Ce qu’il y a de bien avec les objets qui nous sont inutiles, c’est qu’il nous fond redoubler de créativité pour savoir comment les utilisés pour qu’ils ne finissent pas en décoration. Au quotidien bien sûr, cela n’a rien de remarquable, à l’image d’un presse-papier qu’on vous aurait offert et qui effectue une parfaite reconversion professionnelle en cale porte.
Mais cette fois-ci, l’idée était intéressante. J’avais obtenu cette bouteille de sérum de vérité en trichant à un pari effectué avec des inconnues au Ruby’s cube, pour le simple plaisir de gagner puisqu’évidemment je n’avais pas besoin d’une telle potion.

C’est alors que m’est venue une idée d'utilisation.

Celle de la garder de côté au cas où je sois un jour contrainte de devoir faire parler quelqu’un ? Non, évidemment ça serait bien trop banal.
J’allais verser la potion dans la piscine. Ingénieux, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qui se passerait si une quarantaine de personnes se mettait d’un coup à avouer leur pire secret à tout le monde ? L’idée était prometteuse, si bien qu’au lieu de planifier un parfait plan machiavélique, j’avais foncé tête baissée jusqu’à la piscine la mettre en œuvre sans même penser à une éventuelle issue. Je transférais la potion dans une banale bouteille en plastique pour qu’elle ne soit pas louche, enfiler mon maillot, et partie me baigner pour avoir l’air naturelle. Ce n’est qu’au bout d’une vingtaine de minutes que je me décidais à accomplir mon méfait, et me poster au bord de l’eau avec l’allure d’une personne voulant simplement faire une pause. Je veillais attentivement à ce que personne ne fasse attention à moi avant de verser l’intégralité du contenu de ma bouteille dans l’eau avec prudence.

La bombe était lancée, ne rester plus qu’à la laisser infuser. Je jetais rapidement la bouteille pour éviter d’offrir des preuves éventuelles de mon crime. Bien évidemment je restais un peu plus en retrait pour observer la scène en fessant mine de m’être posé cinq minutes pour me reposer et me sécher.
Il ne fallut que quelques minutes avant que le spectacle commence, avec de premières personnes se mettant à hurler leur secret les uns après les autres, en commençant par des « Je ne sais toujours pas faire mes lacets » et compagnie et en finissant sur des choses bien plus inavouable. La potion était peut-être beaucoup plus concentrée que ce que j’avais pensé et je contemplais avec fierté le chaos provoqué par mon idée. La cacophonie générale avait le mérite d’être hilarante, et malgré tout mon self contrôle, difficile de ne pas éclater de rire. Je gardais cette expression crispée en un sourire, les lèvres tremblantes, prête à s’esclaffer, c’est sans doute une des raisons pour laquelle je m’étais fait interpeller par les surveillants avant d’avoir réussi à sortir.

Mince.

Oh bien sûr je n’écoutais pas son discours moralisateur, trop occupé a réfléchir comment j’allais me sortir de cette situation. Je jetais un rapide regard sournois au deuxième supposé coupable qui avait eu le malheur d’être sorti de l’eau au mauvais moment. Un jeune homme que je ne connaissais pas, à la chevelure noire cascadante, mais surtout, un accusé parfait.

« Je n’ai rien à voir avec tout ça. »

Un sourire discret se dessina à la commissure de mes lèvres, et j’affirmer de l’air le plus sincère que je pouvais avoir :

« Il ment. »

Toujours aussi sûr de moi, je pris le temps de replacer une de mes mèches de cheveux pour faire durer le suspense.

« Je l’ai vue verser quelque chose dans l’eau tout à l’heure, je n’irais pas jusqu’à affirmer que c’est ce qui a causé ce grabuge, mais c’était tout de même particulièrement louche. »

Et voilà, emballé c’est pesé. Dans le meilleur des cas j’aurais accompli la connerie de l’année sans aucune conséquence et je pourrais vivre en paix après cette élévation spirituelle, dans le pire des cas, j’aurais au moins essayé et qu’est-ce que je me serais amusé ! Désolé l’ami, je n’ai rien contre toi, seulement tu voies, ça m’arrangerait beaucoup que tu sois puni à ma place.

Les yeux écarquiller par la stupeur, je toisais mon camarade d’accusation d’un air choqué. Il avait osé ? Foutu pour foutu, il avait choisi de foncé dans le fossé pour être sûr de m’entrainer dans sa chute. Ok, il avait bien joué, et c’était plutôt malin de sa part, cependant au lieu d’ignorer mes affronts il avait choisi d’y répondre quitte à provoquer la guerre.

Alors guerre il y aura.

