Des yeux marron comme ceux qu’il apercevait tous les jours dans son miroir, les mêmes traits de visage que Adeline, taillés à la serpe, mais surmontés d’une immense tignasse regroupée en dreadlocks qui avait fait longuement débat à une époque. C’était facile de parler d’ellui quand il ne l’avait pas vue depuis presque un an. Mais à l’avoir en face de lui maintenant qu’il avait réfléchi à certaines choses… La prise de conscience fut violente. Très violente.

« Salut papa. »

Saph avait l’air… anxieux. Et pourtant iel ne le lâchait pas des yeux, comme si iel attendait une réponse, un geste, quelque chose qu’il était inapte à donner. Charles ferma les yeux, et expira longuement, incapable de soutenir son regard en toute conscience de cause.

« Je… Enfin… On pourrait parler s’il te plaît ? »

Bon sang, mais qu’est-ce qu’il avait fait pour en arriver là. Si seulement, mais si seulement il ne l’avait pas croisé, tout aurait été incroyablement plus simple. Mais voir les conséquences de ses actes braquer leurs regards marron sur lui était angoissant à vouloir se flinguer, son esprit pris dans des dualités de pensées qu’il souhaitait seulement chasser à tout jamais. Des bons moments, de l’affection, de la complicité, et de la colère, de la déception, des priorités qui compter davantage à ses yeux qu’ellui, et une nécessité de choisir un camp et de s’y tenir. Il ne pouvait pas rester éternellement le cul entre deux chaises à plié aux autres pour contenter tous les partis. C’était juste impossible. Pour lui. Pour les autres. Aussi impossible qu’il était hypocrite de prétendre se comporter comme un père une fois par an après l’avoir relégué à quelqu’un d’autre alors qu’un véritable père serait sans doute parti avec ellui pour l'élever. Non, maintenant il fallait assumer être incapable de prendre des responsabilités, êtres incapables de gérer un gamin dans les conditions d’une guerre qui l’avait toujours dépassé, être incapable de lui tendre la main pour qu’iel arrête de se saboter, être incapable d’être présent parce qu’il n’était pas fait pour ça, être incapable tout court. Quitte à passer pour la pire des raclures et se comporter comme un déchet fini. C’était nécessaire.

« Dis quelque chose, s’il te plaît. »

La voix du gamin était cassée et Charles passa ses mains sur son visage, à la limite de l’effondrement sous le coup de l’anxiété. Même penser au pire, penser à l’échec cuisant qui lui faisait face n’aider pas. Il allait falloir agir. Avec une violence inouïe qui lui retourna les tripes, Charles réussi à ouvrir les yeux qu’il posa sur son gamin, non… sur le gamin, il n’avait pas le droit de dire ça, maintenant qu’il lae voyait il s’en rendait compte. Il aurait dû être plus clair depuis longtemps, depuis qu’il l’avait confié à Iréne. Et peut-être qu’après tout, s’il était la cause de son égoïsme, ce serait mieux ainsi… Non, plus d’excuse.

« Non, Saph. Je suis désolé. »

Cinq mots, il n’était pas capable de plus s’il ne voulait pas complètement craquer. Il s’avança vers la sortie, posa briévement une main sur son épaule au passage, avant de disparaître dans le couloir, sans savoir si la nature de son choix implicite était définitive ou seulement temporaire. Il savait juste qu’il était temps d’arrêter de faire semblant que tout aller bien et de cesser de nourrir les espoirs de Saph alors qu’iel n’était pas um composant de la vie constituer par ses décisions. Qu’est-ce que ça impliquer à l’avenir ? Charles n’en savait rien, et ne voulait pas le savoir pour l’instant. Il aurait l’année pour y réfléchir. Peut-être plus. C’était flou. Toujours est-il que sur le moment il ne voulait pas penser et seulement se conforter dans la confusion que les mages semaient dans son esprit qui lui permettait toujours de retarder la chute.
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Philophæ M. Andreatus
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Philophæ M. Andreatus
Premier de la classe



Sam 8 Aoû - 12:27
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Démiurge

Le père de Saph semblait sur le point de rire ce qui n'arrangeait rien à sa confusion. Il ne comprenait pas cet homme, il n’y avait absolument rien de drôle.

-Je vous demande pardon monsieur Andréatus ? Vous provoquer ? Hahaha, sérieusement, vos interprétations de ce que je peux dire son seulement de votre ressort, pas du mien, je ne faisais qu’avancer des notions importantes à aborder. Votre réflexion est d’un manque de professionnalisme notoire. 

Sa réaction le tendit d’autant plus. Pourquoi tenait-il à ce que les choses se passent mal ? Il essayait de faire comme il l’avait travaillé lors des séances avec son psy : dire les choses, communiquer. Mais ses tentatives s’écrasaient contre un mur qui n’entendait rien. Il ne comprenait pas.

-Mais bon ce n’est pas une nouveauté visiblement.

Pardon ? Qu’est ce que cela signifiait ? Et qu’en savait-il ? Philophae avait régulièrement été un mauvais prof, c’était un fait. Mais il se se sentait pas moins professionnel pour autant. Il était professeur, pas psy ni éducateur. Il avait pas a ramasser les pots cassés de l’éducation de ses élèves.

-Toujours est-il que vous m’avez demandé un avis sur son comportement, je vous ai légitimement répondu que je ne pouvais être sûr de rien et que vos avis étaient à prendre. Et autant je me fiche bien que votre rôle soit secret professionnelle, autant que le suivi de MON gamin soit confidentiel je trouve ça passablement plus problématique. 

Ca l’était probablement mais… En donnant des infos sur l’éducation de Saphirre, sur les classes d’aide ça revenait à donner des informations sur l’école et le fonctionnement général et Philophae ne savait pas vraiment quelle était sa marge de manoeuvre à ce sujet.
De plus le ton de son vis à vis le mettait de plus en plus sur la défensive. Il était terriblement agressif et commençait à user sa patience et ses nerfs. Son anxiété affolait son coeur et à l’arrière de son crâne son poème passait en boucle pour tenter de le calmer.
Si il lui mettait un pain, c’était fini. Il restait deux avertissements. Deux avertissements, il finirait bien par arrêter…

-Je suis prof, pas psy. Je ne vous dois pas le calme. Arrêtez de me provoquer. J’ignore la profession de votre compagne, mais les précautions prises ne l’ont pas été en vain. C’est votre gamin, mais aussi plusieurs centaines de réfugiés.

Il fallait essayer de faire désescalader la tension, à tout prix. A ce rythme, les deux autres mises en gardes arriveraient vite… Trop vite.

-En tant qu’interlocuteur et représentant de l’école vous devriez faire preuve de calme, mais soit, admettons que vous avez raison. Dans ce cas si vous tenez tant à être dans l’exactitude alors vous n’êtes pas plus professeur que psychologue. 

Philo serra les dents et se planta les ongles dans la paume de la main. Une vague de haine le submergea et l’envie de tordre ses règles et de lui sauter à la gorge l’envahis. Soudainement, tout son corps était léger. L’anxiété seule empêchait l’adrénaline de gagner suffisamment d’espace pour entraîner une attaque instantanée.

-Mais c’est compréhensible après réflexion si vous jugez qu’un professeur ne se doit pas de rester poser et réfléchit.

Il marquait un point, toujours ce point qu’il faisait qu’il n’était pas prof. Plus prof. Mauvais prof. Toujours ce point qui avait fait de lui quelqu’un en mesure d’envoyer chier Saph. Toujours ce point que la première leçon donnée à Saphirre venait contredire…
Il n’était pas emporté. Il était réfléchit, aussi réfléchis que Lacey père était un connard. Pas une seule fois il n’avait parlé du sujet, il ne faisait que chercher à le descendre… Même si ce n’était que factuel ou que de la colère légitime, ça n’était pas utile. C’était vain.

Il était un mauvais prof. Oui. Mais… Pourquoi avait-il l’impression qu’il avait raison sur ce coup ? Que Charles était… Il regretta de ne pas connaître mieux l’histoire de Saphirre mais beaucoup de choses clochaient. Il était comme ça avec lui alors qu’il essayait de poser les choses. Avec un gamin comme Saph était-il… Pire ? Pouvait-il être pire ?

-Par ailleurs, revenons ens au cœur du sujet. J’entends vos arguments, cependant je ne vous demande pas des informations essentielles à la préservation d’une communauté à ce que je sache, tout ce que je vous ai demandé c’est le suivi concernant mon gamin pour comprendre les tenants de son comportement, et rechercher des solutions. J’imagine donc que ce n’est pas trop demander en tant que père.

De nouveau le ton passif agressif. De nouveau cette tentative presque naturelle pour le faire sortir de ses gonds.
En tant que père… Quelque chose était décalé… Pas décalé, rouillé. Les deux. Les engrenage de cette conversations étaient rouillés et décalés. Tordus. Sa respiration était toujours serrée. Quelque chose n’allait pas, mais quoi nom de nom ? Quoi !? Répondre, sincèrement, après un nouvel avertissement.

-Je ne vous le dirais pas une fois de plus. Arrêtez de me provoquer. J’étais son professeur référent et devais l’aider pour ce qui est apprentissage de la magie et du combat. Est-ce qu’en tant que père cette réponse vous satisfait ?

La provocation était gratuite. C’était trop, il n’avait pas pu la retenir. C’était bête mais tant pis.

- Content de voir que vous acceptez enfin de discuter, ceci étant dit, arrêter de voir le mal partout ce n’est qu’une conversation. Votre réponse me satisfait en partie disons qu’elle ne répond que très partiellement aux interrogations que je vous ais poser.

En face, l’homme s’agaçait. Il voulait que les choses soient faites comme il l’entendait et uniquement comme il l’entendait ? C’était ça que Philophae ressentait ou autre chose ?

-J’imagine donc que vous deviez faire office d’instructeur privé puisque l’enseignement du combat est quand même très en dehors du cadre scolaire. Alors monsieur Andréatus, vous deviez être aux premières loges pour comprendre ce qu’il se passe, non ? Je veux dire puisque vous étiez l’adulte le plus en charge de son éducation au quotidien. Êtes-vous en mesure de m’éclaircir sur la situation et sur le fait qu’iel semble très mal tourner ? 

Vous ? En vérité, beaucoup de choses. Mais ça datait de bien avant. Le déclencheur avait été la volonté de Mordred de le suivre dans cette tentative stupide mais même avant Saphirre était insubordonné, inconséquent et immature. Des mails avaient été envoyé à son intention, pourquoi réagissait-il comme si c’était nouveau ?
Lacey père s’avança et Philo recula. Il cherchait à être plus menaçant ? C’était quoi son problème ?

- Je pense qu’iel a juste trouvé un complice suffisamment bête pour faire les choses en grand, mais qu’il y a longtemps que les choses se passent mal. Vous n’avez jamais lu les mails concernant ses heures de retenues au lycée ? Je n’étais responsable que depuis 3 mois. Ça a commencé bien avant. 

Lui qui avait l’air outré qu’on ne le laisse pas s’impliquer devait bien le savoir que son gosse était intenable, non ? Philo était arrivé au milieu des pots cassés, destiné à en faire des nouveaux tant ils paraissaient irréparables. Il y était allé avec toutes les bonnes intentions du monde et s’était prit un sale revers alors qu’on l’accuse d’avoir mal fait commençait à lui courir doucement sur les nerfs.

-Trois mois c’est tout de même un peu long, non ? Je veux dire, comme délais pour agir en tant qu’instructeur pour ne pas que son élève ne s’en prenne aux autres. Du coup sachant que vous avez eu l’œil pour déceler la présence d’un problème, qu’avez-vous fait ? Histoire de savoir les mesures qui ont été efficaces ou non et d’avancer dans cette conversation. Par ailleurs, non, je n’ai pas été tenue au courant de tout, seulement de quelques événements. Réfléchissez un instant, monsieur Andréatus, pour quelqu’un qui paraît aussi impliquer et à cheval sur la sécurité de l’école, enverrait-on des mails à une personne dont la profession de l’épouse engendre des complications ? 

Il ne les avait pas lu. Il n’avait aucune idée du fonctionnement de l’école, il n’avait aucune idée de la vie de Saphirre. Cette conversation n’allait nulle part, il n’y avait rien à en tirer… Pourquoi était-il là ? Pourquoi insister à ce point sur l’éducation de SON gosse si… S’il n’avait jamais rien fait ? Philophae retint ses larmes avec brio face à ces nouveaux reproches. Il était atterré, perdu, dans l’incompréhension la plus totale. Il ouvrit le dossier, lisant quelques lignes sur la communication entre Lacey et l’école, constatant l'existence d’un intermédiaire. Ce lien aurait caché au père de Saphirre ces mails mais pas ce rendez-vous pédagogique ? Pourquoi ?

- J’étais professeur, j’ai fait ce que je pouvais faire : faire remonter les problèmes et proposer un appui à Saphirre au besoin. Et il est indiqué que les mails ont été envoyés à un intermédiaire trouvé d’un commun accord… Vous n’avez jamais cherché à prendre des nouvelles de la scolarité de votre enfant ? Je… 
-Non. Très peu, pour des raisons personnelles. Vous savez quoi, je pense que cette histoire n’est pas de mon ressort. Je vous signe les papiers et je pars, ça vous convient ? 

Philo le regarda, interdit. Il venait de le couper pour dire… Ca ? Il s’en foutait en fait. Il s’en foutait complètement…
Philo sourit et pouffa. Il aurait dû se faire confiance plus tôt, comprendre que le vrai problème de cette salle, de cette conversation n’était pas lui. Qu’il avait fait de son mieux.
Il avait le contrôle de cette conversation. Ce n’était pas un père qui lui faisait face, c’était un géniteur. Rien de plus.
Il lui tendit les papiers, le laissant signer.
Odette s’occuperait bien de Saph. Les choses étaient bien comme ça. Son anxiété était toujours présente mais se transformait en combativité. Charles avait perdu et c’était… Jouissif.

-Vous avez fait le bon choix Charles. J’avais peur d’être responsable d’une partie de ce dérapage, mais non. Merci de m’avoir prouvé que vous êtes la raison de l’égoïsme de Saph. Ce soir, je dormirais tranquille. 

Le brun le fusilla du regard mais Philo était déjà en train de sortir. Lorsqu’il ouvrit la porte, il fit signe aux gardes que les choses étaient finies et releva la tête. Il s’arrêta un instant. Saph était là.
Saph allait voir son père et… Ça n’allait évidemment pas bien se passer. Il le savait. Il le sentait. Dans son esprit, le chien et le prof entrèrent en conflit.

Fuis.

Reste.

Prends pas de risque.

Soutiens lae.

Un compromis. Partir, mais rester proche. Partir mais intervenir au besoins.

