Cette école est un refuge pour beaucoup, dans cet univers de conflits. Mais cet abri est particulier. Poussez ces portes et venez découvrir ce nouveau monde.
 
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A choeurs ouverts [PV Saph] - FINI
Odette Delaunay
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Odette Delaunay
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Mar 8 Déc - 17:29
[Début Août 2020. Précédement ici et ]

Si ça ne va pas ou que tu as des ennuis passe me voir chez moi. Je vais faire une tarte.

Bien évidement cette andouille de premier choix ne s'était pas déplacée. "Pardon Odette je croyais qu'on était dimanche. Moi ça va." Iel allait devoir s'améliorer en excuses à deux francs.

Odette arpentait donc les couloirs de l'école à dix heures du soir. A l'heure où les retardataires se faufilent vers les dortoirs et ou le soleil d'août est déjà couché. Elle avait remis une robe simple lilas par-dessus sa chemise de nuit et tenait une lampe torche dans la main gauche et un plat à tarte dans la droite. Ses bottes à talons claquaient sur le sol au rythme du ballotement de son chignon mal attaché. Elle ne parvenait pas à expliquer clairement les émotions qui bouillonnaient dans sa poitrine. De la colère ? Un peu mais enrobée d’une grande inquiétude le tout saupoudré d’une titanesque détermination. Saphirre Lacey allait bouger son petit cul de rebelle des faubourgs et expliquer ce qui n’allait pas. Et s’iel n’était pas d’accord iel se prendrait la tarte dans la figure.

Elle avait dérangé Akinobu. Rouge de gêne derrière le téléphone elle lui avait demandé l’appartement de Mordred Arraw qui avait oublié son téléphone portable. Rendez vous compte. Un jeune sans son portable est totalement perdu.
Le concierge un peu endormi s’était proposé de l’accompagner.

Oh non pas maintenant pas maintenant mon chou !

Ne vous dérangez pas pour ça! Je suis déjà dans le couloir je toque et je repart.

Êtes vous certaine ? Si je puis me permettre vous... Vous m'avez l'air tendue.

Oh ce n'est rien rassurez vous. Ma journée à été longue et je n'ai pas pu aller voir Harold à l’infirmerie. Vous êtes un ange de sollicitude Akinobu-san. Le numéro me suffira.


Les jointures de la bibliothécaire frappèrent sèchement la porte. Une fois. Deux fois.

Saphirre sort de là !


Trois fois

Saphirre mon grand je sais que tu est encore enroulé dans ta couette ouvre moi !

La porte trembla sous les coups de pieds de la bibliothécaire. Elle s’acharna sur la poignée avant de redonnez des coup de pieds. Dans ces moments d’impuissance elle en venait presque à maudire l’inutilité de sa magie.

Saphirre je suis prête à dormir ici alors OUVRE MOI !

Elle ne pouvait pas lire dans les cœur, elle ne pouvait pas les réparer, elle ne pouvait ni passer les mur ni les faire disparaitre. Cette dernière pensée la ramena à Harold. Lui aussi aurait sans doute défoncé la porte par sa force mentale, et cela n'aurait absolument rien arrangé. Saphirre aurait juste été poussé.e dans ses ultimes retranchements une fois encore. Refroidie de toute rage elle recula et se détesta un instant.

Épuisée, Odette s’adossa au mur, le souffle court. Elle respira un grand coup. Son pouls se mis à ralentir. Une boule se format dans sa gorge. Une boule douloureuse, omniprésente et impossible à enlever sans un long sanglot. La voix serrée elle murmura.

J’ai fait un gâteau. Je ne t’en veux pas... je veux juste parler.


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Saphirre Lacey
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Saphirre Lacey
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Mer 16 Déc - 18:53

Odette
Delaunay

Saphirre
Lacey

「A chœurs ouverts」


Je hais l’été. Une énorme daube aux couleurs vertes feuilles et jaune cramer où tout le monde prétend vivre sa meilleure vie en se laissant crever dans sa chambre. Quelle saison de merde. Elle et son soleil à la con qui vous crame le crâne et ramollit chacune de vos fibres, elle et son ambiance pleine de mômes abrutis qui hurle sur les pelouses, elle et ses nouvelles à chier.

Je n’ai pas eu la foi. D’aller taffer à la biblio, de trouver encore et encore des excuses alors que je n’ai juste pas la volonté d’aller me foutre dans des rayonnages de livres silencieux à réfléchir. Pour faire quoi ? Passer la journée comme un taulard à péter des pierres dans une carrière mentale. Vas-y lève-toi, marche et crève, épuise-toi à la pioche. Perfore, fragilise, fissure, pulvérise chaque fragment de ce qui te constitue, tourne en rond pour te rendre compte que ça ne t’aidera pas mieux à comprendre ou t’as foiré pour te retrouver dans la caillasse, un sentiment de vide coller au basque.

Honnêtement ? J’aurais préféré que la situation reste en stand-by. J’vois pas mon daron, Philo me raye de sa vie. J’y étais accommodé. Mais pour ça ne fallait pas merder, et fallait pas valoir une convocation. C’est tout ce que je dois valoir d’ailleurs. Une convocation, point barre. Mais là ça apporte des changements. Ça demande une réflexion. Et qu’est-ce que je fiche de tout ça ? J'essaie de parler à Philo ? Il faut que j'essaie de comprendre en quoi je vaux moins que 5 fichus mots ? La tristesse est passée. Maintenant j’ai le droit au mélange de colère et de flippe. Ça me fout les boules.

J'arrive rien à faire, impossible de travailler, de me poser sur des activités habituellement agréable, le cours de mes pensées s'imposant systématiquement comme une nouvelle loi. Courir, s’épuiser en renforcement musculaire, reste la solution la plus efficace pour s'échapper grâce à la dopamine provoquer par l’activité physique. S'abrutir avec du son dans les écouteurs à se péter les tympans pour se couper des autres permets aussi un certain calme. Mais c’est temporaire. Et prendre une douche brulante n’aide pas davantage comme ça l’aurait dû, chaque fibre musculaire toujours anormalement tendu.

Debout au milieu de la salle de bains, enroulé dans une serviette, je check mon tel. Arf. Je l’ai entendu vibrer toute la journée et volontairement ignoré pour éviter tout contact social. Je savais pertinemment que le premier que je croiserai j’lui tomberai dessus tant que je me serais pas épuisé.