Je n’étais pas prête d’oublier son stratagème aussi admirable que vicieux, bien que j’avais parfaitement conscience d’être à l’origine du conflit. Je devait cependant admettre une chose ; le jeu d’acteur du jeune homme était admirable, mais sa manœuvre n’avait pas suffi à lui sortir la tête de l’eau puisque les surveillants ne le laissèrent pas partir. Satisfaite de leurs réponses, je faillis lâcher un « Ha ! Bien fait tien ! » mais je me forcer à faire bonne figure pour éviter d’avoir à subir des travaux trop éprouvants. Le discours du surveillant prenait fin, bien que j’eus l’impression que deux jours c’était déjà écoulé le temps qu’il parle.

« - Puisque vous avez voulu jouer au plus malin, vous allez donc nettoyer la piscine, je veux qu’elle soit nickel et vous y passerez la nuit s’il le faut. »

Tels avaient été ses dernières paroles avant de disparaître pour laisser place à des sceaux, balai-brosse et éponge. Bon sang, j’en viendrais presque à croire que j’avais eu une mauvaise idée. Quoique…
Odieuse jusqu’au bout, je déposais les sceaux et m’assis sur un rebord, m’adossant à un plongeoir d’un air nonchalant. Je caler mes bras derrière la tête, comme si mon intention été de me reposer. Le problème, c’est qu’ayant encore l’envie de m’amuser un peu, je décidais de mener la vie dure à mon camarade.

« - Bon, tu m’excuseras, mais son discours m’a é-pui-sé. »

Je lui jetais un regard de biais avant de poursuivre, la voix chargée d’ironie pour lui faire comprendre qu’il s’agissait de ma manière de répondre à son stratagème. Il avait avancé ses pions pour faire tomber ma reine tout à l’heure, et ça m’avait coûté mon après-midi. À mon tour de jouer.

« - Oh et puis après tout puisqu’on était « complice » depuis le début, tu accepteras bien de me rendre ce petit service pour remplir ta part du marché, n’est-ce pas ? »

J’haussais un sourcil et affichais un sourire en coin provocateur pour appuyer mes propos, avant de fermer les yeux pour faire semblant de faire une sieste. Bien sûr que je le cherchais, mais bon, j'avais toujours été comme ça et honnêtement je n'étais pas ici pour me faire des amis.

Je commençais presque à m’assoupir jusqu’à ce qu’une vielle éponge ne s’écrase sur ma face et ne me fasse sursauter. À en croire la rage dans sa voix, je me dis qu’essayer de coopérer peut potentiellement devenir une issue valable si je ne veux pas finir la tête dans le sceau. Je me lève de mon rebord en fessant la moue et me laisse tomber dans la piscine pour le rejoindre.
Il se permet aussi de faire une réflexion sur mon plan, seulement je vie mal la critique. Qu’il me vende au surveillant et me jette une éponge par la tête passe encore, mais qu’il dénigre mes idées relevant tout simplement du génie ? Jamais ! Main sur les hanches, je m’apprêtais à lui répondre de façon cinglante, avant qu’il ne se tourne vers moi avec un sourire froid.

« Voilà, j’ai nettoyé ma partie proportionnellement à mon implication dans tout ça. Je te laisse le reste. »

Q U O I ? Changement de plan, je n’ai pas envie de passer la nuit ici à nettoyer toute seule. Je souffle un bon coup, et mets ma fierté et mon esprit de fauteuse de trouble de côté. Pour une fois dans ta vie Saph, agît de façon réfléchie.

« Ok, ok j’ai compris, je pense qu’on est parti sur de mauvaises bases tous les deux et j’accepte d’admettre avoir, très légèrement abusé. Mais vraiment juste un peu. »

Avant de poursuivre, je commence a attaché la partie de mes cheveux n’étant pas des dreadlocks pour une question de pratique vue que j’allais me mettre au boulot.

« Seulement tu vois, on est deux. Et cette piscine crasseuse qui fait à peu près 100 fois nôtres volume va prendre le double de temps à devenir propre si je suis seule à nettoyer. Doooonc j’accepte de m’y mettre si on travaille tous les deux vus que je pense que tu as autant envie de partir que moi, à moins que tu n’aies une autre idée pour qu’on s’en aille au plus vite ? »

Très bien. Au boulot et continue comme ça, reste civiliser encore quelques heures et ça va le faire, tu iras embêter n’importe qui après si tu le souhaites. Ah non, attend, un dernier problème à régler.

