Un artefact bien utile

ft Astrid  

Après une rude journée de cours... Enfin, des cours, si on peut appeler cela ainsi. Enfin oui, se sont bien des cours, mais avez vous les matières qu'on nous enseigne ici ? Ca n'a rien a voir avec ce que j'étudiais chez moi. Après vous allez me dire qu'on est dans une école pour mages et je vous répliquerais que vous avez raison. C'est juste que j'arrive pas encore à m'y faire. Enfin, passons. Donc je disais, après une rude journée de cours, je partis me promener dans la cours extérieur, profitant des températures fraiches pour me revigorer. Je dormais toujours aussi mal la nuit et j'avais sans cesse besoin de prendre l'air pour éviter de somnoler en classe ou de m'effondrer sur le sol telle une poupée de chiffon. Je serrais mon grand manteau noir contre moi pour lutter contre un vent froid qui venait de s'engouffrer dans l'allée. Pas de doute, l'hiver était bien présent.

Après quelques minutes de longue marche, je finis par trouver un endroit abrité du vent, près d'un bâtiment. Je m'assis sur le banc présent dans un coin et épousseta mon pantalon. Oui, moi Amicia Sylvia Faversham, je portais un pantalon. Pourquoi me demanderez vous ? Et bien parce que pour l'uniforme j'avais le choix entre une jupe trop courte ou un pantalon. Mon choix fut vite fait. Surtout qu'un collant aurait laissé paraitre mes marques de brulure sur mes cuisses et je n'avais pas voulu faire jaser. Donc se sera le pantalon. Après, il est vrai, j'aimais beaucoup le reste de notre uniforme : les couleurs se mariais bien entre le gris, le bordeaux, le doré et le noir. C'était surtout cette longue veste noir brodé de rouge qui me tenait chaud en ce moment que j'aimais le plus. Qu'allais-je bien pouvoir faire ? J'étais seule, pas un élève à l'horizon. Et c'est tant mieux, j'avais pas trop envie de faire ami-ami avec quelqu'un. Ce n'est pas exacte : ce n'est pas que j'en ai pas envie, c'est que j'en ai pas l'habitude et ça me terrifie. J'appréhende tellement les moqueries à mon égard que cela m'en rend malade lorsque j'y pense. Tout cela est tellement nouveau pour moi.

Mais ca ne résolvais pas mon problème. Qu'allais-je bien faire pour pouvoir passer le temps jusqu'au diner ? Je me rappelais alors que par rapport aux autres, niveau contrôle de la magie, je suis à la ramasse. En même temps, je venais d'arriver et je n'avais eu aucun cour de contrôle hormis les quelques uns avec ma mère. Mais pouvait-on dire que c'était réellement des cours ? Nous devions toujours nous cacher et les cours de pratique se finissaient aussi rapidement qu'ils avaient commencer parce qu'un domestique nous cherchait. Ca n'avait rien à voir avec ce qu'on m'enseignait ici. En bref, j'ai encore beaucoup de travail à faire.

J'ouvris alors mon sac et en sortis différents éléments qui étaient rangés à l'intérieur : deux livres, un stylo et un bloc note. Je les posai sur le banc et me levai. Avant de commencer, je vérifiais une dernière fois que mon diadème était bien à sa place, parfaitement ajusté sur mon front. Puis je fis le vide dans mon esprit, regardai intensément les quatre objets pour les mémoriser et bien les intégrer dans mon esprit, puis me décidai de me lancer.

Je commençai par le stylo car c'était l'objet le plus léger. Dans mon esprit, je visualisai alors le mouvement que je voulais réaliser et projetai une légère vague mentale sur l'objet. Celui-ci se mit a vibrer avant de s'élever dans les air à force que j'accentue la force de contrôle que j'y mettais. Je le plaçais alors à côté de moi, à la droite de ma tête. Puis je passais au suivant : le bloc note. Par le même processus, il vient alors par la seule force de ma volonté se placer à la gauche de ma tête. Et de deux.

