L’école Leoska était complètement différente de l’enseignement que j’avais toujours connu, d’une part car il s’agissait d’un établissement français et même si mes parents m’avait régulièrement (à hauteur de deux fois par an) parlé du pays qu’est la France, je n’y connaissais pas grand chose. Mais également parce que l’école se concentrait sur la magie, chose qui était naturellement impensable ailleurs que dans les usines à mages. Tout était différent et pourtant j’y trouvais quelques similitude vis à vis de mon pays natal, cependant rien de transcendant pour autant. Ça changeait d’air et ça faisait du bien.

Les cours de la journée c’était enchaîné à une vitesse affolante si bien que je n’avais eu le temps, même durant les pauses, d’approfondir certains point qui éveillaient particulièrement ma curiosité, auprès de M. Andreatus, professeur principal des mages. En soit je n’avait pas particulièrement l’envie de me confronter de nouveau à lui. Que ce soit physiquement ou caractériellement cet homme était encore plus froid que ma grand-mère lorsqu’on lui parlait de son ex-amant des années trente… c’est dire. Loin de la l’idée que de flatter son égo, mais je ne pouvais faire abstraction de ses compétences, il fallait le dire ce professeur était particulièrement efficace et rapide durant les cours. Parfois trop pour mon esprit curieux et intéressé. Je comprenais mais j’en voulais plus, toujours plus.
Je me dirigeais donc à travers les couloirs vers l’une des salles de cours dont je savais qu’il avait enseigné peu de temps avant. J’avais volontairement attendu la fin de journée pour avoir le temps de converser avec le professeur à défaut de profiter des temps de pause. Je marchais l’air serein jusqu’à me retrouver face à la porte de la salle désirée. Sans plus de cérémonie je frappai à cette dernière et actionnai la poignée pour pénétrer dans la salle peu inquiet de déranger.

Qu’elle fut ma déception en m’apercevant que le professeur que je désirai rencontrer n’était pas présent. Je parcourrai la salle d’un air faussement boudeur, la lèvre inférieure avancée et les sourcils légèrement froncés. Mon regard s’arrêta sur un homme dont la chevelure était démesurément longue, à croire que c’était un critère de sélection que d’avoir des cheveux si long et soyeux pour entrer dans cette école.
Je ne me privai pas de détailler ouvertement l’homme en face de moi, devant lequel je m’étais arrêté à une distance qui me semblait respectable, hors de son espace vitale mais assez proche pour me faire entendre clairement.
Cet homme donc aux cheveux soyeux était, à mon goût, très élégant, son visage lisse d’imperfections quoi que ces dernières se fondaient dans sa peau, son air sérieux et concentré sur ses activités, une délicatesse naturelle mais masculine sans en faire trop. Et son style vestimentaire également très appréciable, qu’il arborait sans mal, assortissant parfaitement chaque pièces les unes avec les autres.

Cela dit, dévisager cet homme n’allait pas m’aider à trouver le professeur que je souhaitais rencontrer initialement. Ainsi je m’éclairai faussement la voix l’avertissant de ma présence, au cas ou il ne l’aurait pas remarquer, avant de m’adresser à lui d’une voix claire bien que légèrement ennuyée.

« Bonjour, excusez-moi, je souhaitai voir le professeur Andreatus. Il avait normalement cours ici il y a quelques instants… j’ai une question à lui poser sauriez-vous ou je peux le trouver ? »

e regardai l’homme occupé avec des cartes de jeux. Quel genre de professeur fait ça ? Et le pire dans cette histoire c’est qu’est-ce que foutent une tonnes d’origami, ma foi très mignon, sur la table ? Quoi que, de quoi m’étonnai-je après avoir parlé à des plantes et à un chat ?
J’osai critiquer le bureau, cependant il était, jusqu’à présent, sans doute la personne la plus normale que j’ai pu rencontrer jusqu’ici. Son visage aux allures sérieuses sans pour autant faire trop strictes, me paraissaient bien plus avenante que le professeur Andreatus qui je fus certain que l’on pourrait égorger un agneau devant lui, il ne broncherait pas.