« Et mon plan n’était pas totalement con, d’un parce que je n’avais pas de plan, et de deux, parce que je résultat a super bien marché. Mais je suppose que Monsieur aurait été plus doué pour mettre à exécution une telle idée ? »

Bien que je m’adressais à lui en frottant le sol d’un air légèrement énervé, je tâchais de me montrer un peu moins odieuse que je n’avais pu l’être. Mais il va me falloir au moins une petite heure de plus avant de réussir à avoir de vrai résultat de mes efforts pour être socialement acceptable.

Lorsqu’il finit de m’expliquer par A plus B pourquoi j’avais échoué, je réagis comme un enfant de 10 ans vexé en murmurant avec une voix insupportable « C’est ce qui arrive quand on a zéro plan » en levant les yeux au ciel avant de me rendre compte que réagir comme ça a 18 ans c’était grave. D’autant plus que c’était uniquement parce que j’étais contrarié qu’il ait eu une meilleure idée que moi. Après, elle était risquée, et je n’aurais pas voulu crier à travers la piscine que je volais les affaires de mes camarades quand il me manquait les miennes, ou que je faisais des cauchemars quand je dormais sans un doudou. Je me mets même étrangement à penser que pour une prochaine fois, je devrais peut-être demander à ce type des idées avant de me lancer tête baissée dans des entreprises aussi catastrophiques. Quoique, si c’est pour qu’il me vende au surveillant, a voire.
Alors que je suis en train d’insulter intérieurement la matière de la piscine d’aussi bien accroché la saleté il m’expose son idée pour nettoyer les sols, puis se présente. C’est vrai que ça fait vingt minutes qu’on se maudit mutuellement sans même connaître le prénom de l’autre, ce qui est quand même vachement dommage.

« Et bien je suis ra-vi de faire ta connaissance Mordred. » J’insister sur le "ravi" très ironique étant donné la situation « Je m’appelle Saphirre, mais appelle moi Saph, ça fait moins pompeux comme nom. Tu m’as peut-être déjà aperçue en temps que présidente au club d’art-martiaux au début d’année. »

Bien sûr je ne lui dis pas ça pour exposer mon CV, seulement parce que c’est sans doute plus pratique pour me reconnaître. Je réfléchis un instant à son idée digne d’une émission de nettoyage de l’extrême.

« Eh bien écoute, ce n’est pas une si mauvaise idée, mais je préfère demander dans le doute, tu ne connaîtrais pas plutôt un mage d’eau doué ? Ou un télékinésiste qui peut faire voler plusieurs balais-brosses à la fois ? Ou même si ta propre magie est utile, parce que jouer les chimistes avec du vinaigre et de la javel dans une école de magie je trouve ça vachement triste. »

En attendant, je commence a appliqué son idée dans le doute et commence a versé de la javel sur la partie basse déjà frotter, au moins elle aurait le temps d’agir. Ce n’est pas l’idée la plus écolo friendly que j’ai appliqué de ma vie, mais tant pis pour cette fois.

« Et ok, ton idée était meilleure, mais trop risquée. Avoir une chance sur deux de tout avouer ? Et ne même pas pouvoir profiter du spectacle en plus ? Mais tu as presque de bonnes idées. » Plaisantai-je avec cynisme certes, mais d’une humeur sensiblement meilleure « Ou alors il aurait fallu quelqu’un pour occuper le surveillant, en faisant semblant d’être sous l’effet de la potion en lui barrant la route, pendant que je m’enfuis. Ça aurait presque été un plan-là non ? »

Réfléchir à la meilleure manière de faire une fois qu’on a lamentablement échoué est probablement la caractéristique principale des boulets. Mais au moins, peut-être que grâce à ça, la prochaine fois, je réussirais.

Je lève les yeux au ciel avec un léger sourire à sa réflexion. Comment ça « Finalement tu peux réfléchir ? » ?! Je sens que l’on me sous-estime ici-bas, il va falloir remédier à cela. Quoi qu’il en soit, j’étais plutôt satisfaite que pour une fois il me donne raison, et mine de rien cette conversation détourner suffisamment notre attention pour qu’on arrête de s’envoyer des piques. Il enchaîne sur l’idée d’appeler quelqu’un qu’il connaît. Le pouvoir de nettoyer les surfaces ? C’est surprenant, mais surtout inespéré dans de telles conditions, je ne m’attendais pas à ce qu’il connaisse quelqu’un qui serait d’une telle aide. Cependant un problème se pose ; il n’a pas son portable et je n’ai pas le mien. Alors à moins qu’il n’avoue finalement que c’était une blague et qu’il était télépathe ou qu’il pouvait invoquer cette personne je doutais que ça ne soit d’une quelconque aide.