Deux éléments contrôlés, je faisais ça les doigts dans le nez. après, ça se corsait un peu. Je rangeai alors dans un coin de son esprit le stylo et le bloc note sans rompre le lien puis me concentrai sur le premier livre. Je mis plus de temps a le faire léviter, y allant avec parcimonie. Mais lors qu'il se plaça à côté de mon épaule droite, je ne pus réprimer un sourire. Certes, je prenais trop son temps, mais au moins, je maitrisais toute l'action. Je me reconcentrai avant d'attaquer le dernier livre. Je sentis en le soulevant une sorte de tension se créer dans mon esprit, signe que j'atteignais mes limites physiques. Mais malgré tout, le livre m'obéit et rejoignit les autres à mes côtés.

Quatre, c'était mon record avec le peu de connaissance que j'avais. J'en éprouvai alors une certaine satisfaction. Je décidai alors de passer à l'exercice suivant. Je pris dans les mains les deux livres, rompis mon lien magique avec et le posai sur le banc. Ne restait que le bloc note et le stylo. Je fermai alors les yeux et me concentrai pour les faire bouger tous les deux dans deux directions différentes. C'était très ardu car il fallait que je divise mon esprit en deux pour ressentir ce que chaque objet avait besoin comme énergie pour léviter. J'eus soudain comme un gout de fer dans la bouche. Je commençais à atteindre mes limites. Mais je voulais tellement réussir cet exercice que je redoublais d'effort et d'attention pour continuer de faire avancer les deux objets dans l'espace autour de moi. Je devais y arriver, coûte que coûte.

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ft Astrid  

Ma tête se mettait légèrement à bourdonner. Je ne dois pas prendre le problème dans le bon sens, ce n'est pas possible autrement. Je changeai alors ma vision des choses. Mentalement, je représentais l'espace disponible autour de moi et visualisa la trajectoire des deux objets simultanément, comme si je regardais cela de l'extérieur, et pas séparément comme je le faisais avant. Tout de suite, tout devient limpide et je pus augmenter la vitesse de déplacement de mes objets facilement. J'avais enfin compris quelque chose : il fallait que j'élargisse ma vision d'ensemble et que j'arrête de vouloir tout compartimenter sans cesse. Le bourdonnement s'atténua. J'avais enfin réussis à faire ce que je voulais.

Soudain, alors que je relâchais légèrement mon attention, satisfaite de ma découverte, une énorme tension se força dans mon esprit et mon lien télékinésique se rompit avec le stylo. Je me pliai légèrement en deux sous la douleur qu'avait provoqué cette surcharge avant la rupture et portai une main à mon front. Qu'avait-il bien pus se passer ? Pourquoi tout d'un coup le stylo m'avait-il demandé plus d'énergie pour le déplacer ? Était-il allé trop loin ? Pourtant le bloc note était à la même distance. Cela était insensé.

Une fois la douleur atténuée, je me redressai et ouvris les yeux, regardant alors autour de moi. Je fis revenir très rapidement le bloc note près de moi, le récupérai dans ma main et le reposai sur le banc. Ce n'est qu'à ce moment là que je me rendis compte d'un liquide chaud sur ma lèvre supérieure : un saignement de nez. Arrêtant mes recherches pour comprendre ce qui c'était passé, je fouillai alors dans mon sac à la recherche d'un mouchoir. Mais où avais-je bien pus les ranger ? Ah, là ! Je m'essuyais alors le nez de ce sang infâme qui survenait dès que je forçais un peu de trop sur mon pouvoir. Puis je repris alors mon inspection.