 Si ça ne va pas ou que tu as des ennuis passe me voir chez moi. Je vais faire une tarte. 

Mais qu’ils me lâchent tous la grappe et qu’ils me laissent clamsé dans mon coin, je ne leur demande rien à part de me foutre la paix. J’en ai rien à faire de sa tarte, ou de son aide, qu’elle se les bouffe. J’ai l’air d’avoir des ennuis ? Super, et à quel moment ça la concerne ? Certes c’est ma tutrice et je me suis absenté sans justification médicale de mes TIG. J’aurais dû au moins me pointer à l’infirmerie. Mais dans ce cas qu’elle revienne avec une demande officielle de justificatif et c’est régler. J’veux pas que ça devienne personnel.

Mais c’est Odette, et Odette fait partie de cette catégorie d’abrutis qui donne toute leur énergie à autrui, je me contente donc d'une excuse à la con. Après tout, les jours se ressemblent, pourquoi on ne serait pas dimanche ? J’irais demain, c’est pas comme si j’avais tellement le choix, si je sèche tous les jours ça va me retomber dans un coin de la gueule.

Je fini de me préparer, d'enfiler mes affaires de nuit, espérant qu'un peu de repos m'aiderais peu à peu a passer à autre chose, a apprendre à enterrer plutôt que de ressasser.

Mais ça toque. Fuck, me dites pas que…

« Saphirre sort de là ! »

Fais chier. Je lève les yeux au ciel depuis l’encadrement de ma porte.

« Saphirre mon grand je sais que tu es encore enroulé dans ta couette ouvre moi ! »

Oep, je pionce, c’est ça, du coup amuse-toi bien à toquer à ma porte ça te renforcera les phalanges. Les gens me hérisse avec leurs manie systématique à ce mêler de ce qu'il se passe dans la tête des autres. Enfin, entre eux je m'en fout. Mais quand ça me concerne beaucoup moins. Si jamais elle a l’impression que j’ai des ennuis, elle a juste à faire comme si elle n’avait rien vu et passer à autre chose.

Elle passe au coup de pied et je reste discrète, appuyé négligemment sur le mur, à me passer une main sur mon début de barbe. J’ai envie de voir personne. Qu'est-ce que je fait ?

« Saphirre je suis prête à dormir ici alors OUVRE-MOI ! »

Le bruit s’arrête, l’instant en suspens. Elle a abandonné ? Parfait.

« J’ai fait un gâteau. Je ne t’en veux pas... je veux juste parler. »

Ça tombe super bien ; pas moi. En une phrase elle a fini de me convaincre d'éviter toute forme de communication. Mais elle a pas l’air décider à ce casser et à un moment si c’est pas moi qui lui ouvre c’est un des deux autres qui va le faire et ça va me foutre dans la merde. J’arrive même pas a capté pourquoi ça lui tiens autant à cœur. Je veux pas lui parler. Je veux pas risquer de réfléchir à des choses que j'ai pas envie de voir.



Mais c'est qu'elle bouge pas son cul la vielle. Ok, j’m'y colle. Mais ça fait chier. Avec un râle d'exaspération, je fous ma serviette sur ma nuque et me dirige vers la porte que j’entrouvre en prenant appui sur le meuble de l’entré pour couper court a d'éventuelles tentatives d'entrée. Une expression revêche coller au visage, je ne pouvais pas paraître moins accueillante.

« C’est quoi ton problème ? »

Je soupire une nouvelle fois. Pire manière d’aborder la discutions. J’aurais du mytho, inventer une histoire, faire en sorte qu’elle ait ce qu’elle veut et qu’elle s’en aille dans les minutes qui suive.

« Bien. Primo, à titre d’information pour clarifier les bases ; j’entends très bien. Donc quand ça fait deux minutes qu’on frappe à ma porte en hurlant et que j’ouvre pas, c’est concrètement que je suis pas là ou que j’ai pas envie de venir, ok ? Là c’est mon espace perso, pas la biblio, professionnellement on ne se pointe pas comme ça chez les autres.»

Je prend une longue inspiration agacé et compte le deuxième point sur le majeur de la mains nonchalamment accoudé sur l'encadrement de la porte, comme si Odette avait besoin d'une illustration.

« Deuxio ; je sais pas de quoi tu voulais parler, mais y’a rien à aborder à ce que je sache donc pour des questions de gains de temps, je viens juste te prévenir que tu peux te casser si tu veux. Déso de l’oubli, je ferais des heures supp’. Sur ce, Ciao. »

Bien, problème réglé. Plus qu'a fermer cette porte.




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Odette Delaunay
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Mar 5 Jan - 20:11
[Post sensible]

Cinq minutes avait du passer. Odette restait assise rigide et droite contre le mur. Il était hors de question qu'elle ne lui parle pas. Elle avait besoin de lae voir. De lui dire que tout allait s'arranger. Qu'elle avait peut être des solutions. D'essayer de comprendre pourquoi iel n'allait pas bien. D'essayer d'être là. D'aider comme elle pouvait. Elle n'avait pas pu aider Harold, ou si peu. Elle n'avait pas pu aider Philo, ou si mal. Magdalen avait souffert toute sa pauvre vie sans qu'elle n'ai rien fait pour l'en empêcher. Partant d’épuisement à un age bien trop avancé pour que cela ne soit due qu'à la vieillesse. Il fallait qu'elle lui parle au moins...

C’est quoi ton problème ? 

Iel se tenait dans l'embrasure de la porte. Le temps qu'Odette se redresse pour lui parler iel enchainait déjà.

Bien. Primo, à titre d’information pour clarifier les bases ; j’entends très bien. Donc quand ça fait deux minutes qu’on frappe à ma porte en hurlant et que j’ouvre pas, c’est concrètement que je suis pas là ou que j’ai pas envie de venir, ok ? Là c’est mon espace perso, pas la biblio, professionnellement on ne se pointe pas comme ça chez les autres. 

Bien évidemment qu'elle ne s’attendait pas à un accueil chaleureux. Elle s'était même préparée à devoir crier plus fort qu'elui ou même à le secouer comme un poirier. Mais son attitude désinvolte sur le pas de sa porte... Toute la colère et la frustration d'Odette disparurent. Glissant sur la surface d'un étonnement mêlé de crainte. Jamais la vieille bibliothécaire n'avait permis à quelqu’un de lui parler de la sorte. Mais jamais elle n'était venu frapper une porte aussi tard... Elle soupira tristement. La gorge serrée.