« Tu dois connaître un sacré réseau de personne pour en trouver une avec un pouvoir aussi adapté à la situation. Personnellement je ne connais personne qui ne puisse nous aider, j’ai bien aperçu des mages d’eau, mais aucun capable de servir de karcher, je dirais même qu’il y a plus de chance pour qu’ils se fassent aspirer par le siphon de la piscine qu’être d’une véritable aide... »

Et puis je les ai juste aperçues… À vrai dire je ne suis pas suffisamment amie avec qui que se soit pour leur demander de l’aide. Mais ça évidemment, je ne l’admettrais jamais. Quoi qu’il en soit il fallait trouver une solution.

« Je n’ai pas mon téléphone. Il était dans le sac qu’a récupéré le surveillant pour vérifier que je n’avais pas d’autres potions du genre. »

Je poste mes deux mains sur l’emboue de mon manche à balai-brosse afin de m’en faire un repose menton pendant que je fais l’effort de réfléchir. Il y a forcément des moyens de réussir à communiquer avec son amie...

« Hmm… Je ne sais pas toi, mais perso quitte à devoir donner de mon énergie pour rendre cette piscine éclatante, je préfère autant que se soit en trouvant un moyen de récupéré un de nos téléphones qu’en se roulant dans la javel comme on le fait depuis tout à l’heure. Le tien est plus simple à atteindre ? Je sais que le bureau des surveillants n’est pas loin de la piscine, mais bon ça implique de les duper. »

Non pas que je sois contre, mais y parvenir n’était pas chose aisée. D’autant plus que mon pouvoir ne pouvait pas nous aider. Je me maudissais parfois d’avoir une magie si peu pratique, à part pour effectuer mes transitions, jouer avec l’humeur des gens, où causer des maladies sur le long terme je ne pouvais pas faire grand-chose. Mon esprit se mit alors à turbiner pour trouver une solution. C’est fou l’énergie que l’on peut mettre à réfléchir pour un plan foireux plutôt que dans du nettoyage qui aurait conduit à une issue victorieuse à tous les coups.

Lorsqu’il me dit de me cantonner à l’essentiel de l’information, je fais la moue, vexée. Ce n’est pas dans mes habitudes, je préfère toujours excessivement bavarder avec les gens que je ne connais pas. Je soupire, bien, si on doit coopérer je tenterais de faire un effort sur la synthèse. Il m’annonce ensuite que son portable est dans les vestiaires et donc sensiblement plus simple à récupérer. Un plan, il nous faut un plan… Peut-être, jeter un truc lourd contre les portes de métal ? Le vacarme devrait les forcer à se bouger logiquement. Ou l’un de nous crie et joue une comédie dramatique dans leurs bureaux pendant que l’autre fouille les vestiaires ?
Alors que je n’en étais qu’au stade de réflexion, il m’expose ses propres idées. Hmmm…. Le premier plan est vraiment bancal, et honnêtement la possibilité qu’ils surenchérissent en termes de punition s’ils nous choper me faisait froid dans le dos. Cependant les deux autres me plaisaient davantage. Et si j’en crois ce qu’il propose, il doit sans doute maîtriser les illusions, ce qui me donne évidemment des idées de plans dont je compte lui parler plus tard.

« Le plan A est inutilement risqué, si on se fait choper je n’ose même pas imaginer ce qu’on va se prendre. » J’allais poursuivre sur les possibilités qui était permise par l’imagination des surveillants, mais me repris en me rappelant que mes bavardages l’agacer « Par contre le B et le C se tiennent, reste à savoir lequel est le meilleur… ».

Dans le deuxième j’étais le ninja qui devait aller chercher le portable et dans le troisième je devais énerver les surveillants par ma simple présence. Présenter comme ça, c’était presque trop simple de deviner le rôle qui me conviendrait, je suis évidemment un parfait ninja. Cependant pour une raison que j’ignorais une petite voix me susurrais à l’oreillette que les surveillants me connaissaient bien et qu’il me serait facile de leur faire perdre du temps.

« Écoute, tu iras peut-être plus vite pour trouver tes affaires non ? Je risque de perdre du temps en essayant de trouver ton portable, en revanche, les surveillants m’ont toujours dans le collimateur alors ça sera facile de les énervés, vas pour le troisième. »

Je réfléchis un instant en passant une main sur ma joue comme si j’avais une barbe, ce que je n’avais plus à l’heure actuelle, juste un mauvais réflexe.

« Hmm… Si je comprends bien tu maîtrises les illusions. Donc j’avais pensé au fait que grâce à ça tu pouvais sans doute leur faire suffisamment peur pour qu’ils nous oublient deux minutes non ? Effectivement ça ne servira pas si on suit ton plan, mais j’ai pensé qu’il serait peut-être utile de te le partager, pour un éventuel plan de secours si la mission échoue, ou pour faire venir ton ami.e sans qu’ils ne lae remarquent. »

J’aimais beaucoup la tournure que prenait les événements, réaliser ces plans pourrait être plutôt drôle finalement, et j’aimais bien l’émulsion créative qui se formait autour de la discutions du plan.