Ce n'est qu'à ce moment je remarquai la jeune fille aux cheveux roux. Elle était assise sur un banc et semblait m'observer avec attention. C'était probablement elle qui avait interféré avec mon stylo, il n'y avait pas d'autres possibilités. Ou alors c'était encore autre chose et elle me regardais juste en ce demandant ce que je pouvais bien fabriquer. Je changeai tout de même de posture et redressai mes épaules. Il faut rester digne en tout circonstance. Puis je partis à la recherche de mon stylo qui devait être tombé dans les parages, lançant de temps en temps des coups d'oeil à cette étrange jeune fille à la chevelure de feu.

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ft Astrid  

-Ca va ? Excuse moi ! J'ai un mouchoir !

Je tournai alors la tête vers la jeune fille rousse qui venait de s'approcher de moi, me tendant un mouchoir alors que je venais de trouver les miens et que je commençais à m'essuyer le nez. Mais par politesse, je l'acceptai et changeai alors de mouchoir, le mien étant devenu rapidement inutilisable, ayant épongé trop de sang. Je lisais de la panique dans ses yeux. Visiblement, elle s'inquiétait réellement pour ma santé.

- Je suis vraiment désoler. C'est moi qui maitrise mal ma magie. J'ai vu le stylo voler. Eeeetttt, je sait pas comment mais je l'ai rendu très lourd. Il faut appeler quelqu'un.

C'était donc bien elle qui avait rendu le stylo si lourd que j'en avais subitement perdu le contrôle, me demandant trop de magie pour soulever quelque chose avec une masse aussi élevée. Ce qui, par conséquent, m'avait provoqué ce saignement. Elle semblait paniquer, se sentant coupable de ma situation. Je levai légèrement une main en signe d'apaisement pour lui indiquer d'arrêter de paniquer puis la rassurai d'une voix qui se voulait la plus douce possible :

- Ne vous inquiétez pas, tout va bien. Ce n'est qu'un saignement de nez, il partira aussi rapidement qu'il est venu. Ca m'arrive tout le temps lorsque je manipule ma magie, donc rassurez vous, ce n'est point de votre faute. Alors s'il vous plais, calmez vous.

Une fois qu'elle fut enfin calme, je vérifiai alors l'état de mon nez. Il saignait toujours mais moins qu'avant. Aussi je continuai d'appuyer le mouchoir dessus pour essayer d'arrêter l'hémorragie. C'était vraiment la chose la plus embêtante lorsque je m'entrainais de manière trop intensive. Il fallait toujours qu'il y ait une boite de mouchoir à proximité car je savais qu'à tout moment, si je franchissais la ligne, les veines présentes dans mon nez cédaient sous la pression.

- Bon, à présent il faut que je retrouve mon stylo, c'est un cadeau de mon père. Savez vous ou il serait tombé par hasard ?

J'espérai vraiment que la jeune fille connaissait l'emplacement exacte du stylo car j'y tenais beaucoup. C'était un cadeau de mon père pour mes 16 ans, pour pouvoir signer de mon nom mes lettres et mes documents à présent que j'étais grande, et aussi pour me faire comprendre le sens et le poids des décisions que l'on prenait lorsqu'on signait un accord. C'était un stylo qui valait une petite fortune et je devais le retrouver coute que coute, étant l'un des rares objets qui me restait de mon père.

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ft Astrid  

- Bien sur, je vais t'aider ! Je vais mettre un gros poids sur le stylo. Comme ça, on ratisse la neige avec nos pieds et on se cognera dessus.

Je ne savais pas si son idée était la meilleure des idées mais on pouvait toujours essayer ça. Je la laissais alors manipuler sa magie. Puis elle commença alors à ratisser dans une zone mais ne pus visiblement gratter la zone avec sa canne, la neige semblait ne pas pouvoir être poussé avec. Etrange. Qu'avait-elle bien pus faire ? De ce qu'elle m'avait tout à l'heure, elle pouvait rendre les objets lourds. Avait-elle donc rendu la neige lourde plutôt que le stylo. En même temps, sans visuel sur l'objet, ça m'aurait étonner qu'elle puisse le bouger. Moi même j'avais besoin de le voir pour pouvoir y fixer ma magie avant de le bouger au gré de ma volonté.