Je suis désolé je ne voulais p...

Deuxio ; je sais pas de quoi tu voulais parler, mais y’a rien à aborder à ce que je sache donc, pour des questions de gains de temps, je viens juste te prévenir que tu peux te casser si tu veux. Déso de l’oubli, je ferais des heures supp’. Sur ce, Ciao.

La porte se referma et coinça. Le plat était tombé des mains tremblantes de la vielle femme et bloquait l'embrasure.

L'inconscient enfoui profondément dans le cœur de la bibliothécaire se déchaina dans son esprit. Sa rigide volonté claqua comme une corde de violoncelle que Saphirre aurait brusquement trop tendu. Que faisait elle? Elle était en train de confronter une personne de force à ses propres chimères. L'ouragan d'émotions interne était si violent que son averse déborda sur les joues. Des larmes coulèrent en long rubans translucide. S'attardant dans les creux de peau et les rides de sourire. Les paroles mesurées et sages n'étaient plus. Le flot de vérité n'attendait que de sortir. En sanglot ininterrompus et rauques. Bien loin de la voix mélodieuse de chanteuse d'opéra. Elle gâchait tout. Elle venait de frapper une plaie au lieu de la guérir.

Ça ne peut pas continuer .... Continuer comme ça. Tu te tue et te détruit à la bibliothèque et moi je fait comme si je ne voyais rien. Et quand je me rend compte que le problème est peut être plus grand... Je viens le régler alors que je n'ai pas ma place et que je ne sais pas ce qui ne va pas. Je suis responsable... De toi. Je dois t'aider à avancer... mais je n'y arrive pas.

Elle s'effondra, assise, les genoux dans ses bras. Sanglotant d'une voix plus grave qu'à l’accoutumé. Les sanglots d'un ainé, d'un ancien. Ceux que personne n’a jamais imaginé et que personne ne veut entendre. Les pleurs s’étiolant au fur et à mesure que le grand âge et la sagesse avance? Les gens s’imaginent facilement des pleurs d'enfants, d'adulte parfois. Mais la véritable tristesse est de voir pleurer un vieillard. Quelqu’un qui à tout vu, tout vécu et subit toujours autant les erreurs et les échecs. Les vieux pleurent toujours. Les gens refusent simplement de les entendre. Il y a même des lieux fait exprès pour cela.

Odette affrontait près de soixante ans d'échec. Elle n'avait rien pu faire pour sauver ses parents. Alors elle avait grandit. Elle n'avait rien pou faire pour sauver l'Aulne. Alors elle s'était enfuie. Pour sauver son amant elle avait du l'abandonner. Arrivant à Leoska elle avait espéré pouvoir réparer et aider autant que possible. Pâle mirage. Elle avait laissé mourir Magdalen, n'avait rien fait pour stopper Harold, avait laisser sombrer son Philo. Et maintenant qu'on lui confiait malgré tout un élève... Elle était impuissante à le pousser vers ses objectifs. Que pouvait une vielle bibliothécaire à la magie décorative contre des chimères plus lourdes encore que celles de ses presque-enfants?

Le souffle saccadé, Odette releva la tête. Les sanglots disparaissait après plusieurs longues minutes. Ils avaient laissé place à une sombre certitude.

Odette Delaunay était impuissante.

Impuissante face au monde cruel de l’extérieur. Impuissante face aux problèmes à régler à intérieur des murs. Il était grand temps qu'elle rentre dans son rôle. Celui pour lequel elle avait été embauché.

Simple et silencieuse cheffe bibliothécaire de l'académie Leoska.


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Saphirre Lacey
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Saphirre Lacey
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Dim 10 Jan - 22:26

Odette
Delaunay

Saphirre
Lacey

「A chœurs ouverts」



Pas de claquement, juste un bruit étouffé de métal qui geint contre la force du bois. Le plat lui est tombé des mains tandis que des larmes se mettent à sillonner ses joues.

Quoi ?

Je serre les dents, figée, comme si mon immobilisme pouvait me permettre de rattraper mon manque d’anticipation. Pourquoi elle chiale ? Y’a aucune putain de raison apparente.

Je me passe une main sur le visage, coincé. Je sais pas réagir à ce genre de chose, j’aime pas ça, et elle est là, à sangloter devant ma porte sans que je ne comprenne pourquoi. Qu’est-ce que je suis censé faire bordel ?

L’envie de fermer la porte pour me clôturé dans ma chambre est grande.

J’ai pas la foi. Pas l’énergie. Pas la volonté de gérer quelque chose que je ne sais pas appréhender et qui ne me regarde pas. Ça me gave. Les autres. J’en ai ras le cul que ça se passe systématiquement mal chaque fois que j’ouvre un tant soit peu mal gueule, bordel, j’ai rien demandé à personne, pourquoi ils insistent s’ils sont pas en mesure d’encaisser.

« Ça ne peut pas continuer .... Continuer comme ça. Tu te tues et te détruis à la bibliothèque et moi je fais comme si je ne voyais rien. »


Je tique sur les formulations. Ferme là putain, sérieux, fermez là bien toi et Philo avec vos hypothèses à la con gangrénées par une vision pleine de bon sentiment dont tout le monde ce branle. Y’a des mots que je veux pas entendre, point barre, personne vous a demandé de vous en mêler. Si j’en avais eu besoin, je vous aurais fait signe. Et là c’est vraiment, vraiment pas le moment.

Il s’en faut de peu. De très, très peu pour que je ne lui claque la porte au nez.

Mais l’image résiduelle de ce connard est là, vive, le fer rouge n’a pas perdu en vigueur sur l’estampe de ma rétine, et me rappelle une chose. De pas faire comme lui. De pas me casser. Ce que je dois faire à la place, j’en sais rien, mais pas ça. Tank. Cinq minutes. Dix minutes. Une heure s’il faut.

Mais il faut rester. Écouter. Et dire ce que j’ai à lui dire aussi, même si ça ne lui plaît pas on s’en branle, elle aura eu une réponse et c’est toujours plus acceptable que de faire face seule et de hurler dans le silence. La colère et la tristesse ont toujours eu ce doux mérite de savoir combler les vides.

