Cette école est un refuge pour beaucoup, dans cet univers de conflits. Mais cet abri est particulier. Poussez ces portes et venez découvrir ce nouveau monde.
Feuille de personnage Age: 23 Pronoms: Il Club: Musique / Bricolage Pouvoir: Modification du cycle naturel des plantes
Alyn
Premier de la classe
Jeu 6 Juil - 23:50
La musique soigne l'âme
TW : angoisse
Je me réveille en sursaut, baignant de sueur, enroulé dans mes draps. Je mets un moment avant de reprendre mes esprits, pliant lentement les jambes pour ramener les genoux à ma poitrine et mets ma tête au creux de mes paumes de main. Mon souffle est court, l’obscurité profonde et étouffante. Je ne m’attendais pas à mieux après l’insomnie des nuits précédentes, cela aurait étonnant d’avoir enfin une nuit de sommeil agréable. Je ne demandais que ça mais visiblement ce n’était pas pour ce soir.
Je ne regarde pas l’heure, cela ne serait d’aucune utilité. Je n’allume pas la lumière non plus, préférant rester seul dans cette obscurité qui brouille mes sens. Le silence est assourdissant dans mes oreilles, j’entends mon cœur pulser de manière irrégulière. Il faut que je bouge. Cette pensée surgit comme un soudain éclair et, toujours dans cette obscurité, je me rhabille, pousse mes draps d’un geste presque mécanique puis me lève. Je ne réfléchis pas, je ne suis pas en état. C’est cette heure de la nuit où les pensées prennent leur liberté, se bousculant comme à l’entrée d’une boîte, cherchant à se frayer un chemin et à prendre l’avantage sur les autres. C’est un tourbillon enivrant, tumultueux et infernal.
Je me dirige vers l’endroit où est posé mon violoncelle. Je sais qu’il est là, je le regarde tous les jours sans oser le toucher. Mais il m’attire comme un aimant, j’ai besoin de lui là maintenant et il le sait. Je le saisit, prends mon archet et sort sans destination précise. Mes pas se dirigent instinctivement vers la forêt, toujours dans cette sorte de transe. Je me déconnecte de la réalité et écoute mes pensées murmurer, se chevaucher, se concurrencer pour finalement s’accorder.
J’arrive au milieu des arbres, trouvant un tronc sur lequel m’asseoir. La lune laissepasser un rayon, assez pour ne pas avoir à me soucier d’où poser mes pieds. Elle sera ma compagne ce soir, ma seule spectatrice, silencieuse et complice de mon tourment. Cela faisait si longtemps que je n’avais pas touché à un violoncelle, c’était trop douloureux. Mais si l’esprit pense avoir oublié, le corps et le cœur non. Mes mains savent exactement où se poser et je commence à jouer.
Ce n’est pas une mélodie connue, pas un de ces morceau sans saveur que l’on peut entendre par le premier venu. Celui-ci est empreint de ma mélancolie, de ma rage, de mon âme et de mes couleurs. Les notes s’enchaînent au rythme de mes pensées, créant un ordre dans les méandres. Je ne lutte pas contre, je n’ai pas la force. Je m’abandonne.
La première chose qui vient, c’est l’angoisse. Cette angoisse existentielle, profonde, insidieuse. Elle ne se montre pas, elle grandit silencieusement pour venir me dévorer. Elle est devenue ma compagne, connaissant le moindre de mes contours tout comme je connais si bien sa voix. On se connait depuis longtemps, depuis le jour où elle a débarqué dans ma chambre après une violente altercation familiale. Nous avons grandi ensemble. Elle est à la fois mon bourreau mais aussi mon addiction, m’entrainant dans les tréfonds d’une souffrance silencieuse et douloureuse. Elle s’assoit à mes côtés, sagement, silencieusement, doucement bercée par le doux son émit par mon instrument. Elle s’apaise, et moi avec.
Vient avec elle la solitude, qui se penche doucement sur mon épaule. Elle est à la fois belle et effrayante, comme une rose que l’on n’ose approcher. Elle est somptueuse, elle est douce et réjouit tous les sens. Les minutes deviennent des heures, le temps passe et guérit. Mais à s’y perdre, à trop la vouloir, elle blesse. Alors elle s’assombrit, elle pique jusqu’au sang. Se mêlent en moi ces sentiments contradictoires, celui du bonheur de pouvoir s’écouter dans une solitude salvatrice et celui de la peur de demeurer seul à jamais. Cette peur de ne pas être compris, de ne pas être accepté, de ne pas être aimé, de ne pas pouvoir partager mes joies du quotidien comme mes pleurs ou mes colères. Cette peur de finir enfermé avec moi-même, ayant pour seules compagnes la solitude, l’angoisse et leurs petites sœurs la tristesse et la colère.
Ces quatre déesses infernales me tiennent, m’agrippent et m’enserrent. Mais je ne les laisserais pas gagner. Pas maintenant, pas cette fois, pas aujourd’hui alors que tout semble aller mieux. Les sources de mon malheur ce sont éloignées et il est temps de guérir. Lentement. Mais de retourner vers cette lumière, celle que j’aperçois, celle de la légèreté et de l’insouciance.
Mes mains ne s’arrêtent plus, accrochées à mon instrument, bougeant au rythme de mes pensées. Elles sont crispées, s'accrochant désespéremment à cette source de plaisir. La mélodie se fait tour à tour vive, rapide, puis douce et mélancolique. Elle chasse mes dernières pensées parasites, mes quatre démons, il ne reste plus que la musique et moi, au milieu de nulle part. Il est temps pour moi de chasser ces mirages, de sortir de ces cendres pour renaître. Un sourire se dessine sur mes lèvres quand je me rends compte que tout à disparu, ne demeurant que la douceur et l’apaisement.
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