Alors que le plan était presque rodé, il me précise qu’il maîtrise non pas l’illusion, mais les hallucinations. Oh, effectivement la nuance est importante, cela signifie qu’il est capable d’influencer la psyché d’autrui pour influencer leurs perceptions. Il y a donc des chances que ce ne soit pas que visuel contrairement aux illusions, enfin, si j’en crois ce que j’ai entendu sur ces pratiques des mages noirs. Il précise aussi que lae dît.e sauveu.r.se est seulement une connaissance. Oh. Peut-être que lui non plus n’a pas d’amis ? M’enfin ne spéculons pas trop vite, tout ce que ça veut dire, c’est que les chances que la personne vienne nous aider sont de 50 %. Au total… le plan devrait peut-être avoir 20% de chance de succès, c’est déjà ça non ?
Il cale ensuite un timing précis pour que l’on puisse coordonner nos actions du plan, rien de plus simple : Je le voie passé dans le couloir je compte jusqu’à 30 et je passe devant le bureau. Je me permets juste une moue blasée lorsqu’il me demande si j’ai pigé.

« Évidemment que j’ai pigé, j’ai l’air abrutie à ce point ? Tch. »

Après avoir eu le droit à des rappels, le plan se met en marche et il se rend dans le bureau pendant que je me planque dans le couloir en attendant. Mon cœur bat à cent à l’heure et un sourire sournois se scotch a mon visage ; j’étais bien trop heureuse de pourrir la vie des surveillants. Lorsque je constate qu’un certain temps s’écoule sans que Mordred ne passe, je commence à croire que je suis me suis fait avoir et qu’il a tout dit au surveillant pour les convaincre de son innocence. C’est pourquoi je fus presque surprise de le voir passé et me met a compter sur les chapeaux de roues ; 123456… STOP. EN SECONDE SAPH. Reprend à trois tranquille pépouze ; 3…4… 5… Ouf, j’ai repris le rythme. Si je m’étais raté sur le décompte il m’aurait bâché à vie sous prétexte que je ne savais pas compter jusqu’à 30. Le décompte fini, je passe devant le bureau des surveillants en faisant semblant de me faire discrète. Heureusement, il a le sang chaud et il ne peut pas me voir, et lorsque nos regards se croisent et que je lui adresse mon plus beau sourire de pub de dentifrice, il sort de ses gonds.

« MLLE LACEY. QU’EST-CE QUE VOUS NE COMPRENEZ PAS DANS LE MOT « PUNI » ?!
-Mais rien Monsieur, je cherchais juste les toilettes, j’ai le droit non ?
- Vraiment ?
- Oops j’ai dû confondre avec le bureau des surveillants vous savez j’ai plus toute ma tête. »

Stop, ne provoque pas trop où tu es triplement morte. Heureusement que j’ai ça dans le sang, d’énerver les gens. Ça marche du tonnerre, il se met à hurler pour alerter son collègue qui essaie de lui faire comprendre qu’il est suffisamment occupé avec l’autre cas. Parfait, ça devrait lui laisser le temps. Cependant étant donné que je l’ai un peu plus agacée que prévu, je me vois obligé d’adresser les plus plates excuses que je puisse. D'autant plus qu'il commence à croire qu'on essaie de la lui mettre à l'envers.

« Pardon, je n’aurais pas dû me montrer aussi irrespectueuse, je suis vraiment désolé, je recommencerais plus je vous l’assure… Mais ça m’a énervé parce que je cherchais vraiment les toilettes… » J'essaie de prendre mon meilleure jeux d'actrice « Et puis je voie même pas comment on aurait pu vous avoir, mon ami prend juste ses médicaments, et quand à moi si j'avais voulu m'enfuir je ne serais pas passer devant votre bureau... C'était juste une pause, on va vous la rendre nickel votre piscine. On a bien compris qu'on avait merdé...»