Retour à la case départ donc. Je devais donc trouver une nouvelle idée pour retrouver mon stylo. En tout cas, visiblement, mon stylo devait se trouver dans cette zone. Ou peut être pas. Bon. Si je reviens sur les faits : elle a vu mon stylo voler pas loin d'elle et l'a alourdit. Je l'avais vu assise sur le banc situé là-bas. Mais à quelle distance ? Ca restait encore à déterminer. Je sentais que jamais je ne le retrouverai.

Une idée me traversa alors l'esprit. Faire appel à ma puissance. Mais c'était risquée et j'étais déjà affaiblie par mon entrainement. Mais je devais tenter le tout pour le tout. Après tout, c'était un cadeau très précieux me venant de mon père. Je me rapprochai alors de la jeune fille.

- Restez près de moi, je vais faire quelque chose de potentiellement dangereux.

Je fermai les yeux et fit alors appelle à tous les sentiments qui m'habitaient : la colère envers les noms mages qui m'avaient privé de mon ancienne vie, la tristesse d'être séparée de mon père et d'avoir perdu ma mère, la joie d'avoir découvert un nouveau monde remplis de magie... Je les laissais m'envahir et m'en servis de carburant pour ma magie. Puis je relâchai peu à peu toute la tension que j'accumulai en moi. Tous les objets autour de nous se mirent alors à vibrer : les pots de fleurs, mon sac, les bancs... et bien sur mon stylo même si je ne voyais pas. Puis je libérai ma magie, et commençais à faire tout léviter hormis les bancs qui étaient sceller. Je repérai alors mon stylo à quelques mètres de moi.

Mais ce fut trop pour moi. Je m'écroulai alors à genoux, les mains en avant pour me rattraper dans ma chute, tous les objets que j'avais soulevé retombant eux aussi. Mais je ne quittai pas le stylo des yeux et repérai alors mentalement où il était tomber. Je sentis de nouveau nez saigner. Mais dès que j'essayai de me relever, je sentais ma tête tourner. Je pointais alors du doigts la direction ou se trouvait le stylo :

- Pouvez vous aller me le chercher pour moi ? Il se trouve dans cette direction. J'ai besoin de quelques minutes pour reprendre mon souffle.

Et je restai alors là, à quatre pattes dans la neige, pendant quelques secondes, le temps de reprendre une respiration normal. Puis je m'assis sur le sol, pris ma tête dans mes mains et me massais les tempes pour essayait de faire passer la migraine qui se formait peu à peu dans mon crâne. Ca allait passer, avec du temps. Il fallait juste que je fasse le vide dans mon esprit et que je bloque ma magie pour qu'elle ne fasse plus surface et qu'elle n'endommage pas d'avantage le reste de mon corps.

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ft Astrid  

La jeune fille à la chevelure de feu partit alors chercher mon précieux stylo en claudicant avec l'aide de sa canne, puis se pencha comme elle put pour le ramasser avant de revenir vers moi. Je n'avais pas remarqué jusqu'à aujourd'hui son problème de motricité. Je me demandai alors ce qui avait bien pu lui arriver pour boiter ainsi. Surtout que sa blessure me semblait ancienne, n'ayant rien de visible comme aide médicale hormis cette canne. Lorsqu'elle fut près de moi, elle me tendit alors sa main :

- Laisse moi t'aider à te relever ! Moi c'est Astrid. Je suis encore désoler. Mais j'ai l'impression qu'on à autant de mal à gérer nos magie l'une que l'autre. Personnellement, j'ai l'impression que je pourrais continuer de me blesser avec mon pouvoir, l'école s'en fou.