« Bonsoir ! Si vous voulez courir, il y a le terrain de sport ou le gymnase. »

Pardon ? Avais-je bégayé ? Pourquoi me parlais-t-il de courir ? J’en avais fichtrement rien à foutre du gymnase, je savais ou aller pour faire le sport et puis quel était le rapport avec ce que je lui avais dis ? Pris d’un doute, il me fallut tout de même réfléchir à la situation pour m’assurer que je n’avais pas émis de connerie. Et pourtant non, je fus certain de ne pas avoir sous-entendu mon désir de sport.
Donc clairement ce professeur ne m’avait pas écouté, j’haussai les sourcils perplexe. En même temps il semblait porter davantage de considération a son paquet de carte qu’à ma personne. Ses mains habiles triant et mélangeant ses cartes d’un air si naturel que les mouvements lui étaient instinctifs. Les cartes se décollant les unes des autres, glissant entre les mains de l’homme à la chevelure rouge vif.

Je baisse la tête vers le bureau observant un instant les origamis. Je n’y connais pas grand chose en pliage de papier mais cela dit je ne pouvais qu’affirmer que ces petits animaux étaient drôlement mignons et bien fait. Cependant je ne voyais pas bien pourquoi il y avait ces petits pliages dans la salle.
En effet, je voyais mal le prof s’amuser à faire des origamis à ses heures perdues… Donc soit c’était cet homme, qui n’avait strictement rien écouté de se que j’avais dis, soit quelqu’un les avait apporté pour une raison qui me semblait clairement inutile et sans doute inintéressante. Et puis ça devait prendre du temps et a quoi servait d’avoir autant de petite grenouilles ? Ma curiosité voulait savoir finalement savoir à quoi elles servaient. La traitre était passé du désintéressement au besoin de savoir la raison de leur présence.

« Excusez-moi, mais ce n’est pas dans mon intention immédiate d’aller courir, » répondis-je d’un ton perplexe.

Je me sentais dans l’obligation d’insister, affirmant mon ton pour me faire comprendre. Surtout que je ne serais pas venu voir un prof pour demander ou se trouvait le terrain de sport ou le gymnase. A la limite je préférais voir avec un autre élève pour ça. Mais là n’était pas la question, je voulais mon renseignement, vraiment. Et ce monsieur me semblait un poil ailleurs.
Je me décidais finalement de reposer ma question espérant cette fois attirer son attention et surtout avoir une réponse de sa part. Ou à la limite il me dirait qu’il ne sait pas, je pourrai lui éviter de lui faire perdre son temps, et le miens par la même occasion. Peu importe, mais je voulais vraiment assouvir ma curiosité. Qui sait, je pourrais en plus me servir de mes nouvelles informations pour un prochain devoir ou autre.

« Je cherche le professeur Andreatus. J’ai une question pour lui, » répétai-je de nouveau.

Je me mis à mordiller ma lèvre inférieure tout de même concentré sur l’homme en face de moi dont j’ignorais l’identité, était-il un professeur lui aussi ? Ou quelque chose de ce genre ?

Je le regardai mélanger encore et encore à croire qu’il ne s’en lassait pas. J’aimais bien jouer aux cartes mais mélanger n’était pas ma tasse de thé alors que lui s’y collai depuis au moins cinq minutes, entre le moment ou je suis arrivé et qu’il réagisse, n’avait pas arrêté et semblait aucunement s’en accoutumer.
J’exagérai sans doute sur le temps mais c’était long. Il étala finalement le jeu sur le bureau tout en me demandant si ce n’était pas trop lourd… C’est quoi encore ce bordel ? Je fronçai les sourcils sans comprendre.

« Je plaisante. Il était là, et il va revenir. Je ne sais pas quand, par contre. »

Ha ha ha, mais quel humour douteux… Je retirai tout ce que j’avais précédemment supposé, il était chelou. Surtout que c’est pour au final me dire que le prof reviendrait dans une durée indéterminée. Quoi que, si lui aussi avait parlé avec ce type étrange, ça ne m’étonnais de ne pas le voir arriver, à sa place j’aurais aussi filé.
Je suis bien mauvaise langue, je ne savais rien d’autre à part le fait qu’il ne m’ait pas écouté, qu’il était bizarre et qu’il avait un humour étrange. Rien de choquant finalement.

Bref il me proposa de choisir une tarte parmi son éventail de… comment ça une tarte ? Dites moi que c’était une blague et que je n’étais chalot de l’école.
Je me permis donc de le reprendre gentiment en précisant que je choisissai ma CARTE. J’en tirai une au hasard puis la regardai pour la retenir et finalement la rendre au drôle de bonhomme.