Dans le regard du dogue perçait un “je suis désolé” silencieux. Il lae salua de la tête mais l’élève ne le regardait pas. La honte, marquée chez eux deux. Philo détourna les yeux et s’éloigna un peu. Pas trop mais un peu, suffisamment pour pas déranger, pas suffisamment pour ne pas entendre.

Lorsque Charles sortit, Saphirre se tendit dans un mouvement vers son père.

-Salut papa. Je… Enfin… On pourrait parler s’il te plaît ?

Aller connard, pensa Philophae, t’as une chance. Une.
Le silence s’installa pourtant et le patrouilleur ferma si fort les yeux qu’il en eu mal. Il ne voulait pas pleurer pour Saph. Ce n’était pas sa peine, ce n’était pas son combat. Il était juste là au besoins mais il ne pleurerait pas pour ça.

-Dis quelque chose, s’il te plaît. 

Il se griffa de nouveau les paumes pour rester concentrer, pour rester là. Pour être… Pour être quoi au juste ? Un soutiens aussi cassé que son… Elève ? Mais ce n’était plus son élève alors pourquoi se sentait-il responsable ? Pourquoi est-ce qu’il ne partait tout simplement pas ? Il avait déjà échoué une fois, il échouerait sans doute une deuxième…

Parce que si tu pars, personne ne restera.

Parce que s’il partait, il ne resterait personne.

-Non, Saph. Je suis désolé. 

Il serra les dents. Parce que s’il partait, comme les gardes raccompagnant Charles, il n’y aurait personne. Parce que s’il partait, il allait encore faire des conneries. Parce qu’il lui avait donné une chance. Parce qu’il était son prof et qu’il était son élève.

Quand les garde et Charles le dépassèrent il ne se retourna pas. Il fit quelque pas en direction du gamin, juste quelques pas.

Il était là parce qu’il avait envie d’être là. Parce que Saphirre en face de lui, il voulait construire quelque chose. Parce que Saphirre en face de lui, la quatrième case de ses relations prenaient sens.

Parce que Saph n’était pas contre lui et qu’il en fallait si peu pour qu’il devienne un mage accompli. Il fallait juste… Juste un enseignant.

Et peut être, peut être qu’à lui il ne lui fallait qu’un apprenti.

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Autorité [PV Démiurge, Saph] - FINI Philop20
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Sam 8 Aoû - 21:40

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Lacey

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J’avais été prévenu qu'il viendrait. Je veux dire, mon père. Ça ne m’a pas empêché de rester immobile, avec l’air ahuri de ceux qui ne savent pas quoi dire, lorsque l’on m’a demandé si je souhaiter le voir. En soi, ce n’est pas tant que je ne savais pas quoi dire, mais plus qu’il y en avait trop, à dire. Des points positifs et négatifs qui se battait sauvagement la place de numéro 1, et de nombreuses questions qui gravitait autour. Ça ne devrait pas être si compliqué de se décider, n’est-ce pas ? Surtout lorsque l’on n’a pas vu son père depuis presque un an. Pourtant les choses sont ainsi, et seule ma nervosité m’a permis de hocher la tête à l’affirmative avant de suivre les personnes qui sont venues me chercher.

Pour être honnête, je suis terrifié. On avait toujours eu beaucoup de difficulté à parler lui et moi quand les situations étaient complexes, or, dans les faits le contexte entre nous était tendu depuis que… qu’il avait été obligé de me laisser à Irène. Chaque fois c’était la même guerre, je ne savais pas quoi lui dire après tout ce temps, et je n’arrivais pas à avoir l’air aussi détendue que lui, à faire comme s’il n’y avait aucun problème. Et ça finissait mal parce que je dérapais puisque j’avais des centaines de choses à lui reprocher et qu’il en avait autant sans pour autant me le dire.

Mais là, c’était pire que toutes les fois précédentes. Parce que je n’allais pas bien, c’était une évidence, et que j’avais vraiment besoin de mieux comprendre ce qui m’entourer, d’obtenir enfin des réponses. Mais il était venu précisément parce que j’avais sacrément merdé alors… que le rendez-vous pédagogique se passe bien ou non, il y avait bien plus de chance pour que je me prenne des sales réflexions plutôt que l’on écoute mes questions.

Est-ce que cette fois au moins on pourrait discuter ? Le rappel de tous les moments où il avait volontairement disparu lorsque je n’allais pas bien me répondait que non. Un espoir insensé d’arranger les choses me faisait croire que oui.

Je soupire longuement, le regard perdu au travers des fenêtres des couloirs comme si ça pouvait me permettre de fuir cette situation inconfortable. Mais non j’étais condamné à mariner dans l’angoisse de cette entrevue. Ce sentiment d’anxiété pris presque consistance matérielle sous la forme d’une barre dans mon crâne, lorsqu’on me fit savoir qu’on était arrivé. Je m’assis sur l’une des chaises de l’allée, et attendis, toujours envahi par des questionnements invasifs.

Qu’est-ce qu’il va dire ? Il va forcément être déçu. Et m’en vouloir. Mais je lui en veux aussi, alors il y avait une certaine forme de réciprocité.

Lorsque le bruit de la poignée grince soudainement, je me lève aussitôt. Philophae fut le premier à sortir et je n’eus franchement pas le courage de le regarder en face. Malgré le dernier message plutôt positif que j’avais reçu de sa part, c’était le sentiment de ma propre trahison qui me revenait en tête. Je le salue toutefois en retours, le regard fuyant de honte.

Mais le pire reste à venir.

Un trémolo d’hésitation dans la voix, je réussis pourtant à me faire violence pour lui parler.

« Salut papa. »

Pas de réponse. Évidemment. L’entretien s’était mal passé. Comment Philophae et lui auraient pu s’entendre. Et comment aurait-il pu ne pas être profondément déçu en apprenant ce que j’avais fait. Pourtant je m’étais préparé à encaisser des reproches, des réflexions aussi anodines que cinglantes sur le sujet, mais rien.

Seulement le silence, bien plus glaçant que n’importes quelles paroles.

Précisément, car il signifiait que le problème était d’une tout autre ampleur que celle d’une simple connerie. Mais c’est pour ça que je suis venue, non ? Pour qu’on parle de cette tension sous-jacente, du fait qu’il n’était présent que pour le meilleur et jamais pour le pire et que j’avais besoin de comprendre à quel point, et surtout du fait qu’il m’avait complètement lâché du jour au lendemain quand ça ne l’arrangeait plus et que cette énorme connasse était devenue la priorité alors qu'elle aurait pu me faire buter. C’était ça, le sujet silencieux jamais aborder qui bourdonner en fond depuis des années. Mais il ferme les yeux pour toute réponse.

« Je… Enfin… On pourrait parler s’il te plaît ? »

Je sens une boule d’angoisse profonde se loger dans ma gorge, attendant un signe, n’importe quoi. Mais il ne bouge pas. Pas un geste, pas un bruit. Mon cœur tambourine dans ma poitrine sous le coup du stress. Qu’est-ce que ça veut dire, au juste ?
Il m’en veut ? Il refuse tout simplement de discuter parce que c’est la goutte de trop ? Il essaie encore de fuir en espérant retarder l’échéance ? Ou est-ce que ce qu’il a à dire est trop difficile ? A-t-il encore quelque chose à dire ? Cette expression sur son visage est-ce du dépit, du mépris, ou est-il tout simplement à bout lui aussi ? Mes poings se serrent malgré eux sous la tension, jusqu’à ce que mes articulations me brûlent.

Qu’il parle bon sang ! Je m’en carre de ce qu’il a à dire, même si c’est pour me rabaisser j’en ai plus rien à foutre je veux juste qu’il ouvre enfin sa putain de gueule ! Parle, parle, parle, bordel !  Dis-moi que refuse d’élever une déception, ou dis-moi que tu veux qu’on arrange les choses, dis-moi que je suis une erreur, ou que tu regrettes ce que tu as fait, peu m’importe, mais dis-moi ce que tu penses.

« Dis quelque chose, s’il te plaît. »

Arrête de faire comme si je n’exister pas.

C’est tout ce que je demande.

Je suis pas un putain de loisir qui n’apparaît que quand tu es d’humeur à me voir, pas une maquette que tu peux jeter en construction parce que le contexte ne t’arrange plus, pas une foutue lubie passagère parce que je suis là, j’y reste et j’ai bien l’intention de te le faire savoir. Je ne suis pas plus une incartade, une singularité sacrifiable dans ton parcours, pas un souvenir dont tu ne peux que garder les bons côtés, pas un moment à oublier non plus, non, je suis ta putain de fille alors regarde-moi dans les yeux.

Même si les miens sont embués de larmes, je te voie te passer les mains sur le visage d’un air éreinter, mais bordel qu’est-ce que j’en ai à foutre que tu t’y prennes mal ou que tu sois dépassé, on l’est tous, tout ce que je te demande c’est d’être là. Prouve-moi que je n’ai pas eu tort toutes ces années d’espérer que ton geste n’était qu’une façon de me sauver, et pas uniquement de te préserver toi, de t’éloigner. Prouve-moi que j’existe pour toi, que je compte.

« Non, Saph. Je suis désolé. »

Quelques pas, pas un regard, et plus rien. Mon épaule me brûler encore d’un froid mordant là où il avait posé sa main. Les miennes tremblent de colère. J’avance de quelques pas, à l’intérieur de la pièce en espérant que marcher me permettrait d’organiser mes pensées, mais ce n’est pas le cas, j’ai juste envie de gerber à cause de cette enflure. Je m’appuie les deux mains sur la commode en face de moi pour reprendre mon souffle tandis que les sanglots m’empêchent de plus en plus de respirer.

Il s’est barré. Une fois de plus. Il n’avait même pas eu le courage de parler, le cran de ne serait-ce qu’essayer de réparer les choses, non, ce sac à merde, ce connard notoire a juste baissé les bras lâchement avant même d’avoir essayé.

Excédée, je brise à terre le vase décoratif disposé sur la commode à côté de moi tandis que la fureur me brouille la vue.

Alors quoi il peut juste se permettre de se casser comme le pire des lâches sans même se prendre les conséquences de ses actes par la gueule ? Bien sûr. Il s’en sortait toujours. Y’avait toujours une excuse, un truc, une issue.

Le reste du mobilier présent sur le meuble vole lui aussi en éclat dans un geste de bras énervé qui envoie ces fioritures tinter sur le sol dans une cacophonie qui ne me parvient même plus.

Donc rien ne compte ? À tout mettre dans la balance, il préfère encore ne pas m’inclure dans l’équation que de me voir déséquilibrer sa maudite vie. J’avais été là, tous les jours, pendant longtemps, on avait partagé des moments ensemble, des années, tout ça… Tout ça, c’était juste du vent ? JE compte pour du vent ?

« QU’IL CRÈVE, CRÈVE, CRÈVE ! »

Dévastée, irrationnelle et par-dessus tout triste, je frappe les murs et détruits systématiquement tout ce qui me passe sous la main sans réussir à extérioriser, matérialisé se vide qui me prenait au ventre. Victime de ma fureur, les objets volent à travers la pièce, de plus en plus lourds sans que je ne m’en rende vraiment compte à cause de la magie rouge. Le bois grince, s’abîme et les murs se creuses de fissures sous mes coups sans que je ne prête attention aux conséquences. La magie peut bien consumer chacun de mes muscles j’en ai plus rien à battre, qu’est-ce que j’en ferais de toute façon de ce corps, de cette loque vide qui ne sert qu’à accumuler les échecs. Qu’on me laisse crever dans ma violence ce ne sera une perte pour personne.





Autorité [PV Démiurge, Saph] - FINI Sans_t56

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Philophæ M. Andreatus
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Philophæ M. Andreatus
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Sam 8 Aoû - 23:40
Autorité
Démiurge

Saphirre disparue à l’intérieur de la pièce et Philo s’avança. Pour quoi faire au juste ? Son coeur était toujours serré, l’adrénaline toujours présente… Que pouvait-il faire au juste ? Il n’était pas en état d’encaisser Saphirre et pourtant…

Il y eu un bruit d’objet brisé. Un premier suivit de sons chaotiques de lutte, de bruissement de mouvement, d’éclats violents de rage. Ca le glaça.
Immobilisé, son chien avait les oreilles en arrière, la queue entre les jambes, le regard fuyant. Il ne pouvait pas. Il voulait être là, vraiment. Il voulait mais il ne pouvait juste pas…

-QU’IL CRÈVE, CRÈVE, CRÈVE ! 

Un pas qui se transforma en une légère course. Le reste était… Anesthésié. Le son indiquait clairement qu’iel avait commencé à frapper les murs. Iel allait se blesser.
Philophae entra dans la pièce au moment où lae dreadeuse envoyait le premier meuble valser.

-Saphirre !

Son appel atterrit dans le vide.

-SAPHIRRE !

Rien. Il continuait à s’esquinter les mains sur le mur comme un idiot, sans réfléchir. Il voulait frapper ? Très bien.
Le colosse esquiva un objet qui était sur le point de lui arriver dessus et s'approcha rapidement de cette petite conne autodestructrice qui lui intima de dégager. Il ne le fit pas.


Arrivé à son niveau il mit doucement la main sur son bras dans une ultime tentative de douceur que sa cadette rejeta. Elle retira son bras comme si la main de Philo était douloureuse. Toujours dans la rage et le mouvement, elle paraissait agitée. Rien n’était passé, elle risquait de recommencer.
Elle n’allait pas apprécier.

Tant pis.

Il fit un pas en avant, attrapant son bras pour le tordre dans une clef et l'obliger à le laisser passer dans sa garde.

-Ca suffit.

Quand ce fut fait, il attrapa ses fringue pour la lancer loins du mur. Elle essaya de retomber sur ses pied mais finit étalée par terre. Pendant un instant la situation resta flottante, hors du temps.

-Si tu veux taper des trucs, on sort et on se bat.

Elle se redressa doucement en position assise, toujours en larmes. Elle leva la main, menaçant de l’abattre sur des morceau de verre, s’arrêtant juste avant. En lui même grandissait l’angoisse qui, discrète, dissimulée par le reste, contraignait sa respiration. Je suis toujours là, disait-elle au dogue.
Et le dogue lui répondait : pas maintenant.
Un accord tacite entre lui et ses émotions qui, pour l’instant, fonctionnait. Si lui ne restait pas, il n’y aurait personne. Alors il resterait car après tout son angoisse était connue. Son angoisse était sous contrôle. Son angoisse ne le bouffait pas autant que la solitude dévorait Saphirre.
Il aurait le temps de recharger après. Le temps de se calmer.