Je levai alors les yeux vers elle puis saisis sa main et la laissa me hisser sur mes pieds. Une fois debout, j'eus un léger déséquilibre mais je réussis à me stabiliser en fermant un instant les yeux. Une fois certaine de mon équilibre, je remerciai alors la jeune femme. Astrid donc. J'avais à présent un nom à mettre sur ce visage. Elle me fit alors remarquer que toute les deux, nous avions un point commun : notre problème à mal gérer notre magie. La dessus, elle n'avait pas tors. La mienne était trop puissante pour moi. Et visiblement, de son côté, elle avait du mal cibler ses cibles et leur donner le poids qu'elle voulait. Ce qui me surpris le plus, c'est lorsqu'elle m'avertit que malgré le fait qu'elle se blessait avec son pouvoir et que l'école ne s'en préoccupez pas. Donc si un jour je créais une tornade d'objets, personne ne lèvera le petit doigt ? Rassurant.

- Enchanté Astrid, je m'appelle Amicia. Oui effectivement, j'ai moi même du mal à contrôler mon don, surtout lorsque je suis en proie à de vives émotions. Mais encore, ce que vous venez de voir, ce n'est rien comparé à ma véritable puissance. Vous voyez la pierre qui orne mon diadème ? C'est un catalyseur, qui absorbe une partie de mes pouvoirs pour m'aider à le contrôler. Ce fut un cadeau de ma mère pour m'aider à cacher mes pouvoirs. Depuis que je l'ai, je ne l'ai jamais quitté, même pour dormir.

C'était d'ailleurs mon bien le plus précieux. J'en prenais le plus grand soin car je savais que ma vie et celle des personnes qui m'entouraient dépendaient en partie de cet artefact magique. Mais d'un autre coté, j'étais consciente que c'était à cause de cet artefact que je n'avais jamais affronté ma véritable puissance et que c'était pour cela que je maitrisais aussi mal mes pouvoirs. J'espérai aussi que cette école puisse m'apporter une solution à ce problème, me permettant à terme de pouvoir me séparer de ce catalyseur et de ne plus avoir peur de moi même et de mes capacités.

- Pardonnez ma curiosité, mais d'où vous viens votre claudication ? D'un accident de la route ?

Je me rendis compte alors de mon intrusion dans sa vie privée. Confuse, je secouai alors légèrement la tête avant de tout de suite reprendre :

- Veuillez accepté mes excuses, je n'aurais pas du vous poser une question aussi personnelle.

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ft Astrid  

- Oui, t'aurais pas dus ! Et arrête de me dire "vous" on est pas à la cours de Versailles.

Astrid m'avait répondu d'un ton sec et ferme, mais ce fut plutôt sa réponse qui m'irrita le plus. Un ouais t'aurais pas du condescendant suivis de ce que je considérais comme une insulte envers ma manière de parler. Un simple "je préfère pas en parlé" m'aurait tout à fait convenu. La, j'avais l'impression de recevoir une insulte gratuite envers ma personne alors que je m'étais excusée pour mon indélicatesse. Peut être que c'était un sujet sensible pour elle, comme ma mère pour moi. Mais je n'envoyais pas les gens aller voir ailleurs en les insultant au passage. Et puis, qu'est ce que ça pouvait lui faire que je la vouvoie ? Après tout, elle me tutoyais et je ne lui disais rien. Ce manque de respect flagrant m'exaspérait. Moi qui pensait avoir trouvé une personne dans la même galère que moi, finalement, j'avais envie de laisser se débrouiller toute seule avec ses problèmes.

- Et dis moi, ta famille connais beaucoup de chose sur les catalyseur de magie ? Ca fonctionne sur tout les mages ?

