Cette école est un refuge pour beaucoup, dans cet univers de conflits. Mais cet abri est particulier. Poussez ces portes et venez découvrir ce nouveau monde. |
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Age : 29
Localisation : Rouen
Feuille de personnage Age: 19 Pronoms: Club: Bricolage Pouvoir: Manipulation et rituel maladies et empoisonnements
| Mar 23 Mar - 10:31 De Poussière et de Larmes
Mes doigts se resserrèrent autour du verre, faisant voguer le cristal de glace dans sa mer d'ambre. Tintement du frond contre le récipient transparent. Mon regard de même couleur ne pouvait s'empêcher de se faire noir en direction du fût d'essence de couleur noire, placé la pour faire une table dans un style indus' sympa. Si l'ambiance déco du bar PMU semblait nickel, ce n'était pas forcément le cas de l'ambiance sociale qui y régnait. Mes dents se serrèrent à chaque fois que l'une des brutes, derrière le comptoir, ventre tripotant, gxeulait à qui voulait l'entendre que sa femme était la pire des mxrdes. Je devais être habituée, me diriez-vous, étant enfant des bidonvilles... Mais non. C'était pas les plus démunis qui étaient les moins respectueux. C'était encore une preuve de la cxnnerie humaine. L'oreille gauche tiquait. Si l'ambiance était une horreur, elle était maintenant électrique. L'homme dont la Grèce n'était pas une géographie, et dont la sauce de son hamburger venait coller à son T-shirt déjà taché de gras, d'essence et de sueur crachouillait des paroles plus ou moins compréhensible sur la présence d'un jeune mage en danger... de sa propre famille. Le dégoût qui se formait sur mon visage n'était pas dû à la vision de la frite venue recueillir la sauce sur son tissu de coton qui cachait tant bien que mal un nombril poilu, mais plutôt la trahison dans laquelle il se glorifiait, trompettes et clairons épiques sortis. Les camions n'allaient pas tarder.
D'une traite, je finissais mon ambroisie de ce bar miteux en direction de l'homme, blouson de cuir sur l'épaule. A mon approche, les rires et les sourires se firent plus bas, les yeux de merlan ahuri suivirent mes deux doigts qui touchèrent les cellules poisseuses de l'épiderme, entre les deux yeux. Un sourire satisfait tandis que je prononçait les supplices des plaies d'Egypte dans une langue qu'il ne pouvait pas comprendre. Claquant des rangers que j'avais aux pétons, je sorti de la boutique de beuveries infâmes, et enfourcha la bécane qui me servait de véhicule. Pas peu fière, l'ayant monté moi-même de mes doigts agiles. Dreads couronnés d'un casque de guerre. Coup de cheville pour lever le démarreur, deux trois petit coup de poignet pour entendre pétarader le moteur de ce softail slim S. Avant de filer dans un nuage de poussière sur le bitume campagnard. Je devais de retrouver ces maudits camions.
Plus loin, deux femmes, en pyjama, dans un jardin. Le regard paniqué en direction de la route devant la maison. A l'horizon, les trois blindés qui roulaient a vive allure. C'était ici. Empoignant de nouveau le guidon, je fonçais vers l'arrière, portillons ouvert. La gamine ne semblait ne rien comprendre. Tant pis. Si c'était comme toi, elle s'en sortira, sans cette maudite cicatrice qui barrait le visage comme le présage d'un mauvais jour. " Hey par ici ! ". Je lève ma main, sors un deuxième casque du cxl de la bécane et l'envoie en direction de la gamine. " Allez grouille bordxl ! Ils vont nous chopper ! ". Pas de compassion ? Si, mais la notion de famille n'était pas vraiment dans mon vocabulaire surtout après avoir vu le cadavre ambulant et dégxeulasse qui servait de géniteur. Les pleurs de la mère, l'imcompréhension de la fille, mêlée a mon impatience n'aidait en rien la situation. La mère voulait s'assurer de ma bonne foi, criant des supplications et des remerciement sans queue ni tête. La gamine des questions sans paroles, des paroles balbutiées ou incomplète teintée d'interrogation. Qu'importe. Il fallait partir. Au moment ou ses fesses enfourchèrent la Harley, celle-ci bondit comme une panthère voulant éviter le filet des braconniers.