« Et quand je me rends compte que le problème est peut-être plus grand… Je viens le régler alors que je n’ai pas ma place et que je ne sais pas ce qui ne va pas. Je suis responsable… De toi. Je dois t’aider à avancer… mais je n’y arrive pas. »

Lorsqu’elle s’effondre à terre je recule d’un pas.

J’y arriverais pas.

À être compatissante comme on l’attendrait probablement de ma part. À lui tendre la main. Ça serait faux. Dissonant. Grinçant.

Je reste un moment debout, immobile, inutile, partager entre mon envie de me barrer et la nécessité de se tenir à côté d’elle. Bouge-toi Saph, bouge-toi putain, fait quelque chose.
Un long soupire traverse mes lèvres et je me décide à pousser le plat de tarte et fermer la porte.

Pour m’adosser au mur de son côté, bras croisé, le regard rivé sur elle. Silencieuse, raide, mais du bon côté j’imagine ? À voir. Parce que ce que j’ai à dire n’est pas plaisant que j’en aie ras le cul de lisser les discours. J'ai toujours appris à cracher du feu, mais jamais dans le but de réchauffer les autres.

Je m’accroupis, face à elle, les sourcils redresser avec cynisme.

« Tu insistes pour m’aider, mais Odette, tout de suite, qui de nous deux à l’air d’avoir besoin d’aide ? »

Trop honnête. Chaque fois que j’agis sans filtre, ça merde. Tant pis. C’est acide, mais j’ai pas pour but de nuire, juste de lui avancer une réflexion substantielle par rapport aux conneries qu’elle s’est mise en tête.

« Y’a probablement pas que cette histoire de TIG, d’accompagnement hein ? Sinon tu serais pas dans cet état. Pas toi. Qu’est-ce que c’est alors ? Peu importe, tu expliqueras si t’en as envie quand tu pourras. En attendant, je vais réexpliquer les choses plus gentiment. Je t’ai pas sonné. Pour parler. C’est tout. “Tu viens le régler”, mais je t’ai absolument rien demander Odette, tu fais ta vie, je fais la mienne c’est pas un souci. »

Redescends ma vielle, pourquoi un refus de parler te paraît si violent ? Est-ce que vivre à travers l’approbation des autres t’a ramollie à ce point ? Je comprends pas pourquoi on me l’a mis en tutrice alors qu’elle est trop sensible, gentille. Je me laisse glisser pour m'assoir et essais un peu de me radoucir. C’était pas mon but de la foutre mal.

Tout ce que je voulais c’est qu’elle respecte ma volonté qu’on ne se mêle pas de mes affaires quand je n’ai pas envie d’en parler. Quand c’est encore trop vif.

J’étais probablement pas prête à ce qu’on s’y intéresse. À ce qu’on toque à ma porte parce qu’on s’inquiète. Ça me tend. Je sais toujours pas réagir à ça, je l’ai bien vue avec Philo. Mais Odette n’est pas Philo. Et faut que j’arrive à souffler un coup, filtrer les choses au lieu de lui cracher ma frustration à la gueule alors qu’elle n’est en premier lieu pas dirigée vers elle. C’est problématique. L'acidité et l'agressivité qui bouillonner dans mes propos se mues peu à peu en une tension dissimuler sous un discours méthodique, faussement nonchalant. Je ne la regarde pas dans les yeux. Jamais. Les gens qui pleurent me mettent mal à l'aise.

« J’imagine que c’est plus une question de circonstance. Alors te rajoute pas de la charge pour que dalle, surtout quand on te le demande pas. Si mes TIG me conviennent pas c’est pas ton problème non plus, j’ai merdé, je paie, point barre, y’a pas à chercher. Si j’avance pas c’est mes emmerdes, pas celles des personnes qui ont essayé de m’accompagner, te blâme pas pour ça. Et si t’encaisses pas. Que ça te fatigue. Et que t’y arrive pas, demande à ce qu’on te destitue de ma charge, tu la refiles a quelqu’un d’autre et puis basta. »

Ça serait vraiment stupide que ma punition lui retombe sur la gueule alors qu’elle n’a rien demandé. Je sais pas si le discours est le bon. Si elle va comprendre. Au moins j’lui aurais dit et je serais resté. Aussi néfaste soit une présence j’imagine que ça à au moins le mérite de chasser les vautours.





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Odette Delaunay
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Lun 8 Fév - 19:57

Le gravier crissait sous les pas d'Odette. Ses mains de cinquantenaire tremblantes tenaient un bouquet de rose d'hiver. La bruine tombait sur toute l'assistance. De Kathleen au premier rang à d'anciens élèves au derniers, les sièges étaient tous remplis. Philo dans un coin n'avait parlé à personne. Plongé dans un mutisme effrayant, il restait là, raide, la mâchoire crispée. Harold n'était pas venu. Il n'avait même pas répondu lorsqu'elle avait frappé à sa porte. Et Odette, au milieu de l'allée menant vers le cercueil, chantait. Elle chantait toute sa tristesse, tout l'amour qu'elle avait pour sa sœur de douleur. Partie si tôt et si brusquement. Éteinte au sommet de sa réussite. Prof aimée de ses élèves, collègue parfaite et amie de toujours.

Memory, all alone in the moonlight
I can dream of the old days
Life was beautiful then
I remember the time I knew what happiness was
Let the memory live again

Tenir les violons et les bois dans un tel état de tristesse aurait semblé plus dur pour la bibliothécaire. Mais elle était habitée par une telle profondeur dans ses sentiments qu'elle n'en tirait plus qu'une détermination sans faille. Magdalen partirait en magnificence. La longue robe noire frotta contre les dalles de marbres. Odette déposa le bouquet sur le cercueils blanc. Elle arriva a un point de la chanson ou Magdalen, habituellement, lui répondait. Elle ne pourrait plus. Et imiter sa voix n'était pas une bonne idée, pas un bel hommage. Odette ajouta donc une voix à sa mélodie. Celle d'une jeune femme d'une vingtaine d'année, libre et heureuse avec son jeune musicien. Leur avenir plein de promesse et de bonheur. Le cor et le piano se sublimant dans un duo parfait dans une petit chambre de bonne du grand Paris.