Elle hocha la tête doucement et il s’approcha, lui proposant sa main pour l’aider à se relever. Elle tendit la sienne, tremblante, mais accepta tout de même. Quand il la lâcha il savait qu’il avait fait le bon choix.
L’épine n’avait jamais été retirée de son pied, elle n’avait fait que s’infecter. Il était temps de s’en occuper.
L'appréhension lui tenait les tripes. C’était maintenant ou… Ou trop tard. C’était maintenant qu’il fallait comprendre comment ça avait mal tourné et… Laver les choses. Repartir sur une plaie propre, plus simple à soigner… C’était maintenant.

Bon. Ils allaient donc combattre. Il leur fallait une salle où s'entraîner en toute sécurité, si possible avec personne dedans. Pas le dojo donc… La salle d'entraînement des patrouilleurs serait parfaite. Elle était dans les bâtiments du staff mais pas en zone confidentielle et le trajet pour y aller ne passait par aucune zone d’affluence.
Il s’engouffra donc dans un couloir, Saphirre à sa suite. Prenant les escaliers de services, il sortit dehors par une des portes incendie. De la il traversa une des pelouses. Assez vite les baraquements sécurité émergèrent. La salle d'entraînement était collée à eux, un peu à l’extérieur.

-Tu...on va où ?

-La salle d'entraînement des patrouilleurs. Tu préfère le dojo ?

-Non ça me va.

Parfait. Il n’avait vraiment pas envie d’aller au dojo.

Arrivé devant l’entrée il poussa la porte et vérifia qu’il n’y avait personne avant d’entrer. Le sol de la salle était dur mais plusieurs tatamis étaient empilés sur un côté. Le long des murs se trouvaient des casiers de matériel mais aucun vestiaire ne se trouvait dans le bâtiment, en cas de besoins il fallait aller dans la réserve.
Philo quitta sa veste et alla a son casier. Il l’ouvrit, se déshabilla et y pendit son costume avant d’enfiler une tenue adaptée. Puis il ouvrit le casier de Luneï, un de ses collègues du même gabarit que Saph et en sortit un jogging qu’il lui lança. Il saisit des bandes de boxe et lui les envoya aussi avant de pointer la réserve du doigt au cas où elle veuille y aller. Enfin, après s’être muni des sienne et avoir commencé à envelopper ses mains, il reprit la parole.

-Pronoms ?

Il n’était pas sûr et si son passing était féminin, son genre aurait pu ne pas l’être. Savoir lui paraissait important.

-Elle.

Noté. Alors qu’elle s’éloignait pour se changer il commença à piétiner sur place pour s’échauffer doucement. De toute façon, ce qu’ils s’apprêtaient à faire était assez irresponsable, s’échauffer un minimum serait suffisant. C’était pas ce qu’on faisait de mieux mais ça restait plus responsable que de la laisser frapper les murs.
Quelque chose s’agitait en lui. Une peur énorme et un immense soulagement tout à la fois. Il appréhendait la suite mais était… Heureux ? Non, pas heureux. Ce n’était pas aussi fort que du bonheur c’était… une libération. Une vanne venait de s’ouvrir pour laisser couler le poids de la supposition.
Ce moment arrivait, il n’y avait plus à spéculer. La rencontre avec son père avait amené des réponses. Ce combat amènerait des réponses. Les choses avançaient et cette mise en mouvement était en train de combler une partie du vide qui l’habitait.
Il n’était pas impuissant. Il n’était plus impuissant.

Saph revint, essuyant ses yeux encore humides.

On va se battre, t’auras plus le temps de pleurer.

-Règle du combat ?

-Frappe. Je me débrouille. Ne me mets simplement pas KO.

En face la seule réponse fut un hochement de tête puis une attaque immédiate. Haut du corps, feinte, coup dans le ventre… Esquive.
Le chien n’avait pas l’intention de répliquer. Il avait l'intention d’esquiver, de parer, de lui offrir une cible qui réagirait et l’empêcherait de se blesser. Il comptait accueillir son énergie, sa frustration et la faire se dépenser. Il comptait la laisser cracher sa colère.
Il repoussa la jambe qui voulait accueillir son estomac de sa paume. En position défensive, il était près à recevoir les autres coups.




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Saphirre Lacey
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Dim 9 Aoû - 23:55

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Trop occupé à m’acharner sur le mur, trop aveuglé par la rage, la voix de Philophae ne m’atteint même pas. Ce n’est qu’un bruit de fond, un grésillement atténué derrière le son des chocs et sur lequel je suis bien incapable de porter mon attention tant que mon esprit reste bloqué dans un ramassis chaotique d’émotions. Pourtant l’écho de ses pas réussit à suffisamment m’alarmer dans mon besoin maladif de m’isoler pour que je me retourne brutalement.

« DÉGAGE DE LA ! »


Une chaise vole en direction de la tête de Philophae pour dissuader toute approche. Mais il continue de s’avancer, aggravant l’omniprésence de ma furie. Mais qu’il parte, qu’il disparaisse, qu’il se BARRE comme tout le monde sait si bien le faire ! Dans un grondement de rage, je m’apprête à lancer un autre meuble avec bien plus de violence pour le chasser avant de sentir une main sur mon bras qui me sort instantanément de mon état de transe, me faisant presque frôler la panique sur le coup. Pas de contact. Pas comme ça. Pas maintenant. Pas après qu’il ait posé sa main sur mon épaule. Ça sonne faux. Comme une trahison, un mensonge qui s’étend lascivement à la façon une tache d’encre amère sur la pellicule de plusieurs années de vie. J’en veux pas de leurs douceurs hypocrites putain qu’ils se la gardent et qu’ils s’étouffent tous avec !

Je renvoie violemment la main de Philophae en m’écartant presque par réflexe, prête à frapper, hurler ou mordre à toute autre tentative d’approche. Mais il ne m’en cède pas le loisir et me surprend avec une clef de bras avant de m’envoyer valser sur le sol. La stupéfaction me laisse un instant de latence, durant lequel le pathétique de ma situation, à chialer étaler par terre me revient en pleine poire.

« Si tu veux taper des trucs, on sort et on se bat. »


Je me redresse lentement, toujours tremblante de fureur, aussi fébrile qu’agressive. Qu’on me foute la paix, qu’on me laisse seul, qu’on me…

Non.

Mon poing demeure en suspens au-dessus d’un l’éclat de verre. C’était tentant de l’abattre. Tant pour continuer de m’efforcer à gaspiller ma frustration, que pour essayer d’oublier ma tristesse en me blessant. Mais c’était inutile. Temporaire. Vain. J’allais faire quoi ? Démolir ce bureau, ravager mon appartement, rentrer dans le premier venu et rester coincé dans mon cercle vicieux de solitude, de violence et de sanction tant que je n’aurais pas fini de chercher à me détruire ?

Je passe une main sur mes yeux, toujours secoué de sanglot. Philophae ne me demande pas d’arrêter, de me calmer ou d’autre connerie qu’il m’est impossible d’accomplir.
Non, il me propose de se battre. De relâcher toute cette colère qui continuerait de bourdonner sous mon crâne tant que je ne l’aurais pas hurlé par le mouvement. Et par-dessus tout, il est là. Présent. Et ça compte. Alors j’hoche faiblement la tête à sa proposition.

J’ai pas envie d’être seul. Pas encore. Je ne supporte pas ça. Je supporte plus ça. Cette angoisse latente, ce vide si lourd qui me tire vers le bas, cette sensation de ne pouvoir s’appuyer sur rien d’autre que ma propre incompétence à ce que tout le monde appelle singulièrement la vie.

Cette main tendue alors que je suis à terre comme le pire des déchets, elle est importante. Et même si je ne la mérite pas, je suis suffisamment égoïste pour l’accepter malgré tout. Je me relève et le suis par automatisme, le regard dans le vide, l’esprit perdu dans le silence.

Ce n’est qu’au bout d’un certain moment que je me rends compte que je ne sais pas du tout où l’on va.

« Tu… on va où ?

— La salle d’entraînement des patrouilleurs. Tu préfère le dojo ?

— Non ça me va. »

Le dojo aurait été d’autant plus angoissant que je n’y suis toujours pas retourné. Je préfère de loin me battre à un endroit qui ne m’évoquera rien du tout.

Je relève les yeux vers Philophae, une question me brulant les lèvres pendant tout le trajet. Pourquoi. Pourquoi accepter de m’aider alors que je me suis toujours montré au mieux odieux envers lui, au pire violent tant verbalement que physiquement. Il devrait vouloir se préserver, me laisser me blesser moi plutôt que de risquer que je ne m’en prenne encore injustement à lui. Que je m’explose les poings contre les murs ou ne me taille la peau dans des éclats de verre ne devrais plus être son problème. Le seul de qui devrais s’en soucier s’était barré, alors… alors pourquoi pas lui ?

Pourtant les mots ne franchissent pas mes lèvres et c’est dans le silence le plus total que l’on arrive à la salle d’entrainement ou nos seuls pas raisonner.

« Pronoms ?

— Elle. »

Je prends le matériel qu’il me file et pars me changer dans la salle d’à côté. J’enfile les vêtements et commence à enrouler les bandes de tissus autour de mes doigts. Le regard d'un vieux miroir de la réserve m'interpelle pour me renvoyer une image bien trop faible et hideuse de moi-même, les joues trempées de larmes, me forçant à retenir l’envie rongeante de foutre un coup de pied dedans.

J’en ai assez de pleurer pour tout, j’en peux plus. Si seulement ça pouvait drainer mon énergie comme tout le monde, faire de moi une chiffe molle amorphe, mais non, même en chialant je n’arrête pas de penser, de rester éveiller en fixant le plafond perdu dans des questions et des remarques que je ne veux pas entendre. Ça ne fait qu’alimenter le feu de la rage qui brule au creux de mon ventre. Et il est tant de la cracher par le combat, cette foutue fureur. Je ressors en essuyant grossièrement mes larmes avec mes poignets, puis me mets en garde face à Philophae.

« Règles du combat ? »

Histoire de savoir où je peux taper, et à quel point.

« Frappe. Je me débrouille. Ne me mets simplement pas KO. »

Qu’il en soit ainsi. J’hoche la tête puis feinte une attaque basée sur le haut du corps pour en réalité lancer mon pied dans son ventre qu'il le repousse d’une main sûre. Je retire rapidement ma jambe pour être sûr qu’il ne l’attrape pas, puis enchaîne sur une tentative de crochet au crâne, elle aussi cueillie au dernier moment. Ok, il compte rester sur la défensive. J’accélère le mouvement et le rue de coups qui ne sont pas faits pour être efficaces, mais effectués pour me déchaîner, extérioriser cette rage en imaginant que leurs cibles est la tête de ce sale con. Pourtant ça ne suffit pas, je le sens. J’ai beau cogner, frapper, boxer, heurter je n’arrive pas à me sentir mieux, tournant en boucle sur le fait que cet enfoiré, ce salopard était encore parti. Mais qu’il crève en enfer seul cet connard au lieu de rester dans ma tête ! Pourquoi ça fait toujours aussi mal ! C’est quoi le problème à la fin ? Est-ce que c’est juste moi ce foutu de grain de sable dans les rouages ?

« Putain mais j’en ai marre, marre, marre ! »

Mes coups et mes sanglots gagnent en intensité à mesure que mes pensées me perdent. Je veux arrêter de penser, arrêter de réfléchir, d’interpréter et de jauger chacun des moments passés avec lui pour y voir une raison de plus de le haïr où de le pardonner.
Bordel, concentre-toi sur le combat au lieu de spéculer, d'analyser. Mais ce n’est pas un affrontement, c’est ça le problème. Frapper sans réaction offensive et voir tous ses coups stopper sans aboutissement est d’une frustration sans nom. M’acharner, je le fait tout le temps. Et ce n’est jamais complètement suffisant puisqu’il est simple de détruire et de frapper, si simple que ça laisse le temps de se perdre en considération.

Et ça je ne veux pas.

Je prends une longue inspiration puis essaye d’enchainer suffisamment de coups pour l’occuper avant de lancer une droite avec l’élan d’un saut.

« Attaque ! »

Mon adversaire réfléchit une seconde de trop à ce que je lui dis et mon poing s’écrase sur sa tête, la surprise m’empêchant de retenir le coup. Il profite cependant de la position pour me repousser avec son épaule.

« Non »

Je prends le temps de me restabiliser un peu plus loin avant de me remettre en garde avec un regard un peu décontenancé.

« S’il te plaît Philo. J’ai… vraiment besoin d’un adversaire, pas d’un punching-ball. »


Un instant d’attente suffisant pour prier une réponse positive.

« Viens m’aider. On va mettre des tatamis. »

Je le remercie dans un souffle, soulagé qu’il accepte, puis pars l’aider à installer les tatamis en carré dans la salle. On se remet en garde et je saute activement d’un pied à l’autre pour être mobile dans ma posture. J’avais besoin d’être confronté, d’être suffisamment bousculé pour que mes réactions ne tiennent plus que de l’automatisme de l’adaptation, de la survie. Histoire que mes réflexions se concentre uniquement de la stratégie, et que dans le meilleur des cas je ne sois qu’un mouvement et un souffle, contrains d’esquiver et d’attaquer.

Je fonce sur Philophae dans une tentative d’uppercut, mais il me fait voler par-dessus son dos en attrapant mon bras et je suis obligé de me réceptionner avec une roulade pour ne pas m’éclater au sol. Je réagis immédiatement, profitant de ma posture basse pour asséner un violent coup de jambes à l’arrière de genoux de mon adversaire pour le forcer à ployer. Mais je n’ai pas le temps d’enchainer par une prise de dos pour l’immobiliser qu’il m’attrape au passage et m’entraine dans une clef au sol, ses avant-bras de part et d’autre de mon cou sans pour autant m’étrangler. J’envoie mes bras derrière, pour décoller le sien de l’arrière de ma tête, jouant sur les parties facilement douloureuses pour le contraindre à le relever, la force brute étant franchement inutile face à Philo.

Je cale son bras sous mon aisselle pour sécuriser la position, me jette sur le flanc pour l’entrainer avec l’élan et m'extirper de l'emprise de son autre bras grâce à la force mes jambes, non sans grande difficulté. Aussi vivement que cet enchevêtrement avec une espèce de mastodonte me le permet, je tire en arrière dans une torsion le bras que j'avais bloqué, puis me cale derrière lui en tenant son bras, mon pied sur son omoplate pour finir de le bloquer à mon tour. Cette pause dans un enchaînement aussi intense permet à la question qui me taraude depuis un long moment d’enfin franchir la barrière de mes lèvres, la situation de combat m’aidant à m’exprimer.