Je reportai mon attention sur elle. Après m'avoir traité avec condescendance, elle osait me demander des informations sur les catalyseurs ? J'avais presque envie de l'envoyer sur les roses. Mais il fallait que je maitrise, que je ne laisse pas mes émotions me gagner de nouveau sinon cela pourrait devenir dangereux, surtout pour moi même. Mon corps avait assez subit comme cela pour aujourd'hui. Le prochain excès pourrait m'envoyer à l'hôpital. Je pris alors une grande inspiration pour calmer mes nerfs avant de lui répondre un peu froidement :

- Je ne possède aucune connaissance dans la matière. La seule personne qui savait quelque chose ne me l'a pas enseigné car j'étais trop jeune, et je n'ai jamais cherché à en savoir plus. Ca marche avec moi, et ça me suffit. Après, vous pourrez toujours trouver des informations à la bibliothèque ou auprès des professeurs de cette école, je pense qu'ils seront beaucoup plus au courant que moi.

Je regardai la jeune fille. Je ne savais vraiment pas quoi penser d'elle. Après tout, quelques minutes plus tôt, elle c'était inquiétée pour moi et m'avait aidé à retrouver mon stylo. Et j'avais eu juste le malheur de poser la mauvaise question pour qu'elle se montre froide et agressive. Mais devais-je la blâmer pour cela ? Après tout, à sa place, j'aurais probablement réagis de la même manière. Surtout qu'elle avait l'air vraiment au fond du gouffre à cause de ses problèmes. Je devrais peut être me montrer un peu plus compréhensible. Et lui pardonner son écart. Mais ce qui est dit est dit. C'est trop tard maintenant. Je ne pouvais retourner en arrière. Mais d'un autre côté, je ne sais pas si je pouvais vraiment lui faire confiance. Et si elle méritait mon pardon. Pour le moment, je lui accordai le bénéfice du doute.

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ft Astrid  

La rouquine, en voyant ma réaction finie alors pas s'excuser, m'avouant alors son vrai problème. Parfois, les gens montrent les crocs, c'est uniquement pour se protéger et protéger leurs faiblesses. Aussi n'arrivai-je pas à en vouloir à la jeune femme plus longtemps. Elle c'était excusée, l'affaire était classée. Bien que c'était en partie de ma faute que nous nous étions retrouvé dans cette situation. Mais n'avais-je pas moi même présenté mes excuses précédemment ? Nous étions donc quittes.

Visiblement, sa magie entrainait sur elle des contres coups qui l'atteignait physiquement, un peu comme les miens au final. Car même si ce n'était la plupart du temps que des saignements de nez, j'atteignais parfois le coma avec quelques liaisons cérébrales, souvent peu sérieuses mais qui pourraient l'être réellement un jour. Et je préférerais que ce jour n'arrive jamais. Je ne voulais pas m'imaginer handicapée à vie à cause de mon don. Merci maman de m'en protéger grâce à ton cadeau.

De plus, elle m'avoua qu'elle était pas douée en cours. Tout le contraire de moi, sauf en ce qui concerne la pratique. Tout ce qui était théorique (mathématiques, français, anglais, histoire et j'en passe) que ce soit en magie ou en cours normal, j'arrivais à assimiler les connaissances rapidement. Mais la pratique... J'étais un peu trop impatiente parfois. Peut être parce que ça faisait des années que je m'entrainais toute seule et que maintenant que j'avais un professeur, j'espérai enfin voir arriver des progrès, mais ceux-ci tardaient à se faire sentir. Donc je pensais savoir ce que ressentais la jeune femme quand elle me disait qu'elle était nulle en classe, et qu'elle avait besoin d'aide avant de se blesser réellement. Et elle finit en me demandant une dernière fois si je ne pouvais réellement pas l'aider.

Je réfléchis alors pendant quelques secondes à ce que j'allais bien pouvoir lui dire, en choisissant soigneusement mes mots. A vrai dire, je ne savais pas grand chose de l'artéfact que m'avait offert ma mère. Elle m'avait juste dit que cette pierre me permettrait de contrôler plus facilement mon pouvoir. Et c'était vrai. Lorsque je la portais, je sentais que mon pouvoir était bridé et ne pouvait donc plus agir à sa guise.