***
" Les gars. J'en ai une. J'fais quoi là ? ". Saleté d'Institut, toujours en retard. Nous étions maintenant dans un bus. J'avais laissé ma sublime bécane comme ça, dans la rue. Exposée. Après deux heures non - stop de route. Sachant qu'ils allaient la tracer, j'avais pris de ticket en direction de je ne savais pas où. " Ok. On s'retrouve là-bas ". La voix derrière le combiné était criarde, gxeularde. Ouais on me passait un savon et alors ? J'avais sauvé la p'tite de son propre père, c'était ça l'important. Je me rassis près de la nouvelle filleule, lui tendant une bouteille d'eau, le dos contre le dossier du bus. "Tu t'appelles ?". Bah ouais cocotte, tu la kidnappe presque et tu sais rien d'elle. Subtilité zéro. "On m'appelle Birdy.". Je tends maladroitement la main vers la fille, les rapports sociaux c'était loin d'être mon truc.
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| Mar 23 Mar - 14:27 C'est un rêve. C'est un mauvais rêve. Forcément. Je n'aurais pas du reprendre du bouillon hier soir. Il était trop gras. J'ai abusé aussi en prenant deux beignets au dessert. Ils étaient tout chauds, garnis d'une compote de pomme délicieuse. Des pommes de chez nous.
Je n'ai pas été réveillée en pleine nuit par ma mère affolée.
Je n'ai pas couru en pyjama dans la nuit glacée, tirée vers l'avant par maman qui me criait de fuir.
Je n'ai pas entendu les grondements des moteurs des camions ni les cris des hommes qui se mobilisaient pour me trouver.
Je n'ai pas vu la nuit éclairée par leurs phares ni vu les larmes briller dans les yeux de ma mère alors qu'un bruit de moteur pétaradait et que soudain j'étais emmenée loin de toute cette folie.
Je vais me réveiller dans mon lit, dans ce bout de chambre mansardé et bas de plafond.
Je vais retrouver Titi mon vieux singe en peluche.
Je vais ouvrir les yeux et voir mon mur couvert de dessins punaisés dessus. Mes oeuvres exposées pas tant par fierté que pour cacher l'antique papier peint qui se décolle.
Je vais entendre les bruits de tracteurs et de sabots. Les meuglements qui recouvriront le ronronnement lointain des machines à traire.
Je vais entendre la bouilloire siffler en bas, je descendrai timidement à pied de chaussons pour venir retrouver ma mère dans la cuisine, enroulée dans ma robe de chambre trop petite pour moi qui s'arrête au dessus de mes genoux.
Allez. Je vais me réveiller. Je ferme les yeux et je compte jusqu'à trois.
Un.
Deux.
Trois.
Je les rouvre. L'étrangère me fait toujours face. Elle est encore là. Je tombe des nues. Nous sommes dans un bus. L'aube ne tardera pas à percer l'horizon. Je sens dans le creux de ma paume la chaleur de la petite médaille métallique que ma mère avait mise là. Je ne l'ai toujours pas lâchée.
L'étrangère me regarde fixement, comme si elle attend quelque chose de moi.Je décline avec geste timide l'eau qu'elle me propose. Ce n'est pas suffisant pour la satisfaire. Ses dernières paroles me remontent alors en mémoire.
Elle s'est présentée. L'étrangère n'est plus. Elle s'appelle Birdy.
Alors je murmure en retour.
-Je m'appelle Marie-Colette ...
Elle tend la main vers moi ? Je la regarde quelques instants avant d'oser tendre la mienne en retour. La gauche. La droite est toujours fermement serrée autour de la médaille et de sa petite chaînette. La poignée de main qui en résulte est un petit peu étrange. Même s'il ne m'est pas arrivé souvent de serrer la main de quelqu'un, j'ai le vague sentiment que ce n'est pas comme ca que c'est supposé marcher.
Je lève vers elle mes yeux noisette, la détaillant comme si c'était la première fois que je la voyais. Dans un sens c'est un petit peu vrai. Elle ressemble à ces punks que mon père insulte quand il en croise l'image. La moto, le cuir. "le mauvais genre" comme on le dit dans la campagne. C'est pourtant elle qui semble t'il m'a tirée d'un mauvais pas. Ça ne m'empêche pas de sentir au fond de moi une boule d'angoisse. Je ne comprend pas ce qui s'est passé. Je ne sais pas ce qui se passe. Et j'ai peur de ce qui va se passer ... | | Messages : 13
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| Lun 29 Mar - 12:20 De Poussière et de Larmes
Des gamins arrachés de leurs familles, j'en avais vu des tonnes. Ils avaient tous le regard apeuré, triste... et finalement vide si on ne faisait rien. En aidant la famille de la dénommée Marie-Colette -sérieusement, qui donne ce nom à ses enfants ?- tu avais pris soin d'observer un peu sa chambre. Un livre de Tristan et d'Iseult sur le chevet, une peluche sur le lit... C'était une fille qui semblait être particulièrement aimée par sa mère. Une chose que tu ne comprenais pas vraiment, mais que tu respectais. Tout le monde n'avait pas le malheur d'être une enfant de camés. Mais... c'était plus commun d'avoir dans son entourage un sxlaud qui faisait du mal à un membre de sa famille. Oui. Si Je n'avais pas cet amour maternel qu'avait reçu Marie-C... "Ouais c'est à changer ça" La p'tite Coco, je connaissais toutefois la loyauté d'une famille de cœur, l'entraide et surtout, surtout le soutien. C'était comme ça dans le petit quartier où j'habitais. Sois tu avais assez aidé pour qu'on te rendes la pareille, sois tu finissais tes jours en crevant de faim, ou, une lame entre les cotes. On voulait pas de bouche de trop à nourrir.