« Pourquoi tu acceptes de faire ça pour moi ? »

Je sais que Philophae est quelqu’un de perspicace, trop perspicace même. J’imagine qu’il a dû comprendre certains problèmes et accepter de me tendre une main exceptionnellement au vu de mon état. Cependant… Pourquoi s’en soucie-t-il ? Je suis complètement dépassée. Quelles sont ses motivations ? Qu’est-ce qui peut le pousser à passer outre les propos odieux que je lui avais tenus, ma trahison, et les principes qu’il nous avait énoncés lors du conseil ? J’ai… J’ai besoin de comprendre pourquoi il agit ainsi, besoin de le comprendre.





Autorité [PV Démiurge, Saph] - FINI Sans_t56

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Philophæ M. Andreatus
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Philophæ M. Andreatus
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Mar 11 Aoû - 17:08
Autorité
Démiurge

Saph enchaînait les coups rapides et… Au final chargés d’émotions mais ne portant pas. Elle était en colère, sous l’émotion et se lançait à pleine énergie dans un combat sans surveiller ses mouvements… Ca puait la blessure bête à plein nez.
Aussi léger sur ses pieds que possible, Philophae se contentait d’esquiver et de parer, tentant de protéger l’élève de ses propres coups. Les mains de Lacey portaient d’ailleurs les marques de son combat contre les meubles : quelques équimoses et coupures qu’il faudrait désinfecter.
C’était… Compliqué. La jeune face à lui savait se battre et, sans son état émotionnel lamentable, aurait probablement été capable de le vaincre. Ils étaient presque à force égale, la dogue compensant par l’expérience et la dreadeuse par l’agitilité propre à son âge.
Elle le poussait dans ses retranchements, le forçait à être vigilant en permanence. Pour autant il devait prendre garde à la protéger de ses coups, ne pas vraiment se défendre comme lors d’un “vrai” combat.

-Putain mais j’en ai marre, marre, marre ! 


Les pleurs qui coulaient sur ses joues ne l’empêchait pas de continuer à frapper encore, encore, encore… Le désespoir qui passait par ses yeux frappa Philophae au ventre. Elle aussi, hein ? Est-ce qu’elle se faisait aider ? Est-ce qu’elle avait quelqu’un sur qui s’appuyer ? Est-ce qu’Odette savait ?
Toutes ses questions passaient dans son esprit mais loin. Très loin. Elles étaient suffisaments importantes pour avoir été formulées mais pas pour avoir leur place au devant de la pensée. Après tout, malgré son étrangeté c’était un affrontement et pour la première fois depuis longtemps Philo ne pensait pas. Il agissait.
Il se débarrassait de sa peur de son élève, la voyant pour la première fois… Pitoyable. Elle n’était pas insupportable. Pas effrontée. Pas incontrôlable. Il avait eu raison depuis le début, tout ça c’était du spectacle.
Il avait eu raison depuis le début. Il avait en partie compris Saph et avait failli en la croyant quand elle lui avait dit : non, je suis un mystère.
Elle était en colère, triste. Oui, vraiment pitoyable mais ça n’était pas grave. Lui aussi après tout, et puis sa pitié ne faisait que le pousser à lui tendre la main avec deux certitudes : c’est ce que je veux faire et je peux l’aider.
Quelque chose avait changé avec leur chute. Avant ils étaient au pinacle de leurs certitudes mais désormais ils avaient tout à apprendre de nouveau.

-Attaque ! 

Quoi ? AOUCH !
La mandale venait de cueillir douloureusement sa mâchoire et, par réflexe, il enfonça la garde de son adversaire avec son épaule pour l’envoyer bouler.
Ni elle ni lui n’était suffisamment échauffés pour ça, c’était hors de question. Il se massa légèrement la mâchoire en répondant.

-Non.

Saphirre se remit en position un peu plus loins, l’air… Perdue. Elle ne s’attendait pas à cette réponse ?

-S’il te plaît Philo. J’ai… vraiment besoin d’un adversaire, pas d’un punching-ball. 

Le dogue prit un instant pour réfléchir. Il n’avait absolument pas l’intention de l’attaquer, il maîtrisait bien mieux ce qu’il se passait en restant sur la défensive. Cependant il pouvait lui offrir un peu plus de challenge.

-Viens m’aider. On va mettre des tatamis. 

Il claqua des dents en allant récupérer les tapis pour les disposer. Elle lui avait fait mal quand même et avec cette pause, l’adrénaline descendant, il sentait de plus en plus l’impact. Ses pensées aussi revinrent s’aligner, d’un seul coup, assez violemment.
Etait-ce une erreur ? Une semaine auparavant il avait passé trois jours à moitié dans le noir sans parvenir à se lever et là il envisageait sérieusement d’être prof de nouveau ? C’était…

Debout sur les tatamis elle sautait d’un pied sur l’autre, attendant qu’il arrive. Il ferma les yeux et soupira, se remettant en garde. Elle fondit aussitôt sur lui, tentant de lui mettra un uppercut mais il fut plus rapide et la fit passer par dessus son épaule. A peine se fut-elle réceptionnée qu’elle le fit tomber avec elle. Soit.

Roulant sur le côté il l’attrapa en une clef d’étranglement, assez lâche pour ne pas etre dangereuse mais suffisamment serrée pour l'empêcher de bouger comme voulu.
Elle voulait se dépenser vraiment ? Et bien go. Qu’elle sorte se sorte de cette situation, ça allait sans doute l’occuper un peu.

Elle parvint cependant à se dégager et bloqua le patrouilleur en une clef de bras. Il grogna, s’apprêtant sauter en arrière pour s'effondrer sur elle et l’obliger lâcher quand elle prit la parole.

-Pourquoi tu acceptes de faire ça pour moi ? 


Le molosse resta silencieux, regardant le sol sans savoir quoi dire. Il ouvrit une premier fois la bouche mais rien n’en sortit alors il la referma et regarda le sol d’un air penaud. Les larmes remontait, encore, alors il grogna et envoya son pied vers l’arrière pour forcer Saph à s’éloigner et pouvoir dégager son bras. Quand ce fut fait il roula sur le côté et se releva.
Elle voulait de l’attaque ? très bien. Il fallait qu’il bouge pour répondre, qu’il accompagne ça de mouvement.
Il lança son pied vers son plexus solaire et elle bloqua. Parfait.

-Je suis pas sûr. Parce que ça me parait… Juste. Parce que si j’avais pas été là, tu te serais blessée.

Il inspira à plein poumon, se concentrant sur l’air qui rentrait dans sa gorge pour en dénouer un peu le noeud. Il enchainait des attaque assez régulières, toujours aux même endroit pour forcer Saphirre dans un enchaînement de parades mécanique, simple, suffisant pour maintenir le mouvement, la cohérence… Le flot de pensées.

-Parce que malgré tout tu es mon élève. Parce que… Parce que pour une fois dans ma vie j’ai réussi à comprendre le fonctionnement de quelqu’un qui pourtant n’a pas arrêté de tenter de me le cacher. Que je pense que je peux apporter quelque chose.

Ce qu’il voulait dire lui échappait. Il tentait de se concentrer sur ses attaques, sur ce qu’il faisait mais… Les mots bouillaient dans sa bouche comme s’ils avaient eu leur volonté propre. Il n’avait à la fois rien à dire et tout à expliquer. Son propre esprit le censurait. Il grogna, lâchant un peu la laisse du chien en lui. Ses yeux virèrent au rouge. Il serra les dent et les larmes montèrent et, alors que ses pensées couraient dans tous les sens sans contrôle sans qu’il ne puisse les comprendre, les paroles affluèrent. Sa langue se délia dans un flux cru et sans retenu, déversant tout le silence que le dogue voulait garder sous forme de phrase. Malgré lui.

-Parce que t’es une connasse qui a suffisamment gâché son potentiel et que je suis suffisamment stupide pour penser que je peux changer ça. Parce que j’accepte pas ni mon échec ni le tiens. Parce que t’as besoins d’une main tendue et que je peux pas juste admettre que j’ai laissé tomber. Parce que… Parce que j’ai besoins de tourner la page, de constater qu’au final j’ai pu aider un peu. Parce que malgré tout ce que t’as fait, tout ce que VOUS avez fait vous êtes mes élèves et que quoi que je fasse ça change pas. Ca reste là, ça prends de la place et ça continue à me bouffer. Qu’est ce que j’ai loupé ? Qu’est ce que j’ai pas vu ? Pourquoi ? La certitude que c’était un appel à l’aide et que j’ai fuit au moment ou j’aurais du rester. Parce que j’ai suffisamment esquivé. Pour ma bonne conscience. Parce que tu as sauvé mon frère et que je t’en dois une. Et parce que…

La censure revint un instant. Brisant la régularité de l’échange, il chopa le bras de Saphire et le tordit, la guidant doucement jusqu’au sol. Il ne pouvait pas la regarder pour dire la suite, c’était trop…. Trop. A tel point qu’il pensa un instant ne pas pouvoir se remettre à parler. Pourtant sa voix sortie, tendue mais claire.

-Parce que je refuse de laisser un enfoirer piétiner mon travail, ton travail, ton égo et tes capacités. Que y’en a marre qu’au moment où tu fais des choses bien et constructives tu te dérobe à cause de son souvenir. Que y’en a marre qu’au moment où je pense avoir compris tu te dérobe.

Il lâcha Saphirre, s’éloignant de quelques pas. Il essuya ses larmes, posant son regard de chien sur sa consoeur rouge. Parce que...

-Parce que je veux comprendre. Je veux comprendre ce qu’il se passe, je veux comprendre qui tu es. Pourquoi je fais ça ? J’en sais rien Saph. J’en est aucune foutue idée en vérité. Parce que ça semble… Juste. C’est tout.

Il eut une inspiration soulagée et la lueur carmin de ses iris disparue comme elle était venue. Le calme pendant la tempête, l’anxiété, la délivrance, tout en même temps se mélangeait au creux de son ventre.

Debout, en silence, il attendait sa réaction. Il attendait l’explosion, les larmes, la colère, l’incompréhension. Il attendait…
Il attendait Saphirre.

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Saphirre Lacey
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Saphirre Lacey
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Sam 15 Aoû - 15:54

Philophæ
M. Andréatus

Saphirre
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「Autorité」


L'instantreste suspendu dans le temps, sans autre réponse de la part de Philophae qu’un silence mourant. Il était peut-être trop tôt pour cette question. Pourtant elle me paraît incontournable pour avancer, pour comprendre. Un coup de pied arrière de Philophae me force à lâcher l’affaire et à m’écarter si je ne veux pas me le prendre dans la face. Dans un bond, je me relève pour ne pas perdre de temps, mais n’attaque pas immédiatement en voyant l’attitude changée de Philophae. Il a l’air… au bord des larmes. Et c’est loin d’être la première fois que je le voie comme ça, pour autant je n’aime pas ça. J’arrive pas à agir en conséquence, à m’adapter.

À ma grande surprise, il attaque enfin et se met à parler, ce qui me vaut un instant de latence qui rend ma réaction tardive ; impossible d’esquiver, je bloque.

« Je suis pas sûr. Parce que ça me parait… Juste. Parce que si j’avais pas été là, tu te serais blessée. »

L’emploi du terme « Juste » me fait tiquer un instant. C’est faux non ? Ça appelle à une notion relative à un équilibre précis et à une sorte de conviction que les choses sont à leurs places ainsi. Mais est-ce que c’est vraiment le cas ? Ça, j’en doute.

Quant aux blessures… je baisse une seconde le regard sur mes mains râpées par les murs… ça… Ça n’aurait pas été la première fois. Ni même la dernière. Et surtout ça il n'as pas à s'en soucier. Ça ne le regarde pas. Si ce sont ces raisons qui le poussent à réapparaître, j’aime autant pour lui qu’il ne revienne pas.

Il inspire puis attaque, de façon simple, précise, permettant de fluidifier les enchaînements et les parades.

« Parce que malgré tout tu es mon élève. Parce que… Parce que pour une fois dans ma vie j’ai réussi à comprendre le fonctionnement de quelqu’un qui pourtant n’a pas arrêté de tenter de me le cacher. Que je pense que je peux apporter quelque chose. »

Je déglutis péniblement. Ça devient difficile à entendre. D’une part parce que c’est inespéré, de l’autre parce qu’il s’agît de chose qui me pose franchement problème.

Tenter de te cacher quoi Philophae ? Je ne suis pas dans une putain de comédie, à jouer un rôle. Et même si c’est le cas qu’est-ce que tu peux apporter ? Qu’est-ce que tu peux y faire ? Tu as déjà essayé non ? J’aimerais sincèrement être ton élève, mais dans le fond c’est toi que ça bouffe.

Ses yeux virent au carmin, signe que le plus important reste à dire.

« Parce que t’es une connasse qui a suffisamment gâché son potentiel et que je suis suffisamment stupide pour penser que je peux changer ça. »

Bien sûr que tu le peux, je le sais. Sinon je ne serais pas venue te chercher. Mais dans les faits, qu’est-ce que t’en connais de mon potentiel ? J’en ai peut-être juste pas.

« Parce que j’accepte pas ni mon échec ni le tiens. »

Moi non plus. Pourtant il faut vivre avec. Un échec reste un échec jamais il ne se mue en victoire, peu importe la hargne, l’acharnement qu’on y insuffle. J’ai essayé, croît-moi. Il va falloir accepter d’avoir fait les mauvais choix, parier sur les mauvaises personnes Philo.

« Parce que t’as besoins d’une main tendue et que je peux pas juste admettre que j’ai laissé tomber. »

Je sens ma gorge se serrer tandis que mon esprit de contradiction s’affaiblit et que j’encaisse ses mots avec bien plus de difficultés que ses coups. Je ne comprends pas pourquoi je me sens comme ça face à ce qu’il dit, est-ce que je ne suis juste pas d’accord ? Ou est-ce que je ne supporte pas qu’il mette le doigt sur des vulnérabilités ?

« Parce que… Parce que j’ai besoins de tourner la page, de constater qu’au final j’ai pu aider un peu. Parce que malgré tout ce que t’as fait, tout ce que VOUS avez fait vous êtes mes élèves et que quoi que je fasse ça change pas. Ça reste là, ça prends de la place et ça continue à me bouffer. Qu’est ce que j’ai loupé ? Qu’est ce que j’ai pas vu ? Pourquoi ? La certitude que c’était un appel à l’aide et que j’ai fuit au moment ou j’aurais du rester. Parce que j’ai suffisamment esquivé. Pour ma bonne conscience. Parce que tu as sauvé mon frère et que je t’en dois une. Et parce que… »

Objectivement, je ne mérite pas son attention. Je sais à quel point c’est dur de se perdre en doute, en questionnement, et de tourner en boucle sur les idées que l’on n’arrive pas à saisir. Alors… Je ne peux étouffer la pointe de culpabilité qui survient en l’entendant parler de nous, de la place qu’il nous accorde, et les incertitudes auxquels on l’a confronté sans aucune légitimité.