- Ma mère ne m'a rien expliqué sur le fonctionnement de cette pierre en me l'offrant. Tout ce que je peux vous dire, c'est ce que je ressens quand je la porte. Ma magie, je la visualise comme une boule d'énergie résident au fond de ma poitrine. Sans cet artefact, cette boule diffuse son énergie dans toutes mes cellules, envahissant et prenant possession de mon être sans me demander mon avis. Mais lorsque je porte mon diadème, c'est comme si une cage se refermais autour de cette boule d'énergie. Elle devient alors amoindrie et ne peut laisser sortir son énergie aussi librement. La cage ne laisse passer que quelques fragments de cette énergie que je peux alors utiliser à ma guise. Cependant, si je nourris mon énergie avec des émotions trop forte, celle ci devient alors trop puissante pour la cage et arrive à franchir plus aisément les barreaux et donc a en refaire qu'à sa tête. Je ne sais pas si ma métaphore vous parle ou si je vous ai perdue avec...

J'attendis alors sa réaction, me demandant si je devais alors reformuler, ou trouver une autre explication. Mais je ne voyais pas comment l'expliquer autrement que comme cela. C'était réellement ce que je ressentais au fond de moi, même si dans les fait, c'était beaucoup plus technique que cela. I faudrait tout de même que je me renseigne sur son fonctionnement exacte, au cas ou on me repose la même question. Mais je me rendus compte qu'au final, je n'avais pas vraiment répondue à ses attentes. Aussi ajoutais-je

- Tout ce que je peux faire pour vous pour le moment, c'est vous dire que je vais essayer de me renseigner de mon côté et que j'essayerai de vous tenir au courant de l'avancée de mes recherches. Nous trouverons probablement un moyen de vous aider. Peut-être existe-t-il d'autres catalyseurs dans ce monde. Et si vous avez besoin, nous pourrions nous entrainer toutes les deux lors de nos heures de pause. Je ne suis pas une experte, mais deux têtes valent toujours mieux qu'une,finis-je par lui proposer avec un sourire.

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ft Astrid  

La jeune femme semblait ravie que j'accepte de l'aider. D'un autre côté, ça me permettra aussi de progresser. C'était donc donnant-donnant comme on dit. Des petites recherches en bibliothèque, voila qui s'annonçait être un bon programme pour le week end à venir, en plus de la préparation des devoirs à rendre pour la semaine prochaine. Je sentais que j'allais m'éclater. Moi qui aurais préféré jouer du violon toute la journée... Tant pis, je vais devoir faire avec. Et puis, après tout, c'était aussi pour progresser et arriver à ne plus blesser personne, moi y compris. Et comme visiblement, elle mènerait des recherches de son côté, nous pourrions ainsi faire un bilan de nos découvertes lors de notre prochaine rencontre et voir ce qui en découle de tout cela, si nous pouvions toutes les deux en tirer profit.

Elle accepta aussi nos séances d'entrainement, soulignant que j'avais probablement de l'avance grâce à mes parents. Si elle savait à quel point c'était faux... Oui, j'avais eu des cours de magie grâce à ma mère, mais cela remontait à longtemps auparavant. Depuis, mon pouvoir n'avait cessé de grandir, de devenir plus sauvage, plus instable. Heureusement que mon catalyseur l'avait bridé tout ce temps, pour me permettre de survivre dans ce monde hostile qu'est la vie, ou chaque mage joue à sa liberté et sa vie s'il est découvert.

Elle me fit tout de même sourire en s'inquiétant pour ma santé et le fait de nous gêner mutuellement. Personnellement, je ne le voyais pas comme cela. Nous pourrions plus facilement surveiller nos arrières l'un comme l'autre. Donc pour moi, il y avait plus de bonus à tirer de notre entente mutuelle que de malus. Il fallait juste arriver à s'entendre. Donc éviter les sujets qui fâchent. Ma curiosité allait devoir être mise à rude épreuve décidément. Mais si elle voulait m'en parler un jour, elle le fera de sa propre volonté.