Ce temps là n'était plus. Et aujourd'hui encore, une page se tournait. Aujourd'hui encore le destin enlevait un pétale à la fleur du bonheur de la plus si jeune cantatrice. Une fois encore, comme à ses quinze ans, comme à ses trente ans, Odette était plus seule que jamais.

***

Odette était prostrée contre le mur. Les mains contre les genoux. La porte venait de claquer. Elle avait retrouvée ses esprits. Si peu. Mais elle avait réussi a reprendre le dessus sur la tornade d'émotions et de larmes.

Tu insistes pour m’aider, mais Odette, tout de suite, qui de nous deux à l’air d’avoir besoin d’aide ?


La bibliothécaire releva la tête. Il était resté. Peut être s'en voulait il, peut être était elle allé trop loin...

Y’a probablement pas que cette histoire de TIG, d’accompagnement hein ? Sinon tu serais pas dans cet état. Pas toi. Qu’est-ce que c’est alors ? Peu importe, tu expliqueras si t’en as envie quand tu pourras.


Non. S'il fallait éviter quelque-chose c'était parler à Saphirre de ses autres problèmes. Ne pas parler d'Harold pour une raison évidente. Ne pas parler de Philo car tout pouvais peut-être encore  s'arranger et que lae jeune ne voudrais surtout pas entendre son nom. De Magdalen... Non. Rien que l'idée de mettre des mots sur le terrible sentiment de culpabilité qui rongeait Odette lui donnait la nausée.

En attendant, je vais réexpliquer les choses plus gentiment. Je t’ai pas sonné. Pour parler. C’est tout. “Tu viens le régler”, mais je t’ai absolument rien demander Odette, tu fais ta vie, je fais la mienne c’est pas un souci. 


Sous cet angle évidement tout était bien plus simple. Qu'elle était cette obsession de toujours tout vouloir réparer? Toujours vouloir récupérer le moindre oiseau tombé du nid? Au contraire d'Harold, Odette était persuadé que chacun avait sa chance, sa seconde chance et autant de troisième ou quatrième possible pour qu'un jour enfin la personne s'épanouisse. Dans son labeur dans sa famille ou dans son couple. Dans un cercle d'ami, une passion ou un lieu. Ce n'est pas que tout le monde à sa place dans une petite case. Ce n'est pas non plus que chacun à sa place partout. C'est surtout et avant tout que si une âme trouve un moyen d'accéder au bonheur, il est du devoir des autres de ne rien faire pour l'en empêcher.

J’imagine que c’est plus une question de circonstance. Alors te rajoute pas de la charge pour que dalle, surtout quand on te le demande pas. Si mes TIG me conviennent pas c’est pas ton problème non plus, j’ai merdé, je paie, point barre, y’a pas à chercher. Si j’avance pas c’est mes emmerdes, pas celles des personnes qui ont essayé de m’accompagner, te blâme pas pour ça. Et si t’encaisses pas. Que ça te fatigue. Et que t’y arrive pas, demande à ce qu’on te destitue de ma charge, tu la refiles a quelqu’un d’autre et puis basta. 


Saphirre enfin...

La gorge d'Odette s'était serrée de nouveau. Elle tritura ses mains fripées, mal à l'aise, jouant avec une tache de vieillesse entre le pouce et le dos de la main.

Ça ne sert strictement à rien de te faire faire une punition dans le seul but de te faire du mal. Ce serait tellement mieux, tellement plus épanouissant pour nous deux si ce travail imposé devenait un moyen de progresser. Je... Je me rend bien compte que je ne suis pas câble de t'enseigner grand chose... Mais j'aimerais vraiment participer à ce que tu t'épanouisse. Je sais ce que tu vas dire. Je doit te foutre la paix la dessus et tu as raison dans le fond. Je ne devrais pas être aussi attachée à ton bien être. C'est juste que... J'avais l'impression qu’avec toi je pouvais peut être réussir à ne pas tout gâcher...

Mais de progresser a quoi ? Non seulement poser comme ça, ça veut dire que dalle, mais en plus c’est pas le sujet.

Saphirre soupira et lança un regard empreint d’une certaine nonchalance à Odette, ses avant-bras posés sur ses genoux.

Écoute Odette. T’es par terre à chialer dans mon couloir et tu t’inquiètes de mon bien être. Tu vois vraiment pas le problème ? Iel soupira.

J’ai rien contre le fait que tu m’exposes tes manques de confiance, mais sérieux arrête de geindre sur le fait que t’as tout gâché.

Avec un peut plus de difficultés. Mal à l'aise, Saphirre repris.

Enfin, j’connais pas ta vie, mais j’ai un aperçue de celle que tu as ici et tu m’as quand même l’air d’avoir... réussie plein de choses. Donc wow, souffle deux secondes, respire.

Finalement cette pression sur sa gorge commençait à se dénouer. Bien plus rapidement que lorsque Odette ne se rendait pas encore compte qu'elle se l'infligeait à elle même. Elle regarda sa tête de mule dans les yeux avec une tentative de sourire.

Je te demande pardon Saphirre. Je te demande de bien vouloir m'excuser d'avoir voulu fracasser ta porte à cette heure ci et d'avoir parsemé ton entrée de tarte aux pommes.

Épuisée par autant d'émotion en si peu de temps, le corps d'Odette se détendit légèrement le long du mur. Le désespoir profond avait cela de bon que l'on se sent extrêmement vivant. La bibliothécaire pouvait sentir le flux de ses artères, l'air frais entrant dans ses poumons. Prenant son courage a deux mains, elle osa.

Il me semble que tu n'as rien de prévu pour les vacances de Noël. Je ne te dis pas ou on va mais prépare une valise pour trois ou quatre jours. Tu as le droit de dire non... A vrai dire tu as le temps de réfléchir. Mais je pense que ça pourrait beaucoup te plaire.
Les piliers de son temple peinent à le soutenir.
Car le poids des années rend la voûte de plomb.
Rouge grès, noire de jais, incrustées de Saphirre
Les colonnes sculptées paraissent bout de chiffon.

Si l'on regarde bien, la voûte se fendille
Car dans ce monde fou l'ordre y est inversé.
Les colonnes sont des pions et la voûte brindille
Qui sous le poids des ans s'efforce à les porter.