Tu n’es pas garant de nos erreurs. Pas plus que tu n’es censé porter les dettes de ton frère. Tu parles de t’esquiver comme si c’était tes propres responsabilités, mais ça ne l’est pas Philo.

Le rythme instauré est soudainement brisé, m’empêchant de réagir à temps pour ne pas me faire saisir et Philophae me tord le bras. Je suis obligé renoncer à me débattre si je ne veux pas me déboiter l’épaule.

« Parce que je refuse de laisser un enfoirer piétiner mon travail, ton travail, ton égo et tes capacités. Que y’en a marre qu’au moment où tu fais des choses bien et constructives tu te dérobe à cause de son souvenir. Que y’en a marre qu’au moment où je pense avoir compris tu te dérobe. »

Il parle de… ?
Je serre les dents de rage et me relève, les poings blanchis par la pression. Non, non et non. Tu... ne saisis pas. Ce n’est pas ça. Enfin si, mais... putain pourquoi est-ce que tu reviens sur le sujet !

« Parce que je veux comprendre. Je veux comprendre ce qu’il se passe, je veux comprendre qui tu es. Pourquoi je fais ça ? J’en sais rien Saph. J’en est aucune foutue idée en vérité. Parce que ça semble… Juste. C’est tout. »


Ses iris reviennent à une couleur plus classique tandis qu’il est debout devant moi, complètement silencieux.

La mâchoire nouée, je suis incapable d’articuler, de poser des mots sur ce que je ressens. Parce qu’il y a trop de choses. J’ai envie de lui hurler d’arrêter de chercher à comprendre, mais ce serait du vent, encore, toujours du vent, du vide, des échos qui ne servent qu’à percuter les murs pour s’estomper dans l’air. Une main sur le bord de la tête comme si je luttais comme un sale mal de crâne, j’essaie d’organiser mes pensées.
Mais c’est inutile. Faut pas que je réfléchisse, faut que je parle, que les mots sortent de ma tête. Après tout, ouvrir ma gueule c’est ce que je fais de mieux alors il est temps de passer à l’action.

Je prends une longue inspiration et fonds sur Philophae avec un coup de poing, dans un hurlement de rage, frappant de toute mes forces avant de rester en stase un instant, le temps que les mots trouvent leurs chemins.

« Tu te trompes. J’ai jamais eu besoin de lui pour être un échec. »

J’ai pas besoin de ça. Pas besoin de lui et de sa putain d’image résiduelle qui reste inscrite sur ma rétine, plus persistante dans ma mémoire qu’il ne l’a jamais été dans la réalité.

« Je n’ai pas besoin de lui pour justifier mes agissements, bon comme mauvais. Pour fuir. Pour déraper. Mentir. Blesser. Mépriser. Déranger. Transgresser. Non, tout ça, ce n’est pas lui parce qu’aussi risible et haïssable que sont ces aspects de ma vie je refuse de les déléguer à un lâche pareil. Je veux pas être son foutu portrait craché, non, mes fautes, je les assume. »

Mais assez parlé de lui. Même si mes émotions restent bloquées sur cet événement, je ne veux pas lui accorder davantage de temps, après tout lui avait choisi d’écouter au maximum celui qu’il avait à m’accorder. Une misérable minute. Alors qu’en revanche Philo, lui, mérite des explications, de la franchise. Même si ce que j'ai à dire ne lui plait pas. Je lance cette énergie dans une rotation sautée, un coup de pied avec élan qui vise directement le haut du corps pour cramer mes réflexions, mon énergie et ne garder que l’instant, la parole.

« Putain Philo je t’ai jamais demander de me tendre la main, je suis pas juste une pauvre gamine à terre qui hurle des appels à l’aide pour se relever parce qu’elle est trop vulnérable pour se tenir droite sur ses jambes. Pour qui tu m’as pris ? Je reste Saphirre Lacey, et en plus d’être rongé par l’échec, la connerie et l’agressivité, je le suis aussi par la fierté. Non… La combativité. Mais ça Philo, même si tu as souvent jugé de trop certains aspects de mon caractère, c’est pourtant ce qui me permet de réussie à tenir debout et de continuer à regarder les autres sans baisser les yeux mêmes si je suis un échec et eux une réussite. Ouais, certes, je cumule les erreurs, et j’arrive rien à gérer parce que dans le fond j’arrive juste pas à m’accrocher à ce qui compte vu que d’une façon ou d’une autre ça finis toujours par disparaître. Alors j’avance dans le vide et, oui, je craque quand une des seules cordes restantes choisit de se couper elle-même parce qu’elle est pourrie depuis longtemps. Pourtant… »

Mes phrases s’animent de rage, se ponctuent de poing. J’ai toujours pas envie. De parler. De comprendre. De me faire comprendre. Se contenter de l’image que les gens ont de nous est tellement plus simple que de réussir à s’expliquer dans le fond, mais le problème avec Philo, c’est que ce genre d’image ne suffit pas. En un sens que ce soit lui qui cherche à me connaître, me terrifier infiniment moins, et toutefois beaucoup plus que s’il s’agissait de quelqu’un d’autre. Paradoxe créé par le respect que je lui accorde.

« Pourtant ce n’est parce que je suis dans ce putain d’état, que ça signifie que je suis une petite chose fragile à prendre sous son aile. Si qui que ce soit en arrivait à me considérer comme son élève ça doit être pour des compétences, pour ce qu’il y a à créer, à échanger, pas du fait que j’aurais prétendument l’air à plaindre ou pour contenter un besoin maladif d'aider les autres. Je ne veux pas de pitié sentimentale, pas de miséricorde ou d’indulgence à la con, non seulement car qu’en plus de ne pas le mériter, j’en veux juste pas. Je veux juste… »

Les mots se coupent dans ma gorge comme si on venait d’en trancher nettement les lettres. Qu’est-ce que je veux dans le fond ? Pourquoi ça me bloque autant ? C’est quoi mes putains d’objectifs, les choses que j’espère atteindre, obtenir, accomplir ? Comment je souhaite qu’on me considère ? Je n’arrive pas à visualiser les choses et m’y accrocher, j’y arrive pas, parce que… parce que je veux tout et rien à la fois. Être à la fois considéré comme un égal, un adulte, et ne pas être considéré puisque je n’ai rien fait pour le mériter à ce jour. Les mots et les pensées s’étouffent, se refoule comme balloté par les vagues d’un océan qui me submerge et réprimé par une lame de fond que je n’arrive pas à contenir. Je secoue chasse ces idées par un féroce revers du coude.

« On s’en fout c’est pas ça l’important dans le message. C’est vraiment “ça”… » je me désigne par un geste de mains exaspérer avant de reprendre l’enchaînement « … que tu veux chercher à comprendre Philophae ? Bon sang fait preuve de bon sens, t’as assez récolté. Je me suis comporté comme la pire des connes avec toi, de A à Z, tu peux pas… tu peux pas juste revenir, considérer que je suis toujours ton élève et penser que c’est “juste” dans une situation aussi déséquilibrer. Pourquoi “Juste” ? Qu’est-ce que ça veut dire bordel ? Parce que les choses sont bien ainsi ? Pourtant ça a sacrément merdé non ? J’ai sacrément merdé. Si je me blesse, si je foire, c’est pas censé être ton problème, bon sang, peu importe que tu puisses faire bouger les choses ou non. Alors… Peut-être que… Que j’ai pris conscience de certaines choses. Mais pour autant Philo je ne suis pas prête à changer comme les gens veulent que je change. Je… Je reste moi et… je n’aurais jamais vraiment pu être l’élève que tu voulais que je sois. »

En un sens… au fond je suis heureuse qu’il soit revenu. Sincèrement. Mais puisque j’en suis à parler sans filtre, je tiens à être honnête avec lui, quitte à risquer de le faire changer d’avis et à me retrouver encore seule. On est trop différent. Il n’a pas besoin de s’encombrer d’une ratée, pas besoin que quelqu’un se foute dans ses pattes pour tout remettre en cause, contester, pas besoin de violence. Je sais que je peux être dure à encaisser. Et il n’a définitivement pas besoin de ça.




Autorité [PV Démiurge, Saph] - FINI Sans_t56

J'écrit en cette belle couleur, jalouse pas trop stp#0099cc
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Philophæ M. Andreatus
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Philophæ M. Andreatus
Premier de la classe



Ven 28 Aoû - 20:02
Autorité
Démiurge

La mioche s’était immobilisé, une main sur le crâne. Philo sentait la tension qui l’habitait, la bombe à retardement.
Tic.
Tac.

Une inspiration, longue.

Tic, tac, tictac, tictactictac, tictactictactic…. Tic…

Une charge, violente. Philo encaissa, parrant avant de lancer son genoux en direction du ventre de Saphirre. Il allait la plier en deux mais s’arrêta. Elle n’était plus là, absente… Elle venait de se retranchée en elle même ; il avait arrêté son geste alors que son adversaire avait disparue. A quelques centimètre de l’estomac de la dreadeuse flottait son genoux, en attente.

-Tu te trompes. J’ai jamais eu besoin de lui pour être un échec. 

Le chien baissa son regard sur la gosse blessée sous lui. C’est vraiment "ça" qui lui avait aussi durement mené la vie ? Bordel, elle était si près d’être quelqu’un de bien. Si près de ne pas être une petite conne, de se remettre vraiment en question…
Lui, il avait passé sa vie de prof à être un échec, à terroriser les élèves les uns après les autres. Il s’était remis en question en permanence et n’avait jamais réussis à avancer : sa mère morte, son père absent et son frère…. Etant son frère, quel forme de mentor aurait-il pu avoir quand il en avait eu besoin ?
Il avait fallu qu’il touche le fond pour comprendre un certain nombre de choses et aller voir de l’aide professionnelle. Pour faire revenir son père. Pour ramener un équilibre, pour trouver où se poser, comment équilibrer les ruines. Déconstruire en sécurité puis reconstruire.
Saph n’était peut être pas encore au fond. Parfait, lui était suffisament sous l’eau pour le voir et le tirer vers la surface. Il ne pouvait pas l’en sortir seul mais il pouvait nager avec lui, non ?

-Je n’ai pas besoin de lui pour justifier mes agissements, bon comme mauvais. Pour fuir. Pour déraper. Mentir. Blesser. Mépriser. Déranger. Transgresser. Non, tout ça, ce n’est pas lui parce qu’aussi risible et haïssable que sont ces aspects de ma vie je refuse de les déléguer à un lâche pareil. Je veux pas être son foutu portrait craché, non, mes fautes, je les assume. 


Le chien grogna dans un rictus. L’adversaire revenait, s’arrachant aux reflexions intense du cerveau de la jeune mage. Un coup sauté.
Dans un combat, aussi proches qu’ils étaient, Philo aurait paré, contrataqué et les choses auraient été réglées assez vite. Mais elle avait besoins de se dépenser non ? Alors il sauta en arrière pour se mettre à l’abris de l’attaque.

-Putain Philo je t’ai jamais demander de me tendre la main, je suis pas juste une pauvre gamine à terre qui hurle des appels à l’aide pour se relever parce qu’elle est trop vulnérable pour se tenir droite sur ses jambes. Pour qui tu m’as pris ? Je reste Saphirre Lacey, et en plus d’être rongé par l’échec, la connerie et l’agressivité, je le suis aussi par la fierté. Non… La combativité. Mais ça Philo, même si tu as souvent jugé de trop certains aspects de mon caractère, c’est pourtant ce qui me permet de réussie à tenir debout et de continuer à regarder les autres sans baisser les yeux mêmes si je suis un échec et eux une réussite. Ouais, certes, je cumule les erreurs, et j’arrive rien à gérer parce que dans le fond j’arrive juste pas à m’accrocher à ce qui compte vu que d’une façon ou d’une autre ça finis toujours par disparaître. Alors j’avance dans le vide et, oui, je craque quand une des seules cordes restantes choisit de se couper elle-même parce qu’elle est pourrie depuis longtemps. Pourtant… 


Elle tapait, tapait, tapait mais ses coups ne voulaient rien dire. Tout ça… Tout ça faisait beaucoup de blabla pour un combat. Tout ça faisait beaucoup de blabla pour un mensonge. Elle était une pauvre gamine à terre, vulnérable et trop fière pour l’admettre. Quand au fait d’avoir jugé de trop… Non. Elle l’avait harcelé. Elle avait abusé de sa confiance tout ça pour se prouver à elle même. Elle était une petite conne inconséquente et c’était la stricte vérité. Il ne l’avait pas jugé de trop, il ne lui avait pas pardonné. Peut-être était-ce cela qu’il cherchait aussi : une raison de lui pardonner. Une raison pour que la sensation de blessure parte. Des excuses de sa part ? Un nouveau chemin commun qui ne serait plus un chemin douloureux.
Il savait qui elle était, qui elle avait été. Il savait que là où elle était se lever, manger, voir un avenir était compliqué. Respirer était compliqué.
C’était écrit dans ses yeux.
Elle disait assumer mais elle n’assumait rien. La culpabilité la rongeait si terriblement…

Je te laisserais pas crever. Je te laisserais pas échaper aux conséquences. Tu veux te faire pardonner ? Parfait. Je suis là pour ça.

-Pourtant ce n’est parce que je suis dans ce putain d’état, que ça signifie que je suis une petite chose fragile à prendre sous son aile. Si qui que ce soit en arrivait à me considérer comme son élève ça doit être pour des compétences, pour ce qu’il y a à créer, à échanger, pas du fait que j’aurais prétendument l’air à plaindre ou pour contenter un besoin maladif d'aider les autres. Je ne veux pas de pitié sentimentale, pas de miséricorde ou d’indulgence à la con, non seulement car qu’en plus de ne pas le mériter, j’en veux juste pas. Je veux juste… 


Il esquiva son revers, sentant au fur et a mesure de la réponse de Saphirre ses pensées se préciser. Il faisait ça parce que c’était juste ? Pour l’empêcher de gacher son potentiel ? Oui. Mais il le faisait pas pour elle. Il le faisait… Pour lui ? Pour eux. Elle n’était pas le centre de sa reflexion contrairement à ce qu’elle semblait croire mais elle n’était pas là simplement pour qu’il se sente mieux.
Donc oui. C’était juste. Sa reflexion le ramenait à ça : les choses doivent être ainsi ou il faudra que j’en fasse le deuil. Si je dois en faire le deuil, je le ferais. J’aimerais ne pas avoir à le faire.