- Parfait, faisons comme cela. Et ne vous inquiétez pas pour ma santé. En cas de problème, vous pourrez toujours m'aider à me relever ou appeler des secours, et vice versa. Je pense que ça sera plus bénéfique qu'autre chose de s'entrainer à deux, plutôt que seul. Je sens tout de même que je vais passer un long week end à la bibliothèque. Mais au moins, j'ai une motivation à présent pour enfin me plonger la dedans, chose que j'aurais du faire il y a bien longtemps. Je vous en remercie d'une certaine manière.

Je regardai alors ma montre. Mince, j'allais être en retard. Je devais prendre ma douche et manger rapidement si je voulais travailler mon violon avant d'aller dormir. La salle ne sera plus disponible à partir d'un moment et je voulais absolument retravailler une partition. Je me tournai alors vers la jeune femme.

- Je vais devoir vous laisser, j'aimerais aller répéter avant qu'il ne ferme la salle de musique. J'eus alors un moment de lucidité. Au fait, m'avez vous rendu mon stylo ?

Je commençais en même temps à chercher dans mes poches ce fameux stylo qui avait provoqué notre rencontre. Ne le trouvant pas, je fis alors venir à moi par télékinésie mon sac ainsi que mes livres pour commencer à cherche à l'intérieur. Je ne savais plus à la fin si je l'y avait de nouveau rangé ou non.

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ft Astrid  

La rouquine me rendu alors mon stylo avant de m'indiquer son numéro de dortoir. Je l'en remerciai avant de la regarder s'éloigner pour aller se mettre à l'abri du froid. Bien, je m'étais faite une nouvelle camarade d'entrainement. Et j'espérai sincèrement pouvoir l'aider dans sa quête de savoir à propos des catalyseurs. Elle avait l'air de souffrir de son don, tout autant que moi du mien, et j'espérai sincèrement pouvoir lui venir en aide. Je rangeai le stylo de mon père dans mon sac, terminai de rassembler mes affaires puis pris la direction du dortoir.

Elle était tout de même spéciale cette rouquine. Plus jeune que moi, donc moins mature, et puis avec un caractère bien trempé. Il allait falloir que je fasse attention à ce que je disais si je ne voulais pas la froisser. Donc déjà, ne plus jamais poser de question sur son handicape. Puis essayer d'arrêter de la vouvoyer visiblement. D'ailleurs, comme beaucoup de personne dans cette école. Mais les habitudes sont tenaces chez moi, j'allais mettre beaucoup de temps à effacer cette manie de mon vocabulaire. C'est un comme si on me demandait d'arrêter de respirer. J'avais vouvoyé tout le monde toute ma vie, je ne sais pas comment j'allais faire pour m'en débarrasser. En me forçant peut être. Un beau jour cela finira par venir. Et puis à force d'entendre les autres me tutoyer, j'allais bien finir par m'y faire.

Une fois dans ma chambre, je pris alors ma douche en prenant soin d'attacher mes longs cheveux pour ne pas les tremper. J'allais ressortir après, autant en pas attraper froid. Une fois propre, j'enfilai alors une tenue plus confortable. Puis j'hésitai entre aller manger maintenant ou m'entrainer avant. Je fis parcourir mes doigts sur mon instrument et finit par opter pour la deuxième option. Au diable le repas, je n'avais pas très faim de toute manière. Je m'emparai alors de mon instrument et pris la direction de la salle de musique. En chemin, je me mis alors à réfléchir à ce qui m'attendait le reste de la semaine : recherches à la bibliothèque et auprès de nos professeurs. Ca allait être à la fois long et fatiguant, mais probablement passionnant.