Mais un jour arriva ou la colonne blanche
Incrustée de pierres bleus luit fit réaliser
Que le poids des colonnes sur la voûte immense
Ne pouvait trop peser dans la faire éclater.

Alors se retourna le palais de musique
Et les pions, lourds et grands, redevinrent des piliers.
Fragiles mais bien bâtis sous la voute magique
Qu'ils ne devaient plus craindre de faire s'écrouler.


A choeurs ouverts [PV Saph] - FINI Signa-10
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Saphirre Lacey
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Mar 16 Fév - 22:01

Odette
Delaunay

Saphirre
Lacey

「A chœurs ouverts」


Saphirre enfin…

Oh, quoi que tu veuilles dire ma vieille c’est probablement une mauvaise idée. Si seulement tu pouvais partir, rentrer chez toi et ne pas insister davantage. Mais c’est pas ton genre hein. Faut toujours que tu tendes des mains jusqu’à ce qu’on les attrape, tu supportes pas les voir rejeter, ça te dépasse.
Elle commence alors à me sortir le beau discours. Celui des éternels optimistes. Ça ne sert à rien une punition pour juste punir, il faut un truc pour que je puisse « m’épanouir ».

Mais Odette. J’ai gazé un dortoir.

Alors sérieusement, en lisant ça tu te dis que c’est dommage des TIG uniquement punitifs ? J’arrive pas à la suivre. Elle est… excessivement candide. Qui lui dit que j’ai envie de progresser ? À aucun moment elle pense que les récidives qui apparaissent depuis le début de ma scolarité sont une preuve probante que je n’ai pas pour ambition de m’améliorer ? Parce que des fuckings TIG j’en ai eu, mais… Ouai ça n’a rien changé c’est vrai.

Alors c’est ça sa réflexion, hein. Et si différemment ça fonctionnait ? C’est stupide. Elle cherche vraiment à se faire marcher dessus. Ça serait simple, si simple d’abuser de sa gentillesse douceâtre, excessive.

Alors pourquoi je le fait pas ? Pourquoi je saisis pas la perche qu’elle me tend pour me rendre la vie plus agréable, plus facile ?

Deux réponses. J’ai peut-être pas envie d’une vie plus agréable et facile.

Et sa naïveté m’écœure probablement encore plus que ses discours.

Il faut qu’elle comprenne. Elle montre trop de faiblesse, jusqu’à pointer elle-même ses insécurités en prétendant avoir tout gâché alors qu’elle est l’une des figures les plus appréciées de ce refuge. Redescend Odette, t’en dis de la daube depuis tout à l’heure, mais à ce point ? Vraiment ? Comment tu peux avoir l’audace de prétendre tout gâcher en consacrant bêtement ton temps aux autres ?
On souffle. On reprend petit à petit. Doucement.

« Mais de progresser a quoi ? Non seulement poser comme ça, ça veut dire que dalle, mais en plus c’est pas le sujet. »

Je soupire et la regarde à nouveau. Avec nonchalance, presque indifférence. La distance est nécessaire. Pour rester calme. Méthodique. Parce que si je m’exprime comme j’ai envie de m’exprimer ça va mal finir comme à chaque fois. Et que si ça se passe mal avec Odette ça va me retomber dessus bien plus violemment qu’avec d’autres.

« Écoute Odette. T’es par terre à chialer dans mon couloir et tu t’inquiètes de mon bien être. Tu vois vraiment pas le problème ? »

Le problème c’est que tu dégoulines tellement de bon sentiments que je ne sais pas quoi en faire. Que mon esprit lui-même ne sait pas s’il doit se sentir nauséeux, rassuré, énervé, et que je suis juste paumé. Mais que je veux au moins qu’elle arrête ça, de m’exposer ses failles de manière si évidente que ce serait trop simple de planter un couteau dedans pour se débarrasser rapidement du fait d’avoir à gérer cette situation désagréable.

C’est difficile de chasser les vieux mécanismes. Mais si quand j’avais malheureusement montré des brèches plus grosses que moi les autres avaient réagi comme ça… J’aurais fini étaler plus longtemps dans ce gymnase. Ou j’aurais complètement vrillé ce début de semaine.

Faut que j’en prenne de la graine, j’imagine. Si y’a un truc que je déteste, c’est bien stagner. Donc essaie d’avancer bordel.

« J’ai rien contre le fait que tu m’exposes tes manques de confiance, mais sérieux arrête de geindre sur le fait que t’as tout gâché. »

Fait un effort putain. Dis-lui. Rassure plutôt que de montrer les dents. Anesthésie à défaut de frapper.

« Enfin, j’connais pas ta vie, mais j’ai un aperçu de celle que tu as ici et tu m’as quand même l’air d’avoir… réussie plein de choses. Donc wow, souffle deux secondes, respire. »

Une sorte d’étrange sourire s’étire sur ses lèvres et je fronce les sourcils. Ça… va mieux ? J’imagine ? Tant mieux. Parce que je recommencerais pas.

« Je te demande pardon Saphirre. Je te demande de bien vouloir m’excuser d’avoir voulu fracasser ta porte à cette heure-ci et d’avoir parsemé ton entrée de tarte aux pommes. »

Qu’est-ce que… elle ne se foutrait quand même pas de ma gueule à ce point parce que j’ai essayé d’être sympa ?

Si ? C’est forcément de l’ironie. Il faudrait être abrutie pour s’excuser de choses aussi insignifiantes après la façon dont je lui ai parlé. Je ne saisis pas. Ça lui ressemble pas le cynisme, mais je ne comprends pas comment ça pourrait être autre chose, et reste figé dans une position de méfiance, d’incrédulité.

« Il me semble que tu n’as rien de prévu pour les vacances de Noël. Je ne te dis pas où on va, mais prépare une valise pour trois ou quatre jours. Tu as le droit de dire non… À vrai dire tu as le temps de réfléchir. Mais je pense que ça pourrait beaucoup te plaire. »

J’ouvre la bouche pour parler, mais aucun mot ne sort. Je suis trop paumé. C’est pas possible. Qu’est-ce qu’elle me chante. Faut que j’en aie le cœur net.

« Tu te fout de ma gueule ?
— Mais je… »

La bibliothécaire semble complètement désemparée et je fronce les sourcils, les yeux plissés en deux fentes qui la toise avec un scepticisme farouche.