Ce n’était pas de la pitié, c’était une course. Un exploit sportif, une sensation grisante de combat ensommeillé ou la conscience et la formulation n’a aucun sens. Où c’est simplement « ça ».

Où c’est juste. Où ce qu’il y a construire est suffisamment prometteur pour tenter le coup.
Un tadem de nage. Une relation d’égal à égal, d’adulte à adulte.
Quant à sa miséricorde, il la lui donnerais si il voulait. Ses ordres, elle pouvait se les carrer au cul.

-On s’en fout c’est pas ça l’important dans le message. C’est vraiment “ça”…  que tu veux chercher à comprendre Philophae ? Bon sang fait preuve de bon sens, t’as assez récolté. Je me suis comporté comme la pire des connes avec toi, de A à Z, tu peux pas… tu peux pas juste revenir, considérer que je suis toujours ton élève et penser que c’est “juste” dans une situation aussi déséquilibrer. Pourquoi “Juste” ? Qu’est-ce que ça veut dire bordel ? Parce que les choses sont bien ainsi ? Pourtant ça a sacrément merdé non ? J’ai sacrément merdé. Si je me blesse, si je foire, c’est pas censé être ton problème, bon sang, peu importe que tu puisses faire bouger les choses ou non. Alors… Peut-être que… Que j’ai pris conscience de certaines choses. Mais pour autant Philo je ne suis pas prête à changer comme les gens veulent que je change. Je… Je reste moi et… je n’aurais jamais vraiment pu être l’élève que tu voulais que je sois. 


Il grogna et leva les yeux au ciel. Son grognement était profond, agressif en plus d’être agacé, un avertissement.

-Pas prête à respecter les autres ? Pas prête à réfléchir à tes actions un minimum ? Pas prête à pas littéralement gazer un dortoir ?


Le dogue se recula suffisament pour sortir un minimum de l’affrontement. Sa voix avait été dure, cinglante.

-Me donne pas d’ordre et pense pas à ma place. Je te tends la main si je veux. L’élève que je voulais que tu sois ? Mais qu’est ce que t’en sais de ce que je veux Saph ? Hein ? Je vais te dire ce que je veux. Je veux une élève qui mets pas en danger l’école, qui comprends quand je lui dis « tu dépasse les bornes ». Qui respecte les limites. Qui respecte les autres. Alors oui, surtout en ce moment, si quand je te dis arrête tu n’arrête pas ça va pas être possible mais il me semble que ça va, t’as compris la leçon, non ? Alors t’es pas prête à quoi exactement comme changement ?


Il soupira et son regard s’adouci d’un coup. Il croisa les jambe et se laissa tomber par terre, aterrissant en tailleur.

-Je demande pas de changement Saphirre. Je demande de la décence, c’est tout, et ça même si t’as choisis de royalement l’ignorer par le passé je sais que t’en es capable : t’as eu des élèves. Tu sais ce qu’est le respect, tu sais ce que sont les limites. Tu fais des arts martiaux. Tu sais ce que c’est l’amélioration continue, la recherche de perfectionnement. La patience. Je… Tu crois que je fais ça pour toi ou égoïstement pour moi mais ça va au-delà de ça. C’est pas explicable, c’est juste que ce que tu peux devenir avec mon aide me parrait suffisant par rapport au reste. Parce que les excuses sont pas assez, parce que je veux voir le chemin parcourru. Parce que tu en a la possibilité, les moyens !


Il regarda un istant le sol, l’air presque gêné.

-Je sais que là où tu es, tout ça ça parrait vain. Ca se voit dans ton attitude, ton discour. Je sais ce que ça fait. Je sais l’horreur de se lever les matins comme ça, je sais la difficulté à respirer, à se regarder sans dégoût dans le miroir. Mais ton potentiel est toujours là Saph, il a pas disparu. Ca a abîmé beaucoup de choses, ça en a même cassé beaucoup mais pas ça… Même si là tu le vois pas. Le vois plus...

Il resta un instant en silence. C’était peut être pas une bonne idée d’en parler, si elle réagissait mal ça empirerait sans doute les choses…

Stop.

Si elle réagissait mal il parlerait avec Odette. Il lui expliquerait. Elle l’avait aidée, elle pourrait aider Saphirre.

-Y’a de l’aide pour ça. Je pourrais pas faire le chemin pour toi, j’ai un peu du mal à le faire pour moi-même. Il faudra probablement des coups de pouce extérieurs, et crois moi cette fois je connais mes limites et je ne te laisserais pas marcher dessus. Cependant… Je sais que même si t’es trop fière pour l’admettre t’as besoins de quelqu’un là maintenant. Au dela d’être prof, je suis patrouilleur. Je protège l’école, les élèves… Il est hors de question que je te laisse mourir à petit feu.


L’éclat dans ses yeux ne mentait pas. Elle n’y pensait peut être pas maintenant mais Philo se reconnaissait trop dans son regard. Elle y avait pensé, à un moment. Y repenserait peut être, comme lui.

Elle avait besoins d’aide.

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Saphirre Lacey
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Mer 2 Sep - 17:21

Philophæ
M. Andréatus

Saphirre
Lacey

「Autorité」
https://www.youtube.com/watch?v=kox3OiQdXSk

Evidemment que Philophae aller râler, je m’attendais à quoi ? Peut-être à ce qu’il se barre. Mais sans doute pas à ce qu’il soit directement aussi agressif dans son attitude. Pourtant à peine commence t'il à parler, que je grogne en retours, sur la défensive.

« Pas prête à respecter les autres ? Pas prête à réfléchir à tes actions un minimum ? Pas prête à pas littéralement gazer un dortoir ? »

C’est bon je le sais que j’ai merdé. Est-ce que j’ai besoin de toi pour me le rappeler de cette façon ? Non. Je m’en charge très bien seul, et crois moi, même si j’oublie, mon environnement et ce que j’ai pu y semer me le rappelle tous les jours. C’est pas pour rien que la grosse majorité des gens à qui j’ai déjà parlé ne peuvent pas blairer ma gueule. Ironie du sort je peux plus l'encadrer non plus.
J’essayais juste… D’être sincère. Bien sûr que je voie les problèmes. Bien sûr que je ne recommencerais pas à… cambrioler un dortoir - je n’aime pas les termes qu’il emploie -. Mais sur le respect des autres, on ne fait pas de miracle en un jour. Il se recule de l’affrontement et je reste ancrer sur mes appuis, les bras croisés, les sourcils froncés.

« Me donne pas d’ordre et pense pas à ma place. Je te tends la main si je veux. L’élève que je voulais que tu sois ? Mais qu’est ce que t’en sais de ce que je veux Saph ? Hein ? »

Certes. J’ai pas demandé et aux dernières nouvelles je ne lis pas dans les esprits. Pourtant pas besoin d’être mentaliste pour capter que durant les premières leçons le message sous-entendu était que mon caractère était ce qui lui poser problème, non ?

« Je vais te dire ce que je veux. Je veux une élève qui mets pas en danger l’école, qui comprends quand je lui dis “tu dépasse les bornes”. Qui respecte les limites. Qui respecte les autres. Alors oui, surtout en ce moment, si quand je te dis arrête tu n’arrête pas ça va pas être possible, mais il me semble que ça va, tu as compris la leçon, non ? Alors t’es pas prête à quoi exactement comme changement ? »

Les yeux rivés vers le sol, je mets une sorte de mini coup de pied dans le vide, comme je l’aurais fait pour envoyer balader une pierre. Les limites des autres je les capte mal. C’est pas une nouveauté.  Le respect, je foire rapidement aussi. C’est pas une question de ne pas être prête à changer, c’est une question de réussir à respecter le cadre qu’on m’impose. Chasser le naturel, il revient au galop n’est-ce pas ? Alors oui s’il me dit d’arrêter, j’écouterais cette fois. J’essaierais. Ça ne veut pas dire que ça sera un succès pour autant. Y’a trop de choses qui… m’échappent.

J’arrive toujours pas à piger, je comprends pas les autres. Ceux qui acceptent de tendre la main aux personnes qui ont allégrement piétiné leurs limites, craché sur leurs fiertés, insulté leurs principes. Certains parlent d’altruiste. Je parle d’abrutis : s’inquiéter de ceux qui ne le méritent pas est une stupide perte de temps, d’énergie, c’est tout ce que c’est.  Pourtant il semblerait que j’ai bien plus besoin d’abrutis dans ma vie que je ne veux bien l’admettre. Le mouvement me permettant de conserver une certaine attention et Philophae ayant décidé de mettre fin au combat, je marche à travers la salle, lentement, mimant le calme en m’arrêtant pour interagir avec des détails, du matos.

« Je demande pas de changement Saphirre. Je demande de la décence, c’est tout, et ça même si tu as choisis de royalement l’ignorer par le passé je sais que t’en es capable : tu as eu des élèves. Tu sais ce qu’est le respect, tu sais ce que sont les limites. »

Ça n’a rien à voir. Enfin si, peut-être… Mais on perçoit forcément les choses autrement dans un contexte ou on enseigne à une vingtaine de personnes qui ont les yeux braqués sur nous, à expliquer quelque chose qui nous passionne, avec le risque de se faire virer au moindre faux pas. Tout comme on agit différemment au boulot et chez soi non ? Parce que le regard des autres, les responsabilités, prive d’une partie de sa liberté. Surtout les responsabilités et le fait d’être occupé par une activité qui me plaît, dans mon cas. Si le regard des autres suffisait vraiment à m’entraver, j’imagine que ça aurait évité une majorité de conflits. Mais c’est pas le cas. Les autres j’en ai rien à battre.

Même enseigner je ne le faisais pas pour eux. Je le faisais parce que c’était un des rares trucs qui me captivait et qui me faisait oublier le reste. C’est comme ça que je fonctionne, à la récompense. Leurs codes, j’en avais toujours eu strictement rien à foutre s’il n’y avait pas un minimum de choses qui m’intéresser à la clef pour que je fasse attention à ne pas les envoyer chier même si en principe je ne pouvais blairer personne.

Non, pardon… J’en avais rien à battre. Ça a un peu évolué, et faut que ça continue. Ça c’est un changement à faire par exemple, non ? Quoi qu’en dise Philo, c’était nécessaire pour que les notions de respect en découlent.

« Tu fais des arts martiaux. Tu sais ce que c’est l’amélioration continue, la recherche de perfectionnement. La patience. Je… Tu crois que je fais ça pour toi ou égoïstement pour moi, mais ça va au-delà de ça. C’est pas explicable, c’est juste que ce que tu peux devenir avec mon aide me parrait suffisant par rapport au reste. Parce que les excuses sont pas assez, parce que je veux voir le chemin parcourru. Parce que tu en a la possibilité, les moyens ! »

Mâchoire qui se bloque, dent qui crisse, la main qui se referme solidement sur le plastron que j’examine.
Je sais que c’est censé être quelque chose de plaisant à entendre, mais c’est pas le cas.
Je sais qu’il attend des excuses, mais j’y arrive pas, je me sens même plus légitime à le faire, quoi que je dise ça sonnera faux.
Tout me coûte trop. Je n’arrive pas à me projeter, ça fait trop d’information, de contradiction pour aujourd’hui. D’un côté on me fait comprendre que je n’ai pas suffisamment de valeur pour mériter des explications, de l’autre on essaie de me faire croire que j’ai de l’avenir. Qui est-ce que je devrais croire après avoir fait de la merde pendant des années ?  Une question qui permet de facilement faire la part des choses entre ce qui est vrai, et ce que j’ai envie d’entendre.

« Je sais que là où tu es, tout ça ça parrait vain. Ca se voit dans ton attitude, ton discour. Je sais ce que ça fait. Je sais l’horreur de se lever les matins comme ça, je sais la difficulté à respirer, à se regarder sans dégoût dans le miroir. Mais ton potentiel est toujours là Saph, il a pas disparu. Ca a abîmé beaucoup de choses, ça en a même cassé beaucoup, mais pas ça… Même si là tu le vois pas. Le vois plus… »

Ça commence à faire trop, beaucoup trop, vraiment trop. Sa perspicacité il peut se la bouffer sévère. Il sait ce que ça fait ? Top, super, on est au moins deux à être en dépression et à avoir une vie de merde alors. Est-ce que ça change quelque chose, la compassion ? La compréhension ? Non, ça n’apporte pas de solution. Alors je m’en tape de ce qu’il a à dire là-dessus.

« Y’a de l’aide pour ça. Je pourrais pas faire le chemin pour toi, j’ai un peu du mal à le faire pour moi-même. Il faudra probablement des coups de pouce extérieurs, et crois moi cette fois je connais mes limites et je ne te laisserais pas marcher dessus. Cependant… Je sais que même si t’es trop fière pour l’admettre tu as besoins de quelqu’un là maintenant. Au-delà d’être prof, je suis patrouilleur. Je protège l’école, les élèves… Il est hors de question que je te laisse mourir à petit feu. »

Je ris nerveusement dans un excès de tension, sidéré qu’il se permette d’autant se mêler de ça. Mais bordel, à quel point c’est pas son problème ? Qu’est-ce qu’il cherche à faire ? S’il veut protéger l’école en jouant les sauveurs, alors il a déjà assez à faire en s’occupant de ses affaires non ? Parce que dans le genre connard qui se laisse mourir il me semble qu’il a de la référence.

« Je te demande pardon ? De quoi je me mêle ? »

Pourquoi il a parlé de ça… C’était pas assez aujourd’hui peut-être, il faut en plus qu’il me rappelle encore plus clairement mon envie chronique de crever ? J’y travaille certes. Depuis que j’en ai parlé à Mordred, depuis que je vois une psy, mais aujourd’hui… Aujourd’hui je ne suis pas en état d’en parler. Je veux pas y penser, je veux pas y penser, je veux pas…

Malgré moi, je sens mes yeux se remplir à nouveau de larme, mes angoisses se muant en colère pour que je les enterre sous le vacarme assourdissant de la rage. Ça recommence. Pourquoi ça pu-tain, de recommence. D’un violent coup de bras j’envoie valser le matériel disposer sur une commode en ferraille, puis envoie cette dernière à terre dans un claquement métallique.

Lui répondre. Rester concentré.

Je me rapproche de Philophae dont je m’étais éloigné, en montrant les crocs, des pauses entres chaque mots comme si il était trop abrutis pour en comprendre le sens d'une traite.