« Désolé pour la confusion tout à l’heure, j’avais entendu autre chose. Monsieur Andreatus sait que vous le perchez ? »

Oh non mais c’est un sketch ? Perchez ? Vraiment ? Mais c’est quoi cette école ? Après le chat bavard, l’autre accroc au fleurs, je tombe sur un type qui n’est pas foutu de choisir les bons mots pour parler.

« Euh… »

Voilà que j’en perdai mes mots, sans doute trop perturbé par cet étrange personnage. Cela dit il semblait me totalement inoffensif, c’était déjà ça.
Il fondit les cartes ensemble mêlant la mienne aux autres, allait-il réellement me faire un tour de magie ? Je le regardai faire d’un oeil curieux, je regards rivé sur les cartes fasciné par son savoir faire pour ensuite en tirer une et me la désigner.

« C’était celle là ? »

Je regardai la carte, puis lui, et de nouveau la carte.

« Non, mais c’était vraiment pas loin, » lui répondis-je.

C’était faux, totalement faux. J’avais tiré un six de trèfle et il venait de me montrer un roi de carreau. Rien à voir. Ma fascination tombait peu à peu pour laisser une moue limite gêné. J’allais finir en burn out avec cette école.

« Sinon, non monsieur Adreatus n’est pas au courant que je le cherche, enfin je crois, je marquai une pause pour soupirer. Je ne sais pas quand je vais pouvoir m’adresser à lui autrement qu’en cours »

Je ne partis pas pour autant, curieux et un poil amusé bien que dérangé par son jeu de carte malheureusement pitoyable jusqu’à maintenant. Ou alors ce n'était pas de chance ?

Les mains dans les poches, je le regardai manipuler ses cartes toujours aussi peu convaincus par son affaire. Cependant c’était assez satisfaisant de le voir faire. Je m’attendais à ce que son tour de passe passe soit finit mais visiblement il continuait jusqu’à me présenter une seconde carte. Trois de coeur, évidemment ce n’était toujours pas la bonne.
Les lèvres pincés je secouai la tête pour lui affirmer le second échec. J’avais presque envie de lui dire qu’elle carte c’était, mais il ne semblait jamais s’arrêter de les manier. J’attendais donc qu’il en vienne aux faits, j’avais certes du temps à perdre et jouer au carte ne me dérangeait pas mais initialement je voulais voir l’autre prof.

« C’est gentil à vous de vouloir aider Monsieur Andreatus avec son problème d’eau courante, mais pourquoi attendre les cours pour lui en parler ? Il est assez grand pour appeler un technicien lui-même, en plus. Au moins que vous ayez le même problème et c’est la nature de votre question ? Allez voir un plombier, voyons. »

Je m’arrêtai de ronger ma lèvre et bloquai mon regard sur les cartes, avais-je bien entendu ? Mais c’était quoi encore son histoire d’eau courante ? Je relève la tête avec une grimace d’incompréhension, vraiment de toute l’administration et des profs de cette école il fallait que je tombe sur un magicien en carton et guignol à ses heures perdues ?
Je suis mauvais, il est cool mais il a un problème avec la langue française ? Sachant que je suis coréen se serait une sacrée ironie du sort. Je voulais donc lui répondre mais je ne fis que bafouiller. Au final ce fut moi qui avait le plus l’air d’un guignol.  

« Votre carte est donc dans ce tas, on est d’accord ? »

Je marmonnai un oui, car visiblement je n’avais toujours pas retrouvé l’usage de la parole. Il retourna l’une des cartes qui je pensais aller être le premier échec.

« Votre carte était un six de trèfle ? »

J’avais acquiescé à sa question précédente déçu et sans aucune attente mais finalement je m’étais fait avoir comme un con. Moi qui le pensait dénué de sens était finalement vraiment malin, ou très chanceux… Je regardai la carte puis lui, finalement ce gars était vraiment cool mais aussi très étrange. Je retirai volontiers toute ma mauvaise fois à son égard. J’avais rien compris à son tour mais en fin de compte c’était très stylé. Il m’avait bien eu et j’avais jugé trop vite.

« Effectivement… comment vous avez fait ? »

Cela dit ça ne réglait pas notre problème de plomberie. D’ailleurs je n’avais pas de problème de plomberie… Je me détachai un instant de ses cartes pour plonger mes yeux dans son regard pour lui répondre car miracle, j’avais enfin retrouvé ma voix.