« Même pour les excuses ? Tu te fout pas de moi ? »

Surtout pour les excuses. Odette prend un air offusqué.

« Saphirre Germaine Gabrielle Lacey ! »

Je tire la tronche lorsqu’elle me sort cette ribambelle de prénoms dégueulasse. Déjà que Saphirre c’est nul, le reste est carrément à chier, je veux pas en entendre parler.

« Je me confie à toi et tu te demandes si je fais la comédie ? Je suis si douée que ça ? Évidemment que je me moque pas de toi. »

Donc… elle a présenté des excuses sincères pour avoir toqué chez moi et pour m’avoir amener une tarte parce qu’elle était inquiète ? Mais quel genre d’abrutis fait ça ? Elle n’a pas accès au minimum syndical de fierté ? C’est important, ne serait-ce que pour des questions de sécurité. Elle fait que s’écraser, s’écraser, s’écraser aux paroles des autres. C’est affligeant. Dangereux. Putain, mais qu’elle se bouge et qu’elle prenne le bâton au lieu de le tendre pour ce faire battre.

« … C’est carrément surréaliste, c’est pire si t’étais sincère en débitant ces conneries. T’as un sacré pète au casque Odette. »

J’inspire longuement d’un air excédé, le bas de mon visage logé dans mes mains comme pour canaliser ma respiration.

Non, non, non, doucement, on filtre, on censure, on continue à lisser les discours.

« Bordel, t’excuses pas comme ça auprès des autres alors que tu viens… Leur donner une putain de tarte ? Ça me gonfle de voir ça. C’est écœurant. Sérieux, quand tu te fais pas respecté par les autres tu leur craches à la gueule, qu’ils aillent se refaire le cul tu t’en branles, mais tu t’excuses pas. Point barre. »

Le sourire de Odette s’élargit sans que je ne comprenne pourquoi. Ok, elle est complètement siphonnée, très bien.

« Ce n’est absolument pas la solution la plus efficace, mais c’est très drôle de te l’entendre me l’expliquer »

Uuuurgh c’est pas possible. C’est vraiment pas possible. J’ai même plus la force de m’énerver, ça ne sert à rien de m’évertuer à lui faire comprendre quoi que ce soit elle est FOUTUE avec sa putain de positivité à la con. Je soupire, blasé, la bouche en biais.

« Drôle ». Mais putain.

« C’était pas l’effet escompté. T’es si gentille que ça en est franchement désespérant.
— Alors je pense que je vais pouvoir me contenter de “désespérante” pour te filer un coup de pouce. 
— ARGH, MAIS… Garde-toi-ton-aide ! Je dois peut-être le dire dans une autre langue pour que tu piges quelque chose ? Autant chuis ok pour t’accompagner à Paris si tu y tiens, mais arrête ça tu m’saoule. »

Elle lève les bras en signe de défaite.

« Ok, ok j’abdique. Tu te démerdes. »

Bien. J’aurais pas vociféré dans le vide. Y’a des choses qui sont passées. Tu te mêles de ton cul, pas du mien.

« Mais plus de bibliothèque pour toi ça te va ? Tu viendras juste prendre des livres et en parler une fois lu devant un bon chocolat chaud ou un thé dans mon appartement. »

Je reste un instant incrédule. C’est… trop beau pour être vrai. J’ai… du mal a accepter de m’en sortir aussi bien avec la merde que j’ai pu faire.

« C’est… mes nouveaux TIG ?
— Ah et… Des livres imposé mais tu pourra choisir de temps en temps. Et il faudra bien que tu m’aide a réparer cette fichu photocopieuse. mais sinon… Oui, ce sont tes nouveaux TIG. Lire les livres que je t’impose de lire, venir m’en parler et passer a la bibliothèque occasionellement. Oh et m’accompagner a Paris bien sûr. »

Non. C’est pas possible. Elle pas lu. Elle sait pas. Même moi j’accepte pas de m’en sortir comme ça, aussi opportuniste que je puisse être. Je m’apprête à passer à autre chose, mais si je reviens pas là-dessus de suite ça va me poursuivre. J’ai besoin de savoir si elle me propose ça en connaissance de cause. Sinon je pourrais pas assimiler l’information, la process et l’accepter.

« Odette, tu… as vraiment lu mon dossier ? »

Elle affiche une moue pensive.

« Celui qui dit que tu es une petite enflure qui a gazé des élèves pour voler leur argent au côté de Mordred ? »

Le silence s’étend et je tire la grimace. Celui-là même. Donc elle l’a lu. Alors pourquoi ? Ça n’a pas de sens.

« Oui je l’ai lu. Oui je trouve que tu es une petite enflure d’avoir fait ça. Mais je vois pas pourquoi ça justifierai que j’en soit une avec toi. La méthode du bâton ne marche avec personne Saphirre. Tu as bien compris la leçon je pense donc ça ne sert à rien de t’infliger des TIG qui ne te servent à rien. Parce que tu as bien compris la leçon n’est-ce pas ? »

J’imagine que ça m’est revenu suffisamment fort dans la gueule pour que je comprenne bien oui. C’était vraiment le truc le plus stupide que j’ai jamais fait. Quelle abrutie. Je dit pas que je referais pas de la merde, je me connais, je dérape vite. Mais je pense avoir suffisamment appris pour ne pas retomber dans un truc aussi con. J’hausse les épaules et essaie de conserver un air égal malgré tout.

« Oui. Forcément. C’est juste que... Bref. On verra. Je crois que j’arrive pas à process mais on s’en tape. »

J’assimilerais ça plus tard. C’est juste que je ne la comprends pas, elle et sa bienveillance excessive. Que je ne comprends pas pourquoi au lieu de saisir l’opportunité je n’arrête pas de remettre en cause sa proposition plus qu’avantageuse. Et pourquoi alors que je n’ai jamais soutenu les pédagogies élitistes et punitives, j’ai tant de mal à accepter celle d’Odette qui en est l’inverse.

Je soupire, épuisé de penser.

J’ai déjà mes propres trucs avec lesquels dealer ces derniers temps, chaque chose en son temps.