« Est-ce que j’ai l’air, de me laisser, putain, de crever, Philo ? »

La réponse est non. Je suis là, je suis vivant, c’est là et c’est ce qui compte je dois pas songer au reste. J’essaie de prendre une longue inspiration, pour rester cohérent, pour arrêter de craquer parce que je suis juste à bout. C’est… un mauvais jour. Mon père qui me lâche, puis les propos de Philo qui m’amène à réfléchir à des choses auxquels je n’ai juste pas la force de penser… Je suis épuisée. Et en colère. Dans le fond je sais que son message est là pour de bonnes raisons, dans les formes ça me prouve juste que ce que j’ai mis en place pour l’instant ne suffit juste pas et qu’il faut travailler sur davantage de choses que ce que je pensais. J’ai l’impression de ne pas avancer…  

« Quand je suis venue te voir la première fois je suis allée chercher un professeur. Quand j’ai accepté ta proposition, c’était pour me battre et ne plus tourner en boucle. Puis tenter de te reparler parce que c’était nécessaire. Mais si j’avais cherché quelqu’un pour tenter de deviner ce que je ressens, j’aurais appelé un putain de mentaliste, et si j’avais eu besoin d’une analyse sur mon état, j’aurais appelé ma fucking psy. Donc tes déductions, tu te les ranges. »

J’essaie d’inspirer et d’expirer longuement pour endiguer l’accumulation d’angoisse, de tristesse, de rage, mais j’y arrive pas, il y a trop de choses.

C’est insupportable de comprendre qu’il y a du positif dans ce qu’il dit, mais d’être incapable de l’assimiler, de le saisir, et de ne garder en tête que ce qui me dérange. Je sèche mes larmes d’un revers de bras, une fois de plus, une fois de trop, bouillonnante. Les mains tremblantes, je sens que je suis juste à bout, j’aurais dû fermer ma gueule, pas lui répondre, pas écouter.

J’ai juste peur. Peur d’être seule et pourtant terrifiée à la simple idée d’accepter de devoir faire confiance à nouveau. Peur qu’il se barre, peur de crever ici, dans cette école, peur de ne jamais trouver de signification, de valeur à ce qui m’entoure. Tout est si flou que je n’arrive pas à en saisir le sens, qu’une main tendue est une vague forme vaporeuse de laquelle je ne peux que me méfier. Je suis juste… terrifier, et ça m’énerve. Je déteste ça, je déteste ce que je suis devenue, j’en peux plus. Et je sens les pensées s’accumuler les unes après les autres sous mon crâne dans un brouhaha tonitruant, des non-dits qui me poussent à ne pas fermer ma gueule comme je l’aurais voulue et une haine envers moi-même qui me cogne aux tempes pour forcer le passage à l’agressivité. Les mots s’emportent, mon intonation s’emballe, forte, chargé de colère et de sarcasme, tandis que mon corps recule de quelques pas, contredisant mon attitude.

« Elles sont basées sur quoi en plus hein ? Ton vécu ? Mais d’un je suis pas toi peu importe ce que tu crois reconnaître, de deux, ça prouve bien que tu as autres choses à foutre si tu as suffisamment de boulot avec toi-même. T’es en dépression aussi ? Yes, on s’en douter un peu, mais le truc tu voies si t’en as conscience c’est que tu t’occupes de tes fichues miches au lieu d’aller passer le bonjour à une élève qui t’a harcelé ! Parce que tu le sens bien ? Bravooo je vois que ton instinct t’a SUPER BIEN guidé jusque-là ! Parce que j’ai du potentiel ? Yes ! J’vais encore absolument rien en foutre, c’est top ! Parce que sous prétexte que j'ai été prof' y'a moyen que je soit complètement réglo sur le respect et la décence ? Dit moi, t'étais là au conseil de discipline ? Parce que les excuses ne suffisent pas ? Ça tombe bien je suis visiblement même pas foutu d’être capable de t’en faire des correctes ! Bon sang, admets juste avoir échoué, admets juste que tu as parié sur les mauvaises personnes et passe à autre chose au lieu de raconter de la merde ! »





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Philophæ M. Andreatus
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Philophæ M. Andreatus
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Mer 2 Sep - 17:28
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Démiurge

Il n’aurait pas dû aborder le sujet comme ça, il avait été trop entrepenant. Le rire, d’abord, sonna comme une menace et le mis aussitôt sur la défensive. Il décroisa les jambes, prêt à bondir en arrière au besoins, tendu à l’extrême.

-Je te demande pardon ? De quoi je me mêle ? 


Les nerfs de Saph lâchèrent et elle envoya bouler tout un meuble. Malgré lui, Philo couina en se mettant debout. Agitant la tête il tentait de ne pas percevoir ce bruit métallique qui résonnait si fort dans ses tympans ni cet élan d’agressivité. Il fallait qu’il reste calme, qu’il attende le bon moment et qu’il parte. Là, il ne pouvait pas rester.
Un mouvement. Elle s’approchait d’un pas meurtrier. Alors il recula au fur et à mesure pour conserver son espace vital le plus grand possible. Il ne fallait pas qu’elle entre dedans pour l’instant… Il fallait que leurs espaces soient séparés… Sinon, ça allait simplement redevenir un combat et rien n’allait aller mieux.

-Est-ce que j’ai l’air, de me laisser, putain, de crever, Philo ? 


Non, mais d’en avoir parfois envie oui.

-Quand je suis venue te voir la première fois je suis allée chercher un professeur. Quand j’ai accepté ta proposition, c’était pour me battre et ne plus tourner en boucle. Puis tenter de te reparler parce que c’était nécessaire. Mais si j’avais cherché quelqu’un pour tenter de deviner ce que je ressens, j’aurais appelé un putain de mentaliste, et si j’avais eu besoin d’une analyse sur mon état, j’aurais appelé ma fucking psy. Donc tes déductions, tu te les ranges. 


Point positif : elle était suivi. Philophae se se concentra aussi fort que possible sur ce point, tentant d'ignorer le reste et cela le soulagea un peu. Quand au fait de deviner ce qu’elle ressentait : il n’aurait simplement pas dû en parler. Il ne pouvait pas faire autrement, les clefs sociales qu’il captait n’étaient jamais les bonnes, et ce qu’elle ne voulait pas qu’il voit il le voyait. En parler par contre avait été une erreur.

-Elles sont basées sur quoi en plus hein ? Ton vécu ? Mais d’un je suis pas toi peut-importe ce que tu crois reconnaître, de deux, ça prouve bien que tu as autres choses à foutre si tu as suffisamment de boulot avec toi-même. T’es en dépression aussi ? Yes, on s’en douter un peu, mais le truc tu voies si t’en as conscience c’est que tu t’occupes de tes fichues miches au lieu d’aller passer le bonjour à une élève qui t’a harcelé ! Parce que tu le sens bien ? Bravooo je vois que ton instinct t’a SUPER BIEN guidé jusque-là ! Parce que j’ai du potentiel ? Yes ! J’vais encore absolument rien en foutre, c’est top ! Parce que sous prétexte que j'ai été prof' y'a moyen que je soit complètement réglo sur le respect et la décence ? Dit moi, t'étais là au conseil de discipline ? Parce que les excuses ne suffisent pas ? Ça tombe bien je suis visiblement même pas foutu d’être capable de t’en faire des correctes ! Bon sang, admets juste avoir échoué, admets juste que tu as parié sur les mauvaises personnes et passe à autre chose au lieu de raconter de la merde ! 


Sa respiration était saccadée mais elle refusait de lâcher prise, de baisser sa garde. Il ne pouvait rien faire. Il avait juste envie de partir.
Le ton de la jeune femme était violent, plus destructeur encore qu’avant mais elle reculait et sa menace diminuait. Alors le dogue pu de nouveau respirer normalement.
Le moment de partir était venu cependant il était important de lui faire comprendre quelque chose. Il partait, il se protégeait. Il ne l’abandonnais pas. Le dogue sourit tristement, passant sa main à l’arrière de son crâne pour se donner une contenance. Dans ses yeux pointaient des larmes qui refusaient de tomber.
C’était bien ainsi, il ne les retenait pas vraiment. Ce n’était juste pas encore le moment.

-J’aurais pas dû parler de ça comme ça. Je suis heureux de savoir que t’es suivi, ça me rassure.


Il regarda un coup autours de lui et alla vers l’étagère renversée pour la remettre droite. Quand ce fut fait, il ramassa ce qui était tombé et le posa en vrac sur le meuble avant d’y donner deux petites tapes dans un soupir.

-Je… Je vais y aller. Arrivé chez moi, je t’enverrais un mail avec mon numéro et mon mail personnel au cas où tu change d’avis sur… Tout ça.


Il lui sourit de nouveau, épuisé, et alla récupérer ses affaires. Il les glissa sous son bras puis se dirigea vers la sortie cependant, il s’arrêta avant de passer la porte.

-Oublie pas de laisser les affaires d’emprunt ici… Pose les devant mon casier, je repassera plus tard pour m’en occuper.


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Saphirre Lacey
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Jeu 3 Sep - 18:11

Philophæ
M. Andréatus

Saphirre
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Debout, le souffle court, je reste immobile et ne lâche pas Philophae des yeux. Tout ça… c’est sorti sans contrôle. Un mélange de violence gratuite à cracher, et de vérité que j’avais besoin d’exprimer sans savoir comment. C’était… de la défense. De la défense contre l’horreur de se lever les matins, la difficulté à respirer, à se regarder sans dégoût dans le miroir. De la défense contre la peur d’être comprise, et celle de ne plus avoir envie d’être là. De la défense contre tout ce qui me faisait trop flipper pour que je puisse avoir le courage d’en entendre les noms. Ça en est, non ? Ou c’était… autre chose ?

Mon esprit et mon corps ont décidé de rester sur un statu quo, un état figé dans la tension en attendant sa réaction. Mais même si je reste sur la défensive, le cœur battant, quoi qu’il se passe par la suite, les sonnettes d’alarme me hurlent que je ne suis pas en état. Ni prête à encaisser des mots, un départ, des gestes, ni prête à répondre. Je suis seulement une silhouette, en équilibre, les pensées vidées par les mots, le corps vidé d’énergie, prête à attaquer ou à m’effondrer selon le côté dans lequel on me poussera.

Il est là, debout lui aussi. Il n’a pas l’air d’aller bien, pourtant il sourit, en se passant une main à l’arrière de crâne d’un air plutôt penaud.

« J’aurais pas dû parler de ça comme ça. Je suis heureux de savoir que t’es suivi, ça me rassure. »

Aucun signe d’agressivité. Aucun reproche. Juste de la bienveillance, et une maladresse reconnue. Les défenses que je m’impose chutent d’un coup face à son attitude, et je me retrouve démuni, bras ballant, sans savoir comment réagir. Le nuage de violence vient brutalement de se décondenser comme une douche froide. Je reste ébahi un instant, la bouche entrouverte pour parler, mais aucun mot ne sort parce que je suis incapable de les prononcer, de répondre à autre chose qu’au conflit dans cet état.

Pourquoi je fais ça ? Pourquoi je retombe tout le temps là-dedans ? Je cherche quoi, à les faire tomber avec moi, les éloignés, à les inciter à la guerre dans l’espoir qu’ils achève le travail que j’ai commencé ?
Il ramassa l’étagère et la tapota d’un soupir, et je le suis lentement du regard.

« Je… Je vais y aller. Arrivé chez moi, je t’enverrais un mail avec mon numéro et mon mail personnel au cas où tu change d’avis sur… Tout ça. »

Encore un sourire tandis qu’il part. Les larmes qui avaient commencé à poindre à nouveau se laisse tomber, hors de mon contrôle. Pourquoi il persiste à m’offrir une seconde chance… Il ne devrait pas, rester aussi putain de gentil alors qu’on le traite comme je continue de le faire, il aurait dû se défendre, il aurait dû m’attaquer comme je l’ai fait, me laisser définitivement tomber, il aurait dû–

Il avait compris, donc il ne lâcherait pas, hein ?

Quand on baigne dans la violence, sa propre violence, pour toutes les raisons qui en sont à l’origine c’est difficile d’en sortir. De savoir réagir autrement qu’en saccageant son environnement, les autres et soi-même. De comprendre ses tiers, de ne pas soupçonner les mêmes mécanismes chez eux. Dans le fond… J’espérais juste qu’il me rende la pareille parce que je ne mérite pas mieux que de voir tout ce qu’il y a de bénéfique dans mon environnement finir d'être bousillé. Je m’en rends compte. Parce que je suis trop épuisé pour ériger davantage de barrières qui m’obstruent bien plus la vue qu’elles ne me protègent. Mais lui, il a capté avant moi que j’étais complètement à l’ouest, non ? C’est pour ça qu’il agît comme ça ?

Sans que je n’en saisisse les raisons, son attitude aggrave les pleurs et je reste là, inutile, tandis qu’il part et que je l’évite soigneusement du regard.

« Oublie pas de laisser les affaires d’emprunt ici… Pose les devant mon casier, je repasserais plus tard pour m’en occuper. »

J’hoche imperceptiblement la tête, seulement grâce à l’automatisme de la requête, mais je ne bouge pas. J’en ai franchement pas la force. Ça fait mal. De réaliser à quel point je suis stupide, incapable de faire les choses bien, d’avancer, de traiter les autres comme ils mériteraient d’être traités, d’être incapable de comprendre. Pourquoi ils restent ? Pourquoi Ingi m’avait proposé de se revoir alors que j’avais tout fait pour l’envoyer chier, pourquoi Mordred avait toléré mes dérapages alors que j’avais fait preuve d’un irrespect notoire envers ses fonctionnements, ce dont il avait besoin, et pourquoi Philo me propose de l’aide alors que j’ai encore tenté de le blesser ?

Pourquoi ils restent alors que j’ai tout fait pour qu’ils partent. Pourquoi il est parti alors que j’ai tout fait pour qu’il reste.

Je réfugie le bas de mon visage dans les mains et ferme les yeux tandis que les larmes éclosent en sanglot. Je ne peux plus me cacher derrière ma colère, plus masquer ce qui est vrai, plus tenir la tête haute comme je voudrais le faire croire. Je me laisse tomber par terre, trop fatigué pour tenir sur mes jambes.

J’entends vaguement de bruit dans la réserve et Philo revient, une couverture entre les mains qu’il me met sur le dos. Je la tire sur mes épaules, la tête toujours baissée. J’ai trop honte pour le regarder.

« Tu veux que je te raccompagne quelque part ? »

Je secoue la tête en signe de négation.

« Je partirais après toi. »

Il faudrait sans doute du temps avant que je me bouge. Et je ne voulais pas prendre le risque qu’il attende à côté. J’irais seule. Il faut que je sois au moins capable de rentrer, peu importe, le temps que ça me prend de me calmer j’ai pas envie de me reposer sur quelqu’un d’autre. Le fait d’être vue dans cet état m’angoisse autant que tout le reste.
Mais si j’ai besoin qu’il parte, je ne veux pas que les dernières choses que je lui ai dites soient aussi violentes envers lui. Il avait abordé ce que je ne voulais pas aborder, certes, mais ce n’est pas une excuse pour autant.