Ça passe à peu près car l'argument se tient. Mais si j’en crois leurs propos, s’il n’y a ne serait-ce qu’une tâche restante, je devrais nettoyer les vestiaires en plus, et seule. Oh non, jamais. Je continue d’étaler mes plus beaux mythos pour m’en sortir, et finalement je sens que tout ce qu’il souhaite c’est que je me barre au plus vite. L’air agacé il m’envoie balader pour que j’aille aux toilettes, vite et que je disparaisse de sa vue. Je prie de tout mon cœur pour que Aelig accepte de venir, car si la menace tenait toujours… Hors de question de me taper les vestiaires toute seule.
Je fais donc mine d’aller aux toilettes et d’avoir compris, et de toute façon je sens bien que ça les arrangerait que ma punition ne soit pas prolongée, car plus vite je serais loin d’eux, mieux ils se porteront. Ma tricherie aura peut-être permis d’enterrer mes provocations, mais je sens que la carence en endorphine va se sentir dans les heures qui suivent et ça, ça va être terrible. Je finis finalement par retourner à la piscine pour y retrouver mon collègue auquel j’adresse un sourire en coin, espérant de tout mon cœur qu’il ait eu le temps de récupérer son téléphone et que je ne les ai pas provoqués pour rien.

« Alors ? »

Aelig n’est pas  j o i g n a b l e ? Mon visage se décompose soudainement, et une succession d’image des vestiaires tout dégueu en noire et blanc défile dans mon esprit sur une musique triste. J’étais fichu, j’allais passer la journée et la nuit à tout décaper… Tout ça pour ri-
Il avoue la vérité. Haha, très drôle, je suis hi-lare. C’est évidemment ironique, et bien que j'ai envie de lui faire une réflexion sur son humour douteux, je me retiens car j'ai encore goût en la vie.
Ceci étant dit ça veut dire que c’est à Aelig qu’il écrit actuellement et qu’on a possiblement une chance qu’iel accepte. Apparemment la personne comptait venir parce qu’elle en avait marre de… Brad ? Je hausse un sourcil, sceptique, et il me montre le message. Un smiley vomi ? Il sert vraiment à quelque chose ce smiley ? Oh très bien, soit c’est un style.
Il m’explique ensuite qu’il peut duper l’esprit des surveillants et je le regarde d’un air presque triste.

« Oh oui effectivement ça peut marcher… Sinon tu peux faire un peu plus spectaculaire que ça non ?
» Au début je pensais à un immense monstre terrifiant, mais je me doute qu’il serait grillé « Genre faire apparaître la directrice pour les engueuler et leurs amène 12 000 boulots à faire ? Comme ça ils nous surveilleront plus pendant loooongtemps au moins non ? »

Je lui adresse un sourire radieux, très motivé à l’idée de me venger des surveillants. Certes, il n’y a pas de raison de se venger, mais au moins s’ils étaient occupés par des faux dossiers, Aelig aurait largement le temps de rentrer et de sortir.

« Après tout Aelig iel même a dit que l’on était des personnes drôles non ? Un peu de créativité ne fait pas de mal. Alleeeeez ça serait plus drôle, tu en es bien capable non ? »

Je lui donne une bourrade dans les côtes pour l’encourager, mais recule rapidement en pensant qu’il y avait une chance pour qu’il me jette un truc à la tête si je l’énerve trop. S’il exister un bouton magique pour faire disparaître la personne de nos souhaits de la surface de la Terre je ne serais malheureusement plus là.

« Enfin, je ne veux pas DU TOUT t’influencer hein. Fait comme tu veux bien sûr. Iel arrive dans combien de temps ? »

Je trépignais sur place ; d’un parce que j’ai envie de bouger et de passer à l’action, et de deux parce que j’avais atrocement hâte de sortir de cette fichue pièce qui empester la javel.

Mordred commence par critiquer mon idée, puis me menace de faire vomir des limaces. Urgh. Je lui jette un regard aussi dégouté que sceptique. Je jure que s’il fait ça, je… Qu’est-ce que je peux faire ? Lui déclencher des problèmes de thyroïde ? Pas ouf. Au pire je mettrais du poil à gratter dans leurs dortoirs en guise de vengeance. Mais bon dans l’idéal je préférerais ne pas avoir à expérimenter la régurgitation de gastéropodes.
Il me montre Aelig et lance son hallucination. Je regarde avec stupéfaction la directrice entrée dans le bureau des surveillants pour leur dire d’arrêter de lire du porno dans les toilettes des filles. Aelig nous rejoint et je constate avec une certaine admiration cette aura de style et d’assurance qui flotte autour d’ellui, ce qui finalement semble aller de pair avec un pouvoir aussi… éclatant de propreté. Cependant énorme désillusion lorsqu’iel se met à parler de Brad et Brenda avec un débit de parole digne d’un grand rappeur. Mais je m’en fiche de Braaaad je veux voir de la propreté !
Oh. Ah, ok d’accord. Pendant son long monologue, iel avait rendu la piscine si propre et brillante qu’il faudrait sans doute des lunettes de soleil au surveillant pour l’inspecter. Ensuite elle nous détaille comme si contrairement à iel et à cette piscine nous n’étions pas très brillants. Je nous examine ; on a l’air de deux abruties en maillot de bain, mais ça va en vrai… J’ai peut-être juste un peu de javel sur la joue, mais c’est tout… Je fronce les sourcils, et vois Mordred qui fait semblant de se tirer une balle. I know that feel bro. Je me racle la gorge, et me permets de dire tout bas.