« Et donc... Je présume que tu n’as peut-être pas envie de parler de ce qui t’arrive... Mais y a t’il au moins des choses que je dois savoir ? Pour éviter de gaffer ? De te mettre mal a l’aise à l’avenir? Te connaissant c’est loin d’être un peine de coeur je suppose mais bon. Sait on jamais. »

Je suis… trop fatigué pour m’énerver davantage. Il est tard. Gérer une situation aussi désagréable un jour pareil m’a drainé toute mon énergie. Je… Ouais. Non. Range tes questions à la con, je veux bien me radoucir un peu mais faut pas abuser. Me demander de faire la liste de tout ce que j’ai envie d’oublier n’est franchement pas une bonne idée. Je passe une main sur mon visage d’un air éreinté.

« Me foutre la paix avec les questions pour commencer ? Ça va. Chuis juste claqué. J’ai besoin d’être seul ce soir. »

Odette hocha doucement la tête, regardant le mur en face. J’expire lentement. Elle a compris. Enfin tranquille. Je commence à ouvrir ma porte pour m’éclipser et…

« Tu me rendra la tôle ? Essaie de la débosseler. »

Je lève les yeux au ciel, grogne, et mets un petit coup de pied dans le plat pour le faire glisser côté appart'.

« Oui j’te réparerais ton plat. »

En forçant un peu ça s’remet vite en place. Mais là si tu pouvait écouter les interactions ça m'arrangerais. Je voulais pas parler. Et ca fait longtemps que t'es là.

« Ciao Odette. »

Je ferme la porte et ne lui laisse pas l’occasion de m’alpaguer à nouveau. J’ai déjà fait trop d’effort ce soir. En tout cas j’en ai l’impression, c’était épuisant. Enfin… Je pense que j’étais déjà à bout. Et mine de rien elle a su se montrer suffisamment supportable pour que j’ai pas envie de frapper des murs à l’idée d’avoir eu une interaction sociale aujourd’hui. Le probléme, c'est que le positif, l'énorme service qu'elle me rend en modifiant mes TIG, j'arrive pas à l'assimiler. Le ressentir. Je reste coincé dans cette sensation pesante constante sans réussir a sortir la tête de l'eau même lorsqu'on m'expose la chance que j'ai. Ca me saoule. Faut plus y penser. Je soupire. Je n’ai même pas la force de ramasser le plat pour le foutre ailleurs et je file juste m'écraser sur mon lit.

La fatigue a cet avantage que pour un soir je les oublie toutes, mes pensées récurrentes les plus récentes. Charles et ses absences, Philo et ses présences, Odette et ses myriades de questions portées autant de bonnes volontés que de mauvaise idée. Non, je ne pense plus à rien de tout ça. Rien que d’la pionce. Et c’est tout ce que j’veux.




A choeurs ouverts [PV Saph] - FINI Sans_t56

J'écrit en cette belle couleur, jalouse pas trop stp#0099cc
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Odette Delaunay
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Ven 26 Fév - 22:28

Il avait fallu passer par des larmes mais elle avait fini par comprendre. Comprendre que, peut-être, tenir Saphirre à bout de bras, sans son accord et vouloir déceler ce qui ne va pas chez chaque personne chère à son cœur n'était pas la solution. Même si voir souffrir de loin était la pire des tortures.
Mais ne pas savoir ne signifie pas ne pas être présente. Les petits rien du quotidien devaient aider autant que les grandes dévotions. Et si Odette était résolue à ne pas abandonner son élève, elle allait prendre des distance respectueuses pour le bien de tous. Odette n'avait surtout pas insisté en entendant le besoin de solitude

Ciao Odette. 

La porte s'était refermée. Odette se relava avec raideur. Son dos lui faisait mal et sa hanche droite peinant a porter son poids. Quel que soit l'idiot qui le dit, Vieillir ce n'est pas drôle. pas drôle du tout. Le poids des ans était bien réel et la bibliothécaire touchait du bois d'être encore en forme et un tant soit peut valide après des années d'utilisation de sa magie. Fort heureusement celle ci n'était pas si puissante. Odette avait eu la chance de vieillir comme une personne normale. mais de vieillir néanmoins. Les os usés, les sens fatigués de rester en ce monde et n'aspirant qu'au néant. La mémoire flanchant pour tout ce qui ne tiens pas à cœur. Parvenant à s’étirer, la bibliothécaire regarda la porte fermée.
Saphirre avait encore la chance de sa jeunesse, iel en profitait autant qu'iel pouvait. Odette gardait de ses jeunes années des souvenirs merveilleux. Teintés de cuivre, de sève et de sang hélas. Mais ces années là, bercées par l'insouciance et l'amour des ses vingts ans, elle avait su en faire des souvenirs dorés, nichés bien au chaud au fond de son cœur.

Saphirre, iel, n’était pas si libre. Enfermé.e dans cette école sans grandes chances d'aller plus loin que le bout de la ville. Tout cela à cause d'un pouvoir. Toujours un pouvoir, une manifestation de magie, une dénonciation ou un exil. Odette voulait lui faire découvrir ce qu'elle avait pu vivre. Ce qu'elle avait pu connaître durant ce cours instant de bonheur. Avant de devoir se poser gentiment dans sa belle cage dorée. A Atteindre patiemment que se termine les jours. Attendre patiemment la fin des fin. S'endormir un jour et dormir trop longtemps. Tout simplement.

Bonne nuit crapule.

Odette repris le chemin de son appartement d'un pas lent. Ouvrant la porte elle trouva Berlioz endormi dans sa cage. Le four sentant encore la tarte aux pommes. Avec tout cela elle n'avait toujours pas mangé. Elle s’effondra sur son lit en fixant le plafond. Tortillant de sa main un coin de la couette. Avait-elle raison de penser qu'il y avait quelque chose à sauver chez tout le monde? Savais elle vraiment juger les gens? Saphirre méritait-iel vraiment une chance de plus? Elle chassa ses idées noires

Pourquoi parler de "Seconde chance" alors que c'est simplement la chose à faire? Comme s'il fallait bloquer le passage aux gens ayant commis des erreurs.

L'objectivité s'était sans doute envolée depuis longtemps. Mêmes si l’admettre était compliqué. Saphirre était devenu bien plus qu'un élève. Et même si ce n'était pas encore réciproque. Odette avait bien l'intention d'en faire un.e véritable ami.e.

Malgré l'âge et les circonstances.

Malgré Saphirre en réalité.


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