« Excusez-moi, mais… Je ne vois pas le rapport entre une question de cours et problème d’eau de monsieur Andreatus. Je pense d’ailleurs qu’il n’aura pas besoin de moi pour cela. Non je voulais avoir des renseignements sur les malédictions et tout ces genres la. »

« Un magicien ne révèle jamais ses secrets », bah oui mais j’étais con moi aussi à demander. Comme si ce n’était pas logique qu’il n’allait rien me dire, vraiment je pouvais vraiment être empoté, il n’y avait pas à dire. Je lâchai un long soupir plus par dépit envers moi même que pour cet homme, dont je ne connaissais toujours pas l’identité.

En soit cela  m’importait peu, en revanche je me sentais aussi perdu que désespéré par cet étrange énergumène.
Il me faisait penser à un enfant qui ne tenait jamais en place, pas une seule fois il avait cessé plus de cinq secondes de bouger, que ce soit pour ses cartes ou pour m’expliquer les problèmes de plomberie du prof. Moi même qui étais un électron libre ayant la bougeotte et assoiffé de liberté j’avais du mal à le suivre. Ou alors je me prenais trop la tête ?

« Vous avez essayé la bibliothèque, avant de vouloir voir Monsieur Andreatus ? Vous trouverez de quoi faire et ça amènera d’autres questions. Vous cherchez quoi exactement, je peux peut-être aider ? »

Oui j’avais effectivement pensé à vérifier les cours, internet, la bibliothèque, et même demandé à un ami de Corée, mais je ne me sentais pas satisfait pour autant. Les interactions réelles étaient toujours plus intéressantes pour moi que pouvaient être celles d’un simple livre. J’appréciais avoir une personne en face avec qui discuter voire débattre de différentes choses liées au sujet ou non.

« Bien sûr, mais il n’y avait rien qui satisfasse ma curiosité. J’aurais souhaité avoir des informations et des précisions concernant les objets normalement bons, comme les catalyseurs ou autres artefacts bénéfiques et améliorant les compétences ainsi que les performances d’un mage, peuvent devenir maudits que ce soit à causes de sortilèges ou de magies. Sachant que parfois la malédiction à une puissance inférieure à la magie dite « bonne » mais qu’elle la domine tout de même. »

Les malédictions représentait un domaine vaste mais j’avais envie d’en apprendre plus au sujet des objets en général mais également ceux qui perdait leur immense puissance simplement à cause d’un mauvais sort, d’un anathème ou blâme aussi faible soit-il.

J’avoue qu’au vu de notre discussion sur la tuyauterie du prof, j’étais un peu inquiet de la réponse qu’il allait pouvoir me donner. Cela dit, je n’allais tout de même pas cracher sur des informations, et étant donné que je l’avais mal juger, il était hors de question que je ne sois pas plus attentif à cet étrange bonhomme.

Je devais d’ailleurs sans doute être aussi curieux de sa réponse qu’impatient qu’il fasse de nouveau un tour de magie avec ses cartes. Il m’avait bien cloué le bec avec son tour précédent, j’avais envie qu’il me montre davantage ma bêtise d’avoir douté et qu’il m’épate avec un domaines dont j’en ai habituellement rien à faire.

« Et donc, tu as quoi comme questions ? »

Il fallait effectivement que je réfléchisse à ce que je voulais savoir exactement. C’était bien beau de balancer le sujet brut, mais je ne pense pas que l’on puisse m’aiguiller correctement si je n’étais pas plus précis. Quoi que, certaines personnes pouvaient être très fortes pour survoler le sujet tout en répondant aux question cachées. Mais bon je m’adressais tout de même à un homme qui venait de me balancer les problèmes de tuyauterie du prof sans que je n’ai demandé quoi que ce soit.

« J’aimerai en savoir plus sur les puissances négatives dans ce sens. Comment une si faibles quantité est capable de dominer autant une magie dite « pure ou bonne. Ce genre de choses… »

Je fus finalement reconnaissant pour l’aide que pouvait potentiellement m’apporter ce… qui était-il d’ailleurs ?

Bon, j’étais satisfait qu’il m’apporte un peu d’aide et qu’il propose de transmettre mon identité au professeur. Avec cela, j’espérai bien avoir des réponse clair et un peu plus précise que ce que j’avais pu trouver. Surtout que l’on avait pas encore abordé ces points en cours et je ne savais même pas si on allait le faire aussi précisément que ce que je souhaitais savoir.