« Est-ce qu’iel insinue qu’on manque de paillettes dans la vie ? »

Moi j’mets des paillettes dans la vie de qui je veux m’enfin. Excuse-moi de ne pas être pétillante quand ça fait une heure que je nettoie une piscine dégueulasse. Quoiqu’il en soit, je me racle la gorge et m’adresse directement à Aelig tandis que grâce au signe de Mordred pour signifier qu'il était temps de partir, tout le monde était sur le chemin du retour.

« Ahem, merci beaucoup du service vraiment, tu nous sauves. Sans toi on ne s’en serait jamais sortie.  Ha et Mordred ! Bravo pour l’hallucination, c’est stylé comme pouvoir, je dois bien l’admettre. Je sais bien que faire apparaitre la directrice n’est pas spectaculaire, mais bon, je n’allais pas te demander plus sinon ils allaient se douter que c’était une hallucination. » Je me retourne vers Aelig « Et puis il faut admettre qu’une directrice qui engueule les surveillants c’est quand même vachement plus drôle qu’un mur vide, n’est-ce pas ? »

Aarg j’ai dit un merci et un bravo dans la même phrase je suis vraiment un grand seigneur clément. C’est bien parce que le travail terminé m’a mis de bonne humeur, les preuves de respects ce n’est pas mon truc. Tandis qu’il était l’heure pour Aelig de normalement se faire la malle en profitant de l’illusion, je me tourne vers Mordred.

« Il ne serait pas temps qu’on dise au surveillant que c’est nickel chrome ? » J’ajoute, a voix basse « Et tu es sur que Aelig de dira rien ? Non pas que je n’ai pas confiance, mais… »

Mais si iel se sert de nous comme une anecdote pour couper la parole a Brenda et que la rumeur se répand jusqu’aux oreilles des surveillants qui nous retomberais dessus, ce ne serait pas « Top délire » pour citer le terme technique.

Mordred m’explique qu’il n’a pas confiance, et me précise exactement ce que je craignais : le prix pour les services de Aelig était le fait que cette histoire allait être rendue publique. Tant pis, iel était déjà reparti, il est trop tard pour désamorcer la bombe. Il propose ensuite de salir les outils, ce qui est plutôt malin et je commence à me mettre au boulot. C’est étrangement plus simple de dégueulasser les serpillère et compagnie que de nettoyer la piscine. Je pensais déjà à la liberté qui nous tendait les bras, plus qu’une petite dizaine de minutes et on serait sau-vé !
Des bruits de pas énervé me sortent de mes rêveries, et je vois les surveillants arriver avec l’air vraiment furax. Il se passe quoi ? Oh non, Aelig a vendu la mèche ? Sérieusement ?
Attends, ça n’a pas l’air d’être ça…
Mais quoi ? Pourquoi ils me tombent dessus comme ça ? Ils me demandent si l’accident est effectivement entièrement de ma faute et je les regarde d’un air outré.

« - Évidement que c’est de ma faute ! J’ai tout organisé seule on n’a jamais été de mèche avec Mordred. Je… quoi ? »

MAIS POURQUOI J’AI DIT CA. C’est exactement l’inverse du beau mytho que je leur avais pondu, bordel qu’est-ce qu’il se passe ! Mordred fait mine d’être sincèrement surpris que je sois parti en plein travail pour aller vendre la mèche. L’enfoiré… Tout vient de s’éclairer. Mon visage se tourne lentement vers lui comme dans un film d’horreur. Saloperie… Enflure… Espèce de…

« Petit futé. Je m’étais trompé sur ton compte tu es vraiment la meilleure personne de cette planète. J’espèce que tu iras passer un super moment au paradis. »

Mais c’est que ça ne s’arrête pas en plus. Il m’a maudit ce con, je dis l’inverse de tout ce que je souhaite dire. Je déteste les mages noirs et leurs fichus tours à la noix ! Ma vengeance sera terrible. Les surveillants vérifièrent tout de même notre travail, presque époustouflé par tant de propreté, mais ils m’entrainèrent quand même par l’arrière du col dans le bureau des surveillants. Puisque je ne pouvais pas dire à mon bien aimé camarade d’aller bruler en enfer, je mon contenter d’un royal doigt d’honneur accompagner d’un regard suffisamment explicite pour lui dire que la prochaine fois que je le croiserais il aller a morflé. Je n’avais pas encore réfléchi ma vengeance, mais elle serait terrible.