La main serrée était fébrile. Tu comprenais le message. Mal-être, incompréhension. C'était étrange. On aurait dit une petite mésange blessée, la poitrine bombée, qui se levait et se baissait rapidement, le bec pointé vers le sol, attendant que ça se passe. Il y avait plusieurs réactions : l'action, la fuite, et l'abandon. Si Birdy était dans l'action, la P'tite Coco semblait être dans l'abandon. Elle acceptait son sort, pour le moment. Je sorti un paquet noir reconnaissable avec des messages de prévention dessus, en sorti un bâtonnet de même couleur de par ma bouche. Zippo en main, j' allumait la torchette, inspirant l'invisible et expirant un nuage odorant. Le bout de la brindille sèche scintilla comme un phare dans la nuit. Je restais là, un long moment à ses côtés, sans rompre le court de ses pensées, le temps de la pause. Cette journée avait été éprouvante. Tu n'osais pas demander à la gamine s'il elle voulait elle aussi goûter à la chaleur mortelle. Elle avait déjà refusé le liquide salvateur.
- On va venir nous chercher. Je préférais à cet instant rompre le temps suspendu sur le fil. Lui expliquer. Elle avait le droit de savoir. Je t'emmène dans un lieu ou il y a des gens comme toi et moi. Tu vas pouvoir apprendre. Et quand ce sera fait, je te promet que je t'aiderais à retrouver ta mère. Mais pour le moment, tu es en danger, et tu risquerais de mettre ta maman en danger aussi. Tu comprends ? Longue expiration. La route était longue. Surtout pour ce pauvre conducteur de bus qui voyait bien qu'il était inutile de parler du petit bâton interdit dans un autocar à une jeune fille en Dread, cicatrice profonde sur le quart du visage, habillée de cuir et les deux pieds sur le siège avant. C'était pas le moment de la faire chxer, ni elle, ni la pauvre gamine assisse côté vitre à ses côtés un peu plus perdu. Ma position avait beau l'air provocatrice, c'était surtout pour créer un mur entre P'tite Coco et le reste du monde. Juste le temps qu'elle puisse se ressourcer tranquillement dans son coin. "Ouais c'est ça gars, roule et nous emmxrde pas", pas besoin de parler. C'était clairement indiqué dans les yeux ambrés qui observait le regard du chauffeur, via le rétroviseur.
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| Mar 30 Mar - 17:46 Où m’emmène t'elle précisément ? Je ne sais pas. Dans un meilleur endroit que ceux où m'auraient emmené les fourgons noirs j'espère ... Un endroit pour les gens comme elle et moi. Que veut-elle dire ?
- Des gens comme nous ... ?
Je lève vers elle un regard chargé d’incompréhension.
Elle promet de m'aider à revoir ma maman. Une moue de tristesse passe sur mon visage ... Je ne sais pas si me rendre à elle serait lui faire un cadeau. J'ai déjà entendu mon père dire que j'étais la "punition" de ma mère envoyé par Dieu pour sa "faute". Ils ne savaient sans doutes pas que je pouvais les entendre ... Ma mère n'avait pas nié ce jour là. Elle a juste pleuré.
Mon coeur se serre à ce souvenir. Je sens l'eau monter dans mes yeux et la chasse d'un revers de mes manches. Honteuse de cette effusion devant ma sauveteuse. Elle n'a pas l'air d'être du genre à pleurnicher. Ni à tolérer ça chez quelqu'un ...
Birdy me demande si je comprend que je suis en danger. Comme si les événements que je venais de vivre ne suffisaient pas, son regard et son ton sérieux achèvent de me convaincre. Elle me dit que je dois protéger ma maman. Je hoche la tête. Une première fois timidement. Puis une deuxième fois, plus fermement.
Oui je comprend très bien ... Me tenir éloignée d'elle .. pour elle. Je n'ai jamais demandé à être la punition de quelqu'un ... Je ne sais même pas ce qu'on peut faire au bon dieu pour mériter d'avoir une enfant sorcière.
Alors peut-être sera t'elle mieux sans moi ... ? A moi c'est certain elle me manquera terriblement ... | | | |
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