Je pris le temps de mélanger les cartes comme il me l’avait demandé et lui rendit le paquet. Je le regardai faire pendant que je lui répondai :

« Je suis Eden Cho-…, m’arrêtai-je, interrompu par le magicien pour choisir l’une de ses cartes. Je m’appelle Eden Choi et je suis en première année supérieure. Et vous-êtes ? »

J’étais tout de même aussi intrigué par son identité que son nouveau tour de magie. Je gardai les yeux s’activer sur ses mains, toujours sans chercher à comprendre ce tour. Cela me donnerait du file à retordre pour au final sans aucun doute rien comprendre et juger facilement. Et je n’avais pas spécialement envie de me frustrer, me connaissant, cela pourrait profondément m’agacer de ne pas comprendre. Surtout que je m’étais planté lourdement avec un jugement mal avisé.
J’étais, cela dit, toujours admiratif de sa facilité à manier les cartes. En principe j’avais plus l’habitude de les utiliser pour des yeux tels que le tarot, le poker ou ce genre de jeu que pour autre chose. Je ne m’étais jamais vraiment intéressé à cela mais il parvenait à éveiller ma curiosité, bien que ce ne soit pas très compliqué.

Parmentier ? C’est quoi ce mot encore ? Il me semblait l’avoir entendu comme étant un plat français mais voilà que j’avais un doute. La langue française était décidément bien difficile. Il y avait trop de même mots pour des définitions différentes. Ça me perdait à force, résultat je ne savais même pas ce que voulait dire ce mot ! C’était quoi ? Une sorte de salutation, si j’en crois le contexte. Est-ce que du coup c’était un mot pour abrégé le « ravi de te rencontrer » ? Ou un synonyme d’enchanté ?
Vraiment je comprenais rien, on disait des langues asiatiques qu’elles étaient compliquées à cause de leurs symboles comme le hangeul pour la Corée, mais le français était vraiment un enfer aussi. Ils pouvaient pas faire plus simple ? C’était un délire, il y avait même des exceptions dans les exceptions.

Bon, je soupirais et répondis d’un sourire pour lui retourner le parmentier. Ça se disait comme ça au moins ? Ou parmentement ? Parmentierement ? Je ne savais pas, j’étais perplexe, aussi je préférais de pas utiliser ce mot dans ma réponse.
En fin de compte je me retrouvais plus concentrer à comprendre sa forme de politesse que son tour de magie… c’est quand Télesphore, donc aborda des claquements de doigts que je revins sur son tour.
J’avais pas suivit, pourquoi il voulait claquer des doigts du coup ? Putain, son Parmentier m’avait perdu. Je dû faire un effort monstrueux pour oublié sa présentation, pour dire, même son prénom était moins original que sa forme de politesse. Moi qui étais convaincu que ça se mangeait… j’avais pas l’air con maintenant.

Je le regarde faire son tour, se planter de carte puis finalement trouver la bonne. J’ai été étonné et surpris si je ne m’y attendais pas. Il m’avait eu une fois, il était bizarre d’accord mais j’avais bien compris qu’il était très fort. Ill est possible aussi que mon manque de réaction est un rapport avec… il fallait que cesse d’y penser, je reviendrai plus tard sur mes cours de français.
Je ne pouvais pas le nier, que j’ai suivit ou non son tour, cet homme était très fort pour ça. Et puis c’était amusant surtout sans chercher à comprendre. J’aurais presque trouvé ça aussi incroyable que l’autre spécimen avec ses plantes. Voir plus cool parce que Télesphore était drôle alors que l’autre était juste… blasé.

« Vous êtes vraiment très fort, j'ai beaucoup aimé vos tours, lui dis-je satisfait et amusé, je comprends votre raisonnement mais j’imagine que même sur ce sujet il y a des exceptions, un peu comme la langue française finalement. Est-ce donc possible qu’un sort dit faible puisse contenir une magie plus puissante ? »

Le mot "inexactitude" n’était pas un mot régulièrement utilisé dans mon vocabulaire. Il y avait décidément tout un vocabulaire qu’il me manquait. Que ce soit ce genre de terme ou visiblement celui de la politesse comme « Parmentier ». Il allait falloir que je retravaille tout ça plus correctement, il ne faudrait pas que cela me porte préjudice pour les cours.
Les informations qu’il me donnait étaient intéressantes et inspirantes, ma curiosité voulait toujours en savoir plus à croire que celle-ci n’était jamais rassasiée. Mais c’est vrai, ma question était mal posée, il fallait que je m’exprime moi-même mieux que cela si je ne voulais pas me perdre dans mes questionnement.