« Oh attendez ! Tant qu’il est là, il y a une chose que » je réfléchis intensément pour penser à l’inverse de mes mots « Vous devriez… Savoir…»

Ils s’arrêtent, blasés, et je lance un rictus en coin à Mordred. Non attend ce n’est pas le moment ne le narguer. Pense bien mot par mot pour éviter de dire n'importe quoi. Je parle donc excessivement lentement pour dire la vérité, me cassant le cerveau pour réfléchir à l'inverse à chaque fois.

« La directrice… tout à l’heure, c’était p- c’était une hallucination qu’il a lui-même causée pour vous faire du tort. »

Grâce à ce plot twist, le doute s’éveille dans l’esprit des surveillants qui me prenne pour une demeurée avec la lenteur avec laquelle je parle. Mais cela fait son petit effet, car lui aussi est convoqué.
Tu sais Mordred, tu n’as pas choisi de t’en prendre à la bonne personne. Tu as officiellement signé un contrat pour que je te pourrisse la vie jusqu’à la fin de tes jours.

Et le voilà qu'il sort le pipo et qu'il en joue sans aucune gêne devant les surveillants. J’ai compris. On est au championship du mensonge, mais on m’a refourgué un handicap supplémentaire. Je regarde sa comédie d’un œil fixe, mi-blasé, mi hors de moi. Intérieurement, je commence à vriller et des pensées telles que « Franchement là, si je l’assomme avec le PC des surveillants il aura moins mal à la tête » ou « En vrai si je le fais voler à travers la vitre, ça passe » me traversent l’esprit. Heureusement le staff qui travaille H24 dans ma tête m’insinue que ce n’est stratégiquement pas viable. Dommage. J’aurais adoré.
Je me mets donc à chercher une solution plus simple d’expression que de penser l’inverse de ce que je pense, et me saisis d’un stylo et d’une feuille et me mets à noter.

« Non seulement il ment, mais il m’a jeté un sortilège pour me forcer à dire l’inverse de ce que je pense. Il a délibérément utilisé ce sort d’hallucination sur vous. Alors certes, l’idée du sérum venait de moi, mais moi, je n’ai usé de mon pouvoir sur personne tandis que lui a usé de magie noire sur une élève et sur des surveillants. »

Je leur donne la feuille et fait un mic drop avec mon stylo sur la table avant de croiser les bras d’un air convaincu. Le surveillant qui lit la feuille se pince l’arête du nez, exaspéré, et jette un passe la feuille à l’autre qui a l’air au bord du burn-out. Franchement, deux minutes de plus et je pense qu’il fond en larme tellement il a l’air de ne plus en pouvoir. Je n’arriverais pas à faire accuser Mordred. C’était trop tard. Alors, autant sauver le cul de tout le monde. Je me concentre avant de parler.

« Au pire, venez-on fait tous comme s’il c’était passer quelque chose. Heu, pardon, ne c'était rien passer. »

Le surveillant au bout du rouleau hoche vivement la tête et son collègue confirme que l’important c’est que la piscine soit propre comme jamais. Le reste, c’est plus leurs affaires, eux, ce qu’ils veulent c’est par-tir. Il nous fond clairement savoir qu’ils n’ont plus rien à faire de nos différent, et on peut sortir. LIBRE.
Lorsque l’on peut enfin s’en aller, je me tourne vers Mordred d’un air furax.

« Maintenant si tu pouvais demeurer dans ma vie et rester le plus près possibles de moi ça serait- MAIS VIRE TON SOOOOORT ! » Je soupire et me passe une main sur le visage exaspéré, j’avais zappé « Tsais quoi, de toute façon oublie. Tu me reverras. »

Je lui lâche un nouveau sourire du démon, une chose était sûre, après le coup bas qu’il venait de me faire, j’allais me venger. Mais il fallait laisser à la réflexion le temps de s’incuber pour trouver « L’IDÉE » qui lui pourrirait la vie. Je savais que ma simple présence serait efficiente, mais il fallait trouver plus fort, plus efficace, plus diabolique. À vrai dire ce n’était pas tant par vengeance, car en soi il avait juste subi mes accusations et essayer de me le faire regretter, de manière très maligne qui de plus est. C’était peut-être un peu parce que je le trouvais drôle et que son répondant me pousser à vouloir l’agacer un peu plus. C’est ce qui est le plus étrange avec ce gars, je ne sais pas si je l’aime bien, lui et ses idées, ou si je le déteste vraiment entre ses réflexions et ses cafardages.