Je ne suis pas sûr de le recontacter. De vouloir lui reparler. Pourtant il est nécessaire que je le fasse, là, maintenant. Et même si j’ai l’impression que ça sonne comme des paroles en l’air, tant que je ne les aurais pas prononcés je me sentirais illégitime à lui dire quoi que ce soit d’autre ; je dois m’excuser. Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferais pas plus tard. Des indications, et des excuses. Après, je relâcherais.

« Attends. Me coupe pas. Et écoute-moi. »

Pas d’ordre. Je sais, mais là c’est nécessaire pour que j’arrive à être honnête. J’essaie de prendre une longue inspiration, saccadé malgré moi, puis parle d’une traite, les yeux perdus dans le vague.

« Je suis désolée. Pour ce que j’ai fait et ce que j’ai pu te dire, bref… un peu pour tout. Je ne m’attends pas à ce que tu m’excuses, mais je voulais que tu le saches. »

J’expire, et lui adresse un bref regard avant de très vite m’en détourner. J'ai pas vraiment la force d’être précise, d’employé les mots qu’il faudrait que j’emploie, pourtant l’idée était là, plus sincère que s’y j’y avais vraiment mis les formes dans d’autres circonstances. Et je reste là, à attendre qu’il parte, que ça passe en regardant mes mains abîmées et les bandelettes de boxe trempées de larmes à force de les essuyer.




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Sam 5 Sep - 18:36
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Démiurge

Alors qu'il s'apprêtait à sortir des sanglots éclatèrent derrière lui et il s'arrêta. Saphirre pleurait, enfin. Simplement des pleurs, plus de colère destructrice, plus de vengeance contre le monde, rien que de la tristesse, de la frustration calmée et des larmes.

Il ne pensait pas la voir un jour comme ça. C'était presque... Rassurant. Après tout même elle était une personne et pas un petit être gigottant plein de rage et de griffes. Ça en avait prit du temps mais sa vulnérabilité avait fini par poindre et c'était sans doute la le début du travail. Pas ce jour là, bien évidement, pour autant... Il ne pouvait pas partir comme ça. Pas après avoir causé ça.

Le dogue rentra donc de nouveau dans la salle puis alla a la réserve. Parfois certains patrouilleurs profitaient des locaux pour faire la sieste et quelques uns avaient même bien prévu leurs coups : dans la réserve traînaient toujours des couvertures. Il en attrapa une et retourna voir l'élève. Il ne pouvait pas vraiment rester, il avait terriblement envie de rentrer chez lui. Cependant il ne pouvait pas laisser Saphirre comme ça sans savoir si elle avait encore besoins de lui. Il pouvait sans doute la raccompagner jusqu'à son dortoir au besoin, ça ne lui pèserait pas trop.

Arrivé à sa hauteur, il lui mis la couverture sur les épaules. Quand il était dans son état, souvent, il avait froid.

Saphirre garda le regard par terre. Parfait, ça l'arrangeait. Il n'avait pas envie d'avoir à regarder quiconque dans les yeux, c'était clairement pas le moment.

- Tu veux que je te raccompagne quelque part ? 

Sa voix avait été étonnement douce a tel point que ça le surprenait lui même. Pour une fois, sa panique ne l'avait pas mis sur la défensive. Il était vanné et dormirait probablement directement en arrivant chez lui mais il était resté calme et cela le rassurait sur sa capacité a encaisser les choses. Sur sa capacité à encaisser Saph.

La jeune femme hocha négativement la tête.

- Je partirais après toi. 

Il opina du chef, s'éloignant pour partir, cette fois pour de bon. Elle aussi avait été calme. Cette retombée d'animosité faisait du bien.. c'était reposant au final. Il espérait que cet échange n'ait pas simplement été une accumulation de tension puis un relâchement, qu'il y avait plus à ça. Qu'ils avaient avancés, même juste un peu.

-Attends.

Il s'arrêta dans son mouvement, se tournant vers elle, les mains dans les poches.

-Me coupe pas. Et écoute-moi. 


Il acquiesça. Elle avait encore des choses a dire et si elle restait calme tout irait bien. Il pouvait bien attendre encore quelques minutes, ça lui allait. Dans sa poche, il tapotait sa cuisse du bout des doigts pour garder sa concentration, pour rester au présent. Il n'était pas détendu mais il n'était pas en détresse pour autant. Saphirre en revanche... Elle venait de prendre une grande inspiration saccadée, encore pleine de sanglots maîtrisés. Les pleurs en laisse, elle semblait vouloir parler par dessus la panique. Sa voix sortie d'un seul coup, rapide, comme si elle poussait ses mots qui, trop terrifiés, refusaient de sortir.

-Je suis désolée. Pour ce que j’ai fait et ce que j’ai pu te dire, bref… un peu pour tout. Je ne m’attends pas à ce que tu m’excuses, mais je voulais que tu le saches.

Elle releva un instant la tête vers lui avant de détourner le regard. Philophae lui sourit.

Son frère s'était excusé. Elle s'était excusé. Tout ce que les deux avaient pu vociférer a son égard, tentant de l'arracher de leurs vies n'avait fait que le blesser mais jamais lâcher. Têtu, il avait tenu, tenu, tenu pour entendre ça.
Quoi qu'ils lui aient fait vivre, ils en avaient conscience et venant de la part de Saphirre c'était... Inattendu ? Non. Enfin oui et non. Oui parce que sa propre culpabilité l'avait empêché de le formuler, non parce que ses actions montraient l'étendu des remords.

Le chien sourit. Dans son ventre un noeud se dénoua et il se sentit plus léger. Une forme de justice avait été faite, une base pour une meilleure communication avait été posée.

Il ne répondit rien. Il n'y avait rien a répondre: il avait entendu mais pas encore accepté. Assimiler tout ça lui prendrait plusieurs jours mais ça viendrait.
Arrivé dans le couloir il se transforma en chien, attrapant ses fringues en gueule et partit en trottinant vers la maison. Il avait besoins de dormir, ou au moi si de s'allonger sur son lit dans le noir. Il n'avait pas l'énergie de rester humain sur le chemin, c'était plus simple en chien.
À se trimballer comme ça, frusques entre les dents, il attirait les regards mais il s'en moquait un peu. Arrivé devant sa porte, il vérifia l'absence d'autres personnes et se détransforma.
Il referma soigneusement la porte.

Il posa soigneusement les vêtements sur une chaise pour penser a les laver le soir venu puis alla dans la chambre. Il en ferma les volets et s'affala sur son matelas. Se recroquevillant, il s'enroula dans la couverture. Il s'enfonça un peu dans son lit et s'imagina d'immense bras bienveillants l'ensserant doucement. Il ferma les yeux. Sa respiration se brisa, une fois, et les pleurs vinrent, tombant enfin. Il tendit les bras et attrapa un oreiller qu'il calla contre son ventre comme un doudou.
Ses pleurs étaient chargés de tant de choses...

De colère contre les parents qui partent, qui ne sont pas là quand on a besoins d'eux. De haine contre les connards parmi les mages, contre Charles Lacey. De frustration quant à tout ce qui n'avait pas pu être fait avant, ne pouvait pas être fait là, maintenant, tout de suite. De compassion pour Saphirre.

Malgré tout, entre ses larmes se dessinait un sourire. En plus de tout ça, c'était des pleurs de soulagement. Avec eux sortait tout et, lavées, ses joues plus légères riaient. La suite irait mieux.
Il avait réussi à se préserver tout en tendant une main a quelqu'un qui en avait besoin. Il avait réussi à faire les choses comme il l'entendait, sa journée avait été remplie a raz bord de plein de choses. Bon, principalement désagréables mais...

Suffisamment porteuses pour que, les yeux fermés, la barbe trempée de larme, il se mette à rire franchement.
Peut-être qu'il pouvait faire quelque chose de bien dans sa vie au final. Peut être avait-il même déjà commencé.
Informations


Autorité [PV Démiurge, Saph] - FINI Philop20
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Saphirre Lacey
Messages : 450
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Saphirre Lacey
Trash Can or trash cannot



Mar 15 Sep - 17:39

Philophæ
M. Andréatus

Saphirre
Lacey

「Autorité」


Après un sourire, Philophae disparut dans le couloir, me laissant seule, libérée du poids d’un regard, mais perdue dans un silence affolant, ponctué de pensées. Pour toute réponse, les murs me renvoient les échos de sanglots saccadés, les miens.

C’est insupportable à entendre, putain de pathétique, c’est quoi ça, tu vas rester longtemps à chouiner sur le sol comme une vielle loque ? Depuis quand t’en a quelque chose à faire d’être la pire des connes. Tu t’es excusée parce qu’il était temps que tu te bouges et tu l’as fait, c’est bien, t’as accompli le strict minimum c’est déjà ça. Remue-toi un peu, bon sang.

Pas moyen. J’ai pas la force, pas l’envie depuis que la rage est retombée. Trop de chose. Charles, Philo, la dépression, les autres, tout. J’encaisse plus, j'assimile plus. Je sais plus où me mettre, plus où aller, j’ai l’impression que même mon corps suit plus. Faut que je respire. Que je me concentre pour empêcher les idées de se bousculer, de s’écraser. Il m’avait dit quoi déjà Mordred quand je lui avais fait le coup ? Compter jusqu’à cinq ? Go faire ça, les nombres c’est simple, ça se raccroche pas a des pensées. J’inspire, j’expire. J’essaie. C’est pas suffisant, de compter, pourtant gonfler mes poumons je devrais en être capable pour quelqu’un qui a si souvent bombé le torse.

C’est quoi le problème ? Y’en as trop c’est ça ? Bah fallait pas les chercher ducon. Maintenant tu te calmes, ensuite tu les résoudras comme tu les as créés. Même ceux qui t’emmerdent le plus. Même Charles. Mais plus tard. Pour l’instant. Bouge. Marche. Et si tu te fous encore des obstacles devant, règle-les à ta façon. Défense, contre du droit, sauté latéral, ce que tu veux, mais arrêtes de te laisser pourrir sur le plancher. Trouve une solution, c’est pas en chialant que tu arriveras à quelque chose.

Une solution, oui, faut que je me le répète. Je me lève, engourdis comme si je devais forcer le pas dans une brume à la con, épaisse, matérielle. La couverture tombe sur le sol tandis que je rejoins les tatamis. Si j’ai toujours étudié à un rythme bien plus intensif les mélanges d’arts martiaux, je reste attaché aux valeurs et aux mouvements traditionnels de certains. L’enseignement, ça m’a laissé des traces, Philophae n’a pas complètement tort là-dessus.

Le premier kata, Heian Shodan, il est ancré, c’est comme marcher, courir. Je pratique souvent mes katas, mes poomse pour me calmer quand j’arrive pas à me canaliser. La journée et le combat m’avaient vanné, mais j’avais besoin de quelque chose pour contenir la crise, pour respirer et c’est la solution qui me parait le plus viable. Je prends une inspiration et commence, poing face au sol, l’autre fermement près des côtes et avance.

C’est lui qui t’a appris ça, hein ? Mais pense pas à lui, ça tu te l’es approprié. Les arts martiaux, le combat, c’est ton truc, non ? Mais si un jour il se prend le revers du bâton, il aura au moins eu le mérite de t’entrainer suffisamment pour que tu réussisses ton coup. Cependant, c'est pas le sujet, concentre-toi. C’est justement pour pas penser que tu fais ça alors oublie les autres cinq minutes.

Pour l’instant ça me calme, accapare mon attention pour faire en sorte que le mouvement soit juste. C’est difficile, mais ça me force à respirer. Je vais trop vite, comme d’habitude, mais c’est pas grave. Je prends le rythme, apprivoise l’air, songe à la suite de l’enchaînement plutôt qu’à ce qui m’entoure. La séquence est coupée par un bras qui essuie rapidement mes joues au lieu d’aller se placer en hauteur. Pas de côté, poing en avant puis en l’air. Pas stable. Fallait pas trop en espérer. Je continue, continue, continue jusqu’à la fin, la main qui fend l’air puis reste immobile, seule, sur mes appuis.

Les larmes se sont un peu taries. Le souffle c’est pas complètement ça, mais maintenant je peux appliquer le reste, essayer de réguler, peu à peu. Alors je reste là, figé, jusqu’à sursauter à l’entente d’un bruit à l’extérieur. Lequel ? Je m’en fous. Mais ça me rappelle que si j’ai pas envie de bouger, j’ai encore moins envie de croiser des patrouilleurs qui se rameutent ici.  

Je me change en vitesse, balançant la couverture sur le vieux miroir de la réserve. Je plie le tout rapidement et le dépose comme demander, avant de partir.

Avance, trace meuf, un pied devant l’autre, la tête droite, c’est les rampants qui rasent le sol, fixe la terre, t’as toujours visé plus haut que ça non ? Alors fait comme d’habitude bordel, réfléchis pas, fonce à la franche.

Je file, épuisé en direction des dortoirs, évitant soigneusement les chemins les plus régulièrement empruntés, la tête dans le vide, le vide dans la tête, essayant de continuer à respirer, à me calmer. Si je croise des gens, je les ignore, je ne sais même pas si je me souviendrais en avoir vu. Foncer, foncer, foncer, jusqu’à débarquer dans ma chambre dont je claque la porte avant un tour de clef pour me couper de l’extérieur. Je souffle. J’ai réussi. Au moins ça.

Rentrer seule. Parce qu’il faut que je me mette dans la tête que tant que je tiens debout, je peux m’en sortir. Et accomplir des trucs aussi bêtes que ça.

M’excuser auprès de Philophae. Pour ce que je lui ai fait. Il en mérite et que je lui en dois. Cet abruti de dogue est resté alors qu’il n’aurait pas dû, mais il était bien là lorsque mon con de père m’avait fait vriller et je lui en suis foutrement reconnaissante. Je lui reparlerais peut-être plus jamais, mais c’est pas grave, j’aurais au moins réussi à lui dire ça. Ça n’excuse rien. Mais ça fait passer le message. J’ai encore dérapé, c’est vrai, mais cette fois c’était pas des paroles en l’air, et c’était important de l’exprimer, autant que de s’excuser.

C’est le minimum que je devais faire et c’est fait. Pour le reste il faudra du temps, je vois pas comment je pourrais être capable de prendre des décisions de suite, ou de rester rationnel vis-à-vis celle des autres alors…

Va pioncer, tu régleras tes comptes plus tard, même si tu t’es pris des sales coups dans la gueule aujourd’hui, t’auras peut-être fait un pas en avant malgré toi.




Autorité [PV Démiurge, Saph] - FINI Sans_t56

J'écrit en cette belle couleur, jalouse pas trop stp#0099cc
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