« Effectivement ça pourrait entrer en compte. »

Je me mordis la lèvre inférieure réfléchissant à ses explications. Plus je les ressassais plus de nouvelles questions me venaient en tête. Si bien qu’à force j’étais moi-même perdu dans ma réflexion.

« Mais si on part du principe que l’objet fut enchanté par un mage puissant mais que celui-ci, pour des raisons de praticité, utilise un sort plus simple, considéré comme faible mais qu’il y met plus de puissance augmentant ainsi son intensité. La magie pourra-t-elle plus facilement résister à la corruption d’un sort plus puissant ? »

Cette fois j’essayai de ne pas m’égarer de nouveau dans mes explications. Et surtout j’espérais utiliser les bons mots, sinon en plus de remettre la langue en question c’était moi sur qui j’allais avoir des doutes au point de ne plus parler, ce qui serait fâcheux sachant que j’aime bien chanter.
Ce n’était pas le sujet, je voulais approfondir ma question, quitte à l’embêter autant le faire d’un coup et après je laisse se pauvre prof tranquille.

« Et donc pour l’enchantement originel, pour celui de l’objet, je veux dire. Est-ce que la puissance du mage à un impact sur le sort, en termes de résistance, que ce soit au niveau du temps, de la tenue ? Ou alors, le sort uniquement compterai, comme livré à lui-même, indépendamment de l’enchanteur ? »

Sincèrement je n’avais pas compris ou il voulait en venir, avec ses premières phrase. J’avais bien compris la forme cette fois, mais le fond… c’était encore à travailler. J’avais l’impression qu’il tentait d’introduire sa future réponse mais tout était flou pour moi. Je n’arrivais pas à voir ou il voulait en venir, sans parler du verbe tousser… bon je n’étais pas idiot non plus. J’avais initialement compris à quoi il faisait référence avec le « tout ça ». Mais après il m’avait mélanger entre le « tout ça », « toussa » et la « Toussaint ». Finalement je ne savais plus plus ce qu’il voulait dire ou la ou il voulait en venir. Au final j’étais peut-être un idiot.

Au final il répondit à mes questions, ses explications étaient bien plus claires que celle du « tout ça », au moins, là je comprenais. Celles-ci allaient pouvoir me servir de bonnes bases pour mes prochaines questions, celles que je poserai au prof cette fois. Au moins je pourrai avoir des bases plus solides que mes questions parfois hasardeuses et sans vraiment de sens.
Moi qui initialement était déçu que Monsieur Andreatus ne soit pas présent, finalement c’était ou aussi enrichissant de parler avec Monsieur Archidice. Je lui était reconnaissant car grâce à lui j’avais passé du bon temps aussi bien théoriquement avec ses explications de la magie mais aussi au niveau du divertissement avec ses tours et son maniement des cartes.

« Je vous remercie de votre patience et pour vos explications, elles me seront grandement utiles. Mais j’ai une dernière question : c’est quoi la Toussaint ? »

Parce que oui, bon si j’avais compris l’entièreté - ou presque - de son discours, je ne savais effectivement pas ce que pouvait être la Toussaint. J’aurais tendance à dire qu’il s’agissait d’un met, ou bien d’un synonyme du verbe tousser. Ou alors ça y été lié. Cela importait finalement peu. Quitte à déranger cet homme autant le faire juste un instant de plus. Surtout que ce dernier semblait passionné par sa nouvelle activité qu’était la construction d’un château en carte.
Finalement je n’aurais peut-être pas dû le déranger, il avait l’air tellement concentré dans son activité, je m’en voulais presque pour cette dernière question. Presque, parce que ma curiosité dépassait quand même la plupart de mes autres émotions. Et puis en fin de compte c’était plutôt satisfaisant de le voir monter son château, il était sacrément habile de ses doigts.

J’allais finir complètement fou… Je ne comprenais rien à son charabia, au final la Toussaint était une fête religieuse, d’accord. Un peu comme Chuseok je pense, si j’ai bien compris… quoi que, et vu que j’ai justement rien compris, nous voilà bien embêté.
D’ailleurs pourquoi il m’a parlé d’une ville ? La Toussaint en est une ? Est-ce que la France utilise des mots quelconque pour des noms de ville ? Ils sont pas un peu timbrés quand même ? Déjà qu’un seul mot à plusieurs significations, mais en plus faut que ce soit des nom de ville ?

Je devais pas avoir l’air con à le regarder avec des yeux de merlan fris aussi. Si j’ai bien compris la Toussaint est une fête religieuse. Bon ok. Par contre, je crois que j’ai besoin d’explications sur les pommes, les patins invincibles, la veste, les gens à paillettes… Du coup approximativement toute son explication. C’est limite si je ne suis pas encore plus perdu et connu qu’au départ. Et puis lui demandé une ré-explication n’est probablement pas une bonne idée étant donné qu’il a l’air plus concentré sur son château de carte, qui je dois avouer est très stylé.

« Bah… euh… »

J’ai jamais essayer les châteaux de cartes, j’ai presque envie d’en faire un avec lui, ça a l’air cool et un bon passe -temps, bien que ça à l’air de lui demander environ soixante-dix pour cent de sa concentration. Au passage j’ai l’impression que ça a également bouffé la mienne étant donné qu’à présent je suis plus occupé à regarder ses mains s’activer avec plus de dextérité que son cerveau pour me répondre.
Bon ben à défaut d’avoir comprit quoi que ce soit à part que ça ressemble de près ou, et surtout, de loin à Chuseok mais sinon… j’ai rien compris d’autre.

« Non je crois pas… » lui dis-je à présent distrait par son occupation.

Monsieur Archidice me proposa finalement de m’essayer au château de carte. Avant même que je puisse répondre, l’homme me donna un paquet. Je ne pouvais qu’admirer sa minutie. Il fallait croire qu’il était bien meilleur avec un jeu de carte que pour le dialogue. Il fait beau m’avoir fait tout un tas d’explication à ce jour, j ‘étais toujours un peu perdu. Même en faisait une introspection des données fournies durant cette conversation, au final ce n’était pas bien glorieux. Intéressant certes, enfin pour certaines choses.

Je m’attaquai alors à l’empilement des cartes à mon tour en suivant ses conseils, enfin si s’en étaient vraiment. C’était assez logique de le faire ainsi mais bon. Je faisais quand même ce qu’il me conseillait. J’étais plutôt satisfait, bon ça ne ressemblait pas encore à grand chose contrairement à lui mais au moins j’avais réussis à maintenir deux paires de cartes en équilibre, c’était déjà pas mal.

Je jetai un coup d’oeil vers le monsieur qui s’écarta pour éclairer la pièce pendant que je disposais ma cinquième carte sur les quatre autres. Puis l’étrange bonhomme s’excusa pour des raisons horaire, je regardai l’heure à mon tour sur l’horloge de la salle pour constater qu’effectivement il était assez tard.


Monsieur Archichice récupéra ses cartes brisant ainsi mon petit château qui ressemblait pas à grand chose… En fin de compte il était amusant, j’étais plutôt déçu de partir. Enfin jusqu’à ce qu’il me sorte panacée… je n’ai aucune idée de ce que c’est. Était-ce un mot de salutation comme Parmentier ? Je pourrai donc les utiliser par la suite ?
C’était plutôt chouette j’avais au final put en apprendre plus sur la magie ainsi que du nouveau vocabulaire, J’avais été bien mauvaise langue, c’était une chouette personne et très aimable.

« Je vous remercie pour votre aide. Bonne soirée à vous. »

Suite à cela nous nous séparions, lui comme une flèche et moi, bah… moi je repartie d’u pas tranquille vers le dortoir. Je n’avais pas envie de me presser. Et puis ça me permettais de repenser à toute notre conversation. Bon je n’avais pas tout comprit, même pas grand chose mais ça avait été cool et instructif. Il était vraiment bon en magie, par contre pour aligner ses phrases ça m’avait pas toujours l’air d’être simple. Ou encore une fois, le problème venait de moi. Je ne savais pas trop.
En tout cas je n’étais pas totalement convaincu par son idée de faire un château de carte sur un kayak. Étrangement, ou non, je me doutais que ça ne serait pas très stable ou même utile, tout simplement. 

Mais bon au moins j’avais le sourire aux lèvres après cette conversation.